Citations de Charles Bukowski (2091)
VOUS ETES SEULE DANS VOTRE CHAMBRE ! LE PUBLIC A DISPARU ! TOUT CE QUE VOUS RECLAMEZ C’EST DE L’AMOUR, DU SEXE ET DE L’ANGOISSE !
Merci d’avoir dédramatisé mes faiblesses grammaticales en mentionnant que certains de vos amis universitaires éprouvaient eux-mêmes des difficultés à structurer leurs phrases. Je pense que certains écrivains doivent endurer cette torture parce qu’au fond ce sont des rebelles et que les règles de grammaire comme beaucoup de règles de ce monde exigent un conformisme doublé d’une certification qu’ils exècrent d’instinct, sans compter que leur attention se focalise sur des considérations plus larges et spirituelles.
quand je pense, pauvre de moi, que c’est en 1966 que j’ai tiré mon dernier coup et que depuis je n’ai fait que me branler. Or veuve poignet ne rivalisera jamais avec une belle fente.
on n’enfreint les interdits que parce qu’on nous les impose. Qui a envie de baiser son épouse tous les soirs ? ou même d’ailleurs une fois par semaine ?
un individu ordinaire ne joue aux courses que parce qu’il ne supporte plus la chaîne de montage, le faciès hébété de son contremaître, la brutalité de son propriétaire, et la disparition du plaisir des sens ; que parce qu’il n’a plus le choix qu’entre le fisc, la dépression nerveuse et le cancer ; que parce qu’il en a ras le cul de ces vêtements qu’on ne peut porter que trois fois, et ras le cul aussi de boire de l’eau qui a un goût de pisse, de se faire soigner à la vitesse grand V par des médecins nullissimes qui l’expédient ensuite dans des hôpitaux-mouroirs ; bref, l’homme ordinaire ne joue aux courses que parce que les politiciens puent de la gueule…
Freud, lui-même philosophe assez côté […] pouvait déclarer que le jeu s’apparente à la masturbation. Comme ce doit être formidable d’être un esprit brillant et d’aligner de telles sornettes ! encore qu’il y ait invariablement une parcelle de vérité dans n’importe quel poncif.
accompagnés de nos femmes teintes et un rien vicieuses, on voguait vers le vieux lit d’amour. Une fois rendus à bon port, on lâchait la purée et on s’endormait tels des anges ivres. Quel besoin avions-nous alors de fréquenter les bibliothèques ? oui, quel besoin avions-nous d’Ezra (Pound) ? de T. S. (Eliot), ou d’E. E. (Cummings) ? de D. H. (Lawrence), ou de H. H. (Thoreau) ? ou d’aucun des Eliot et des Sitwell ?
****************** DE L’ÉDITEUR ( AU DIABLE VAUVERT ) :***************
Les histoires , poèmes et romans de Charles Bukowski ont marqué notre culture . Cette sélection rassemble des textes inédits sur la création et l'écriture et dévoile la vie d'un artiste qui dit tout , la charge de travail nécessaire , la prudence et l'intransigeance de vivre et de créer .
On y lit la détermination et l'humanité complexe d'une véritable légende américaine , icône de la contre-culture et " porte-parole de l’Amérique d'en bas " qui a donné une voix aux opprimés , dépravés ou méprisés .
Sombre , poignant , souvent hilarant et émaillé de phrases mémorables mais aussi de la dureté caractéristique de Bukowski , ponctuée de moments de grâce , de pathétique et d'aveux intimes , " Sur l'écriture " nous donne aussi à comprendre l'intimité d'un artiste dont l'oeuvre est portée par cette idée centrale : " N'essaie pas ! "
Qui pourrait bien vouloir vivre jusqu'à 102 ans ? Personne, excepté un dingue.
- Pourquoi moi ?
- T'as le profil idéal du collabo. T'es crédule, égocentrique et dépourvu de tout caractère.
Le soir, j’ai réussi à faire boire deux ou trois verres à Cecelia. Elle s’est oubliée et a croisé les jambes suffisamment haut pour me permettre de découvrir une paire de cuisses dodues. Du solide. Une vache laitière avec des mamelles de vache et des yeux de vache. Une assiette du tonnerre.
Le lendemain matin, Mercedes, pas très loquace, s’est habillée et est partie à son boulot.
Bof, j’ai pensé, encore une qui ne reviendra pas.
[ ... ] Le jeune type lui souriait aussi. Ça
faisait du bien de de sentir à l'abri de ce genre de truc.
J'étais content de ne pas être amoureux, content d'être en
froid avec le monde. J'aime être en désaccord avec tout.
Les amoureux deviennent souvent susceptibles, dange-
reux. Ils perdent le sens de la perspective. Ils perdent le
sens de l'humour. Ils deviennent nerveux, psychotiques,
emmerdants. Ils se transforment même en assassins.
p. 91
Je veux tout simplement fuir une réalité commune déformée par de faux besoins. Ma réalité n'est pas votre réalité. La vie en elle-même ne pose pas de problème, puisqu'il n'y a rien d'autre avec quoi la comparer. C'est simplement ce que les gens font dans la vie et contre la vie qui est répugnant.
Je suis un solitaire. J'évite les gens surtout parce que leurs préoccupations sont souvent limitées, mesquines, ils ont tendance à être d'un naturel médiocre, ils ne s'intéressent à rien ou presque. Les animaux, en revanche, sont de merveilleuses créatures. Observez la beauté de leurs yeux et de leurs mouvements. Les humains arrivent à peine à voir et à se comporter aussi bien, ou aussi spontanément.
Je bois lentement mon vin tout en tapant à la machine. Ca me prend peut-être deux heures pour boire une bouteille entière. Je continue à faire du bon boulot tant que je n'ai pas dépassé une bouteille et demie. Après ça, je suis comme n'importe quel autre vieil ivrogne assis au comptoir d'un bar : un vieux con de raseur.
Tu connais mon vieux dicton : "L'esclavage n'a jamais été aboli, il a seulement été élargi pour y inclure toutes les autres couleurs."
Oui je sais, je sais. J'ai l'air.. bien vieux.. c'est comme le mythe du Noir qui ne débande jamais, il y a aussi le mythe du vieil Allemand qui baise toujours.
On en revient à notre grillon. Je ne refuse pas les expérimentations artistiques mais je refuse d'être pris pour un con par des individus dépourvus de talent. L'Art, ouvrez grand vos oreilles, ça se chie, ça se hurle.
Toute ma vie durant, là, dans ce quartier, j'étais rentré dans les toiles d'araignées, m'étais fait attaquer par des merles et avais vécu avec mon père. Tout était éternellement sinistre, lugubre - damné.