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Critiques de Alice Ferney (1078)
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Grâce et dénuement

C’est l’histoire d’une famille de gitans qui vient se parquer sur un terrain, un ancien jardin potager abandonné. En effet, ils venaient d’être expulsés d’un hôtel qu’ils avaient squattés.



Angéline l’ancienne, s’y installe avec ses 4 fils et ses 3 brus ainsi que ses petits enfants et leurs caravannes.



C’est dans ce contexte de misère et de grande pauvreté, qu’Esther une ancienne infirmière et bibliothécaire, entreprend d’approcher les enfants tous les mercredis en leur lisant des histoires.



Elle pose une couverture sur le trottoir à côté de sa voiture, ainsi après que tout ce petit monde soit bien installé, elle entame la lecture. Son engagement et sa fidélité sont sans compter, elle vient par tous les temps raconter, montrer les images aux enfants de plus en plus intrigués et intéressés.



Par mauvais temps, elle entasse les enfants dans son auto et les invite à écouter ses histoires. Rien ne l’arrête, ne la désarme, elle persévère qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige.



Sa fidélité n’est plus à démontrer et la plume d’Alice Fernay est captivante, émouvante, réaliste, là où personne n’oserait s’aventurer, Esther relève le défi de leur donner goût à la lecture et l’ouverture sur un autre monde.



C’est là que l'auteur convoque le lecteur : ENTRE grâce et dénuement, c’est tout simplement magnifique, porteur d’espoir, de vie, de générosité.

Esther sans jamais être intrusive, s’accroche à ces enfants et ces familles et la lecture en est le lien social, indéfinissable qui se tisse entre eux.



Alors cela va provoquer des prises de conscience, des bouleversements dans leurs vies de femmes et d’hommes qui ne vivent qu’entre eux, rejetés par la société, sous l’emprise de la violence, de la solitude, du manque d’hygiène, de nourriture.



Esther va être un vecteur de changement et elle va se battre pour que les enfants aillent à l’école. Ce n’est pas une mince entreprise qui s’inscrit dans le temps, la persévérance, la négociation avec la directrice. Il y aura des marches-arrières, des doutes mais Esther se bat et ne désarme pas. Son engagement est total.



C’est un livre sur l’illetrisme, la tolérance, la patience, la volonté d’aider constructivement même si au départ le pari est loin d'être gagné.



J’en ai déjà dit beaucoup… mais je vous invite à venir rencontrer ces personnages plus vrais que nature.



C’est un livre qui aborde beaucoup de sujets en filigrane, la condition de la femme, l’accès au droit à l’éducation, la violence conjugale, le dénuement, l’absence de repères…il y aurait tellement à dire, mais entreprenez cette lecture ponctuée de bonté, d’amour et de don de soi.

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Grâce et dénuement

Grâce aux livres, une femme tente d'approcher une famille de gitans qui vivent dans une grande précarité, à l'écart de la société. Un univers magique s'ouvre alors pour les enfants qui traînent à longueur de journée dans le froid et la crasse, le ventre vide. Un autre monde que les coups, la solitude, la noirceur, la peur.

Petit à petit les adultes se livrent. On entrevoit leurs conditions de vie, le filet de leurs pensées, la grandeur qui habite leurs yeux. Ils n'ont que quelques mots, souvent plutôt des gestes, des regards, mais ceux-là sont grandioses. On voudrait les écouter, les réchauffer, les regarder, sans penser à leurs différences.
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Paradis Conjugal

Lors de ma dernière critique d'un livre d'Alice Ferney, j'écrivais que j'étais complètement tombé sous le charme de son écriture, à en devenir complètement fan. J'ai eu plus de mal avec celui-ci que j'ai découvert dans la PAL de ma Delphinette en allant mangé la salade composée, une belle journée d'été.

Elsa passe son temps à regarder inlassablement un même film, "chaine conjugal" de Manckievicz, dans lequel les trois héroïnes sont à un carrefour de leur existence. Elle-même ne sait plus trop que penser de la relation avec son mari qui vient de lui laisser un mot : " demain soir et les soirs suivants, prépare-toi à dormir seule. Je ne rentrerai pas. Je ne rentrerai pas dans une maison où ma femme est installée devant la télévision, voit le même film depuis trois mois, ne se lève pas pour me préparer à dîner, et se couche sans me regarder !" Ce soir les deux ainés d'Elsa se joignent à elle pour regarder ce film et devant l'émotion de leur mère, questionneront : est-ce que papa rentrera ce soir ?

Un livre bilan pour les couples qui se sont éloignés, la tristesse de l'habitude ayant pris la place de la passion amoureuse, ou l'on ne voit plus l'autre que comme un objet du quotidien. Est-ce que seul un électrochoc pourra rendre de nouveau cette relation passionnelle et fusionnelle ?

J'ai eu plus de mal à le lire, peut-être parce qu'il ne me concerne en rien, mais alors en rien du tout, je pense même être aux antipodes du sujet de ce bouquin. Je n'ai donc pas pu me projeter sur l'un ou l'autre de ses personnages.

