AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782848762203
324 pages
Philippe Rey (04/10/2012)
3.5/5   40 notes
Résumé :
Elle ne sait plus. Ou plutôt, la drogue aidant, elle ne se rappelle que trop bien : le bébé rose assassiné, les bandages autour de la tête, non, ce n’était pas une poupée qu’elle a vue, c’est sa petite soeur, et c’est son père qu’elle aimait tant qui l’a tuée, étouffée, elle le sait, à moins que ce soit sa mère... Trente ans après, elle doit la venger, il le faut.

Et il en va ainsi pour les personnages de ces dix nouvelles glaçantes. Hommes et femmes,... >Voir plus
Que lire après ÉtouffementsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
3,5

sur 40 notes
5
2 avis
4
3 avis
3
2 avis
2
3 avis
1
1 avis
Depuis le temps que j'avais envie de découvrir cet auteur, je dois dire que cela a été en quelque sorte le "coup de foudre".

Recueil composé de dix nouvelles, sans aucun lien entre elles si ce n'est qu'elles sont toutes asses "glauques", parfois sordides mais extrêmement fascinantes. La plupart du temps, James Carol Oates nous laisse sur notre faim afin d'aiguiser l'imagination du lecteur, ce qui peut parfois le frustrer mais aussi le rendre créatif car souvent les "non-dits" sont ce qu'il y a de plus intéressant et de plus obsédant (cela s'avère vrai tant au cinéma que dans la littérature).
La nouvelle qui m'a le plus marquée est celle qui porte le non du recueil "Étouffements". Je l'ai trouvé prodigieuse, macabre à souhaits et avec un retournement de situation auquel le lecteur est loin de se douter...

Bref, vous l'aurez compris, j'adore !!! A découvrir !
Commenter  J’apprécie          270
*** Petite chronique dans le cadre de Masse Critique Babelio ; je remercie donc le site, et les Éditions Philippe Rey ***

J'avais très envie de découvrir cette auteur(e), et j'apprécie beaucoup les nouvelles, deux excellentes raisons pour cocher ce livre pour le MC d'octobre 2012 !
J'ignore si beaucoup de recueils font partie de sa biblio, mais celui-ci est sa dernière publication, sortie en octobre dernier en traduction française, et publié en 2010 en VO. Il a d'ailleurs paru sous le titre originel "Give Me Your Heart", titre de la nouvelle ouvrant le recueil, alors qu'en français, c'est le titre d'une autre nouvelle (la 4ème) qui a été choisi, "Étouffements" : ce n'est pas un choix anodin, un tel titre est assez "accrocheur", plutôt que "Donnez-moi votre coeur"...!
Ce recueil reprend 10 nouvelles parues dans différentes revues, entre 2005 et 2008, dont je ne vous parlerai pas une à une, pour ne pas déflorer le livre, mais ce qui rend l'écriture d'une "chronique" un exercice d'autant difficile !

J'ai plongé la tête la première dans l'ouvrage, très motivée, avec ce désir d'être surprise, remuée, mais je suis restée totalement extérieure et hermétique, j'ai trop souvent trouvé cela caricatural, ou "déjà-vu", donc peu m'importaient la suite et la chute des histoires... ce qui est tout de même bien dommage lorsqu'on lit une nouvelle ! J'ai donc été trop souvent agacée, ou frustrée...

Car les différents thèmes sont plus qu'alléchants ! Dans toutes ces nouvelles planent une tension, une menace, une angoisse, qui découlent de blessures enfouies derrière des vernis, des simulacres.
Le poids du passé est prégnant, vieux souvenirs ou fantasmes, refoulés ou à l'inverse ruminés, des "victimes du passé", blessées, mauvaises, vengeresses, aigries, frustrées, colériques, rageuses, haineuses, etc., au bord de la folie ou de la paranoïa, ou du délire de persécution. Cette position de "victime" est toujours ambivalente, elle alimente leur rage, mais elles semblent en fait s'y complaire, inconsciemment, pour pouvoir enfin s'en "servir" en retour, enfin l'expulser.

