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Suzanne Raphaël (Traducteur)Sadi Lakhdari (Éditeur scientifique)
EAN : 9782080706928
252 pages
Flammarion (07/01/1993)
3.73/5   28 notes
Résumé :
Publié en janvier 1892, " Tristana " correspond à l'apogée d'une carrière jalonnée de succès : d'épopées nationales en vastes fresques sociales, Perez Galdos est devenu le plus grand écrivain espagnol de son temps. Mais " Tristana " ne ressemble pas aux autres romans de l'auteur : c'est un texte bref, dense, au réalisme estompé. L'action en est simple et la narration, souvent elliptique, se concentre sur trois personnages : l'orpheline Tristana, don Lope, son tuteur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Tristana est l'oeuvre au faîte de l'entreprise littéraire exceptionnelle de Pérez Galdos, l'égal, pour le moins, d'auteurs à l'instar De Balzac ou encore de Charles Dickens.


En effet, Benito Pérez Galdós (1843-1920) est l'auteur d'une oeuvre immense, des dizaines de romans, pièces de théâtres et de contes, d'articles, d'essais – de nouvelles également (je recommande la lecture « Dans le tram » où l'auteur s'interroge sur la place de la lecture et de l'imagination et de leurs conséquences sur notre vie).

Quelques romans ont été traduits en français -dont Tormento et Madame Bringas…
Plusieurs de ses romans ont été adaptés au cinéma par Luis Buñuel, dont Tristana – Oscar du meilleur film international – avec Catherine Deneuve.

Il est un véritable monument littéraire en Espagne, son portrait figurait sur les billets de 1 000 pesetas il y a encore quelques années.


Il serait inopportun et prétentieux de prétendre présenter une critique strico sensu du roman de Galdos à défaut d'être un exégète de l'auteur - tellement son talent, aussi bien sur la forme que par les qualités à présenter finement, précieusement, malicieusement
et justement - avec humour cinglant parfois - la société espagnole, essentiellement sous le règne d'Isabelle Il.


Bien évidemment, Perez Galdós est un auteur exceptionnel, que le présent récit ne dément pas.


Mais je tiens vivement à apporter la précision suivante : je suis stupéfait par certaines critiques aussi superficielles que la lecture de l'auteur par ces rédacteurs.


Les appréciations critiques sont toujours éminemment respectables, même lorsqu'elles sont négatives ou modérées - le grand Cercas n'est pas toujours très indulgent avec Galdos -, à la condition de ne pas les faire par seule référence à l'adaptation cinématographique de l'oeuvre, au "vulgaire" motif que le film serait bien meilleur (sic).


Sans disqualifier le film de Buñuel - Tristana avec Catherine Deneuve, au demeurant excellentissime -, comment peut-on procéder à de telles comparaisons entre une oeuvre « moderne » et, quoi qu'il en soit, éphémère, et l'oeuvre classique initiale et incontournable de Galdos ?


À ce niveau de de jugement, il ne s'agit plus d'une question d'appréciation, mais de culture.


Bonne lecture.


Michel.
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A travers ce roman qui ressemble à une longue nouvelle, l'auteur aborde des questions basiques mais essentielles : le vieillissement de l'homme séducteur, la tentation de la liberté face à la réalité de l'ordre et des règles établis voire de l'atavisme, la volonté d'émancipation de la femme (le roman date de 1892).
Luis Bunuel le portera à l'écran, en changeant toutefois la fin.
Faisant usage d'une langue pure, qui va à l'essentiel, l'écrivain nous rappelle ici que quand tous les livres nous tombent des mains, seul un classique nous réconcilie avec la lecture.
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Monsieur Garrido est un vieux beau qui, ayant des prétentions, tel un hidalgo, se donne du Don Lope. L'homme, contempteur des valeurs bourgeoisies, du mariage et de la religion, a mené une vie de débauche et de dissipation. N'étant pas un mauvais bougre, professant un souverain mépris pour l'argent, prêt à sacrifié sa chemise pour un camarade dans la déveine, il a recueilli fort généreusement une orpheline et s'est saigné littéralement pour elle. Malheureusement, la chair est faible, est le sieur a commis la suprême indignité de séduire la jeunesse dont il avait la garde. le digne homme, malgré ses rodomontades, bien conscient que sa charmante captive est la dernière victime de ses charmes déliquescents, est très jaloux de ses prérogatives. Malgré cela la donzelle fait la connaissance d'un artiste peintre dont elle tombe, dans son inexpérience, éperdument amoureuse. Ce dernier étant contraint de suivre une parente malade en villégiature, elle commence à parer son amoureux des charmes et des fantasmagories de l'absence. Une grave maladie, le temps de la séparation et le choc de la confrontation entre les rêves amoureux et la réalité prosaïque, portent un coup fatal à cette idylle. Don Lope verra, ainsi donc, son triomphe, se rapprochera sur le tard du goupillon et découvrira les charmes de la vie matrimoniale et l'art de cultiver son jardin...

