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Critiques de Alfred de Musset (590)
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Le Chandelier

La pièce a été publiée en 1835 dans la Revue des Deux Mondes, mais comme la plupart des pièces de Musset ne sera portée à la scène que bien plus tard, en 1848. Elle sera reprise par la troupe de la Comédie Française à partir de 1850. Mais le ministre de l’Intérieur de l’époque, sur protestation d’une partie du public va exiger qu’elle soit retirée de l’affiche, à cause de son caractère immoral. Elle ne sera reprise qu’en 1872. En 1907 André Messager s’inspirera de la pièce pour composer Fortunio, un opéra comique.



Le Chandelier est une pièce en trois actes, à l’action relativement resserrée. Jacqueline une jeune femme mariée à un vieux notaire, a un amant, Clavaroche, un fringant et séduisant militaire. Le mari a été alerté, il vient essayer de surprendre sa femme, qui le ridiculise. Mais devant le danger, Clavaroche lui suggère de prendre « un chandelier », un soupirant naïf que l’on pourra jeter en pâture au mari pour détourner l’attention. Jacqueline n’est pas enthousiaste, Clavaroche insiste et propose de faire jouer le rôle à un des trois clercs de notaire du mari, qui se promènent justement au jardin. Jacqueline jette son dévolu sur Fortunio, le plus agréable des trois. Mais ce dernier est amoureux de Jacqueline depuis qu’il est entré à l’étude, et le soudain intérêt qu’elle manifeste à son égard, lui demandant des petits services, lui donne l’espoir d’avoir enfin été remarqué. Il finit par avouer son amour à Jacqueline, elle n’y croit pas vraiment. Fortunio découvre ce qui se trame et à quoi on l’utilise, même s’il adresse des reproches à Jacqueline, il est toujours prêt à tout pour elle. Elle finit par préférer son amour sincère à celui plus opportuniste de Clavaroche : le mari et l’amant se trouvent bernés par les deux jeunes gens.



La pièce joue sur deux registre : celui de la farce, et celui du sentiment amoureux. Le mari et Clavaroche sont tous les deux des types comiques, différents l’un de l’autre mais au final aussi ridicules. Le vieux mari prêt à croire tout et n’importe quoi, finalement uniquement soucieux des apparences, qui a épousé une toute jeune femme, sans se poser des questions sur ses attentes, et l’amant satisfait de lui-même, se croyant tout permis, ne sont pas sympathiques et leurs mésaventures ne suscitent que le rire sans arrière pensée. Fortunio, dans lequel les commentateurs de l’oeuvre voient une sorte de double de l’auteur, qui aurait vécu une histoire proche dans son adolescence, est un jeune homme sentimental, épris d’idéal, qui va faire découvrir à Jacqueline le véritable amour. Le personnage le plus intéressant est sans doute Jacqueline, qui se transforme, qui évolue, et qui montre à quel point la condition féminine de son temps était sans issue. Dans le milieu aisé dans lequel elle évolue, elle n’a tout simplement aucune perspective, pas de véritable activité, marié à un homme bien plus âgé qu’elle n’a pas choisi, elle s’ennuie et même son amant ne vaut pas vraiment mieux que son mari. Mme Bovary n'est pas si loin. Tout le monde la surveille, et elle doit garder ses envies et frustrations cachées. Son cynisme du début de la pièce s’explique parfaitement, c’est la condition de la survie.



Une bonne pièce, plus complexe qu’une lecture superficielle pourrait le laisser supposer.
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Louison

J'ai assez peu lu Musset, c'est vrai ; mais, de toutes les pièces que j'ai lues de cet auteur, "Louison" est ma préférée.

Pourtant, ce n'était guère une intrigue prometteuse, à la base. Cela semblait être un modeste vaudeville qui tenait un peu du marivaudage, rien de bien grand, rien de bien ambitieux.

Et pourtant… Et pourtant… C'est comme un miracle : Musset réussit à faire une bien belle pièce, sur un sujet peu prometteur-si peu prometteur, au départ !...

Grâce à un style admirable, notamment ; c'est ma première pièce en vers de Musset et quel vers !... Un vers simple et beau, adapté aux circonstances…

Et l'intrigue connaît des évolutions très subtiles et permet de découvrir toutes les faces de la passion amoureuse…

La finesse psychologique est de mise : les personnages, comme dans une tragédie racinienne, vivent les tourments, les affres, les douleurs, que leur imposent leurs émotions.

Dans cette histoire tout sauf niaise, Musset a déployer tout son talent.
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Fantasio

Je ressors très mitigée de cette pièce de Musset.

