Les
heures indues est la dernière oeuvre du grand auteur argentin
Julio Cortazar, parue à peine un an avant sa mort en 1984. Il s'agit d'un recueil de nouvelles qui commence assez bien. En effet, la première nouvelle, « Fin d'étape », m'a beaucoup plu. Il ne s'y passe pas grand chose, mais tout est dans l'atmosphère. Une femme s'arrête dans un petit village perdu, prend un café et décide d'explorer les deux-trois artères principales. Il y a un petit musée, qu'elle visite, une oeuvre d'art attire son attention, le tableau exposé dans la dernière salle. Comme je l'écrivais plus haut, c'est presque rien. Mais quelle ambiance. Dès le début, on réussit à se sentir proche de cette femme, probablement en train de se remettre d'un séparation, qui veut à tout prix se changer les idées, s'en aller loin. Tout sauf cette solitude et ces souvenirs qui l'a ronge intérieurement. C'est alors que le tableau opère en elle, elle doit le revoir. Nous aussi, en tant que lecteur, on est intrigué par cette peinture. Inexplicablement, le personnage réussit à nous transmettre sa curiosité et bientôt, nous aussi, nous trouvons qu'il a un quelque chose, ce tableau. À moins que ce ne soit notre imagination…
Quel début fascinant ! J'espérais que le reste soit du même calibre, j'aurais aimé le trouver intéressant, de mon goût. Mais non. La seconde nouvelle ne m'a pas du tout intéressé. J'ai mis ça sur le compte du thème, la boxe, qui m'est complètement égal. L'autre aussi. Avec « L'école, la nuit », mon attention s'est relevée d'un cran. J'ai été intrigué par cette excursion de deux lycéens dans leur école, mais je n'ai pas compris la fin et, malheureusement, ça a teinté mon appréciation du reste du recueil. Assez, c'est assez ! Je tournais les pages, presque machinalement, jusqu'à la fin complètement, mais plus rien ne retenait mon attention. Je ne me rappelle même plus des dernières nouvelles. Sauf peut-être de celle intitulée « Anabel » mais, rendu à ce point, mon opinion du recueil était à ce point mauvaise que je n'ai pas su apprécier cette nouvelle à sa juste valeur. Dommage.
Cortazar a une belle plume, mais toutes les belles tournures de phrases, tous le vocabulaire et les bons jeux de mots, ils ne servent à rien s'ils ne peuvent s'appuyer sur une trame narrative qui ne soit pas capable de m'intéresser un tout petit peu.