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Bruno Bernardi (Éditeur scientifique)
EAN : 9782080708830
179 pages
Flammarion (02/01/1997)
3.44/5   40 notes
Résumé :
La Profession de loi du vicaire savoyard, que Rousseau a insérée au coeur du livre IV de l'Emile, est le principal texte qui, dans l'ensemble de son oeuvre, aborde la question de Dieu et de la religion. Elle fut aussi capable de dresser contre elle la quasi-totalité de ce que l'époque comptait de penseurs et d'hommes d'Eglise : d'Holbach à Voltaire, en passant par l'archevêque de Paris et les ministres réformés de Genève, tous se scandalisèrent de cette Profession d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Livre fort, et même encore au XXIè siècle.
Le vicaire savoyard ( adjoint d'un curé ), désavoué par ses supérieurs a fui en Italie où, protégé, il a pu exercer ses offices. Il rencontre un jeune fugitif, et il décide de mettre de l'ordre dans son coeur perdu.

Il semble difficile de faire la critique de ce livre, car on dirait que les contradictions sont nombreuses.
Cependant, en prenant mon modèle personnel "Ventre-Cerveau-Coeur", je pense réussir à rentrer dans la peau de Jean-Jacques Rousseau, même si ses notions sont peu définies. Il explique, en gros, ceci au jeune fugitif, encore maléable :
1) nous nous laissons piéger par nos sens (Ventre) sous forme d'illusions, "d'apparences", de passions ( on rejoint les passions tristes de Baruch Spinoza ), et cela peut conduire vers le mal quand on abuse de la liberté ; le corps a des besoins et des instincts comme les bêtes ( le loup d'Elli Radinger est encore loin d'être considéré ! en effet, la bête du Gévaudan est chassée à la même époque ).
2) L'entendement, la raison ont leur siège dans le Cerveau.
3) et c'est là le plus intéressant, c'est là où Rousseau s'appesantit : le coeur ! c'est avec son coeur qu'on doit méditer à la recherche de la vérité, car elle seule, loin des opinions, compte pour trouver le bonheur. Les "outils" du coeur sont la conscience, l'âme, la volonté et le pouvoir ( on rejoint Nietzsche ) ; c'est la recherche de l'identité du moi ( on rejoint Sigmund Freud ). La nature a raison, elle guide le coeur.

Voilà, j'ai essayé de clarifier la position de Rousseau en 1762. A parti de là viennent quand même les contradictions que vous repérerez en le lisant.
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Bien que déniant les philosophes imbus de leur jargon, il est proche De Voltaire pour deux choses :
A) Dieu existe, il est bon, c'est une sorte d'horloger ( Les cabales, 1772 ) ;
B) comme Voltaire, Rousseau hait l'intolérance ( traité sur l'intolérance, 1763 ).
Ce livre étant "doux" au début, je me suis demandé pourquoi il avait été mal reçu à sa publication. J'ai compris au milieu de l'essai quand Rousseau se met à fustiger les prêtres qui menacent d'enfer les non catholiques ; il ironise aussi sur les missionnaires jésuites qui s'immissent subrepticement dans les cultures étrangères ( refoulés, d'ailleurs, au Japon ! ) ; mais ce qui le choque le plus, c'est l'intolérance aux autres religions.
Au milieu du livre, Rousseau dit : quelle preuve avons-nous de l'existence de Jésus ? Cependant, plus loin, quand il affirme qu'il reprend ses offices avec coeur et douceur, le vicaire déclare au fugitif que rien n'est plus merveilleux que les Ecritures, et il compare la vie de Jésus à celle de Socrate ( on rejoint Frédéric Lenoir : Socrate, Jésus, Bouddha ).

