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Patrick Charbonneau (Traducteur)
EAN : 9782742746149
160 pages
Actes Sud (01/01/2004)
4.02/5   50 notes
Résumé :
Ce livre tient sa source dans les conférences qu'il a prononcées à Zurich en 1997. Il en a retravaillé le texte et inclus une réflexion suite aux lettres de témoignages qu'il a reçues. Le livre se termine par une étude sur Alfred Andresch, écrivain allemand de l'après-guerre dont la vie et l'oeuvre trahissent un rapport ambivalent aux années 1940.
Que lire après De la destruction comme élément de l'histoire naturelleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Le titre originel de l'ouvrage est "Guerre aérienne et littérature", et il est fort peu question d'histoire naturelle, comme le titre français le laisse supposer. Les trois conférences données à Zurich par l'auteur, abordent un problème littéraire, et non pas historique, qui se résume en ces termes : ... "un peuple de 90 millions d'habitants naguère loué pour être celui des poètes et des penseurs et qui a subi la pire des catastrophes de son histoire récente en voyant ses villes effacées de la carte et sa population expulsée par millions. Il est difficile de croire que ces événements n'aient pas trouvé un puissant écho littéraire. Ils l'ont trouvé, certes. Mais rares sont les textes qui ont été publiés - ils sont restés à l'état de littérature de tiroir. Qui d'autre que les médias a érigé ce mur de tabou (...) et continue à cimenter et colmater ?" (p. 89, citation de Gerhard Keppner). Donc W. G. Sebald examine ce problème littéraire intéressant, et retrace le travail de refoulement du souvenir des grands bombardements sur l'Allemagne pendant les années de guerre. Outre les nécessités politiques du temps et l'ouvrage des médias, Sebald évoque aussi la difficulté que rencontrent les victimes à faire face à leurs traumatismes et à les formuler. Les écrivains allemands, dont c'est un peu la vocation (exprimer sous forme littéraire ce que vivent les gens, sans kitsch ni mensonge) ont failli, de l'avis de l'auteur. La tâche n'est pas facilitée par l'énorme culpabilité qui a pesé sur les Allemands, qui savent bien, dit Sebald, qu'ils sont en grande partie responsables de ce qui leur est arrivé. Malheureusement, les Anglo-Américains, très sûrs de leur bon droit, n'ont pas eu de remords avec leur propres atrocités : ils ont vite changé leur victoire militaire en victoire morale, en oubliant qu'ils avaient totalement abandonné les Juifs d'Europe à leur sort.

Une étude sur le cas d'Alfred Andersch conclut cet essai littéraire. le cas Andersch résume bien à lui seul tout l'inconfort de la situation. L'intellectuel allemand doit se justifier (d'abord à ses propres yeux) de ses actes (ou de sa passivité) sous le nazisme, il lui faut ensuite, comme il peut, se dénazifier, et se construire une personnalité esthétique. Cela requiert honnêteté et droiture : art et morale ne sont pas séparables. Andersch a échoué sur tous ces plans, et l'étude de son cas est instructive.

La lecture de ces conférences m'a rappelé deux livres brillants écrits sur un problème analogue, par David G. Roskies : "Against the Apocalypse, responses to catastrophe in modern Jewish culture" (1984), et par Alan Mintz : "Hurban, Responses to catastrophe in Hebrew Literature" (1996). Ils seront sans doute traduits en français quand le Messie viendra.
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Ce livre rend compte d'une série de conférences, intitulées "Guerre aérienne et littérature", et prononcées par W.G. Sebald en 1997 à Zurich, et des vives polémiques qu'elles ont ensuite suscitées.

Sebald y rend compte des séquelles psychologiques des bombardements des villes allemandes à partir de 1942, et de l'apathie de la population (si bien décrite par Stig Dagerman dans Automne Allemand) et des écrivains, incapables de rendre compte de ce désastre au-delà du supportable et de l'inscrire dans la mémoire, ses conséquences étant refoulées avec le rejet de la défaite du Troisième Reich.

Un exemple frappant de cet aveuglement affectif est Irma Schrader, gérante d'un cinéma bombardé le 8 avril 1945 à Halberstadt, et qui, sans réfléchir, se lance à corps perdu dans une tentative absurde de déblaiement du cinéma, afin que la séance de 14h puisse tout de même avoir lieu. Jean-Yves Jouannais consacre à Mme Schrader un chapitre superbe, dans son essai "L'usage des ruines".

