Ce qu'il y a de bien avec Masse Critique c'est qu'on a de fortes chances d'être surpris !
Dans ce livre, deux pièces courtes, en VO (italien) traduites en VF.
La première, Focus group, commence comme la préparation d'une réunion de marketing classique, mais c'est tendu entre l'animateur et la secrétaire, sans qu'on se doute pourquoi ! Ce sera pareillement très tendu avec les testeurs. C'est la chute de l'intrigue qui donnera la clé de l'ensemble et elle vaut son pesant d'humour noir !
Bien construite, minimaliste, dans un langage assez sec, je demande à voir la pièce avec des acteurs capables de jouer le cynisme avec le naturel qui convient.
Dans la seconde pièce, c'est aussi l'absurdité le principal ressort de l'intrigue, mais je n'ai pas vraiment accroché a cette tranche de conflit de générations, un peu trop au premier degré. de plus, je trouve les rebondissements assez convenus et leur symbolique un peu trop voyante ! La encore, la mise en scène (en partie prévue dans le texte) et le jeu d'acteurs feront la différence.
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Merci à Babelio et à l'éditeur de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage lors du dernier Masse critique. Je lis très peu de littérature italienne, c'était l'occasion de renouer avec ce pays, et de me frotter un peu au théâtre contemporain. Ce livre en composé de deux courtes pièces sur deux sujets de société brûlants, et sur lesquels on peut travailler sous un certain nombre d'angles différents.
L'intérêt réside donc le traitement, le point de vue des auteurs. La première pièce, Focus Group, porte sur un sujet qui a un air de déjà-vu et qui pourrait s'apparenter à l'expérience de Milgram. Certes, il s'agit ici de tester un futur salarié par une entreprise de marketing, mais le mécanisme de soumission à l'autorité m'a rappelé l'expérience américaine. La seconde pièce, et qui a suscité mon envie de choisir ce livre, relate les rapports compliqués au sein d'une famille dont la jeune fille adolescente est une militante pro-climat convaincue, nourrie par toute l'intransigeance de sa jeunesse.
Le point commun entre ces deux oeuvres, à part l'humour noir, est bien la question de l'individualité au sein du groupe/famille et des conséquences sur la cohésion lorsque chacun et chacune a sa propre idée de l'éthique et de la morale.
Les deux pièces sont en un acte unique, ce que j'ai bien apprécié car la vivacité des dialogues qui font mouche, et la précision du texte, donnent une autre dimension à ces sujets qui auraient pu paraitre un peu banals. Enfin, j'avoue avoir imaginé, au fil de ma lecture, quels comédiens et comédiennes pourraient endosser tous ces rôles et donner une autre saveur aux textes. Cependant, si j'aime lire des pièces, rien ne remplace le plaisir d'une soirée au théâtre.
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Est-ce que tu la vois ma vie, Olivia ? Non, tu ne vois rien de moi, tu ne vois pas ta mère, tu ne vois qu’une empreinte carbone.
La terre, ce n’est pas quelque chose dont il faut profiter. Moi je veux réparer, pas profiter. On n’a plus le temps. Plus le temps.
Les deux actes uniques de Marco di Stefano et de Giulia Lombezzi s'offrent aux spectateurs, et ici aux lecteurs, comme deux réflexions sur les dérives de notre société, au sommet de ses connaissances techniques et apparemment incapable de renoncer à quoi que ce soit. C'est une dramaturgie immédiate, une écriture sèche mais pas aride, surtout efficace, qui fait mouche.
[Introduction]
Depuis qu’elle a découvert le réchauffement climatique, ma fille me parle comme ça. Comme si c’était de ma faute.