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Critiques de Anatole France (267)
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Le lys rouge

Le regard ironique et hardi d'Anatole France s'élance dans ce livre consacré à l'amour avec une énergie rare. Alors que l'auteur voile généralement la dureté de son ton sous un drap de velours, il aborde ici les relations amoureuses avec une acuité qui est poussée jusqu'à la cruauté, sans jamais perdre en justesse, bien au contraire.



C'est finalement une sorte de poésie de la douleur qui se tisse au fil des pages et qui prend toujours le lecteur à rebours, sans pour autant l'abandonner : un charme mystérieux se dégage de cette œuvre, comme un parfum entêtant, une musique acharnée, un tour de force que l'on refuse et qui nous fascine malgré tout.
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Les dieux ont soif

Les dieux ont soif

Anatole France (1844-1924)

Académie française

Prix Nobel 1921

Le citoyen Évariste Gamelin est peintre, élève de David et membre très actif de la section du Pont Neuf à Paris du comité militaire révolutionnaire. Il est prêt à signer de son sang la proscription des traîtres fédéralistes qui veulent la mort de Marat.

Les fédéralistes regroupent les Français qui se sont soulevés en province en réaction à l’élimination des Girondins en juin 1793. Le pouvoir central et la Terreur ont l’intention de mettre bon ordre face à cette révolte. La situation est en effet critique, Valenciennes assiégée, Fontenay pris par les Vendéens, Lyon en révolte, les Cévennes insurgées. Les deux tiers des départements sont envahis par l’ennemi ou soulevés, et Paris affamé et ruiné à la merci des canons autrichiens.

Nous sommes à l’époque de la Convention, régime politique qui gouverne la France de septembre 1792 à octobre 1795 et qui fonde la Première République. Élue au suffrage universel masculin après la déchéance de Louis XVI en août 1792, elle donne une constitution au pays en août 1793 et elle abolit la royauté. Dans les faits, la Constitution ne fut jamais appliquée et c’est le régime de la Terreur qui régna face à l’état de guerre intérieur et extérieur. La Convention avec Marat et Robespierre a établi un tribunal extraordinaire pour juger les conspirateurs.

Ce sont des hommes de rien comme le citoyen Gamelin, peintre médiocre ou le citoyen Trubert, opticien d’occasion, le chef du Comité, qui ont détruit la royauté et renversé le vieux monde. Ils n’attendent aucune merci de leur ennemis : ce sera la victoire ou la mort, d’où leur ardeur, l’âme tendue vers de « grandes choses » et leur zèle à faire régner la terreur. Ils sont convaincus que la Révolution fera pour les siècles le bonheur du genre humain.

Le citoyen Gamelin aîné de deux enfants héberge sa mère qui est veuve. Sa sœur Julie a quant à elle émigré avec un aristocrate. Évariste se rend souvent chez le citoyen Blaise, veuf, qui est marchand d’estampes et qui a une fille unique, Élodie, dont il tombe amoureux. La citoyenne Elodie Blaise se sait aimée et en joue. Elle n’est plus très jeune, ni très jolie, mais elle est voluptueuse et a du charme. Elle aime Évariste et lui prête un fier génie d’artiste qui lui fait penser qu’il sera célèbre un jour. Elle le juge toutefois un peu trop réservé. Elle n’est pas une ingénue, elle a un tempérament fougueux et est toute disposée à épouser Évariste tout en sachant que le citoyen Blaise, son père, n’approuvera pas cette union avec un artiste obscur et pauvre. Séductrice, généreuse, intelligente, sage dans ses folies, le goût d’aimer ne lui a jamais fait oublier les convenances sociales. À vingt sept ans, elle est une fille prudente : elle sait qu’il y a peu de sympathie entre son père aux propos inciviques et Évariste et sa foi révolutionnaire et son enthousiasme ardent pour Marat. Elle va devoir composer avec tendresse et sagesse, et désespérant d’un mariage que tout rend impossible et se refusant à braver les convenances sociales, elle envisage une liaison que le secret rendrait décente jusqu’à ce que la durée l’ait rendu respectable.

Paris vit dans la misère et la pénurie de vivres. Survient l’assassinat de Marat par Charlotte Corday. Évariste Gamelin est reçu comme juré au tribunal révolutionnaire. Les prisons regorgent et l’accusateur public travaille dix huit heures par jour face aux défaites des armées et des généraux traduit en justice, les révoltes des provinces, les complots et les trahisons : les Dieux ont soif !

