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Critiques de André Comte-Sponville (282)
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La sagesse des Modernes : Dix questions pou..

« Un intellectuel n'est pas là pour donner des leçons de morale au peuple et aux politiques ! Sa fonction n'est pas de juger, de dénoncer, de condamner, mais de comprendre et d'expliquer ». Je trouve que cette citation de « La sagesse des modernes » introduit bien les quelques centaines de pages de débats de ce livre. Les deux auteurs sont alignés sur ce point et l’approfondissement des 10 grands thèmes abordés dans le livre en est le reflet : objectif (le plus possible), éclairant (en toute humilité), raisonné (en s’appuyant sur les grands penseurs de la philosophie).



A travers leur propre cheminement de pensée, leurs convictions, leurs références (ACS plutôt spinoziste, LF plutôt kantien), leur histoire, André Comte-Sponville et Luc Ferry nous entrainent à philosopher. Dans quel but ? Tout d’abord purement égoïste puisque leurs débats les servent eux-mêmes, en alimentant leur propre réflexion, car c’est dans le débat contradictoire qu’on apprend à mieux se connaitre. Mais l’œuvre peut avoir un dessein plus altruiste, celui d’éveiller les lecteurs à la philosophie, en ce sens que la philosophie est (pour André Comte-Sponville) « une pratique discursive (elle se fait, comme disait Epicure, par des discours et des raisonnements), qui a la vie pour objet, la raison pour moyen, et le bonheur pour but ».



J’ai lu plusieurs fois « Le capitalisme est-il moral » de André Comte-Sponville. Inspirant et riche de réflexions pour alimenter ma propre quête du sens de la vie. La philosophie doit nous amener à penser mieux, pour vivre mieux (Luc Ferry) ; la philosophie a la vie pour objet, la raison pour moyen, et le bonheur pour but (André Comte-Sponville). Elle sert à habiter le monde de façon un peu plus intelligente, un peu plus lucide, un peu plus libre, un peu plus heureuse, bref, un peu plus sage (André Comte-Sponville). Bref donc, leurs débats sont riches de connaissances et de réflexions pour nous aider, nous les citoyens déjà plus ou moins éclairés, à avancer dans notre propre quête du bonheur, à être plus sage.



Personnellement convaincu que nous devons être dans l’action (réflexive et réelle) pour améliorer notre quotidien (ne soyons pas des résignés-réclamants nous dit Jacques Attali dans un autre genre) je me sens aussi proche de l’idée que nous devons nous défaire de l’espérance. Non en sombrant dans le désespoir fataliste mais en faisant l’effort de comprendre ce qui nous aliène aujourd’hui et nous empêche d’être heureux et d’agir plutôt que d’espérer des jours meilleurs.

Pour être plus clair je rappellerais cette citation de André Comte-Sponville, tirée du livre : « Espérer c'est désirer sans savoir, sans pouvoir, sans jouir. On comprend que le sage n'espère rien : non qu'il sache tout, ni qu'il puisse tout (il n'est pas Dieu), ni même qu'il ne soit que plaisir (il peut avoir mal), mais il a cessé de désirer autre chose que ce qu'il sait ou peut ou que ce dont il jouit déjà. Il n'a plus besoin de d'espérer : il lui suffit de vouloir, pour tout ce qui dépend de lui, et d'aimer, pour tout ce qui n'en dépend pas. »



Bonne lecture à tous !
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Petit traité des grandes vertus

André Comte-Sponville est l'un des rares philosophes qui ont actuellement pignon sur rue, intervenant à la télévision et signant des articles ici ou là. Je l'apprécie pour sa finesse et sa modération qui, à mon sens, ne sont pas synonymes de mièvrerie et de démagogie. Son "Petit Traité des grandes vertus" paru en 1995 a été un succès auprès du grand public. Peu après sa sortie, J'avais tenté de le lire une première fois. Et je viens juste de le retrouver dans ma bibliothèque. Sans l'avoir relu chapitre après chapitre, je n'ai pas réussi à m'y intéresser vraiment. Intrigué par ma propre réaction, j'ai fait ce que je ne fais jamais, ordinairement: j'ai jeté un coup d'oeil sur quelques critiques déjà postées sur Babelio. Si certains lecteurs ont donné un avis positif, j'ai surtout noté des volées de bois vert. Les commentaires font souvent état d'une médiocrité de la pensée de Comte-Sponville et de son absence de génie pour compiler les idées de grands philosophes comme Spinoza et Kant.

