AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Claire Castillon (537)


Indolore par Gilles Paris
Le drapeau bleu blanc rouge vient de s'abattre, je ne vois que lui, ou plutôt la tôle rouge de sa Ferrari disparaître en un instant. Je suis assis dans les gradins au-dessus du point de ravitaillement que je pourrai observer avec mes jumelles. Je porte un short, un Tee-shirt bardé d'écussons, une casquette sur la tête, et un K-way roulé en boule autour de ma taille au cas où le ciel virerait au gris.
J'ai quinze ans, personne ne fait attention à moi, je suis parmi la foule qui va se lever parfois, applaudir à chaque passage, se boucher les oreilles tellement le bruit des moteurs et des roues sur l'asphalte, pour certains, est insupportable. Dans mon sac à dos, j'ai prévu de quoi boire et me nourrir, je n'ai pas l'intention de quitter ma place.Sauf quand il sera remplacé par un autre pilote dans l'équipe Ferrari, je le suivrai à distance pour ne pas me faire remarquer Il est aussi silencieux que mon père, un taiseux comme on dit dans ma famille. [...] Ses yeux bleus se posent sur vous comme des ondes qui farfouillent votre âme, il sait de suite à qui il a affaire.
Plus besoin de mots pour ça. L'année dernière, il a perdu sa femme et son fils dans un accident de voiture sur les routes sinueuses du cap Martin. C'était l'été, ils devaient se retrouver au bord de la mer et passer les vacances ensemble. Hélène, sa femme, s'est penchée, tout en conduisant, pour ramasser la console tombée à ses pieds. En relevant la tête, elle a vu le camion trop tard pour l'éviter...
Commenter  J’apprécie          50
Avec Lou, il m'arrivait carrément de paniquer, parce que papa m'avait prévenu que l'âge aidant, le grain de beauté de sa joue se transformerait en poireau. Compte tenu de mon allergie aux légumes longs, notre amour était perdu d'avance.
Commenter  J’apprécie          50
J'ai déjà vu maman hors d'elle quand elle glissait à papa que sa culotte lui rentrait dans les fesses et qu'il lui répondait devant tout le monde de changer de fesses.
Commenter  J’apprécie          53
Je n'aurai pas de mari, mais ça ne doit pas m'empêcher de savoir faire mon lit.
Commenter  J’apprécie          50
Je ne ressens rien, et je m'étonne, à part les assauts du monstre interne, parfois fébrile, ricanant. Voilà pourquoi il me faut sortir, chercher si je suis quelque part chaque matin, errer jusqu'à ce que je me croise, pour vérifier que je vais bien.
Commenter  J’apprécie          50
Pourtant, j'ai encore dans la gorge la volonté de l'enfant qui force les trajectoires. Je voudrais qu'Adam recule, constate ma forme humaine, me retourne la peau qu'il m'a mise à l'envers, avec ses mains puissantes, comme dans la rue Francoeur, ça ne s'invente pas un nom comme ça pour s'aimer contre un mur la première fois. Il était si vaillant, il répétait, gamin, que la vie ne suffirait pas pour me dire combien de temps il m'avait attendue.
Commenter  J’apprécie          50
lorsqu'un obstacle survient, je n'aspire ni à le contourner ni à le gravir, mais à passer à travers. Je m'en relève, enracinée, épineuse et mieux protégée.
Commenter  J’apprécie          50
Je suis pas le métier le moins enclin à rapporter des microbes à la maison. Qui sait ce que je trimbale sous mes ongles d'orteils. Ils viennent peut-être de moi les vers d'Ophélie ! A l'école on m'a repproché publiquement de pas l'avoir vermifugée. Déjà j'avais fait une fille avec de la peau d'orange sur la cornée qui l'obligeait à porter des lunettes et c'était injuste. Mais une fille avec des vers c'est humiliant.
-Des vers ? Non, mais oh !
-Ophélie se frotte le derrière sur le bord des chaises.
-Et alors ! Plein de petites filles font ça, elle s'excitent le tutu;
Commenter  J’apprécie          50
Je suis la femme de l'homme qui ne réussit pas . Je suis la numéro deux d'un numéro trois.
Commenter  J’apprécie          50
Quelque chose est fini, déjà, en mois se fane. Quelque chose s'est fermé.
Commenter  J’apprécie          50
Je vais partir, à cause du mensonge, parce qu'un comme ça, on ne peut plus vivre avec, après. Un mensonge de cette taille va mettre ma vie à sec. Il aura menti tout le temps alors, quand il disait qu'il aimait ma purée, il mentait, et quand il me trouvait bien habillée, quand il aimait l'odeur de mes cheveux, et quand il demandait ma main, quand il parlait d'un enfant, il mentait, il mentait à son travail, il mentait quand il n'avait que moi, il mentait parce qu'il n'avait aucune maladie, juste une démence profonde, à interner. Jamais je n'accepterai de me dire qu'il a menti pour ne pas me perdre et que c'est magnifique. Ah non, je vais penser que c'est un monstre avec qui j'ai gâché du temps, et chaque fois qu'un homme me parlera, après lui, je penserai qu'il ment. Je ferai comme si je suis d'accord, je dis toujours d'accord à un homme, mais je ne le croirai plus. Je ne croirai plus ni les curés, ni les amis, ni les docteurs, ni aucune histoire. Je me sentirai manipulée, le monde entier s'emploiera à ma perte, tous les machinistes œuvreront pour ma destruction. Et à l'origine de l'entreprise, il y aura lui. Lui et son œuvre, c'est-à-dire moi, dans ma déchéance, moi dans sa bouillasse, moi gâchée, je ne sais pas, décongelée, desséchée, croûtée, ignoble.
Commenter  J’apprécie          50
Un paquet de neige tombe au fond de moi. Ma mère glisse une brûlure, je prépare un cri, il sortira plus tard, infiniment, il sortira tant que je vivrai, au rythme d'une respiration sur deux ou trois, on me le resservira, encore et encore, cet abandon froid.
Commenter  J’apprécie          50
Ca roulait bien pour un matin. J'ai ouvert la portière, et j'ai jeté celle du dessus sur le périphérique. Et j'avoue ne pas être très contente de mon geste parce que j'ai jeté la plus sage.