Bref, c'est un pamphlet vigoureux contre l'intolérance religieuse, et même la liturgie. L'année 1762 de Rousseau est un bon cru : "L'Emile", dont fait partie "Profession de foi du vicaire savoyard", et "Du contrat social" :)
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Dans notre vie de lecteur, il est des moments pour lire tel ou tel livre. Le moment est peut-être propice à la lecture de la Profession de foi du vicaire savoyard. S'il y a bien un philosophe qui a imaginé le changement de paradigme, thème de débat de l'après pandémie, c'est bien Jean-Jacques Rousseau. Je suis étonné qu’il soit souvent rejeté sans examen sérieux, voire dénigré, ridiculisé. Il est vrai que les experts et bons docteurs ont trouvé le diagnostic définitif : ce ne serait pas le harcèlement dont il a été l’objet qui serait la cause de son humeur sombre à la fin de sa vie mais seulement sa paranoïa. Autant dire que c’est bien de sa faute, la persécution subie étant ainsi niée. Il me semble que cette volonté de le disqualifier d’emblée est montée vers des sommets à notre époque de libéralisme triomphant et de résistance à l’indispensable prise en compte des dérèglements climatiques. Pourtant, si nous prenons le temps de lire Rousseau, nous verrons que sa pensée est d’une étonnante actualité : écrits sur la démocratie, sur la liberté, sur l’éducation et les croyances, sur la nécessité d’être proche de la nature... Je vais tenter d’expliquer cela à la fin de la chronique, à partir du vicaire et de ce jeune homme qui l’écoute philosopher.
La publication de la Profession de foi du vicaire savoyard constitue un tournant dans la vie de Jean-Jacques Rousseau. Il est imprimé et mis à la vente en 1762 (l'auteur a alors 50 ans) en tant que simple chapitre de l'Emile ou de l'éducation dont il constitue le livre IV – Rousseau avait pensé en faire une oeuvre à part entière. Quelques jours suffisent pour que le livre soit saisi, l'oeuvre condamnée à la fois par la Sorbonne et par le Parlement de Paris, puis l'arrestation décrétée contre l'auteur. Il doit prendre la fuite pour la Suisse, fuite qui se poursuivra jusqu'à sa mort quelques années plus tard en 1778. Il s'agit là d'une sorte de testament. Après six ans de labeur acharné (La nouvelle Héloïse, le contrat social, l'Émile), il a réussi à mettre en branle toutes les institutions et l'Etat qui ne brillent pas par la tolérance à cette époque prérévolutionnaire.

Un homme célèbre de l'époque fait publier « un sentiment des citoyens », texte anonyme, appelant les autorités à la répression contre l'oeuvre et contre l'auteur de l'Emile. Cet homme, n'est autre que Voltaire. On remarquera que celui-ci jouit à l'heure actuelle au sein des élites, de la meilleure des réputations. Il aura pourtant mené, pendant plusieurs années, des campagnes d'insultes et de railleries, s'acharnant particulièrement contre Rousseau et sa compagne dans le poème burlesque La Guerre civile de Genève. La vie à l'ombre des puissants, une certaine accommodation aux inégalités sociales et à l'absolutisme monarchique lui ont permis de profiter d'une retraite bien plus paisible que le courageux et infortuné Jean-Jacques ! Mais ce n'est pas terminé et la postérité pourrait bien donner l'avantage au rejeté d'hier. Disparus l'un et l'autre en 1778, à deux mois d'intervalle, les deux écrivains ont leurs dépouilles (bien curieuse expression) au Panthéon où elles se font face.

Cette profession de foi est très polémique et d'une redoutable efficacité car Rousseau à travers le vicaire expose une foi très personnelle. S'il admet les rites à la toute fin de la profession : « en attendant de plus grandes lumières, gardons l'ordre public ; dans tous pays respectons les lois » il n'a eu de cesse depuis le début de son exposé de dire qu'il faut juger selon son coeur (la conscience) et sa raison : « Au surplus, quelque parti que vous puissiez prendre, songez que les vrais devoirs de la religion sont indépendants des institutions des hommes ».

Quand Rousseau s'attaque à la communication divine et aux livres sacrés, cela donne une argumentation rigoureuse propre à liguer toutes les autorités religieuses contre lui, ce qui n'a pas manqué : « Dieu a parlé ! Voilà certes un grand mot. Et à qui a-t-il parlé ? Il a parlé aux hommes. Pourquoi donc n'en ai-je rien entendu ? Il a chargé d'autres hommes de vous rendre sa parole. J'entends ! Ce sont des hommes qui vont me dire ce que Dieu a dit. J'aimerais mieux avoir entendu Dieu lui-même ; il ne lui en aurait pas coûté davantage, et j'aurais été à l'abri de la séduction » et il continue ainsi et s'amuse beaucoup « Que d'hommes entre Dieu et moi ! ».
Au sujet des textes sacrés le ton est tout aussi définitif : « Dans les trois révélations, les livres sacrés sont écrits en des langues inconnues aux peuples qui les suivent. Les juifs n'entendent plus l'hébreu, les Chrétiens n'entendent ni l'hébreu ni le grec ; les Turcs ni les persans n'entendent point l'arabe ; et les arabes modernes eux-mêmes ne parlent plus la langue de Mahomet »
Et avec la même jubilation des mots en se contredisant aussi lui-même « Mon ami, ne disputez jamais, car on éclaire par la dispute ni soi, ni les autres ». Il semble que Rousseau a, dans ce texte, voulu donner des gages de bonne conduite à ses futurs censeurs en mettant en avant une religion naturelle, selon son coeur, sans l'intermédiaire des textes ou du clergé. Cette charge contre le matérialisme et l'athéisme n'a pas suffi et il l'a payé cher, trop cher.

