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EAN : 9782757802717
194 pages
Points (18/01/2007)
3.44/5   713 notes
Résumé :
Quarante-cinq ans, une femme, deux enfants, une vie confortable, et soudain l'envie d'écrire, le premier roman, le succès, les lettres d'admirateurs... Parmi ces lettres, celles de Sara, empreintes d'une passion ancienne qu'il croyait avoir oubliée. Et qui va tout bouleverser. Au creux du désir, l'écriture suit la trajectoire de la mémoire, violente, instinctive - et trompeuse.

C'est l'histoire d'une femme qu'il a peut-être oubliée, qui peu à peu se d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (125) Voir plus Ajouter une critique
3,44

sur 713 notes
Matthieu Brin, écrivain sur le tard, vient de publier son premier roman, qui a un certain succès. Malgré cela, il continue de mener sa vie de famille (marié, deux enfants) et professionnelle (rédacteur dans une agence de pub) comme auparavant. Un soir de décembre, il découvre une lettre d'une de ses lectrices, une lettre qui ne ressemble pas à toutes les autres, une lettre d'une femme qu'il a connue et quittée dix ans auparavant, un soir de décembre... Cette lettre est la première d'une série de cinq. S'ouvre alors en lui une brèche, qui l'amène à remettre en question son petit train-train tranquille. Il finit en dépression, s'isole et s'enferme en lui. Sa femme, ses enfants, son travail ne lui donnent plus l'envie, le désir...

Dans ce petit roman de 192 pages, on peut suivre les différentes étapes par lesquelles passent Matthieu, dans les méandres de sa pensée, au fil de ses questionnements intérieurs. On peut observer ses états émotionnels qui vont de mal en pire, puis le voir sortir la tête de l'eau petit à petit. Delphine de Vigan le fait de manière fort délicate, tout en sensibilité, sans jamais tomber dans le mélo. Et même sans avoir ressenti la moindre empathie pour Matthieu (je ne plussoie pas son rapport avec les femmes), j'ai malgré tout apprécié ma lecture.

L'histoire, somme toute banale, évoque l'être perdu de vue, qui réapparaît dix ans plus tard. Il évoque le désir de le retrouver sans jamais vouloir y succomber. C'est cette résistance que l'on vit avec Matthieu, cette résistance qui va chambouler sa vie de couple, sa vie de famille, qui va l'entraîner dans les tréfonds de son mal-être.

Peu de dialogues. Tout est dans la description des événements et les retranchements intérieurs de Matthieu. Pourtant narré à la troisième personne, on est toutefois proche de lui. C'est soigneusement réussi, surtout en même pas 200 pages.

Si je n'ai pas toujours su apprécier les livres de Delphine de Vigan, sa plume a en revanche toujours su me charmer. C'est encore le cas ici, la belle plume de l'autrice, doucereuse et sensible, m'a enchantée. Certains passages sont très beaux, certaines phrases m'ont parlé et touchée. Elle a même réussi à ne pas me faire détester Matthieu, alors qu'il est le genre de bonhomme qui me taperait vite sur les nerfs en temps normal ! J'ai donc passé un agréable moment.
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C'est par un soir de décembre que l'histoire... se termine, et que le roman peut commencer à exister...
Matthieu Brin est un homme comblé: séduisant, auteur d'un premier roman à succès enchaînant les interviews et les plateaux télé, un boulot correct, une femme aimante et désirable, deux enfants adorables.... le succès de son livre est tel qu'il reçoit des dizaines de lettres tous les jours, essentiellement de femmes tombées sous le charme de sa plume. Mais, un jour, un courrier, pas tout à fait comme les autres, lui parvient directement chez lui. Pas de signature mais une écriture reconnaissable, Matthieu comprend très vite qu'il s'agit de Sara, son ancien amour. le cours de sa vie va alors prendre une toute nouvelle tournure...

Delphine de Vigan nous livre un roman, un véritable hymne à l'amour mais surtout au désir de l'autre, de la résistance de ce désir.
Les personnages de ce roman sont vivants et vibrants. On entrevoit une angoisse enfouie, un drame intérieur chez le héros. Même si cette histoire peut sembler banale, l'auteur a su mettre des mots, des ressentis pour la rendre incroyable. Elle nous parle de la faiblesse et de la fragilité humaine.
Le style est vif et poétique.