Tristana est un roman d'analyse psychologique centré autour de trois personnages. C'est une énième mouture des jeux amoureux, la lecture en est, par cela même, assez fastidieuse. le langage hyperbolique qui caractérise les entretiens de l'orpheline et du gâcheur de couleur est pénible par son aspect rebattu et surfait. L'intérêt, assez maigre, réside, outre une certaine ironie diffuse, dans la construction fantasmée de l'objet amoureux aggravée par l'absence et la séparation.
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Un texte bref, incisif, réaliste, qui se concentre sur trois personnages: l'orpheline Tristana, merveilleusement interprétée à l'écran par Catherine Deneuve, don Lope, son tuteur tyrannique et Horacio Dias son amant. Une grande profondeur psychologique dans ce récit de Pérez Galdos.
Luis Bunuel a tiré un film remarquable de ce roman...
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La vie de Tristana côtoie au jour le jour sa plus profonde abjection et elle espère lui échapper par les arts la pensée et l'Amour.
Comme Icare elle approchera le soleil mais chutera lourdement. Et c'est en claudiquant qu'elle trouvera un chemin plus expiatoire que désiré.
Un très beau et tragique roman ,un très beau personnage de Femme .

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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
J'aspire à ne dépendre de personne, pas même de l'homme que j'adore. (...) Je ne vois pas le bonheur dans le mariage. Je veux, pour le dire à ma façon, être mariée à moi-même, et être mon propre chef de famille. (...) Je proteste, j'ai envie de protester contre les hommes qui se sont pris le monde entier pour eux, et nous ont laissé seulement les chemins étroits où ils ne savent pas aller.
(traduction libre à partir du texte original: Aspiro a no depender de nadie, ni del hombre que adoro. (...) No veo la felicidad en el matrimonio. Quiero, para expresarlo a mi manera, estar casada conmigo misma, y ser mi propia cabeza de familia. (...) Protesto, me da ganas de protestar contra los hombres que se han cogido todo el mundo por suyo, y no nos han dejado a nosotras mas que las veredas estrechas por donde ellos no saben andar.)
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Il soutenait qu'en ce qui concerne les relations entre hommes et femmes il n'y a pas d'autre règle que l'anarchie, si toutefois l'anarchie constitue une règle ; que l'amour souverain ne doit se soumettre qu'à ses propres lois, et que les restrictions imposées de l’extérieur à sa toute-puissance ont pour seul effet d'appauvrir notre race et d'entrainer l’anémie de l'humanité.
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J'en suis certain - ajouta le Don Juan déchu, en enlevant ses bottes et en mettant les pantoufles que Tristana, pour dissimuler sa stupéfaction, était allée chercher dans la chambre voisine. J'ai beaucoup de flair pour ce genre de choses, et celui qui pourra me tromper et se moquer de moi n'est pas encore né. Tristana, tu as trouvé par là une amourette; je m'en suis aperçu, ces jours-ci, à ton agitation, à ta façon de regarder, ces cernes de tes yeux, à mille et un détails qui ne m'échappent pas.
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Quant à l'Eglise, il la considérait comme une bien mauvaise blague, que les temps anciens délivrent aux présents, et que ceux-ci supportent par timidité et manque de caractère.
Traduction du contributeur à partir du texte original: Respeto a la Iglesia, teniala por una broma pesada, que los pasados siglos vienen dando a los presentes, y que éstos aguantan por timidez y cortedad de genio.
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J'en arrivai à croire que sans pousser le libertinage jusqu'à l'extrême je n'étais pas assez homme.
traduction proposée à partir du texte original: Llegué a creer que si no extremaba el libertinaje no era bastante hombre
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