Pourtant j'ai persévéré, bien m'en a pris car le final est de toute beauté ou la richesse des descriptions des émotions est à couper le souffle.

Reste-t-il des livres d'Alice Ferney que je n'ai pas lues ? Vite, vite mettons nous en quête.

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L'élégance des veuves

Ils vivent encore en nous, nos ancêtres trépassés.

Parfois au détour d'un miroir,

je crois percevoir la lumière de leurs regards.

Mais c'est souvent sur le papier,

que jaillit cette autre écriture faite de tendresse et de nervosité.

Pour beaucoup d'entre nous ce sont des tics ou des manies,

qui nous raccrochent à notre lignée,

dans notre famille, ce sont des doigts de pieds

en forme de champignons de Paris.



Il fut un temps pas si lointain,

un temps à l'avenir incertain,

ou quelquefois l'amour se découvrait,

bien longtemps après les baisers.

De parfaits inconnus se retrouvaient mariés

mis en avant par des familles aisées.

Alors mille gosses, une tribu infernale,

prenait forme dans le corps des Femmes.

Propulsée comme mère, elles épuisaient leur Féminité.



Elles n'ont de cesse que de materner, de cajoler,

brandissant pour étendard, le dévouement et la sollicitude,

pour faire oublier aux hommes leur haine et leur habitude

de pourrir la vie à tout de qui peux les entourer.

Il va s'en dire que les Femmes sont,

le plus bel aboutissement de la création.

Sans cet amour inconditionnel, cet agapè,

l'humanité toute entière ne serait

qu'un chaos, une monstruosité.



Alice Ferney l'a bien compris,

son livre est un hymne à la Féminité,

qui de mères en filles se transmettent,

les bases solides de notre société.

Au travers de quelques personnages,

elle nous en dresse un tableau plein de poésie et d'humilité.

Un livre bien court, mais c'est un concentré,

qui sera vite lu mais en aucun cas oublié.

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L'Intimité

C’est mon huitième livre de cette auteure que j’apprécie , une très belle écriture structurée comme elle sait le faire nous plonge au cœur des relations hommes / femmes, détaillant tout ce qu’il faut savoir à propos du désir , de la maternité , des problèmes de gestation pour autrui , le célibat et le mariage , le refus d’enfant , l’asexualité , ausculte les différentes manières de former un couple , alternant les points de vue à propos de la GPA et les questions éthiques, les bénéfices et les problèmes qu’elle pose.



On suit à travers le parcours des protagonistes , les méandres , les interrogations , les errances, les doutes de chacun .

L’ouvrage commence par un drame : lorsque Alexandre vient déposer son beau - fils Nicolas chez la voisine , il ne se doute pas qu’il reviendra avec le bébé Sophie mais sans Ada , décédée d’un empoisonnement amniotique .

Il a déposé Nicolas chez Sandra , une célibataire ayant décidé de longue date qu’elle ne serait pas mère.



L’auteure construit méticuleusement , selon son habitude son ouvrage sur trois piliers : Sandra, Alba, Alexandre en révélant leurs hésitations , leurs opinions leurs craintes et leurs choix.



Elle nous interroge à propos de cette société contemporaine où le virtuel prend le pas , superficiellement sur nos besoins.

Un ouvrage moderne et complexe , une forme de fable ....

En parlant sociologie, éthique, et philosophie——ce qui m’a gênée —-même si c’est actuel , intelligent , passé au peigne fin, questionnant à propos des nouvelles techniques de procréation ——-cela sonne trop comme une démonstration.

Je n’ai pas retrouvé le charme et l’éblouissement de «  L’élégance des veuves » de » Grâce et dénuement et bien d’autres ....

Mais ce n’est que mon avis , bien sûr !

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L'élégance des veuves

Mais qu'Alice Ferney écrit bien !

Dans ce roman, particulièrement.

Son écriture est à la fois ferme et douce. Toujours précise, poétique parfois. Simple et belle.

Alice Ferney est déterminée : avec ses phrases, elle vous emmène exactement là où elle veut.

C'est le genre d'auteur entre les mains de qui je m'abandonne totalement. J'ai confiance et je suis le chemin qu'elle a tracé.

Alice Ferney décrit une partie du vingtième siècle à travers les femmes. Des générations qui s'enchaînent avec leurs ressemblances et leurs différences. Avec une constante : leur grande force morale, leur dignité et leur élégance immuable.

Et pourtant, elles en vivent des drames !

Les guerres font des ravages et réclament leur tribut de pères, de maris et de fils. Les femmes portent bien souvent le noir.

À peine mariées, elles se transforment en mères. De famille très nombreuses. Les naissances se suivent, apportant leur lot de joies et de peines (la mortalité infantile est encore forte) mais aussi de fatigues quotidiennes.

