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Pierre Gallissaires (Traducteur)
EAN : 9782268048635
203 pages
Les Editions du Rocher (27/11/2003)
3.5/5   5 notes
Résumé :

Joseph Roth fut le grand chantre de la culture d'Europe centrale, le poète qui célébra l'Empire austro-hongrois et sa culture cosmopolite, tolérante et vouée à disparaître. Issu d'une famille juive de Galicie orientale, région des confins de l'Empire, il fut un journaliste visionnaire et un romancier de génie. Quand Hitler prit le pouvoir en Allemagne, il dut quitter son pays et il mourut à Paris, dans la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans ce recueil de chroniques s'échelonnant entre 1920 et 1933,
Joseph Roth, écrivain juif autrichien, dépeint la vie et l'ambiance de Berlin se remettant de la première guerre mondiale. Les articles sont rassemblés par thème : le quartier des Granges où vit la population juive, les asiles, la circulation, les bourgeois et bohémiens, l'architecture et les constructions, les divertissements et le Reichstag. Des chroniques courtes, qui, je l'espérais me permettraient d'avoir un premier aperçu de Berlin entre-deux guerres, mais j'ai été assez déçue et, au final, je n'ai pas retenu grand chose de cette lecture, si ce n'est des descriptions assez philosophiques, pour quelques unes un peu décousues ou qui me sont passées un peu au dessus de la tête.
A Berlin est à conseiller peut-être pour une lecture philosophique mais ce n'est pas un récit qui permet de ressentir vraiment la ville ou son ambiance; c'est littéraire certes, mais je suis restée sur ma faim.
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Ces chroniques journalistiques sur Berlin en 1920, à la croisée de plusieurs genres, description de détails délibérément préférés aux images d'Epinal d'ensembles, réflexions philosophiques, flâneries poétiques, m'ont fait penser à des oeuvres de Walter Benjamin telles que "Paris, capitale du XIX ème siècle. le livre des passages".
Ce n'est pas très facile d'accès, c'est parfois même un peu ennuyeux, mais c'est d'un grand intérêt pour peu qu'on s'y tienne... Je ne l'ai pas lu d'un seul tenant, sinon j'aurais abandonné, mais c'est d'un enrichissement qui apparaît rétrospectivement.
Je préfère toutefois les romans à ces chroniques. Je ne saurais trop dire à quel point j'ai aimé "La marche de Radeski" ainsi que la longue nouvelle "La légende du Saint Buveur".
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Voilà un livre qui n'est pas un roman mais un recueil de chroniques de journal des années 20 rassemblées dans un seul ouvrage. Roth, alors correspondant de journaux, y décrit la ville de Berlin sous la république de Weimar: son urbanisme (architecture et transports en commun) ses embarras de circulation, ses règlements et surtout ses habitants dont un bonne part est constituée des oubliés de la société (juifs, anciens combattants, clochards anonymes ...). La lecture est assez difficile du fait qu'il s'agit d'un recueil de textes probablement pas destinés à être lus l'un à la suite de l'autre d'une traite. Ces chroniques, regroupées par thèmes probablement par l'éditeur moderne et sans doute choisies par lui, s'échelonnent de 1920 à 1930. À la lecture de ces critiques de la vie moderne urbaine et de sa technologie balbutiante, on éprouve une sorte de malaise, malaise que Roth ressentait sans doute dans l'impuissance qu'il avait à changer quoi que ce soit aux travers de la société qu'il décrit. J'ai apprécié, entre autres, les chroniques sur le divertissement de masse et particulièrement celle sur la treizième course des six jours. J'en extrait ces quelques lignes à titre d'exemple de l'ironie que Roth sait manier à la perfection: "Quelquefois, la tornade de l'extase soulève et secoue aussi les rangées compactes des êtres humains, de stridents cris de femmes , vivants démentis à l'expression proverbiale de «sexe faible» , découpent comme des scies la masse sonore solidement concassée des basses masculines, donnant une idée frappante de ce que pouvaient être les Furies de la mythologie." Près d'un siècle après leur écriture, j'ai été frappée aussi par l'actualité des observations de Roth sur l'illusion de progrès que nous apporte la technologie, sur le citadin moyen (son absence d'empathie voire son égocentrisme) ainsi que sur la vanité des politiques urbaines. L'oeil impitoyable de Roth crée une atmosphère un peu malsaine qui contribue à évoquer la décadence d'une société qui a laissé place, comme on le sait, au nazisme. Ces chroniques constituent en quelque sorte la toile de fond du roman "La toile d'araignée".
