Merci à Babelio et aux éditions Illador pour ce livre obtenu dans le cadre d'une opération masse critique.
Ce livre est une anthologie de la poésie d'Alfred de Musset, les différents textes ont été choisis par Pierre-Loup Lelasseux et sont accompagnés d'un commentaire personnel qui permet de contextualiser le texte choisi.
Avec ce livre, je sors de mes lectures habituelles, je n'ai pas vraiment lu de poésie depuis le lycée et c'est avec plaisir que j'ai (re)découvert certains textes d'Alfred de Musset. Je pense que cette anthologie est un bon compromis quand on souhaite avoir un aperçu des différentes œuvres de cet écrivain.
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Las de payer les dettes de son neveu, Van Buck entend le marier à une riche héritière. Cependant, le jeune Valentin n'a aucunement l'intention de quitter sa vie festive pour risquer de finir en mari cocu de la charmante Cécile de Mantes. Il met au point un plan pour éprouver la jeune fille : son oncle annoncera qu'il refusera le mariage, lui approchera Cécile sous un faux nom, tentera de la séduire en huit jours. S'il y parvient, il jure qu'il ne l'épousera pas.
Se met donc en place la pièce avec ses quelques personnages, sur un ton plutôt amusant.
Il ne faut jurer de rien est une pièce bien courte : 50 pages. Elle se lit vite et la lecture en est agréable. Elle ne me laissera pas un souvenir impérissable mais je pense qu'elle fait partie des classiques du théâtre français.
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Mouais… Pas désagréable à lire mais quel intérêt ?
Une jeune vénitienne amoureuse d’un jeune homme accepte l'époux que lui a choisi son père, un prince allemand. Le jeune homme promet de se tuer puis préfère rejoindre la bande de fêtards à laquelle il appartenait.
La profondeur de l'œuvre si elle existe m’a échappé.
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Promis Alfred
On ne badine pas...
On s'esclaffe,
on tremble,
on frémit,
on frissonne,
on virevolte,
on tremble...on ne badine pas
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C'est vrai que je ne suis pas très théâtre lu ; je préfère voir la pièce vivre devant mes yeux plutôt que faire l'effort d'imaginer le décor, les costumes et la mise en scène. Il n'empêche que cette oeuvre m'a complètement laissée de marbre.
Je n'ai ressenti aucune émotion particulière à découvrir les personnages et à suivre l'évolution de leurs amours dont la profondeur et l'intensité n'ont pas atteint ni touché la fibre sentimentale enfouie en moi.
On me parlait de cette oeuvre (la première que je lisais de Musset d'ailleurs) comme d'une hymne intense qui devait me laisser pantoise d'admiration mais, en fait, non.
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Une pièce de théâtre des plus tordantes, soutenue par des dialogues fins déclamés par des personnages non moins amusants, cette courte pièce propose de montrer les déboires que fait subir l'amour à ses victimes, et que celui-ci est incontrôlable, et que le manipuler n'est pas sans danger.
On pénètre instantanément l'atmosphère légère de la pièce, on s'amuse aux réparties des différents personnages tout en savourant la langue utilisée : une divertissement des plus appréciables !
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Bon. C'est un abandon en page 101. J'ai retrouvé dans ce texte tout ce que j'ai détesté dans l'Adolphe de Benjamin Constant ou dans Les souffrances du jeune Werther de Johann Goethe. L'autoapitoiement ne m'émeut pas et, pire, m'agace. Et ici, l'obstination amère d'Octave à faire souffrir pour se venger d'une ancienne maîtresse me hérisse le poil. Mes lunettes féministes me font sans aucun doute projeter sur ce texte une interprétation anachronique, mais ce que je vois, c'est un personnage toxique, dont la fragile virilité blessée devient la justification aux pires comportements. Non, décidément, aucune compassion et aucune patience, même en replaçant le roman dans son contexte. De toute façon, le romantisme n'a jamais été ma tasse de thé littéraire... Et je n'aime pas beaucoup plus les textes de George Sand. Donc la vraie question : pourquoi m'entêté-je à lire ces iques-là ? Il y en a bien d'autres qui me plairont davantage !
