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Citations de Claire Castillon (539)


Je ne vais pas faire le coup des larmes à chaque fois que je veux quelque chose, tu n'es pas d'accord ? Dire que certaines femmes ont la chance de rencontrer de vrais princes charmants. Moi, je dois tout lui expliquer. Des fleurs de temps à autre, un cadeau à l'occasion de rien. Je commence à en avoir assez de réclamer. Moi qui aspirais tant à être muse, je passe pour une insatisfaite, et c'est de sa faute.
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Alors, où en était-je ? Ah oui, enceinte, quelle histoire !
Mon ventre a gonflé d'un coup, c'était à désespérer d'avoir passé presque quarante ans de ma vie à me tenir droite pour ne pas ressembler à mes congénères.
On m'a fait passer un examen, et c'est là qu'on s'est rendu compte que j'attendais des jumelles. J'ai tout de suite demandé si elles n'étaient pas siamoises ; l'idée d'avoir deux enfants joints par l'épaule, le pied ou la rate, me répugnait. Beaux comme on était, mon mari et moi, je nous voyais mal supporter un tel fardeau, d'autant qu'avec lui, si peu bricoleur, ça n'aurait pas été une sinécure de fabriquer une poussette ou un lit au bonnes dimensions. C'est en réfléchissant à ces petites choses du quotidien que j'ai proposé, un peu abruptement, d'en supprimer une.
Le médecin m'a assuré qu'il n'y avait pas de comparaison possible entre des siamoises et des jumeaux. Atteré, il m'a bien expliqué la différence.
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Des personnes âgées. Papa et maman. Pas d’accord. Mais maman ? Elle travaille, elle s’active, elle rigole, elle me comprend…ça se voit tant que ça qu’elle a vingt ans de plus que les mères de mes copines ?  p.119
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Je peux pas dire que c’est compliqué d’être un criminel. J’ai pas envie d’être puni. J’arrive pas à trouver ça juste. Pourtant je sais que ça se fait pas. On tue pas sa femme parce qu’elle est chiante. C’est léger comme motif.
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C’était pour notre fille que j’en voulais un. Je trouve triste d’être enfant unique. J’en ai pas vraiment souffert de mon côté mais, aujourd’hui, j’aimerais bien avoir quelqu’un de ma famille, un frère, une sœur. Quand les parents s’en vont, c’est trop dur d’être tout seul. J’imagine que même si on s’entend moins bien qu’avec de bons copains, quand les parents meurent, on est soulagé d’être plusieurs à pleurer.
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Les destins manquent de lumière pour fleurir, alors ils se fracassent.
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Carl croit que je suis passée à autre chose...Il me regarde. Il me surveille. Elle est la neige sur la glace, écrirait Michel Florent. Quelque fois, Carl mesure en moi le risque d'avalanche.
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Je me chut : c’est la règle. Ne jamais dire ce que je pense est un principe que j’ai adopté à l’âge de cinq ans quand Camélia, ma belle-mère, m’a demandé si je préférais ses blagues au regard de galgos de ma mère, son mètre dix-huit de jambes au ventre de sharpei de ma mère, ses jurons de boxeur à la poésie vieux rose de ma mère. Et pour conclure, du moins pour ce jour fondateur de notre relation à venir : ses tenues de zumba à la raquette de tennis en bois de ma mère. Raquette vintage, objecterait Camélia, mais elle ferait fausse route. La raquette de ma mère est juste une vieille raquette en bois comme on n’en fait plus, portée par une mère ringarde comme on en fait peu (mais que j’aime plus que tout). Nous nous rencontrions pour la première fois, Camélia et moi, et j’ai senti, malgré le sourire ravi de mon père qui se félicitait que le courant circule entre nous, qu’il y avait un petit piège dans ses questions. Pas méchant mais posé là, sous ma langue. J’ai poussé un tel oui en réponse à sa demande de réassurance que depuis neuf ans, Camélia, gonflée d’orgueil par mon élan pour elle, se vante auprès de ses amies d’être, loin devant sa mère, la chouchoute de Suz’, sa belle-fille. Bien entendu, ma mère n’est pas au courant de ma trahison. D’ailleurs, elle continue de m’aimer tellement qu’à chaque retour de chez mon père, ma mère me fait l’offrande de quelques vers qu’elle a pondus en mon absence : « Ma Suzine, petite usine, toi le bateau qui vogue droit, tu resteras toujours à moi » ou « Suzine, si fine, sois heureuse même à Villetaneuse ».
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'Ma Suzine, petite usine, toi le bateau qui vogue droit, tu resteras toujours à moi'. Ou 'Suzine, si fine, sois heureuse même à Villetaneuse'.
Donner mon avis sur sa poésie pourrait porter atteinte à mon confort. Il est invraisemblable de révéler à ma mère combien ses rimes sont nulles, ou à ma belle-mère que son acharnement à rester jeune et à parler comme moi relève du pathologique. Dire à mon père que son eau de Cologne Amber-Tobacco dont il est fier parce qu'il la trouve exclusivement à l'aéroport de Chicago sent le vieux mégot est aussi impossible que d'avouer à Mamita, ma grand-mère, que les papiers à lettre qu'elle m'offre me serviraient à découper des poissons chaque 1er avril si j'avais dix ans de moins, mais ne me serviront jamais à lui écrire des tartines sur ma folle vie d'élève de troisième à présent que j'en ai quatorze. Les gens qui m'entourent ont pour exigence commune d'être aimés plus forts que les autres. Est-ce normal ? Qu'à cela ne tienne, je fais comme si. [...] Pour avoir la paix et que chacun me laisse sur mes rails, j'ai appris à devenir l'incarnation exacte de ce que les gens attendent de moi.
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C'est pour notre fille que j'en voulais un. Je trouvais triste d'être enfant unique. J'en ai pas vraiment souffert de mon côté mais, aujourd'hui, J'aimerais bien avoir quelqu'un de ma famille, un frère, une soeur. Quand les parents s'en vont, c'est trop dur d'être tout seul. J'imagine que même si on s'entend moins bien qu'avec des bons copains, quand les parents meurent, on est soulagé d'être plusieurs à pleurer. p.88
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Elle a redit que le couple c'était une énergie, une bougie, pleins de mots comme ça, qu'on racontait n'importe quoi sur le couple. Mais elle, elle m'a juste expliqué que c'était la joie profonde. Le quotidien tout simple. La passion enracinée. C'est pas tralala tsoin-tsoin, c'est juste serrer ue main et savoir qu'on est arrivé.
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ninachevalier ninachevalier16 juin 2017
Nouvelle: L'inconnue dans la ligne droite par Serge Joncour

