AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Lily Jumel (Traducteur)
EAN : 9782253933274
222 pages
Le Livre de Poche (01/12/1999)
3.9/5   152 notes
Résumé :
Pourquoi lui avait-on " inoculé l'idéal vulgaire et creux d'une ambition sordide et épuisante " ? Ainsi s'interroge le héros de Hermann Hesse, Hans Giebenrath, un adolescent aux dons et à l'intelligence exceptionnels mais que le protestantisme et des méthodes d'enseignement impitoyables et orgueilleuses vont broyer sans remords. Hans ressemble comme deux gouttes d'eau à l'écrivain. Comme lui, il éprouve une attirance pour la nature, l'évasion et le rêve, et la nosta... >Voir plus
Que lire après L'ornièreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
3,9

sur 152 notes
5
4 avis
4
8 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Hermann Hesse vécut une expérience difficile dans sa jeunesse : peu à l'aise avec les règles strictes et les traditions vieillotes, il décida de s'enfuir du séminaire évangélique où ses parents l'avaient inscrit. C'est en quelque sorte cette expérience qui nous livre ici, dans L'ornière. Avec certaines libertés artistiques, bien entendu. Ce roman est une des toutes premières oeuvres du grand auteur nobelisé, mais déjà on peu y reconnaître les caractéristiques qui feront sa renommée.

À la fin du XIXe siècle, en plein pays souabe, le jeune Hans Giebenrath vit sous l'autorité sévère de son père. C'est une âme sensible mais doué aussi d'intelligence. Et cette intelligence enthousiasme son maitre à l'école secondaire, tellement qu'il désire lui faire passer l'examen d'État, qui peut lui assurer une éducation gratuite dans un séminaire renommé, Maulbronn. le jeune Hans le réussira haut la main, obtenant la deuxième place. Ce qui devait être une grande joie devient vite un fardeau. Pendant ses vacances, son professeur, le recteur de son école et même le pasteur le coercent à suivre des cours particuliers afin de briller et de faire honneur à son village. Au revoir les promenades en forêt, la pêche, le bonheur. Bonjour les longues et éreintantes heures d'études. L'automne arrivé, Hans Giebenrath fait son entrée à Maulbronn. Et il épate effectivement ses nouveaux professeurs. Mais sa nature sensible commence à prendre le dessus : il aime bien rêvasser, s'extasier devant la nature. La mort prématurée d'un de ses camarades (noyé dans un étang) et l'influence néfaste d'un autre (fugueur, qui fut éventuellement renvoyé) auront un impact marquée sur lui, tellement que son caractère devenu instable le mènera à une névrose et il devra récupérer chez lui. Mais ce n'est pas la fin de ses soucisL l'adolescence et un amour trouble viendront l'achever.

En tant que lecteur, on ne peut que s'apitoyer sur le sort du pauvre Hans Giebenrath. Et la magnifique plume de Hesse y est pour beaucoup. Il sait s'y prendre pour faire comprendre l'enfance et ses tourments sans tomber dans le mélodramatique. Des émotions, oui, mais avec sobriété. de plus, il sait y enjoindre une touche de romantisme tout à fait appropriée : l'évocation de la nature (tant à Maulbronn que dans son village natal de Souabe), la sensibilité du garçon, l'exaltation de ses sentiments pour Emma… Les rares fois où Hans a fait preuve de caractère, c'était d'avantage dû à une mauvaise influence qu'à un réel fond de rébellion, contrairement à l'auteur.