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Il est des auteurs pour lesquels le qualificatif le plus adapté semble être "déroutant" : rien a à voir avec le génie ou le talent, simplement on a l'impression que ces écrivains, tout en étant eux-mêmes à travers leur personnalité et leur œuvre, portent un masque, et que derrière ce masque, il y a quelqu'un d'autre, pas forcément meilleur ni pire, mais différent. C'est le cas d'Aragon (ce fait a souvent été rapporté), mais bien avant lui, il y a le cas Musset.
Quand on parle des poètes romantiques on évoque automatiquement le quatuor : Lamartine, Vigny, Hugo et Musset, auxquels on rajoute parfois Nerval. Chacun a sa personnalité propre, mais de tous, le plus insaisissable reste Musset. Il fait partie des plus doués pour la poésie, virtuose de la versification comme Hugo (et bien plus que Lamartine ou Vigny), et donne dès le début l'impression de gâcher son talent (qui est manifeste) par un dilettantisme insolent et une attitude provocante, voire débauchée. C'est que Musset est un être double, et cette dualité que l'on retrouvera tout au long de son œuvre fait partie de sa personnalité : il est le poète et en même temps "cet inconnu vêtu de noir qui lui ressemble comme un frère".
C'est ici qu'on en vient à Lorenzaccio : Lorenzaccio est un être double ; il est lui-même et un autre, mais l'autre (qu'au départ il joue) s'insinue dans sa personnalité première et le déchire, le déboussole et lui fait perdre ses repères
Nous sommes à Florence en 1537, à la cour du duc Alexandre de Médicis, despote tyrannique. Son neveu Lorenzo (Lorenzino), pur jeune homme qui souhaite rétablir une république juste et équitable, décide de le tuer. Il se glisse dans l'intimité du duc, en prenant modèle sur les vices de ce dernier. Il devient Lorenzaccio (avec suffixe péjoratif). Il finit par tuer le duc, mais, dans la lutte interne (et intime) entre Lorenzino et Lorenzaccio, il n'y aura pas de vainqueur. C'est là le fil conducteur de la pièce, mais il en est d'autres, privées, comme les intrigues de la marquise Cibo, et derrière elles, celles du Cardinal, ou politiques, comme les atermoiements des Strozzi, opposés au duc.
Il convient également de rappeler une chose capitale concernant le théâtre de Musset : après l'échec retentissant de "La nuit vénitienne" (1er décembre 1830), Musset tourne le dos aux représentations : il continuera à écrire des pièces, et les fera éditer, mais elles ne seront pas représentées sur scène : c'est ce qu'il appelle "Un théâtre dans un fauteuil". C'est ainsi que "Lorenzaccio" ne sera monté pour la première fois qu'en 1896, au Théâtre de la Renaissance, avec Sarah Bernhardt dans le rôle-titre.
Cette façon d'écrire le théâtre, donne à Musset l'occasion d'écrire de façon plus libre, plus "décontractée", et au bout du compte, de faire passer plus de choses. Bien plus que Hernani, Ruy Blas (de Hugo) ou Chatterton (de Vigny), Lorenzaccio est le chef-d'œuvre du théâtre romantique. C'est de loin celui qui répond le mieux à la préface d'Hernani qui posait les bases du théâtre romantique. Celle-ci faisait entre autre référence à Shakespeare. "Lorenzaccio" est la plus shakespearienne des pièces françaises.
Faute de trouver en video l'interprétation légendaire de Gérard Philipe (on peut trouver des extraits audio sur internet), on se reportera avec profit à la captation extraordinaire de 1977 par la Comédie-Française, réalisation de Franco Zeffirelli, avec Francis Huster dans le rôle-titre (disponible en DVD sur le site de la boutique de la Comédie-Française.
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Camille et Perdican se retrouvent après de longues années d'absence. Ils s'aiment et sont destinés à être mariés. Cependant leur orgueil est plus fort que leur amour, ils jouent, badinent, utilisent sans scrupule Rosette une paysanne sensible et naïve. Leur "jeu" mène à l'irréparable.