La Convention va opposer à tous la Terreur. Avec Robespierre en chef. Et Gamelin va faire montre d’un zèle inouï pour expédier les accusés au gibet, lui qui hait les belles amies des financiers, des philosophes et des hommes de lettres, tous coupables selon lui d’avoir joui des plaisirs des sens et de l’esprit et vécu dans un temps où il était doux de vivre. Il condamne par ressentiment, croyant condamner avec justice pour le salut public et son honnêteté, sa pudeur virile, sa froide sagesse, son dévouement à l’État, ses vertus enfin, poussent sous la hache des têtes innocentes. Scrupuleux il agit sans état d’âme voyant partout des conspirateurs et des traitres et songe : « Sainte guillotine, sauve la patrie ! » Et bien qu’il lui apparaisse comme un monstre terrible, atroce et cruel couvert du sang de ses victimes et qu’il lui fasse peur, Élodie aime Évariste de toute sa chair. L’amant sanguinaire et la voluptueuse fille se donnent en silence nuitamment du plaisir. Mais pour combien de temps encore ?

Et pendant ce temps on vide les prisons qui regorgent, on juge sans repos ni trêve, avec force dénonciations affluant au Comité de vigilance des sections. Et beaucoup d’enfants dénoncent leurs parents dont ils convoitent l’héritage. Pour aller encore plus loin, la Convention promulgue la loi de prairial qui supprime l’instruction, les interrogatoires et les témoins. Plus de défenseurs. L’accusé est un mort en sursis et la justice mise en abrégé. Les instincts sanguinaires de Gamelin peuvent se livrer au pire. Mais pour combien de temps encore?

Puis c’est la chute de Maximilien de Robespierre, de Couthon et de Saint Just. À la guillotine ! C’est Fouquier-Tinville qui devient maître d’œuvre dans la Terreur. Nul n’est à l’abri d’une sentence irrévocable. Dans ce tourbillon de sang, qui survivra d’Évariste, Élodie, Julie et le ci-devant Chassagne son mari… et tous les autres personnages de cette histoire ?

Ce roman très classique d’Anatole France, son chef d’œuvre paru en 1912, est une évocation remarquable du fanatisme, de la barbarie, de l’obscurantisme et des atrocités de la Terreur, d’où son intérêt historique en plus de littéraire, évocation dans laquelle il se montre partagé entre son idéal de pureté républicaine et son horreur du fanatisme. Dans un style fluide et limpide, aisé et élégant, il s’exprime avec subtilité et nuances. Oui, un véritable chef d’œuvre du grand écrivain socialiste, féministe et dreyfusard, grande figure intellectuelle de la IIIe République que fut Anatole France, académicien et Prix Nobel de littérature 1921.



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Les dieux ont soif

1912, c’est l’année de parution de ce roman historique que sans doute peu de personnes lisent aujourd’hui. C’est dommage. On peut y trouver bien des plaisirs et autant de leçons.

Les Dieux ont soif... Soyons francs, on pense sans hésiter que c’est du sang qu’il va s’agir de boire. Pas du vin. Les Dieux, pas Bacchus ! Alors des morts, on en verra quantité, et du beau monde, car nous allons nous retrouver sous le règne de la Terreur, avec un T majuscule puisqu’il s’agit de l’époque, de sinistre mémoire, où un certain Maximilien Robespierre imposait sa loi, enfermé dans sa recherche toujours plus exigeante de la Vertu républicaine. Parti d’abord au petit trot, l’épuration s’emballe petit à petit pour se déchaîner à partir des lois de Prairial, qui consacrent la dictature absolue et l’abandon de tous les attributs habituels d’une justice équilibrée. Mais si on en restait là, on se trouverait en train de lire un récit historique, une chronique de quelque évènement tragique dont on se rappelle avoir entendu parler au cours de nos années d’étude.

Mais un des intérêts de ce livre est qu’il nous montre la révolution à travers la vie de tous les jours, notamment celle d’un personnage un peu falot mais plutôt gentil, Evariste Gamelin. La révolution, il en est. Il y croit. En soi, ce n’est pas grave. Il n’est jamais qu’un peintre médiocre, méprisant des vieilles gloires, depuis le Roi jusqu’à ces peintres de salon trop maniérés à ses yeux que sont Boucher et Fragonard. Mais voilà, il a des élans Evariste. Des élans de pureté qui le font s’échauffer un peu. Il fréquente de loin sa section révolutionnaire, médiocre participant comme il est médiocre peintre. Pour son malheur, une femme, de vertu aléatoire, va convaincre la section de fournir un emploi de juré au tribunal révolutionnaire à ce beau jeune homme qu’est encore Gamelin. Cela permettrait à cette femme de disposer là-bas d’un appui qui serait bien utile tant les temps sont incertains.