Mais si ce recueil m'a fait suer, ce n'est pas de sensations fortes, mais plutôt suer au sens d'ennuyer... Il m'a vraiment "manqué quelque chose", un charme, des subtilités ; ces histoires m'ont paru surfaites, dans ce contexte de courts récits. Je les ai trouvées trop courtes pour que je m'y installe, et inversement trop longues pour l'intérêt que je pouvais trouver à m'installer dans une simple parenthèse. Il m'a trop souvent manqué l' « autour » pour que ces pages prennent sens, elles auraient pour moi justement fait sens au milieu d'un plus long récit. En elles-mêmes, coupées de toute vraie histoire, je n'en ai donc pas du tout perçu ni l'intérêt, ni la portée. Comme 'démembrées'...

La seule nouvelle qui a su me happer a été "Strip Poker", je l'ai d'ailleurs trouvée très cinématographique, mais elle m'a laissée sur ma faim elle aussi, malgré un bon départ et un bon déroulement.

De plus, j'ai été très très déçue de la forme ! le vocabulaire m'a paru plus que maigre, l'écriture et le style m'ont désappointée, j'ai même trouvé certains passages d'une pauvreté assez déroutante, certaines constructions sont bancales et lourdes, et des répétitions d'adjectifs basiques dans le même paragraphe lestent encore le récit, et m'ont empêché une lecture fluide et agréable. (Mais c'est toujours le problème de ces ouvrages traduits, on ne sait jamais vraiment si le traducteur en est plus ou moins "responsable"... c'est pourtant ici Claude Seban, traductrice d'une grande partie de ses ouvrages...) Mais pour une enseignante en littérature, j'ai trouvé ça assez perturbant...! le site de son éditeur Philippe Rey m'apprend même qu' « elle figure depuis des années sur la courte liste des Nobélisables » , j'en suis donc personnellement plus que surprise, au regard de ce recueil. Certes, l'écriture est "propre" mais je ne lui ai trouvé aucun charme, aucune "patte", aucun "style", et bien au contraire, je l'ai trouvée "passable". Heureusement, j'ai lu d'autres livres en parallèle, entre deux nouvelles... dont les richesses de styles m'ont donc d'autant conquise, "comparativement" !

J'ai sans doute dû trop fantasmer et projeter, face à cette auteur(e), à ce titre et à cette couverture, m'attendant vraiment à être remuée, choquée, dans leurs sens positifs. Son contenu m'a paru bien trop terne face à mes attentes...

Je n'ai lu qu'une dizaine de recueil de nouvelles cette année, mais c'est celui qui m'a le moins conquise.
Je tenterai toutefois de relire Oates, mais "sur la durée", dans une histoire qui prend le temps de s' "installer", c'est-à-dire un roman, pour essayer de me défausser de mon non-enthousiasme, comme "Les chutes" par exemple, prix Femina Etranger 2005, qui avait charmé le Club de Lecture Babelio cet été.
Commenter  J’apprécie          110
Ces nouvelles ont été publiées dans différents journaux et magazines avant d'être regroupées dans une publication unique. Vous y trouverez :
Une femme qui avertit son premier amour qu'elle est prête à se venger, plus de 20 ans après,
Une intrusion dans une maison vide,
Le souvenir envahissant d'un premier époux,
Une partie de poker où l'avantage change de camp,
Une enfant qui accuse sa mère d'infanticide,
Un interrogatoire qui tourne mal,
Un neveu dont il est urgent de se débarrasser,
Une fille partagée entre son père en prison et sa mère qui refait sa vie,
Une sordide agression sexuelle,
Un soldat gravement blessé qui ne reconnaît pas les siens.

