AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782081216327
191 pages
Flammarion (15/09/2008)
3.58/5   52 notes
Résumé :
Vingt siècles de christianisme ont fabriqué un corps déplorable et une sexualité catastrophique. A partir de la fable d'un Fils de Dieu incarné en Fils de l'Homme. un mythe nommé Jésus a servi de premier modèle à l'imitation : un corps qui ne boit pas, ne mange pas, ne rit pas, n'a pas de sexualité - autrement dit un anticorps. La névrose de Paul de Tarse, impuissant sexuel qui souhaite élargir son destin funeste à l'humanité tout entière, débouche sur la propositio... >Voir plus
Que lire après Le Souci des plaisirs : Construction d'une érotique solaireVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
3,58

sur 52 notes
5
0 avis
4
1 avis
3
4 avis
2
2 avis
1
2 avis
Quiconque a déjà lu Onfray ne s'étonnera pas de le voir à nouveau attaquer le christianisme. Cette fois-ci, c'est principalement la vision de la sexualité qu'il a créé qui est dénoncé : avec Saint Paul et Saint Augustin, le sexe devient purement uniquement destiné à la reproduction. le plaisir, et même le désir, doivent être combattus fermement. Il critique également la vision de Bataille et Sade comme transgresseurs : au contraire, leurs propos ne serait qu'une version poussée à l'extrême du « sexe sale ».

Onfray présente comme modèle le Kâma-sûtra de Vâtsyâyana, qui se situe à l'opposé : plénitude des corps, célébration de la vie.