Les femmes vivent pour leur mari et leurs enfants, jamais pour elles-mêmes.

La voie à suivre est toute tracée, elles n'ont pas le choix. Une phrase le résume parfaitement :

"En une année, celle de ses vingt ans, elle fut fiancée officiellement, mariée religieusement, installée bourgeoisement, ardemment fécondée et douloureusement accouchée : la vie de Valentine commençait à être ce qu'elle devait être."

Alice Ferney nous parle d'une époque révolue, mais dont nous avons tous entendu parler par une grand-mère ou une grande-tante. Je suis certaine que nous sommes nombreux à avoir de vieilles photos de famille montrant un couple entouré de ses multiples enfants.

Ce livre est une fiction, et pourtant en le lisant, j'ai constamment pensé à l'une de mes grands-mères. Née à la fin du dix-neuvième siècle, elle a eu dix enfants, dont huit ont survécu : je l'ai vue dans ce livre, j'y ai lu sa vie. C'était très beau.

Un roman émouvant qui fait la part belle aux femmes et qui nous offre de très belles pages sur l'amour maternel.

Un roman résolument féministe qui prouve que le sexe dit "faible" ne l'est pas tant que ça.
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Deux innocents

Rencontrer l'autrice est-ce que cela peut aider à lire, à comprendre, à commenter un livre, son livre? Avant ou après l'avoir lu?

Rencontrer l'autrice si elle est interrogée par une autre autrice (célèbre), Minh Tran Huy, est-ce que cela peut aider le lecteur? Oui, là oui, surtout si elle échange sur le bouquin de l'autre, apparemment sans complexe, quoiqu'elles semblent bien se connaître.

Personnellement j'avais lu le livre avant, donc je m'étais fait un avis sur cette histoire, sur cette femme, Claire Bodin, sans problème particulier, menant une vie réglé et sans encombre, en sachant, d'après le titre (et sans lire le quatrième de couverture toujours menteur et à côté de la plaque), "deux innocents" qu'il se passerait quelque chose entre deux personnes. Mais là où la rencontre aide c'est que l'on apprend qu'un geste amical, de consolation, n'est pas considéré comme mal attentionné partout dans le monde. comme au Québec, par exemple, dixit Alice Ferney, où il n'est pas rare qu'une prof prenne dans ses bras un(e) élève chagriné(e) pour x raisons. Mais non, Madame, on ne fait pas ça chez nous!

Mais qui a raison, qui a tort, la directrice, la prof? Notre société doit elle être plus affectueuse, plus rigoureuse ou humaine tout simplement ? Difficile. D'autant que la question du handicap fait débat...

Le livre me direz-vous? Je l'ai trouvé très bon, oui, très bon. Mme Minh Tran Huy quant à elle le trouvait proche du thriller américain, en y réfléchissant, pourquoi pas? Didactique, un peu, forcément. Rigide dans l'écriture, c'est vrai et confirmé:

"Il y a de la rigidité dans mon écriture." Pour ce roman s'entend.

Bon moment de lecture et de rencontre.






Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Les Bourgeois

Voilà 20 ans qu'après « L'élégance des veuves », je suis une inconditionnelle d'A.Ferney .

Cette fois c'est une chronique familiale qui nous est contée , et ce sur plus d' un siècle .

Le patronyme de cette famille est Bourgeois , et ça tombe bien , ce sont des bourgeois.

Peut -être sous couvert de cette famille, A.Ferney nous parle t 'elle de la sienne, car les grandes fratries lui sont familières.

C'est à partir de l'enterrement de l'un de ses membres et en compagnie d'un des survivants de la première fratrie Bourgeois, que revient en mémoire le destin de chacun .

Et c'est avec énormément de délicatesse et un infini respect que l'auteur dessine tous les destins individuels de ces bourgeois catholiques , conservateurs, toujours en écho avec l'Histoire , des prémices de la Grande Guerre à nos jours.

Henri et Mathilde Bourgeois ont eu 10 enfants , et 40 petits enfants.

Ce qui peut paraître déraisonnable de nos jours , pour certains, en général ne l'était pas pour l'époque, et c'est là toute l'intelligence d'A.Ferney, c'est qu'elle est toujours dans le temps des événements et non avec le regard actuel.

Il en est ainsi des guerres, de la Résistance, de l'Algérie plus tard, jamais revues a l'aune du futur mais de l'instant, ce qui éclaire les évènements d'une manière différente de celle imposée par les livres d'Histoire.

Le sens du devoir, est une valeur partagée par tous les Bourgeois, ils font de belles carrières dans l'armée, la marine, les affaires, la médecine , la justice.Ils sont bien vivants , acteurs de l'Histoire.Ils font le lien entre les époques et les esprits avec une adaptation (parfois relative pour certains). Les femmes ont beaucoup d'importance dans cette saga familiale, on y voit tout doucement leur émancipation , chacun jugera selon son propre parcours si ces femmes qui ne faisaient qu'enfanter et s'occuper de leur famille étaient des malheureuses.

