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EAN : 9782213595320
281 pages
Fayard (02/10/1996)
3.59/5   62 notes
Résumé :
Cosima est l'héroïne d'une grande histoire d'amour romantique, telle qu'on en connaît peu. Eprise de Richard Wagner, qui avait vingt-quatre ans de plus qu'elle, elle a su le capturer et devenir sa femme malgré les obstacles inouïs qui se dressaient devant elle: le roi de Bavière, Louis II, Franz Liszt, son père, son propre mari, Hans von Bülow, qui lui refusait le divorce.
Mise au ban de la société de Munich, la force de sa passion et de celle qu'elle a su in... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
sublime : Qui fait preuve de génie ou d'une vertu exceptionnelle. - Dictionnaire Robert – A partir de cette définition, on se demande en quoi Cosima Wagner peut être considérée comme sublime !

Fruit d'une liaison entre Franz Lizst et Marie d'Agoult, délaissée durant son enfance par ses parents qui avaient bien autre chose à faire qu'à s'occuper d'elle et de sa fratrie, elle se jettera dès l'âge de 19 ans dans un mariage désastreux avec Hans von Bülow. Mais ce dernier est un excellent pianiste et surtout un chef d'orchestre d'exception. Et par lui, pour son bonheur futur, elle va rencontrer Richard Wagner qui ne peut se passer de von Bülow, le seul à ses yeux capable de donner à ses oeuvres tout leur éclat.

Wagner, vivant en permanence aux frais de quelqu'un, profitera largement de l'hospitalité et de la générosité de son ami osant déclarer sans vergogne : « quiconque possède des biens auxquels il n'attache pas un prix particulier doit me les sacrifier de bon coeur. Je parle sérieusement. Je gagnerai et restituerai le tout splendidement et glorieusement ».
Car Wagner, conscient de son génie, estimait que tout lui était dû !
Et entendait vivre fastueusement, selon son mérite ! Peu importait qu'il fût impécunieux ; aux autres de pourvoir à ses besoins !
Cosima, quant à elle va en tomber éperdument amoureuse, et Wagner saura lui rendre cet amour. Et ils formeront donc un couple particulièrement heureux.

Pour lui, elle va affronter le scandale. Une femme adultère en cette fin de 19è siècle, quelle abomination !
Pour lui, elle saura naviguer dans les remous périlleux d'un ménage à 3, jusqu'à ce qu'enfin son mari lui accorde le divorce !
Pour lui, elle saura aplanir non seulement toutes les difficultés pratiques de l'existence, mais aussi arrondir les angles auprès des créanciers, et surtout aider son génie à conserver la si précieuse amitié du roi Louis II de Bavière, sans les largesses de qui l'épanouissement artistique de Richard Wagner n'aurait peut-être pas été possible !
Adorante et fidèle, elle saura au delà de la mort de Wagner, assurer la pérennité de son oeuvre en se battant becs et ongles pour permettre au Festival de Bayreuth de perdurer.

Wagner avait déclaré : « de toute façon, mon oeuvre disparaîtra, car je ne connais toujours pas de personne capable de la poursuivre dans mon esprit, et je ne peux même pas définir cette personne ». Il n'avait pas un instant, malgré l'amour et le respect qu'elle lui inspirait, songé à Cosima pour ce rôle. Car pour lui, une veuve se devait de vivre avec ses enfants ou entrer au couvent !!!

Entrer au couvent ? Cosima n'y songe pas une seconde ! Non, elle deviendra la maîtresse de Bayreuth, s'instituera « gardienne des clefs » et veillera à ce que chaque intention de Wagner soit respectée au pied de la lettre, au détriment de toute ouverture et de la moindre innovation, … au risque d'enterrer l'oeuvre dans la naphtaline !

Ce que Françoise Giroud nous conte, ce n'est pas la vie d'une femme, mais plutôt un destin dont la finalité est d'être entièrement consacré au génie de Wagner, reconnu comme être supérieur et en cela, méritant qu'on lui offre chaque minute, voire chaque respiration de son existence... par delà la mort.

Cela justifie-t-il ce qualificatif de « sublime » ?
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De Françoise Giroud, j'avais déjà lu la rapide bio de Lou Andréas-Salomé que j'avais adoré. Ici, le livre est bien et retrace assez bien la vie de Cosima. Cependant, ce que je n'ai vraiment pas aimé, c'est le personnage.
Pour moi, Cosima est l'archétype de la femme que je déteste.

