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Critiques de Alfred de Musset (590)
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Il ne faut jurer de rien

Une pièce de théâtre que j'ai bien plus aimé que la nuit vénitienne. Les personnages sont mieux conçus, les situations bien ficelées. C'est une lecture agréable que de lire cette pièce. L'air un peu comique a sa raison d'être sans que les personnages paraissent burlesques. On s'y plait dans toutes les scènes où chaque oui et chaque non se martèlent dignement. Et puis ce personnage de l'abbé qui n'en a pas l'air détend l'atmosphère avec ses airs soupçonneux.

Le jeune valentin a juré de ne jamais se marier. Depuis qu’il a été témoin à 16 ans, étant amant de femmes mariées, des manies que usent celles-ci pour ganter leurs maris, il refuse à pied ferme de devenir un mari ganté plutôt qu'un amant vénéré. Sous l'insistance de son oncle Ban Vuck qui veut à tout prix qu'il épouse Cécile de Mantes, il le défie dans un pari où il espère bien lui prouver sur un délai de huit jours, la légèreté des femmes. Malheureusement tous ses plans rencontreront comme un mur l’intelligence de la jeune Cécile qui à la fin paraîtrait comme l'instigatrice du jeu. Valentin qui croyait avoir piégé, tombe lui-même dans ses propres pièges.... Sans résister face à la femme savante le jure se fond comme la cire...

Une pièce qui vous détend agréblement!!!
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Ô mon George, ma belle maîtresse (Correspondan..

Alfred de Musset et George Sand sont non seulement des enfants du XIXème siècle, période du Romantisme littéraire mais aussi des amants maudits dont la passion fait partie des plus célèbres.



Leur correspondance a cela d'intéressant qu'elle montre bien l'évolution et la torpeur des sentiments qui les animent. De passion dévorante ou destructrice à un amour fraternel , à une amitié singulière jusqu'à ce que se déchaînent à nouveau les feux de ces passions qu'on dirait aujourd'hui immatures.

Ils y parlent aussi abondamment de leur passion commune pour la littérature et on y voit leur décalage et la déception qu'ils éprouvent face aux normes et conventions de la vie quotidienne.



Avec cette lecture j'ai compris pourquoi j'avais tellement aimé les classiques de la littérature Romantique au lycée - ah l'adolescence et le lyrisme exalté des Romantiques ! Une rencontre parfaite. En revanche l'adulte que je suis a eu un regard tout autre.

Une expérience qu'il faudrait que je renouvelle avec des œuvres romanesques lues à cette époque pour comparer.
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Lorenzaccio

"Cela est trop cruel d'avoir vécu dans un palais de fées, où murmuraient les cantiques des anges, de s'y être endormie, bercée par son fils, et de se réveiller dans une masure ensanglantée, pleine de débris d'orgie et de restes humains, dans les bras d'un spectre hideux qui vous tue en vous appelant encore du nom de mère."

Marie à Catherine, Acte I scène 6



Certes, elle est bancale, mal fichue, il y a un monde fou et d'ailleurs elle n'est jamais jouée entièrement... Et ce rôle de Lorenzo, une savonnette, casse-gueule comme on en fait peu, et va t'en passer derrière Gérard Philipe, Pierre Vaneck, Francis Huster...



J'aime cette pièce, infiniment, depuis la première fois où je l'ai vue, à la télévision, enfant.

Je n'y avais absolument rien compris, tu penses, à 8 ou 9 ans !

Mais j'avais été incroyablement touchée par la somme de désespoir qu'elle charriait.



Forcément j'y suis revenue plus tard, à l'adolescence, où j'ai été émue par ce personnage romantique caché derrière son cynisme et sa débauche, son destin tout tracé, sa fin programmée tragique, et qui ne fléchit pas.

C'est au fil des lectures que j'ai découvert et sa complexité et l'écho qu'elle faisait à l'époque où elle a été écrite, après la Révolution de 1830 et les déceptions qui l'ont suivie.