Le maillage du roman est une mosaïque de souvenirs , de vies multiples immortalisées sur photos. Un très grand roman ; A. Ferney semble de plus en plus talentueuse au fil des années .



Il faut nous rendre à l'évidence, le passé est derrière nos yeux, notre mémoire est nécessaire

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Deux innocents

« Accueillir, aider, ne pas juger, inclure, elle s’y retrouve. Les difficultés, les retards, les handicaps n’enlèvent rien au droit de mener sa vie de la façon la plus autonome possible »



« L’expérience lui a prouvé que la cordialité et la gaieté font des miracles. Les plus timides se détendent. Il faut laisser voir sa joie d’être là, comme une perche la tendre aux plus désemparés. Bien sûr l’équanimité est requise, tout mouvement d’humeur, toute colère ou emportement brise le fil de la confiance. »



L’enfer est pavé de bonnes intentions….

C’est ce que découvre Claire, professeure naïve et affectueuse, entraînée dans la spirale infernale de la suspicion et de la justice, après une série de décisions malencontreuses, prises dans l'institut pour handicapés où elle travaille.

Le texte très didactique, très factuel, interroge avec beaucoup de lucidité la formation et la posture des enseignants avec des enfants différents, ainsi que la place des familles. Il analyse également clairement la psychologie et le comportement des différents protagonistes. Alice Ferney demeure plutôt neutre dans son écriture, donnant peu d’affect dans une affaire où il est (beaucoup) question d’affect. Il est donc difficile de s’attacher totalement aux différents personnages.

Mais l’histoire, basée sur des faits réels, est très intéressante. Et le récit, mené sans temps mort, se dévore.

J’ai particulièrement aimé la fin.
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Le Règne du vivant

Magnus Wallace se bat pour la préservation des océans. Personnage charismatique et intègre, il va au bout de ses idées, c'est un héros prêt à mourir pour une baleine, un requin... Bien sûr, une telle détermination agace les associations écolos plus timorées et les politicards qui n'ont de vert que l'étiquette. Cet homme est fou, assurément, et dangereux. Gérald, reporter norvégien, veut juger par lui-même. Vite fasciné par Wallace, il rejoint une de ses expéditions en Antarctique avec une vingtaine d'autres activistes. Leur but : perturber les saisons de pêche des baleiniers par diverses méthodes de sabotage non violentes.



Dans ce roman aux allures de témoignage/documentaire, Alice Ferney fait le tour du problème de la pollution accélérée des océans, et de la destruction de leur faune et de leur flore. Le sujet est complexe : eaux en territoire international où il est impossible de légiférer, enjeux financiers énormes, corruption, problème des populations pauvres qui vivent de cette pêche. Et pourquoi un tel combat en faveur des espèces menacées, au fait ? « Fallait-il protéger les bêtes parce qu'elles nous étaient vitales ou parce qu'elles méritaient tout simplement de vivre ? » (p. 56)



Alice Ferney est pour moi l'une des plus grandes auteurs de sa génération, je trouve sa plume superbe, ses réflexions riches. Ici la mer est étoffe, drap bleu, plateau laqué, les baleines sont douces, gracieuses, majestueuses. Ici, Alice Ferney prend sa plume d'écrivain engagée pour tirer une sonnette d'alarme, et sans ton moralisateur parce que le constat suffit. Il y a urgence, en effet, et on ne pourra pas dire qu'on ne savait pas...
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Grâce et dénuement

Avec ce roman au titre si beau, je découvre Alice Ferney... et l'envie de la découvrir encore plus.



La romancière signe là un très beau roman, tout en sensibilité, sans tomber ni dans un misérabilisme crasse ou un évangélisme gnangnan. Elle dépeint le quotidien souvent difficile et l'âme d'une famille gitane, installée sur un terrain vague. La vieille Angéline symbolise le noyau dur de cette unité, gardienne des valeurs, du passé et du vécu.

Arrive Esther, bibliothécaire de quarante ans, qui souhaite faire découvrir la lecture et ses plaisirs aux enfants de cette famille. Entre incompréhension et fascination, méfiance et intimité, des liens finissent par se tisser entre la gadgé et les Gitans.



Le récit s'enrichit d'une superbe écriture, nuancée et sensible. Un roman à lire absolument pour toutes ses qualités.
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Le ventre de la fée

Il était une fois…une fée. Femme si douce, si belle, vaporeuse comme un rêve doux, à nulle autre pareille.

« Elle se fait aimer chaque jour comme au premier instant de l’amour, celui de l’aveuglement, celui du miracle où les reproches restent des secrets invraisemblables. La fée prolonge la douceur. Sur elle le regard se brouille, s’adoucit dans les indulgences. Autour d’elle les choses sont transformées. Le sortilège est puissant. »



Il était une fois…un homme. Qui sut se faire aimer de la fée. En lui, un fond de silence et de secret. En lui aussi, ce qu’il faut de grâce, d’intelligence, de générosité et de sollicitude pour plaire aux gens, notamment aux femmes, ce dont il abusa longtemps. Mais un jour l’homme croise la fée et « le sortilège fut en lui, comme une main qui contraindrait son cœur tout en le caressant ». Désormais la fée devient son amour, son ange, sa vie…sa fée.



