AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B0888VDZXD
272 pages
Gallimard (04/06/2020)
3.94/5   60 notes
Résumé :
« Me voici au couchant de ma vie. Je suis né le 6 mai 1918. J’ai quatre-vingt-six ans. Une certitude : j’ai mille ans de souvenirs. En cette heure où le jour décline, assis en tailleur au sommet de cette dune de sable, comme du temps de ma jeunesse au milieu des Bédouins de ma tribu, ces souvenirs je les vois qui défilent en cortège sur la ligne d’horizon. Je vois des villes qui s’enchevêtrent dans la chevelure du temps. Des villes aux vastes avenues se dressent dés... >Voir plus
Que lire après Le FauconVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
3,94

sur 60 notes
5
7 avis
4
5 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Cheikh Zayed nait en 1918 dans le pays de la gazelle (Abu Dabi). Cest son frère aîné Chakhbout qui dirige le territoire. Ce dernier, traditionaliste et conservateur, ne voit pas l'intérêt de développer et céder aux progrès à outrance dans le territoire. Cheikh Zayed, lui, s'intéresse au progrès et, après de nombreux voyages en Europe et aux États-Unis, acquiert la conviction que son pays doit s'ouvrir et encourager l'éducation des filles et des garcons, créer des universités, des hopitaux et encourager le développement economique pour remplacer l'industrie perlière concurrencée par le Japon. Soucieux de justice sociale, il multiplie les actions pour aider les classes les plus fragiles. Autant de projets qu'il pourra mettre en place, une fois à la tête du pays.
A l'aide de plusieurs voix, amis, conseillers, et celle de Cheikh Zayed lui-même, Gilbert Sinoue fait le portrait non seulement d'un homme sage mais il dresse également l'histoire d'Abu Dabi et la construction, à son intiative, des Emirats arabes unis, sept états qui vont s'associer après la domination britannique, pour sortir cette partie du Moyen-Orient, d'une époque médiévale et la faire entrer dans le vingtième siècle grâce aux ressources pétrolières.
Mais au-delà de cette richesse sortie de nulle part, Gilbert Sinou évoque un humaniste qui, loin de la machine à cash que sont devenus les Émirats arabes unis, souhaitait le développement raisonnable de la société de l'émirat, dans une vision respectueuse de la nature et des hommes, une ambition qui ne s'est pas réellement produite.....
Commenter  J’apprécie          360
Zayed ben Sultan El Hor al Nahyane, (6 mai 1918/2 novembre 2004) est un cheikh, fondateur de la Fédération des Émirats arabes unis qu'il dirigea de sa création, 2 décembre 1971 jusqu'à sa mort.
Il fut d'abord Emir d'Abou d'Abi "père de la gazelle" du 6 août 1966 au 2 décembre 1971, date où il devient leader des Émirats arabes unis.
Dans ce roman"le Faucon" le narrateur, à l'exception de quelques petits chapitres est Zayed:

"j'ai quatre-vingt six ans.... en cette heure où le jour décline...je vois des villes aux vastes avenues inspirées d'autres villes et qui se dressent désormais ici, sur ma propre terre où n'existaient que les routes du vent. Je vois des gratte-ciel et des jardins, là où ne poussait que la rocaille. Des palmiers, des nuées de palmiers. Des écoles, des universités, des hôpitaux, des musées, et tant d'autres rêves devenus vrais. un mirage devenus pierre et acier."

Comme beaucoup, sans doute, je connais l'existence des Émirats arabe unis, d'Abou d'Abi, mais j'ignorais l'existence de cheikh Zayed. C'est un homme assez extraordinaire qui en en quelques années a transformé un désert en un pays développé.Il est vrai que grâce aux revenus du pétrole l'argent ne manquait pas, mais il l'a utilisé "jamais pour ma propre gloire, mais pour celle des miens".

Lecture intéressante mais troublée du manque de diversité : par l'utilisation de la première personne du singulier c'est uniquement le responsable qui raconte ses réussites. J'ai parfois eu l'impression d'être un peu dans le pays des Bisounours....désolée !

A noter que Fatima, sa troisième femme, beaucoup plus jeune que lui,l'a conseillé, tout particulièrement sur les femmes. "En reconnaissance de son travail, elle avait été honorée simultanément par cinq organisations des Nations unies parmi lesquelles l'Unicef et l'OMS. La vie est un miracle".
Commenter  J’apprécie          61
Le faucon - Gilbert Sinoué

🖊 En une phrase ?
Connaissez-vous Cheikh Zayed, l'homme qui transforma le pays dit du « Père de la Gazelle » en un état prospère et moderne, les Émirats Arabes Unis ?