Pièce mêlant des éléments tragiques à d'autres comiques avec des personnages ridicules, infatués tels Bridaine, Blazius, Dame Pluche.
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Une courte nouvelle, signée Alfred de Musset, écrite en 1838, soit trois ans après sa rupture d'avec George Sand, dans un style flamboyant, enflammé, et, dans laquelle Alfred de Musset mêle une subtile réflexion sur l'art et l'amour.
Une nouvelle sublime - comme tout les reste de l'oeuvre d'Alfred de Musset d'ailleurs - que j'ai découvert tout à fait par hasard en traînant sur la toile, et, qui est à lire de toute urgence.
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Sorte de réponse romantique à la Princesse de Clèves, ce proverbe raconte l'histoire d'un homme ouvert, d'une femme fermée, et d'un abouchement qui n'advient qu'après déboires et sacrifice - un seul : humain.
C'est aussi l'histoire d'un chef-d'orchestre sans baguettes qui tente de diriger non pas des instruments mais des volontés humaines : réécriture savoureuse d'un père moliéresque rendu plus ridicule encore par son impuissance à réaliser ses desseins que par ses desseins eux-mêmes.
C'est que les deux volontés sont déjà sous l'effet de contraintes plus fortes : Camille est sous la contrainte des nonnes, alors qu'elle feint la liberté de choisir ; Perdican est contraint à être libre, tout simplement, puisqu'on évacue la question du déterminisme, très populaire au XVIIIe siècle, pour trancher sur un vide hamletien typique De Musset.
Mais tout ça n'a pas d'importance : il faut lire ce texte d'abord pour la langue De Musset, qui même en prose est toujours près du vers ; pour l'alliance d'un humour cinglant et d'un regard sensible, perçant ; pour des scènes diablement bien construites ; pour des personnages riches ; pour un dénouement tragique ; pour sa culture et son plaisir...
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J'ai commencé à lire les premières pages de ce classique de Musset il y a seulement quelques jours et pour tout dire, je n'accroche pas. La thématique de la maladie du siècle exposée par le personnage principal ne m'a pas permise de ressentir ce mal profond. J'aime le romantisme qui n'a pourtant rien d'un thème joyeux et plein d'énergie mais là, j'ai surtout éprouvé une grande fadeur. C'est dommage car j'espérais plus...
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Bel hommage de Musset à Sand. Une pièce hors norme, moins destinée à la scène qu'à la lecture. D'ailleurs, certaines passages (comme la tirade de Perdican dans la plus longue scène, la II,5) relèvent de la poésie pure. Musset nous offre une conception très pessimiste de l'amour. A méditer.
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magnifique livre! Un pur chef d'oeuvre ! Je dois avouer que ce livre au début et après l' avoir lu ne m'a pas vraiment plu. Après l'avoir étudié en profondeur, il m'est apparu différemment, et à montrer toute sa beauté. Lorenzo est ainsi perçu comme un héros( ou un anti ?), et Alfret de Musset joue à merveille les corrélations entre son époque , la France de années 1830 ainsi que certains personnages. Certainement l'un des drames romantiques les plus magnifiques du siècle( bon j'en fais certainement trop je vous l'accorde).
Mais un très beau classique.
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Une courte pièce agréable en deux actes. Marianne est une jeune femme sortie du couvent qui se retrouve mariée à un vieux juge Claudio cependant elle est poursuivit par les attentions amoureuses d'un jeune homme Cœlio qui se fera aider par un de ses amis débauché et cousin de Claudio, Octave qui s'attirer les faveurs de Marianne.