De l’alchimie amoureuse entre l’homme et la fée, de leur emmêlement passionné et sublime, nait Gabriel, l’enfant au nom d’archange. Et la fée, comblée, heureuse, enveloppe l’enfant de tendresse et de bonté, l’enrobe d’amour et de douceur sans imaginer que son ventre de fée a enfanté la plus effroyable des créatures.



Il était une fois… un monstre. Dans le secret de son âme, Gabriel, l’enfant au nom d’archange, a développé en grandissant une nature perverse, corrompue par de puissants désirs de violence, une jubilation morbide et une fascination malsaine pour la douleur des autres.

Enfant déjà, il aime infliger mille délicieuses tortures à de petits animaux avant de leur offrir en sépulture des boîtes somptueuses que par la suite il confectionne avec un soin d’artiste maniaque et une admirable virtuosité.

Il devient « un adolescent plein de silences », puis enfin « cet homme jeune, trop calme et sage, timide et souriant », un être cadenassé de l’intérieur que rien ne semble émouvoir hormis cette joie impure que lui procure la mise-en-scène de la souffrance.



A la mort de la fée, emportée par un cancer, l’homme, accablé de chagrin, ne pouvant supporter de vivre sur les lieux de son bonheur perdu, laisse Gabriel seul dans la maison familiale. Plus rien désormais ne retient le jeune homme dans l’assouvissement de ses diaboliques instincts. Le prédateur se met en chasse ; il a délaissé les petites proies animales pour se tourner vers un gibier plus conséquent, à la hauteur de ses appétits d’homme : les femmes.

Son premier viol le plonge dans un état de bouleversement et d’excitation délectables. Ah ! Quel plaisir d’éprouver tout contre soi une jeune chair se débattre ! « Le corps d’un autre en souffrance, quel prodige » !

Gabriel écume la ville, jouant avec « le froid et l’humidité des recoins déserts ». Son désir s’emballe, plus rien ne compte hors le triomphe de son plaisir de mâle, mais bientôt il lui faut éprouver d’avantage. Il lui faut explorer le mystère de l’achèvement. Il lui faut serrer ses mains autour du cou gracile d’une jeune colombe. Il lui faut expérimenter la décomposition des corps. Et il se prend alors à penser aux petites filles…



En 1993, Alice Ferney signait avec « Le ventre de la fée » son premier livre et faisait une entrée fracassante sur la scène littéraire, la puissance atroce de ce premier roman laissant immédiatement augurer un grand auteur en devenir.

Car, ah ! Quel livre ! On ne peut y penser sans frémir et c’est peu dire de ce bref ouvrage qu’il est dérangeant, déroutant, perturbant et, d’une manière totalement équivoque…manifestement beau.

C’est qu’avec ce conte noir, Alice Ferney joue avec les antagonismes et les contrastes comme une magicienne joue avec ses sortilèges, faisant rivaliser les émotions du lecteur en une sorte de pugilat intérieur qui le laisse dans un profond état de malaise. Ce qui débute ainsi comme un conte de fée se transforme alors en fable horrifique. Avec l’impression de tomber au fond d’un gouffre obscur, l’on est précipité de la ouate au béton, d’un climat de douceur et de pureté empreint de beauté et d’amour maternel, en un lieu où se déchainent les passions les plus brutales et les plus écœurantes.

L’auteur nous plonge de plain-pied dans la conscience d’un monstre dénué de remords, ne nous épargnant rien de sa folie, de ses actes ni de ses intentions.

Mais - et c’est là que réside toute la force de ce court roman - la romancière va utiliser le filtre d’un style poétique, lumineux, la transparence cristalline et délicate de ses lignes, pour opérer un véritable pouvoir d’attraction en faisant s’affronter en combat singulier, la beauté de la forme et l’horreur sans nom du fond.

Une écriture enchanteresse qui n’est pas sans rappeler celle de Sylvie Germain, cette façon troublante d’aborder la noirceur avec les mots les plus fins et sensibles et qui provoque chez le lecteur médusé, des sentiments contrastés, entre fascination et répulsion.

Véritable lecture coup de poing « Le ventre de la fée » accouche dans la douleur des plus vils instincts de la nature humaine et sera à ce titre à déconseiller aux âmes sensibles…

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La Conversation amoureuse

« Je cherche une définition du verbe aimer, dit Louise. (...) se déprendre de soi-même, c'est une belle définition. »



Je ne pensais pas en ouvrant ce roman que j'y trouverai autant. Tout est dit. Ou plus exactement tout est dit, et ce qui ne l'est pas est pensé et relaté sans détours, pour la complète information du lecteur. J'ai eu l'impression d'être une petite souris qui pouvait tout voir, tout savoir, tout apprendre aussi. Apprendre sur les relations de couples, apprendre sur les relations hommes-femmes, apprendre sur moi.



