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sur 4311 notes
Deux siècles se sont écoulés et Frankenstein est toujours aussi présent dans nos esprits.
Précurseur de la science-fiction, ce classique de la littérature fantastique, écrite par une jeune anglaise de 19 ans, est une oeuvre qui a été transposée et transformée à de nombreuses reprises.

Le docteur Victor Frankenstein va vite être dépassé par le fruit de son expérience. L'éveil du monstre et la laideur de sa créature va plonger Victor dans une profonde accalmie. Il va l'abandonner, le laissant découvrir le monde de son fait. Contrairement aux idées reçues, cette monstruosité n'est pas dénuée de paroles, il s'exprime avec éloquence et finesse. Mis au ban de la société, lui qui n'aspire qu'à vivre en toute quiétude avec les humains, cette ignoble injustice va déclencher une haine farouche contre son géniteur.

Il faudrait être insensible pour ne pas ressentir de la compassion face à cet être sans nom, qui court sans cesse les rues, recherchant la moindre étincelle de tendresse et d'affection chez les hommes.
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Malgré le fait que ce soit un classique littéraire, Frankenstein ou le Prométhée moderne ne m'a pas totalement convaincu.

Tout le monde connaît l'histoire de Frankenstein, qui transgresse la science et arrive à créer un être vivant dont on ne connaît pas le nom. But ultime de sa vie mais qui va au final se retourner contre lui.

Mary Shelley commence donc son roman par un incipit épistolaire où Robert Walton couche par écrit à sa soeur, les confessions de Victor Frankenstein et de l'être qu'il a créé. L'histoire aurait pu continuer de la sorte pour garder son intérêt mais nous nous retrouvons dans un récit de narration qui perd un peu de son potentiel.
Nous nous situons donc au coeur de la vie de notre protagoniste et allons vivre avec lui les chamboulements de sa vie.
La science est un domaine qui intrigue énormément mais il faut savoir en fixer les limites. Arriver à créer un être vivant, totalement autodidacte, capable de ressentir des émotions et faire la différence entre le bien et le mal me paraît un peu tiré par les cheveux.
Malgré tout, lorsqu'une personne passe autant de temps de sa vie sur un projet, pour lui tourner le dos dès qu'il aboutit est réellement surprenant, surtout quand on choisit d'en faire un être aussi hideux.
Du coup je n'ai pas du tout réussi à m'attacher au personnage de Frankenstein ni lors de ses différentes péripéties.
Concernant le monstre qu'il a créé, j'ai trouvé que cela ressemblait fort à une étude réaliste et minutieuse de la société. Il existe de toute évidence des personnes qui sont totalement autodidactes au contact des autres, donc sa rencontre avec une famille dans les bois ne m'a pas dérangé.
Ensuite le fait de rejeter une personne qui est totalement différente de nous est bien monnaie courante dans notre société donc j'ai trouvé cela plausible aussi.
Cependant, qu'un être bienveillant qui ne demande que de l'amour se retrouve à basculer du côté obscur parce qu'il est rejeté par le monde me paraît assez excessif.
Il est évident que dans la vie on a besoin de se sentir entouré et aimé mais je ne pense pas que l'on en vienne à tuer si ce n'était pas le cas.

Les descriptions étaient extrêmement longues et pas forcément nécessaires. de toute évidence le cinéma a très mal retranscrit cette histoire qui n'a relativement rien à voir, en-dehors de la création de l'être vivant.

Je n'ai donc pas vraiment été conquise par ce classique littéraire même si certains points étaient intéressants.
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Honnêtement s'il ne s'était pas agit d'une lecture pour des challenges je ne l'aurais jamais relu ! J'en avais le souvenir d'avoir trouvé la tournure romantique, l'histoire dramatique et le ton par trop geignard ! Comme beaucoup de monde mon souvenir avait été mêlé à ceux des différents films tournés sur le sujet.

Beaucoup d'années plus tard, je me suis lamentablement ennuyée dans cette histoire façon tables gigognes ! Des lettres dans lesquelles on trouve relaté un voyage qui lui-même raconte un sauvetage sur la banquise d'un énergumène, Frankenstein, qui narre ses malheurs et sa terrible expérience : la création d'un monstre qui à son tour va raconter à son créateur la vie qu'il a mené et son désir de vengeance!