«Alfred Döblin, qui était alors dans le sud-ouest de l'Allemagne, consigne dans une note datée de la fin de 1945 : … Les hommes circulaient dans les rues, parmi les ruines effrayantes, comme s'il ne s'était rien passé de spécial, comme si la ville avait toujours été dans cet état.»

«Les récits des rescapés se caractérisent en règle générale par leur discontinuité, leur caractère singulièrement erratique, en telle rupture avec les souvenirs nés d'une confrontation normale avec les faits qu'ils donnent facilement l'impression de n'être qu'invention pure ou affabulation sortie d'un mauvais roman. Mais si ces relations de témoins oculaires paraissent mensongères, c'est aussi à cause de leurs nombreuses formules stéréotypées. La réalité de la destruction totale, qui échappe à la compréhension tant elle parait hors norme, s'estompe derrière des formules toutes faites comme «la proie des flammes», «la nuit fatidique», «le feu embrasait le ciel», «les puissances infernales s'étaient déchainées», «c'était une vision d'enfer», «le terrible destin réservé aux villes allemandes», etc. Leur fonction est de masquer et de neutraliser les souvenirs vécus qui dépassent le concevable.»

Sebald dénonce d'un côté la stratégie britannique, la soumission à une logique de production d'armes et la fascination pour la destruction de masse, mais aussi et surtout, dans un réquisitoire contre les écrivains allemands au sortir de la guerre, le refoulement de ces événements et de leurs conséquences psychiques en Allemagne. Cet oubli du passé fut un mécanisme efficace pour la reconstruction, mais ne permit pas de comprendre ou de tirer tous les enseignements des valeurs (telles que cette éthique du travail sans aucun état d'âme) sur lesquelles le nazisme a pu se développer. Selon les mots de Hans Magnus Enzensberger, «l'inconscience était la condition de leur succès».
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Ce petit livre de W. G. Sebald est d'une force bouleversante. Sans tabou mais avec puissance,il aborde le massacre, des six cents mille civils tués par des Alliés dont l'objectif consistait à raser les villes allemandes, et combien les intellectuels de ce pays,à la fin des hostilités, ont été frappé d'une sorte d'amnésie semblant vouloir effacer cette effroyable période de la guerre, oublieux de la souffrance d'un pays, et des conséquences engendrées sur les générations issues de cette période.
Illustré de photos et de documents" de la destruction comme élément de l'histoire naturelle" fait découvrir une autre face de la seconde guerre mondiale et témoigne d'une culpabilité allemande longtemps gommée des écrits et des mots.
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Né en 1944 dans un village des Alpes de l'Algäu, je suis au nombre de ceux que la catastrophe s'accomplissant alors dans le Reich allemand a presque complètement épargnés...Cette humiliation nationale sans précédent, n'a jamais réellement été mise en mots et ceux qui étaient directement concernés ne l'ont ni partagée ni transmise aux générations suivantes." Telles sont les premières lignes de ce petit livre de 150 pages confiées par ce grand écrivain et qui nous invitent à nous arrêter un instant sur ce dont on n'a peu parlé et quasiment jamais écrit : les bombardements massifs qu'ont connus l'Allemagne, restés tabou par un peuple entier. Sébald nous donne les fruits de sa réflexion sur les raisons de ce mutisme et les stratégies des Alliés. Jamais il ne discrédite son peuple, ni accable les Alliés. La finesse de son analyse rend troublant le récit d'une guerre, dont il faut connaître tous les visages.


La Royal Air Force, à elle seule, a largué 1 million de tonnes de bombes au cours de 400 000 vols. Pays détruit, villes rasées et pourtant jamais cet anéantissement n'est devenu objet de consensus pour ce peuple, ni n'a fait partie des débats au sujet de la réorganisation du pays. Une inconscience comme si cette destruction totale devenait la première étape d'une reconstruction collective, en témoignent ces cartes postales montrant Francfort détruit en 1947 à gauche, et Francfort reconstruit à droite. Etonnant, comme s'ils voulaient "créer une nouvelle réalité sans visage, barrant d'emblée la voie à tout souvenir"." la destruction a contraint la population à tourner son regard vers l'avenir et à se taire sur tout ce qu'elle avait vécu". Sébald essaie de comprendre l'étonnante insensibilité dont les allemands ont été capables : "L'inconscience était la condition de leur succès", avec aussi l'éthique du travail dont ils venaient d'hériter, le miracle économique a eu lieu, s'accompagnant aussi d'une liquidation par étapes de l'histoire allemande qui avait précédé.