Ce n'est pas pour ces raisons que j'ai été découragé dans ma lecture; au sujet de la philosophie, je n'ai pas la culture nécessaire pour porter un jugement de quelconque valeur. Justement, ce sont les incessantes allusions très variées à des réflexions éthiques qui m'ont lassé. Si Comte-Sponville n'innove pas, il semble très bien connaitre les grands auteurs. Mais, personnellement, je me suis lassé assez vite, même si le style n'a rien de barbant. Les propos de l'auteur me paraissent trop éloignés de la philosophie vraiment PRATIQUE dont j'aurais besoin. J'ai donc renoncé à terminer ce livre.

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L'esprit de l'athéisme : Introduction à une spi..

Bon livre dans l'ensemble.

Je ne comprends pas par contre pourquoi l'auteur a besoin de rajouter à son athéisme,le fait d'être non dogmatique et d'être fidèle.

De mon point de vue,il aurait dû s'arrêter au mot Athée.

On est athée,point barre et on assume,pas besoin de rajouter ...

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L'esprit de l'athéisme : Introduction à une spi..

J'ai lu ce livre il y a quelques années maintenant, je n'en n'ai donc plus un souvenir très précis. Ce dont je me souviens en revanche de façon limpide, c'est l'idée qu'il existe une spiritualité - une vie de l'esprit - qui n'a aucun rapport avec un dieu ou Dieu transcendant. Je suis devenu athée, assumé, je n'ai pas pour autant renoncé à une vie spirituelle. Et de ce point de vue, le livre de Comte-Sponville m'avait paru particulièrement lumineux. C'est à lire absolument, comme on dit, si l'on s'interroge sur la spiritualité et sur ses rapports possibles avec un monde sans dieu ni Dieu. Magnifique contribution à la réflexion sur le sujet.
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Le capitalisme est-il moral ? : Sur quelque..

Petit livre intéressant et facile à lire.



Après avoir d’abord justifié sa question-titre, André Comte-Sponville explicite les 4 (5) ordres qui permettent de définir les limites, dans une démarche très pascalienne. Phrase un peu obscure, mais vous allez comprendre. Très clair, vous-dis-je. Je cite ou résume tout du long.







1 : l’ordre techno-scientifique dit ce qui est vrai ou faux, ce qui est possible ou impossible.



2 : l’ordre juridico-politique dit ce qui est légal ou illégal



3 : l’ordre de la morale dit ce qui est bien ou mal (ce qu’on fait par devoir)



4 : l’ordre de l’éthique, par pure distinction sémantique (ce qu’on fait par amour).



5 : l’ordre divin, pour ceux qui se sentent concernés







Chaque chose appartient à un ordre et a les limites qui vont avec.



Exemples :



- La biologie dit si on peut techniquement cloner des êtres humains ou pas, elle ne saurait dire si c’est bien ou mal. Elle est limitée de l’extérieur par l’ordre n°3.



- La loi ne saurait décréter que le Soleil tourne autour de la Terre, elle est limitée de l’extérieur par l’ordre n°1.



- Elle est également limitée par l’ordre n°3 : "on ne vote pas sur le bien et le mal", seulement sur le légal ou l’illégal, par exemple l’avortement est légal, chaque femme a donc le droit de faire le choix moral qu’elle souhaite. Autre exemple : une loi raciste (Vichy, Afrique du Sud, …) ne rend pas la chose morale pour autant.







Lorsque, partie suivante, on enfreint ces limites, on est ridicule au sens de Pascal. Chez Pascal les trois ordres sont : la Chair, l’Esprit (la raison), le Cœur (la charité).



« On ne prouve pas qu’on doit être aimé en exposant d’ordre les causes de l’amour ; cela serait ridicule ». C’est ce que dit aussi le célèbre : « Le cœur a ses raisons que la raison ignore ».



