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Julien Hervier (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070745869
238 pages
Gallimard (13/09/1996)
3.83/5   35 notes
Résumé :
« Je me rappelle deux ans plus tard, en face de moi, ce grand diable d'officier allemand debout dans la tourmente, à Verdun, Fritz von X..., qui était debout, et appelait, et m'appelait. Et je ne lui répondais pas, je le canardais de loin. Dans cette guerre, on s'appelait, on ne se répondait pas. J'ai senti cela, au bout d'un siècle de course. On a senti cela. Je ne faisais plus que gesticulailler, criailler. Je n'avançais plus guère. Je trébuchais, je tombais. Ils ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Je suis prêt à parier qu'avant "l'affaire" 50 millions de Français ignoraient tout de Pierre Drieu la Rochelle. Jusqu'à son existence. Et pourtant, aussitôt qu'il fut question en 2012 de le faire entrer dans la prestigieuse collection de la pléiade : branle bas de combat général ! Une partie des médias enfourchèrent aussitôt leur "Dada" habituel. C'était le retour de la bête immonde...nous allions revivre les heures les plus sombres de notre histoire. N'avaient-ils pas des sujets plus importants à traiter ? D'ailleurs, avaient-ils lu un seul livre de lui ? Leur seul souci était de dire qu'un fasciste ne pouvait devenir un grand écrivain et que le lire vous faisait devenir automatiquement un affreux nostalgique de Benito. La liberté d'expression oui ! mais pas pour tout le monde...il ne faut pas déconner quand même.
Jean-Marc Reiser disait "On vit une époque formidable". Il n'avait pas tout vu. Aujourd'hui plus les événements sont lointains, plus les sectaires s'y intéressent. Je crains qu'un jour le massacre de la Saint-Barthélemy nous revienne dans la gueule...
Car enfin 70 ans après les faits, est-ce que la publication de Pierre Drieu la Rochelle dans la pléiade allait relancer les guerres, les famines et autres fléaux qui existent de par le monde ? Restons sérieux deux minutes.
En 1970, quand le livre de poche a publié La Comédie de Charleroi, il n'y eu aucune protestation, aucune hystérie alors que figuraient déjà au catalogue trois autres livres du même auteur (Gilles, l'Homme à cheval, le Feu follet).
Alors ? Faut-il aujourd'hui créer des brigades spéciales chargées de brûler tous les livres de Drieu ? (tiens, cela me rappelle quelque chose).
Faut-il condamner lourdement tout individu qui vendra, qui lira, qui possédera un ouvrage de Pierre Drieu la Rochelle ?
Orwell ! ils sont devenus fous.
Quiconque aura lu La comédie de Charleroi ne pourra que constater le talent de son auteur. Seul un grand écrivain a les capacités de faire naître un tel livre. Tout le reste n'a rien à voir avec la littérature. Hélas nous vivons une époque où les barbares n'ont que faire des livres.
Ils ne lisent pas, ils hurlent.
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Difficile de critiquer Drieu la Rochelle sans évoquer l'auteur. Il fit partie avec Céline, Brasillach et Montherlant, du quatuor des grands écrivains collaborationnistes, qui choisirent le camp de l'Allemagne et du Maréchal. Il y en eut beaucoup d'autres bien sûr, dont certains (Paul Chack, Abel Bonnard, Suarez…) furent même condamnés à mort à la libération. Mais ils étaient les plus connus, les plus symboliques, les plus talentueux aussi (si l'on met de côté le cas Chardonne), et ce sont leurs noms qui restèrent, marqués d'infamie, face au quatuor de Kessel, Aragon, Vercors et Romain Gary symbolisant eux la Résistance. Mais pourquoi avaient-ils fait ce choix ? Difficile de ne pas ouvrir l'un de leur livre sans espérer y trouver la réponse…

Est-elle ici ? Peut-être bien. Ce sont les souvenirs de guerre de Drieu la Rochelle. de la Grande Guerre. La première. Une suite de courts récits, récit de campagnes, de bombardements, de shrapnel et de mitrailleuses. de permissions, de casernes, d'hôpitaux. de transports de troupes par train, par bateaux, à pied. Il s'en dégage une odeur fade et rance. Celle des corps sales transpirant dans le drap raide et beaucoup trop chaud des uniformes. de la piquette acide, infecte, avalée par litres. Il y est question de combats, aussi. Et surtout du sentiment d'être dans une armée de paysans et de boutiquiers, qui même déguisés en héros ne sont à l'évidence que des paysans et des boutiquiers.

L'être qui a écrit ses lignes n'était, je pense, pas matériellement capable de résister à quoi que ce soit ou qui que ce soit. C'est un être dont le ressort intérieur est brisé, dont toute la personne est comme effondrée en lui-même.