L'establishment militaire alliée était divisée quant à la stratégie de riposte. Cette volonté de détruire la population civile, morte non sur le chemin d'un objectif à atteindre, mais comme étant un objectif en soi, s'illustre entre autre dans le fait que les noeuds de communication, les raffineries de carburant ou les usines de roulement à billes n'étaient clairement pas visées, alors qu'elles auraient suffi à paralyser un pays. Sébald évoque la position marginale de l'Angleterre qui cherchait "à détruire le moral de la population civile ennemie, en particulier des travailleurs dans l'industrie". Ce projet de bombardement systématique, s'il n'était stratégiquement et moralement justifié, ne pouvait non plus devenir une raison aux allemands de demander aux puissances victorieuses qu'elles rendent des comptes. On sait qu'Hitler, si Goering en avait eu les moyens aurait volontiers brulé la ville de Londres, en lâchant multitude de bombes incendiaires.

La complexité de l'objet amène Sébald à apporter par sa plume un éclairage différent qui tente de faire oublier pourquoi aucun écrivain allemand n'a voulu décrire cette guerre. le souci de la précision des renseignements, dont l'auteur fait preuve dans ce petit livre, éloigne naturellement toute odeur de revanche, de haine, de regret, ou de rancoeur. J'irai même jusqu'à dire qu'il est d'une parfaite objectivité, chaque mot ayant sa place, chaque exemple son rôle de témoin de souffrance. C'est brillant. Pour avoir vécu et aimé vivre en Allemagne, il m'a aussi aidé à encore mieux comprendre d'où ils ont puisé une telle énergie pour reconstruire leur pays.