On nous explique qu'elle doit être relacée dans son contexte pour être appréciée. Sans cela...

L'histoire est ultra basique et peu développée, les personnages ne sont pas franchement attachants, l'enjeu nous échappe sans explication annexe. Franchement, quel intérêt de ce genre d’œuvre si on ne peut pas la comprendre par elle même.
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Premières poésies - Poésies nouvelles

Je viens de terminer ce court recueil qui comporte, je pense, les poésies les plus connues de Musset. Ces poèmes me m'ont pas transcendées comme d'autres ont su le faire (indétrônable Baudelaire, inénarrable Hugo, inoubliable Verlaine...). Mais j'ai trouvé beaucoup d'audace, autant dans la forme (des dialogues, presque des scénettes) que dans le fond. En effet, le poète ne tombe pas dans le romantisme "dramatique" (que j'aime beaucoup par ailleurs) et choisi plutôt un ton léger. J'ai retrouvé ce passage de la Nuit de mai, avec le pélican, que j'aime tant. Cependant, beaucoup de poèmes étaient vraiment longs, ce qui, je l'avais mentionné, ne me plaît pas du tout. Mon attention a tendance à s'envoler lorsque la longueur des poèmes augmente, et je les trouve également moins touchants et moins compréhensibles. Ceci, est, bien sûr, un goût personnel. Je ne crois pas garder un souvenir impérissable de ce recueil. Je l'ai bien aimé mais je n'ai pas ressenti ce "Ah ! Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous !" (Victor Hugo). Les pensées du poète ne sont pas entrées en résonance avec mes propres problématiques, je ne me suis pas vraiment retrouvée dans ces poèmes. Cet aspect universel m'a quelque peu manqué, donc. Au final, les poèmes qui me plaisent le plus sont les plus simples, les plus courts. Je déplore un peu trop de fioritures dans vos poèmes, cher Alfred.
Lien : http://lantredemesreves.blog..
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Les Caprices de Marianne

Coelio s'est entiché de Marianne, mais la belle est mariée au vieux juge Claudio et semble indifférente au jeune homme. Trop timide, Coelio envoie son ami Octave - cousin de Claudio - lui déclarer sa flamme. Marianne résiste, piquée. Et puis, à tout prendre, puisque son mari s'avère être un gros blaireau, pourquoi ne pas se laisser aller à quelques caprices...



J'ai eu envie de découvrir les textes de Musset en lisant une biographie de George Sand, interpellée par leur liaison tourmentée, curieuse de connaître sa vision de l'amour. Mauvais choix : ces 'Caprices de Marianne' ont été écrits avant leur rencontre. Pas grave, j'y reviendrai avec plaisir, cette lecture a été une découverte agréable. Le schéma est classique et la distribution des rôles rappelle certaines pièces de Molière et de Shakespeare : l'amoureux, l'élue, le mari, l'entremetteur. Mais cette comédie dramatique réserve de bonnes surprises, certains échanges sont savoureux, l'intrigue est habilement construite et riche en rebondissements malgré sa brièveté (40 pages).
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La Confession d'un enfant du siècle

La Confession d'un Enfant du Siècle est un livre qui me laisse un avis mitigé.

Une chose est sûre: l'écriture de Musset est magnifique, il a le don de donner à ses phrases une musicalité. En tout cas c'est très poétique.

Le contexte de l'écriture est assez connu, puisque c'est en quelque sorte son histoire avec George Sand qui est transposé ici,. En quelque sorte, car il y a une part de romance, ce n'est pas un récit autobiographique, et aussi car "il faut lire l'oeuvre au delà de la relation entre les deux amants"

Bref, j'ai lu cette confession sans trop de difficultés; même si malgré tout, je trouve cette histoire presque niaise, trop idéalisée. Octave a eu le don de m'énerver, et on ressent assez à quel point le narrateur (et donc Musset?) souffrait, ou avait un problème. Quand on pense que Musset à un jour menacé Sand avec un couteau, devant ses enfants...

Bref, je m'égare.

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Pierre et Camille

Oh Pierre et Camille ! Quelle troublante histoire de reniement et d'exclusion! Dans cette nouvelle, Alfred de Musset donne la voix aux sans voix , autrement dit aux sourds muets du 19e siècle avant la découverte de moyen de communication qui leur a perms de se communiquer avec la société. Pierre et Camille, ce sont les attitudes scandaleuses d'une mère qui découvre, en grandissant, les signes de cette anomalie chez sin enfant, c'est cette rage de vouloir y remédier par divers remèdes mais sans succès. Pour le père, c'est une malédiction qu'il faut chercher à éradique, sur ce, il n'y a que la fuite, et pour la société c'est une poursuite malencontreuse du karma...

