AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Christine Angot (624)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Une semaine de vacances

Que penser de ce livre? Impossible d'aimer l'histoire que Christine Angot raconte. Mais quel témoignage salutaire! Salutaire car il permet de comprendre ce qu'est réellement l'inceste pour la victime, non seulement une atteinte physique mais aussi et surtout une atteinte psychologique : banalisation de l'acte sexuel, humiliation et négation de la personne de la victime... Contrairement à beaucoup, je n'ai pas retenu l'aspect "descriptif" qui vaut au livre d'être catalogué "pornographique". S'il n'y avait eu que cet aspect, j'aurais abandonné la lecture dès les premières pages. Mais ce qui m'a frappé tout au long de ma lecture, c'est le matraquage verbal qu'exerce le bourreau sur sa victime : flatterie; chantage affectif... Simultanément, j'ai eu l'impression que tout le bavardage du père lui permettait, d'une certaine façon, de se justifier, de se convaincre qu'il n'agit que dans l'intérêt de sa fille qu'il éduque au sexe comme il l'éduque à la culture. Bouleversant.
Commenter  J’apprécie          125
Le marché des amants

Dans ce récit autobiographique, Christine Angot évoque un pan de sa vie sentimentale et tout particulièrement -mais pas uniquement- sa relation avec Bruno Beausir plus connu sous le pseudonyme de "Doc Gynéco".

L'ouvrage n'a aucun intérêt ni sur le plan psychologique ni sur le plan sociologique. Par exemple, Angot ne fait que de trop rares remarques sur le fossé existant entre l'univers de Bruno Beausir (la banlieue, le rap, etc.) et le sien (la gauche parisienne très bobo) alors que cela aurait été, à mon sens, très intéressant de creuser cet aspect.

L'ouvrage n'a également aucun intérêt littéraire. Le style est d'une platitude ! Et Angot - à grand renfort de narcissisme, de nombrilisme - accable le lecteur de détails totalement inutiles (comment elle était habillée tel et tel jour, ce qu'elle a mangé, etc.).

Enfin, l'ouvrage est extrêmement impudique. Il y a des passages sur la vie sexuelle entre Angot et le rappeur et surtout Angot ne cache rien de ses sentiments et de ses actes (qui révèlent, qui plus est, une grande immaturité couplée à une profonde vulnérabilité mais Angot n'en est pas pour autant attachante...).



En somme, voici un ouvrage insignifiant, ennuyeux et même parfois exaspérant.
Commenter  J’apprécie          121
Une semaine de vacances

Pour dire la blessure Christine Angot choisit de mettre en scène les gestes de l’inceste qu’elle a subi .

L’écriture est d’une précision chirurgicale pour décrire les parties du corps impliquées, comme des objets lointains qui lui restent étrangers. Le lecteur comprend vite que derrière cet hyper réalisme, si l’autrice est bien présente physiquement, rien de sa personne, de son moi, de tout ce qui touche à sa singularité humaine, dans sa sensibilité et ses émotions, rien de ce qui est profondément et réellement « elle » ne l’est. Cette écriture qui dit le corps comme un automate désarticulé, un ensemble de pièces détachées d’elle même, réussit à traduire le désarroi et les interrogations qui la traversent. Avec des mots arides, recroquevillés sur chaque détail corporel, elle fait éclater le corps, son corps, elle le fait mourir. Pour dire cette omniprésence du corps, elle façonne un langage qui réussit à la désincarner totalement. Elle met ainsi en lumière, sa position de pantin désarticulé qui ne s’appartient plus, elle montre les ressorts pervers de l’emprise, elle évoque la manière dont l’acte incestueux la maintient dans une négation absolue d’elle même.

La lecture de ces pages est un chemin douloureux pour le lecteur, qui partage ainsi à travers l’écriture de Christine Angot la réalité profonde de son vécu.

La découverte de cette écriture magistrale fait de la lecture de ce livre, un moment exceptionnel.

Commenter  J’apprécie          111
Une semaine de vacances

Parler d'inceste, je suis pour, la littérature érotique / pornographique, j'apprécie, mais dans les 2 cas, il faut bien le faire, ce qui n'est à mon avis pas le cas de Mme Angot : j'ai lu plus choc en terme d'inceste, j'ai lu plus excitant, plus sale, plus pervers en terme de pornographie.