« L'horloge des femmes et celle des hommes dans l'amour n'ont pas les mêmes aiguilles... »



Que c'est étrange de voir écrit des ressentis que l'on a vécus et pour lesquels on n'a pas eu l'esprit de mettre des mots -par couardise, par manque de mots, par manque de temps. Je me suis régalée pendant cette lecture. Une lecture ardue car le style d'Alice Ferney ne m'a pas été facile d'accès. Il m'a fallu un certain temps pour entrer dans ''son temps''. L'écriture est recherchée, et plus que tout, la psychologie est fine et implacable. C'est difficile parfois de se voir dans des situations décrites avec tout ce qu'on ne voulait justement pas s'avouer, parce que ça renvoie à nos petits mensonges, à des petits échecs, à des petitesses. Mais qu'il est bon de ressentir une vibration, un éclair à la vue de l'âme soeur (espérée, inventée, réelle... ?) Ce frôlement de l'âme au travers d'une voix, une voix d'alcôve qui envoûte, qui dit ce qu'on attend. Personne n'est dupe, mais qu'il est bon ce jeu de la séduction. Au travers de ce livre j'ai découvert toutes sortes de couples, « Guillaume et Louise, Eve et Max, Tom et Sara, Pénélope peut-être, Mélusine et Henri, Gilles et Blanche, Pauline et Marc... » et je ne me suis jamais perdue dans cette imbrication de personnages car Alice Ferney me raccrochait par petites touches bienvenues, avec un petit rappel de ce qui se disait ici ou là, de ce qui se faisait au même moment à l'autre bout de la ville, entre deux ''amoureux'' picorant une fraise. Je suis ressortie de cette lecture avec un sentiment partagé, triste et heureuse. Comme la vie, en somme. « Hop là ! Nous vivons ! » Rien n'est noir, rien n'est blanc et chaque jour nous créons un panel de gris qui nous enrichit. J'ai attrapé quelques éléments que je tiendrai pour réponse, et une question...



« Est-ce que l'on ne serait complètement soi-même que seul ? »
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La Conversation amoureuse

Nos regards se sont croisés à l'école, en déposant les enfants. Je ne suis pas forcément beau, elle superbe. Je la fixe, elle est flattée, une étincelle a alors giclé … le coup de foudre ? A lire son visage, je sais qu'elle a en partie succombé. Comment faire pour l'aborder ? Elle n'est pas de celle qui cède sur un coup de tête. Je pourrais l'inviter à boire un café ... ou à diner ?

Je suis en instance de divorce, Blanche ne me supporte plus. D'elle, je sais qu'elle est mariée, je croise son époux au club auquel je suis adhérent.

Nous finirons par aller diner, nos conjoints et amis ont une soirée au club : gala de boxe à la télé pour les garçons, papotage pour les filles.

Alice Ferney nous décrit toutes les étapes de la séduction des deux points de vue : féminin et masculin. Gilles est sûr de lui, sait exactement ou il veut en arriver. Pauline aime son mari, d'ailleurs elle est enceinte de lui : puis-je aimer deux hommes à la fois ?

Parmi les conjoints et amis, nous trouvons tous les cas possibles de couples : de la relation fusionnelle au désintérêt total.

Nous avons-là une richesse de description des sentiments des personnages, Alice Ferney se sert de conversations entre hommes ou entre femmes pour décortiquer toutes l'ambigüité des rapports amoureux.

Juste, étant un mec, le dialogue sur les couples par les hommes au club me parait un peu surréaliste. Je suis témoin de conversation masculine à ce sujet et ce n'est pas tout à fait les propos que tiennent les garçons.

Une écriture qui peut paraitre lente mais c'est justement ça l'intérêt. On a presque l'impression d'assister à une partie d'échec ou chacun avance et recule ses pions, à coup d'émotions, de réactions, d'hésitations, d'interrogations, de prises de risques et de replis stratégiques.

Tout repose sur la plume de l'auteur, si légère, merveilleuse conteuse. Nous avons l'impression d'être des voyeurs témoins d'une situation. Chacun de nous ayant son protégé.

Alice Ferney ? J'suis en train de devenir trop fan.

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Les autres

Niels pour l'anniversaire de son frère Théo, lui offre un jeu de psychologie à partager avec des gens de connaissance de préférence, ou il est question de cerner les caractères des uns et des autres. Autour de la table, Moussia la mère mais aussi plusieurs amis Claude, Marina, Fleur et Estelle. le jeu va très vite engendrer des tensions tandis qu'un drame se noue au premier étage.