Tandis que l’engrenage se met en route, Evariste vaque à ses occupations, entouré de nobles amis. On y trouve le ci-devant (c’est à dire autrefois) Brotteaux des Ilets, un homme auparavant fort riche, bon vivant, coureur même, qui se contente aujourd’hui avec beaucoup de philosophie fataliste d’un pitoyable grenier où il fabrique, courbé en deux à défaut d’une hauteur de plafond suffisante, des pantins en carton. Apparaissent aussi au fil de l’histoire (tandis que l’Histoire avance en parallèle) un religieux, barnabite d’esprit assez étroit, mais homme charmant, une prostituée, belle comme les blés et quelques méchants aussi, mais très peu. Tout ce monde-là est attachant, parfois même émouvant. Vient enfin l’amour, sous les traits d’Elodie Blaise, fille d’un bourgeois aisé. Elle attend avec sagesse de trouver l’homme de sa vie, ne voulant pas, après avoir déjà gâché une expérience, subir un second échec. Elle est plutôt belle, énergique au point de faire la première les avances qu’Evariste, tout à son enthousiasme révolutionnaire, ne songeait pas vraiment à faire. Les jours passant, elle allait devenir, comme nous, le témoin de l’emballement révolutionnaire. Elle verra son Evariste s’investir toujours plus dans son rôle de juré. Elle le constatera assoiffé de justice au point d’en devenir assoiffé de sang. Mais cette évolution, curieusement je dois dire, décuplera son amour : « Elle l’aimait de toute sa chair, et, plus il lui apparaissait terrible, cruel, atroce, plus elle le voyait couvert du sang de ses victimes, plus elle avait faim et soif de lui ».

La trame se déroule et glisse vers la tragédie en nous montrant le Paris de tous les jours au temps de la révolution. Le Paris du peuple, à la fois victime d’un pouvoir absolu et assoiffé et à la fois pour autant moteur de cette évolution par la pression qu’il exerce sur l’Assemblée. Nous ne sommes pas dans un livre d’histoire. Nous rencontrons l’histoire au travers de ces divers personnages, modestes, ces petits artisans de la rue, plus bêtes que méchants à enfourcher sans réflexion les détestations qu’on lui désigne.

Mais notez qu’Anatole France nous dépeint le plus souvent les auteurs ou les simples participants à cette course en avant qu’est devenue la Terreur sous les traits d’êtres purs. Robespierre n’est-il pas surnommé le Juste ou l’Incorruptible ? Ce sont aussi de grands principes qui poussent Evariste à toujours plus de condamnation. Il y croit à cette histoire que seule une main sans pitié pourra anéantir tous ces ennemis qui fomentent et conspirent. Ce n’est que grâce à ce qu’il sait être des excès que viendra un jour lumineux où chacun vivra en paix. Il s’exclame : «Enfant ! Tu grandiras libre, heureux, et tu le devras à l’infâme Gamelin. Je suis atroce pour que tu sois heureux. Je suis cruel pour que tu sois bon, je suis impitoyable pour que demain tous les français s’embrassent en versant des larmes de joie » Il n’est pas jusqu’à Robespierre qui ne se montre sous un jour attachant lorsque, aperçu de loin par Evariste. « Un homme jeune encore, svelte, en habits bleus, les cheveux poudrés, accompagné d’un grand chien » qui s’arrête pour écouter un petit savoyard jouant de la vielle. Il a malgré tout au front des plis douloureux. Et le voilà qui sourit au petit savoyard, lui pose d’une voix douce et bienveillante des questions sur sa région, ses parents, pour lui jeter finalement une pièce d’argent (quel être merveilleux finalement ce Robespierre !). Puis il repart paisiblement, rappelant son chien pour s’enfoncer dans les allées sombres (que nous imaginons être le signe de son destin). Ailleurs, deux fonctionnaires de la section échangent, avant d’aller arrêter sur dénonciation le ci-devant Brotteaux des Ilets, les paroles les plus quotidiennes sur leurs problèmes familiaux : « Cela me fait penser que j’ai promis de rapporter une poupée à ma fille Nathalie, la cadette, qui est malade d’une fièvre scarlatine. Les tâches ont paru hier... Elle est très avancée pour son âge, d’une intelligence très développée et d’une santé délicate » A quoi l’autre répond : « Moi je n’ai qu’un garçon. Il joue au cerceau avec des cercles de tonneau et fabrique de petites montgolfières en soufflant des sacs » Le troisième d’ajouter « Bien souvent c’est avec des objets qui ne sont pas des jouets que les enfants jouent le mieux. Mon neveu Emile, qui est un bambin de sept ans, très intelligent, s’amuse toute la journée avec des petits carrés de bois dont il fait des constructions. .. En usez-vous ? ». Puis ils s’en vont paisiblement et sans remord arrêter le pauvre bougre pour le jeter dans les rouages du tribunal révolutionnaire, donc à la guillotine. Vous voyez, des gens normaux tous ces assassins. Toutes les dictatures ont besoin de gens normaux pour fonctionner correctement.