Si le but était que le lecteur soit heurté par l'inceste, si le but était qu'il se sente gêné d'être excité par une scène (des scènes) d'inceste, c'est raté, une fellation de la fille sur le père avec comme accessoire une tranche de jambon, le tout effectué au dessus de reste d'urine dans la cuvette des toilettes, ça n'est pas franchement très excitant. Le reste, d'une banalité à faire peur, rien de nouveau du côté de la fellation, encore moins du côté de la sodomie, l'inceste, il est presque secondaire, ses effets dévastateurs également.

Une déception.



Deux heures après avoir posté la critique ci-dessus, 4 après avoir lu l'ouvrage, je modifie ma note et ma critique. je ne sais pas vraiment ce que je pense finalement, je suis obnubilée par le livre depuis 2heures... L'ouvrage fait donc réfléchir, c'est un bon point. Je repense à la domination perverse du personnage principal sur la jeune fille, SA fille, sur ce qu'il lui fait, ce qu'elle le laisse faire, sur ce qu'il lui demande de crier... Ca me taraude. Un bon point donc pour Angot
Commenter  J’apprécie          110
Le voyage dans l'Est

Redite de chez redite des livres qu'elle a déjà publiés.

Et puis dénoncer, critiquer c'est bien. Sauf que les médias nous saoulent déjà assez avec ses histoires. A croire que le sujet est une "mode". On sait, on a compris.

Et puis, Angot a eu son heure de gloire chez Ruquier en faisant pleurer Mlle Rousseau.

Et puis, il y eu aussi ces autres livres d'auteurs sur le thème.

On se demande à la fin si ce n'est pas un bizness.
Commenter  J’apprécie          111
Le voyage dans l'Est

Je n’avais jamais été tentée pas un livre de Christine Angot, mais devant l’unanimité positive des critiques sur ce Voyage dans l’Est, je me suis lancée.

Ce livre raconte, de manière chronologique et descriptive, l’inceste dont l’autrice a été victime par son père, qu’elle rencontre pour la première fois lorsqu’elle avait 13 ans.

Si l’écriture est un peu mécanique et sans style particulier, ce récit me semble essentiel pour comprendre l’emprise qu’elle subit de la part de son père, ses pensées intérieures, l’enchaînement progressif des choses, ce qu’elle dit et à qui, et surtout (surtout !!…) les réactions de son entourage 😡.

J’ai lu ce livre en 2 jours, je ne regrette vraiment pas.

je remercie Christine Angot pour ce roman-témoignage, et pour l’immense de sincérité dont elle fait preuve !!

Commenter  J’apprécie          110
Un amour impossible

Un amour impossible... Double signification pour un écrit sur un couple parental particulier. Livre singulier, histoire d 'après guerre où Christine ANGOT livre son histoire familiale celle de ses parents.



Et bien que dire... je n'ai pas été transporté par cette histoire bien commune voire même je l'avoue un brin égocentré...

Il me reste un gout amer dans la bouche, cet écrit manquait de sentiments de douceur, j'ai senti l'abrupt, le cru... J'étais même un brin mal à l'aise parfois.



Dommage.
Commenter  J’apprécie          110
Les Désaxés

Malgré l'agacement que provoquent en moi les prises de parole de Christine Angot et sa façon de s'écouter parler, j'avais lu "un amour impossible" et j'avais aimé; j'ai donc décidé de continuer sur ma lancée en lisant "les désaxés". Et là, quel ennui; j'ai décroché très rapidement mais me suis obligée (serais-je un peu maso !!!!) à continuer cette lecture en espérant une lueur, une magie qui transforme ce pensum en bonheur.

Malheureusement, tout le texte est lourd, sans intérêt, met en scène des bobos (lui est dépressif et elle maniaco-dépressive) qui se posent des questions existentielles creuses en s'appuyant honteusement sur Lacan, qui regardent des films (un prétexte pour montrer que l'auteur a des lettres) et qui traînent leur ennui et le nôtre pendant tout le livre. On ne ressent rien pour ces personnages, aucune empathie, aucune émotion.