Le ridicule est donc la confusion des ordres. Si cela a un lien avec le pouvoir, on appelle ça la tyrannie : « désir de domination, universel et hors de son ordre ».



Le tyran est celui, comme dit Pascal, qui « veut avoir par une voie ce que l’on ne peut avoir que par une autre ».



Est ridicule et/ou tyrannique celui qui veut être aimé parce qu’il est fort, ou obéi parce qu’il est savant, ou craint parce qu’il est beau ...







Le roi/patron qui veut être aimé (paternalisme) ou cru (je suis le chef donc j’ai raison) est tyrannique (et ridicule, en passant).



Ce qui n’empêche pas évidemment d’aimer son patron ou de le croire, si est respectivement aimable ou savant. Mais ça n’est pas la force qui est aimable ni crédible.







On dira donc la même chose avec les ordres présents (n°1 à 4/5).



La question : « le Capitalisme est-il moral ? » mélange les ordres. Elle est ridicule. Le Capitalisme est un système économique, il appartient à l’ordre n°1 (l’économie est une science), il n’est donc ni moral ni immoral, mais amoral. Ce n’est pas la morale qui détermine les prix, c’est l’offre et la demande. Ce n’est pas la vertu qui crée de la valeur, c’est le travail. Ce n’est pas le devoir qui régit l’économie, c’est le marché.



Si l’on veut qu’il y ait de la morale dans le capitalisme, il faut lui imposer de l’extérieur.







Marx a voulu faire cela. Mais c’était utopique car il comptait sur la moralité des individus, qui auraient préféré l’intérêt général à leur intérêt particulier. Comme ce n’était pas le cas, il a fallu leur imposer par la loi puis par la force, d’où la dérive totalitaire que l’on sait.







Le génie du capitalisme est d’être conforme à la nature humaine au lieu d’essayer de la changer : « soyez égoïstes, occupez-vous de votre intérêt, et tout ira à peu près correctement dans le plus efficace des mondes économiques réels : le marché ».







Angélisme et barbarie :



La barbarie est la tyrannie d’un ordre inférieur sur un ordre supérieur.



L’angélisme est la tyrannie d’un ordre supérieur sur un ordre inférieur.







Exemples :



Barbarie techno-scientifique : technocratie (tyrannie des experts) ou libéralisme (tyrannie du marché). De Gaulle dénonçait cela en disant : « la politique de la France ne se fait pas à la Corbeille (à la Bourse) ».



Barbarie politique : la morale soumise à la politique : barbarie totalitaire (la fin justifie les moyens, un assassinat peut devenir moral puisqu’il est justifié politiquement. Lénine, Trotski), et barbarie démocratique (règne du "salaud légaliste" si la loi remplace la morale).



Barbarie moralisatrice, ou ordre moral : tyrannie des puritains (soumission de l’amour à la morale)







Angélisme politique : croire qu’on peut vaincre le chômage (qui dépend de données économiques, ordre n°1) en votant une loi (ordre n°2).



Angélisme moral : les Restos du Cœur, les ONG, SOS Racisme, … font du travail formidable, mais elles ne peuvent tenir lieu respectivement de politique de lutte contre la misère, étrangère, ni d’intégration des immigrés. C’est transformer les problèmes politiques en problèmes moraux.



Angélisme médiatique : tyrannie de l’image, on vote pour le gars qui a l’air sympa sans comprendre son programme.



Angélisme éthique : les baba-cool des 70s : « pas besoin de politique, pas besoin de morale, pas besoin de technique, l’amour suffit … »



Angélisme religieux = intégrisme. Prétendre que la religion (ordre n°5) peut dire le bien et le mal (3/4), le légal et l’illégal (2) ou le vrai et le faux (1). On pense bien sûr aux régimes islamistes (si Dieu est souverain, comment le peuple pourrait-il l’être ?), mais n’oublions pas les chrétiens, notamment aux USA, qui veulent par exemple interdire l’enseignement de l’Evolution (ordre n°1) au nom de la Bible (n°5).







L’angélisme n’est pas moins dangereux que la barbarie, il l’est souvent même plus. C’est au nom du Bien qu’on s’autorise le pire.







