Pour commencer, je tiens à remercier les éditions Ginkgo pour ce SP.
Un petit policier bien sympathique.
Bon, les récits policiers, ce n'est pas trop mon genre de lecture habituellement. Mais j'ai pris un certain plaisir à découvrir ce livre.
Pourtant, ce n'était pas gagné. En effet, c'est le troisième tome d'une série. le principal problème a été de rentrer dans le récit. J'ai du mal à accrocher, car les personnages ne sont pas trop réintroduit pour le nouveau lecteur.
Mais malgré cette première difficulté, j'ai fini par accrocher.
L'auteur propose un univers assez étrange pour un récit de ce type. Pas vraiment de localisation, pas trop de descriptions, pas trop d'information temporelle… On reste dans une sorte de flou, mais sans que cela ne gêne la lecture. Au contraire, ça fait carburer les méninges.
J'avoue que baser toute une enquête sur le thème du mystère et des énigmes, c'était une idée simple, mais très audacieuse et surtout très originale. Parce que dans cette histoire, les énigmes ne sont pas que des éléments que l'inspecteur doit affronter pour trouver des réponses, non ; ce sont l'origine même de l'histoire. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre, mais tant pis.
En plus, l'univers réel nous propose de mettre en pied dans un monde fantastique… mais ce n'est pas du tout un récit fantastique. J'avoue que ç'a été très agréablement surpris par ce clin d'oeil réel au monde imaginaire.
Pas mal d'humour et c'est parfois très jouissif.
L'ensemble des personnages est bien construit. L'auteur réussit à en dire aussi sans en dire trop pour que l'on se sente soit proche d'un personnage, soit en retrait (pour les personnages antipathiques).
Mon seul regret, c'est peut-être le manque de personnage féminin. Surtout que Cunégonde, au centre de l'affaire, brille (justement) par son absence… Mais c'est aussi l'histoire qui veut ça…
Bien que j'eus du mal à entrer dans le récit, je me suis vite prise au jeu de cette histoire policière pleine d'énigmes et de mystères. Un petit livre (190 pages !) qui se croque avec un certain plaisir.
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Il m’entraîna le long des remparts, sauta par-dessus un muret, dégringola deux mètres plus bas, et m’indiqua une ruelle oubliée, pavée de façades de cafés disparus, au fond de laquelle s’ouvrait un corridor serpentant entre les immeubles.
- La nature à horreur du vide, Spinoza. Tous ces interstices, tous ces entre-deux sont le lit naturel du passage secret.
Il balaya la ville d’un grand geste de la main :
- Notre cité n’est qu’un amas de secrets lovés. C’est dans ces replis que les gens vivent vraiment leur vie. C’est dans sa cave à petit train que Madame Brindille a connu les moments les plus intenses de son existence. C’est couché contre la pierre, les yeux plantés dans les moulures de son plafond préhistorique, que Monsieur Brindille a savouré le meilleur. Et que dire des cabanes au fond des jardins, où s’entassent mille et un bibelots qui comptent comme autant de trophées, des caves où se trament des œuvres fécondes, des chambres dissimulées dans des plafonds où se vit l‘amour le plus authentique ? En comparaison de ces havres subtils, les salles à manger, les cuisines et les chambres de nos demeures ne sont que des espaces vides, où l’on fait simplement semblant d’exister, de s’aimer, de se connaître. C’est passé certaines heures, fermé certaines portes, descendu certains escaliers que les cœurs s’ouvrent et que le feu de la passion, de l’enthousiasme se rallume, comme on ranime la braise après la cendre. [p. 123/124]
Longtemps je me suis couché de bonne heure. C’est comme ça : le soir me souffle comme une flamme de bougie. J’ai bien tenté de résister, de lire un peu, de reprendre tel insurmontable pavé à la page deux : peine perdue. Je n’ai pas trouvé le remède contre les paupières lourdes. Comme les rideaux de fer des boutiques, elles ferment à ‘heure. Vaisselle faite, cigarette fumée à la fenêtre du haut de notre appartement, au moment où les lumières s’allument et où le ciel s’éteint, je sais qu’il est temps. Au lit.. [p. 5]
La nuit ne requiert pas le même œil que le jour. Il faut réapprendre. Mais on apprend vite. A croire que notre pupille coulisse pour céder la place à celle du chat : on distingue des dégradés là où jusqu’alors, on ne voyait qu’en noir et blanc. Peut-être est-ce ce soir-là que j’ai compris que la nuit n’est pas qu’un écran qu’on éteint. Elle a des qualités multiples et déploie un éventail de nuances. Poudreuse ou métallique, d’ardoise ou d’ébène, elle s’adapte et se greffe à tout, tantôt au ciel tantôt aux formes qui se découpent sur son papier crépon. Il suffit de voir une fois. On n’oublie pas. La nuit nous hante comme un spectre. Plus on s’en imprègne, plus elle agit comme une drogue, nous poussant sans cesse à lui revenir pour mieux déceler et classer ses variables. [p. 9]
-Là aussi, un petit détail. Quelques mots, échangés devant moi au téléphone. Il y a bien dix jours. Je n'y ai pas repensé depuis. Elle a décroché le combiné et son visage a pâli. Un peu comme le votre tout à l'heure, sauf que Cunégonde n'est pas du genre à faire dans la sensiblerie.
-Je vous remercie.
-Je suis en dernière année de criminologie.
-La criminologie ? C'est pour devenir criminel ?
Il passa su rose au rouge.
-Je....
-Je plaisante.
Dans le 172e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Barcelona, âme noire, que l’on doit au scénario conjoint de Denis Lapière et Gani Jakupi ainsi qu’au dessin de Ruben Pellejero, Martín Pardo et Emmanuel Torrents et qui est édité chez Dupuis sous le label Aire libre. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :
- La sortie du premier tome sur deux de Sans Francisco 1906 un album baptisé Les trois Judith que l’on doit au scénario de Damien Marie, au dessin de Fabrice Meddour et c’est à retrouver aux éditions Grand angle
- La sortie de l’album Sang neuf que l’on doit à Jean-Christophe Chauzy et aux éditions Casterman
- La sortie de l’album Carcajou que l’on doit au scénario d’ElDiablo, au dessin de Djilian Deroche et c’est édité chez Sarbacane
- La sortie de l’album Vivre libre ou mourir que l’on doit au scénario d’Arnaud Le Gouëfflec, au dessin de Nicolas Moog et c’est publié chez Glénat dans la collection 1000 feuilles
- La sortie de l’album Oh, Lenny que l’on doit à Aurélien Maury et aux éditions Tanibis
- La réédition en intégrale du diptyque Le convoi que l’on doit à Denis Lapière au scénario, Emmanuel Torrents au dessin et c’est publié chez Dupuis dans la collection Aire libre.
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