Un texte que j'ai eu plaisir à lire. Étonnant par sa modernité de pensée et pour tout dire qui me plaît sur la forme comme sur le fond. Force, talent, éloquence, remise en cause de tous les dogmes et chapelles, tolérance, tout cela et bien plus encore est présent dans ce petit livre qu'il faut lire absolument. Je suis agacé d'avoir entendu un « philosophe », Raphaël Enthoven, grand gourou des ondes, se prenant pour Voltaire, pérorer et traiter Rousseau « d'odieux », « d'antipathique ». A qui cet auteur fait-il si peur qu'on en oublie l'argumentation (on était ce jour-là loin de thèse, antithèse, synthèse...) ?

Il faut lire et voir par soi-même qui était Jean-Jacques Rousseau. Cette petite « Profession de foi du vicaire ... », avec son dossier sur le mal est parfaite pour cela. Rousseau s'oppose aux pessimistes, aux théoriciens de l'égoïsme. Il récuse le péché originel, la malédiction divine, pour lui le mal n'est pas à chercher là-haut. Nos malheurs ne sont pas issus de cette « folie des hommes » qu'on nous ressert trop souvent comme explication toute faite (péché originel ?) mais plutôt d'une forme d'organisation sociale, autrement dit à l'action de l'homme – et cette action peut être bonne ou mauvaise selon ce que nous en faisons collectivement. C'est cela qu'il a interrogé en refondant l'éducation d'Émile sur un terrain vierge, où la propriété n'a pas la primauté, c'est l'état de nature, non comme un état ayant réellement existé mais comme matière à penser.
Trois siècles après sa naissance, ce grand penseur de la liberté individuelle, de la démocratie, de la nature, a beaucoup de choses à nous dire. Il peut encore nous aider à réfléchir afin de relever les défis actuels, démocratiques, pandémiques ou climatiques.
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"Critiquant les religions révélées et refusant toute autorité aux églises, Rousseau en appelle à la religion naturelle, croyance raisonnable et raisonnée que chacun peut découvrir dans l'intimité de son coeur. Dans cette mesure, il exprime l'aspiration d'une bonne partie de ses contemporains à une religiosité tolérante. L'originalité de Rousseau consiste d'une part à attaquer l'institution ecclésiale au nom d'une foi authentique, d'autre part à aborder la question religieuse en se demandant moins à quel savoir qu'à quel espoir l'homme peut prétendre". Ainsi que le présente cet extrait de la 4e de couverture, La profession de foi du vicaire savoyard traite de la religion dans le sens large du terme. Rousseau montre plus qu'il ne démontre : son approche est en ceci novatrice qu'elle aborde la religion avec une sensiblité exempte de toute considération théologique. Sa profession de foi n'est pas passée inaperçue à sa sortie en 1762. le texte intégré au livre IV de L'Émile a été interdit à sa sortie et Rousseau poursuivi. Pour le philosophe suisse, la foi ne peut se nourrir de dogmes. Elle trouve sa source en soi. Si ce principe déjà abordé par d'autres auteurs comme Voltaire ou Diderot n'a rien de nouveau, la polémique prend une tournure particulière avec l'analyse de Rousseau : d'après Bruno Bernardi "la problématique religieuse n'apparaît pas au premier plan dans l'oeuvre de Rousseau, parce que sa réflexion porte sur l'humanité, son histoire, la société et les effets qu'elle produit en l'homme. Il y a d'une part Dieu comme auteur de l'univers, de l'autre la religion civile ; entre les deux, rien, ou fort peu." (p.27). D'où le principe de la religion naturelle qui repose sur la morale universelle et qui se distingue clairement de la puissance divine.