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Il serait faux de prétendre que l'expérience d'un événement conditionne la qualité ou la profondeur de celui qui le relate, comme si c'était nécessairement qu'à force d'expériences on gagnait en profondeur. En grande part, et je crois même en majorité, l'existence ne précède pas l'essence – Sartre était décidément trop superficiel. C'est plutôt la qualité d'une personne qui détermine si elle a bel et bien « vécu » l'événement, si elle l'a vécu complètement, en tirant de l'expérience un dense enseignement, n'en laissant rien perdre. Il ne suffit jamais de vivre pour penser bien personnellement le vécu. Beaucoup traversent l'existence avec quantité de préjugés qu'ils appliquent comme une grille de lecture uniforme et lénifiante sur tout ce qui leur arrive, comme un tamis qui en égrène les saillies et en déforment la réalité, sur toutes leurs perceptions et intellections, de sorte que non seulement ce qu'ils voient garde à jamais la saveur médiocre de ce préjugé initial, mais qu'ils ne peuvent voir que ce que les bornes de leurs préjugés leur permettent de trouver : ils sont ainsi affectés exactement comme ils sont censés l'être, et, sans avoir vécu leurs épreuves, on devine ce qu'ils vont en dire et qui correspond tout juste aux limites de ce qu'ils peuvent ressentir et comprendre sans qu'ils en soient davantage édifiés. On ne retient pas d'une expérience une philosophie ou même une pensée neuve si l'on n'est pas préparé ou apte à en extraire la leçon ; on ne parle avec justesse que de ce qu'on a vécu avec intégrité et avec singularité, à l'abri des influences et des paradigmes préconçus, de tout ce qui en altère à la fois la réception et le constat, et en atténue la teneur et la pertinence. Tout ce qu'on perçoit avec le regard de la banalité ne vaut à peu près rien comme expérience parce qu'on ne se l'approprie pas, parce qu'on l'assimile avec l'esprit commun d'autrui, avec une mentalité de foule, de n'importe qui, de celui qui ne l'a pas intériorisé ni même vraiment vécu, et l'on devient la morale en même temps que la vox populi, on ne fait que répéter des schémas de pensée et donc d'actions, on devient un homme-proverbe en pensées comme en actes. Il y a ainsi nombre d'expériences et probablement la plupart, peut-être toutes, qu'on recopie en soi-même comme on en a entendu parler ou très exactement comme il « faut » les vivre, et pas autrement ; on n'y intègre rien de sa propre personne, on les vit comme une répétition de théâtre, un numéro dont on est inextricablement imprégné, avec réactions et répliques toutes prêtes. On emprunte à des moeurs, parce qu'on les estime valables, des comportements issus de soi-disant « valeurs » en vérité impensées, puis on y appose des justifications au regard de cet ordre moral préétabli souvent socialement, et toutes nos raisons, toutes nos réflexions, on ne songe même pas qu'elles ne sont que des automatismes, que personne en nous n'a puisé des circonstances qu'une pâle imitation de ce qui est attendu ou vraisemblable, systématiquement sans surprise vu de quelque distance, et que nous nous plaisons parfois à appeler notre « devoir ». Non, les événements ne nous altèrent pas, ne nous enseignent pas, ils ne modifient rien en nous, ne font que confirmer nos tendances et nos soupçons où la facilité nous plonge, parce que ce que nous étions avant de les traverser était d'une nature telle que nous ne savions déjà que réagir et nullement être. Alors nous suivons ce courant qui nous emporte encore, mais c'est toujours la même eau et dans la même direction, le bain n'a pas changé, ni la position et l'indolence de notre corps sur l'onde : il est écrit depuis longtemps qu'à tel flux nous nous noierons ou flotterons de telle façon, ça ne devrait vraiment surprendre personne, la manière dont les gens prétendent s'être tournés sur le dos ou s'être mis à nager ; ils savaient nager ou faire la planche, ils n'ont fait que s'en souvenir ; ils ont créé de toute pièce la pensée qu'ils ne le savaient pas auparavant pour se donner de la fierté d'avoir « su réagir » ; de sorte que tout ce qu'ils appellent « événement » de leur vie est une continuité de mentalité paresseuse, une inertie, sans changement. Rien ne les rencontre ; ils ne sont soulevés par rien. Ils persévèrent. Ils persistent. On sera ce qu'on est déjà, même après ces « épreuves » ; on sait d'avance tout ce qu'ils feront et penseront, à très peu près. Un préjugé-routine nivèle tout accident de la route. Il n'y a pas d'accident : profondément, tout est égalisé ; il n'y a qu'en superficie qu'on croit distinguer des pics, des apparences de monts, de fausses montagnes, des rumeurs de vaux et de collines, des réputations de reliefs, des reconnaissances de topographie, mais la forme de ces données est tellement codifiée que leur théorie universelle s'oppose à la réalité particulière, et que c'est tout à fait la différence entre la carte et le territoire.