Responsabilité :



Nous sommes tous toujours dans tous ces ordres à la fois, et rien ne les oblige à nous pousser dans la même direction. On aura donc des dilemmes.



Dans un espace théorique homogène (la physique, par exemple), un problème donné a une solution que toute personne compétente trouvera même si plusieurs méthodes peuvent y parvenir. Lorsque plusieurs ordres sont en jeu, la compétence ne suffit plus, il faut de la responsabilité.



C’est donc le contraire de la tyrannie : c’est assumer tout le pouvoir qui est le sien, dans chacun des quatre (cinq) ordres, sans les confondre, sans les réduire tous à un seul, et choisir au cas par cas, lorsqu’ils entrent en contradiction, auquel de ces ordres vous décidez de vous soumettre en priorité.







La responsabilité est toujours personnelle, on ne peut la déléguer, on ne peut la diluer dans l’équipe qui a pris une décision.



Une entreprise, ça n’a pas d’éthique ni de morale, ça a des clients, des actionnaires, des objectifs, un bilan. Mais c’est justement parce qu’il n’y a pas de morale de l’entreprise qu’il doit y avoir de la morale dans l’entreprise. Les seuls éléments qui peuvent l’apporter sont les hommes et les femmes qui y travaillent ou la dirigent.







On ne peut pas établir de règle générale, comme par exemple : en cas de conflit, je privilégie toujours l’ordre le plus élevé, l’amour, ni au contraire la compétence, l’efficacité (ordre n°1).



On peut hiérarchiser ces ordres (d’où l’ordre de leur définition) de deux manières, de 1 à 5 (hiérarchie ascendante des primautés) ou de 5 à 1 (enchaînement descendant des primats).



En résumé, pour l’individu, on privilégie l’ordre le plus élevé, mais pour le groupe, l’ordre inférieur est plus contraignant.



L’intérêt général et l’intérêt particulier se contredisent généralement.







Dans ce sens, la vie est tragique (non pas malheureuse, mais elle nous soumet à des dilemmes en permanence). « La Pesanteur et la Grâce », pour reprendre le titre de Simone Weil. Plus le groupe est grand, plus il est soumis à la pesanteur.
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Petit traité des grandes vertus

Un ouvrage lu lorsque j'étudiais la philosophie au lycée. Il m'avait beaucoup plu par son style simple et compréhensible et la découverte du genre d'analyse qu'un penseur peut faire de la vie.
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Dictionnaire philosophique

Très inégal, d’où les quatre étoiles. Certains articles sont d'une banalité affligeante, d'autres excellents.

Cela dit, cela vaut le coup de parcourir ce chemin le long d’un désordre (forcément) alphabétique. Le voyage est le but ...
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Petit traité des grandes vertus

Bonsoir,



Cet ouvrage a trouvé chez moi une résonance, comme je crois chez toute personne qui cherchera à s'éduquer tout au long de sa vie.



J'avais érigé la politesse en vertu première et j'ai découvert qu'elle est sans aucun doute la plus petite de toutes, bien qu'on puisse difficilement s'en passer.



Cette petite "bible" est à relire, méditer et à mettre en pratique.



Un ouvrage utile parce qu'accessible à presque tout lecteur. A l'époque, j'avais été peiné d'entendre les intervenants des "papous dans la tête" juger barbant Comte-Sponville.
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Le Bonheur, désespérément

Écouté via la version CD ...qui reproduit de de fait bien l'aspect "conférence " et son oralité, son accessibilité.

Le ton, les citations incitent agréablement à la réflexion
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Arsène Lupin, gentilhomme-philosopheur

Arsène Lupin est ce gentleman dont on lit, en tant que femme, les aventures pour se remonter le moral. Un homme qui aime tant les femmes c'est génial ... Alors quand Compte-Sponville, ce génial philosophe et pédagogue, se comment d'un essai sur le compte du premier, que fait-on, on se précipite. Je n'ai pas été déçue.
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Petit traité des grandes vertus

Un livre à emporter sur une île déserte ! Avec cette pédagogie déconcertante de l'auteur qui vous fait comprendre les philosophes les plus ardus, comme si, tout à coup, vous étiez devenus aussi intelligents que lui.
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Le Bonheur, désespérément

Un livre à faire lire absolument ! Dans notre société, on recherche le bonheur, mais on est jamais satisfait...