Alice Ferney dont je voulais depuis longtemps découvrir l'univers me laisse sur un sentiment mitigé. En choisissant de découper son histoire en trois parties pour cerner toute la psychologie des personnages, on se réjouit de l'idée car les deux premières parties sont plutôt assez intéressantes pour nous attacher ou nous faire détester les personnages, (quoique entre nous, je me demande comment les protagonistes peuvent rester à table avec de tels règlements de compte), mais j'ai lâché prise dans la dernière partie qui m'a ennuyé au plus haut point, la reprise de la soirée par un regard extérieur étant franchement soporifique et d'une longueur à n'en plus finir, fichant par terre mon plaisir initial . de plus certains faits révélés me paraissent tout de même assez surprenants et accepter sans véritablement provoquer le séisme auquel on était en droit d'imaginer. Ferney appuie un peu trop les traits, et si ces personnages continuent à se fréquenter, ça tient du miracle. Déçu plus que convaincu.



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Le Règne du vivant

Avant d’embarquer sur l’Arrowhead, le narrateur mène une enquête auprès d’autres ONG qui partagent le même combat que la capitaine du bateau, Magnus Wallace. Son diagnostic est sans appel : ces ONG ne servent pas à grand-chose parce que les dirigeants préfèrent l’influence que leur confère leur statut de dirigeant d’une ONG au combat.

Il vous suffira de faire une petite recherche sur internet pour comprendre de quelles ONG et de quels dirigeants l’auteur s’est inspiré. J’avoue peu aimer le mélange-vérité - fiction, mais j’ai appris beaucoup de choses grâce à ce livre. Il a aussi le mérite de poser une question qui fâche : est-il possible de se battre pour certaines causes en restant dans la légalité.




Lien : https://dequoilire.com/le-re..
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Cherchez la femme

Autopsie du mariage sur deux générations, sous la plume grandiose d'Alice Ferney. Ferney sur 550 pages mène une fine analyse passionnante, répétitive, lucide, parfois agaçante du couple Nina-Vladimir, années 60, qui débouchera sur celui du fils adulé Serge et de sa femme Marianne, années 90. Nina et Vladimir projetteront toutes leurs ambitions manquées sur ce fils, qui développant un égocentrisme extrême essaiera toute sa vie de passer pour le génie qu'il n'est pas. Une imposture qu'il réussira d'ailleurs assez bien, mais qu'il paiera et fera payer à son couple, très cher.

L'auteur à travers ces personnages et leur histoires, touche à beaucoup de questions inhérentes à la vie, au mariage, à l'amour...Comment affronter l'ambivalence du lien conjugal? L'importance de la communication dans le couple / Comment aime-t-on son conjoint? / L'influence des deux familles en coulisse sur la vie du couple? / La volonté suffit-elle pour faire durer un mariage ? / Jusqu'où sommes-nous libres dans nos choix?....beaucoup,beaucoup de questions,une infinie palette de sentiments humains déclinée dans ses subtiles nuances,un roman foisonnant, très maîtrisé dans le fond et la forme que j'ai beaucoup aimé!
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Grâce et dénuement

- Pourquoi tu fais çà ? dit Angeline.

- Je crois que la vie a besoin des livres, dit Esther, je crois que la vie ne suffit pas.

- J'allons réfléchir, répondit Angeline.



Parce qu'elle pense que les livres sont nécessaires comme le gite et le couvert, une jeune bibliothécaire, Esther Duvaux, met en oeuvre ce que d'autres auraient jugés utopique. Elle n'est pas venue chez les gitans par pitié. Elle est venue avec un projet : lire des histoires aux enfants qui ne disposent pas de livres chez eux. Aussi, chaque mercredi, elle s'arrête près des caravanes et serrés les uns contre les autres dans sa voiture, elle lit des histoires à ces grandes paires d'yeux noirs étonnés.

Rejetés par la population, ils ont échoués là, dans le jardin d'une ancienne institutrice concilante. Ces enfants à demi nus évoluent dans la boue, le froid, endurcis par les brimades, le ventre souvent vide. de leur comportement quelque peu sauvage, Esther compte sur le pouvoir des livres pour les apprivoiser.



Dans ce roman, on découvre Angélina, la grand mère, ses cinq fils et ses quatre belles-filles vivants au rythme des accouchements et des fausses couches, de l'infidélité d'Antonio et de la folie de Lucien qu'Angélina refuse d'admettre. Les hommes vivent de vols et autres trafics, car rares sont les gitans qui acceptent d'être tenus pour pauvres et ceux là le sont pourtant. Mais pour Esther, seuls les moments de lectures comptent. le temps semble suspendu lorsqu'elle commence par " Il était une fois..." Et les gamins crasseux, insatiables, se nourrissent de sa présence chaque mercredi. Elle embaume leur vie de bohème, privés de tout confort, qui ne se plaignent jamais quand d'autres auraient pleuré mille fois. Et quand leurs rires font bringuebaler la voiture, on ne sait plus qui d'Esther ou de cette famille a le plus besoin l'un de l' autre.