Si l'essai a le mérite de nous faire réfléchir en profondeur sur le sujet, il a plusieurs faiblesses : Onfray reprend beaucoup d'arguments qu'il a déjà écrits dans d'autres livres, et surtout, est excessif dans l'exposé des deux systèmes : dans les faits, je n'ai pas l'impression que les européens aient vécu dans une misère sexuelle généralisée pendant 2000 ans, ni que l'égalité homme/femme ne soit pleinement réalisée dans la région de l'Inde.
Commenter  J’apprécie          271
Lorsque vous pénétrez l'univers de Michel Onfray, dans l'un de ces écrits, vous acceptez sans contrainte de subir sa verve, son érudition, cette culture sans faim et sa manière particulière de vous faire participer à son mode de pensée si imposante et autoritaire. Ce philosophe, très prolixe dans ses écrits, trouve ses lettres de noblesse dans le miroir des médias, chaise musicale des plateaux de télés, des émissions radiographiques, sans le vouloir cet homme devient le miroir trouble d'un société consommatrice, lui-même est consommé pour nourrir les consommateurs de leur soif de consommer sans faim, une parabole amusante qu'aime jouer Michel Onfray, surtout de son égocentrisme certain, et de son intelligence, ce philosophe laboure la philosophie pour la moderniser et l'assainir. Cet hédonisme transpire cette forme de vie qu'il aspire à tous comme une évidence. Et là encore dans cette critique acerbe du christianisme, de Bataille et de son livre sur l'érotisme et de Sade, Michel Onfray oeuvre sa finalité de son être, celle de sa chair de plaisir, celui qui inonde sa philosophie.
Comme une démonstration mathématique, Michel Onfray de son axiome d'hédonisme, de ces corolaires où sur l'autel du sacrifice, le christianisme naissant Paulinien, Saint Augustin le catalyseur et ses apôtres modernes, Bataille et Sade, sont au supplice de ce théorème Onfrayien.
Au prélude de ce livre, Nietzsche, Par–delà le bien et le mal et le crépuscule des idoles sèment deux citations assassines contre le christianisme sur la sexualité, Michel Onfray théorise avec beaucoup de minutie sa vision sur l'origine du comportement sexuel des occidentaux.
Dès les premières lignes, Michel Onfray démystifie la société actuelle et de « sa pensée dominante » sur « l'enfumage » de Lacan est sa psychanalyse structuraliste, au détriment pour lui du freudo-marxisme Reich, comprenant la relation entre la libido et les conditions sociales et historiques, une continuité de Freud avec L'avenir d'une illusion et Malaise dans la civilisation, et d'un petit texte publié en 1908 intitulé La morale sexuelle « civilisée » et la maladie nerveuse des temps moderne. de Schopenhauer avec sa « Métaphysique de l'amour », Freud et Michel Onfray, la moralité réduit à la frigidité, entrainant les maux sexuels. Comme le père de la psychanalyse Reich, Michel Onfray veut déchristianiser la morale sexuelle, désirant une révolution sexuelle.
Le cantique des cantiques est une absurdité sans nom, une allégorie dans un symbolisme faussé, célébrant avec verve le mariage chrétien, la chasteté, la procréation sans plaisir, c'est une métaphore burlesque, Michel Onfray se moque avec plaisir de cette absurdité de ce Cantique des cantiques.
Pour Michel Onfray la société est gangrénée par la philosophie chrétienne comme la justice, la médecine…Puis s'ensuit une déstructuration de la célébration de Jésus, pour lui une fable, celle « d'un fils de Dieu incarné en Fils de l'Homme », Saint Augustin avec sa théologie du nihilisme de la chair, la névrose De Saint Paul, misogyne et phallocrate, selon Michel Onfray impuissant pour réduire la femme au vice…Autre forme de l'éros chrétien est celui de Sade et de Bataille, celui de l'anti corps, comme le dit Michel Onfray « l'éros nocturne paulinien ». Dans sa continuité le Nouveau Testament semble être une succession de fables, où le chrétien hait la vie, aime et adule la mort, vénération de la cruxification, et du martyre de Jésus, ce Jésus, une idole fiction, la chair du Christ est un oxymore, se nourrit de parabole, Marie, vierge qui enfante est une parfaite contraction de la nature, ses deux symboles chrétiens sont une antithèse de la vie. Tout est néfaste, dans cette secte devenu religion monothéiste, il faut vivre dans « la rubrique mortifère, thanatophilique, expiatoire, » c'est étrange tout de même de vivre le calvaire pour accéder au sublime après la mort, c'est pourrir de son vivant…
Tout ce monde de mort est introduit par Saint Paul, pour Michel Onfray un impuissant et schizophrène, lui qui a eu une existence de chair et d'os, à défaut de ces fables. La théorie de l' « écharde dans la chair » pour Michel Onfray est cette impuissance De Saint Paul, qui dans sa première Épitre aux Corinthiens disait : « J'aimerais que tous les hommes soient comme moi » (VII.7), les hommes ne doivent pas jouir comme lui, Constantin véhiculera cette névrose paulienne dans le monde entier, c'est ironique tout de même, mais peut-on croire à cette forme de théorie, à vous d'y réfléchir et d'avoir votre avis personnelle, mais j'adore cette forme de pensée, si drôle et effrayante, sans continuer à approfondir cette satire christianisme, Michel Onfray au fil des pages , construit sa toile d'araignée avec beaucoup de sérieux, cette misogynie universalisé par la maxime névrotique paulinienne, Eve , le pécher de la chair, Marie vierge trouve sa cristallisation à la conversion de Constantin en 321…
Michel Onfray après avoir explosé le fondement de la religion chrétienne, pour lui la religion c'est « obéir, se soumettre, renoncer à soi, à l'intelligence, à la raison, se contenter d'être la chose de Dieu. », continue avec l'éros nocturne, celui adulé par Sade et Bataille, qu'il détruit avec beaucoup de jouissance hédonisme, encenser par beaucoup d'intellectuelle, critiquant l'érotisme de Bataille , au chant lexical morbide , rien de rime avec amour mais avec noirceur et perversité, des horreurs immondes, de souffrance, puis Sade avec ses Cent Vingt Journées de Sodome où la femme est salit, une haine féminine, celle chrétienne, « Une langue de femme n'est bonne qu'à torcher un cul », la femme reste un objet, Michel Onfray entends le murmure De Saint Paul dans la misogynie Sadienne. de Bataille à SadeMichel Onfray navigue de l'un à l'autre, pour lui Sade est un grand opportuniste, il va dans le sens du moment, L'Érotisme de Bataille devient un cadavre de sexe nauséabonds, Bataille défend Sade par des idées abscons, Michel Onfray de Bataille et de son enfance difficile, violé peut-être par son père, reste dans le particulier, ne pouvant aller vers l'universalité, son érotisme reste ce gnostique chrétien…
La dernière partie est plus solaire dans l'érotisme, celle indienne de Shiva, où la femme est maitresse d'elle-même, tout corps féminin est un culte à l'amour, à la beauté, à la paix…Michel Onfray découvre l'enseignement du Tantrisme, visite les temples de Khajurâho et s'interroge sur la zoophilie qu'il découvre à travers certaines statues, l'une d'elles représentant un homme pénétrant une jument, symbolisant le rite de la pénétration, cette quête du plaisir selon cette culture lointaine de notre occident pollué par la religion monothéiste, surtout le christianisme, du point de vue d'Henri Irénée Marrou, historien catholique parle de « premier État totalitaire » de cet empire Chrétien, nihilisme du désir, différent de cette culture copiant les animaux et leur accouplement pour avoir un plaisir multiple, la nature accompagne ce désir de plaisir, cet acte charnel.
L'hédonisme shivaïte est une religion de la nature, comme le spinozisme plus tard « Dieu ou la Nature », une forme de panthéisme, cette célébration de la nature comme le Dieu de Spinoza, l'art du sexe est aussi un moyen de se rapprocher de Dieu, du monde divin, se créer un monde.
Tout le reste du livre poursuite cette quête nouveau du plaisir simple et naturel qui habite le Kâma-Sûtra, ce livre culte de la célébration, le plaisir est le même pour les hommes et les femmes, une culture sexuelle de l'égalité des deux sexes. Il faut trouver sa moitié pour avoir cet osmose de plaisir, l'unité de deux corps qui s'assemble dans une fièvre commune.
Mais chacun sa pornographie, celle qui caresse son être sans devoir se limiter à un nihilisme sociétale, respecter le plaisir du partenaire, une forme de nature qui trouve toujours la vie, comme une terre féconde, l'homme et la femme sont ce plaisir.
Commenter  J’apprécie          30
C'est le troisième livre de Michel Onfray que je lis. J'ai beaucoup apprécié les deux autres : "La Force du Sexe Faible : Contre-histoire de la Révolution française" et "Théorie de la dictature". Celui-ci, j'ai du faire beaucoup d'effort pour arriver au bout. Je ne suis pas arrivé !