Frankenstein geint ! Il se lamente sur son sort qu'il estime plus grave que celui de ceux qu'il a blessé ! Regrets mais non remords et sans une once de commisération pour la malheureuse créature qu'il rejette !

Ce livre est malgré tout fantastique par le fait que cela soit une jeune fille qui l'ait imaginé et écrit, cela au début du 19ème siècle. Il apparait qu'elle était profondément lucide sur la condition des femmes et des pauvres en plus d'avoir une imagination débordante.

Je me suis sentie tenue de le finir, non sans mal, la structure est complexe et alourdit l'histoire ! Je pense qu'il faut l'avoir lu pour connaître réellement la genèse de Frankenstein et de sa créature que les films ont complètement dévoyé au point de n'en retenir que la « naissance » du monstre !

CHALLENGE MULTI-DEFIS 2020
CHALLENGE RIQUIQUIS 2020
CHALLENGE XIXè SIECLE 2020
CHALLENGE MAUVAIS GENRE 2020
CHALLENGE DU LIVRE AU FILM
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Parfois, la littérature tient à peu de choses. L'éruption du volcan Tambora en 1815 a complètement bouleversé le climat en Europe notamment, dans les années 1816, 1817 (cf "1816, l'année sans été" de Gillen d'Arcy Wood). Entraînant des périodes quasi glacières sur les Alpes. C'est à cette époque que les amis Shelley et Byron parcouraient la Suisse en vacances. le mauvais temps les obligeant à rester très souvent cloîtrés dans leur chalet, avec comme passe-temps favori, de s'inventer des histoires extraordinaires. Ce serait pendant une de ces soirées que serait né, de l'imaginaire de Mary Shelley, le personnage de Frankenstein et de sa créature. Se nourrissant de la littérature romantique, gothique et fantastique, avec l'esprit scientifique en vogue à l'époque de ce début de XIXe siècle. Restait à peaufiner l'intrigue, avec l'aide de Percy Shelley. Relayé ensuite par le cinéma et le célèbre physique de Boris Karlov. Et voilà comment naît un mythe !
Que reste-t-il aujourd'hui de l'oeuvre littéraire proprement dite ? L'intrigue est très moralisante. A l'instar de Prométhée, l'homme peut-il jouer au Démiurge ? Les bons sentiments, le bien, le mal… répétés à outrance alourdissent le récit. Beaucoup trop de longueurs sur des thèmes existentiels finissent par nuire à l'action. De mon point de vue, ce romantisme-là ne passe plus pour le lecteur d'aujourd'hui.
Reste tout de même, à la suite des errances des protagonistes, un aperçu de l'Europe pendant la période charnière entre XVIIIe et XIXe siècle, d'harmonieuses et envoûtantes descriptions de paysages grandioses, et une intrigue qui malgré tout, conserve un certain intérêt.
A lire pour s'immerger dans l'époque.
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Au Pôle Nord, le capitaine Walton recueille à bord de son navire un homme sur le point de mourir parmi les glaces. Celui-ci lui raconte son histoire.
Son nom est Victor Frankenstein et il est parvenu à constituer un humain gigantesque (huit pieds de hauteur soit 2,43 m) et d'une laideur indicible. Aujourd'hui, il est à la poursuite de la créature pour la détruire.

Il n'est pas très étonnant que le public confonde le savant (Victor Frankenstein) et sa créature jamais désignée autrement que « monstre » ou « démon » parce que, franchement, qui est le monstre dans cette histoire ?
J'ai souvent eu envie de botter les fesses de Victor Frankenstein et de lui demander de résoudre le problème qu'il avait créé.

D'abord, il fuit dès que l'être qu'il a conçu ouvre les yeux. Et vous pensez qu'il va se reprendre ? Eh bien, pas du tout. Il rentre dans sa famille en laissant celui qu'il considère comme un démon derrière lui et garde bien précieusement son secret.

Ensuite, il passe son temps à pleurnicher, persuadé d'être le plus malheureux des hommes, plus que Justine (je vous laisse découvrir ce qui est arrivé à la malheureuse) et ça franchement, ça m'a agacée.