La Lola Aston Martin menait la course depuis la toute première seconde du premier tour, soit plus de huit heures passées en tête, à dominer le peloton d'une manière insolente avec au total plus de trois tours d'avance sur son premier poursuivant, autant dire que pour son retour aux 24 Heures du Mans la Lola Aston Martine survolait les débats, dépassant même les 250 km/h de moyenne et enchaînant les passages avec une régularité de métronome turbocompressé... Dès le premier tiers de la course, à près de minuit, tous disaient déjà qu'elle avait course gagnée et que rien ne pouvait l'empêcher de voler vers la victoire quand tout à coup, là devant les gradins de spectateurs enflammés, au moment où le leader aurait dû déboucher en sortant du virage de raccordement, à la surprise générale la Lola Martin n'apparut plus.
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Nouvelle: L'inconnue dans la ligne droite par Serge Joncour

La Lola Aston Martin menait la course depuis la toute première seconde du premier tour, soit plus de huit heures passées en tête, à dominer le peloton d'une manière insolente avec au total plus de trois tours d'avance sur son premier poursuivant, autant dire que pour son retour aux 24 Heures du Mans la Lola Aston Martine survolait les débats, dépassant même les 250 km/h de moyenne et enchaînant les passages avec une régularité de métronome turbocompressé... Dès le premier tiers de la course, à près de minuit, tous disaient déjà qu'elle avait course gagnée et que rien ne pouvait l'empêcher de voler vers la victoire quand tout à coup, là devant les gradins de spectateurs enflammés, au moment où le leader aurait dû déboucher en sortant du virage de raccordement, à la surprise générale la Lola Martin n'apparut plus.
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Je n'ai plus la bride lâchée qui me fouette. Je suis envahie de stabilité.
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Un matin ,mon chien Lulu a fermé ses yeux. Je me suis approchée, orteils nus , pour le secouer mais il arrivait pas à se lever; Il retombait; Il m'a regardée au fond de l'âme , il a soupiré comme après une longue promenade Il a posé sa tête sur sa patte et il est mort Dans mon corps c'était la fin du monde Je l'ai enterré devant la maison puis j'ai dormi six mois
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Certaines rencontres bouleversent la vie.
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Un peu plus, et je gerbais sa carte de donneur. Donneur universel de sang. De miasmes, oui. Tu l'as vue ta femme, avec ses années, ses rancoeurs, ses kilos de glaires mycosées, son odeur de rance à force de ne pas être visitée.
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Cellule familiale - "Mon mari et moi avons toujours été extrêmement pointilleux sur la communication dans notre couple. Dès le début, nous avons posé la question: devions-nous, chacun, garder notre jardin secret? Nous avons jugé ces enfantillages dépassés. [...] Alors, je lui dis tout, et lui, en retour, ne me cache presque rien." (p. 81)
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La prunelle de mon oeil - "Sa fourchette a ripé, elle a percé ma temps, mais c'est l'oeil qu'elle visait. Quelques points de suture, de l'alcool, un baiser, et c'était oublié. Depuis je préfère regarder mes pieds. On n'empêche pas les femmes de vivre, on les laisse parler et, pire, marcher dehors. On se fiche que la mienne ne puisse plus le supporter." (p. 51)

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Elle se dit que la vie n’abîme pas les fils. Elle attend que la voiture ait disparu pour rentrer, puis elle se retourne, encore un peu, au cas où, le père et la petite reviendraient, mais jusque-là, et depuis son arrivée à l’autel quarante neuf ans auparavant, on n’est jamais repassé pour vérifier qu’on l’avait laissée entre de bonnes mains.
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