Sa première pièce, "
Lucienne et le boucher", soumise à Jouvet et à Dullin, fut refusée. La deuxième, "Vogue la galère", écrite en 1944, ne fut jouée qu'en 1951.
Entre temps, "
Lucienne et le boucher", raccourcie et remaniée par son auteur fait à Paris un triomphe en 1948 au "Vieux Colombier" avec Valentine Tessier dans le rôle de Lucienne, ainsi que
Robert Arnoux et Jacques Fabbri dans les rôles de Duxin et d'Alfred.
Marcel Aymé commence, alors, une belle carrière d'auteur dramatique.
Ce passionnant recueil est l'occasion de se replonger dans cette oeuvre théâtrale et magique. Certaines de ces pièces sont bonnes, la plupart sont formidables et quelques unes exceptionnelles.
Marcel Aymé y fait preuve comme toujours de beaucoup d'audace, d'irrévérence et d'esprit.
En 1950, "
Clérambard" fit se renfrogner les cagots de toutes chapelles, en 1952 "
la tête des autres", à la manière d'une chanson de Brassens, fit scandale. Elle est ici augmentée des variantes de l'acte IV imaginées par l'auteur et coupées à la mise en scène.
Dans "Patron", un spectacle réalisé par Roland Petit,
Marcel Aymé imagina qu'un gang s'était monté au ministère des finances pour renflouer les caisses de l'état grâce au butin de ses nombreux et fructueux cambriolages.
Une de ses dernières pièces représentées fut "Le minotaure" brillamment interprétée par
Edwige Feuillère et
Jean le Poulain.
Et ce passionnant volume, à l'heure de se refermer, nous fait un dernier et somptueux cadeau. Il nous offre quatre pièces inédites et non jouées de
Marcel Aymé.
La première, "les grandes étapes" est une pièce très courte en trois actes qui se joue dans une salle de cinéma où deux spectateurs échangent des propos acides.
"Le mannequin" et "le commissaire" appartiennent au genre peu commun du policier teinté de fantastique.
La dernière, "le cortège" nous propulse dans un monde merveilleux puisque chacun des personnages est suivi de son ange gardien qui jauge et commente tous les gestes de son protégé.
Le rideau se lève sur un jardin publique où un gardien fait bien du foin pour un carré d'herbes...