C'est bien ainsi que tout ce qui nous arrive n'est qu'un stimulus qui avait déjà en nous sa réponse : nous ne songeons pas en propre, ni à ce que nous faisons, ni à ce que nous pensons, parce qu'un foncier réflexe de routine et d'irréflexion conditionne nos conclusions, de sorte que nos « événements » n'ont pas d'influence, n'occasionnent aucune inflexion sur le cours de nos existences ; mais ces conclusions en réalité n'ont pas changé du fait de l'événement, elles n'ont été que révélées par lui, en germes plus ou moins inconscients l'événement les ont exprimées, et rien de plus ; voilà en quoi nous sommes et demeurons identiques et inauthentiques. Il faut profondément être, en identités autonomes et intègres, disposant d'un fond propre de sensations et d'analyses, pour compter dans l'espace et le temps, pour exister et pour voir, pour pouvoir s'empêcher de seulement réagir en se conformant perpétuellement à des préjugés antérieurs. C'est en cela que l'essence, largement, précède l'existence : tout ce qu'on croit déduire de la vie est ce qu'on est disposé au préalable à en penser, et c'est la limite même de nos perceptions. On ne voit que ce qui nous est plausible, que les informations que nous sommes aptes et prêts à considérer et à intellectuellement traiter, et le reste disparaît de notre phénoménologie ; toutes nos réflexions sur des faits sont contenues en théories en nous avant la survenue des faits, nul n'est vraiment modifié altéré, ou bouleversé par un fait imprévu en ce que la conclusion de ce fait était déjà inscrite en nous dans notre compréhension relative et obtuse de la réalité, en ce que nous avions pour principe ou pour dogme d'admettre tel ordre ou telle catégorie de fait de telle manière, avec telle interprétation ou tel crible c'est-à-dire avec telle « morale ». Pour le psychopathologue du Contemporain qui souhaiterait établir un classement systématique de ces événements et de ces réactions, il ne s'agirait que de savoir les anticiper avec un certain esprit d'épiderme pour en déceler le sentiment expédient, le sentiment standard, le sentiment-type ; chacun n'expérimente la vie qu'avec le prisme réducteur d'une mentalité formatée, au point que tout ce qu'on perçoit consiste uniquement, sauf chez de rares individus, en ce que notre plus ou moins grande fermeture d'esprit permet de distinguer.
Pour inclure un exemple éloquent à cette réflexion, je dirais que le Contemporain, en toutes ses expériences, est pareil à l'étranger des Inuits qui ne regarde la neige globalement que comme une masse friable, froide et blanche : pour son hôte, c'est toute une complexité, une perplexité, une somme de connotations capitales non simplement selon les sensations qu'elle suggère mais selon les conceptions, nombreuses et variées, antérieures même à la pensée, de la notion et du vocable, de ces inférences préétablies (pour un Inuit, la neige, selon son état, est un risque de péril mortel ou de faveur naturelle) ; autrement dit, pour éprouver la subtilité pleine et profonde de l'expérience « neige », il ne suffit pas de la voir ou toucher, il faut l'appréhender en-dehors des préconceptions les plus typiques et grossières, en-dehors des simplifications les plus stériles et catégoriques, et la sonder suivant des modes d'analyse d'une grande diversité de distance et de points de vue, mais aussi l'intérioriser selon le mode le plus subjectif c'est-à-dire en s'extrayant de toutes les objectivités référencées et en y recherchant ce qu'elle décèle en soi de plus vierge, de plus intrinsèque et inaltéré, de plus idiosyncratique et dissemblable. À ces conditions seulement la neige, ou toute autre expérience, cesse d'être la copie d'une morale acquise et recopiée, jusqu'à sa teneur sensorielle c'est-à-dire jusqu'à son état : il est indéniable que l'Inuit perçoit la neige autrement que nous, et, pour appréhender la neige, s'il applique lui aussi une grille de lecture, cette grille est presque infiniment plus élaborée que la nôtre, de sorte que quand il doit inférer ou déduire à partir de la neige, il agit et pense nécessairement avec une supérieure complexité, presque infiniment – où je démontre que non seulement ce qu'on conclut d'un fait mais sa réalité dépend intrinsèquement des préconceptions notamment morales dont on fonde son jugement, jugement qu'on ne construit généralement que par imitation issue d'un environnement proche et par suite d'une éducation de conformité. Comment donc serions-nous chamboulés, comment pourrions-nous être révolutionnés d'un événement dont nous sommes incapables de rien que sentir la nouveauté ? Même la maladie et la mort – surtout la maladie et la mort – se conçoivent avec une somme faramineuse de préjugés et d'inculcations entravant leur exacte considération en tant que faits, de sorte que, non, nous n'en vivons pas l'expression inaltérée : nous ne faisons peu ou prou que reconduire les sentiments et pensées sur la maladie et sur la mort tels que notre société nous les dicte ; nous sommes trop sociaux avant que d'être, d'être vraiment par soi-même, et ainsi toutes nos expériences en sortent lénifiées et égalisées, nous ne vivons pas ce que nous prétendons vivre, nous conformons nos sens à une interprétation unanime des phénomènes qu'on rencontre et dont nous ne percevons que des parcelles validées. Toute notre réalité est une fragmentation et une réduction.