On pourra alors voir dans ce livre la vision des multiples barbaries qui allaient bientôt se déchaîner sur l’Europe. La populace s’enflamme aisément, poussé ici par les rigueurs de la disette contre les privilèges des nantis, poussé plus tard par les rigueurs de la dépréciation du mark et au nom de la revanche et du nationalisme. Au fond ce n’est pas compliqué, vous faites souffrir un peu les gens, puis vous leur désignez les voies du salut. Plus ils auront souffert, plus aveuglément ils suivront les routes que vous leur désignez.

Dire qu’il est urgent que vous lisiez ce livre... non, sans doute pas. La lecture en est pourtant facile. On retrouve avec plaisir cette langue parfaite, encore très datée XIX éme mais ayant perdu tout maniérisme romantique, avec un vocabulaire parfois un peu désuet. On sourit parfois aux envolées enflammées de certains personnages. Pour ma part, j’ai aimé ce côté vieillot et ce rappel historique. Et puis quoi après tout, Anatole, il a quand même eu le Nobel de littérature !



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La révolte des anges

Le point de départ est original : inscrire une grande révolte des anges contre le Dieu créateur lui-même dans le Paris de la Belle Epoque, entre grandes familles conservatrices, apaches dans les rues et artistes bohêmes sur les pentes de Montmartre. Comme dans les contes philosophiques du XVIII ème siècle, les étrangers - ici les Anges, permettent à l'Auteur de critiquer la société contemporaine dans laquelle il vit. Anatole France se livre ici avec beaucoup d'humour à une critique sociale et politique de cette société parisienne : il se moque des bourgeois catholiques conservateurs aux mœurs dépravés par derrière, il s'amuse des femmes du monde qui abandonnent si aisément leurs grands principes de vertu affichés, il dénonce l'antisémitisme peu de temps après l'Affaire Dreyfus, il livre des critiques anti-cléricales contre les prêtres ignorants de la religion même, il représente avec une ironie féroce le ministre carriériste et ambitieux, il montre des policiers et des espions assez médiocres, il défend une forme de pacifisme - ce qui est troublant quand on regarde la date de publication, 1914 - tous les jeunes gens présentés ici partiront dans quelques mois pour une vraie guerre.

Oui, cette description de la société est particulièrement plaisante grâce à l'humour. Certaines scènes ou situations sont particulièrement intéressantes et amusantes, comme lorsque l'Ange gardien s'incarne sur terre et en profite pour avoir des mains baladeuses sur la maîtresse de son protégé, le vieil peintre devenu antiquaire qui vend des faux, le vieux bibliothécaire maniaque, un ange qui abandonne ses ailes pour suivre une chanteuse de café-concert...

Néanmoins, j'ai trouvé beaucoup de longueurs dans ce roman de 400 pages, il y en a bien 100 de trop pour moi. Le roman met du temps à démarrer, s'attardant un peu trop sur la famille bourgeoise et sur les désordres de la bibliothèque.

Et la fin est prévisible : à quoi bon se révolter contre Dieu, puisqu'"il est mort" pour reprendre Nietzsche, qu'il n'est plus si influent dans la société laïque et de plus en plus déchristianisée ?
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Histoire comique

Tout un petit monde. D’actrices et d’acteurs qui se prennent au sérieux. Qui se haussent du col. Qui, pétris de mesquinerie, se jalousent et se dénigrent les uns les autres. Qui s’efforcent de se subtiliser les rôles. De se chaparder amants ou maîtresses. Qui les prennent et les abandonnent sans le moindre état d’âme.



Aussi Stéphanie Nanteuil n’éprouve-t-elle pas le moindre scrupule à se débarrasser de Chevalier, son amant en titre, quand elle se met à en pincer pour le beau Robert de Ligny. Las ! Le malheureux, éconduit, a l’indélicatesse de venir leur gâcher leur rendez-vous amoureux en se suicidant sur le perron. Il continuera, même mort, à leur saboter les suivants. Parce que Stéphanie le voit partout, l’imagine partout, le sent partout en sorte qu’elle n’a pas d’autre solution que de mettre un terme à sa relation avec Robert, laissant ainsi à Chevalier une sorte de victoire post mortem.



C’est avec une véritable jubilation, mais aussi avec un humour décapant et souvent sous-jacent, qu’Anatole France nous fait pénétrer au cœur de ce petit monde. Et, à cet égard, le récit qu’il nous fait des obsèques de Chevalier constitue un véritable morceau d’anthologie : pendant la cérémonie même, ce ne sont que ragots, bassesses, préoccupations triviales. On s’en donne à cœur-joie. Humour, oui, mais Anatole France, par les propos qu’il met dans la bouche du docteur Trublet, vient également battre en brèche les certitudes les mieux établies et à tout le moins inciter à s’interroger sur elles.