Chez Rousseau, c'est le sentiment intérieur mu par l'amour de soi qui guide l'action et non la raison. Pour introduire sa réflexion, Rousseau introduit son récit par l'histoire d'un jeune calviniste converti au catholicisme par le vicaire savoyard. Analogie ou pas avec sa propre expérience, Rousseau appuie son argumentation sur la profession de foi que le vicaire fait à son jeune disciple. Misant sur l'intelligence propre à chacun, voilà ce qu'il déclare par l'entremise de son vicaire : "Je ne suis pas simplement un être sensitif et passif, mais un être actif et intelligent et quoiqu'en dise la philosophie, j'oserai prétendre à l'honneur de penser. Je sais seulement que la vérité est dans les choses et non dans mon esprit qui les juge, et que moins je mets du mien dans les jugements que j'en porte, plus je suis sur d'approcher la vérité : ainsi ma règle de me livrer au sentiment plus qu'à la raison est confirmée par la raison même." (p.59-60). Étrange raisonnement lorsque l'on se borne à ces quelques mots. Sceptique, Rousseau va même jusqu'à affirmer que "loin de me délivrer des doutes inutiles, les philosophes ne feraient que multiplier ceux qui me tourmentaient et n'en résoudraient aucun."(p.55). Pas étonnant donc que le texte ait suscité l'indignation...

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Un vicaire savoyard nous livre sa profession de foi.
Fidèle à son élan, Rousseau défend ici encore (à la suite du Discours sur les arts et les sciences et dans la lignée du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes) les vertus d'une raison des sentiments bien plus que les eaux froides du calcul rationnel. Il ne se laisse abuser contre aucune « preuve » ni aucun contre argument « scientifique » sur l'inexistence de Dieu, dont chacun devrait admettre que la question échappe à tout entendement logique si chacun reconnaît que bien des réalités ne sont pas accessibles à la raison.
Seul un rapport intime à Dieu est donc possible ; et c'est, d'ailleurs, le plus satisfaisant. Combien il est plus doux à l'homme de sentir Dieu que de le démontrer, de le deviner en regardant les merveilles que la nature vivante expose à nos sens, que de le réduire à des preuves ensevelies dans des archives de papier ou sous le sable. Nul ne doit redouter de se tromper en admettant le Dieu qui parle à son coeur. Alors que ceux qui donnent foi à un Dieu fabriqué par de fins esprits qui sont autant d'esprits intéressés par la place que ce même Dieu le donne…
Quel coup de massue le représentant de Rousseau, ce vicaire à la foi spontanée, pure, vierge ou plutôt nettoyée des pseudos vérités que sont les dogmes écrits de mains d'hommes et les idoles peintes et imposées dans leurs églises assène-t-il à la religion instituée !
Mais quelle humilité pourtant, que celui qui, débarrassé d'elles (les religions), sait voir, comprendre, quelle est sa place dans l'univers, celle d'une créature et non d'un surhomme avant l'heure.
Ainsi, Rousseau expose les seules « lois » qui lui semblent permettre, ce sera tout son combat, de faire tenir ensemble Dieu et l'homme, le créateur et la liberté de sa créature, le naturel et la société : oui, c'est bien une volonté puissante et sage qui anime l'univers, cette extraordinaire mécanique ne s'est ébranlée que sous le feu d'une étincelle divine. Il suffit pour s'en convaincre d'admirer le spectacle organisé de l'univers. La nature, elle aussi, en est un vibrant et superbe témoignage, le monde son grandiose théâtre. Oui, la matière ne se met en mouvement que parce qu'elle obéit à une intelligence supérieure. Et pourtant, l'homme demeure libre, maître de ses actions et, par conséquent, seul responsable du bien ou du mal qu'il sème. Si Dieu a initié le monde, il y a fait de la place pour la liberté. Et il ne reprend pas à l'homme cette liberté dont il lui a fait don. Aussi, si règne le chaos parmi nous, personne d'autre n'est à blâmer. Nul blâme donc, mais pas plus de calamité. Car de même que nous avons bouleversé l'ordre naturel et harmonieux par des sociétés ordonnées sur l'inégalité et régentées par des principes superficiels, de même que nous avons mis sens dessus dessous nos vies en nous adonnant à de veines occupations, au travail abrutissant, à la recherche de la richesse plutôt que de chercher le sens de la vie, de même, Rousseau le rappelle, une juste éducation peut faire advenir le bien.
Mais n'allez pas croire que cette éducation consiste en un apprentissage des règles, un ordre de respect des normes et un éloge à la soumission aux lois. Laissez parler votre coeur, cette voix intérieure, échos d'une nature une et bonne. N'ayez crainte de dire à la justice des hommes que vous voyez clair en elle et que plus que le choeur des puissants qui entonne le chant du droit, vous entendez et croyez à la puissance d'un coeur droit, que vous voulez vous laisser guider par l'instinct moral bien davantage et plus heureusement que par la morale des instincts des guildes, de marchands ou toutes professions qui asservissent le monde.
L'unique moyen d'être des hommes dignes de ce grand nom d'humanité, pour Rousseau, est de rompre avec les subordinations artificielles et de briser les alibis commodes pour nous faire pardonner de nos vanités. Et toute religion instituée, quelle qu'elle soit n'échappe pas à ce tri du coeur, dès lors qu'elle tyrannise l'intelligence et enferme la pensée dans des livres indiscutables.
Il n'en fallut pas plus pour que le scandale éclate et que la Profession de foi soit condamnée.
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Livre écrit par Rousseau pour expliquer son système religieux, qui prend la forme d'un dialogue entre un homme et le vicaire savoyard.
Rousseau y fait part de sa croyance en une religion naturelle, basée sur la conscience, est pour le mariage des prêtres, car ils sont des hommes et bats en brèche le rationalisme, les théories de Leibniz, Descartes, dont le doute est destructeur.
Sa pensée me semble assez difficile à résumer mais au moins en ai-je tracé quelques grandes lignes. Livre intéressant à mon sens, assez riche et compréhensible. L'appareil critique, les notes et les dossiers éclairent le propos et sont bien utiles.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Dieu a parlé ; écoutez sa révélation.
Dieu a parlé ! voilà certes un grand mot. Et à qui a-t-il parlé ?
Il a parlé aux hommes.
Pourquoi donc n'en ai-je rien entendu ?
Il a chargé d'autres hommes de vous rendre sa parole.
J'entends ! ce sont des hommes qui vont me dire ce que Dieu a dit. J'aimerais mieux avoir entendu Dieu lui-même.
(p. 101 )