A éviter si vous ne voulez pas vous-même tomber dans une dépression post-lecture.
Commenter  J’apprécie          111
Un amour impossible

Heureusement, ce livre ne fait que 125 pages. Et encore, sur ces 125 pages, que de répétitions !

Je l'ai lu, je me suis ennuyée.

Passez votre chemin...
Commenter  J’apprécie          110
Un amour impossible

Je n'avais jamais rien lu de Christine Angot car je n'aime pas vraiment les déballages familiaux même si les histoires vraies me touchent souvent.

Et surtout, j'avais tellement entendu de critiques à son sujet ! Mais il m'a semblé aussi qu'il était de bon ton dans le monde littéraire de la critiquer.

J'avoue qu'au final dans ce livre, elle m'a bluffée moi qui la découvre aujourd'hui sans aucune connaissance de son style d'écriture et sans arrière-pensée.



L'originalité de son dernier roman, "Un amour impossible" est qu'elle ne fait pas de son père, l'auteur du "crime", le personnage principal, ni de l'inceste, d'ailleurs, le sujet principal. Le mot même "inceste" n'est jamais prononcé, les détails jamais énoncés. C'est Rachel, sa mère qui est le personnage central du livre, SA mère, qui pendant longtemps lui apparaîtra comme fautive...parce qu'elle n'a pas su voir, pas su parler, pas su se révolter, face au drame vécu par sa fille.

Le roman débute par le récit de la rencontre entre ses parents dans les années 50 à Châteauroux.

Dès la première phrase le lecteur comprend que la rencontre entre Rachel, très belle, mais issue d'un milieu modeste qui travaille à la Sécurité sociale comme simple dactylo et Pierre, son père, qui est issu d'un milieu bourgeois, parle plusieurs langues et "après de longues études" commence à peine à travailler à 30 ans (il est traducteur à la base militaire américaine), ne pourra pas durer : ils sont de deux milieux sociaux trop différents...

Follement amoureuse, Rachel sait dès le départ qu'ils ne se marieront pas. Elle l'accepte sans discuter comme elle acceptera l'enfant qui arrivera, puis la séparation inéluctable...

Elle n'est pas de son milieu, certes et ferait "tâche" dans sa famille et en plus elle est juive ce qui dans ces années d'après guerre, n'est pas convenable dans une famille parisienne d'origine alsacienne comme celle de Pierre.

Rachel, elle-même abandonnée par son père, parti lorsqu'elle avait 4 ans, vit seule avec sa mère qui accepte l'enfant à naître...

Christine est une petite fille adorable et aimante. Elles vivent heureuses dans la petite maison vétuste au jardin magnifique qui va jusqu'à la rivière, et restent ensemble jusqu'à la mort de la grand-mère qui va les obliger à vendre la maison et à s'installer dans un immeuble.

Pendant longtemps Pierre ne prendra aucune nouvelle, ne versera aucune pension pour Christine, refusera de la reconnaître et de lui donner son nom. Rachel ne veut rien demander. Mais, lorsqu'il reprendra contact épisodiquement, pour venir les voir une fois par an et passer la journée avec elles, chaque fois, Rachel en sera heureuse.

Elle ne regrettera pas d'avoir déménagé pour se rapprocher de lui qui travaille maintenant à Strasbourg. Même si toutes deux se sentent souvent seules loin de leurs connaissances et famille restés à Châteauroux.

Christine est devenue subitement une adolescente révoltée et agressive. Elle reproche constamment à sa mère ses erreurs de grammaire, ses manières, son manque d'érudition. Elle prend plaisir à la diminuer et l'humilier, la comparant trop souvent à son père qu'elle voit de plus en plus souvent, qui l'emmène pour le weekend et la sort au restaurant.

Un jour André, un ami de la famille, explique à Rachel ce qui se passe réellement entre Pierre et Christine, lorsqu'ils sont seuls...Le choc est immense : Rachel en tombe malade. Elle est effondrée car elle n'a rien vu !



Dans ce roman, l'auteur nous parle d'abord d'amour maternel, de tendresse infinie, de la complicité entre Christine et sa mère, de l'amour fusionnel qu'elles partagent toutes les deux, ...un amour qui deviendra impossible au fur à et mesure que Christine grandit et qui ne pourra renaître qu'une fois les années passées et le pardon possible.