Jamais je n'ai été désillusionnée, de ce charme lancé par un Vaneck en noir et blanc.



Et bien que je l'aie laissée de côté plus de dix ans, cette dernière lecture ne m'a pas davantage déçue.



Ce Lorenzo me rappelle maintenant tous les copains que j'ai vu endosser son rôle, l'un davantage dans le cynisme, un autre plus près du jeune rêveur, tous lui donnant vie en équilibre sur les mots, la révolte, la colère de Musset.



"Suis-je Satan ? Lumière du ciel ! Je m'en souviens encore, j'aurais pleuré avec la première fille que j'ai séduite, si elle ne s'était mise à rire. Quand j'ai commencé à jouer mon rôle de Brutus moderne, je marchais dans mes habits neufs de la grande confrérie du vice comme un enfant de dix ans dans l'armure d'un géant de la fable. Je croyais que la corruption était un stigmate, et que les monstres seuls le portaient au front. J'avais commencé à dire toute haut que mes vingt années de vertu étaient un masque étouffant. Ô Philippe ! J'entrai alors dans la vie, et je vis qu'à mon approche tout le monde en faisait autant que moi ; tous les masques tombaient devant mon regard ; l'humanité souleva sa robe et me montra, comme à un adepte digne d'elle, sa monstrueuse nudité."

Lorenzo à Philippe, Acte III scène 3 d'anthologie !



Comment ne pas être enflammé par ces mots ?

Pas de chance, nous étions toutes aveuglées par le Lorenzo d'un Francis Huster jeune, beau, vénéneux et plein de talent…



Sinon, pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire, vous pouvez regarder comment Jean Rochefort vous la raconte à la sauce spaghetti dans LES BOLOSS des belles lettres, je mets en commentaire le lien qui est modifié sans cesse par Babelio !
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Gamiani ou deux nuits d'excès

Il est aussi étrange d'imaginer Alfred de Musset écrire ce récit érotique et d'imaginer Guillaume Apollinaire écrire "Les onze mille verges" et pourtant, cela fut dans un cas comme dans l'autre.



Par pure curiosité, j'ai parcouru ce très court roman qui dure deux nuits comme l'indique son sous-titre. Les amours saphiques de la comtesse Gamiani et de Fanny en constituent toute la trame. Cela a peut-être été érotique à sa parution, aujourd'hui c'est de la simple pornographie qui laisse de marbre et où se retrouveront les éléments chers à Sade ou à Restif de la Bretonne.



Mais là où ces derniers mettaient respectivement de la philosophie de boudoir et de la satire de philosophie de boudoir, Alfred de Musset - si tant est qu'il soit bien l'auteur de "Gamiani" - ne met... rien. C'est à dire que la gratuité de ce récit laisse pantois. Personnellement, je n'ai pas vu le but à atteindre, la finalité de cet écrit.



Comme pour Apollinaire, on cherche en vain où est passée la poésie.





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Il ne faut jurer de rien

Voilà une bien belle lecture, je connais plus l'auteur pour sa poésie et jamais lu de pièce de théâtre de sa plume qui est ravissante. Que de légèreté, de poésie et d'humour. C'est court, mais efficace. Dessiner des personnages en si peu, et offrir une atmosphère aussi réelle, pour un peu, j'avais l'impression d'être face à la scène.

Si on lit peu ce genre de lecture, c'est bien dommage, car, c'est plaisant et ça détend, et suscite l'envie d'aller plus souvent au théâtre. Bon en ce moment c'est mission impossible, raison de plus de se faire une joie d'y retourner prochainement et de savourer deux fois plus ce divin plaisir.





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On ne badine pas avec l'amour

Une piéce

Très belle pièce de théâtre a lire ou a relire

Belle histoire d'amour

Un peu trop courte et se lie trop rapidement
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Lorenzaccio

Musset déclara un jour qu’il voulait être « Shakespeare ou Schiller. »

Avec Lorenzaccio, il atteint, à mon avis, le niveau du premier. Car cette pièce est éminemment shakespearienne, même si certains pinailleront, reprochant à l’auteur d’avoir fait du mauvais Shakespeare !