Alors, certes, comme l'auteure le dit dans le quatrième de couverture, l'histoire de Cosima est une histoire d'amour romantique. Elle est parvenue à être avec son aimé, elle a su entretenir cet amour… mais comment ?
Avant tout, il est vrai que Cosima est une femme qui est méprisable, à l'image de son mari Richard Wagner, car ils adhéraient (comme beaucoup à leur époque vous me direz) à la supériorité des races et à la haine des Juifs. Partant de là, on ne peut pas vraiment les admirer (attention, en ce qui concerne Wagner, je différencie l'homme de l'artiste).

La jeunesse de Cosima peut expliquer son caractère et ce qui la poussera à « soigner cet amour comme une plante. Bâtarde de Lizt (qui a vraiment aimé cette fille), enfants unis à ses frères et soeurs qui décéderont assez jeunes, sujets d'affrontement de ses parents. Il y a de quoi avoir quelque problème… Donc, c'est vrai in terreau favorable. D'ailleurs, dans toute sa jeunesse, on a de la peine pour cette jeune femme.

Pour comprendre Cosima, je pense qu'il faut aussi cerner un peu son mari, Richard Wagner, était vraiment “un homme à abattre” si je peux m'exprimer ainsi. Nul doute qu'il fut un grand artiste (je ne remets pas cela en cause) et comme on l'a déjà dit, un homme aux idées plus que contestable. Mais outre ça, c'est sa personnalité qui est insupportable. Dire que cet homme était imbu de lui-même serait un euphémisme. Il aura passé une partie de sa vie à courir après l'argent, car il dépense ce qu'il n'a pas pour vivre dans le luxe. “Le monde lui doit” ce luxe… Bref…

Cosima est l'archétype de la femme amoureuse stupide ! Elle aimait son mari, pas de doute, mais en être tellement éprise qu'elle “vit” à travers lui, c'est vraiment ce que je méprise le plus dans ce genre de relation. Franchement, cela en ait presque gerbant ! On a envie de la secouer, de lui dire de sortir de son admiration pour son Richard, car elle passe à côté de sa propre vie pour son bonheur. Mais bon, Wagner est heureux, alors elle est heureuse…
Heureusement, je pense que Wagner l'aimait aussi (après, il faut aussi voir comment un homme de son genre conçoit l'Amour). Donc, elle n'aurait pas été victime d'un abuseur…

Quand Richard Wagner meurt, on se fit “cool, elle va ouvrir les yeux et enfin vivre sa vie”. Tu parles ! Certes, c'est honorable de sa part de continuer de tenir Bayreuth et son festival. Mais elle ne fait pas cela pour elle, mais pour “glorifier la mémoire” de son mari et de “continuer son oeuvre magistrale”.
Elle devient donc la défenseur de son défunt mari et se transforme en tyran qui fera tout pour la gloire de mari…

Ses enfants, ceux qu'elle a eus avec son premier mari Bülow (qui est bien prit pour un dindon dans toutes cette histoire) et ceux de Wagner… comment exprimer la relation qu'elle a bien pu avoir avec eux ? Déjà, il y a cette affection pour le fils ! le seul et celui de Wagner dans une horde de filles. J'ai eu de la peine pour l'ensemble de cette fratrie qui n'a vécu que pour le Grand Wagner et pour leur mère.

Bien sûr, on peut lui reconnaitre des mérites : avoir fait tourner un festival (ce qui pour ces époques, n'est pas chose facile pour une femme), avoir surmonté les épreuves pour être avec l'homme de sa vie. Mais voilà, une telle abnégation de sa propre personne pour le bien de l'aimé est pour moi quelque chose de méprisable et qui me donne envie de vomir.
Puis, quelle vie, mine de rien ! Elle en a vécu des choses, deux guerres, les hauts et les bas de son mari, les relations amicales (hypocrites) avec Louis II de Bavière…
Elle est morte très vieille, quatre-vingt-douze ans !

Un livre intéressant. C'est vrai que la personnalité de cette femme, Cosima, ne m'a pas plu, mais j'ai été contente de découvrir cet ouvrage. Puis bon, elle reste une femme d'exception, même si c'est dans le négatif.