Un soir de décembre ... ou de novembre, qu'importe, l'ivresse est là...
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Avec « Un soir de Décembre » , j'avais découvert une auteure qui m'avait singulièrement marquée. Bien avant, les succès qui allaient suivre, Delphine de Vigan montrait déjà une écriture d'une grande sensibilité et d'une grande richesse.
Son personnage un auteur la quarantaine, marié, deux enfants, reçoit une lettre d'une lectrice qu'il a aimé profondément, et ce retour du passé va bouleverser les fondations de son couple. Delphine de Vigan tel Alain Baschung (dont elle est fan) dans sa magnifique chanson « comme un légo » scrute ses personnages avec la hauteur qu'il faut pour aller au plus près des émotions, des corps, des sentiments.
Le tout avec une justesse remarquable. Un roman d'ambiance forcément anxiogène, dérangeant mais profondément pudique. Des débuts prometteurs (en réalité son deuxième roman), largement confirmé depuis.

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Suite à la parution de son premier roman, Mathieu, un écrivain de 45 ans, marié, deux enfants, reçoit une lettre qui va réveiller une passion amoureuse vécue dix ans plus tôt.
Partagé entre sa vie de couple qui subit l'usure et la routine, et le souvenir de Sara, cet amour perdu, Mathieu voit sa vie bouleversée. Désemparé, il exhume le passé, plonge dans cette histoire ancienne; il s'interroge, revit ses désirs, ses émotions.
C'est douloureux, passionné, fragile, nostalgique.
"Je sais maintenant que les histoires se jouent dans les premières heures, dans les premiers mots. Les jeux sont faits. Celui qui donne et celui qui reçoit. Celui qui gagne et celui qui perd. Et tout est là, cartes retournées, face cachée, sur la table" (page 91).
Malgré un début un peu falot, on s'attache à cette l'histoire qui se lit d'une traite.
Premier contact avec cette auteure (même si j'ai vu le film "No et moi" tiré d'un de ses livres) Et contre toute attente c'est une agréable surprise.
Une écriture fraîche et fine.
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Il y a des livres qui trainent sur nos étagères, pour lesquels on repousse toujours la lecture et une fois celle-ci achevée, on regrette de ne pas l'avoir fait avant. C'est le cas pour Un soir de décembre.
J'ai retrouvé l'écriture de Delphine de Vigan que j'avais découverte avec "les heures souterraines".
A nouveau elle y décrit des personnages torturés par les épreuves de la vie et qui progressivement se rendent compte que dans leur vie quelque chose ne va pas. Petit à petit on découvre leurs faiblesses, leur doutes, leurs regrets. Cet homme écrivain, dont la sortie du livre va perturber la vie car une lectrice va lui écrire des lettres. Cette lectrice n'est pas n'importe qui, il l'a connait. Il l'a aimé avec passion et désiré et cette histoire va faire basculer sa vie confortable.
A souligner aussi que l'écriture est toujours aussi belle et brillante.
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Citations et extraits (161) Voir plus Ajouter une citation
- Croyez-vous que l'on puisse retrouver une femme, une femme qu'on aurait aimée, dix ans plus tôt ? [...] Pensez-vous que l'on puisse retrouver une femme qu'on a aimée, d'un amour différent,unique, d'un amour qu'on croyait avoir oublié ?

- Est-ce qu'on quitte une femme qu'on aime, monsieur, je vous retourne la question. Le sacrifice, la punition, le renoncement, pardonnez-moi, c'est bon pour la littérature, « quand on aime il faut partir »,« je t'aime donc je te quitte », « ni avec toi ni sans toi », laissez-moi rire... Quand on aime on s'accroche, on s'incruste, on s'agrippe, on se cramponne, monsieur, on rampe, parce qu'alors il n'y a pas de limites, il n'y a pas de choix.

- Et s'il s'agissait d'un amour sans repos, un amour... insupportable ?