L'auteur nous parle aussi de l'amour et de l'admiration sans bornes de Rachel pour Pierre (autre amour impossible)...

Lorsque Pierre reprend contact et que de véritables retrouvailles ont lieu à l'adolescence de Christine, Rachel pense que cela ne peut que lui faire du bien de connaître son père : elle est très heureuse ce qui l'aveugle complètement.

Le lecteur sait pourquoi Pierre s'est rapproché d'elles, mais l'auteur ne le dit pas...pas tout de suite. On ne sait pas exactement quand tout cela se produit...et on ne l'apprendra qu'à la fin du roman, ce qui rend encore plus machiavéliques, les actions du père...



Christine, arrivée à l'âge adulte, sera capable d'analyser le comportement machiavélique de son père et des relations malsaines qu'il entretenait avec Rachel, qui elle aussi, était sous une autre forme, une victime...



Un roman qui a su donc me toucher.


Lien : http://bulledemanou.over-blo..
Commenter  J’apprécie          110
Un amour impossible

Le titre de cette autobiographie « Un amour impossible » laisse penser, au départ, qu’il s’agit d’un amour impossible entre Rachel, une employée de la sécurité sociale, d’origine juive ; et Pierre, un érudit issu d’une famille bourgeoise. Puis, l’amour impossible semble être, par la suite, celui entre Christine Angot et son père, Pierre, éternellement absent. Pour finalement, se demander si l’amour impossible n’est-il pas celui entre Christine Angot et sa mère qui a laissé faire l’insoutenable ?



Comme une sorte de réconciliation avec son passé, sa mère et ses secrets les plus noirs, Christine Angot nous livre un récit autobiographique poignant de sa jeunesse, et de la rencontre de ses parents.

En effet, ces derniers, Pierre et Rachel, vivent une intense liaison à la fin des années 1950. De celle-ci, naît Christine Angot, mais pour autant, son père est très clair, il ne souhaite pas épouser sa mère et reconnaitre sa fille. La relation entre Christine et son père est inexistante jusqu’à ce que, contraint, il finisse par la reconnaitre juridiquement. Ces derniers se rencontrent alors un peu plus fréquemment. Mais alors que sa mère est persuadée d’avoir perdu la confiance, la relation qu’elle entretenait avec sa fille ; elle ne se doute pas une seule seconde du mal qui hante Christine.



Des années plus tard, Rachel apprend le secret de Christine. Le secret est dévoilé de manière brutale mais ne met pas le lecteur mal à l’aise. En réalité, le sujet est plutôt bien traité, et il est très aisé de comprendre la colère de Christine, ainsi que ses faiblesses.



Il est question d’aborder la colère de Christine Angot, face à sa mère, qu’elle a tant aimée et qu’elle a considérée comme passive face à cet évènement. Leur relation devient conflictuelle. Une analyse des plus justes est confiée par Christine sur les intentions de son père.



Ce roman est une œuvre expiatoire, libératrice pour son auteur, qui nous permet de connaitre enfin Christine Angot. Malgré ce sujet intolérable, il est facile de lui reconnaitre une facilité d’écriture et de style qui permet de rendre la lecture plaisante. Les dialogues et les correspondances s’insèrent naturellement dans le récit et rendre celui-ci encore plus réaliste et vraisemblable. C’est un sujet noir baigné par une écriture lumineuse.


Lien : http://littecritiques.blogsp..
Commenter  J’apprécie          110
Une semaine de vacances

Madame Angot est irrespectueuse: elle a menacé d'annuler sa venue sur le plateau d'On est pas couché diffusée samedi 29 aout sous prétexte que la présence de M. Houellebecq lui était intolérable. Elle a donc quitté le plateau pendant toute son intervention sans que d'ailleurs Mr Ruquier ne relève ce comportement inadmissible. Pire encore, cette dame fait censurer les critiques qui lui sont défavorables. C'est ainsi qu'avant sa venue dans l'emission On est pas couché de samedi dernier, on pouvait trouver sur les comptes officiels de l'emission ,youtube et Dailymotion, les interviews de madame Angot faites par Messieurs Naulleau et Zemmour. Surprise!, ces videos ont été bloquées depuis une semaine, et seul ne subsiste qu'une critique de Mme Polony, et une interview sans critique de 2006. La grande classe. La tolérance, les bons sentiments ca ne marche visiblement que dans un sens.
Commenter  J’apprécie          111
Le marché des amants

Ce qu'il y a de spectaculaire chez Christine Angot, c'est le contraste entre son regard attentif et curieux, son esprit rapide, percutant, logique d'une part et sa sensibilité à fleur de peau, de l'autre. Si Angot était un animal, elle serait un menu écureuil, prisonnier au creux des mains, petite boule de poils et d'os toute grelottante de frayeur mais tête en alerte, yeux vifs qui regardent, regardent...