Anatole France a connu le succès de son vivant. Comme il arrive souvent il a dû ensuite en passer par la case purgatoire. Un purgatoire qui se prolonge. Et c’est vraiment dommage !
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Les dieux ont soif

Énonciation terrible en termes bien sentis et incisifs des engagements et nos prises de positions, tant idéologiques que sur un plan de religions,

Ici un inquisiteur en son temps campé dans celui de la Révolution, sanglante devant L HISTOIRE, qui fait son réquisitoire des libertés face aux abus et transgressions flagrantes à leur encontre

Qu'ils soient entrés illustres dans L'histoire de par leurs combats n'enlève rien au fait que les réalités en leur temps trouvent un écho parfaitement en concordance avec celles présentes ou à venir

Et cet ouvrage poignant resonnerait comme un appel à se ressaisir

afin d' en convenir

afin de se prémunir ...du pire

Redites de réalités du passé latentes prêtes toutefois à resurgir

Attention
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Les dieux ont soif

Une œuvre profonde sur le régime de la terreur durant la Révolution qui met les pendules à l'heure sur ce qui fut son épisode le plus sombre. À la royauté s'était installé un régime autoritaire et barbare de la part de certains révolutionnaires.

Cependant effectivement, au niveau littéraire, comme beaucoup d'écrivains du 19eme et début 20eme, le style est assez lourd. Des longueurs, un vocabulaire et une tournure grammaticale parfois compliqués à déchiffrer de nos jours. Sans remettre en cause l'œuvre évidemment, il faut être initié à la littérature classique et aimer ce style d'écriture pour satisfaire pleinement le lecteur et ne pas décrocher.
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Les dieux ont soif

Symbolisme populaire & Illusion du changement : France écrit ce texte en 1912. Celui-ci sera reçu comme un choc électrique car jusqu’ici personne ne condamnait les actes barbares menés par la Révolution ! Rappelons-nous la célèbre théorie du bloc de Clemenceau en 1891 « La Révolution est un bloc ». Alors bien que l’auteur ne soit pas contre-révolutionnaire et qu’il n’ai aucunement eu le projet d’écrire un roman ayant cette résonance, le climat social de sa publication et le regard que ses contemporains ont eu dessus laisse une empreinte qui vaudra à Anatole d’être si peu connu – et non étudié à l’école, voir la réaction des bacheliers de 2016 parlant de notre Prix Nobel 1921 comme d’un inconnu, si si, je vous jure !!! Bon ok, je dramatise, le pourquoi du comment Anatole a été tant mis de côté est un cocktail de nombreuses choses, néanmoins les faits sont là et je souhaite une réhabilitation ferme pour cette belle plume !

L’auteur nous fait suivre Évariste Gamelin – dont le nom sera gravé à vie dans ma tête pour l’impact du personnage mais aussi pour l’avoir écrit 1500 fois dans mon dossier universitaire – parfait prototype du fanatisme révolutionnaire. Peintre raté qui trouvera son idéalisme esthétique et idéologique dans son poste de juré du Tribunal révolutionnaire en participant à la tuerie paranoïaque et inhumaine de la Grande Faucheuse – comprendre ici, la tristement célèbre guillotine, le panier à Samson. Gamelin condamnera tout le monde, des inconnus d’abord, puis son beau-frère et enfin ses ami(e)s.

Mais avant d’en arriver à ces condamnations, France installe un regard sceptique au lecteur en démontrant un climat d’inchangé dans ses pages. En effet, malgré le bouleversement révolutionnaire prometteur d’un renouveau pour le peuple, il laisse entrevoir une forme utopique de ses changements. Le peuple se trouve toujours dans la misère et les habitudes monarchiques persistent ; tandis que la justice implacable et tyrannique reprochée au monarque se voit renouveler par le Comité de Salut publique, au même titre qu’une religion seulement ranimée sous un nouvel aspect. Le symbolisme populaire permet la mise en lumière des désillusions de la Révolution en marche, mais France dans cette perspective utilise également le discours.



Dialogisme & scepticisme révolutionnaire : Le premier discours critique vis-à-vis de la Révolution et de ses acteurs est le discours maternel – celle que l’on peut voir comme une personnification de la Mère Patrie – dont il résulte un peuple affamé et un scepticisme certain quant au devenir des idéaux révolutionnaires : « Mais ne me dis pas que la Révolution établira l’égalité, parce que les hommes ne seront jamais égaux ». Une vision critique que Gamelin refuse d’écouter. D’autres personnages viendront contrecarrer ses idéaux tels que le père de sa chère et tendre, ses ami(e)s, sa soeur et son beau-frère.

En définitive, France soumet Gamelin au pragmatisme des personnages féminins et masculins l’entourant. Ce dialogisme hétérogène résonne comme l’unité de la voix populaire et manifeste une attitude encline à se questionner sur ladite période ; non seulement sur les institutions mises en place – notamment la nouvelle religion et la nouvelle justice – mais aussi sur les agissements propres à cette Révolution qui libère le peuple sous la devise « Liberté, Égalité, Fraternité », mais dont les maîtres mots sont aussi misère, guillotine et obédience.



