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EAN : 9782253054689
Le Livre de Poche (05/10/1995)
3.7/5   50 notes
Résumé :

Un dragon qui terrorise un village de montagnards, un grand chef d'orchestre aux prises avec un groupe terroriste, et une étrange peste qui décime des automobiles... Dans ces vingt-quatre nouvelles, Dino Buzzati, qui a toujours aimé nous surprendre, mêle avec son habituelle finesse l'étrange au quotidien, l'humour à l'angoisse, le merveilleux au réalisme. Il nous offre ici une peinture délicieusement acerbe de la na... >Voir plus
Que lire après Panique à la ScalaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
"Panique à la Scala" est un recueil de vingt-deux nouvelles fantastiques. Dans la plupart d'entre elles, Dino Buzzati épingle avec ironie les petits arrangements que nous faisons avec notre conscience. Ou le "faites ce que je dis, pas ce que je fais" porté à son plus haut niveau.
Comme toujours dans ce type de recueil, toutes les nouvelles ne se valent pas. Mais l'ensemble est de très bonne tenue !

"Une ombre au Sud"
Le narrateur fait des escales en divers ports entre l'Égypte et l'Éthiopie. Sous une chaleur infernale, il aperçoit à plusieurs reprises une silhouette titubante vêtue de blanc que personne d'autre ne semble voir. Tout d'abord effrayé, puis intrigué, il finit par espérer voir cette ombre. Qu'est-elle ? Que signifie-t-elle ? Sera-t-elle l'impulsion permettant au narrateur de quitter son bateau pour partir à l'aventure ?

"La mise à mort du dragon"
Une nouvelle qui met en scène la caractère impitoyable de certains hommes lorsque leur honneur (ou plutôt ce qu'ils considèrent comme relevant de leur honneur) est en jeu. Ainsi, Martino Gerol et Quinto Andronico (qui se disputent le coeur de la belle Maria) partent pour une chasse au dragon qui ne tourne pas vraiment comme ils l'espéraient.

"Une chose qui commence par un L"
La journée de Schroder avait bien commencé. Il ne sentait plus du tout la faiblesse qui l'avait surpris la veille, le poussant à appeler un médecin. Mais voilà qu'une visite bouscule ses certitudes et compromet son avenir.
Terrifiant comme un petit accident peut avoir des conséquences dramatiques, parfois bien plus tard !

"Panique à la Scala"
Nouvelle éponyme du recueil, probablement parce que c'est la plus longue.
Soirée de gala à la Scala : c'est la première d'une oeuvre contemporaine ayant fait scandale à Paris, tous les notables doivent s'y montrer.
Buzzati joue avec les apparences, les rumeurs, les idéaux et les valeurs, qui volent en éclats au premier signe de danger. Car les spectateurs de la Scala sont persuadés que des révolutionnaires marchent sur Milan et les menacent directement.

"La fin du monde"
Ou quand une inquiétante apparition rend une ville totalement folle.
Si "Panique à la Scala" était centrée sur la haute société, "La fin du monde" s'intéresse à la réaction du peuple. Mais l'un ne vaut pas mieux que l'autre : quand une menace mortelle pèse sur l'homme, il perd toute lucidité et le sens des proportions.
Voilà les confessionnaux pris d'assaut, tout le monde (y compris ceux qui n'allaient jamais à l'église) voulant se faire absoudre de ses péchés avant la fin du monde. Les prêtres, débordés, ne savent plus où donner de la tête. Une nouvelle qui donne de l'humanité une image de poulet sans tête.

"Requêtes superflues"
Un homme rêve de moment précieux partagés avec son amour. Chaque saison sa poésie, son infime magie qui rend le bonheur évident.
Mais que devient le couple s'il ne partage pas la même vision de la vie ? Si l'homme et la femme ne sont pas sensibles aux mêmes choses ? Est-il possible d'étouffer sa sensibilité par amour ?
Une nouvelle qui pose des questions pertinentes, et dont la conclusion est étonnante.