Une nouvelle très émouvante!
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On ne badine pas avec l'amour

Bon classique de la littérature française que l'on étudie le plus souvent à l'école, tout le moins à mon époque; , cette pièce satyrique est courte et enlevée, les dialogues peuvent paraitre désuets mais les sentiments décrits sont toujours d'actualité.
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Lorenzaccio

Les intrigues vont bon train dans la Florence des Médicis. Alors que les autres grandes familles de la ville préparent leur vengeance, Lorenzo met ses plans au point : il tuera Alexandre, ce duc insolent qui déshonore toutes les filles de la ville.

Comment ce personnage chétif et à l'apparence peureuse trouvera-t-il la force et le courage de supprimer son cousin? C'est ce que Musset nous propose de découvrir.



La pièce est plus longue que d'ordinaire ; il semblerait que son auteur l'ait écrite sans l'intention de la faire représenter. Effectivement, longtemps, on n'en a joué que des extraits choisis.

Pourtant, je ne me suis pas ennuyée dans cette lecture. Le style d'Alfred de Musset est aussi somptueux que dans mes souvenirs !



Challenge Petits plaisirs 2017

Challenge ABC 2016/2017
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On ne badine pas avec l'amour

Charmante lecture que cette pièce. Musset, comme à son habitude, alterne les genres différents d'un acte à l'autre (voir même, d'une scène à l'autre), passant, dans le discours, de la farce à la tragédie. J'ai beaucoup aimé le ton extrêmement cynique de la pièce ainsi que ses personnages à côtés de la plaque, le tout enrobé dans des textes très fins. Un petit bémol, je ne supporte pas qu'une note de bas de page me raconte la fin de l'histoire (édition "livre de poche"), ça m'a quelque peu gâché la deuxième moitié du livre.
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On ne badine pas avec l'amour - Fantasio

Quelle merveilleuse pièce! L'une des meilleures d'Alfred de Musset. L'auteur a frappé fort sur un travail nettement approfondi sur les personnages...chaque personne a semblé appartenir à un monde à part entière, mais la magie de la théâtralité des situations et celle de la verve de l'auteur ont permis à ces différents mondes de se fabriquer une seule paire de manche d'où la beauté, pour ma part, de ce drame romantique...
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Il ne faut jurer de rien

Avec Alfred de Musset « Il ne faut jurer de rien » surtout en amour.

Dans cette pièce de théâtre écrite en 1836 mais jouée pour la première fois en 1848, il met en scène Valentin, un jeune homme futile et volage qui vit aux frais de son oncle Van Buck, riche commerçant.

Musset à une façon délicate de parler du dépucelage quand il fait dire à Valentin « J’avais seize ans, et je sortais du collège, quand une belle dame de notre connaissance me distingua pour la première fois. » Cette «distinction» le rend méfiant vis-à-vis des femmes puisque cette dernière était mariée et il a de la compassion pour le mari cocu. Ne voulant pas se trouver un jour dans cette position, il refuse donc le mariage par principe même lorsque son oncle lui ordonne d'épouser la jeune et belle Cécile, fille de la Baronne de Mantes. Il va pourtant la rencontrer pour prouver à son oncle que le mariage constitue le meilleur moyen de se faire tromper. On se doute qu'il ne va pas réussir à le convaincre et pour cause...

Avec des répliques savoureuses et un titre évocateur, Alfred de Musset propose une agréable comédie.





Challenge Cœur d'artichaut 2022

Challenge Riquiqui 2022

Challenge XIXème siècle 2022

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On ne badine pas avec l'amour

Une courte pièce de théâtre, qui se lit vite. Je l'ai lu dans le cadre du Challenge Solidaire 2020.



Nous assistons à un jeu étrange, où l'on démontre les conséquences de ce fameux "proverbe : "on ne badine pas avec l'amour", Camille et Perdican s'aiment-ils ? Se voilent-ils la face ? Ne s'aiment-ils pas ? Et la pauvre Rosette au milieu de tout cela ? Camille se pose bien des questions, la tête toute embrouillée par ce que les pauvres femmes du couvent lui ont fait voir de l'amour. Et Perdican, qui prend les choses un peu trop à la légère.



J'ai apprécié les instants plus légers faisant intervenir Blazius et Bridaine pris dans leurs cachotteries et leur arrivisme et essayant de dénigrer l'autre aux yeux du baron.



Je ne m'attendais pas à une telle fin, et j'ai tourné la page pensant trouver une autre scène. Mais non.



Je ne m'en souviendrai pas longtemps, mais j'ai complété ma culture littéraire ! Merci Gwen !