Y a-t-il de l'équité à ne donner au ministre de Dieu, pour toutes lettres de créance, que quelques signes particuliers faits devant peu de gens obscurs, et dont tout le reste des hommes ne saura jamais rien que par ouï-dire ?
(p.103)
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Je me trouve incontestablement au premier rang par mon espèce, car, par ma volonté et par les instruments qui sont en mon pouvoir pour l'exécuter, j'ai plus de force pour agir sur tous les corps qui m'environnent, ou pour me prêter ou me dérober comme il me plaît à leur action, qu'aucuns des animaux n'en ont pour agir sur moi, et malgré moi, par la seule impulsion physique.

NDL : on est en 1762 ; ... j'ai, parmi d'autres auteurs, montré dans mes écrits que nous n'en sommes plus là __ l'écologie et l'éthologie n'avaient pas encore été développées __ , mais beaucoup de dirigeants ont encore cet orgueil.
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Plus je rentre en moi, plus je me consulte, et plus je lis ces mots écrits dans mon âme : "sois juste et tu seras heureux. "
Il n'en est rien pourtant, à considérer l'état présent des choses : le méchant prospère, et le juste reste opprimé.



( "Père, Père... Pourquoi m'as-tu abandonné ?" )

JJR soulève ici le problème humain fondamental.
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Il lui apprend l'art difficile de supporter patiemment l'adversité.


NDL :
J'aurai beaucoup de choses à dire là-dessus... Tiens, je pourrais écrire un petit conte avec ce thème, il ne me reste plus qu'à trouver des personnages et une trame...
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Il est, au fond de nos âmes, un principe inné de justice et de vertu sur lequel, malgé nos propres maximes, nous jugeons nos actions et celles d'autrui comme bonnes ou mauvaises, et c'est à ce principe que je donne le nom de "conscience".
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*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* : « Neuvième promenade », _in Les confessions de J.-J. Rousseau,_ suivies des _Rêveries du promeneur solitaire,_ tome second, Genève, s. é., 1783, pp. 373-374.
#JeanJacquesRousseau #RêveriesDuPromeneurSolitaire #Pensée
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