Ce livre nous explique pourquoi, nous donne une réflexion qui nous passionne... On se reconnait dans ces explications.
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L'Amour, la solitude

Je pense que ce livre est idéal pour les néophytes de la philosophie (dont je fais partie) en quête non pas de solutions mais de réponses douces face à l'aridité d'un monde où l'agressivité et l'exigence du "tout, tout de suite" sont devenues la norme.



Une atmosphère feutrée pour cet ouvrage intimiste où André Comte-Sponville nous partage quelques unes de ses clés pour aborder l'existence.

Il nous confie notamment un détour réflexif édifiant sur l'évolution de son rapport à la lecture.



Libre à chacun d'entendre les échos singuliers que ces mots pourront avoir sur son âme. Pour moi, ça a été un discours de l'apaisement.

N'en déplaise à Faust, André propose que la connaissance est loin de nous handicaper dans notre "modalité d'être au monde"... pour lui, nous devrions plutôt nous méfier des avanies silencieuses perpétrées par nos illusions, nos angoisses, nos stéréotypes et nos croyances. Une redite de Platon ? Certes, mais avec grâce.



Un ode à la simplicité, à la beauté, comme rempart aérien face la complexité aliénante et à la froidure corrosive de l'existence.



Des références (un peu trop consensuelles, je l'admets) à Bouddha et au Tao pour exprimer son rapport à la mort s'enchevêtrent au concept de libido Freudien afin d'esquisser une vérité qui semble d'autant plus effroyable qu'elle est inextricable :



Nous sommes seuls, indiscutablement, tout le temps, pour toujours.

Inextricable ? Inconditionnellement. Mais l'effroi suscité peut être amoindri et André nous propose quelques clés : aimer. Aimer, c'est à dire devenir des êtres moraux et considérer l'autre en tant qu'il est une autre entité distinctes, avec ses vécus singuliers et non pas en s'endormant dans les mânes de l' "insociable sociabilité" Kantienne. Aimer aussi en dehors des illusions, en dehors des projections que nous pouvons imposer à l'image de l'autre, aimer pour l'autre et non pour nous-même.

Il propose aussi d'écouter notre désir, plutôt que notre espoir. L'espoir étant selon lui toujours formé d'illusions, l'espoir étant une denrée qui coûte toujours chère car elle n'est pas toujours contentée, et lorsqu'elle l'est, cela reste insuffisant. Nous serions alors constamment frustré, et nous engagerions dans une fuite en-avant contre ce vécu d'inconfort.



C'est un livre de l'apaisement, qui nous invite à nous départir de toute haine et de toute rancœur. Pourquoi nourrir la détestation du vent, de l'eau ? Ces deux éléments sont nécessaires, voici la réponse d'André. Pourquoi haïr ce qui n'est pas contingent, puisque précisément: ça est ?



L'idée qui m'a le plus touchée dans ce livre ressemblait à : Il faut arrêter de haïr les gens comme s'ils faisaient exprès d'être ce qu'ils sont.

C'est évident, c'est d'une simplicité formidable, mais j'avais besoin à cet instant de le lire; c'était la fenêtre temporelle idéale.



Ce que j'aime chez André, entre autre chose, c'est un refus de servir un discours absolument utopique. En admettant que la souffrance l'emporte sur l'amour, comme la mort l'emporte sur la vie; il nous encourage à aimer d'autant mieux.

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Dictionnaire amoureux de Montaigne

Dictionnaire amoureux certes, d'admiration c'est évident, savant et érudit ça tombe sous le sens, mais dictionnaire exigeant aussi, dense et intense, où chaque entrée, bien choisie, riche et structurée, est l'occasion d'apprendre, de comprendre et de réfléchir, tout à la fois avec Montaigne et Comte-Sponville, c’est-à-dire au 16ème siècle et aujourd'hui. Un vrai plaisir, à lire et à relire, par sauts et gambades.
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Petit traité des grandes vertus

De la politesse à la vertu, de la morale à l'amour...comment reprendre le chemin de la relation à nous même, à autrui et donc au monde qui nous entoure avec force et humanité... un philosophe qui manie aussi bien Kant et Spinoza que Pierre Desproges et Woody Allen, ça fait du bien ! Un livre que j'ai savouré de bout en bout et dont j'ai particulièrement apprécié le passage sur la politesse dont chaque parent devrait s'emparer d'urgence !
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L'esprit de l'athéisme : Introduction à une spi..