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Gamiani ou deux nuits d'excès

les aventures érotiques de la comtesse gamiani et de fany au cours de deux nuits de débauche.ou rien ne sera épargné au lecteur

mais sans jamais être vulgaire. avec un fond historique.Alfred de Musset nous dévoile une autre facette de son talent.

pour adultes 😈.
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Le secret de Javotte

En tout cas, Alfred de Musset sait nous emballer dans des histoires d'amour impossible. Eh bien, Le secret de Javotte de deroge pas à la règle, on retrouve ici une histoire d'amour pas aussi envoûtante mais le seul tracas pour y arriver denote une jalousie extrême, une jalousie féminine qui voudrait voir son cavalier amoureux romper et peut être même mordre la poussière...
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Les nuits : La nuit de mai - La nuit d'août..

"Les nuits" sont des poèmes d'Alfred de Musset sur son chagrin d'amour et la douleur de la perte de George Sand. Ils sont assez sombres comme le titre l'indique.

Dès la nuit de printemps, le poète fait entendre sa voix pour dire sa souffrance à sa muse qu'il a du mal à écouter parce qu'il a tendance à s'enfermer dans son malheur.

Il faut dire que les poèmes suivent les saisons puisque c'est un cycle composé de quatre périodes : la nuit de mai, la nuit de décembre, la nuit d'août et la nuit d'octobre.

S'il y a un peu trop de prières pour moi en mai, décembre est plus intrigant avec les troubles intérieurs qui dominent en pareille situation et le double du poète qui apparaît à tout âge comme un fantôme de sa solitude.

La nuit la plus chaude est celle de la souffrance résignée du poète alors je préfère la nuit d'octobre, le poème le plus long et celui du pardon après la haine d'avoir été trompé par George Sand puis celui de la renaissance vers la création littéraire.

Ces poèmes de la nuit sont comme un écho à la riche correspondance entre George Sand et Alfred de Musset dans les années 1830, suite à leur séparation et leur amour défunt.

Ils restent toutefois un peu tristes à mon goût. La passion n'est pourtant pas que douleur et c'est comme si ils ne se souvenaient plus des bons moments passés ensemble.





Challenge Riquiqui 2021

Challenge XIXème siècle 2021

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Il ne faut jurer de rien

« Il ne faut jurer de rien, et encore moins défier personne. » Telle est la morale de cette histoire.

Le jeune Valentin aime le jeu, les paris, les femmes, la liberté ; neveu de Van Buck, un riche négociant en textiles, il est aussi son seul héritier. Ce lien familial est pratique pour éponger les dettes de jeu, mais Van Buck ne l’entend plus de cette oreille. Valentin doit trouver un bon parti : une jeune femme de la bonne société qui saura dompter le jeune homme et ses excès. Van Buck a même trouvé la personne idéale pour son neveu : Cécile de Mantes, fille d’une baronne.



Valentin prend son oncle au mot mais il pose ses conditions : sa future épouse ne saurait être frivole. Pour éviter la bague au doigt, Valentin n’aura qu’ à démontrer à son oncle que la mœurs de la jeune Cécile sont aussi légères que celles des autres femmes qu’il a l’habitude de séduire.



C’est le premier acte de cette pièce qui m’a le plus plu. Malgré leurs reproches réciproques, les relations entre l’oncle et le neveu sont pleines de tendresse, et leurs échanges amusants. Ensuite, le ton reste léger, mais les dialogues sont moins vifs. L’ensemble reste cependant très agréable à lire.



L’édition Le Livre de Poche que j’ai lue est destinée à un public scolaire, avec une longue préface, une postface, et surtout de nombreuses annotations fort utiles pour repérer et comprendre les multiples références littéraires de Musset.

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Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée -..

"Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée" est un échange frais et agréable, comme savait en écrire Musset. Certes, il n'y a là rien d'exceptionnel à mon avis, mais quelques réflexions intéressantes sur l'amour, des qualités dans l'écriture de dialogues, où l'on trouve une grande désinvolture, une grande élégance et beaucoup d'intelligence.

Cette courte pièce facile à lire et sans grande prétention se lit rapidement et agréablement.
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Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée -..

Après l’échec cinglant de sa première pièce, La nuit vénitienne, alors qu’il avait à peine vingt ans, Musset continue d’écrire des pièces de théâtre, mais sans les faire jouer. Elle paraissent essentiellement dans la Revue des Deux Mondes, et en 1834 il fait paraître un volume qui en rassemble un certain nombre sous le titre Un spectacle dans un fauteuil. C’est une façon d’afficher un véritable programme artistique : écrire des pièces qui n’ont pas vocation à être jouées, qui s’adressent directement à un lecteur, conçues pour être lues, et qui peuvent donc s’affranchir des conventions de la scène, des compromis consentis pour être jouées. Ainsi ses pièces les plus célèbres, qui sont ses œuvres les plus connues aujourd’hui, ne seront données que beaucoup plus tard, certaines après la mort de leur auteur.