"Conte de Noël"
Quel titre ironique ! En ce réveillon de Noël, la présence du seigneur est perceptible dans différents lieux. Mais voilà que le secrétaire de l'archevêque refuse une petite part de Dieu à un pauvre. Et immédiatement, Dieu disparaît. Tout comme dans "La fin du monde", l'auteur épingle une religion dont les "servants" ne valent pas mieux que leurs fidèles.
Ainsi, si Dieu imprègne les foyers en cette veille de Noël, est-il chrétien de refuser de le partager ?

"L'enchantement de la nature"
Scène de jalousie dans un couple. Les noms d'oiseaux fusent, les reproches aussi.
Mais voilà qu'une menace soudaine remet les choses en perspective. Décidément, les humains de Buzzati sont de bien faibles créatures face à un risque mortel !

"La cité personnelle"
Cette nouvelle file la métaphore de la description/visite d'une ville pour expliquer que l'on ne parvient jamais vraiment à faire comprendre aux autres qui l'on est.
Ainsi, les éléments que l'on livre ne correspondent pas à leurs attentes pendant que les questions posées par les proches semblent inintéressantes.
Et nous n'avons d'autres choix que de rester seul quand la nuit tombe et que les touristes rentrent chez eux.
"Course après le vent"
Dans cette nouvelle, Buzzati saute du coq à l'âne, au gré du vent. Fines tranches de vies, sans début ni fin. Sans lien apparent. Il surgit à la fin, petit twist malicieux.

"Deux poids, deux mesures"
Ou comment le contexte a raison des valeurs !
A travers les écrit d'un journaliste de mauvaise foi, du régime alimentaire d'une dame de la Société des amis des bêtes, de la profanation d'une tombe royale et du baratin de deux bonimenteurs, Dino Buzzati met à jour les contradictions de ses personnages. Et les nôtres par la même occasion. Une mise en perspective tout à fait réjouissante !

"Précautions inutiles"
Jeu sur des coïncidences qui influent sur le destin des personnages.
Buzzati énumère différentes précautions contre les fraudeurs, les espions, les voleurs et même contre l'amour. Mais évidemment, ces précautions étant à destination des humains, elles dépendent de leur concentration, du contexte voire même du hasard. Un joli pied de nez à ceux qui croient pouvoir tout contrôler.

"Le tyran malade"
Peut-être la nouvelle qui m'a le moins plu.
Oui, asseoir son pouvoir par la force est haïssable. Oui, les mastodontes sont sujettes à la maladie comme les autres. Oui, il est normal que les opprimés sautent sur l'occasion de les destituer.
Mais ce récit m'a mise mal à l'aise.

"Le problème du stationnement"
Le narrateur s'est acheté une voiture. Pourquoi, puisque jusque-là il allait à pieds ou en tram ? D'autant que, loin de lui faciliter la vie, ce nouveau moyen de transport est source de stress. Car il s'agit maintenant de trouver une place de stationnement tout en arrivant à l'heure au bureau. Une nouvelle pour les fans d'absurde.

"C'était interdit"
Dans un futur proche (similaire à celui de "Fahrenheit 451"), la poésie est interdite. Ainsi que tout ce qui détourne de la productivité. Mais voilà qu'un soir de pleine lune, le ministre du Progrès surprend sa fille rêvassant. le début de la fin ?

"L'invincible"
Le professeur Ernesto Manarini invente une machine qui va révolutionner la guerre. Reste à la faire adopter par l'armée et à voir comment elle sera utilisée. le prestige lui reviendra-t-il ? Quelles seront les conséquences ?

"Une lettre d'amour"
Quatre pages et demie d'une richesse folle. Buzzati évoque la multitude de sollicitations de notre quotidien, le temps qui passe vite, trop vite, mais aussi cette nécessité d'exprimer ses sentiments à l'être aimé. Sentiments qui semblent tellement plus importants que les tâches de bureau. Mais voilà que lesdites tâches prennent tout le temps disponible et que le temps suit son cours. le sentiment amoureux sera-t-il assez puissant pour résister ?