Ce roman de Alice Ferney est un véritable coup de coeur. Ce récit terriblement émouvant m' a rappelé " L'office des vivants " de Claudie Gallay. Cette histoire est la grâce dans le dénuement le plus total de ces gitans. Une écriture limpide, de toute beauté quand la grand mère, Angeline, fait venir à tour de rôle à son chevet, Esther et chacune de ses belles-filles pour un ultime adieu comme un petit côté " La Mama " de Charles Aznavour.



Une écriture profondément humaine, qui donne envie de s' arrêter pour saluer les prochains gitans que l'on croisera sur sa route...
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Le Règne du vivant

Un cri. Ce roman inspiré de faits très réels est un cri.

Le narrateur, un photographe norvégien, accompagne Magnus Wallace, le très controversé mais ô combien franc, rentre-dedans et défenseur de la planète, dans ses expéditions contre les pêcheurs de baleines. Il le filme, il capture aussi toutes les images de ces animaux magnifiques et de leur mise à mort effroyable. Sa petite équipe de Gaïa et lui affrontent les délinquants des mers soutenus par les entreprises et les dirigeants menés par le fric.



C’est l’occasion de lire de très belles pages sur la nature, sur le lien rompu entre l’homme et l’animal, sur notre avenir, sur le comportement inhumain et monstrueux de bêtise de ceux que l’on appelle hommes. Magnus Wallace tient des discours flamboyants et est charismatique. Comme tel, il a beaucoup de disciples, mais aussi beaucoup d’ennemis.



« Les hommes se comportent comme des égoïstes et des vandales. Ils se montrent cruels les uns envers les autres et ils le sont envers les animaux.

L’espèce humaine allie intelligence et agressivité à un degré si élevé qu’elle est en train de détruire la planète ».



Puisse ce discours faire prendre conscience à l’humanité qu’il est grand temps de se retourner et d’agir.



J’ai beaucoup aimé suivre ces passionnés, ces bouteurs de feu, et contempler au passage le spectacle éternel (éternel, vraiment ? ) de ces grands mammifères dotés d’émotions que sont les baleines.

« Ceux de la mer mouraient sans un bruit. Nous étions là pour crier à leur place ».

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La Conversation amoureuse

C'est une chose de dire l'amour, c'est une autre chose de le faire. Certains diront qu'il vaut mieux le faire que d'en parler. Bien sûr il y a le mot et la chose, comme dirait Gabriel Charles, abbé de Lattaignant.

La conversation amoureuse nous offre ce plaisir distinct. J'ai beaucoup aimé ce roman d'amour d'Alice Ferney.

Le récit est à la fois un bavardage dans le très bon sens du terme et le témoignage d'un passage à l'acte dans le cheminement du désir et de la séduction, jusqu'à l'acte sublime et ce qui s'ensuit.

Alice Ferney éveille nos coeurs et nos corps dans ce récit à la fois touchant, psychologique, sensuel, charnel, sexuel aussi, intemporel sûrement...

À l'origine de l'histoire, il y a quelque chose de tout à fait banal. C'est une rencontre, celle de Pauline mariée et de Gilles qui vient de quitter sa femme, il a un véritable coup de foudre pour Pauline, une jeune maman qu'il croise à l'école, elle est enceinte... Une très belle histoire va se construire autour de ces deux personnages et aussi celles et ceux qui les entourent.

Ce roman est une polyphonie, puisque d'autres couples gravitent autour de cette histoire et sont invités également à dire l'amour.

L'amour est un désir, une joie, une tourmente, un doute, des silences, des attentes... Tout ceci est dit ici, exprimé avec émerveillement, enchantement aussi.

La conversation amoureuse n'est pas un bavardage mais une promenade fugitive et excitante, qui éveille les sens, des champs d'espérance.

Ici, nous découvrons des tranches de vie, des femmes et des hommes qui parlent d'amour. Les mots d'Alice Ferney nous disent l'approche, le frôlement, la peau qui s'éveille au désir, le corps qui chante, le doute aussi, et puis l'attente...

Alice Ferney est une personne sensible aux questions sociales. L'amour n'est jamais exprimée de la même manière selon les différentes couches sociales.

J'ai aimé les mots sensibles d'Alice Ferney, j'ai aimé les mots que disent les personnages, j'ai aimé ces mots qui ressemblent à un chant lorsque Pauline et Gilles font l'amour. C'est magnifique et exprimé en même temps avec une délicatesse infinie.

Ce roman est une manière très belle de démontrer que le temps des femmes et celui des hommes n'est pas vraiment le même. J'ai aimé aussi ce sentiment dans la magie de ce texte.

Ici l'infidélité et le mensonge ressemblent à un chemin inventé comme un miroir renvoyant à l'autre l'incertitude et le sublime, l'absence du lendemain.

Se cacher puisque l'infidélité l'exige, mais comment se cacher lorsque la chair est bavarde, impatiente, réjouissante.

Ce texte est tout simplement un chant d'amour très beau. Jubilatoire.
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