Et, comme son illustre aîné, il s’en va puiser son inspiration dans l’inépuisable Italie, plus précisément dans la Florence du XVIe siècle, revenue aux mains des Médicis, après l’épisode Savonarole – prédicateur et théocrate exalté que, par des raccourcis que je ne démonterai pas ici, on réduit trop souvent à son fanatisme religieux – ; la République et la réconciliation entre Rome et l’empereur Charles Quint.

Les deux protagonistes de la pièce sont deux personnages historiques : le duc Alexandre de Médicis, aussi débauché que cruel et incompétent politiquement, et Lorenzo de Médicis, dit « Lorenzaccio ». Dans la réalité, ce dernier écrira, en exil, un texte où il justifiait entre autres le meurtre de son cousin, noyau de l’intrigue : Apologie.

Revenons à la pièce.

Lorenzaccio rêve d’un retour à la République, mais son tyrannique cousin au pouvoir ne partage pas ses vues. Lorenzaccio, au contact de son parent et d’hommes qui le méprisent – d’où ce sobriquet de « Lorenzaccio » en lieu et place de « Lorenzo » – va, lui aussi, se perdre moralement.

Plein de désillusions, et bien qu’il réalise qu’assassiner Alexandre ne changera rien en profondeur, il décide malgré tout de mener à bien sa criminelle entreprise pour se souvenir de sa vertu d’autrefois. Surtout, il désire à toute force qu’on ne l’oublie pas :

« Que les hommes me comprennent ou non, qu'ils agissent ou n'agissent pas, j'aurai dit aussi ce que j'ai à dire ; je leur ferai tailler leurs plumes si je ne leur fais pas nettoyer leurs piques, et l'humanité gardera sur sa joue le soufflet de mon épée marqué en traits de sang. Qu'ils m'appellent comme ils voudront, Brutus ou Erostrate [qui, pour être célèbre, incendia le temple d’Artémis à Ephèse, en 356 av. J.-C.], il ne me plaît pas qu'ils m'oublient. » confie-t-il.

Au moins, grâce à Musset, on peut dire que Lorenzo de Médicis a été une remarquable source d’inspiration littéraire. Pari partiellement gagné pour lui, donc, puisque cet homme de la Renaissance est devenu l’un des personnages phares du romantisme et, tant pis pour les grincheux, digne d’Hamlet !





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Lorenzaccio

J'ai aussi été forcé de lire cette pièce dans le cadre d'un cours de littérature française. À l'époque, je lisais exclusivement du fantastique, de l'horreur et autres trucs du genre. Et bien vous savez quoi ? Dès la première scène j'ai été conquis et le reste s'est déroulé comme une marche en forêt ! J'ai aimé cette histoire de noblesse corrompue et débauchée et du destin de Lorenzo, ce personnage ambiguë qui considère que la fin justifie les moyens. Je crois que c'est de loin la lecture imposée qui m'a le plus ravi, et je l'ai relu une ou deux fois par la suite.



Maintenant que j'y pense, il s'agit de la première oeuvre à caractère historique que j'ai lue. Ce n'est que beaucoup plus tard avec la lecture des Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas que j'ai vraiment développé une passion durable pour ce genre et les classiques en général. Présentement, j'en suis à me dire : Mais puisque tu as tant apprécié cette pièce de Musset, qu'attends-tu pour en découvrir d'autres ?
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On ne badine pas avec l'amour

Doucement bercé sur sa mule fringante, messer Blazius s'avance dans les bluets fleuris, vêtu de neuf, l'écritoire au côté. Comme un poupon sur l'oreiller, il se ballotte sur son ventre rebondi, et les yeux à demi fermé, il marmotte un Pater noster dans son triple menton. Salut, maître Blazius ; vous arrivez au temps de la vendange, pareil à une amphore antique.”