"Oeil pour oeil"
Entre la farce et Kafka. Une famille rentre chez elle et découvre que des insectes ont envahi les lieux. Ils cherchent à s'en débarrasser mais ne savent pas que cette décision aura des conséquences sur leur avenir...

"Le mot prohibé"
Peut être ma nouvelle préférée. Elle débute par une discussion au sujet des règles et de leur respect. Est-il plus efficace de légiférer, d'en appeler à la conscience ou la volonté de se conformer aux attentes est-elle suffisante ? La réflexion est déjà intéressante en soi.
Mais comme elle concerne l'interdiction d'un mot dans une ville, interdiction acceptée par tous les habitants et sur lequel le narrateur s'interroge, elle prend une ampleur supplémentaire.
D'autant que le lecteur à l'affût, parviendra sans mal à trouver le mot en question. Et c'est la troisième couche de cette nouvelle, qui révèle alors tout son sens.
Cerise sur le gâteau, la conclusion a un petit côté méta dont je suis très friande.
Brillant, drôle et glaçant à la fois.

"La peste automobilistique"
Parodie de contagion, qui raisonne étrangement au début de la huitième vague de covid et la énième de grippe aviaire.
La maladie touche les voitures, se transmet dans les artères embouteillées des villes. Pour arrêter la maladie, les voitures sont brûlées que la maladie soit avérée ou non. Comme toujours dans ces cas là, certains sont dévastés, d'autres profitent de la situation.

"Une odeur de truffe"
Buzzati poursuit sur le motif de la contagion, décidément récurrent. Cette fois-ci, les humains sont atteints et la description des villes vides rappelle de mauvais souvenirs.
Nouvelle à chute, que l'on voit venir mais qui reste délicieuse.

"Épouvantable vengeance d'un animal de compagnie"
Nouvelle fantastique plutôt étrange dans un univers sombre et pesant. Tout comme la narratrice, on ne comprend pas vraiment les enjeux. Mais la tension monte jusqu'à la résolution... Étonnante.

"Le cuirassé Tod"
Je n'ai pas tout compris à cette nouvelle sur fond de défaite allemande lors de la seconde guerre mondiale. Un machine secrète a été construite et a pris le large au moment de l'armistice. Elle est censée symboliser l'Allemagne restée invaincue. Son équipage étant supposé ne plus la quitter et vivre comme un fantôme en attendant que la nation retrouve sa grandeur. Pas très fan de ce genre d'histoires, je n'ai pas accroché.

Mais c'est bien l'exception qui confirme la qualité de ce recueil. Un grand merci à ChristianDecroze pour la découverte !
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Résumé des nouvelles :
Une ombre au sud
Un homme aperçoit au cours de ses pérégrinations dans des villages égyptiens une ombre que lui seul semble pouvoir voir, un ombre qui voudrait l'emmener avec elle vers le désert et au-delà : la mort, mais reconnue, voulue, désirée même si un peu crainte ou au départ, rejetée. Une nouvelle qui pourrait être une sorte d'appel discret aux vertus du suicide.

La mise à mort du dragon
Un horrible dragon effraie une petite localité italienne, il a été aperçu récemment. Une expédition part pour l'exterminer. le dragon se révèle n'être finalement qu'un très très gros lézard, sorte de rescapée des dinosaures antédiluviens… peu dangereux ni impressionnant. C'est la curée – mais beaucoup des chasseurs préfèrent se retirer et ne pas y participer, prenant conscience de l'inutilité d'un tel carnage pour une bête somme toute inoffensive. Mais peut-être pas tant que ça : de son ventre transpercé sortent des filets de fumée empoisonnée : le chasseur le plus intrépide, celui qui a mis à mort la bête et l'a achevé croyant trouver là une occasion de devenir un héros se retrouve bientôt souffrir d'étranges maux respiratoires.