La présentation dans quatrième de couverture commence par :

Vingt siècles de christianisme ont imposé une conception du corps déplorable et une sexualité catastrophique, par l'imitation d'un corps qui ne boit pas, ne mange pas, ne rit pas et n'a pas de sexualité. Si les Pères de l'Église ont développé une théologie de l'Eros chrétien avec la souffrance et la négation du corps, Sade et Bataille seront les défenseurs du versant "nocturne" de cet Eros : mépris des femmes, dégoût des corps, volupté dans la mort. ...

Jusque là, aucun problème. Et c'est vrai.

Néanmoins, La discussion sur l'Église prends une une place excessive dans ce livre et tourne à une polémique contre-productive. Michel Onfray va jusqu'à douter le crucifixion de Christ dans des termes assez méprisants, presque haineux. Ce n'est pas le seul point de la religion catholique contesté par Michel Onfray.

La doctrine de la religion catholique (ce n'est pas la seule) a, certes, bridé la sexualité dans la façon conçue par Michel Onfray, il n'y a pas de doute. On peut aussi se permettre de douter de l'existence du Christ. On peut aussi ne pas être croyant, mais il ne me semble pas possible affirmer avec certitude qu'il y a un lien entre la vérité de la Crucifixion et la retenue de la sexualité par l'Église.

Non seulement cette partie prend trop de place, mais aussi elle n'a pas de sens. Les croyants n'apprécieront pas cette lecture.

Pour moi, la suite a perdu tout intérêt. J'ai fait un effort pour lire jusqu'à la partie concernant Le Marquis de Sade et j'ai préféré me tourner vers un autre livre.

Si je dois résumer en une seule phrase, je dirais que probablement Michel Onfray est trop libertaire pour mon goût et qu'il n'avait pas besoin de descendre la religion catholique pour faire passer son message.