Évidemment, ce ne sont jamais de jolies histoires. « Tant qu'à vous donner délibérément un dur fardeau à porter, on imaginerait que Dieu vous donnerait aussi la force de le faire, non ? C'est ce qu'on imaginerait. » (p. 134) Évidemment, le pire de la nature humaine s'exprime toujours sous la plume de Joyce Carol Oates. Évidemment, ça rend nauséeux. « Quand les filles boivent, elles hurlent de rire. Comme des oiseaux qu'on massacre, elles hurlent de rire. Les filles défoncées hurlent de rire. Et quand elles font l'amour, elles hurlent de plaisir, du moins Jess avait-il des raisons de le croire. » (p. 203) le plus terrible est que cela ne semble pas si improbable. Ce qui est écrit pourrait se lire en première page d'un journal : ce sont d'affreux faits divers pourtant tristement probables. Et le talent de l'autrice est de mettre les mots justes sur l'innommable.
Commenter  J’apprécie          130
Etouffements de Joyce Carol Oates est un recueil de 10 nouvelles, parues entre 2005 et 2008 dans différentes revues américaines. Elles sont de longueurs inégales mais elles ont toutes pour point commun un sentiment d'angoisse et/ou de malaise qui se reflète dans l'ambiance.

logo-points





Nouvelle 1 : « Donnez-moi votre coeur »

Nouvelle explosive, frémissante ! Lettre d'une ex-jeune femme à son ex-amoureux beaucoup plus âgé qu'elle mais bien sûr moins amoureux qui l'a abandonné il y a vingt-trois ans. Plus nous avançons dans la lettre plus on mesure la menace : elle lui prédit qu'elle récupérera ce qu'il lui doit …son coeur. Attention aux promesses que l'on peut faire à une jeune femme très amoureuse…

Nouvelle 2 : « Cerveau / Fendu »

Nous rentrons dans le quotidien d'une femme dévouée à son mari qui est hospitalisé : elle passe sa journée auprès de lui du matin au soir et elle fait juste un aller-retour le midi chez elle : d'ailleurs elle ferme rarement lors de son absence le matin. Un midi, elle rentre chez elle et découvre que quelqu'un est entré dans la maison et que l'intrus est encore là…Nous ne nous méfions pas assez de ceux que nous connaissons…

Nouvelle 3 : « le premier mari »

La jalousie est un vilain défaut surtout quand elle devient une obsession qui frise le ridicule…

Nouvelle 4 : « Strip Poker »

L'innocence d'une petite fille seule face à quatre garçons remplis de testostérones et d'alcool ne perçoit le danger imminent (viol) que tardivement et s'en sortira d'une manière totalement imprévisible…

Nouvelle 5 : « Etouffements »

C'est l'histoire d'une amnésie de 30 ans, qui prend fin quand Alva découvre que l'enquête du bébé aux lapins roses, jamais élucidée, est rouverte. Elle se souvient ou croit se souvenir d'éléments terribles…

Nouvelle 6 : « Tétanos »

Méfiez-vous de l'eau qui dort et de chaque morsure physique et psychologique ! Un enquêteur des services sociaux tente de venir en aide à un enfant arrêté, jusqu'à ce qu'une phrase de trop fasse basculer l'entretien…

Nouvelle 7 : « La Chute »

Avoir une jeune épouse issue d'un second mariage qui doit faire face à deux beaux-fils de quasiment son âge, trois enfants en bas âge, un quatrième en route et un neveu adorable mais handicapé mental qui pourrait devenir un danger …voir un risque périlleux…

Nouvelle 8 : « Nulle part »

Myriam jeune pré-ado fragile inhibé du danger au milieu de trois frères beaucoup moins présent qu'avant, un père en prison et une mère qui refait sa vie…l'abandon, le danger comment trouvera t'elle sa place… de multiples sentiments dans cette nouvelle.

Nouvelle 9 : « Sang »

Marqué lors de son enfance par deux viols de petites filles qu'il connaissait de très loin, il tentera adulte de sauver une fille qui semble effrayée et en sang mais cette cicatrice ancienne le poussera à prendre pas toujours les bonnes décisions.

Nouvelle 10 : « Veine cave »

Un militaire gravement blessé de retour à la vie civile. Il va devoir faire face à lui-même et à son environnement : quelle sera la réaction finale ?

Ce que j'ai particulièrement aimé c'est l'atmosphère qui ne nous quitte pas en changeant de nouvelles, ses personnages brisés par la vie et le style qui nous tient en haleine jusqu'au bout et laisse le lecteur tirer ses conclusions.