📚 Ça parle de quoi ?
Gilbert Sinoué nous fait voyager dans cette biographie romancée aux côtés de Cheikh Zayed et c'est un demi siècle d'Histoire que nous traversons à ses côtés. Une multitude de peuples aux coutumes différentes et aux chefs parfois opposés vit dans une immensité désertique au début du livre et c'est ainsi depuis des millénaires. Cheikh Zayed aura très tôt l'intuition qu'il faut réunir ces peuples afin d'avoir plus de richesses et d'offrir à toute la population un accès aux soins et à l'éducation. Afin de garantir aussi une relative indépendance face aux Américains et aux Russes (les Émirats feront partie des pays non alignés ) suite au départ des Anglais de la région.
Ce roman est une exploration au coeur de ses souvenirs au soir de sa vie.

☁️ J'en dis quoi ?
J'ai envie de dire que je suis passée à côté de ce livre. Évidemment j'ai appris beaucoup de choses (il est vrai que je partais de zéro, ma connaissance de cette région étant très limitée) et j'ai apprécié le style très poétique de l'auteur. Peut être sont-ce les changements de narrateur qui ont eu raison de moi ? Ou la petite voix qui me disait à tout bout de champ « tout cela est bien beau mais pourquoi ne voit-on plus le discours très égalitaire et presque féministe de ce dirigeant appliqué dans les Émirats d'aujourd'hui ? » ? Je ne sais pas ce qui a manqué et je suis vraiment déçue de ne pouvoir une critique totalement positive de ce livre.
Un autre livre de cet auteur à me proposer peut être afin de me faire une opinion différente ?
Commenter  J’apprécie          53
Voici l'histoire de Cheick Zayed, qui transforma un désert sans fin en forêt et fit de son pays « le père de la gazelle », Abu Dhabi, une oasis pouvant rivaliser avec les pays occidentaux.
En seulement vingt-cinq ans, il créera des écoles, des hôpitaux, des routes là où il n'y avait que du sable.
Il sera aussi le fondateur et le président des Emirats Arabes Unis, unifiant des peuples aux traditions et aux particularités bien différentes.

Profondément moderne, grand humaniste et d'une infinie sagesse, il n'aura de cesse d'élever son peuple, le sortant de l'ignorance et grâce à son épouse Fatima, fera de la femme le complément de l'homme.

Raconté par Cheick Zayed ou des personnes l'ayant côtoyé, j'ai beaucoup aimé découvrir la naissance d'une nation tout en suivant les évènements historiques ayant secoué le monde et le Moyen-Orient depuis les années 1960 jusqu'à sa mort en 2003.

C'est ultra instructif et très documenté tout en gardant le souffle épique des contes orientaux.
Je le conseille vraiment si vous aimez les romans mêlant la petite histoire à la grande.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          122
Encore une histoire magnifiquement racontée par Gilbert Sinoué. La vie de Cheikh Zayed fils du pays de la Gazelle et fondateur des Emirats Arabes Unis - réunion des différentes tribus bédouins de la région. Un homme qui en quelques années a construit son pays apportant l'éducation avec des écoles, des universités, des bibliothèques, la santé avec des hôpitaux, la sécurité avec les logements et l'eau... ; il a tout fait en essayant de respecter ses origines, les hommes et les femmes qu'il respecte.
Au cours de son histoire, l'auteur aborde les problématiques du moyen orient de la seconde moitié du 20ème. La création d'Israël, la guerre des six jours, la guerre du Kippour, l'assassinat de Sadate, les crises pétrolières… On découvre ces évènements à travers les yeux, la mentalité du cheikh et c'est admirable d'humanité et souvent tellement différent de nos points de vue européens. On découvre aussi la chasse au faucon, les promenades dans le désert à cheval ou en chameaux, l'hospitalité de la tente et les nuits étoilées. le cheikh Zayed a une très belle philosophie de vie ; "J'ai toujours cru que donner un peu de soi était le meilleur moyen de s'appartenir", "L'eau et l'air sont la propriété de tous les êtres", "C'est de nos différences que doit naitre les liens qui unit les hommes", "les missions impossibles sont les seules vouées au succès", "Chaque livre que tes enfants liront leur ouvrira les yeux sur de nouveaux mondes, et à leur tour ils créeront", "je ne crois pas au hasard, je crois au destin", "Celui qui a le choix a aussi le tourment qui l'accompagne", "Je suis bédouin et nomade, je suis le désert et l'eau", "je crois qu'une foi, quelle qu'elle soit, n'est tolérable que si elle est tolérante", "La transcendance de l'homme, c'est cette possibilité de prendre le risque de mourir pour ne pas tuer, plutôt que de prendre le risque de tuer pour ne pas mourir"…
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Le coupable peut d’ailleurs
fort bien se trouver assis parmi nous. Dans le doute, je tente alors de ne pas offenser
le hors-la-loi, ni de perdre ma réputation de justicier. Généralement, j’essaie de rendre un jugement satisfaisant
pour les deux parties. Cela peut te paraître étrange, mais je préfère savoir les hors-la-loi
à mes côtés plutôt que dans le camp de mes ennemis. Ainsi, je les ai à l’œil.

