David Lodge narre dans ce livre la première partie de sa vie, jusqu'à ses 40 ans en 1975. Il espère avoir le temps de publier la suite un de ces jours.
Il raconte dans l'ordre chronologique les événements aussi bien familiaux que professionnels qui ont jalonné sa vie, nombre de situations vécues se retrouvant transposées dans ses romans. Pour exemple, adolescent il a fait un séjour à Heidelberg dans les mêmes conditions que le jeune garçon de
Hors de l'abri, séjour dont il est revenu lui aussi bien plus mûr.
Hors de l'abri est d'ailleurs, écrit-il, son roman le plus autobiographique.
Visiblement, son souci est de dire la vérité, toute la vérité, avec parfois un luxe de détails : ainsi on apprend que lorsqu'avec sa femme ils sont entrés dans la maison qu'ils avaient achetée, les anciens propriétaires avaient emporté même les ampoules et les tringles à rideaux ! C'est pas gentil ça !
Par ailleurs il ne prétend pas avoir eu une vie hors du commun, sans doute est-ce son propos que de témoigner de la façon dont, comme la plupart des hommes de sa génération, il a eu à faire son service militaire, fonder une famille, trouver du travail (dans un milieu universitaire qui fonctionnait pas mal par cooptation) et de la façon dont, en tant qu'écrivain, il a réussi se faire éditer, a dû parfois réécrire ou réduire ses textes. On relève beaucoup de tendresse envers sa famille et ses amis, notamment Park Honan, un écrivain et universitaire inconnu en France.
Intéressants également, l'évolution de sa foi catholique, le cheminement qu'il a effectué avec son épouse sur la question de la contraception, ses doutes sur l'omniscience de Dieu.
En bref, le parcours d'un « honnête homme », que j'ai eu du plaisir à découvrir.