Je vous le conseille vivement !!

Merci à POINTS pour cette belle découverte ! http://lecerclepoints.com/

Tout lecteur 4/5 1 semaine
Commenter  J’apprécie          10
Et encore un recueil de nouvelles !!!

Mais cette fois-ci je n'ai que du positif à dire. Je n'avais jamais rien lu de Carol Joyce Oates et pourtant elle n'est pas une inconnue pour moi. Depuis des années, ces romans passent entre mes mains mais je ne sais trop pourquoi je n'avais pas encore tenté l'expérience. C'est chose faite maintenant avec ce recueil de 10 nouvelles.

Un recueil de nouvelles qui ne laisse pas indifférent tant des sentiments différents se succèdent dont notamment l'angoisse avec la nouvelle « Strip poker » qui m'a particulièrement marquée.

L'angoisse monte de pages en pages tant on redoute le passage à l'acte de certains personnages qui sont pourtant inévitables. L'auteur nous met face à des sentiments négatifs très forts et nous en montre les conséquences extrêmes avec une telle maitrise qu'on ne peut lâcher le recueil avant de l'avoir entièrement terminé.

Et pour une fois, toutes les nouvelles ont une vrai fin qui ne laisse pas de doutes.


Cette lecture a été rendu possible par les Dialogues Croisés
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
[ Incipit ]

"Donnez-moi votre cœur"

Cher Docteur K*,
Que de temps a passé, n'est-ce pas ! Vingt-trois ans, neuf mois et onze jours.
Depuis la dernière fois où nous nous sommes vus. Depuis la dernière fois où vous m'avez vue, "en costume d’Ève", sur vos genoux nus.
Docteur K* ! Cette formule protocolaire ne se veut pas une flatterie, encore moins une moquerie... comprenez-le, je vous en prie. Je ne vous écris pas au bout de tant d'années pour solliciter de vous une faveur déraisonnable (je l'espère), ni pour poser des exigences, mais simplement pour vous demander si, à votre avis, je dois en passer par les formalités fastidieuses d'usage pour espérer être l'heureuse bénéficiaire du plus précieux de vos organes, à savoir votre cœur. Si je puis compter recueillir ce qui m'est dû, au bout de tant d'années.
Commenter  J’apprécie          80
« Quand les filles boivent, elles hurlent de rire. Comme des oiseaux qu’on massacre, elles hurlent de rire. Les filles défoncées hurlent de rire. Et quand elles font l’amour, elles hurlent de plaisir, du moins Jess avait-il des raisons de le croire. » (p. 203)
Commenter  J’apprécie          70
"Les gènes sont des cartes qui nous sont distribuées. Ce que nous faisons de ces gènes est notre vie."
Commenter  J’apprécie          140
L’amnésie n’est pas une perte de mémoire due à des lésions cérébrales ou à une détérioration neurologique, à la destruction effective de cellules cérébrales. L’amnésie, c’est être au bord du souvenir C’est le tourment de rester au bord du souvenir. L’amnésie, c’est ce rêve qui, juste après le réveil, flotte, hors d’atteinte, sous la surface mouvante d’une eau scintillante.L’amnésie, c’est un membre paralysé qui, un jour, à l’improviste, peut retrouver des sensations.
Commenter  J’apprécie          20
"Tout était si mouvant et si incertain dans la vie...L'Histoire, au moins, était quelque chose de réel."
Commenter  J’apprécie          120

Videos de Joyce Carol Oates (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joyce Carol Oates
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
autres livres classés : nouvellesVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (122) Voir plus



Quiz Voir plus

Joyce Carol Oates (difficile si vous ne connaissez pas son oeuvre)

Un des nombreux romans de Joyce Carol Oates est consacré à Marilyn Monroe. Quel en est le titre ?

Corps
Sexy
La désaxée
Blonde

10 questions
382 lecteurs ont répondu
Thème : Joyce Carol OatesCréer un quiz sur ce livre

{* *}