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Pierre Demarty (Traducteur)
EAN : 9782246752110
152 pages
Grasset (15/04/2009)
3.44/5   128 notes
Résumé :
Il est ingrat, médiocre, désespérément seul, et il a la poisse. A bientôt quarante ans, il vit toujours chez sa mère, dont il est la risée et le souffre-douleur. Bref, toute l'existence de Martin Reed est placée sous le signe de l'humiliation et de l'échec. Par un malencontreux concours de circonstances, il se retrouve un beau matin accusé du meurtre horrifique d'une de ses collègues. De quiproquos en malentendus, Martin voit le sort s'acharner sur lui. La troublant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
3,44

sur 128 notes
Libérés, délivrés du confinement ou presque, certains d'entre vous ont peut-être repris le chemin du travail. Distanciation sociale ou pas, qui dit boulot, dit collègues. Et que serait une journée sans Vanessa de l'accueil et ses ragots à se mettre sous la dent, ou sans Jean-Pierre de la compta, un café greffé à la main et sa moumoute tenant à peine en équilibre sur son crâne dégarni ? C'est donc du microcosme d'entreprise dont je vais vous parler aujourd'hui à travers le noir, mais néanmoins très drôle roman de Karin Slaughter, Pas de pitié pour Martin. Comptable, Martin c'est le pauvre type d'une entreprise de produits sanitaires. Mais si voyons, on connaît tous cet employé souffre douleur de ses collègues, raillé autant par sa famille que ses amis. Bon, encore faut-il qu'il ait des amis... Et si cet adorable mal-aimé était un meurtrier ? Aussi amusant qu'absurde, ce court roman à l'humour jubilatoire est une véritable source de distraction tout comme une féroce satire sociale. Présentation !

Martin Reed, comptable, anti-héros de presque quarante ans vivant encore chez sa mère et à l'embonpoint confirmé, à la médiocrité et la poisse qui lui colle à la peau. Bref, sa vie n'est qu'humiliation et échec. Dernier camouflet en date : un godemiché collé sur son bureau à la super glue par une collègue attentionnée. Mouais... Mais par un malheureux concours de circonstances, il se retrouve accusé du meurtre de cette dernière. Entre en scène la déroutante, mais néanmoins perspicace inspectrice Albada. L'intuition pour flair, dès le départ l'inspectrice doute de la culpabilité de cet homme dont la chance fait défaut. Et tandis que le sort s'acharne sur ce pauvre comptable, ce n'est pas sa mère qui lui sera d'une grande aide. Bien au contraire... Castratrice et manipulatrice, la femme prend un malin plaisir à participer à l'avilissement de son rejeton.

Alors coupable Martin ? Ou simplement piégé par le hasard d'une vie morose ?

Thriller humoristique, ce court roman de 138 pages est un truculent mélange des genres. Roman noir et satire sociale exacerbée par une savoureuse absurdité, ce livre est à contre-courant de la gravité de certains polars. Mieux encore, en reprenant leurs codes comme la sexualité débridée, la flic décalée ou les meurtres sanglants, Karin Slaughter se les réapproprient afin de les détourner, non sans un humour grinçant.

En faisant de Martin lui-même un lecteur de polars, elle use avec habileté de références au genre pour mieux en souligner le décalage. Malin !

Me faisant penser au personnage du Grand Blond incarné à l'écran par Pierre Richard, on se délecte du comique de situation et des quiproquos de Martin malgré son rôle évident de bouc émissaire. Rôle qui n'est pas sans rappeler l'univers impitoyable de chaque microcosme social, à commencer par l'entreprise.

Alors en cette reprise, ne soyez pas si dur envers vos collègues et si Jean-Pierre, votre collègue relou vous tape toujours sur le système, je vous conseille de lire, à titre de vengeance, Pas de pitié pour Martin !

Retrouvez la version audio de cette chronique sur le blog !

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Discipline linéaire pour un texte plein d'humour grave mais jamais lourd.