---



L'amour et l'écriture sont les grandes choses de la vie.

L'amour, c'est difficile : on le veut, mais il y a tant d'incertitudes, tant de doutes...

L'autre ne vous voit pas toujours : il y a l'intellectuel qui joue à se faire des frayeurs et regagne vite ses pénates à la première alerte, tant pis s'il a embarqué l'autre sur une barque pourrie ; et il y a celui qui vous voit mais se sent tellement différent, qui n'a que son monde d'artiste et pense que ça ne suffira pas, qui se retire peu à peu. Pourtant c'était beau et sincère...

Se profile un troisième homme, et c'est pas gagné d'avance non plus, mais enfin une porte s'ouvre...



Heureusement il y a l'écriture, mais l'écriture ce n'est pas l'amour.



J'aime Angot parce qu'elle m'émeut. Mais aussi à cause de son style, de sa simplicité, de sa sobriété, de sa maladresse voulue pour exprimer le flou des sentiments, leur vacillement, la colère. Avec le marteau et le ciseau de la langue, elle tourne autour du détail qui fait sens jusqu'à ce qu'il soit extrait du magma, puis elle le dépose sur la page à côté des autres et retourne à son travail de fouille, inlassablement.

Les matériaux qu'elle extrait ne sont pas totalement inconnus, mais l'angle sous lequel elle les observe révèle tant de nous et du monde que certains voudraient la faire taire : "hystérique", disent-ils, quand elle soulève la pierre sous laquelle se cache l'objet hideux dont ils connaissent parfaitement l'existence mais qu'ils ne veulent pas voir. Au minimum coupable de mauvais goût.



Angot, exploratrice de l'intime en littérature : cela nécessite une bonne dose de courage.



Commenter  J’apprécie          102
Le voyage dans l'Est

J'ai emprunté ce livre complètement par hasard à la bibliothèque, sans même lire la quatrième de couverture. Je me suis dit que j'allais découvrir cette autrice.



J'ai trouvé ce livre extrêmement "malaisant" comme disent les jeunes d'aujourd'hui. Un déroulé de faits racontés sans aucune émotion, avec même un dégoût pour le lecteur. Certes, cela doit être extrêmement compliqué de parler ainsi d'inceste, de violence, mais rien dans ce récit ne touche. On se prend de l'aigreur (légitime, sans aucun doute, ce n'est pas cela que je mets en cause). Même l'écriture n'est pas vraiment jolie.

Bref, je ne renouvellerai pas d'expérience avec cette autrice.
Commenter  J’apprécie          100
Le voyage dans l'Est

Christine Angot écrit sur l'inceste parce qu'elle l'a vécu et la qualité de sa plume participe au témoignage de ce qui semble indicible. C'est justement parce qu'elle dit les choses ouvertement qu'elle a reçu le prix Médicis 2021 pour ce roman d'autofiction. Pour moi il est largement mérité.

Au début j'ai cru relire "Une semaine de vacances" publié en 2012 parce qu'elle commence par la rencontre de son père qu'elle n'avait jamais vu avant l'âge de 13 ans et les abus sexuels qui commencent en vacances avec lui. La scène d'ouverture est plus choquante mais dans "Le voyage dans l'Est" elle va plus loin dans la description de son ressenti et son rapport aux autres jusqu'à la mort du père qui part dans l'oubli avec Alzheimer mais pas dans le repentir. de toutes façons, ça n'aurait rien changé à ce qu'il a fait subir à Christine qui a dû développer une stratégie de survie en cachant les viols, solution du désespoir quand on n'arrive pas à en parler. Elle ne peut lutter seule contre la décision de son père qui a une famille à Strasbourg et qui la considère comme son objet sexuel, enfant de seconde zone.

