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Citations de André Gide (1880)


Jean Malaquais-

Mon salut fut Sainte-Geneviève, j'entends la bibliothèque du même nom, la seule ouverte jusqu'à dix heures du soir. Je m'y réfugiais tous les après-midi, me gorgeant de chaleur et de livres, de paix et de présence humaine. Si j'avais osé, je m'y serais laissé enfermer: je n'aurais pas détesté cela, être fantôme de bibliothèque. je lisais et scribouillais pour dix et, lorsque je levais les yeux de mon texte, c'était pour percevoir cent jeunes têtes pas tellement dissemblables de la mienne. Comme j'appréhendais alors l'heure de la fermeture, la nuit froide, la corvée aux halles ! (p. 25)

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Nos désirs ont déjà traversé bien des mondes ;
Ils ne se sont jamais rassasiés
Et la nature entière se tourmente,
Entre soif de repos et soif de volupté.

(Ronde de tous mes désirs)
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... Du moins fumez- vous?
- Pas davantage .C'est une ivresse impersonnelle , négative et de trop facile conquête , je cherche dans l'ivresse une exaltation et non une diminution de la vie .
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Les Mémoires ne sont jamais qu'à demi sincères, si grand que soit le souci de vérité : tout est toujours plus compliqué qu'on ne le dit. Peut-être même approche-t-on de plus près la vérité dans un roman.
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Je ne prétends à rien qu’au naturel, et, pour chaque action, le plaisir que j’y prends m’est signe que je devais la faire.
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J’ai souvent éprouvé que la parabole de la brebis égarée reste une des plus difficiles à admettre pour certaines âmes, qui pourtant se croient profondément chrétiennes. Que chaque brebis du troupeau, prise à part, puisse aux yeux du berger être plus précieuse à son tour que tout le reste du troupeau pris en bloc, voici ce qu’elles ne peuvent s’élever à comprendre. Et ces mots : « Si un homme a 100 brebis et que l’une d’elles s’égare, ne laisse-t-il pas les 99 autres sur les montagnes, pour aller chercher celle qui s’est égarée ? » - ces mots tout rayonnants de charité, si elles osaient parler franc, elles les déclareraient de la plus révoltante injustice.
(p. 30-31)
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Quand un philosophe vous répond, on ne comprend plus du tout ce qu'on lui avait demandé.
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"Dans un monde où chacun triche, c'est l'homme vrai qui fait figure de charlatan."
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J'ai dit que je n'aimais point Marceline ; du moins n'éprouvais-je pour elle rien de ce qu'on appelle amour, mais je l'aimais, si l'on veut entendre par là de la tendresse, une sorte de pitié, enfin une estime assez grande.
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La pirogue circule sur une plaque d'ébène à travers les nymphéas blancs, puis s'enfonce sous les branches dans une clairière inondée; les troncs se penchent sur leur reflet; des rayons obliques trouent les feuillages.
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Le Retour de l'enfant prodigue
Lorsqu'au défaut de la colline il aperçoit enfin les toits fumants de la maison, c'est le soir ; mais il attend les ombres de la nuit pour voiler un peu sa misère ..
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Les premiers temps, la solitude de la campagne paraît un peu sévère à quiconque aime beaucoup causer ; puis on s' y fait .
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Le dégoût,l écœurement de cette trivialité poétique achevait
de chasser l' amour de mon âme .
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Les sources de nos moindres gestes sont aussi multiples et retirées que celles du Nil.
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André Gide
«Toutes choses sont dites déjà; mais comme personne n'écoute, il faut toujours recommencer».
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III


Un soir nous avons levé la tête
De dessus nos graves bouquins.
Dans les pins soufflait un vent de tempête
Le clair de lune faisait comme un étrange matin.

Tu m’as dit : « C’est l’heure de nous mettre en route
Voilà assez longtemps que nous sommes enfermés.
Dehors le vent bruit comme la mer. Écoute !
Fausse aurore, encore nous auras-tu charmés ?

Il est temps pourtant de savoir ce que nous sommes,
Avant de nous rendormir encor.
Marchons tous deux où nous mènera la route
Dans le clair de lune, dehors. »

Je m’étais penché de nouveau sur le livre.
À cause de la lune on y voyait un peu ;
Et mes yeux extasiés essayaient de lire
Les signes inconnus qui s’éclairaient un peu.

        ALTERNATIVE
        Mais toi, tu t’écrias : « Assez
        De cette dogmatique abstraite !
        Oh ! de toujours lire, tu sais,
        J’en ai vraiment mal à la tête.

        Pourquoi donc attendre une aurore
        Voilà assez longtemps que nous sommes enfermés.
        Dehors, la nuit sanglote…
        Nous n’allons pas nous mettre à lire encore ! »
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… Et nous avons posé nos fronts contre la vitre
Où la nuit sanglotait…

p.13-14

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La tristesse est une complication. Jamais je ne chercherais à analyser mon
bonheur .
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Nous étions tous les deux seuls sur le pont. Elle tendit son front vers moi ; je la pressai doucement contre moi ; elle leva les yeux ; je l’embrassai sur les paupières, et sentis brusquement, à la faveur de mon baiser, une sorte de pitié nouvelle ; elle m’emplit si violemment, que je ne pus retenir mes larmes.
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C’est dans l’abnégation que chaque affirmation s’achève.
Tout ce que tu résignes en toi prendra vie. Tout ce qui cherche à s’affirmer se nie ; tout ce qui se renonce s’affirme. La possession parfaite ne se prouve que par le don. Tout ce que tu ne sais pas donner te possède. Sans sacrifice il n’est pas de résurrection. Rien ne s’épanouit que par offrande. Ce que tu prétends protéger en toi s’atrophie.
À quoi reconnais-tu que le fruit est mûr ? – À ceci, qu’il quitte la branche. Tout mûrit pour le don et se parachève en offrande.
Ô fruit plein de saveur, qu’enveloppe la volupté, je sais qu’il te faut faire abandon de toi pour germer. Qu’elle meure donc ! qu’elle meure, cette douceur autour de toi. Cette abondante chair exquise et sucrée, qu’elle meure ! car elle appartient à la terre. Qu’elle meure afin que tu vives. Je sais que « si le fruit ne meurt, il reste seul ».
Seigneur ah ! donnez-moi de n’attendre pas la mort pour mourir.
C’est en se renonçant que toute vertu se parachève. C’est à la germination que prétend l’extrême succulence du fruit.
La vraie éloquence résigne l’éloquence ; l’individu ne s’affirme jamais plus que lorsqu’il s’oublie. Qui songe à soi s’empêche. Je n’admire jamais tant la beauté que lorsqu’elle ne sait plus qu’elle est belle. La ligne la plus émouvante est aussi la plus résignée. C’est en renonçant à sa divinité que le Christ vraiment devient Dieu. Et, réciproquement, en se renonçant dans le Christ Dieu se crée.

Les Nouvelles Nourritures Terrestres
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dès que je ne puis m'y montrer parfaitement naturel,toute fréquentation m'exténue.
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