Ce qui suit en est la démonstration dure : la plupart des lettres authentiques de poilus ne font que répéter les mêmes visions détournées de préconceptions semblables ; je veux dire, et c'est terrible, que n'importe qui d'un peu imaginatif et rigoureux parlerait pareillement de ce conflit sans l'avoir expérimenté, rien qu'après avoir suivi une synthèse historique ; on croirait lire une imagerie uniforme où ne s'investit pas d'individu, imagerie dont la raison ne tient pas du tout aux faits identiques dont le rapport peut fort bien ne pas différer beaucoup, mais à une attention portée aux mêmes impressions manifestement recopiées, aux mêmes espérances et rancunes nettement imbibés, aux mêmes intentions de rumeurs et de plaintes ayant préexisté à la guerre ou s'étant transmises au sein des soldats à l'arrière ou sur le front, aux mêmes éléments dont l'analyse révèle qu'ils ne sont pas plus évidents qu'universels mais bel et bien élus selon leur complaisante et rassurant unanimité, toutes représentations, en somme, à l'exclusion d'une version personnelle et unique du fait vécu, à l'exclusion d'un regard profond porté sur son environnement en relation avec soi, à l'exclusion d'un sentiment et d'une réflexion plus qu'automatiques et superficiels qui diffèreraient des autres et tâcheraient à quêter, notamment, quelque essence de la guerre en rapport avec une singularité. Je ne reproche évidemment pas aux combattants d'avoir relaté les mêmes réalités puisqu'ils en furent témoins, mais je constate avec objectivité et comme philologue qu'ils n'ont accordé d'importance qu'à des faits auxquels ils étaient intellectuellement préparés, qu'ils ont automatiquement exclu de leurs observations tout ce qui échappait au bain connu des consensus, qu'ils ont ainsi rapporté ce qu'il convenait de remarquer plutôt que ce qu'en tant qu'individu ils auraient pu vouloir remarquer, de sorte qu'ils n'ont même vu au coeur de la tourmente que ce qu'ils étaient disposés à voir, que ce que leur esprit se croyait autorisé à penser, et bien souvent ce n'est qu'après avoir lu un témoignage différent du leur qu'ils se sont permis de relater eux aussi ce fait, sans pourtant la conscience de cette influence, si bien que ce n'est que par somme d'inspirations, pour ainsi dire, que le fait s'est mis à exister, c'est-à-dire à exister comme considérable dans le champ des perceptions : c'est cette sélection qui constitue la preuve même que ces soldats n'ont vécu la bataille qu'avec un esprit commun, autrement dit qu'avec le tamis de la grégarité et du consensus au point qu'il serait relativement facile de produire des faux où les mêmes tropismes se rencontreraient et où, hormis certains noms et dates pour lesquels il faudrait minutieusement se renseigner, on serait sans grande peine à traduire la pensée médiocrement majoritaire d'un poilu selon son niveau social (j'ai d'ailleurs eu l'occasion, à ce que je crois, de confondre une de ces mystifications, mais le faux témoignage dont il s'agit s'inscrit dans une telle société d'adulation qu'il ne m'a pas été loisible de convaincre ses lecteurs de la falsification et que j'ai préféré abandonner dès l'abord toute démonstration qui, pour exacte et concordante d'un point de vue philologique, aurait été fâcheuse à de nombreux idolâtres).
