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Citations de Arturo Pérez-Reverte (1138)


— Nous livrons une guerre étrange qui ne figure pas dans les livres que nous avons étudiés à l’École militaire. Tu te rappelles notre conversation de cette nuit ? Il est difficile de renoncer à des guerres loyales, contre des ennemis parfaitement identifiables et bien alignés en face de nous.
— Des guerres propres, résuma Bourmont.
— Oui. Des guerres propres, où les curés ne battent pas la campagne avec leur soutane retroussée et un tromblon à l’épaule, où les vieilles n’arrosent pas nos soldats d’huile bouillante. Où les puits contiennent de l’eau et non des cadavres de camarades assassinés.
— Tu demandes beaucoup, Frédéric.
— Pourquoi ?
— Parce qu’à la guerre, on hait. Et c’est la haine qui motive les hommes.
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- Je déteste ceux qui prononcent le mot artiste en se donnant de l'importance. Y compris les idiots qui appellent aerosol art le graffiti, et tout le reste... Et puis les expositions dans les musées, c'est ringard. C'est devenu comme aller chez Toyota pour s'acheter une voiture. Il n'y a pas de différence.
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ce que rêve les autres, moi j'ai voulu le faire.
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Sans s'en rendre compte, par déformation professionnelle, Alvaro avait pris un ton de voix persuasif, presque doctoral, comme c'était tôt ou tard le cas chaque fois qu'une conversation tournait autour de sa spécialité. Julia s'en aperçut avec un certain trouble, car cette voix réveillait de vieux souvenirs, cendres oubliées d'une tendresse qui avait occupé une place dans le temps et dans l'espace, dans la formation de son caractère tel qu'il était à présent. Résidus d'une autre vie et d'autres sentiments qu'un méticuleux travail de sape et de destruction avait amortis, les mettant à l'écart comme un livre qu'on range dans une bibliothèque pour que la poussière le recouvre, sans intention de le rouvrir jamais, mais qui malgré tout demeure là.
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Soudain, au rythme de la musique, l'homme fit un écart suivi d'un arrêt brutal, solennel, accompagné d'un coup de talon particulièrement provoquant. Nullement déconcerté par cette figure qu'elle semblait avoir anticipée depuis longtemps, la femme tourna autour de lui, frôlant son corps d'un côté puis de l'autre en s'abandonnant, comme vaincue. Avec une soumission de femelle obéissante que Max trouva quasi pornographique.
(...)
Qu'était d'autre le tango dansé ainsi, sinon soumission de la femme ? se dit-il, effrayé de ce qu'il pensait ; surpris de ne pas être arrivé à cette conclusion, malgré tant de danses, tant de tangos et tant d'enlacements. Qu'était-il d'autre, dansé à la façon de jadis, loin des salons et de l'étiquette, sinon abandon absolu et complice ? Un retour de vieux instincts, de désirs rituels brûlants, de promesses charnelles durant quelques instants fugaces de musique et de séduction. Le tango de la Vieille Garde.
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Il avait aussi un autre sourire, plus inquiétant celui-là, qu'il réservait pour les moments de danger ou de tristesse : sous sa moustache, une grimace qui lui faisait tordre légèrement la commissure gauche, aussi dangereuse que la botte qui manquait rarement de suivre, ou d'une tristesse funèbre quand elle apparaissait au fil des bouteilles de vin que le capitaine vidait seul les jours où rien ne le faisait sortir de son silence.
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Vous venez de formuler une hypothèse. En pareil cas, on court toujours le risque de déformer les faits pour les rendre conforme à la théorie , au lieu d'adapter la théorie aux faits.
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Le Mal qui ne peut se peindre qu'en noir d'obscurité, noir de ténèbres, noir de solitude. Le mal avec un M, comme mort, comme meurtrier.
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Une enveloppe cachetée est une énigme qui en renferme d'autres.
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— Un ami me disait qu'il y a des tangos pour souffrir et des tangos pour tuer... Le tango des origines était plutôt de ces derniers.