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L'histoire est toujours écrite par les vainqueurs, dit-on. Ce petit livre qui se questionne sur les bombardements en Allemagne pendant la Deuxième Guerre mondiale le prouve une fois de plus. Ce qui étonne Sebald, c'est le silence de la génération d'après-guerre sur ces bombardements. Il fouille dans la littérature mais il n'y trouve pas grand chose, ou alors une esthétisation des faits qui ne dit rien sur ce qu'ont vraiment vécu les Allemands pris au piège dans les décombres de leurs villes détruites. Pourquoi ce silence, ce trou de mémoire, ce tabou? S'agit-il de culpabilité? Pourtant, pour une fois, le peuple allemand est victime. Quoique... Ce qui provoque les bombardements, c'est d'abord la fuite en avant des nazis, soutenus ou du moins tolérés par le peuple qu'ils ont pris en otage. Peut-on être à la fois complices et victimes? Les bombardements sur les villes allemandes montrent que plutôt que de répondre à cette redoutable question, il est plus simple de faire comme si rien n'avait eu lieu et d'enfouir une époque gênante dans l'oubli. le passé pourtant refait toujours surface et le colosse allemand ne marche pas tout à fait droit dans les bottes qui cachent ses pieds d'argile.
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critiques presse (2)
Bibliobs
04 août 2014
On lisait peu Sebald en France, jusqu’à ce que notre jeune garde littéraire s’empare de son écriture souple et mélodieuse, de son goût des archives, de sa narration documentaire et de son obsession pour l’histoire. [...] Glaçant et magnifique.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Lexpress
30 juillet 2014
Sebald revient sur les raids de Hambourg ou de Cologne, sur l'exode des survivants et l'étonnante capacité à renouer avec la routine quotidienne. L'occasion de souligner le déficit de transmission historique et la présence des événements dans la conscience collective.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Dans un essai qu'il dédie au journal du Dr Hachiya, d'Hiroshima, Elias Canetti se demande ce que signifie survivre à une catastrophe d'une telle ampleur ; et il répond qu'on ne peut s'en faire une idée qu'en lisant un texte qui, comme les notes de Hachiya, se caractérise par la précision et le sens de la responsabilité. "S'il n'était pas absurde, écrit Canetti, de se demander quelle forme de littérature est aujourd'hui indispensable, je dirais : celle-ci." On pourrait en dire autant de cette relation de Nossack, qui occupe une place singulière dans son oeuvre. L'idéal de vérité qui, dans son récit de l'effondrement de Hambourg, se dégage du texte, ou pour le moins d'amples passages du texte écrits avec une objectivité dénuée de toute prétention, s'avère, au vu de la destruction totale, la seule raison légitime de continuer à faire oeuvre de littérature. A l'inverse, tirer des ruines d'un monde anéanti des effets esthétiques ou pseudo-esthetiques est une démarche faisant perdre à la littérature toute légitimité.
p. 61
Elias Canetti, Die Gespaltene Zukunft, L'avenir divisé, 1972.
Nossack, Interview avec la mort.
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Il n'est pas étonnant que dans le contexte de telles idées frisant l’invraisemblable, la stratégie beaucoup plus compréhensible de l'aera bombing, qui, malgré la faiblesse de sa précision, permettait d'ouvrir un front en quelque sorte mobile balayant le territoire ennemi, ait finalement rallié les faveurs et ait été adoptée par décision gouvernementale en février 1942, "(...) afin de détruire le moral de la population civile ennemie et, en particulier, celui des travailleurs de l'industrie". Cette directive n'était pas, comme on l'affirme généralement, née de la volonté de mettre rapidement un terme à la guerre par l'envoi massif de bombardiers ; elle constituait l'unique possibilité d'intervenir dans cette guerre. Outre qu'elles déploraient les victimes de leur propre camp, les critiques ultérieures dénonçaient principalement la poursuite acharnée du programme de destruction alors même qu'il était devenu possible d'organiser des raids sélectifs nettement plus précis, visant par exemple des fabriques de roulements à billes, des installations pétrolières et des raffineries de carburant, des nœuds et artères de communication - une méthode qui aurait provoqué, en un temps très court, ainsi que le note Albert Speer dans ses Souvenirs, la paralysie de l'ensemble du système de production.
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Remarquable d'un certain point de vue, cette reconstruction allemande, qui est devenue avec le temps légendaire et, après les dévastations dues à l'ennemi, a abouti à une seconde liquidation, par paliers successifs, de l'histoire allemande qui avait précédé, cette reconstruction, par l'effort qu'elle a demandé et par le résultat auquel elle est parvenue, celui de créer une nouvelle réalité sans visage, a d'emblée barré la voie à tout souvenir ; elle a contraint le regard de la population à se tourner exclusivement vers l'avenir et l'a forcée à se taire sur tout ce qu'elle avait vécue.