L’esprit de l’athéisme/Introduction à une spiritualité sans Dieu/ André Comte Sponville

Voilà un opuscule de 215 pages seulement, ce qui constitue véritablement une gageure sur un tel sujet, très intéressant et très documenté, abordant avec sincérité la spiritualité sans Dieu. Philosophe, Comte-Sponville nous fait part de ses réflexions avec de nombreuses références aux grands penseurs des siècles passés. Ce livre facile, concis et clair se lit très vite.

Dans un premier temps, l’auteur définit le terme de religion, se référant à Durkheim notamment et montre son rôle dans la cohésion sociale. Définissant ensuite les rapports entre religion et morale, il nous montre que celle-ci s’enracine dans le passé, dans l’histoire en quelque sorte.

Faisant référence aussi bien à Brassens qu’à Montaigne et Spinoza, il fait le tour de la question des croyances en tentant de voir si l’on peut se passer de religion.

Des thèmes aussi risqués que la foi du Christ au travers des écrits de Thomas d’Aquin sont abordés avec intérêt et précision.

Ensuite la grande question sans réponse : Dieu existe-t-il ? L’auteur cite Kant, Platon et Leibniz pour réfléchir à cette question. Voltaire et Spinoza complètent cette recherche de la nature de Dieu.

« La liberté de l’esprit est le seul bien peut-être qui soit plus précieux que la paix. C’est que la paix, sans elle, n’est que servitude. » écrit Comte Sponville.

Pour finir, il pose l’autre question : quelle spiritualité pour les athées ?

Prenant le contre-pied de Pascal, il écrit : « Le silence éternel de ces espaces infinis m’apaise. » Ce sont les « noces avec le monde » de Camus. Et sans Dieu.

Comte Sponville adopte l’affirmation de Nietzsche : « Je suis mystique et je ne crois en rien. »

Et de conclure : « Un Dieu qui ne manque pas, est-ce encore un Dieu ? »

Chacun jugera ajoute –t-il. Mais quoi qu’il en soit, ce livre donne à cogiter sinon à affirmer sa foi. Ëtre en harmonie avec soi-même. Le bonheur en somme.

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C'est chose tendre que la vie : Entretiens ..

« Le fait est que je ne connais aucun cinéaste qui me paraisse l’égal d’un Michel-Ange, d’un Shakespeare ou d’un Beethoven. »

« Cela m’empêche pourtant de voir en Von Sternberg l’égal d’un Dürer, d’un Haydn ou d’un Goethe – à quoi je doute d’ailleurs qu’il ait jamais prétendu. Bref, je ne puis me défaire d’un sentiment que le cinéma est paradoxalement un art mineur - du fait même de la multiplicité et de la puissance inégalée des techniques qu'il met en œuvre en même temps que l'art roi du XXe siècle. »Je suis en train de lire « C’est chose tendre que la vie », livre de 500 pages où il s’épanche sur sa vie, interviewé par François L’Yvonnet. Un magnifique bouquin qui pullule de : « MOI JE MOI JE MOI JE, MOI PHILOSOPHE, je sais réfléchir, pas comme la masse infâme (wink wink). »

Branlosophe à la magnifique coupe grisâtre à faire pâlir de jalousie le compte instagram « Cheveux de riches », on a envie, au bas mot et en restant gentil, de boire trois bouteilles de canard WC par page tellement cela dégouline de pudibonderie et de pédanterie crasse méprisante envers "les autres arts modernes parce que tu comprends, les arts vintage style les bouquins et la peinture c'est tellement mieux. Quel argument est-ce que j'avance? Ba c'est juste mieux parce qu'il y a pas toute cette technicité, fin c'est vintage, fin c'est mieux parce que c'était avant. Maintenant c'est moderne, c'est donc moins bien." AH OUAIS, quel argument en béton armé Monsieur Spongeville !