Alors qu'elle aimerait avoir des relations normales avec les garçons de son âge, elle va avoir besoin de la psychanalyse pour apaiser ses troubles, insomnies, anorexie, boulimie et autres maux. Son mariage avec Claude ne la soulagera qu'un temps du dénie de son père, soumise à la réalité d'une vie amoureuse saccagée.

Dire deviendra un passage obligé pour se sentir vivante ainsi que la publication de son premier roman "L'inceste" une nécessité.

Un roman bouleversant.





Challenge Riquiqui 2023

Challenge Plumes féminines 2023

Challenge Multi-défis 2023

Commenter  J’apprécie          100
Le voyage dans l'Est

C'est le premier ouvrage que je lis de Christine Angot et, bien qu'ayant pris connaissance du sujet en lisant la quatrième de couverture, j'ai été très surprise de découvrir cette auteure et d'apprendre que les faits évoqués dans ce livre l'ont été déjà dans les écrits précédents.

Les rapports de Christine, devenue adulte, avec son père , sont incestueux, soit, et sans doute doit-elle, afin de vivre avec ce fardeau, livrer ce qu'elle a vécu, et comment elle est parvenue à le faire, avec simplicité, sans fioritures, parfois grossièrement, c'est vrai.

Mais je n'ai pas aimé ce qu'elle raconte, j'ai été choquée par l'ascendant exercé par ce père sur sa fille adolescente. Ce qu'il a fait est odieux et méritait que les faits soient jugés.

Je ne comprends pas comment cet homme, apparemment diminué aujourd'hui, a pu vivre impunément ses pulsions, et comment sa fille a pu continuer à le voir malgré tout.

Je ne retournerai pas à une autre lecture de cette auteure.

Commenter  J’apprécie          100
Le voyage dans l'Est

Pourquoi ce livre ? Pour quelles raisons le lire ? Pour ce qui me concerne, ce sont à la fois le souvenir d'un livre précédent détonnant et plus prosaïquement un attachement personnel à la région Grand Est. C'est dire un apriori plutôt positif qui s'est vite transformé en eau de boudin.

L'histoire est connue, reconnue, archi médiatisée. Elle a été un véritable pavé dans la mare il y a quelques années. Et aujourd'hui ? Un presque ricochet silencieux lancé dans l'indifférence, le style percutant et flamboyant d'origine en moins. Une véritable déception et un livre si vite oublié tant le style est loin de ce que sait pourtant produire Christine Angot.

Commenter  J’apprécie          100
Quitter la ville

Il est des livres qui façonnent méticuleusement la médiocrité pour l'élever au rang d'un art plein et revendiqué. Car il en faut de l'abnégation pour écrire autant de niaiseries sans flancher. L'auteur doit sans cesse repousser ses atermoiements pour aller toujours plus loin dans la nullité, quitte à défricher lui-même de nouveaux territoires où nul n'avait auparavant oser sérieusement s'aventurer. Christine Angot, elle, ne se pose pas de question. Elle avance, sûre de son talent à produire du navrant et à le porter bien haut sans la moindre once de honte. C'est à des gens comme cette femme que l'on doit d'avoir enfin une échelle de valeur parfaitement complétée. Avant "quitter la ville", l'ouvrage le plus médiocre que j'avais eu à lire était un super piscou géant spécial Rapetous....Un peu juste, vous l'avouerez.
Commenter  J’apprécie          104
L'Inceste

Il s'agit de mon premier livre de Christine Angot (et sûrement mon dernier s'ils sont tous écrit comme cela...), il avait été recommandé pour découvrir cette auteure dans le numéro des quarante ans du magazine Lire. Le début du livre est intriguant, les phrases sont très courtes (5 mots au maximum), le rythme est prenant, il faudrait peut-être essayer de lire ce livre d'un seul coup (ce que je n'ai pas pu faire). Malheureusement, ce rythme s’essouffle et les propos de Christine Angot s'embrouillent, on a l'impression de lire un brouillon rempli de ces pensées, de notes sur sa vie (j'ai vu tel film, j'ai lu tel livre), on pourra lire un courrier de son avocat... Elle essaie de se jouer de la ponctuation mais cela ne présente aucun intérêt littéraire. J'ai été très déçu par ce livre que j'ai abandonné au bout de 80 pages.
Commenter  J’apprécie          100
Un amour impossible

Un amour impossible, par Christine Angot. Sincérité, pudeur, intelligence, émotion retenue irriguent ce roman. Roman qui est plutôt le masque d’un récit autobiographique. Roman qui est pour moi une surprise.