Ainsi, un être imaginatif n'a pas besoin d'expérimenter les tranchées pour en retranscrire l'horreur de façon persuasive, et je prétends qu'il n'en avait guère besoin non plus à l'époque, puisque c'est toujours la même description dans les témoignages, grossièrement rendue, très uniforme, et donc à la fois grossièrement et uniformément vécue, sans recherche de particularité et sans nette altération imputable au point de vue – c'est sans parler encore de l'Histoire comme propagande et opportunité qui défend « moralement » qu'on attaque des discours officiels. Si l'on y regarde bien, c'est à croire qu'en la rédaction de ces lettres a dominé inconsciemment un principe de conformité, une volonté de typicité, un désir d'accumulation et d'insistance pour l'édification, comme cela se rencontre dans les sondages lorsque les Français expriment tous la même opinion de façon presque délibérée pour indiquer massivement une défiance, ou comme dans la pétition où l'on feint de s'accorder parfaitement avec le manifeste en dépit des nuances pour faire valoir un gros contentieux. On force la réalité à l'identique parce qu'on ne la regarde qu'en usant des outils du général, et l'on en ignore et abstrait la réalité intérieure, on annihile l'individu en s'en épargnant la recherche, parce que l'identité est plus difficile à saisir que la conformité, et pourtant c'est bien cette réalité-ci qui finirait par constituer le témoignage général si elle était suffisamment communiquée jusqu'à imprégner les moeurs. Comme chacun adapte son discours à ce que l'interlocuteur ou le lecteur est disposé à entendre, on vérifie toujours au préalable que son propos a déjà été accepté ailleurs, nos perceptions même relèvent aussitôt si cette réalité qu'on est tenté d'atteindre est convenable avant de la considérer et de l'assimiler, et l'on se fie, avant de relater un fait, avant même que sa sensation s'intègre à soi, à ce qu'un grand nombre de gens ont pu en communiquer avec acceptabilité, tel grand nombre qui toujours ne se fonda que sur les témoignages d'un petit nombre, les rares à avoir véritablement vécu et rapporté l'événement les premiers, en quoi chez l'homme la perception d'un phénomène enfle ni plus ni moins comme une rumeur et presque indépendamment de la réalité, ou disons de la profondeur, de ce phénomène. On adhère d'abord à une version de telle expérience, après quoi seulement on vit l'expérience en adéquation avec cette version : mais rares sont les personnes capables de se détacher virginalement de toute antériorité convenable d'un phénomène auquel ils sont mêlés pour le vivre pleinement et tel qu'il est.
Et puis, quand un jour un individu véritable prend la parole pour chercher une vérité au mépris de ce qui est unanime et admis, et par exemple sur la guerre, cela donne quelque Marc Bloch et L'étrange défaite où chacun s'étonne d'avoir vécu les mêmes faits sans avoir songé à les raconter, parce que l'unique et le profond étaient inaccessibles à des esprits désireux surtout de ne pas se distinguer, sans doute pour être aisément crus, cependant que surgit une impression d'évidence. Tout à coup, le fait diffère et l'histoire change, tout se complète d'une vision qui donne corps à une réalité ignorée c'est-à-dire méprisée, on découvre qu'il existe quelque vérité universelle que tout l'univers a tu faute d'oser y toucher, et l'histoire se trouve augmentée qui n'était composée que d'une collection de rapports convergents, dont la convergence était une condition de recevabilité, la voici soudain subitement altérée d'un seul témoignage qui explique ce qu'on n'avait pas réussi à démêler, il n'a fallu qu'une sensibilité intacte et approfondie pour exhumer un fait qui s'avère plus vraisemblable et systématique dans l'ensemble d'une période que ce que peut-être dix mille hommes ou même davantage ont communiqué en ne recourant justement qu'à un commun esprit-de-vraisemblance c'est-à-dire en ne faisant que voir et dire ce qu'ils se supposaient tenus ou condamnés de voir et de dire. Cette manie presque instinctive, sociale, d'abonder les versions répandues pour se couler une place au sein d'un environnement médiocre est ce qui nuit le plus au monde, à l'innovation et à la grandeur : personne ne tente d'audace, chacun envisage le moindre écart à la doxa avec scepticisme et crainte, on est envahi d'un immense doute de soi à l'impression de la plus petite différence qu'on se retient alors d'exprimer au point de la bannir de ses sens, et ainsi tout demeure ou est considérablement ralenti, l'humanité se fige qui tient surtout à ressembler, au point que même la réalité ne peut plus être examinée que suivant un angle très répandu, cette réalité qui se confond avec le banal et s'y enracine, qui ne tire sa substance que de l'idée vague de sa vraisemblance. En cela, une véritable éducation devrait être une école de la sensibilisation au péril de l'uniforme qui devient aveuglement et même mensonge bienséant, et pas du tout consister en ces établissements on l'on n'enseigne au contraire qu'à respecter des procédures et des paroles sur des fondements aussi fragiles que l'autorité des professeurs et des diplômes. On n'y devrait pas se contenter de lire des textes et de consulter des documents, mais lire en soi et y consulter plutôt la superbe plausibilité de tout ce qui n'a pas été documenté jusqu'alors. Quelle grandiose avancée ce serait alors dans tous les domaines de la connaissance : ne pas se limiter à des codes ou à des dogmes extérieurs et préétablis ni pour déduire ni pour percevoir ! Admettre en n'importe quelle science l'éventualité par défaut d'une incomplétude ou d'une insuffisance, y supposer la lacune par principe ! Il y aurait le moyen de ne pas se résoudre aux experts et aux expertises comme notre époque basse tend à le faire par paresse et donc par « confiance ». On trouverait peut-être, assez soudain, que la plupart de nos certitudes ne sont fondées que sur le souci homogène de ne pas les réfuter.