Mort & Effet de cycle : La Mort est présente partout dans cet ouvrage que ce soit dans les odeurs et le paysage parisien comme dans l’évolution narrative elle-même. Déjà, Gamelin a pour modèles deux destins funestes et controversés : Marat, puis Robespierre. Les deux hommes, acteurs principaux d’une Révolution implacable, finiront tous deux morts pour le Révolution. On peut ainsi voir dans ces deux figures adulées se profiler un destin tout aussi funeste pour notre anti-héros prêt à tout, comme ses modèles, pour la République. De plus, le remplacement de Marat par Robespierre vient également signaler un premier aspect cyclique dans le roman francien.

La guillotine participe également à cet effet de cycle en montrant une justice toujours assoiffée de victimes ; et enfin, c’est la mort de Gamelin qui boucle la boucle – pardon pour le spoil mais il ne s’agit pas d’un rebondissement fictionnel. Inévitable, elle intervient non seulement pour renforcer l’effet de cycle, mais permet également de soulever une forme d’échec révolutionnaire. Ainsi, le cycle renvoie à l’inchangé qui par analogie renvoie, lui, à une forme d’échec. Plutôt qu’un roman contre-révolutionnaire, j’y vois moi, un roman de l’échec de l’humanité.



En une phrase… Un roman délicieux qui marque les esprits et fait réfléchir sur la capacité humaine à se laisser aveugler par effet de masse et de peur.
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La révolte des anges

J'extrais des 25 volumes en demi-reliure chagrin des œuvres complètes d'Anatole France, un livre au hasard. Je tombe sur "la révolte des anges", un titre qui m'intrigue. Je survole les premières pages et découvre qu'il est question d'un bibliothécaire, un certain Monsieur Sariette qui gère avec une passion dévote une immense bibliothèque privée appartenant au baron d'Espervieu. Ces premières informations me suffisent pour décider de lire cet ouvrage. Me voici aussitôt embarqué dans un récit fantastique, philosophique, humoristique, ironique, politique ou fleurie à chaque page une critique acerbe de la religion, de la bourgeoisie, des institutions, de la folie des hommes. L'histoire commence comme un roman policier par le constat d'un saccage des livres de théologie, des bibles hébraïques, grecques et latines les plus rares de la belle bibliothèque du baron. Monsieur Sariette est au bord de l'apoplexie lorsqu'il découvre la disparition de quelques-uns de ces livres parmi les plus précieux. Ces faits se reproduisent plusieurs jours de suite. On pense que le roman va se poursuivre sur le même ton en développant un suspense autour d'un mystérieux visiteur nocturne habité par une passion mercantile. Pas du tout, on décolle littéralement à partir du chapitre X très justement souligné par l'exergue suivant : "Qui passe de beaucoup en audace les imaginations de Dante et de Milton."



 Je n'en dirais pas plus pour ne pas déflorer le sujet, mais après cette lecture, je me félicite d'avoir acquis les œuvres complètes d'Anatole France dont chaque volume lu jusqu'à présent me procure un immense plaisir. Le style est impeccable, inventif et un peu désuet comme je l'aime. Chaque phrase est ciselée avec légèreté, l'auteur est habile dans tous les domaines de la pensée, est-il besoin de souligner son érudition, et ce qui ne gâte rien le tout est ponctué d'humour. Ce roman est sans doute impossible à lire pour beaucoup de nos contemporains trop cantonnés à un cadre littéraire rigide. Mais où trouver aujourd'hui un auteur qui conjugue le verbe chaloir : "Dans la bibliothèque d'Esparvieu vous pouvez étudier la physique et, pour peu qu'il vous en chaille, la métaphysique..". A ce plaisir du texte s'ajoute celui de tourner les pages d'un livre ancien (édition 1930) aux feuillets non coupés et de découvrir des pages vierges de tout regard dans l'aspect de leur impression native. Tout à coup, par la magie de la lecture se réveillent une histoire et des personnages, endormis depuis près de cent ans.
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Le Livre de mon ami

Quel idée de lire un bouquin d'Anatole France en 2017 ? Je me suis moi-même posé la question au moment de l'achat mais fort d'une bonne critique que j'avais lu quelque part je me suis lancé dans ce roman court et visiblement autobiographique. Anatole France : le nom résonnait davantage en moi comme un nom de rue ou d'école plutôt que pour ses oeuvres ou son style. Je me lançais donc dans cette courte lecture avec curiosité. Le livre de mon ami est une oeuvre où l'auteur égrène ses souvenirs d'enfance à l'aide de courtes histoires assez inégales tant dans la forme que dans le contenu. Les tableaux sont divisés en deux parties bien distinctes, la première partie sur les souvenirs d'enfance et la deuxième axé sur l'admiration d'un père sur sa fille et le sens des contes de fées, cette-ci étant à mon humble avis la moins aboutie. La lecture est agréable, le style assez fluide et l'on se prend rapidement d'affection pour l'enfant décrit dans ces textes. Evidemment c'est un peu suranné mais il se dégage de cette oeuvre un charme certain qui s'étiole malheureusement au fil de la lecture. Ce premier essai est assez encourageant et me poussera certainement à tenter la lecture d'une des grandes oeuvres de l'illustre écrivain prix Nobel de littérature en 1921. Le livre de mon ami est certainement une de ses oeuvres mineures, que je ne conseillerais pas car trop rébarbative, néanmoins elle m'a donné envie d'en connaitre un peu plus sur Anatole France et c'est déjà là un motif de satisfaction.
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Les dieux ont soif