« Ah vraiment, je suis pas méprisant et vraiment, cela ne reste que mon goût personnel, mais l’artisanat, la chanson française, le cinéma sont des arts mineurs par rapport à la littayratüüüre ou la paintüreeee. »

Si je pouvais inventer un golden Globes des branlosophes les plus agaçants, il y aurait : BHL, Enthoven, mais alors Peigne-zizi Spongeville perce le plafond….

Sur ce, je vais lire Tom tom et Nana (ben ouais, comme c'est un livre, c'est forcément mieux?) et je vais mépriser cette plèbe qui va regarder le nouveau Park Chan Wook (c'est un film, c'est forcément pourri) tout en admirant le magnifique étron d'Urs Fischer.
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Présentations de la philosophie

Le livre présente en douze chapitres 12 notions de philosophie : la morale, la politique, l'amour, la mort, la connaissance, la liberté, Dieu, l'athéisme, l'art, le temps l'homme et enfin, la sagesse, ça fait penser au programme de la classe de Terminale et, dit comme cela, tous les chapitres paraissent terriblement attrayants, oui mais voilà, à vouloir vulgariser et faire de la philosophie, chacun y prendra et y laissera ce qu'il veut bien prendre et laisser, les premiers chapitres m'ont beaucoup plu, c'est pourquoi d'ailleurs j'ai acheté ce petit livre, avec Dieu et l'athéisme, j'ai commencé à me fâcher (intellectuellement parlant bien entendu) les arguments présentés pour justifier l'existence de Dieu sont bien les arguments classiques : Ontologique, cosmologique et téléologique, l'argument (car on évite sur ce sujet de parler de preuve) cosmologique est présenté par l'auteur comme étant celui qui lui plaît le plus et lui donne le plus "le vertige" or il est comme les deux autres tout aussi spécieux, car conduisant à une régression sans fin et par conséquent inexplicable et inacceptable pour l'esprit soit dit en passant ; mais ce qui m'a le plus donné envie de contredire l'auteur c'est lorsqu'il justifie son point de vue sur l'athéisme, (chapitre 8 immédiatement après celui consacré à Dieu), il présente le croyant un peu comme un enfant car le besoin de croire serait selon lui lié à notre besoin inné d'être rassuré et d'avoir une réponse à nos souffrances, à notre misérable condition humaine en y surimposant en quelque sorte un être tout puissant, mais à mon sens, la réflexion de l'auteur avec ses cinq arguments sur l'athéisme est incomplète, fausse et témoigne aussi d'une suffisance insupportable pour le lecteur : il manque le doute, le doute par exemple sur l'essence divine, qu'il attend trop de percevoir avec ses sens, le doute sur la nature divine, qu'il croit omnipotente au sens d'un dieu de l'Olympe maître de l'Univers et de ses multiples étoiles, je pense qu'il manque à cet auteur des lecture un peu plus éclairantes sur le sujet pour l'amener à se poser les bonnes questions sur l'essence et la nature de Dieu, accepter aussi l'inexprimable et accepter de voir un peu plus loin que le bout de son nez et de ses cinq sens, dans ses démonstrations - qui n'en sont pas, je ne peux que lui recommander une saine révision après avoir lu des auteurs tels que François Varillon et Teilhard de Chardin, cela devrait un peu l'éclairer.

Le chapitre consacré à l'Art est un peu du même acabit, trop scolaire, et il manque une véritable réflexion sur l'œuvre d'art aussi, sur la nature de l'art, en ce sens je ne peux que recommander la lecture d'un essai comme celui récemment paru "Le pouvoir de l'art" de Markus Gabriel, bien plus lumineux que ce chapitre, car la dimension subjective de l'œuvre d'art est ici complètement ignorée - sinon je gage qu'elle aurait été abordée par l'auteur - en voulant montrer la valeur universelle de l'Art, il manque aussi sa cible et sa réflexion en devient incomplète et décevante : où est le dialogue entre l'œuvre d'art et son sujet ? Où est abordé l'échappement de l'œuvre d'art à son auteur et son appropriation ou son rejet par celui qui en reçoit le spectacle ou le message ? Allons, c'est vraiment un peu trop superficiel pour être pris au sérieux.