À seulement dix-neuf ans, Marie Shelley a créé un mythe moderne. Et c'était en 1818. L'écriture est un peu désuète, mais ça fait partie du charme.

Lien : https://dequoilire.com/frank..
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S'il y a une chose qui m'agace, c'est de souvent voir confondues dans l'esprit populaire et l'opinion publique la figure du Pr Frankenstein et celle de sa créature monstrueuse. Il m'est même arrivé à diverses reprises de croiser dans des romans des références à la créature alors improprement dénommée "Frankenstein" pour décrire un être repoussant. Des romans d'auteurs qui prouvent par là même leurs méconnaissances littéraires. Non pas que faire cette confusion soit un crime, notez bien, mais l'entretenir n'est pas glorieux pour autant. Ce n'est pas comme si on parlait d'une oeuvre inconnue, il s'agit d'un classique dont on ne compte plus les adaptations.

Pour le lecteur d'hier, ce roman fut un ovni totalement surprenant et osé qui touchait à la sacro-sainte création de l'Homme par Dieu puisqu'un homme, un simple mortel, scientifique et professeur suisse, pouvait donner artificiellement vie à un être pouvant agir, penser et même ressentir des émotions. Un être doué de parole, de raison et de quelques cicatrices fort disgracieuses, mais qui ne pouvait qu'être monstrueux et dérangé, voire dangereux, puisqu'issu du péché d'orgueil de l'inventeur, le fameux Pr Frankenstein, qui comme la grenouille ayant voulu se faire plus grosse que le boeuf, a voulu aller à l'encontre de la nature et de l'ordre établi. Mal en prendra à notre apprenti sorcier sur qui va retomber la malédiction fatale née de son outrage à l'ordre du monde et des choses.

Il faut avouer que pour l'époque - et encore plus pour une femme écrivain même protégée par l'anonymat - le sujet était audacieux, et la narration, s'il est vrai qu'elle s'alourdit de tournures et d'une structure désormais surannées, n'en demeure pas moins fascinante par ses développements psychologiques et la montée en tension de l'action. Hélas, je crains que pour un lecteur d'aujourd'hui, le roman présente moins d'enjeux, et ne garantit nullement d'effrayer même les âmes les plus sensibles. Sujet éculé ? Sans doute la rançon du succès !

Il n'en demeure pas moins que ce classique, classé à raison parmi les grandes oeuvres romantiques et classiques, mérite d'être connu, ne serait-ce que pour distinguer le créateur de la créature.


Challenge MULTI-DEFIS 2020
Challenge XIXème siècle 2020
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Frankenstein fait partie de ces romans que l'on connaît – ou que l'on croit connaître – instinctivement. L'imaginaire collectif joue son rôle à fond quand on entend le titre de ce roman et l'on a immédiatement toute une série d'images qui nous passent par la tête rien qu'en y pensant. Mais la réalité est bien loin de ce qu'on imagine, et le roman est, à ce titre, assez surprenant.
En commençant ce roman, on s'attend plus ou moins à une lecture effrayante ou, à tout le moins, pleine de suspense et de tension. Frankenstein semble être la parfaite lecture d'Halloween. Mais ce n'est pas le cas. En fait, le récit n'est pas effrayant du tout et il est même assez triste, par moments.
Les métaphores et références philosophiques sont nombreuses, avec des références à la religion, aux hommes qui se prennent pour Dieu en tentant de donner vie à d'autres hommes, à la mort, à la relation entre les êtres humains…
Plus d'une fois, j'ai été prise de pitié pour ce « monstre » que tout le monde, et son créateur en premier, rejette rien qu'en le voyant. Car la créature créée par Frankenstein est effrayante, et tout le monde s'enfuit à son approche… Il cherche l'amitié et ne trouve que la haine, il voudrait connaître les hommes mais doit vivre seul. Par bien des côtés, il m'a rappelé Heathcliff des Hauts de Hurle-Vent. Tous deux sont rejetés et malheureux de l'être et leur mauvais caractère et leur tendance à la violence ne sont pas uniquement leur fait : ces traits de caractère sont les conséquences de la manière dont les autres êtres humains les ont traité et d'une vie passée à tenter de se faire apprécier. En vain…
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Frankenstein, un mythe devenu si populaire que la créature a dépassé son créateur en terme de "popularité", au point qu'on croit souvent que Frankenstein est le nom de cette malheureuse créature !