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C'est pourquoi le regard que Kluge pose sur sa ville natale détruite est aussi, en dépit de toute détermination intellectuelle, celui, figé d'effroi, de l'ange de l'histoire, dont Walter Benjamin a dit que, les yeux écarquillés, il ne voit "qu'une seule et unique catastrophe, qui sans cesse amoncelle ruines sur ruines et les précipite à ses pieds. Il voudrait bien s'attarder, réveiller les morts et rassembler ce qui a été démembré. Mais du paradis souffle une tempête qui s'est prise dans ses ailes, si violemment que l'ange ne peut plus les refermer. Cette tempête le pousse irrésistiblement vers l'avenir auquel il tourne le dos, tandis que le monceau de ruines devant lui s'élève jusqu'au ciel. Cette tempête est ce que nous appelons le progrès."
p. 75
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L'absence presque totale de profondes perturbations au sein de la nation allemande incite à conclure que la nouvelle société de la république fédérale s'est tournée, pour ce qui est des expériences qu'elle avait faites, vers l'époque précédente de son histoire, a eu recours à un mécanisme de refoulement parfaitement au point qui lui permet, tout en reconnaissant le délabrement absolu d’où elle a surgi, d'éliminer complètement de son patrimoine affectif, voire d'inscrire au tableau de ses faits glorieux, tout ce qu'elle a réussit à surmonter sans faire preuve de la moindre faiblesse de caractère. Enzenseberger montre que l'on ne peut saisir "l'énergie ambivalente des Allemands" si l'on refuse de voir qu'ils ont fait de leur déficience une vertu. "L'inconscience, écrit-il, était la condition de leur succès."
Les conditions préalables du miracle économique allemand n'étaient pas seulement les énormes investissements du plan Marshall, l'émergence de la guerre froide et cette mise à la casse des sites industriels vieillis réalisée avec une brutale efficacité par les escadres de bombardiers. Le miracle économique allemand était aussi du à l'éthique du travail apprise sous la société totalitaire et appliquée sans état d'âme à la faculté d'improvisation logistique d'une économie cernée de toutes parts, à l'expérience en matière d'utilisation de la main d’œuvre étrangère et à la perte, finalement regrettée par un petit nombre seulement, du lourd fardeau historique des immeubles d'habitations et de négoce vieux de plusieurs siècles qui, entre 1942 et 1945, partirent en fumée à Nuremberg et Cologne, Francfort, Aix-la-Chapelle, Brunswick et Wurtzbourg. Ce sont là, à l'origine du miracle économique, des facteurs à peu près identifiables.
Mais le catalyseur était une donnée purement immatérielle : c'était ce flot d'énergie psychique, intarissable jusqu'à ce jour, dont le secret est gardé par tous les cadavres emmurés dans les fondations de notre système politique ; un secret qui a lié les Allemands dans les années de l'après-guerre, qui continue encore de les lier bien plus efficacement que tout objectif concret n'aurait su le faire - et je pense ici à la réalisation de la démocratie.
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Video de W. G. Sebald (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de W. G. Sebald
Diffusée sur France Culture tous les samedis de 17h à 18h, l'émission de Matthieu Garrigou-Lagrange intitulée "Une vie une oeuvre", se consacrait le 29/09/2012 à dresser un portrait de l'écrivain allemand, W. G. Sebald. Par Christine Lecerf. Réalisation : Jean-Claude Loiseau. Winfried Georg Sebald naît dans un petit village retiré de Bavière, quand les bombes pleuvent sur l’Allemagne.Trop petit pour se souvenir mais incapable d’oublier, Sebald ne cessera de s’attaquer aux troubles de la mémoire allemande et à ses ravages dans les têtes et dans les corps, comme il l’écrira dans son essai manifeste "De la destruction", publié en 1999. Dès l’âge de vingt deux ans, Sebald s’exile volontairement en Angleterre, d’abord à Manchester, puis à Norwich, où, jusqu’à sa mort tragique dans un accident de voiture, à l’âge de 57 ans, il enseigne et commente les œuvres de ses auteurs de prédilection, comme Kafka, Walser ou Bernhard. Chercheur de traces, Sebald se met à arpenter le paysage et à collectionner les vieilles cartes postales pour écrire ses propres livres. "Les émigrants", "Les anneaux de Saturne", "Austerlitz" sont tous des objets inclassables dans le paysage littéraire : montage de texte et d’images, télescopage d’époques et de lieux, qui réveille les mémoires. Portrait d'un promeneur mélancolique qui chassait les souvenirs comme on chasse les papillons. Avec : Romain BONNAUD, créateur du blog Norwich consacré à Sebald Ulrich von BÜLOW, directeur du fonds Sebald aux Archives de Marbach Lucie CAMPOS, auteur de « Sebald, fictions de l’après » Patrick CHARBONNEAU, traducteur de Sebald George Arthur GOLDSCHMIDT, traducteur et écrivain Muriel PIC, auteur de « Sebald, l’image papillon » Ruth VOGEL-KLEIN, spécialiste de l’œuvre de Sebald Marie, amie d'enfance de Sebald Textes lus par Stéphane Valensi Archives Entretien de W.G.Sebald avec Michael Silverblatt, 6 décembre 2001, KCRW Sebald lit "Les émigrants", Hoergold, 2000 Theresienstadt, ein Dokumentalfilm von Kurt Gerron, 1944 Liens Blog français « Norwich » consacré à Sebald : http://norwitch.wordpress.com Blog allemand Sebald : http://www.wgsebald.de/werke.html Archives de Marbach : http://www.dla-marbach.de/
Bibliographie Lucie CAMPOS, Coetzee, Kertesz, Sebald, fictions de l’après, Classiques Garnier, 2012 George Arthur GOLDSCHMIDT, L'esprit de retour, Seuil, 2011 Muriel PIC, Sebald l’image papillon, Les presses du réel, 2009 Ruth VOGEL KLEIN, W.G. Sebald / Mémoire, Transferts, Images, in "Recherches Germaniques" n°2, 2005
Thèmes : Arts & Spectacles| Littérature Etrangère| Allemagne| Mémoire| Winfried Georg Sebald
Source : France Culture
+ Lire la suite
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