Dans un château de campagne française du 19ème siècle, un baron fait revenir auprès de lui son fils, Perdican, jeune diplômé, et sa nièce, Camille, élève d'un couvent. Il envisage de les marier et souhaite le leur annoncer.



Perdican et Camille ne connaissent pas encore les intentions du baron. Lorsqu'ils l’apprennent, Perdican est le plus heureux des jeunes hommes. Il a toujours aimé Camille. Ses études de médecine terminées, il voit un avenir radieux se profiler. Cependant, il ne sait pas encore que Camille n'a aucunement l'intention de l'épouser. Décidée à se vouer entièrement à sa foi, elle prépare déjà son retour au couvent pour y rejoindre les sœurs qui l'ont instruite.



Alfred de Musset, né en 1810 à Paris, est un poète, dramaturge et écrivain français du romantisme. Dans ses œuvres, il évoque essentiellement les thèmes de l'amour, des sentiments et de la mélancolie. Ses écrits les plus connus sont “Lorenzaccio”, “La confession d'un enfant du siècle”, “Les caprices de Marianne” et “On ne badine pas avec l'amour”.



Ce dernier texte, publié en 1834, est une pièce de théâtre dramatique écrite en trois actes. Elle met en scène un baron, son fils et sa nièce. Le baron envisage le mariage entre deux jeunes gens. Mais sa nièce préfère se vouer à sa religion. Lorsqu'il en est informé, le baron est désorienté et son fils prépare une vengeance qui le perdra.



J'ai adoré cette œuvre de Musset dans laquelle il est question d'amour, de jeunesse, de désillusion, de trahison et de vengeance. On y parle d'une passion amoureuse anéantie par divers stratagèmes ne laissant présager rien de bon.



J'ai beaucoup aimé le ton employé par l'auteur. Les personnages sont absolument intéressants. Le baron est un être extravagant, Perdican est maladroit et Camille est manipulatrice.



C'est une pièce de théâtre qui se déguste le temps d'un thé pour passer un excellent moment de lecture.


Lien : https://labibliothequedemarj..
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On ne badine pas avec l'amour

Un grand classique que j'ai pris plaisir à lire tant la beauté des dialogues est poétique. Un vrai chef d'oeuvre comme Alfred de Musset sait si bien les écrire. Amoureuse folle des Caprices de Marianne, j'ai voulu en connaître davantage et quel bonheur !
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Les nuits : La nuit de mai - La nuit d'août..

"Nuits" est un recueil de poèmes magnifiques…

Tout y est dit : la tristesse de la vie, d'une beauté mélancolique, tragique et exaltante, la joie qui parvient parfois à la transcender, les souvenirs qui demeurent et le passé qui hante, la solitude des hommes et tout ce que la condition humaine a de terrible, de tragique et de décevant.

Et que c'est dit avec beauté !...

Le vers de Musset est simple, et pourtant magnifique, magique, sensible, tellement sensible.

"Nuits" plaira à toutes les âmes romantiques.
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La Confession d'un enfant du siècle

Octave est très amoureux de sa maîtresse. Un jour, il s'aperçoit qu'elle le trompe avec un ami intime. Il le provoque en duel et se prend une balle dans le bras. Il erre près du domicile de sa maîtresse jusqu'à ce qu'elle tombe en disgrâce et quitte Paris. Un ami d'Octave, Desgenais, l'entraîne alors dans le cercle vicieux de la débauche. Au bout d'un an, le vertueux père d'Octave meurt. Octave va à la campagne, se repent, et tombe amoureux de la vertueuse Brigitte Pierson. le peuple les prend en grippe à cause de la réputation d'Octave. Brigitte lui révèle que son premier mari a fait l'amour avec elle avant le mariage et s'est enfui juste après. Ils s'en vont à Paris, où ils reçoivent souvent un nommé Smith. Brigitte insiste pour qu'ils partent à l'étranger. Mais Octave, jaloux et pensant que le coeur n'y est pas, repartent le voyage jusqu'à ce qu'il apprenne que Brigitte a sacrifiér pour lui son amour pour le vertueux Smith. Il décide de partir vivre presque en ermite.