C'est une lecture qui s'ouvre et se termine au milieu des glaces, en cela c'est une lecture parfaite pour l'hiver !

Ayant vu les adaptations cinématographiques qui ont été faite de ce roman, j'en ai longtemps repoussé sa lecture afin de profiter pleinement des images créées par la romancière. le temps ayant fait son oeuvre, j'ai été d'abord très surprise par l'écriture, dans un anglais un peu vieilli qui donne une dimension si solennelle au roman ! Par moment j'ai trouvé ce récit un peu long, je l'avoue, l'autosatisfaction permanente du scientifique (Victor Frankenstein) et narrateur m'a souvent agacée - et lorsqu'il ne s'envoie pas des fleurs, il essaie sans cesse de se faire plaindre par son auditoire. Bref, un personnage fort peu sympathique.
En revanche, ce que j'ai apprécié c'est le côté littéraire (les images, la construction du récit, l'emboîtement des récits dans le récit), les questions philosophiques qu'il soulève et surtout le personnage de la créature que j'ai trouvé particulièrement intéressant. le fait d'avoir "laissé couler" toutes les images que j'avais de ce personnage ( "dictées" par la pop culture) ne fait pas du tout justice au travail de la romancière. Et dire qu'elle n'avait que 18 ans lorsqu'elle a rédigé ce roman.En tant que lectrice du 21ème siècle, j'ai été parfois scotchée de lire la justesse avec laquelle Mary Shelley parle de marginalité, de connaissances, du deuil, de la douleur, de la solitude et du désespoir. de plus, la précision avec laquelle elle fait évoluer sa créature, décrivant chaque stade d'apprentissage de manière simple mais si pertinente m'a donné à réfléchir sur la condition humaine et sa construction en tant qu'individu au sein d'un groupe.


C'est un roman court, mais d'une telle richesse ! le genre de livre qui vous rappelle pourquoi les gens aiment toujours les classiques et pourquoi il est important de continuer à les lire.
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Victor Frankenstein, un jeune savant, décide de quitter sa Suisse natale pour étudier la chimie en Allemagne.
Dans son laboratoire, il découvre le secret qui permet de donner la vie à la matière inerte.
C'est au terme d'un travail acharné et solitaire qu'il donne vie à une monstrueuse créature à l'hideuse apparence humaine.
Epouvanté par l'éveil de la créature, Victor croit sombrer dans la folie, cloué au lit pendant plusieurs mois par une fièvre démente, veillé par son fidèle ami Clerval.

C'est en rentrant au pays, anéanti par la nouvelle du meurtre de son petit frère Charles, qu'il retrouve la trace de sa création.
Assailli par un sombre pressentiment, Victor doit se rendre à l'évidence; la terrifiante créature est terriblement malfaisante, répandant la mort et le malheur dans les pas de son créateur.
Alors qu'il arpente les montagnes, la créature abhorrée se présente enfin à lui. N'aspirant qu'à la reconnaissance de son Dieu, elle se livre à coeur ouvert au récit de son existence.
Surhumaine de par sa taille gigantesque et sa résistance physique, la créature l'est aussi par son intelligence, sa finesse d'esprit et sa sensibilité. Après s'être laissé émouvoir, Victor découvre avec horreur qu'il est le meurtrier de son petit frère bien-aimé.

Le maître ou l'esclave ? Les rôles semblent s'inverser pour Victor qui réalise avec horreur que la créature n'a d'autre dessein que d'assouvir son projet de destruction sur lui et ses proches, animé désormais par la désir de vengeance.
S'engage alors entre les deux ennemis un duel impitoyable aux confins de la Terre, dont chacun pressent le funeste dénouement.

Du créateur ou de la créature, qui est le (la) plus à blâmer ?
Frankenstein, qui s'est substitué à Dieu en créant et en lâchant dans le monde une abomination sans penser aux conséquences terribles pour la race humaine ?
Ou
L'être misérable, qui abandonné à son sort, n'a eu d'autre choix que d'apprendre à survivre dans un environnement hostile. Alors qu'à l'origine, son coeur gonflé d'espoir n'aspirait qu'à l'amour et au partage, il fut cruellement rejeté par les humains qui ne lui ont témoigné que du dégoût. Condamné à un exil forcé, voué à une solitude éternelle, son âme s'est remplie de haine.