Drieu La Rochelle compte parmi ceux qui, après toutes les unanimités concordantes sur la relation de la première guerre mondiale, a su explorer l'inconnu avec assez d'identité pour en relever des réalités qui ne furent jamais si nettement d
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Avant d'évoquer le texte proprement dit, je préviens par avance que je vais décevoir les collectionneurs de repentance en n'insistant pas lourdement sur le passé collaborationniste de l'auteur de la Comédie de Charleroi. Je laisse ce soin à d'autres…
Ce recueil de six nouvelles raconte la guerre [la Première] en six tableaux ; une guerre que Drieu La Rochelle a faite, comme beaucoup d'autres, et qui l'imprégnera durablement – il y sera blessé trois fois.
Le narrateur, qui nous traîne dans son sillage à travers ces tableaux peints avec un regard perçant et implacable, oscille entre exaltation et découragement, patriotisme et nihilisme, courage et lâcheté, enthousiasme et ennui, etc., comme pour exprimer toute la moelle d'une expérience hors-norme qui le pousse à ces comportements paradoxaux. Car la guerre « n'a jamais été faite uniquement par ceux à qui elle plaisait, et ceux-là ont toujours été tentés de la faire, plutôt qu'à leur pareils, aux autres. »
Cette guerre est nouvelle : « une guerre pour bureaucrates, ingénieurs, un supplice inventé par des ingénieurs sadiques pour des bureaucrates tristes. » C'est une « guerre d'usines », avec pour corollaire la mort industrielle, où les chefs « sont chargés de déverser des trains de viande dans le néant »…
Tout commence en accompagnant à Charleroi une femme snob et mère d'un soldat mort au combat, dont le narrateur était le camarade avant de devenir le secrétaire de ladite mère. À partir de là, dans le décor de ses premières frayeurs et exaltations de soldat, il se souvient. Tout commence (je me répète) pendant cet été 1914, quand on « achevait de rassembler le bétail le plus héroïquement passif qu'ait jamais eu à prendre en compte l'Histoire qui brasse les troupeaux ». Ce Grand troupeau, écrivait Jean Giono
Troupeau qui se résume ainsi : « Au fond, j'avais senti autour de moi l'accablement de toute cette médiocrité qui fut pour moi le plus grand supplice de la guerre, cette médiocrité qui avait trop peur pour fuir et trop peur aussi pour vaincre et qui resta là pendant quatre ans, entre les deux solutions. »
Tout le texte recèle de ces phrases fusant comme des balles tirées non plus à la face de l'ennemi mais celle du lecteur, réceptacle de ces pages pleines de dualité. le narrateur pousse le bouchon très loin, jusque dans la basse luxure, à Marseille en transit, ne nous épargnant pas même les détails de sa dysenterie dans les Dardanelles. Parce qu'il en aura vu du pays ; c'était partout une « jungle de fer » : « ces lieux où j'avais tant souffert et la souffrance m'avait fait connaître certaines extrémités de moi-même. »

Puis il y a ces généralités cinglantes, dont certaines feraient aujourd'hui craindre le pire sur les réseaux (a)sociaux : « Les femmes sont presque toujours des actrices, des caricatures attendrissantes de leurs hommes. » Il y a aussi celle-ci, exemplaire : « L'oeuvre d'art la plus réussie est une déception pour qui a tenu dans ses mains la misérable vérité ; elle peut pourtant lui apporter une ivresse favorable à ses chers souvenirs. »
D'autre fois, une sorte de cynisme l'emporte : « Je ne suis pas ici en tant que patriote, mais en tant que bourgeois raffiné, avide d'expériences. Je viens vers le peuple par un romantisme transposé, méconnaissable, un romantisme taciturne et dandy. » Il y a, enfin, l'aveu fataliste quand il est question d'avenir : « Les patriotes mourront au fond d'une cave. »
Quant à la guerre, elle le perturbera jusqu'au bord de l'armistice, en 1918, et il ira défier le sort en s'approchant du front alors qu'il n'en avait plus l'obligation. La guerre déconstruit autant qu'elle construit les êtres qui s'y frottent, terrible paradoxe : « Je pressentais confusément ce que j'ai éprouvé depuis, qu'un même abandon délibéré à la mort serait la base de toutes mes actions », avouant par ailleurs : « Je n'ai jamais eu besoin d'action que par spasmes. » Inconstance d'un esprit tourmenté autant par lui-même que les événements.