À cet égard, L'ornière, s'il n'est pas vraiment autobiographique, elle est partiellement inspirée par la vie de l'auteur. N'empêche, avec ce roman qu'on pourrait qualifier de roman d'apprentissage s'il se terminait surune note plus positive, on dirait que l'auteur règle ses comptes. Dans tous les cas, il semble dénoncer les revers d'un système d'éducation qui l'a déçu. Bref, L'ornière, c'est la vie manquée d'un garçon, écrasé par les attentes de son père et par celles de maitres aux méthodes rigides et conformistes, plus intéressés par le savoir froid qu'ils tentaient d'inculquer que par le développement des enfants placés sous leur tutelle. Pour Hesse, le séminaire devient une sorte d'usine, où on apprend aux enfants à ânnoner, à répéter par coeur les leçons apprises mais pas à penser par eux-mêmes, où il n'y a pas de place pour l'initiative ni pour la créativité. En d'autres mots, tout le contraire des institutions pédagogiques modernes.
Commenter  J’apprécie          516
Premier livre de Hermann Hesse que je lis. C'est un roman d'apprentissage, un livre de jeunesse. Cet écrivain allemand, naturalisé suisse (1877-1962) à eu le prix Nobel en 1946. Ce roman est paru en 1906.
Hans Giebenrath est un jeune garçon pas comme les autres dans son village de Souabe. C'est un surdoué et fait la fierté de son père veuf et de ses professeurs. Il aime beaucoup apprendre mais ne déteste pas non plus les balades dans la nature en rêvassant ou les parties de pêche près de chez lui. Victime de l'ambition de ces adultes bien pensants qui profitent et tirent partie de la réussite future de cet enfant, Hans est promis à de grandes études et passe le concours pour rentrer au séminaire de Tubingen. Rapidement, il fait la fierté de ces enseignants, mais les rencontres qu'il va faire, vont changer les choses...
Je ne vous en dirait pas plus pour ne pas dévoiler la suite du récit.
L'auteur, Hermann Hesse, s'est librement inspiré de sa vie, c'est un règlement de comptes qui montre la difficulté de trouver sa place dans l'environnement familial et ensuite dans le monde.
Un bien beau récit, élégamment écrit avec des descriptions à n'en plus finir mais si agréable à lire.
Je ne peux que vous le conseiller.
Commenter  J’apprécie          580
Roman initiatique, "L'ornière" est une des premières oeuvres de Hesse. On y décèle déjà les thèmes qui, selon moi, deviendront sa marque de fabrique. L'individu prenant conscience de sa spécificité, se percevant différent des autres (ex : Knulp, Narcisse et Goldmund, le loup des steppes, Demian...). Puis, et surtout, le fait que cette différence se ressent par un romantisme et une spiritualité particulière. Tous les personnages de Hesse sont en quête spirituelle ou du moins, d'une autre vision de la vie, plus proche de la nature, se démarquant ainsi de leur groupe social. le jeune Hans Giebenrath n'échappe pas à cette règle. Très tôt on le voit se promener à travers les paysages champêtres, près du fleuve, vivant au rythme de la nature. C'est sa famille, l'école et l'État qui veulent faire de lui un savant théologien et s'acharneront à le détourner de son penchant initial. Hans, trop jeune, se pliera à la volonté de ses maîtres en réussissant brillamment ses examens. Mais, au séminaire, peu à peu, ses premiers penchants referont surface et le détourneront du chemin tracé par les adultes. Hesse se méfie du conformisme, de la bien-séance bourgeoise pour se tourner vers une spiritualité où il trouvera sa voie.
Mais ce roman de jeunesse ne m'a pas vraiment convaincu. J'ai fini le livre en diagonale tant l'auteur se répand en descriptions psychologiques, à mon sens, redondantes et inutiles. On se perd dans les méandres de ce cerveau adolescent alors que le lecteur a déjà compris où tout cela, tragiquement, ira finir. Pour autant, c'est un livre très représentatif de son auteur, à l'image de ses autres ouvrages, plus aboutis.
Commenter  J’apprécie          290
Traduit par Lily. Livre jamais lu. Jamais Il fumait des cigares bon marché. Les Philistins ayant un sens assez marqué de l'arithmétique. Une méfiance constamment en eveil. Une hostilité contre tout ce qui sortait de l'ordinaire . Tout ce qui était plus libre.
Commenter  J’apprécie          340
Le roman se déroule à la fin du XIX ème ou début du XXème dans une petite ville de Souabe.
Hans Giebenrath orphelin de mère vit dans « un petit trou de la forêt noire » et prépare le concours d'entrée au séminaire de Maulbronn, seule façon pour lui d'accéder à des études, son père n'étant pas prêt à lâcher son argent pour cela.

Il est doué Hans et ingurgite sagement tout ce que lui propose le Recteur et le Pasteur de la petite ville. Délaissant ses escapades favorites dans la nature, la pêche un passe-temps qu'il adore, il reste plonger des heures durant sur la traduction latine, leçons particulières de grec. Et il réussit !
Il a d'abord droit à un peu de repos, il retrouve la rivière, il « sauta dans la rivière d'un seul coup. En nageant contre le faible courant, il se sentit peu à peu lavé des sueurs et des angoisses des derniers jours » Mais bien vite ses mentors proposent qu'il prenne de l'avance sur les cours, histoire de briller, et Hans qui a de l'ambition et ne veut décevoir personne accepte, et la ronde infernale des heures d'étude reprend.
L'entrée à Maulbronn est une épreuve dont il se sort plutôt bien jusqu'à ce que son amitié pour Hermann Heilner vienne mettre en péril cette belle réussite.
On est ici à l'opposé du roman d'apprentissage car ici l'épanouissement de l'adolescent est le dernier souci des ses maîtres, seule compte la réussite, porter haut le flambeau de l'école, répondre aux voeux de son père.
C'est un roman qui met un système éducatif oppressant à l'index.
Tout l'amour de la nature est étouffé chez Hans et il finit par oublier ses beautés
Hermann Hesse a mis assurément beaucoup de lui-même dans ce roman où la jeunesse est brimée par la rigidité de l'enseignement et même une certaine brutalité, les premiers émois amoureux sont étouffés. Hans est écrasé comme le fut Hermann Hesse en son temps
J'ai beaucoup aimé ce roman empreint des derniers feux du romantisme allemand.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
Commenter  J’apprécie          151

Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
-entre les génies et le corps professoral, il y a de toute éternité existé une faille profonde ; et ceux d’entre eux qui se révèlent à l’école sont, pour les professeurs, un objet d’horreur. Pour eux, ces génies sont des mauvais garçons ignorant le respect, commençant à fumer à l’âge de quatorze ans, tombant amoureux à quinze ans, allant au café à seize ans, lisant des livres défendus, écrivant des essais impertinents, regardant à l’occasion le professeur d’un œil moqueur et qui sont notés dans les registres comme des mauvais esprits et des candidats aux arrêts. Un maître d’école préfère avoir dans une classe plusieurs ânes qu’un seul génie. Et, à tout prendre, il a raison, car sa tâche n’est pas de développer des esprits extravagants, mais de former de bon latinistes, des mathématiciens convenables et de braves gens. (Page 123)
Commenter  J’apprécie          110
Quand un maître voit jaillir chez un enfant un talent qu'il a longtemps cherché à stimuler sans obtenir de résultat, quand il voit là son sabre de bois, sa fronde, son arc, ensuite flèches, ou d'autres jeux puérils, et commencer à s'efforcer de bien faire ; quand l'austérité du travail transforme un robuste joufflu en un garçonnet fin , sérieux, presque ascétique, que son visage vieillit, se spiritualité, que ses yeux s'approfondissent, prennent conscience du devoir, que sa main blanchit, s'immobilise, alors l'âme du maître rit de bonheur et de fierté.
Commenter  J’apprécie          150
On avait fait un bon morceau de la grande route en aval ; on avait maintenant le choix entre une confortable petite route gravissant lentement la côte avec de grands lacets et un sentier abrupt, qui était plus court de moitié. On choisit la route, quoiqu'elle fût plus longue et poussiéreuse. Les sentiers, c'est bon pour les jours ouvrables et pour les messieurs qui se promènent ; le peuple, surtout le dimanche, préfère la route, dont la poésie n'est pas encore perdue pour lui.
Commenter  J’apprécie          170
Le professeur de latin avait l'air particulièrement mélancolique, et le recteur lui dit à mi-voix :
- Oui, hélas! monsieur le Professeur, il aurait pu devenir quelqu'un! N'est-ce pas navrant que ce soit précisément avec les meilleurs que l'on a si souvent des mécomptes?
Commenter  J’apprécie          270
L'automne était déjà très avancé. Dans les sombres forêts de sapins, les quelques arbres à feuillage caduc, jaune et brun, resplendissaient, comme des torches ; les gorges s'emplissaient de brouillard, et la rivière fumait dans le froid du matin.
Commenter  J’apprécie          220

Videos de Hermann Hesse (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hermann Hesse
Après "Bienvenue au club", le CNL en partenariat avec Public Sénat, met en avant les conseils des lecteurs en leur donnant la parole dans l'émission #LivresetVous. Une nouvelle chronique à ne pas manquer tous les vendredi à 17h30.
Que peut nous apprendre la philosophie au quotidien?Pour répondre à cette question Guillaume Erner est accompagné de Géraldine Mosna-Savoye et d'Emmanuel Kessler. Cette semaine, David, étudiant et membre du club de lecture de l'université d'Orléans, répond au thème de l'émission en convoquant « Siddharta » de Hermann Hesse, et «l'insoutenable légèrté de l'être » de Milan Kundera.
Une émission présentée par Guillaume Erner, en partenariat avec France Culture.
#livresetvous #bienvenueauclub #publicsenat #franceculture #universitéorléans
Suivez le CNL sur son site et les réseaux sociaux :
Site officiel : www.centrenationaldulivre.fr Facebook : Centre national du livre Twitter : @LeCNL Instagram : le_cnl Linkedin : Centre national du livre
+ Lire la suite
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature des langues germaniques. Allemand>Romans, contes, nouvelles (879)
autres livres classés : littérature allemandeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (482) Voir plus



Quiz Voir plus

Hermann Hesse

Choisissez les bonnes dates ..

3 juillet 1977 - 8 août 1962
2 juillet 1877 - 9 août 1962
2 juillet 1876 - 9 août 1967

10 questions
75 lecteurs ont répondu
Thème : Hermann HesseCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..