Le dernier chapitre est différent des autres. Il date de 1933; il a été écrit en exil, à Paris où Roth était réfugié. Cette chronique est motivée par l'autodafé du 10 mai 1933, où des dizaines de milliers de livres, écrits pas des auteurs juifs notamment, sont publiquement jetés au bûcher sur la place de l'opéra de Berlin, entre autres, sous le prétexte de ne pas être pas dans l'"esprit allemand".
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Dans la Wiesenstrasse, à l'asile municipal pour les sans-abri, qui a été fermé un certain temps, on a créé maintenant un lieu d'hébergement pour les réfugiés juifs de l'Est. Ils peuvent y prendre un bain, ils y sont désinfectés, épouillés, nourris, chauffés et couchés. On leur procure ensuite la possibilité de quitter l'Allemagne. Voilà un des plus bénéfiques moyens de prévention contre "le danger venu de l'Est".
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Les voyageurs avec bagages encombrants ont leur place dans les derniers wagons de ces interminables serpents que sont les trains, juste à côté des "voyageurs avec chiens" et des grands "invalides de guerre". Le dernier wagon est celui qui brinquebale le plus, les portes ferment mal, les fenêtres se déboîtent et il y a du gros papier brun collé sur leurs vitres souvent cassées.
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La taverne des Trimardeurs (Linienstrasse) est fréquentée par les frères de la manche et les balayeurs de rue. Les "frères de la manche" sont des mendiants. Leurs larges uniformes offrent suffisamment de place pour la "marchandise occasionnelle". Tous les frères de la manche sont minces et transis, dans tous les pores de leur peau niche un froid que même dix étés africains ne sauraient déloger.
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Nous ne lisons la valeur qu'à partir de l'image, et pas à partir de ce qu'est réellement l'événement. Celui de la semaine est celui qui a été déclaré tel par l'imprimé, le geste, l'envolée des bras. Rien n'est, tout signifie.
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Il y a une centaine de photographies dans les vitrines,et elles sont constamment renouvelées. Des milliers d'hommes meurent inconnus dans la grande ville. Ils n'ont pas de parents, pas d'amis. Ils ont vécu dans la solitude et sont morts dans l'oubli. Ils n'étaient pas intégrés dans les structures d'une communauté - il y a tant de gens dans la grande ville.
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Videos de Joseph Roth (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joseph Roth
Après avoir parcouru l'Ukraine pour y exhumer les grandes mémoires enfouies de l'autre Europe, Marc Sagnol y est retourné au milieu des bombardements pour en contempler les ruines.
Les images et les mots, comme une invitation au voyage, nous plongent dans des mondes évanouis, sur les traces des grands penseurs d'autrefois. Avec lui, on arpente la terre noire de l'Est à travers villes et villages, aux côtés De Balzac, de Joseph Roth en Galicie et Bucovine, de Leopold von Sacher-Masoch à Lemberg-Lviv, de Paul Celan à Czernowitz…
C'est en connaisseur de la philosophie et de la littérature que Marc Sagnol traverse les « terres de sang » abîmées par tous les chaos. Terres qui furent celles de la plus haute civilisation et des plus grands malheurs. Quelle fut la culture juive, jadis florissante en ces lieux, et qu'en a-t-il été de sa disparition dans la Shoah ? Qu'est-il advenu de ces mondes révolus ? Comment penser la tragédie d'hier au regard du drame d'aujourd'hui ? Une plongée dans les siècles pour dire que notre destin se joue d'abord là-bas. Actuelle parce que inactuelle, une grande fresque littéraire. Un récit d'exception.
Germaniste, philosophe, Marc Sagnol est l'auteur de nombreux ouvrages dont Tragique et tristesse. Walter Benjamin, archéologue de la modernité, primé par l'Académie française, ainsi que d'un film sur Paul Celan, Les eaux du Boug.
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