Je préfère à vrai dire d'autres oeuvres De Musset, comme « Lorenzaccio », qui me semblent bien plus originales (ou les poésies) mais celle-ci est bien représentative de ce qu'on a appelé le mal du siècle, et du romantisme aussi. Mais lit-on encore cela aujourd'hui ?
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Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée -..

Une petite pièce intime dite proverbe agréable à lire, sans prise de tête, ça se joue autour de la drague entre un comte et une marquise... ha yaya on voit comment c'est parfois marrant, chiant ou pénible de bâtir une stratégie pour faire la cour...par où commencer, comment commencer... enfin quand on se rend compte que notre fleur d'ange n'attendait que ça, on se dit pourquoi j'ai attendu...



Enfin entre le comte et la marquise, on a besoin d'une porte fermée ou ouverte!
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Lorenzaccio

Ce n'est certainement pas l'ouvrage de notre littérature classique la plus facile à aborder. Il y a des inconditionnels, totalement séduits et ceux qui n’adhéreront jamais. J'avais personnellement tenté de lire cette pièce, attiré par le nom d'Alfred de Musset, et j'avais vite abandonné, ne comprenant rien à cette histoire de coup d'état à Florence. Et il faut bien avouer que les longs monologues de Lorenzo n'aident pas toujours à la fluidité de la lecture. De plus c'est une pièce à gros budget : Plus de trente personnages, sans compter les figurants ! Il y a intérêt à être concentré.

Un jour, j'ai réussi à aller au bout du texte. J'ai mieux compris, mais je ne suis pas devenu un inconditionnel pour autant. Mais l'espoir fait vivre...

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La Confession d'un enfant du siècle

L'histoire de sa romance avec George Sand est formidablement bien écrite, aucun doute sur ce point. C'est poétique, lyrique, mais pour le reste...Je dirais que le style sauve la note! Ce n'est pas "la confession" qu'il faudrait mettre en titre, mais plutôt les caprices ou les sautes d'humeur. Bien entendu il est toujours délicats de commenter un texte ancien, les mœurs, la vision des choses ne correspondant pas à la sensibilité d'aujourd'hui. Le décalage est saisissant, vous me direz, comment seront jugées nos relations amoureuses dans 200 ans? On découvre un Musset pratiquant avec aisance l'inversion de la preuve, soufflant le froid et le chaud, comme un digne pervers narcissique, l'était-il? Ou bipolaire? Ces changements d'humeur sont lassant, et la pauvre Brigitte se laisse contaminer par l'obsession d'une douleur qui serait la seule marque du grand amour. Souffrir serait aimer de façon romantique et exclusive, quand on voudrait simplement les voir heureux d'être ensemble. Impossible dans l'univers de Musset, l'oisif doit se torturer l'esprit en permanence, douter, soupçonner et se repentir d'être à ce point, "emmerdant" pour ne pas dire plus! L'envie de fermer le livre m'est venue maintes fois, j'ai pourtant insisté. Sans doute que je cachais le secret espoir de voir un de ses amis lui en coller une bonne pour lui remettre les idées en place et lui faire cesser ses enfantillages, mais non, dans son monde ça ne se fait pas. Mais Dieu que c'était fatiguant de le voir se rouler aux pieds de sa maitresse, tout en pleurant, après lui avoir asséné des horreurs. Il se montre insupportable à pinailler pour rien, le grand poète ne brille pas par sa grandeur d'âme, ni son empathie. Il se comporte comme un adolescent capricieux, désabusés, qui passe son temps à se poser des questions, à se torturer et à torture celle qu'il aime. On aura du mal à convaincre les nouvelles générations que tout le charme du romantisme est entre ces pages. A l'époque ce comportement était peut être la quintessence de l'amour raffiné, aujourd'hui c'est simplement impossible à concevoir. Bref Musset, dont j'avais lu et apprécié "on ne badine pas avec l'amour" a perdu de sa noblesse.
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Lorenzaccio

J’ai lu cette lecture scolaire à un moment où j’avais envie de lire de tout sauf d’une lecture pour le lycée telle que celle-ci. Du théâtre, qui plus est, alors que je n’aime pas du tout lire du théâtre...



