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Claude David (Traducteur)Bernard Lortholary (Traducteur)
EAN : 9782073013651
80 pages
Gallimard (01/06/2023)
3.6/5   35 notes
Résumé :
"Et nous sommes comme des fruits. Nous sommes suspendus bien haut parmi des branches étrangement entrelacées, et nous sommes livrés à bien des vents. Ce que nous possédons, c'est notre maturité, notre douceur, notre beauté. Mais la force qui les nourrit coule à travers un seul tronc, depuis une racine qui a fini par s'étendre sur des mondes entiers. Et, si nous voulons témoigner de sa puissance, chacun de nous doit vouloir l'utiliser dans le sens qui est le plus pro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Oui je le reconnais, je n'avais à ce jour jamais lu aucun ouvrage de Rilke. Même si j'ai longtemps possédé les Lettres et les Élégies… Divorce et immigration, combien d'amis et de livres ai-je laissés derrière moi ? Les uns et les autres se retrouvent plus tard: la patience console tout dit-on.
Bon fini l'apitoiement à 2 balles ! Mais si je me permets cette introduction, c'est que ce petit ouvrage inoffensif de R.M. Rilke est ce que moi j'appelle un vrai livre qui fait du bien (bien plus que toutes ces histoires dont le "héros" finit par s'accepter).
L'art comme la patience console de tout. C'est donc une sagesse douce que répand Rilke dance ces articles dont le premier, écrit dans sa jeunesse, révèle déjà son talent de critique d'art. Rilke, en effet, a appris à regarder l'arrière-plan, le fond des peintures (tel que nous l'apprend aussi Malraux voir mes citations précédentes).
Car ce fond tel qu'il est construit révèle bien plus qu'on ne pourrait le croire: À s'attacher au premier-plan, aux personnages ou sujets du tableau, on admire la dextérité et la véracité, à contempler le fond, selon moi, on révèle l'âme de l'oeuvre. C'est cette harmonie présente chez les peintres de la Renaissance mais aussi les Impressionnistes que Rilke s'attache à restituer, celle qui existe avant les hommes, cette toile de fond dorée, cette lumière, ce paysage resté Nature avant d'être le miroir de nos émotions. Une lumière divine en quelque sorte où l'on parle plus d'humanité que d'individus.
Je recommande donc fortement cette lecture et moi je remets dans ma PAL les Elégies.
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Très petit livre composé de l'essai poétique et philosophique "Notes sur la mélodie des choses", que j'ai le plus aimé, ainsi que de très courts essais sur l'art : Sur l'art, Impressionnistes, et du paysage.
Pour être honnête, je n'ai trouvé d'intérêt que pour Notes sur la mélodie des choses. Les autres essais de quelques pages m'ont paru être des pièces rapportées pour combler le manque de pages du livre et je n'ai pris aucun plaisir à les lire.

Notes sur la mélodie des choses est un petit essai poétique et philosophique sur l'essence même des "choses", de ce qui "est derrière", tel le fond d'écran de notre vie, de notre existence ou encore le décor de fond d'une représentation artistique. La mélodie des choses, c'est donc la capacité de percevoir une atmosphère, pouvoir ressentir avec une grande sensibilité grâce aux couleurs, aux formes, aux sons et capter une "aura" qui nous fait comprendre les autres, le monde et nous-même au-delà des mots. Entendre cette mélodie, faire partie d'un orchestre et savoir au bon moment quand jouer notre solo.

Du moins, c'est de cette manière que j'ai compris cet essai poétique, en prose, qui derrière des métaphores pas forcément évidentes à comprendre, est une réflexion profonde sur l'essence des choses, sur l'art et sur la façon de vivre pleinement (en sensibilité) en société sans compromettre notre essence primitive, naturelle.
Un peu surprise car j'avais choisi de lire ce petit bout de poésie grâce au titre : je pensais "les choses" comme des objets et j'imaginais donc une vision poétique et une façon de voir les objets au moyen de couleurs , de musiques, et autres perceptions sensibles.