Lien : http://0z.fr/z8yZr
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Merveilleuse et énigmatique Cosima, fille de Franz Liszt...
Françoise Giroud dresse un portrait étonnant de cette femme qui n'hésita pas, par amour, à briser son mariage avec un grand chef d'orchestre, pour épouser Richard Wagner, génial compositeur, de 24 ans son aîné.
Un amour passionnel, rythmé par les galères financières, les amitiés plus ou moins nécessaires (Louis II de Bavière, Nietzsche...), les coups de foudre hors mariage et 5 enfants, dont Siegfried, le petit dernier, après 4 filles.
La vie de Cosima s'est déroulée autour de Wagner et de son génie, laissant les enfants au personnel. Jusqu'à la mort de celui-ci , qui dans un premier temps l'a laissée au bord du désespoir, puis a révélé une femme de tête, poursuivant l'oeuvre de son mari dans le festival de Bayreuth.
Quelques photos au milieu de l'ouvrage sont bienvenues.
Cette biographie se lit très facilement!

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Drôle de vie que celle de Cosima…
Fille bâtarde de Franz Liszt puis épouse de Richard Wagner, elle n'aura de cesse de célébrer son mari, qu'elle considère comme un Dieu.
La vie entière de cette femme est consacrée à la musique, et surtout à celle de Wagner. Elle sera celle qui soutiendra son mari, quels que soient les obstacles. Elle renie même la France, où elle est née, pour encenser la supériorité de la race allemande, thèse que soutient bien sûr Wagner, en plus d'être antisémite.
Il faut se replacer dans le contexte pour comprendre un peu le personnage : elle est une femme mariée à un chef d'orchestre Hans von Bulow et la société allemande est extrêmement stricte sur le rôle de la femme à cette époque, encore plus qu'en France. Et bien que Cosima glorifie le rôle qu'on attend d'une femme (une épouse et une mère), elle n'hésitera pas à braver le scandale pour vivre son amour avec Wagner, avec qui elle aura des enfants illégitimes, avant d'obtenir le divorce et épouser ce dernier. Et sera le plus grand soutien de son mari et elle délaissera ses filles lorsqu'elle donnera à Wagner un fils. Ce fils, Siegfried, qui interdira à sa femme de se remarier après sa mort, car il craignait que celle-ci n'épouse en secondes noces… Adolf Hitler !
On dit toujours que derrière un grand homme se cache une grande femme, c'est le cas pour Wagner. Sa carrière aurait-elle été différente sans Cosima ? Surement. Si sentimentalement elle est totalement soumise à son époux, Cosima n'en est pas moins une femme de grand tempérament et de caractère, limite despotique. Elle fera vivre l'oeuvre de Wagner bien après la mort de celui-ci, puisqu'elle meurt 47 ans après lui !
Elle sera aussi impressionner Friedrich Nietzche. Tous comme Lou Andreas-Salomé, Cosima a su subjuguer les hommes qui l'entourait par son intelligence. J'avoue que je serai curieuse de savoir comme ses femmes ont réussi à autant éblouir tous les hommes qui les fréquentaient…

Une vie donc très intéressante, soumise à l'adulation qu'elle porte à son mari, très torturé, car Cosima n'a de cesse de se faire expier ses fautes, mais vivra une passion avec Richard Wagner. Une femme à découvrir, d'autant plus que le livre se lit facilement. Merci à Françoise Giroud pour cette découverte.
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Heureusement que la plume de Françoise Giroud est agréable et rend la lecture de ce livre aisée car j'ai trouvé Cosima carrément odieuse. Comment comprendre l'amour passionné qu'elle avait pour cet homme au point de ne plus être que dévouement.
Quant à Wagner, sorti de son immense talent de musicien, il me fait penser à Harpagon.
Ce couple est comparable à des petits bourgeois qui courent après l'argent pour finir leur fin de mois.
Je n'ai toujours pas compris qu'un grand artiste puisse être aussi mesquin.
De plus, leur adhésion au thème de la race aryenne, ne les rend vraiment pas sympathiques.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Dans sa vie, elle avait subi Liszt, subi Bülow, subi Wagner, quelque nom que l'on donne à cette soumission. Maintenant, elle régnait. Libre. Délivrée. C'était aux autres de la subir et de lui devoir l'obéissance qu'elle exigeait de tous.
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"Si vous êtes blessées, ne jamais le laisser paraitre. Vous devez être fortes- les larmes sont de l'eau inutile."
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Le monde me doit ce dont j'ai besoin.
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