Mauvaise période, aucune envie, aucune once d’intérêt, aucune motivation… Cours de HLP que j’ai du mal à écouter.

Bref.

Rien n’était de mon côté pour que j’apprécie cette lecture. Et pour être honnête je n’y ai pas du tout mis du mien.

Je lisais sans lire, si vous voyez ce que je veux dire. Mon cerveau lisait mécaniquement mais je ne faisais aucun effort pour me concentrer et comprendre ce que je lisais.

Je n’ai pas fait d’efforts dans cette lecture et je le reconnais. Hélas.
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Les Caprices de Marianne

Je me suis régalé, dans cette période de retour au théâtre, en revenant encore à ce sacro-saint XIXe siècle, et avec un auteur que j'oublie beaucoup trop souvent, dans ma foi aveugle et obsessionnelle pour Hugo, Baudelaire et Rostand (et à l'étranger, Pouchkine, Goethe...). J'avais adoré On ne badine pas avec l'amour, bien apprécié Lorenzaccio, mais Musset tend à s'effacer souvent dans mon esprit parmi mes références, et j'ai pris une leçon et piqûre de rappel dont j'avais besoin.



Le principe est très simple : Coelio est amoureux fou de Marianne mais ne fait qu'essuyer refus et indifférence, puisqu'elle est de toute façon mariée à Claudio. Coelio dépêche Octave pour porter à Marianne le message de l'amour, mais Octave, débauché et fou shakespearien, sans le vouloir, provoquera l'amour de Marianne pour sa propre personne, et les aléas multiples du coeur de Marianne causeront la fin funeste de Coelio, d'où le titre. Ce triangle improbable avait un peu des allures du Cyrano de Rostand soixante ans avant, à quelques différences près. La quatrième de couverture qui explique cela m'a instantanément rappelé le badinage fatal d'On ne badine pas avec l'amour, avec cette simplicité du dispositif théâtral autour de trois personnages, ce début dans la comédie et cette fin dans la tragédie. Je trouve que les deux pièces peuvent se rapprocher pour cette raison, mais beaucoup d'autres choses m'ont frappé avec Les Caprices de Marianne. Musset est un fan de Shakespeare, comme Hugo l'était, mais l'oeuvre De Musset rend beaucoup plus hommage au grand William par une parenté de leurs théâtres, de leurs univers, et un hommage constant, appuyé, de la part De Musset.



La pièce est qualifiée de "comédie" en première page, mais elle est comédie au sens qu'elle est jeu théâtral, bien plus qu'elle ne serait farce ou vaudeville, même si l'on s'amuse au départ. Lorenzaccio permettait les comparaisons avec Hamlet ou Jules César, cette fois, ça va encore plus loin : Il y a des mentions d'une Rosalinde (Comme il vous plaira) d'un Malvolio (en contraste avec Benvolio de Roméo et Juliette) et même le style De Musset, poétique, fou, parfois même un peu vague, notamment dans les répliques d'Octave, rappelait bien souvent celui que nous prêtons au grand William, via les traductions. L'obsession du double chez Musset est ici extrêmement présente. Tous les personnages peuvent être des doubles ou des miroirs inversés de l'un et l'autre, pas seulement Octave et Coelio, c'est fascinant. Il y a même mention d'une réversibilité des genres pour Octave, ce qui est très shakespearien.



On trouve des allusions et métaphores salaces osées, dont une fut censurée à l'époque. le personnage secondaire d'Hermia est très intéressant et à mon sens sous-utilisé. C'est la mère de Coelio, et le récit de son passé préfigure ce qu'il va arriver à son fils, comme pour rappeler la présence du Destin qui veille, le sort et le temps qui se répètent, mais surtout, la relation Hermia/Coelio est des plus ambigues et malsaines. Je ne peux pas ne pas mentionner l'échange savoureux entre Octave et Claudio digne des duels verbaux d'un Cyrano. Marianne, dans certains passages, par ses répliques, satisfera les plus progressistes parmi nous, de par l'indépendance qu'elle proclame, même si ses changements peuvent aussi être lus dans l'autre sens.