Une chose qui commence par un L
Un marchand de bois arrive dans un village pour la nuit ; dans sa chambre d'hôtel, il ne se sent pas bien. Au matin, tout est passé mais le médecin est là, qui tient quand même à l'examiner. Ce dernier mène un interrogatoire serré, il ne lâche pas son malade et finit par lui faire avouer que quelques semaines plus tôt, passant déjà par le village, il était tombé en panne et avait demandé qu'un homme, dans les bois vienne l'aider, un homme qui agitait frénétiquement une clochette et refusait obstinément de venir l'aider. le marchand de bois va bientôt comprendre que cet homme avait la lèpre et que lui même, maintenant est porteur de la terrible maladie. le médecin lui confie alors une clochette et lui demande instamment de partir, de quitter la ville, de fuir ses habitants, de ne plus jamais approcher personne… le riche marchand de bois n'est plus qu'un lépreux.

Panique à la Scala
Ce soir, c'est soirée de gala à la Scala, toute la bourgeoisie est là. Pourtant dehors, l'agitation règne, un air de révolution. de fait, pendant la soirée, la révolte éclate, des informations contradictoires arrivent de dehors où plus personne ne s'avise à aller ni même à regarder, derrière les volets barricadés de l'établissement. Une nuit d'agitation s'annonce, il y a les invités prêts à trahir leurs intérêts et se rallier, ceux qui naturellement rejoignent le mouvement, ceux qui se battront jusqu'au bout pour leurs idées et leurs idéaux, notamment une femme. Au petit matin il règne un calme précaire. Certains, plus courageux osent sortir, s'aventurer et constater… que rien ne s'est passé cette nuit en fait…

La fin du monde
L'apocalypse est là ! Un poing menaçant au-dessus de la cité et tous de s'affoler, de fuir, de hurler. Et recouvrer la foi et chercher partout une église, un prêtre pour se confesser mais même les prêtres ont disparu, sauf un, que la foule s'accapare. En pendant des heures, sans relâche, le prêtre va absoudre, absoudre, jusqu'à la dernière limite, jusqu'au moment fatidique où le prêtre s'aperçoit avec terreur, que lui, personne n'est là pour l'absoudre !

Quelques utiles indications à l'intention de deux authentiques gentilshommes (dont un décédé de mort violente)
Le soir, au fond d'une ruelle, un homme entend de drôle de voix venues de nulle part. Il finit par comprendre que ce sont les voix de personnes mortes récemment de mort violente et qui cherche à se venger : ils connaissent l'avenir et savent précisément comment et surtout quand leur agresseur va mourir… et le lui annoncent, à cet homme qui fait mine de ne pas comprendre ou pas se rappeler que c'est lui qui avait tuer l'homme.

Requêtes superflues
Un homme amoureux fait découvrir à sa fiancée les beautés du monde. Mais rien n'y fait, elle ne s'intéresse à rien d'autre qu'à ses bas, aux magasins. Terrible déception…

Conte de Noël
C'est le soir de Noël, l'archevêque se prépare à passer la nuit en communion avec Dieu qui emplit sa cathédrale. Un prêtre prépare l'événement, jalousement quand survient un vieil homme, un mendiant qui voudrait une petite part de la lumière, de la présence de Dieu. le prêtre le lui refuse, voulant préserver cette rencontre annuelle entre le prélat et Dieu mais alors la présence de Dieu disparaît d'un coup. le prêtre, affolé, part en quête de cette présence. Il la trouve ici ou là, mais à chaque fois on la lui refuse et à chaque fois la présence disparaît. le prêtre avance, va toujours plus loin et finalement aboutit devant une église qui rayonne de la présence du Tout Puissant. Il pénètre précautionneusement et voit son archevêque en contemplation dans sa cathédrale, tout baigné du Seigneur.