Sa vision critique de la Terreur et son message moral invitent à la réflexion. Inoubliables, les scènes où exerce le terrible Tribunal révolutionnaire – elles semblent le coeur même de ce roman. J'ai également aimé les tableaux de la vie quotidienne et les portraits de personnages secondaires ; j'ai été conquise par la trame romanesque qui colle parfaitement à la réalité historique. Grâce à la préface, j'ai compris que l'auteur a puisé dans la très riche libraire paternelle ses sources d'inspiration.

Ce n'est pas une lecture aisée : propos dense, style fleuri ; profusion de références.



Extrait :

« Il fallait vider les prisons qui regorgeaient; il fallait juger, juger sans repos ni trêve. [ ] L'accusateur public et ses substituts, épuisés de fatigue, brûlés d'insomnie et d'eau-de-vie, ne secouaient leur accablement que par un violent effort; et leur mauvaise santé les rendait tragiques. Les jurés, divers d'origine et de caractère, les uns instruits, les autres ignares, lâches ou généreux, doux ou violents, hypocrites ou sincères, mais qui tous, dans le danger de la patrie et de la République, sentaient ou feignaient de sentir les mêmes angoisses, de brûler les mêmes flammes, tous atroces de vertu ou de peur, ne formaient qu'un seul être, une seule tête sourde, irritée, une seule âme, une bête mystique, qui par l'exercice naturel de ses fonctions, produisait abondamment la mort. Bienveillants ou cruels par sensibilité, secoués soudain par un brusque mouvement de pitié, ils acquittaient avec des larmes un accusé qu'ils eussent, une heure auparavant, condamné avec des sarcasmes. [ ] Ils jugeaient dans la fièvre et dans la somnolence que leur donnait l'excès de travail, sous les excitations du dehors et les ordres du souverain, sous les menaces des sans-culottes et des tricoteuses pressés dans les tribunes et dans l'enceinte publique. »p 182

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Les dieux ont soif

Au cœur de la Révolution française, Évariste Gamelin, jeune artiste peintre, est gagné par les idéaux de la Révolution portés notamment par Robespierre. Plongeant dans les évènements de la Terreur, Les dieux ont soif est l'histoire de cette période particulièrement sombre et terrible ainsi qu'une réflexion politique.

Avec Évariste Gamelin, on suit les soubresauts de cette nation française qui se découvre et qui, en gesticulant, guillotine à tour de bras ceux qui, hier encore, profitait de son éveil. Le tribunal révolutionnaire, exigeant et incorruptible, est le masque légal de la violence. Les grandes idées et la facilité du meurtre éloigne Évariste Gamelin des siens, et même d’Élodie, sa fiancée.

Les dieux ont soif, c'est l'histoire de l'accouchement difficile voire hideux d'une vision politique encore exemplaire.
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Les dieux ont soif

Enfin un roman consistant, dense et très instructif ! Un pur plaisir avec le très honnête Maurice Brotteaux et le père bernabite.

J'ai remarqué que tous les noms du romans ne portent aucune résonance italienne comme le sont beaucoup de noms français aujourd'hui. C'est quoi l'explication ?
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Les dieux ont soif

Intéressant ouvrage sur les tribunaux révolutionnaires, sur la folie collective qui s'est emparée d'un groupe d'hommes, qui passent progressivement des idées utopiques à une passion meurtrière. Le personnage principal, Gamelin, est un petit peintre, parangon de Robespierre, qui par un coup du hasard finit par siéger en tant que juré dans l'un de ces tribunaux. J'avais peur de quelque chose de trop didactique, de trop centré sur certains personnages réels ; il n'en est rien. Le couple diabolique qu'Evariste Gamelin forme avec la citoyenne Elodie Blaise est très séduisant, celle-ci s'attache à son amant au fur et à mesure qu'il sombre dans l'assassinat de masse ; je ne m'attendais pas à une telle chose venant du brave Anatole. Les personnages sont attachants, l'épicurien Brotteaux et sa générosité légendaire, le courageux petit Barnabite ou encore Athénaïs-Marthe et sa gouaille toute parisienne…
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L'orme du mail