Les représentations du théâtre de Musset de son vivant à Paris sont dues à une actrice : Mme Allan-Despréaux, qui les a découvert en Russie, a eu envie de jouer du Musset, et a fait donner en 1847 Un caprice dans la capitale française. D’autres pièces suivront rapidement, avec un réel succès. Pas les grandes pièces très connues et jouées maintenant, plutôt les petites pièces en un acte, comme Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée. Publiée dans la Revue des Deux Mondes en 1845, elle est jouée dès 1848. La première n’est pas un franc succès : il faut dire qu’elle a lieu pendant la révolution et que le public a d’autres soucis. Mais très rapidement elle s’impose, et entre durablement au répertoire. Avant de connaître une éclipse, due sans doute aux changements intervenus dans les représentations théâtrales. En effet, les petites pièces en un acte, après avoir été introduites au XVIIe siècle comme un complément de programme, après la grande pièce, et avoir été utilisées au XIXe comme lever de rideau, une sorte de mise en bouche, n’ont plus vraiment de place de nos jours, une seule pièce étant devenu maintenant la règle.



Nous sommes dans le salon de la Marquise. C’est son jour, elle est censée attendre les visiteurs. Qui ne viennent pas : est-ce le temps ? Ou peut-être s’est-elle arrangée pour qu’ils ne viennent pas ? Sauf un seul : le Comte. Il vient depuis un an, il la voit presque tous les jours. Mais leurs relations restent formelles, leurs rencontres se passent toujours en présence de tiers. Une joute verbale s’amorce, le Comte hésite : partir ou rester. Entre apparence, jeu social, et une envie de dépasser tout cela pour trouver une parole véritable, sur les sentiments, sur le désir, sur le rapport à l’autre. Entre complicité et antagonisme, entre sincérité et jeu.



C’est d’une très grande finesse et intelligence, dans une langue somptueuse, toute en suggestions. La difficultés de dépasser les conventions, les règles sociales pour arriver à se trouver, à se dire et à parler véritablement à l’autre. Elégant, par moments un peu cruel sans être cynique.



Un vrai bonheur, à la lecture comme au spectacle.
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Contes : Mademoiselle Mimi Pinson - Histoir..

Alfred de Musset est un poète et un dramaturge français de la période romantique, né le 11 décembre 1810 à Paris, où il est mort le 2 mai 1857.

Contes écrits par Musset dans la dernière partie de sa vie, entre 1842 et 1854, ces contes doux-amers dépeignent des héros solitaires en quête de bonheur, dont l’itinéraire est semé d’épreuves, d’émerveillements et de désillusions.

Un très bon moment de lecture avec ce recueil de quatre contes ma foi, plutôt réalistes sur la nature humaine et les sentiments. Alfred de Musset nous y plonge avec bonheur avec un style plein d'humour et de lyrisme.



- Mademoiselle Mimi Pinson – profil de grisette :

Avec ce conte paru en 1845,  Alfred de Musset aborde  le thème de la grisette qui est alors une figure de la vie parisienne. Une  Grisette est une jeune fille de basse condition, coquette et galante, ainsi nommée parce qu’autrefois les filles de petite condition portaient de la grisette (étoffe grise de peu de valeur).



- Histoire d'un merle blanc :

« Qu'il est glorieux mais qu'il est pénible d'être en ce monde un merle exceptionnel.. ».

Fable autobiographique qui dépeint les amours malheureuses de Musset avec George Sand et ses déboires d'auteur incompris, l'Histoire d'un merle blanc est aussi une ode à la différence et s'adresse à toutes les âmes sensibles perdues dans la foule anonyme des conventions et des références.

Histoire d'un merle blanc est incroyablement beau. C'est une œuvre bouleversante très poétique.



- Le secret de Javotte :

Conte publié pour la première fois dans le Constitutionnel en juin 1844.

Un vrai régal, ce petit conte. Une histoire d'amour, de colère, d'honneur raconté avec beaucoup de bonheur par Alfred de Musset avec son écriture si élégante et raffinée.



 - La mouche :

Un conte qui nous amène à la cour de Versailles du temps de Louis XV, et où une marquise bien célèbre se transforme en une bonne fée pour sauver un amour perdu.





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