Onysos le furieux

En dehors de redondances narratives sur les orgies, Gaudé, qui nous a avertis de son droit à prendre des libertés avec le mythe, nous fait de bien belles surprises. Nous assistons à la naissance du théâtre et de la tragédie à Troie, la veille de sa prise ; c'est un moment de communion, de vraie communion, avec les mortels, un moment apaisé, cathartique... C'est sans doute pour l'apaisement bienvenu au milieu de toute cette démesure sanglante et sexuelle que j'ai aussi aimé le passage où Onysos est un simple promeneur solitaire, en Égypte.

Mais Gaudé, malgré les libertés dont il se prévalait, a fait le choix de nous restituer ce que Dionysos avait de plus difficile à rendre, son ambivalence, son ambiguïté : dieu à la lisière de l'Orient et de l'Occident, de l'homme et de la femme ; du rire et des larmes ; de la petite et de la grande mort ; de l'humain et de la divinité ; de la dignité et de l'indignité ; du prosaïsme et du poétique : sur ce dernier point, la forme de vers libres de Gaudé était un coup de génie.

Pour voir le début de ma critique, cf. mon blog dont l'URL est ci-dessous :
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