C’est à ce moment que j’ai avisé un autre personnage. Vêtu d’un habit déchiré, il
avait une apparence étique, misérable, et portait en bandoulière un vieux fusil. Dans
sa ceinture, une cartouchière vide, ainsi qu’un poignard dans un étui fêlé.

Cheikh Zayed s’exclama aussitôt :
— Bienvenue ! Longue vie à toi. Bienvenue, bienvenue cent fois.
Et, se penchant vers moi, il expliqua :
— Tu as sous les yeux l’exemple même de notre sens démesuré de l’hospitalité. Poussé
à l’extrême il peut conduire à la ruine ! Autrefois, cet homme faisait partie des
nantis de la tribu. Aujourd’hui, il ne lui reste plus que quelques chèvres et plus
un seul chameau.
Commenter  J’apprécie          30
Aujourd’hui, mes frères ont troqué leurs pur-sang contre des Mercedes ou des Toyota, alors qu’auparavant, observateurs infatigables, ils se déplaçaient sans boussole, en se fiant à l’observation des étoiles et de l’environnement. Certains étaient même capable de reconnaître les traces de leurs chameaux dans le sable.
Commenter  J’apprécie          160
Dans un pays où l’eau manque
cruellement, une idée vous hante : en trouver. C’est l’or du désert. C’est au moment où la dernière goutte roule sur vos lèvres que vous prenez conscience que la vraie valeur de la vie se mesure à l’aune de votre résistance à la soif. De l’eau, il y
en avait à profusion dans l’oasis d’Al-Buraïmi. Un don du Tout-Puissant. Mais elle sommeillait sous les sables depuis des milliers d’années. Il fallait donc la désensabler,
et ordonner son flux au creux de canaux. Les aflaj. C’est à quoi mon grand-père s’est consacré. Il ne lui fallut pas moins de dix-huit
mois pour creuser le premier : le falaj Al-Jahili. Et plus tard, quand vint mon tour, j’ai poursuivi et développé son œuvre.
Au cours de ces longues années, je me suis souvent interrogé. Où ai-je puisé l’énergie nécessaire pour accomplir ce que j’ai accompli ? Bédouin avant tout, enfant du désert n’ayant appris que tardivement et imparfaitement à lire, d’où m’est venue cette force mystérieuse ? On ne réussit de grandes choses que si l’on est inspiré par une force plus grande.
Commenter  J’apprécie          30
De tout temps, l’accès à l’eau fut un privilège à Al-Aïn, il était réservé aux familles de notables. Les autres n’en bénéficiaient qu’à hauteur de leurs modestes moyens. Ce que je considérais comme profondément injuste. L’eau devait être accessible à tous, riches et pauvres. J’étais déterminé à mettre un terme à cette situation.
Commenter  J’apprécie          110
Il faut aiguiser son appétit, flatter
son goût avec de petits bouts de viande ; juste ce qu’il faut afin qu’il s’habitue
à revenir vers son dresseur pour obtenir sa récompense et finisse par perdre l’envie
de s’échapper. Pendant toute la durée du dressage, fauconnier et faucon ne se quittent
pas un seul instant. Partout où il va, le dresseur emporte l’oiseau. Quand il prend
ses repas, le faucon est perché sur son poing. Quand il dort, l’oiseau se tient sur
un perchoir, tout près de son lit. Il doit sans cesse le caresser, lui parler, lui
mettre et lui enlever son capuchon.

Zayed se tut brièvement avant de reprendre :
— En vérité, les faucons sont comme les hommes qu’un vieux dicton compare à des coffres
scellés : seule l’expérience peut les ouvrir.

Il marqua une nouvelle pause, son regard se perdit dans le lointain.
— Je vais te faire plaisir, dit-il en s’adressant à Thesiger, et abonder un peu dans
ton sens. Je suis un farouche partisan du progrès. J’aspire à voir mon pays entrer
un jour dans la modernité,
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Gilbert Sinoué (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gilbert Sinoué
Payot - Marque Page - Gilbert Sinoué - A l'aube du monde
autres livres classés : Émirats arabes unisVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (128) Voir plus



Quiz Voir plus

Gandhi en Afrique du Sud : La Nuit de Maritzburg de Gilbert Sinoué

En quelle année Mohandas Karamchand est-il venu en Afrique du Sud pour défendre les intérêts d'une entreprise indienne ?

1885
1893
1896
1914

8 questions
7 lecteurs ont répondu
Thème : La nuit de Maritzburg de Gilbert SinouéCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..