L'Orme du Mail est une manière de terrain neutre où viennent se rencontrer le supérieur du grand séminaire, l'abbé Lantaiigne, et M. Bergeret, maître de conférences à la faculté des lettres. Ces hommes que tout oppose, se retrouvent pour le plaisir sportif de la confrontation des idées. Ils partagent aussi une même disgrâce : Ils sont mal vus de leur hiérarchie. L'abbé est un homme d'un grand savoir théologique, dont la rectitude confine à l'intransigeance, ce qui lui cause grand tort dans ses menées pour accéder à l'épiscopat de Tourcoing. Le Républicain Bergeret est, quant à lui, relégué dans un sous-sol ténébreux et humide de l'université flambant neuve...



L'Orme du Mail, qui fait la part belle à d'amples dialogues, est le premier volume de la fresque romanesque Histoire contemporaine. À travers une galerie de personnages de province concourant à une certaine représentativité, c'est un récit piquant qui nous est proposé, celui de la France de la dernière décennie du XXème siècle, à la croisée des chemins, où la République, pas totalement installée, secouée par des scandales politico-financiers, est en bute, dans la politique de sécularisation qu'elle poursuit, à l'inertie d'une population aux mœurs traditionnelles. 
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Les dieux ont soif

A lire, à relire et à offrir.

C'est une belle écriture, une belle langue, même si nous en avons perdu l'habitude, ça coule tout seul.



C'est un livre au "passé antérieur" écrit il y a plus d'un siècle qui raconte une histoire qui a eu lieu plus d'un siècle auparavant. On y découvre le point de vue d'un contemporain, dans ce cas, de nos arrière-grands-parents sur une période qui a marqué notre Histoire.



L'auteur décrit avec minutie comment la recherche à tout prix des responsables de tout ce qui va mal fourvoie des esprits sincères, quitte à se perdre soi-même.



Enfin une dernière mention pour la préface de Marie-Claire Bancquart qui mérite toute l'attention du lecteur.
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Les Sept femmes de la Barbe-Bleue

Anatole France revisite le conte de Barbe-Bleue en un récit sans charme, quoique bien écrit, où ce Seigneur, loin d'être un homme cruel coupable des meurtres de ses sept épouses, est au contraire un mari trop aimant. Moqué et trompé par ses femmes successives, il est assassiné par la dernière pour accaparer ses biens avec la complicité de son amant, de ses frères et de soeur Anne. Après avoir pourvu sa fratrie, le couple criminel coulera des jours heureux, tant il est vrai que la fortune adoucit les moeurs et efface le sang des mains. Anatole France s'est sans doute fait plaisir en écrivant ce petit récit dans la tradition misogyne. Cependant il en anéantit totalement la portée symbolique et pour finir récompense le vice. Il ne s'agit plus là d'un conte initiatique mais du récit assez plat d'un crime crapuleux. Le moins qu'on puisse dire c'est que la morale n'est pas sauve, que le sens du texte initial a totalement disparu et que le lecteur a perdu son temps. Assez agréablement il est vrai. Tout-à-fait adapté à un trajet d'une demie-heure en train si l'on n'a rien d' autre sous la main.
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Thaïs

Sans doute pas le plus garnement, le plus ouvertement ironique, d'Anatole France. Mais sans conteste un des plus exquis. Les autres critiques en témoignent de manière détaillée.



Venons en au but de cette critique. Il fait beau dehors cet après-midi. Et alors? Nous t'invitons.



Toi qui apprécies la culture et la finesse, Qu'est-ce que tu attends pour lire Thaïs? Viens avec nous chez Anatole, au soleil.

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Le Livre de mon ami

Il ne s'agit pas tant de nouvelles comme l'indique la couverture dans le sous-titre mais plutôt de souvenirs : ceux autour de Pierre, le narrateur ("l'ami"... ou bien le double de l'auteur ?) et ceux autour de Suzanne, fille de Pierre. Des souvenirs et des réflexions autour du monde de l'enfance, une enfance bourgeoise et d'un temps qui n'est plus. Mais derrière le charme suranné d'une écriture pleine de mots vieillis et de références inconnues, j'ai trouvé une certaine modernité, un point de vue - très axé sur les sensations et les sentiments - qui mérite de ne pas sombrer dans les profondeurs de l'oubli. Et puis un livre qui donne envie de s'intéresser à l’œuvre d'un auteur est forcément un livre réussi.
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Les dieux ont soif

Gamelin est nommé juré au tribunal révolutionnaire. C'est aussi un artiste simplet, glorificateur, que la défense de la patrie affermit au fil du récit...

Lecture si ironique et à rebours que les pages furent rarement cornées (chose logique, on y condamne le tricorne!).



Pitié, Gallimard, Flammarion et autres, éditez d'autres romans de lui!



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