Une question de mort et de vie

Ce livre écrit à deux mains puis à une seule n'est pas à saisir par toutes les mains. Il est à lire si l'on est amené à vivre la mort d'un proche et du coup à penser à sa propre fin. Ou que l'on est tenté de tâter ce que nous essayons de fuir. Marilyn a imposé ce témoignage à Irvin, chapitres écrits en alternance jusqu'au suicide assisté voulu par une patiente qui n'en pouvait plus. Après la mort de sa très chère épouse, Irvin raconte sa période post-mortem, à relire ce qu'il a écrit, sur la mort notamment, et à prendre une dernière patiente. Marilyn était la mémoire d'Irvin. Celui-ci livré à lui-même, réalise avec effroi la perte de pans entiers de sa vie. Il ne se souvient plus mais les sensations des septante merveilleuses années vécues avec la femme de sa vie sont bien vivantes, au présent.
Marilyn livre mes pages préférées emplies de lucidité, de tendresse et plus décentrées que celles de son compagnon de toujours, un brin narcissique, à relire ce qu'il a écrit sur la mort (On fait comme on peut). Marilyn détient la maladie comme support de pensée et d'action. Elle trie ce qui est à garder, à donner, à laisser, à vivre encore. Elle choisit quand mourir - 88 ans - après une vie pleine et heureuse. Elle sait que sa volonté d'en finir causera une perte énorme à ses proches et surtout à Yalom. Elles s‘inquiète pour lui. Et lui, après, vit les quatre mois les plus pénibles de son existence, amputé de sa moitié.Le thérapeute existentiel réagit en veuf et en patient (il reprend une thérapie). Il expose ce qu'il traverse et aide ainsi ceux qui continuent, privés de l'être cher dans la réalité, toujours présent en esprit, surtout dans le souvenir des moments heureux.
Ce livre en duo permet de regarder la mort un peu plus dans les yeux, sachant que nous ne serons jamais prêt à lui parler ouvertement. Car il est plus difficile de se défaire de l'idée de mourir que de la peur de la mort elle-même.
Quel couple magnifique ! Merci à Marilyn d'avoir convaincu Irvin d'écrire ensemble pour la postérité. Car c'est une question qui les trouble tous les deux : que laisse-t-on, soi, une fois disparu, et décédés ceux qui nous ont connus ? Vivre au mieux une vie unique, c'est déjà réduire l'angoisse d'une question lancinante.

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Comment rester indifférent à un tel ouvrage ?

Écrit à deux mains par Irvin Yalom et son épouse Marilyn, voilà une oeuvre exceptionnelle, peut-être pas par ses qualités littéraires, mais par sa nature même : l'histoire de la fin de vie de Marilyn, et finalement un peu aussi celle d'Irvin, seul survivant à la fin de l'ouvrage.

Poignant, ce livre l'est assurément, mais je reste surtout frappé par l'honnêteté sans faille d'Irvin Yalom pour décrire dans cette épreuve ses états d'esprit, ses obsessions, ses déceptions, bref son humanité face à la fin de vie.

Fin de vie n'étant pas une simple métaphore, puisque c'est là l'occasion pour lui de réfléchir au sens de son oeuvre (des réalisations de toute sa vie), au sens d'une vie désormais privée de sa compagne de 65 ans (!), à la déception d'une dernière discussion ratée avec son épouse, et jusqu'aux détails concrets : que faire des ouvrages accumulés dans leur maison ? Tout ceci a t il un sens ?

Les pages écrites par son épouse m'ont plus laissé sur ma faim, bien que j'ai apprécié un apport différent, peut être plus concret, plus terre à terre.

En lisant les précédents ouvrages de Yalom je me suis toujours demandé qu'aurait il fait, aurait-il tenue le même discours sans sa femme et sa famille
? Beaucoup de ses patients n'ont pas eu la chance d'être entourés comme il l'était.
L' amour, la relation donne un sens et est un des éléments importants au développement d'une personne. Au fond je savais très bien que c'était son moteur et que finalement sa femme a participé grandement a la réussite de sa vie, carrière et bien-être... Et peut-être a partir de maintenant qu'il s'en ai réellement rendu compte.

Livre écrit a deux mains, lui et Maryline sa femme où l'on rentre dans leur l'intimité, dans la vieillesse d'Irvin, la maladie et bien sûr la mort.
Comme à chaque ouvrage de Yalom nous n'en ressortons pas indifférent.
Sommes nous prêts a affronter cela? A nous y confronter tôt ou tard?

J'ai lu beaucoup de livres d' Irvin Yalom. Dans l'un de ses livres Irvin dit que la vie l 'a gâté . Mais que le pire qui pourrait lui arriver est une maladie incurable que pourrait avoir l'AMOUR de sa vie: Marilyn . Il s'étaient connus à l'adolescence pour ne plus jamais se quitter . Très brillants tous deux , parents de quatre enfants aimants , aisés . Mais les thèmes de ce livre sont l'amour ,la parole, le respect l'osmose entre deux êtres . Et le pire arrive ,Marilyn est atteinte d'un cancer incurable . Ils décident alors d'écrire un livre à quatre mains :Un chapitre chacun . Mais arrive vite la grande douleur physique , la douleur et la douceur psychique .Marilyn décide du suicide assisté. Yrvin finira le livre seul , passant par de nombreux sentiments liés au deuil . C'est un livre très très beau .

PS : ce n'est pas un roman

La tragédie frappe le couple Yalom.
Le livre traite à deux voix des angoisses et des souffrances de l'un et de l'autre chacun sur son mode propre, elle qui est condamnée sur un mode de l'émotion, lui qui vit la perte vertigineuse de son amour d'une vie sur le mode analytique. Et pour cause , elle est professeur de Littérature et lui psychanalyste (existentiel) à Stanford. Un livre sur le vieillissement sur la mort et sur la perte absolument phénoménal !!!