Les termes employés ci-dessus ne sont pas ceux qui auréolent habituellement l’auteure ou la communicante qu’on entend à la radio ou qu’on voit à la télé. Ils surprennent ceux qui ne retiennent de Christine Angot que ces prestations. Ils me déconcertent, moi qui énonce ces qualificatifs, mais dois avouer n’avoir lu que cet ouvrage de l’écrivaine, laquelle ne m’a jamais véritablement intéressé.

Mais, commentons ! La mère de Christine, Rachel, était une très belle femme, issue d’un milieu très modeste, avec un père juif, très peu présent et très arrogant. À la fin des années cinquante, elle rencontre Pierre, venu, lui, de la bourgeoisie, lettré et imbu de sa culture, ainsi que de sa supériorité sociale. Leur amour est passionnel et ils font un enfant, Christine. Mais Pierre avait posé ses conditions : pas de mariage, pas de présentation à sa famille, pas de reconnaissance de sa fille. Celle-ci sera le produit d’un amour fou et pur… Très pris par ses occupations professionnelles, puis par la famille qu’il fonde avec une autre femme, il ne voit Rachel et Christine que très épisodiquement. Elles restent des mois ou des années sans nouvelles, dépendantes de son bon vouloir et de ses conditions. Il finira tout de même par reconnaître sa fille, mais lui fera payer cher cet acte, en lui faisant subir des viols répétés durant son adolescence. Raccourci outrancier de ma part ? Peut-être pas, car finalement cet homme est bien ce qu’il semble être : un grand manipulateur, un pervers narcissique que la mauvaise foi n’étouffe pas. Pourtant la mère sera longtemps aveuglée par son amour, et Christine le reverra jusque tard.

Ce livre interroge sur l’amour fou et sur l’emprise que les sentiments et les vides comblés exercent sur les personnes, sur Rachel bien sûr, mais aussi sur Christine. Besoin d’amour, besoin de père, justifications laborieuses, autojustifications fallacieuses, accusations commodes, dédouanement, dévalorisation de soi-même, questionnements multiples et au long cours sur ce qu’on devient après un traumatisme grave, voilà en vrac l’œuvre des pervers narcissiques manipulateurs au sein de leurs victimes. Et c’est ce qu’on trouve dans ce récit.

Mais n’oublions pas qu’”Un amour impossible” concerne d’abord la relation entre l’auteure et sa mère, une relation fusionnelle qui connaît la révolte, le ressentiment puis le dénigrement, le détachement, la réconciliation. Le dénigrement se produit quand Christine voit régulièrement son père le week-end, et joue son jeu alors que lui semble totalement ignorer Rachel. Si sa fille semble souffrir en revenant de chez son père, Rachel pense qu’elle-même est en cause et que sa fille la rejette, elle, que tous ont rejetée un jour ou l’autre.

À la fin du roman, se fondant sur du social, délaissant le psychologique, Christine fera une interprétation magistrale de ces agressions, qu’en réalité Pierre infligeait à Rachel au travers de sa fille, en lui signifiant en permanence son infériorité sociale.

Avec un bon sens de la construction et de la progression dramatique, ce livre, bien écrit, est certainement un objet subtil au sein d’une œuvre plus à vif. Même si l’on n’a pas lu cet auteur, on perçoit un angle de vue nouveau de ce que fut la jeunesse brisée de Christine Angot. Laquelle pourrait désormais exercer son talent autrement, sortir de l’autobiographie.

[http:/www.lireecrireediter.over-blog.com]
Commenter  J’apprécie          100




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Christine Angot Voir plus

Quiz Voir plus

Le portrait de Dorian Gray

Quel est le prénom du frère de Sibyl Vane?

Marc
Henry
James
Louis

14 questions
458 lecteurs ont répondu
Thème : Le Portrait de Dorian Gray de Oscar WildeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}