J'ai découvert avec plaisir ce classique dont l'histoire me fascine depuis l'enfance. J'ai par ailleurs toujours cru que Frankenstein était le nom de la créature et non du scientifique. Ce texte qui date de 1818 a été écrit par une jeune femme anglaise, Mary Shelley, à qui il faut reconnaître l'incroyable talent d'avoir créé un des premiers romans de science-fiction. Je vous recommande ce roman fantastique qui vous fera frissonner d'horreur jusqu'au bout !
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Le personnage de Frankenstein a tout pour intriguer. Son histoire est au carrefour entre la science-fiction (puisque le personnage est tout de même créé par un scientifique qui essaie de découvrir un moyen de creer un être à partir de morceaux de cadavre) et le fantastique (car il s'agit quand même de la naissance d'un monstre dont l'existence parait plus lié à la magie qu'à de la science bien crédible). Et c'est en plus un des premiers livres du genre puisque publié dès 1818. Et quand on ajoute que l'auteure... prend un e à la fin, ça en fait réellement un ouvrage unique dans l'époque et le genre.

J'ai vu il y a peu le film Mary Shelley et cela m'a donné envie de me plonger dans cette lecture qui me faisait de l'oeil depuis un moment. Je connaissais déjà l'anecdote du "concours littéraire" pour écrire une histoire d'horreur entre Mary, son compagnon Percy et le poète Lord Byron. Mais le film permet surtout de découvrir toute la vie de Mary, sa mère la philosophe féministe Mary Wollstonecraft, morte quand elle n'était que bébé, son père William Godwin, écrivain politique, romancier et éditeur, son compagnon Percy Shelley poète renommé. Avec un tel entourage, Mary ne peut que désirer écrire mais elle est tellement brassée d'influences qu'elle ne sait par où commencer. Elle adore les récits gothiques et d'épouvante, mais aussi les grandes romances. D'abord édité anonymement avec la préface de Percy Shelley, tout le monde croit forcément que l'oeuvre est de lui et non de Mary. Une seconde édition sortira en 1831,cette fois-ci avec le nom de l'auteur.

Beaucoup d'amateurs de fantastique et de SF ressortent décu de la lecture de ce livre. Ils oublient sans doute à quel point il a fallu d'innovation et de courage à Mary Shelley pour sortir ce genre de livre à une époque où ces récits étaient vus comme une littérature très mineure (un peu comme aujourd'hui pour certains vous me direz) alors que, par son entourage personnel, Mary se sentait prédestiné à écrire de la "grande" littérature. On a tendance à dire que Frankenstein est sans doute l'un des premiers ouvrages de science fiction, mais l'auteure ne s'attarde pas du tout sur tout l'aspect scientifique de la chose. La création du monstre est peu décrite, le professeur Frankenstein prétextant qu'il ne veut pas dévoiler ses secrets pour que d'autres ne fassent pas l'erreur de limiter. La transformation assez rapide du monstre grognant en un homme, certes repoussant, mais pouvant s'exprimer parfaitement correctement (voire de façon précieuse) est également troublante et semble défier toute science et tout réalisme, que la science-fiction s'évertuera par la suite à beaucoup plus rechercher.

C'est que Mary Shelley ne veut pas démontrer ses talents de scientifiques mais d'écrivain. Elle veut parler remords, vengeance, grands sentiments. Elle veut effrayer son lecteur par les conséquences des actes que l'on pense réaliser pour sa gloire et qui finissent par devenir votre malédiction. Ce genre de récit ne peut que décevoir les amateurs des genres qui cherchent à plus connaitre l'apparence du monstre, qui veulent du suspense, de l'action. Il ne faut pas oublier non plus que si ce récit à des imperfections, c'est aussi parce que c'est celui d'une toute jeune fille d'à peine 20 ans !

En digne fille de ses parents, Mary a publié un ouvrage dont elle aurait voulu que sa mère soit fière si elle avait pu le lire. Un ouvrage philosophique, humain et dont la figure du monstre et la relation monstre-créateur auront influencé les récits du genre pour des siècles et des siècles.
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