Lire d'autres textes d'elle, il faudra, pourtant, au début j'étais perplexe.
Allongé au bord d'un lac en montagne, non loin du Mont-Blanc de France.
Pendant que les glaciers continuent à fondre.
Je n'avais pas envie d'en savoir plus.
Martin et sa vie décrite comme assez misérable.
Il y a ça : aucune attirance.
Mais Karin Slaughter rend ce comptable authentique de maladresse.
Il devient burlesque, il est le puceau que l'on veut rendre invisible.
Et pourtant certaines femmes veulent s'occuper de lui.
Cela ne passera pas dans un lit.
Cela se passera dans des lieux plus insolites.
Plus il est mal traité par les autres, plus je veux qu'il change.
Mais rien à faire.
Une chape visqueuse l'empêche d'être autre chose qu'un gros vers inutile, flasque.
Tout ce que je ne suis pas devenu malgré mon bac série gestion et comptabilité.
Ooops mes chevilles …
Bon, la scène du cunnilingus forcé vaut le détour.
C'est un brin loufoque mais ça passe, ça glisse, c'est évocateur.
La moquerie, c'est humain, facile, pour finir vous verrez c'est dangereux, pervers.
J'adore l'effet : l'enquêtrice et Martin, pendant plus d'une heure, ils parlent.
On connaît les pensées transverses de ces deux-là plus loin dans le texte.
Ils se parlent mais ne s'avouent pas tout.
Seul le lecteur sait et veut une fin plus heureuse pour Martin.
Moi, jusqu'au bout je souhaite le sauver de l'engrenage.
Mais Karin attaque, il en prend encore plein la tronche.
Alors on se divise en deux moitiés qui ne s'assemblent pas.
C'est fatal.
Et j'en veux atrocement à cette mère qui n'aime qu'elle-même.
Elle ne fait pas le job, elle n'est pas attentive.
Elle l'utilise son fils pour attirer l'attention sur elle, c'est tout, c'est insuffisant.
C'est pervers.
Incapable d'estimer son fils, de le rendre fier de lui-même.
Puis il se passe quelque chose et en fait c'est tout le contraire qui survient.
Jamais cela ne se passe comme prévu jusqu'à la toute fin.
Quatre étoiles par indulgence.
Merci Karin Slaughter ma perplexité s'est transformée, j'aime vous lire.
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Voici un thriller épatant tant sur la forme que le fond. Ce roman fait seulement 138 pages ce qui permet aux lecteurs de savourer encore plus les pages, de prendre son temps sur tant d'humour, mais pas n'importe quel humour : il s'agit d'humour noir.
Dans ce roman on va découvrir,Martin, Martin Reed, la quarantaine, sur-diplomé, sous employé et il faut le dire tout d'un looser.
Mais en même temps il s'agit d'un personnage attachant qui subit les moqueries quotidiennes de ses collègue et qui finalement ne réagit pas.

Un jour, il va être accusé de meurtre d'une de ces collègues et là tout va s'emballer. Martin va faire la connaissance de l'inspectrice Albada qui était une femme battue et qui c'est inventé une relation avec une femme afin d'être tranquille vis-à-vis de ces collègue masculin.
Et puis, il y a la mère de Martin, Evelyn Reed, la folie incarnée.

Ce roman est très bien grâce aux personnages qui sont des scénarii de films à eux seuls.
Mais aussi grâce au style de l'auteur qui est tout simplement drôle. Par exemple, le nom de l'entreprise ou travaille Martin : Super Sanitaires.
Et puis on apprend rapidement que Martin, le personnage principal est un grand lecteur de polar, Cornwell, Clancy, Grisham... et Martin fait référence aux personnages de ces romans comme Kay Scarpetta, la célèbre médecin légiste de Patricia Cornwell : « Martin se gratta le menton et se demanda s'il pourrait jamais plus se fier à Kay Scarpetta».

Alors si vous avez envie de découvrir qui est le tueur, d'employé de Super Sanitaires. Lisez ce thriller !
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Pauvre martin...
Il est le héros de ce court roman très noir et très drôle!
L' histoire est féroce, de cette méchanceté bête et obtuse dont Martin est la victime. Même sa mère, chez qui il vit, lui mène une vie impossible!
Martin est le coupable idéal pour un crime bien atroce, commis avec son véhicule.
Si le coupable du (puis des) meurtre est aussi logique qu'inattendu, la fin de l'histoire est assez peu conventionnelle.
Un polar très agréable à lire, donc.