- Par définition l'amour est insupportable, monsieur. L'amour est une plaie. Au sens propre. D'abord blanche, nette, elle ne tarde pas à saigner, parfois elle s'infecte, parfois elle se dessèche, elle démange, au-dessus d'elle se forme une croûte sombre qu'on s'efforce de ne pas arracher. L'amour finit toujours par se transformer en cicatrice, plus ou moins vaste, plus ou moins silencieuse. La question n'est pas de savoir si l'amour est supportable ou non. La question est de savoir si l'on se protège ou si l'on s'expose. Si l'on vit à l'abri ou à découvert. Si l'on est prêt à porter sur soi la trace de nos histoires, à même la peau.
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Je suis immobile. Il m'arrive de penser que je suis l'immobilité même. Je conjugue le verbe attendre, j'en épuise les sens, sur tous les modes, sur tous les tons. J'attends le bus, j'attends mon heure, j'attends que tu viennes, j'attends mon tour, attends-moi, attends que je ty reprenne, j'attends que jeunesse se passe, j'attends de pied ferme, j'attends le bon moment, tout vient à point à qui sait attendre, le train n'attendra pas, j'attends qu'il revienne, je comme le messie, ça attendra demain, qu'attends-tu de moi, j'attendrai le jour et la nuit, j'attendrai toujours, je n'attends pas après toi, je n'attends pas d'enfant, j'attends qu'il m'appelle, j'attends qu'il me parle, en attendant mieux, je ne m'y attendais pas, surtout ne m'attends pas.
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Par définition l'amour est insupportable, monsieur. L'amour est une plaie. Au sens propre. D'abord blanche, nette, elle ne tarde pas à saigner, parfois elle s'infecte, parfois elle se dessèche, elle démange, au-dessus d'elle se forme une croûte sombre qu'on s'efforce de ne pas arracher. L'amour finit toujours par se transformer en cicatrice, plus ou moins vaste, plus ou moins silencieuse. La question n'est pas de savoir si l'amour est supportable ou non. La question est de savoir si l'on se protège ou si l'on s'expose. Si l'on vit à l'abri ou à découvert. Si l'on est prêt à porter sur soi la trace de nos histoires, à même la peau.
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Je conjugue le verbe attendre, j’en épuise le sens, sur tous les modes, sur tous les tons. J’attends le bus, j’attends mon heure, j’attends que tu viennes, j’attends mon tour, attends-moi, attends que je t’y reprenne, j’attends que jeunesse se passe, j’attends de pied ferme, j’attends le bon moment, tout vient à point à qui sait attendre, le train n’attendra pas, j’attends qu’il revienne, je l’attend comme le Messie, ça attendra demain, qu’attends-tu de moi, j’attendrai le jour et la nuit, j’attendrai toujours, je n’attends pas après toi, je n’attends pas d’enfant, j’attends q’il me rappelle, j’attends qu’il me parle, en attendant mieux, je ne m’y attendais pas, surtout ne m’attends pas.
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Dans les bars , on trouve deux catégories d’hommes. Je peux vous le dire, Monsieur, car il y a longtemps que je fréquente ce genre d’endroits. Et j’observe. Les premiers sont seuls comme des chiens errants, rien ne les attend, ni ici, ni ailleurs. Parfois, ils ont perdu quelque chose ou quelqu’un, parfois ils n’ont rien connu d’autre que cet abîme originel qui les enchaîne au comptoir. Les autres, c’est différent ; les autres, ils s’arrêtent un soir, et puis deux, et puis tous les soirs parce qu’ils n’ont pas envie de rentrer chez eux. Ils ont besoin de boire. Autant que les premiers. Ils ont besoin de ça pour pousser la porte de leur immeuble. Ils ne sont pas malheureux. Ils ont une femme et des enfants, un canapé et une télévision, ils ne manquent de rien. Je ne crois pas. Ils vieillissent et ils ont peur.
- Et les femmes, les femmes dans les bars ?
- Les femmes, c’est une autre affaire. Les femmes, elles attendent. (...)
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Vidéo de Delphine de Vigan
Elle est l'éditrice attitrée de plusieurs écrivains contemporains qui comptent dans le paysage littéraire français, tels que Hervé le Tellier, Delphine de Vigan ou encore Monica Sabolo. Depuis 2019, elle s'évertue à faire briller le talent des écrivains de la prestigieuse maison d'édition Gallimard, dont elle est secrétaire générale. Elle y a rapidement porté de grands succès, comme par exemple le livre L'anomalie de Hervé le Tellier, prix Goncourt 2020. Rencontre.
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