Enfin, il y a cette phrase, prononcée en Amérique du Sud par un déserteur, des années après le conflit ; phrase qui ressemble étrangement au destin de Drieu La Rochelle, interrompu par son suicide en mars 1945 (moi qui m'étais promis de ne pas en parler… !) : « J'ai joué franchement avec les hommes : je leur ai donné en justes parts mon dégoût et ma tendresse. » Parce que la guerre démasque le soldat dans ses plus profonds retranchements, il est désormais condamné à tout voir chez ses semblables, le haut comme le bas…

Dans ces pages, la guerre joue ce rôle dont parlent parfois ceux qui l'ont faite : un révélateur de soi-même. 1914-1918, deux dates qui n'auront pas abîmé que les corps, mais aussi, et plus durablement les esprits. Certains se seront précipités plus tard dans des abandons funestes. Cependant, le temps des rancoeurs n'est plus ; il faut lire désormais Drieu La Rochelle pour ce qu'il est : un écrivain.
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Pierre Drieu la Rochelle a écrit ce recueil de nouvelles à propos de la guerre 14/18 en 1934. Bien qu'inspirées de son expérience personnelle, elles témoignent d'une certaine distance par rapport à l'évènement comme à travers «Le lieutenant de tirailleurs » ou « le Déserteur » dans lesquelles la forme moderne de la guerre occidentale est analysée et fortement critiquée. Dans la première nouvelle, « La Comédie de Charleroi », l'accent est mis sur l'inhumanité des combats et de la mort du soldat, ainsi que sur le rôle pathétique de la mère bourgeoise qui joue la comédie même devant la tombe de son fils, en quête permanente d'un statut social pour masquer la vanité de son existence.
Drieu n'est pas contre la guerre en soi – bien qu'il rejoigne ceux qui ont dénoncé l'absurdité de celle-ci - mais contre cette guerre moderne dans laquelle l'homme n'est plus rien qu'une chair à canon démocratique. Il est pour une armée de métier, avec de vrais chefs qui vont au combat à la tête de leurs troupes et ne sont pas à l'abri dans leurs bureaux. D'où sa nostalgie de terres plus authentiques comme l'Afrique ou l'Amérique du Sud. Et des guerres lointaines du Moyen Age…
Ce sont tous les mensonges de la guerre et de l'après-guerre qui sont évoqués, l'héroïsme dérisoire, les vantardises des planqués, les femmes vénales et sans tendresse, les faux exploits et les vrais lâchetés. On y retrouve également les champs de morts, le martèlement des obus, les blessés, la peur, les maladies, les conditions de vie difficiles.
Une très belle écriture, un point de vue original, marqué par une réflexion sur la décadence des vieilles nations européennes, de la bourgeoisie et de l'impasse vers laquelle se précipite le vieux monde…en route vers les totalitarismes. Drieu lui-même se prendra à leur piège ce qui ne remet pas en cause son talent d'écrivain.
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Ce jour-là, je me suis juré que tout cela était une honte, une abomination et que cela n’avait rien à faire avec moi, un soldat. Un soldat, c’est un homme. Un homme, c’est un corps. Or qu’advenait-il de mon corps ? Je n’avais pas à m’en servir. Il était voué à une lourde et sournoise et continue blessure hideuse et lente comme une maladie. Je n’avais ni à courir ni à sauter. Je n’avais à remuer ni mes bras, ni mes jambes. Mes muscles ne me servaient à rien. Quant au commandement, cette partie puissante de mon être entre mon corps et mon âme n’avait pas à remuer non plus. Mes hommes étaient assis et attendaient. S’il avait fallu susciter quelque chose en eux, c’eût été une peur active. Et cette absence de l’ennemi, qui causait une désorientation perpétuelle de tout l’être humain en moi – c’est-à-dire l’impossibilité de donner un sens à mon courage, l’inutilité de toute précision, de toute articulation, la paralysie en moi de l’action, de la liberté.
Qu’est-ce que je fais là ? Je suis un homme. J’ai été promis à un monde d’hommes et d’animaux. Mes ancêtres n’ont pas travaillé à une civilisation pour que soudain nous n’y puissions plus rien et que le mouvement se perde machinal, aveugle, absurde ? Une machine, un canon qui tire sans arrête, tout seul. Qu’est-ce que cela ? Ce n’est ni un homme, ni un animal, ni un dieu. C’est un calcul oublié qui poursuit seul sa trajectoire à travers le monde, c’est un résidu incroyable. Quelle est cette reprise étrange de la matière sur la vie ? Quel est ce déroulement mécanique de la matière ? Des mots absurdes deviennent vrais : mécanisme, matérialisme.
C’était un déchaînement inattendu, épouvantable. L’homme au moment d’inventer les premières machines avait vendu son âme au diable et maintenant le diable le faisait payer. Je regarde, je n’ai rien à faire. Cela se passe entre deux usines, ces deux artilleries. L’infanterie, pauvre humanité mourante, entre l’industrie, le commerce, la science. Les hommes qui ne savent plus créer des statues, des opéras, ne sont bons qu’à découper du fer en petits morceaux. Ils se jettent des orages et des tremblements de terre à la tête, mais ils ne deviennent pas des dieux. Et ils ne sont plus des hommes.