L'enchantement de la nature
Un homme entend sa femme rentrer très tard le soir, une dispute commence jusqu'au moment où, la femme se penche à la fenêtre et découvre un spectacle extraordinaire de la lune en train de s'effondrer en direction de la terre : la fin du monde finit par réconcilier le vieux couple aigri.

La cité personnelle
Chacun a son propre monde en lui, sa ville, ses beaux quartiers et ses ghettos. Il peut toujours y faire venir des visiteurs, des touristes, il y reste seul…

La course après le vent
Une série de petits portraits de petits personnages importants et arrogants. Et à la fin, dans un service d'état-civil, un édile qui visite, et se retrouve avec, entre les mains, la liste des décès d'une journée longtemps auparavant : aucun nom ne lui dit rien, ou un… peut-être…

Deux poids deux mesures
Une série de très courts textes où sont mis en regard deux occurrences qui montrent que rien n'est jamais très juste.

Les précautions inutiles
Un voyageur de commerce qui vient déposer un chèque à la banque et se trouve soumis à une suspicion démesuré ; un chef de service qui défend mordicus le grand Guide de la nation par précaution pour finir par s'apercevoir que son interlocuteur lui cache la nouvelle : le grand Guide vient d'être renverser… ; un riche propriétaire qui va enterrer son or au fond de son jardin et creuse près d'un cadavre que surveillait des gendarmes ; une femme qui fait tout ce qu'elle peut pour oublier son amour parti et qui réussit… jusqu'au jour où une petite musique sortie de la radio du nouveau voisin…

Le tyran malade
Un molosse malade sur lequel se venge tous les petits roquets du quartier…

Le problème du stationnement
Comment aller travailler en voiture et trouver une place près de son bureau, sinon aller se garer loin, très loin, en dehors de la ville même, plus loin peut-être que de là où l'on vient…

C'était interdit
Un pays qui interdit toute poésie au nom de la productivité. Et par une nuit où la lumière de la lune donne à toutes choses un halo étrange et… poétique, une révolution se lève.

L'invincible
L'invention par un petit professeur d'un rayon capable de détruire à distance les munitions de l'ennemi. Et comment au terme d'une victoire militaire il devient Président de la République.

Une lettre d'amour
Un homme d'affaires jeune et surchargé voudrait trouver le temps d'écrire une lettre d'amour à une femme qu'il connaît de loin. Mais tout ce qui l'entoure, son travail, ses rendez-vous, ses contacts contrarient toujours l'écriture de la lettre. Au soir, enfin tout est fini, l'homme a les cheveux gris, retrouve le brouillon laissé de la lettre, s'en étonne, ne la comprend plus et la jette.

Oeil pour oeil
Une famille qui se dispute à propos des bienfaits de la vengeance contre l'imposture se trouve envahit de cafards et entreprend de tous les détruire. Les cafards reviennent bientôt, éduqués et grandis et entreprennent de se venger de la famille.

Le mot prohibé
Dans une ville, un mot, banal, est interdit par convention. Et nul ne l'entend ni ne le voit s'il est par hasard prononcé ou écrit tant le respect de la loi est le ciment du conformisme indispensable à cette ville. Un nouveau venu essaie de découvrir ce fameux mot mais n'y parvient pas alors qu'il l'a prononcé deux fois sans s'en rendre compte. Dans le texte un blanc apparaît deux fois à la place ce mot interdit.

La peste automobilistique
Un jour une peste de l'automobile se répand dans une ville. Et c'est l'hécatombe qui n'épargne pas même les grosses Rolls.

Une odeur de truffe
La peste se diagnostique à son odeur… indéfinissable. Un hypocondriaque ami d'un grand médecin ne s'en fait pas car il a décidé de le suivre partout car il saura bien diagnostiqué la peste et l'en éloigné. Mais l'ami finit par attrapé la peste sans le savoir. Notre hypocondriaque s'enfuit loin de la ville mais une odeur de truffe apparaît autour de lui.