Mecha Inzunza avait posé un coude sur la table et la paume de sa main soutenait l'ovale de son visage. Elle semblait écouter avec une attention extrême.
— « Le tango de la Vieille Garde », l'appellent certains, précisa Max. Pour le différencier du nouveau. Du moderne.
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Il existe ainsi, depuis des milliers d'années, depuis avant même que les barques aux flancs ronds ne se lancent sur Troie, des hommes qui ont des plis autour de la bouche et des coeurs pluvieux de novembre – de ceux que leur nature décide tôt ou tard à regarder avec intérêt le trou noir d'un canon de pistolet – pour qui la mer signifie une solution et qui devinent toujours quand vient l'heure d'embarquer.
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Plus tard, on mûrit, on devient flaubertien ou stendhalien. On penche pour Faulkner, Lampedusa, Garcia Marquez, Durrell ou Kafka... On devient différents les uns des autres; on devient même adversaires. Mais nous nous faisons tous un clin d'oeil complice quand nous parlons de certains auteurs, de certains livres magiques qui nous firent découvrir la littérature sans nous attacher à des dogmes ni nous donner des leçons équivoques. Telle est notre authentique partie commune : des récits fidèles non pas à ce que les hommes voient, mais à ce que les hommes rêvent.
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L’impression de réalisme était si intense qu’elle réussissait pleinement à produire l’effet recherché par les vieux maîtres flamands : intégrer le spectateur dans le complexe pictural, le persuader que l’espace d’où il contemple la peinture est le même que celui qu’elle renferme ; comme si le tableau était un fragment de la réalité, ou la réalité un fragment du tableau.
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- Est-ce que ce qu'on dit est vrai ? Que c'est quand elle danse qu'une femme révèle son caractère avec le plus de sincérité ?
- Parfois. Mais pas davantage qu'un homme.
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Désormais toutes les photos où apparaissent des personnes mentent ou sont douteuses, avec ou sans légende. Elles ont cessé d'être un témoignage pour faire partie de la mise en scène qui nous entoure.
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- Ce que nous vivons n'est pas un soulèvement, ni un coup d’État qui se complique et s'enlise, ajouta t-il. C'est une guerre. Qui va être longue... Longue et très dure. Elle l'est déjà. Il se peut qu'elle soit l'amorce d'une autre guerre, d'une tout autre envergure. mondiale, peut-être.
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Les Lumières auraient pu rester une affaire de salons, d'entretiens entre aristocrates, de cafés élégants fréquentés par les théoriciens de la philosophie nouvelle. C'est le désespoir des pauvres diables aigris qui, en retentissant dans les couches sociales les plus basses, a fini par enflammer le peuple. En fait, plus que tous les encyclopédistes réunis, ce sont les fanatiques rancuniers comme notre abbé fou de frustration et de haine qui ont jeté les gens dans la rue.228
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Quelqu'un a dit, ou écrit, qu'en ces temps fameux et terribles les Espagnols se sont tous battus, des nobles aux laboureurs. Et c'est vrai . Les uns l'ont fait parce qu'ils avaient faim de gloire et d'argent , d'autres parce qu'ils avaient faim tout court. Sur les champs de bataille de la moitié du monde , des Indes aux Philipppines, en Méditerranée ...
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Plus tard, avec le temps, j’ai appris que si tous les hommes sont capables de faire le bien et le mal, les pires sont toujours ceux qui, quand ils font le mal, s’abritent sous l’autorité des autres et prétextent qu’ils ne font qu’exécuter des ordres. Et si ceux qui disent agir au nom d’une autorité, d’une hiérarchie ou d’une patrie sont terribles, bien pires encore sont ceux qui justifient leurs actes en invoquant un dieu.
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Il ne fut pas facile de consulter les actes. Ils étaient gardés sous sept clefs dans les archives de l’Académie, et Lola Pemán, l’archiviste, faisait partie de ces cerbères pour lesquels la meilleure façon de garantir la bonne conservation d’un document est de ne laisser personne le consulter. Mais je finis pourtant, les habituelles résistances bureaucratiques surmontées, par accéder aux originaux du XVIIIe siècle.
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