Je me rappelle Marathon. J’en appelle à Marathon.
Je m’ennuie. Je ne puis déployer ni mon intelligence ni mon courage.
(Mais si tu étais aviateur !)
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L'argent peut aller avec la volupté. Car si elle avait un désir passionné de bas de soie, c'était pour le lendemain en affoler encore un autre, pareil à moi. Elle se dévêtit et m'exhiba une poitrine flasque, qui se tordait d'une façon émouvante sur un bréchet provocant. Deux ou trois poils bruns se hérissaient avec la pointe de ces seins et il y avait un contraste échauffant entre des dents blanches et une maladie de foie. Enfin ses hanches que la maigreur carrait et rendait assez arides, se lustraient sous la main et se fuselaient. Une minute, elle se prit aux tâtonnements éperdus de mon art sans lendemain. Moi, je me désespérais de ne pas pouvoir une heure connaître la femme avant que la mitrailleuse turque ne me crible le ventre de balles.
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Vous avez beau dire. Vous refusez la civilisation.
- Comment ?
- Vous n'appartenez à aucune patrie. Or, la forme inévitable d'une société, c'est d'être une patrie. Une patrie, c'est à la mesure du regard des hommes. Et puis, il faut bien de la variété sur la planète.
- D'abord, aujourd'hui la France ou l'Allemagne, c'est trop petit.
- Certes, quand je parle de patrie pour moi, je parle de l'Europe. Eh bien, allez aux Etats-Unis ou en Russie, ou militez pour les Etats-Unis d'Europe.
- Non, j'ai lâché l'Europe pour de bon. Je l'ai fait par instinct, mais aujourd'hui ma raison me dit qu'elle crèvera dans ses dissensions.
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Dès les premières balles, je connus encore mieux le paysage minuscule, à ras de mes yeux, qui bornait désormais mon destin d'homme. Je ne connaîtrais plus le monde qu'à l'échelle du pissenlit. A jamais, à jamais enfoui dans la terre. Mon corps plaqué cherchait sous lui la tranchée qui n'était pas encore. Les balles autour de moi comme des clous m'enfonçaient dans le sol.
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Les hommes n'ont pas été humains, ils n'ont pas voulu être humains. Ils ont supporté d'être inhumains. Ils n'ont pas voulu dépasser cette guerre, rejoindre la guerre éternelle, la guerre humaine? Ils ont raté comme une révolution.
Ils ont été vaincus par cette guerre. Et cette guerre est mauvaise, qui a vaincu les hommes. Cette guerre moderne, cette guerre de fer et non de muscles. Cette guerre de science et non d'art. Cette guerre d'industrie et de commerce. Cette guerre de bureaux. Cette guerre de journaux. Cette guerre de généraux et non de chefs. Cette guerre de ministres, de chefs syndicalistes, d'empereurs, de socialistes, de démocrates, de royalistes, d'industriels et de banquiers, de vieillards et de femmes et de garçonnets. Cette guerre de fer et de gaz. Cette guerre faite par tout le monde, sauf par ceux qui la faisaient. Cette guerre civilisation avancée.
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Vidéo de Pierre Drieu La Rochelle
C'est une histoire française. Elle se passe à Paris pendant l'Occupation, puis dans le maquis du Vercors où les résistants se battent dans la neige, jusqu'au dernier. C'est une histoire qui oppose deux France. Celle des Cossé-Brissac, le côté maternel de l'auteure, dont la grand-mère May, aussi libre de son corps en privé qu'attentive aux conventions en public, reçoit le Tout-Paris de l'Occupation, de Paul Morand à Pierre Drieu La Rochelle, de Josée Laval à Coco Chanel. Une jeune fille grandit là, promise à un mariage de l'entre-soi, bientôt elle sera rebelle. Elle se nomme Marie-Pierre de Cossé-Brissac. L'autre France, c'est celle de la résistance par les idées et par les armes. Un grand médecin juif parisien envoie son fils en province. L'intellectuel rompu aux joutes de l'esprit rejoint le maquis. Il se nomme Simon Nora, rebaptisé « Kim » dans son réseau. À la fin de la guerre, le survivant du Vercors rencontre l'aristocrate en rupture avec sa famille. Les héritiers des deux France s'aiment comme s'ils n'en formaient qu'une. Mais auront-ils le droit à la liberté ?
Ce roman haletant est une fresque guerrière, un amour impossible, une brève libération.
Extrait disponible sur notre site https://www.editions-stock.fr/livres/la-bleue/une-breve-liberation-9782234094024
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