Epouvantable vengeance d'un animal de compagnie
Une jeune fille rend visite à sa vieille tante et ses amis décatis dans sa maison surchargée et étouffante. Là, trône une petite bête bizarre, sorte de chauve-souris-canard qui semble plonger tous les petits vieux dans une peur étrange. La bête finit par vouloir offrir à la demoiselle un rafraîchissement à l'aspect abject. Devant le refus de la demoiselle, la bête déclenche une guerre atomique !

Le cuirassé Tod
En grand secret l'Allemagne nazie aurait construit une arme formidable, un cuirassé aux dimensions impressionnantes couverts de canons d'un tout nouveau genre. Jamais personne n'en a rien su. A la fin de la guerre, au moment où l'Allemagne capitule, le cuirassé, enfin terminé prend la mer en direction de la Terre de Feu où il disparaît dans le plus grand mystère, anéanti par une force mystérieuse…
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Encore un magnifique recueil de nouvelles de Buzzati, dont je viens de me rendre compte que j'avais oublié de l'intégrer dans ma bibliothèque virtuelle, alors qu'il occupe une place majeure dans la bibliothèque réelle !
Une fois encore, Dino Buzzati nous ouvre son univers et nous offre des nouvelles ciselées, magnifiquement construites et pleines de ce sentiment entre mélancolie, angoisse et peur du vide.
La nouvelle "requêtes superflues" est, pour moi, une des plus belles qui soient, avec un texte proche de la perfection qui traduit particulièrement bien ce que le personnage a pu ressentir et qu'on ressent presque à l'unisson tant on plonge profondément dans le texte.
La nouvelle titre est, elle aussi, merveilleuse.
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Pour son premier recueil de nouvelles, Dino Buzzati, journaliste italien reconverti avec succès en auteur de fiction prolifique, apporte déjà beaucoup de bonnes idées dans ces 24 textes de longueurs inégales et aux thèmes et tons très variés, avec bien sûr un fort penchant pour le fantastique et le merveilleux, ou du moins l'onirique.
Mais l'on ne trouve pas encore la maîtrise observable par exemple dans le K.
L'intérêt de certaines nouvelles m'a totalement échappé - même si on devine bien que la chute y est pour quelque chsoe. Peut-être est-ce l'esprit du temps qui a changé depuis ?
La nouvelle éponyme, la plus longue, n'est pas non plus la plus réussie, car bien trop tirée en longueur étant donné son contenu.
Mais l'hétérogénéité de ce recueil n'enlève rien à la qualité de ses pépites. En particulier, les nouvelles qui m'ont paru les plus intéressantes sont celles explorant les thèmes du secret et de l'interdit : "La mise à mort du Dragon", "Une chose qui commence par un L..", "Conte de Noël", "Le Mot prohibé", "Oeil pour oeil", "Le Cuirassé Tod".
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L'art de conter, de mettre du rythme, d'accélérer, ralentir, décrire ou narrer, tout cela Buuzzati le possède en grand maître et nous décrit son Italie, ses contemporains, dans leurs travers et leur quotidien où surgira peut-être l'inconnu, pour leur plus grand bonheur ou déchéance.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Je voudrais me promener avec toi, par un jour de printemps, sous un ciel un peu gris, avec quelques feuilles mortes restant encore de l'année précédente et tourbillonnant dans le vent, par les rues d'un faubourg de la ville, et que ce soit un dimanche. Dans ces banlieues jaillissent souvent des pensées mélancoliques et grandioses ; et à certaines heures flotte une sorte de poésie qui fait vibrer ensemble les cœurs de ceux qui se désirent. En outre, naissent d'indicibles espérances, encouragées par les horizons infinis qu'on découvre au-delà des maisons, par les trains qui s'enfuient et les nuages qui accourent du Grand Nord. Nous nous entrelacerions simplement les mains et irions d'un pas léger, tenant des discours insensés, stupides et chaleureux. Jusqu'à ce que s'allument les réverbères et que des immeubles délabrés suintent les histoires sinistres de la ville, les aventures, les romances si longtemps attendues. Alors nous demeurerions silencieux, nous tenant toujours par la main, car les âmes n'ont pas besoin de mots pour se comprendre. ("Requêtes superflues")