Ceci étant dit, ses écrits sont, en général très intéressants. Michel Onfray est très cohérent, il ne mâche pas ses mots et ses positions sont bien argumentées. Il recherche la "petite bête" et il la trouve souvent et il sait appuyer où ça peut faire mal. On a l'impression qu'il ne roule jamais sur les "chemins battus", et c'est très bien.
Commenter  J’apprécie          30
Se plonger dans cette lecture fut quand même rude pour ma part tant j'ai eu du mal à appréhender le style de Michel Onfray. La construction, sa syntaxe m'ont fait peiner, j'avoue. J'ai dû me ramollir de la cervelle... Ou alors, c'est la présentation du texte qui me trouble. le manque d'aération parfois m'a gêné. Les points virgules auraient étaient remplacés par des tirets à la ligne, cela m'aurait aidé. Oui je suis faible et partisane le plus souvent de la solution de facilité surtout quand outre la ponctuation, une mise en page simple peut me venir en aide. Je plaide coupable !
Bon ensuite, je me suis parfaitement adaptée comme quoi, quand on est un peu motivée, on passe bien outre certains désagréments.

On débute par un constat peu reluisant selon l'auteur de la situation. Force est de constater que les arguments se tiennent plutôt pas mal. Mais même avec un tel état des lieux, on se dit que l'on pourrait être moins bête (parce que oui, on n'est pas obligé de jouer les "moutons de Panurge" aussi et se secouer un peu la cervelle de temps en temps, nous montrerait que l'on avale bien les pires couleuvres). On vivrait tellement mieux si on réfléchissait un tant soit peu. Car oui notre "misère, on s'y complaît. On se forge nos propres chaînes en refusant de voir la réalité en face : peu importe que l'on soit croyant ou non (car le christianisme est un peu mis à mal...). Toute notre quotidien est construit sur des bases religieuses fades, ternes, sans joie, sans plaisir ou si limité ! Chez nous, le christianisme est à la base de tout.
Youpi ! C'est champomy !!! (Ben oui l'alcool, c'est mal !). Et encore, je nous autorise à un moment d'allégresse donc ne vous plaignez pas. On le retrouve même là où l'on n'y penserait pas de prime abord et pourtant. Notre culture en est pétrie.

La sensualité en a pris pour son grade au fil des siècles. Et ce n'est pas la seule.
Cela va loin et même dans des registre que l'on ne soupçonnerait pas. Décidément, on va de surprises en surprises quand on active nos cellules grises.

Des chapitres courts pour bien structurer son raisonnement, voilà le style de Michel Onfray. Ceci dit, cela n'en n'est pas moins dense ou riche. le philosophe nous offre une analyse rapide, mais largement étoffée.On en ressort grandi. Les références sont multiples et mieux vaut avoir un bon bagage de culture générale pour en saisir un maximum. Ceci étant dit, on peut aussi se servir de cet essai comme d'un tremplin et aller approfondir les éléments qui nous font défauts.

Le ton est le même que celui qu'il emploie lorsqu'il est invité sur un plateau télé. J'ai pu le voir à quelques reprises et c'est tout à fait cela. Il parle comme il écrit et il écrit comme il parle.

Ce livre n'est néanmoins pas à mettre entre toutes les mains car outre la thématique un brin spécifique, il est cru et ne se voile pas la face. Il est fou de voir tous les supplices que l'Homme peut inventer ! Tout cela pour quelle raison ? Dominer, contraindre, contrôler, maintenir sous influence etc... Rien de bien nouveau, mais là cela fait plus de 2000 ans que cela perdure !!!

C'est une lecture exigeante et connotée que l'on réserve à un public averti.
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
Commenter  J’apprécie          20
Cet essai très intéressant prend une place particulièrement importante dans notre société actuelle puisque l'on va nous parler des plaisirs. Bien sur la jouissance des corps en général à toujours fait partie de nos vies depuis les premiers hommes. Mais cet essai va montrer son évolution, son potentiel à travers le monde et son rapport à la religion.

Tout est mis en oeuvre pour nous montrer la place de notre sexualité au sein de la société. Sa thèse mêle aussi bien les rapports aux genres, qu'à la religion. C'est véritablement intéressant de voir le rapport de notre sexualité face à la religion chrétienne en comparaison à celle développée avec d'autres religions.

Dans la religion indienne fondatrice du Kama Sutra, le livre du plaisir, de l'amour mais surtout de l'égalité des sexualités. On va retrouver une égalité entre l'homme et la femme afin que chacun puisse accéder à sa propre jouissance. La religion chrétienne a toujours interdit cette pensée, car ici la sexualité n'est que pour procréer. Nous ne sommes ni dans du plaisir, ni même dans sa recherche.