Le chapitre consacré en temps m'a profondément agacé, il est long et n'apporte pas grand chose sur ce qu l'on sait déjà sur la nature du temps, si ce n'est cette fameuse distinction entre vivre dans l'instant et vivre au présent. Les deux derniers chapitres consacrés à l'Homme et à la Sagesse ne m'ont pas apporté grand chose, mais ils sont intéressants à lire.

Je garde donc particulièrement en mémoire les sept premières notions, dans mes tablettes, le chapitre sur l'Amour par exemple est très éclairant et structurant en ce qu'il présente les trois notions que recouvre ce terme chez les Grecs de l'Antiquité : Eros, Philae et Agapé, le premier chapitre renseigne sur l'utilité de la morale, et après avoir lu celui consacré à la Politique vous n'aurez plus jamais envie de ne pas aller voter...

Voilà, l'ensemble est inégal mais vaut la peine d'être lu et a le mérite d'exister pour la vulgarisation de cette discipline que l'on croit trop souvent difficile et réservée à des spécialistes, alors qu'elle s'adresse à tous et ce, - et c'est rappelé dans cet ouvrage - depuis le plus jeune âge...
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Le Sexe ni la mort

André Comte-Sponville (né en 1952) est un philosophe français désormais très bien connu. Il a choisi le titre de son livre, en faisant référence à un aphorisme De La Rochefoucauld: « le soleil ni la mort ne peuvent se regarder fixement ». En effet, il est difficile de regarder objectivement la sexualité humaine en général, et notre pratique sexuelle en particulier. Ce livre contient deux essais que je considère comme importants et d'autres textes plus courts.

Comte-Sponville commence par une analyse détaillée de l'amour, sous ses trois formes principales: "eros", "philia" et "agapè". Les deux premières ont été décrites par des philosophes de la Grèce antique: Platon met en avant la souffrance liée au désir, alors qu'Aristote écrit « Aimer, c'est se réjouir » (plus tard, Spinoza dira à peu près la même chose). La troisième forme d'amour, inspiré du christianisme primitif, est bien plus tardive; l'auteur, athée mais non antireligieux, en fait une analyse critique et il livre des aphorismes qui m'ont plu.

Le second essai est centré uniquement sur la sexualité. Comte-Sponville passe longuement en revue le point de vue des philosophes qui ont écrit sur ce sujet, avec une nette prédilection pour Montaigne qui a abordé franchement ce sujet, dès le XVIème siècle. Puis une large place est consacrée à l'érotisme, qui est évoqué notamment dans ces termes: « L'homme est un animal érotique (…), le seul qui mette le désir encore plus haut que le plaisir » (p. 245). La pornographie est évoquée ensuite. Une autre partie (plus courte) du présent livre est intitulée "Entre passion et vertu".

Je dois dire une chose: j'ai trouvé les exposés de A. Comte-Sponville extrêmement clairs et faciles à lire. Sur des sujets aussi essentiels que l'amour et le sexe, ces écrits apportent un éclairage indispensable pour comprendre l'humanité qui est au fond de chacun d'entre nous.

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Pensées sur l'athéisme

Une intéressante compilation de "pensées sur l'athéisme" de Lucrèce à Marx, en passant par Voltaire ou Schopenhauer.



Le tout introduit par un court mais efficace texte d'André Comte-Sponville, dans lequel, après des considérations générales tirées de la définition de l'athéisme, il se déclare lui-même athée et expose des arguments, qu'ils soient généraux ou plus personnels.



Comment Dieu aurait-Il pu autant rater son affaire avec nous autres humains ? Vu la médiocrité humaine, cela ressemblerait fort à un gros raté.

Pourquoi, pour expliquer des choses inexplicables (l'univers, la vie, tout ça) il faudrait convoquer quelque chose d'encore plus inexplicable ?



Vous trouverez d'autres arguments dans les quelques pages de ce petit livre qui secoue sans trembler l'édifice religieux dans son ensemble.
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