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"Le Massacre" fut un grand succès, même s'il demeure fort douteux que, dans toute la Scala, il se soit trouvé une seule personne à qui cette musique ait réellement et sincèrement plu. Mais, d'une façon générale, ce fut le désir de se montrer à la hauteur de la situation qui l'emporta, de se prouver qu'on faisait partie de l'avant-garde. Une sorte de rivalité tacite entraîna tous les spectateurs à se surpasser dans ce domaine. Il faut reconnaître que, lorsqu'on sait se mettre à l'écoute de telle ou telle musique pour y dénicher tout ce qu'elle peut receler de beauté cachée, d'ingénieuse invention, de mystérieux tréfonds, l'autosuggestion aidant, il est bien rare qu'on ne les y trouve pas. En outre : depuis quand les oeuvres contemporaines apportaient-elles de l'agrément ? On ne pouvait ignorer que les chefs de file de la musique moderne se refusaient à la moindre concession à ce propos. Attendre un quelconque divertissement de leur part eût été d'une impardonnable étourderie. Ceux qui voulaient se divertir n'avaient-ils pas à leur disposition les bastringues, les variétés, les lunapark des faubourgs ?
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Ce n’est plus de l’angoisse que je ressens, contrairement à ce qui s’était passé près de la lagune de Port-Saïd, mais plutôt comme une grande faiblesse, un sentiment inattendu d’infériorité.
Je l’ai donc revu aujourd’hui, pendant que j’arpentais le labyrinthe de la ville indigène. Je me promenais déjà depuis une demi-heure dans le dédale de venelles, toutes semblables et diverses à la fois, baignées de cette somptueuse et subtile lumière qui vient parfois après l’orage. Je m’amusais à jeter un coup d’œil par-ci par-là au travers des rares percées ouvrant sur d’invraisemblables courettes cernées de toutes parts comme de minuscules forteresses par des murs faits de bourbe rouge et de pierraille. Les ruelles étaient le plus souvent désertes et les maisons – en admettant qu’il faille les nommer ainsi – silencieuses, au point qu’il me venait par bouffées l’idée que j’errais dans une ville morte, dépeuplée par la peste, et où n’existait plus aucune issue de secours : la nuit viendrait me cueillir épuisé, cherchant toujours en vain à me libérer.
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En vérité, la panique fut au début très supérieure aux véritables dégâts. Il a été établi que, pendant tout le premier mois, sur un parc de 200 000 automobiles dans notre province, seulement 5 000 avaient succombé. Ensuite, un répit sembla s'établir. Ce qui fut d'ailleurs dommageable dans la mesure où, l'illusion que le fléau s'était pratiquement éteint y aidant, une foule de voitures furent remises en circulation, multipliant ainsi les risques de contagion.
Et l'épidémie reprit avec d'autant plus de vigueur. ("La peste automobilistique")
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Mais les villes ne haïssent rien tant que la verdure, les plantes, l'exhalaison des arbres et des fleurs. Aussi, avec un sauvage acharnement, des tombereaux de plâtras, d'immondices, de dégoûtants déchets, de résidus organiques fétides, avaient été déversés là. Et ce qui avait tenté de redevenir la campagne s'était rapidement transformé en un amas chaotique et jaunâtre de fumier, où les plantes et les herbes s'essayaient encore à lutter, érigeant désespérément leurs tiges par-dessus ce rebut, vers le soleil et vers la vie. ("Le tyran malade")
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« le désert des Tartares » de Dino Buzzati est publié en poche chez Pavillons Robert Laffont.
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