En somme, ce fut vraiment un plaisir comme il y avait longtemps. Je suis vraiment fana du XIXe romantique jusqu'à tomber dans l'auto-caricature, et cette pièce m'a rappelé mon enthousiasme perpétuellement renouvelé pour cette période, avec un auteur que j'ai trop tendance à délaisser, au privilège de mes plus grandes idoles.



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Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée -..

Charmante pièce de théâtre en un acte ; un proverbe sous forme de vaudeville !



Le Comte visite la Marquise car il s’ennuie et n’a trouvé personne jusque-là. Il se rappelle que c’est son Jour et il veut repartir car il semble misanthrope mais indécis !



Quelques faux départs plus tard la Marquise le rabroue car il ne fait que lui dire qu’elle est jolie et trouve ce compliment très banal à facile à dire. Il se résout donc à lui faire une déclaration mais elle ne semble pas le croire si impliqué !



Le théâtre n’étant pas du tout ma lecture préférée, alors que j’adore aller au théâtre, j’ai été bien contente de lire ce court texte guilleret et moqueur ! Un face à face où la Marquise ne laisse pas voir ce qu’elle pense et ridiculise un peu le Comte, tout cela avec des phrases joliment tournées !



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Lorenzaccio

Lorenzaccio, comme pas mal de personne, est dans mon programme de Terminal et je n'ai malheureusement pas aimé...Je n'ai pas particulièrement été intéressé par l'histoire et je me suis ennuyé du début à la fin... Cette pièce n'est vraiment pas pour moi. Dommage!
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Les Caprices de Marianne

J’aime beaucoup le théâtre mais je préfère généralement le voir que le lire. Avec Musset, la donne est différente puisque sa pièce a été qualifiée d’« injouable » et que l’auteur lui-même prônait le « spectacle dans un fauteuil », c’est-à-dire le théâtre lu chez soi, confortablement installé dans un fauteuil, le théâtre qui n’est plus un art vivant, mais uniquement un genre littéraire. Bon, Les Caprices de Marianne a quand même été joué et je serais bien curieuse de voir une représentation de cette pièce.



Cette œuvre de Musset porte bien son nom puisque les caprices de la très jeune Marianne constituent le nœud de l’intrigue. Coelio, héros romantique et mélancolique, est très amoureux d’elle. Malheureusement, Marianne est mariée au juge Claudio qui est beaucoup plus âgé qu’elle et très jaloux. Malgré cet obstacle de taille, Coelio fait connaître ses sentiments à la jeune femme par le biais de sérénades, de mots doux, puis par l’intermédiaire d’Octave, son ami, qui est un vrai « noceur », comme on l’aurait appelé à l’époque. Mais Marianne est fière, elle fait semblant d’être très pieuse – d’ailleurs, elle apparaît pour la première fois avec un livre de messe à la main – mais elle semble déjà désabusée et se fiche pas mal de l’amour passionné que Coelio a pour elle. Et là, c’est le drame, comme on dit…



Voilà donc une pièce que j’ai trouvée intéressante, notamment pour les réflexions des uns et des autres. Les propos de Marianne sur les femmes valent franchement le détour. Mais j’ai trouvé que le tout se déroulait très (trop) rapidement, la fin de ce drame arrive très brutalement et je n’ai pas compris l’amour obsessionnel de Coelio pour Marianne qui est mariée et l’a éconduit à de multiples reprises. Mais le cœur a vraisemblablement ses raisons, etc.



Malgré tout, je crois que Les Caprices de Marianne reste une pièce à lire (à voir aussi ?), confortablement installé(e) dans un fauteuil, chez soi (ou au théâtre ?).
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