Knulp est un roman court publié en 1915 par le grand écrivain allemand naturalisé suisse , Hermann Hesse .Ce dernier est connu comme pacifiste ,poète ,peintre .Il s 'agit d ' un romancier de grande renommée .
Son roman ,Knulp narre l 'existence d 'un homme qui sort
de l 'hôpital .Il est vieux , usé , fatigué par ses multiples errances et la maladie , la tuberculose .
Knulp est une personne très attachée à sa liberté .Il est contre le conformisme et les conventions sociales et tout ce qui entrave la liberté .Il est contre les dogmes et il n 'est affilié à aucune chapelle .
Ce roman on le lit comme une apologie de la liberté ,de la désinvolture . Il s 'agit d 'un dilettante , un homme désintéressé . Il mène une vie de bohémien : il veut vivre libre comme le vent .
A la fin du récit ,, faisant le bilan de sa vie , Knulp dialogue
avec Dieu .Il meurt apaisé dans la neige .
Un très beau livre dédié à la Liberté !
Commenter  J’apprécie         606
C'est mon genre de personnages préféré. Depuis mon enfance j'étais vraiment fasciné par Jerry la souris qui se lève le matin et regarde le calendrier pour voir quel jour c'était sans avoir de projets précis et qui vivait au jour le jour. Puis dans ma jeunesse en regardant le fameux Jack Dawson le vagabond dans la première classe du Titanic.
Alors, le personnage de Knulp avait tous les atouts pour me plaire, en plus c'était mon premier Hesse. Et chose bizarre ce n'était pas le livre par lequel je voulais connaitre cet auteur. Mais un hasard m'a fait connaitre ce roman éclipsé aujourd'hui par les grandes oeuvres de ce Prix Nobel. Je l'ai trouvé chez un bouquiniste et c'est le nom de Hesse qui m'a attiré surtout.
Hesse nous présente un paradoxe. Il nous illustre deux genres d'existence:
- vivre en vagabond amoureux des réflexions et des méditations, sans toit, sans famille ou femme, sans travail, au merci du mauvais temps ou l'hostilité de la société, mourir seul, n'avoir personne à ses côtés dans la maladie et la souffrance, n'avoir pas d'enfants qui attendent le retour du père, attendre que les autres le nourrissent, et tout cela pour être libre comme oiseau dans les airs (mais attention aux chasseurs); n'avoir aucune contrainte au prix de confronter "l'insoutenable légèreté de l'être"
ou
- vivre d'une manière assez simple et commune, avoir une famille et des enfants, se marier comme tout le monde, travailler laborieusement pour subvenir à ses besoins, supporter contraintes, fardeaux et responsabilité, appartenir à une société, vivre stable, au risque de s'ennuyer, de perdre sa liberté, de sombrer dans une vie monotone sans renouveau.
Le livre ne choisit rien, il présente seulement. Certes, Knulp nous paraît tour à tour comme un homme singulier et envié mais aussi comme un homme pathétique; tout le roman est fait de cette dualité, le bonheur de Knulp est-il vraiment complet après tout?
Un roman à lire sans doute.
Commenter  J’apprécie         480
(Dans un cimetière)
Je dis :
- Laisse donc ; prends autre chose ; les résédas se fanent vite.
Mais il en cueillit un et le mit à son chapeau qu'il avait posé sur l'herbe, à côté de lui.
- Quel silence ! dis-je.
- Oui. Et s'il y avait encore un peu plus de silence, nous pourrions entendre parler les morts.
- Ça non. Ceux-là ont fini de parler.
- Sait-on jamais ? On dit toujours que la mort est un sommeil. Or on parle souvent dans son sommeil, on chante aussi parfois.
- Toi, peut-être.
- Oui, pourquoi pas ? Si j'étais mort, j'attendrais le dimanche que les filles viennent, qu'elles m'entourent, qu'elles cueillent une fleur sur une tombe : alors je me mettrais à chanter tout doucement.
- Ah oui ? Et quoi donc ?
- Eh bien, n'importe quelle chanson.
Il s'étendit de tout son long sur le sol, ferma les yeux et commença à chanter d'une voix douce, enfantine :
Parce que je suis mort jeune
Chantez pour moi, fillettes,
Un chant d'adieu.
Quand je reviendrai,
Quand je reviendrai,
Je serai beau garçon.
Je me mis à rire, bien que la chanson me plût. La voix de Knulp était belle et tendre et s'il arrivait que les paroles n'aient pas toujours un sens très précis, la mélodie était fort jolie et embellissait le texte.
p.55
Une jeune fille, si belle soit-elle, on la trouverait peut-être moins belle si l'on ne savait que sa beauté est éphémère, qu'elle vieillira et mourra. Si la beauté demeurait éternellement, je m'en réjouirais, certes, mais je la contemplerais plus froidement et je penserais: tu la verras toujours, elle n'est pas liée à l'instant. Par contre, ce qui est passager, ce qui se transforme, je le contemple non seulement avec joie mais avec compassion.
J'ai songé souvent à mes parents. Ils croient que je suis leur enfant, que je suis comme eux. Mais malgré l'affection que je leur porte, je suis pour eux un étranger qu'ils ne peuvent comprendre. Et ce qui fait que je suis moi, ce qui, peut-être, constitue mon âme, c'est cela qui leur semble accessoire et qu'ils mettent sur le compte de la jeunesse ou d'un caprice passager. Ça ne les empêche pas de m'aimer et de me vouloir du bien. Un père lègue à son enfant son nez, ses yeux et même son intelligence : il ne lui transmet pas son âme. Tout être humain à une âme neuve. (Page 66)
- Et sais-tu aussi pourquoi on se réveille de bonne humeur ?
- non, pourquoi ?
- Parce qu'on a bien dormi et qu'on a fait de beaux rêves. Mais cela, on ne le sait pas. Ainsi, cette nuit, je n'ai fait que des rêves délicieux, des rêves de fêtes ; mais j'ai tout oublié. ; je sais seulement que c'était magnifique. (page 69)
"Knulp dit que nul ne peut mêler son âme à l'âme d'un autre. Deux êtres peuvent aller l'un vers l'autre, parler ensemble mais leurs âmes sont comme des fleurs enracinées, chacune à sa place; nulle ne peut rejoindre l'autre, à moins de rompre des racines; mais cela précisément est impossible.
Faute de pouvoir se rejoindre, elles délèguent leur parfum et leurs graines; mais la fleur ne peut choisir l'endroit où tombera la graine; c'est là l’œuvre du vent et le vent va et vient à sa guise : il souffle où il veut."
Après "Bienvenue au club", le CNL en partenariat avec Public Sénat, met en avant les conseils des lecteurs en leur donnant la parole dans l'émission #LivresetVous. Une nouvelle chronique à ne pas manquer tous les vendredi à 17h30.
Que peut nous apprendre la philosophie au quotidien?Pour répondre à cette question Guillaume Erner est accompagné de Géraldine Mosna-Savoye et d'Emmanuel Kessler. Cette semaine, David, étudiant et membre du club de lecture de l'université d'Orléans, répond au thème de l'émission en convoquant « Siddharta » de Hermann Hesse, et «l'insoutenable légèrté de l'être » de Milan Kundera.
Une émission présentée par Guillaume Erner, en partenariat avec France Culture.
#livresetvous #bienvenueauclub #publicsenat #franceculture #universitéorléans
Suivez le CNL sur son site et les réseaux sociaux :
Site officiel : www.centrenationaldulivre.fr
Facebook : Centre national du livre
Twitter : @LeCNL
Instagram : le_cnl
Linkedin : Centre national du livre
+ Lire la suite