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Un polar de Karin Slaughter, je saute dessus en général. Quand il est court – 150 pages, c'est rare. Quand en plus il est drôle, c'est encore mieux. Mais il est aussi gore, méchant, vicieux, c'est sans doute ce qui fait son attrait !

Martin Reed est… comment dire ? le souffre-douleur de sa génération de copains, de sa mère, de ces copains qui sont devenus ses collègues, de sa subalterne qui le traite comme un chien, bref, il n'a rien pour plaire et en plus ne fait pas grand-chose non plus pour changer.

Et ce qui est drôle, c'est qu'il travaille comme comptable dans une entreprise qui confectionne du papier hygiénique, et des produits sanitaires en général, d'où la superbe couverture du livre… avec du sang, hé oui, forcément, car c'est tout de même une reine du polar qui écrit, et il y a eu meurtre ! Meurtre dont est très vite accusé Martin, car il s'agit d'une de ses collègues, qu'on retrouve du sang dans sa voiture, et qu'il est incapable d'expliquer ce qu'il faisait à l'heure de l'horrible crime.

Même la charmante fliquette Albada a dû mal à le disculper, et son avocat commis d'office qui semble avoir «douze ans » tant il fait jeune, n'est vraiment pas d'une grande efficacité.

Tous les clichés du mauvais polar sont dans ce livre : le pauvre type, la fliquette qui se raconte une vie, les méchants, le sexe, le meurtre, l'accumulation est exquise et on finit par souhaiter que ce pauvre type s'en sorte, juste pour une fois ! Mais est-il innocent ou coupable ?

Le ton est féroce, corrosif, l'intrigue est aussi là, mais l'humour est en prime (avec les têtes de chapitre extra longues à la façon des auteurs du 19ème siècle), alors on se laisse faire et on se surprend à être sans pitié pour Martin!
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Au fond, que la vie de Martin n'ait pas changé d'un iota depuis le lycée, cela n'avait rien que de très banal ; d'ailleurs, son existence était tout entière placée sous le signe de la banalité, et la normalité avait toujours été son inatteignable horizon. Sa taille, son poids, son intelligence, tout en lui était moyen ; mais alors pourquoi donnait-il à ce point d'être toujours en dessous de la moyenne ? Grâce au ciel , il avait tout de même quelques atouts : un boulot stable ; une Toyota dont il avait presque fini de rembourser les traites ; une connaissance approfondie de l'univers des produits sanitaires. (...)
La mère de Martin était aussi peu satisfaite de son fils qu'il l'était de lui-même - voire plus encore.
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Evie Reed avait été belle, à une époque- époque dont, étrangement, il ne subsistait aucune trace. Pas une seule photo n'avait immortalisé cette sublime beauté; et il ne restait pas un seul témoin pour corroborer ses dires.
On avait un peu de mal à la croire en la voyant à présent, avec son chignon gris et l'énorme verrue au milieu de son front qui faisait penser à une espéce de troisiéme oeil velu. On n'avait guére d'autre choix que de la croire ssur parole, et de faire un effort pour se persuader que cette vieille dame maigrichonne, assise à lire son journal, ses jambes d'araignée fermement croisées, fumant comme un pompier et déversant des tombereaux d'insultes, avait été en des temps lointains la grande rivale de Jean Harlow. Elle était la "Mission Accomplie" de son époque.
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Martin alla puiser au plus profond de lui-même le peu de dignité qu'il lui restait. " je ne suis pas homosexuel, maman."
Elle rétorqua d'un regard incrédule.
"non", dut-il insister.
Elle défroissa un pli de son journal d'un petit coup sec. "Comme tu voudras, fit-elle d'un air pincé. De toute façon, vu que ça doit bien faire dix ans que tu n'as pas tiré un coup, qu'est-ce que ça changerait ?"
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Martin Reed avait décrété depuis longtemps qu'il n'était pas né dans le bon corps. Comme son destin aurait été différent, se disait-il souvent, si seulement l'espéce de paquet de chair amorphe qui regardait dans le vide, sur la premiére photo de lui à la maternité, avait montré ne serait-ce qu'une once de potentiel.
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Sa Toyota était garée devant la boîte aux lettres; la rosée matinale faisait étinceler le "trouduc" gravé sur la portière droite......L'agent de police qui avait pris sa déposition avait déclaré : "Manifestement, celui qui a fait ça vous connaît."
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