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Vous n’êtes pas sans savoir, mes amis, que Musset (Alfred de son prénom, il vous envoie le bonjour) avait un gros, mais alors très gros problème avec le théâtre : Après le four mémorable de sa première pièce « La nuit vénitienne » en décembre 1830, il était vexé comme un pou (le naturaliste qui a trouvé que les poux se vexaient facilement avait dû tomber sur la tête !). Bref, Musset se jura que ses pièces de théâtre seraient écrites, imprimées et éditées… mais pas jouées. Sous le titre générique de « Spectacle dans un fauteuil », il édita donc une série de pièces, parfois graves (drames romantiques : « Andrea del Sarto » (1833), « Lorenzaccio » (1834)…), parfois graves et légères à la fois (comédies : « Les Caprices de Marianne » (1833), « Fantasio » (1834), « Le Chandelier » (1835), « Un Caprice » (1837)… et Proverbes : « On ne badine pas avec l’amour » (1834), « Il ne faut jurer de rien » (1836), « Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée » (1845), « On ne saurait penser à tout » (1849)…) Le Proverbe est un genre théâtral mineur qui consiste en une comédie légère illustrant un proverbe ou un adage populaire. Fort en vogue au XVIIIème siècle avec des auteurs comme Collé et Carmontelle, il renaît au XIXème avec Musset qui, dès 1834, porte le genre à la perfection.
« On ne badine pas avec l’amour » est le premier (et sans doute le meilleur) de ces Proverbes. Mais il ne faut pas s’y tromper : si la pièce dans son allure très XVIIIème siècle, a des airs de Marivaux, si la référence au proverbe « on ne badine pas avec l’amour » est amplement démontrée et semble rattacher la pièce au genre, il n’en reste pas moins que Musset nous livre ici un véritable drame :
Perdican et Camille s’aiment depuis toujours, mais Camille, fortement imprégnée de son éducation religieuse, envisage de se retirer au couvent. Elle joue l’insensibilité et écrit à son amie Louise qu’elle a désespéré Perdican (ce qui est vrai). Mais Perdican a eu connaissance de la lettre, et de dépit, il séduit la jeune Rosette, histoire de la rendre jalouse (Camille, pas Rosette). S’ensuit un jeu de badinage amoureux, qui pourrait n’être que marivaudage, mais Rosette prend pour argent comptant les déclarations de Perdican. Perdican et Camille, emberlificotés dans leurs mensonges se voient pris à leur propre jeu, et n’ont pas d’autre issue que de se déclarer mutuellement leur amour. Ça pourrait faire une super happy end, mais Rosette a tout entendu et meurt. C’est le coup de théâtre final : « Elle est morte. Adieu Perdican ».
Musset est l’homme des contrastes : comme on l’a vu dans Lorenzaccio jouer du masque de la débauche pour cacher un dessein à la fois politique et personnel (où il perdra sur les deux tableaux), ici il affiche le masque de la légèreté et du marivaudage dont on ne mesure pas las conséquences, pour cacher un amour réel qu’il suffisait de dire au grand jour. Et c’est une tierce personne (la malheureuse Rosette) qui en fait les frais, condamnant ainsi les deux autres. Moralité : On ne badine pas avec l’amour !
L’avantage d’écrire la pièce sans avoir à se préoccuper des didascalies, des problèmes de mise en scène, etc. c’est que l’auteur fait tout passer, émotions feintes et émotions réelles, par le dialogue, à la fois précieux et incisif, émouvant et cruel. Perdican et Camille sont souvent décourageants, on se dit « mais qu’est-ce qu’ils fichent ces deux oiseaux, ils ne peuvent pas se dire les choses en face ? » On les plaint aussi parce que la cruauté qu’ils affichent, ils ne s’en rendent pas compte, ou bien ils croient que « c’est de la fausse cruauté, pour faire bisquer l’autre ». Ce qu’ils ne comprennent pas c’est que si eux trichent, il y en a une qui ne triche pas, et qui va en mourir.
Pièce finalement sombre, finement jouée sur le plan psychologique, ç’aurait pu être une tragédie noire, s’il n’y avait eu ce ton très XVIIIème, masque, poudre et perruque (au propre comme au figuré) et aussi en contrepoint ces personnages pittoresques qui apportent un peu de gaieté : le Baron, complètement dépassé, et les deux « fantoches » Maître Blazius et dame Pluche.
Interprétation (hautement) conseillée : une captation de la Comédie-Française en 1978 : réalisation de Roger Kahane, mise en scène de Simon Eine, avec Francis Huster (Perdican), Béatrice Agenin (Camille), Anne Petit-Lagrange (Rosette), Bernard Dhéran (le baron)… A la boutique de la Comédie-Française, ou sur internet…
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