Lecture sympathique, sans pour autant être transcendante. Cela ne m'a pas marqué outre mesure, à part quelques très belles citations que j'ai pu noter, comme :
"Jouer la mélodie de l'infini sur les mêmes touches que celles où reposent les mains de l'action signifie que l'on fait descendre au niveau des mots ce qui est grand et se situe au-delà des mots. "

Sur ce, je vous laisse méditer sur quelques mots, je m'en vais jouer la mélodie des choses au piano ;)
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Ecrits de jeunesse, Reiner Maria Rilke a tout juste 23 ans lors de leur rédaction.
Ce sont de courts textes dont objectivement je ne garderai pas de grands souvenirs...
Sans doute à relire, car on a à peine le temps de commencer l'ouvrage ... que c'est déjà fini et presque disparu !
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Écrits de jeunesse ou mineurs, donc ce n𠆞st pas le grand Rilke, mais tout de même beaucoup de choses sont déjà là.
J𠆚i trouvé les « autres textes » plus intéressants ; sa réflexion sur le panthéisme et la lumière chez les impressionnistes sont saisissantes, et ses réflexions sur l𠆚vènement du paysage comme sujet dans la peinture européenne sont intrigantes.
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Depuis le temps que je voulais découvrir Rilke, me voilà servie ! Ce livre d'une soixantaine de pages rassemble un ensemble de textes courts et sémillants, digne de cet auteur qu'on voit si souvent cité. J'espère avoir l'occasion d'en lire d'autres bientôt !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Si la racine ignore tout des fruits, elle ne les nourrit pas moins.
Et nous sommes comme des fruits. Nous sommes suspendus bien haut parmi des branches étrangement entrelacées, et nous sommes livrés à bien des vents. Ce que nous possédons, c'est notre maturité, notre douceur, notre beauté. Mais la force qui les nourrit coule à travers un seul tronc, depuis une racine qui a fini par s'étendre sur des mondes entiers.
Si nous voulons témoigner de sa puissance, chacun de nous doit vouloir l'utiliser dans le sens qui est le plus propre à sa solitude. Plus il y a de solitaires, plus solennelle, plus émouvante et plus puissante est leur communauté.
Et ce sont justement les plus solitaires qui ont la plus grande part à la communauté.
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Le sentiment qu'on a là d'abord, c'est qu'on a eu raison de la lumière. Entre les bords de la toile s'épanouit toute la splendeur d'un jour d'été méridional, et, là où le soir tombe dans le tableau, c'est un éclat sans fin. Ce n'est plus cette lumière qui roule à la surface des choses, furtive comme un sourire, sans cesse anxieuse de l'ombre qui attend derrière toutes les arêtes. Cette lumière-ci est l'âme des choses, qui ondoie comme une mer en longues vagues jusqu'à leur bord et, là, retombe sur elle-même en chatoyant. C'est le panthéisme de la lumière.
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Ou bien la nouveauté devient le rempart préservant un morceau d'enfance, ou bien elle devient le flot qui l'engloutit impitoyablement. C'est-à-dire qu'ou bien l'enfant gagne en âge et en raison au sens de la société bourgeoise, il est le germe d'un citoyen utile, il entre dans les ordres de
son temps et en reçoit l'onction, ou bien il continue simplement à mûrir en paix sur son propre fonds, à partir de l'enfant qu'il était comme nul autre, et cela signifie qu'il devient homme dans l'esprit de toutes les époques : qu'il devient un artiste.
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L'artiste est toujours celui-ci : un danseur dont le mouvement se brise sur la contrainte de sa cellule. Ce qui dans ses pas et dans l'élan restreint de ses bras n'a point d'espace, cela dans l'épuisement sort de ses lèvres, à moins que de ses doigts écorchés il ne lui faille inscrire sur les murs les lignes de son corps qu'il n'a pas encore vécues.
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Plus l'artiste sait dire, plus il lui reste à deviner. Derrière un effet qu'il obtient consciemment, il y en a vingt autres dont il est le premier surpris. Dans toute véritable oeuvre d'art, il y a des dizaines de splendeurs dont sa volonté est inconsciente.
Une fois qu'il a formulé quelque chose, il n'a fait que ménager de la place pour cette grandeur qui jamais ne se laisse contraindre ou conquérir.
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