L'un des problèmes de la religion chrétienne par rapport à la sexualité c'est la place de la femme dans tout cela. La religion a repoussée la femme et l'a condamnée à être la coupable dans la sexualité. C'est elle qui à l'origine tente Adam et à partir de là tout ne sera que complication. C'est très intéressant de suivre l'évolution d'un peuple dans sa recherche des plaisirs. Mais ce qui est encore plus captivant c'est de le comparer à d'autres pays, d'autres cultures, d'autres religions.

Cet essai est très facile d'accès. J'ai toujours aimé Michel Onfray pour ses écrits où il parvient à vulgariser les réflexions philosophiques pour parvenir à toucher un plus grand nombre de personnes. Son texte est concis et nous pousse à réfléchir à notre propre rapport à la sexualité. A la recherche des plaisirs. A la jouissance de tout temps et de toutes choses. Et surtout à notre rapport à la religion si le cas en est. Mais c'est un texte qui nous permet encore une fois de nous plonger dans notre rapport à la vie en générale, et de notre temps, il faut reconnaître que cela fait toujours du bien.
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
pages, 30, 138
Du côté de Shiva, la célébration de la vie, le partenariat avec les corps, la positivité du plaisir, la force de la jouissance, le sexe joyeux, la sexualité libre, la vitalité du sperme, le culte du phallus, les logiques culturelles du linga masculin et du yoni féminin, les jeux de l’amour dionysiaque, le moteur du désir les femmes complices, la joie vertueuse, l’extase physique…

Du côté du Christ, la célébration de la mort, le divorce avec les corps, la négativité du plaisir, la noirceur de la jouissance, le sexe sanieux, la sexualité coupable, le sperme peccamineux, véhicule du péché originel, le culte de la croix, un instrument de torture, les logiques de la honte et de la pudeur d’après la faute, les perversions de la chasteté et de la virginité, le désir coupable, les femmes démoniaques, les passions tristes, la continence physique…
Commenter  J’apprécie          390
[L]'oxymore de la vierge enceinte réjouit l'amateur de rhétorique, certes, mais il contrarie l'homme du commun auquel on propose une contradiction comme modèle, et à qui l'on offre ce cadeau empoisonné d'un impossible idéal de la raison appelé de ce fait à nourrir la culpabilité, la mauvaise conscience, l'angoisse, la tristesse, l'inquiétude, l'incapacité à toute sérénité de toute âme simple et désireuse de bien faire.

Depuis cette fantaisie funeste, le christianisme invite les femmes à enfant tout en restant vierges, à donner naissance à une descendance en demeurant chastes, à mettre au monde en se refusant aux logiques du monde, à perpétuer l'espèce dans le même temps qu'elles échappent à ses lois. Comment ne pas imaginer les ravages ontologiques, les destructions métaphysiques d'un être voué à incarner en se désincarnant ? Le destin de femme, réduit à celui d'épouse chaste, puis de mère vierge, agit comme une malédiction lancée sur le corps et l'âme des femmes.
Commenter  J’apprécie          100
Ces défenseurs du Marquis [de Sade] me font penser à ce phrénologue qui examina le crâne de Sade et, ignorant tout de son propriétaire, conclut que l'os provenait d'un homme ayant pratiqué la bonté et la ferveur. Puis il ajoutait, se trompant au passage d'un millénaire : « Peut-être un Père de l'Église » ...
Commenter  J’apprécie          120
Voilà le fond de toute religion: obéir, se soumettre, renoncer à soi, à l'intelligence, à laraison, se contenter d'être la chose de Dieu.
Commenter  J’apprécie          230
Si d'aventure on leur parle du nihilisme chrétien de la chair, de la misogynie de saint Paul, de l'épicentre phallocratique de l’Église catholique, apostolique et romaine, les chrétiens militants rétorquent toujours que l'on se trompe en associant christianisme et mépris des corps, de la chair, des désirs, des passions, des pulsions, de la sexualité. Parfumés à l'eau bénite, ils jubilent, sûrs de leur effet catéchétique, mais dégainent toujours un seul et même pitoyable argument réduit à un titre brandi comme un viatique : le Cantique des cantiques !
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Michel Onfray (159) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
+ Lire la suite
Dans la catégorie : Ethique sexuelleVoir plus
>Philosophie et disciplines connexes>Ethique>Ethique sexuelle (12)
autres livres classés : philosophieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (168) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
440 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}