J'avais dis une.
Commenter  J’apprécie          50
Je repars, dans le couloir et je descends l'escalier. Il faut traverser le boulevard, rentrer à la maison, faire une valise, partir, aller chez l'avocat, divorcer, vivre loin, sous une autre identité. Peut-être sur une île. Tenir un club de voile ou ouvrir une école. A moins qu'un dispensaire. Mais j'ai peur des piqûres. On m'a dit que Besançon. Ou à la neige sinon. Je vais y aller en train. Et je louerai une voiture. j'ai déjà mon code, je n'ai pas le permis. Je vais prendre un taxi. Ou du stop. Stop c'est bien. Mais avant, juste une chose quand même, savoir combien je suis.

Ils ont bu du champagne au restaurant.
Commenter  J’apprécie          50
Train-train - "Maintenant que tu sais les écrire, les envoyer, les effacer, tu pourras lui demander comment les éviter, les erreurs?" (p. 133)

Commenter  J’apprécie          50
Mon cerveau fabrique du danger. Quand je suis dans la rue, il n'arrête pas d'avoir peur. Dès que je sors, c'est comme si je tentais d'arrêter la course d'un camion qui me fonce dessus.
Commenter  J’apprécie          40
Le pire n'est pas d'être quittée par tous ou par tout le monde. Le pire est de ne pas pouvoir vivre avec soi.
Commenter  J’apprécie          40
«  Mais il ne se tait pas.
Sa voix n’est pas forte d’ailleurs , il continue à cracher des phrases, elles sortent de sa bouche comme d’une photocopieuse ..
C’est son cerveau qui suinte.
«  Qu’est - ce qui ne veut rien dire ? Insiste - t- il .
Tu n’aimes pas que j’évoque la guerre ou bien c’est l’intellect qui te rebute?
Tu Sais , la pensée est la seule chose qui nous sauvera quand nous devrons fuir . Je t’aide à l’alimenter . Mange ça au lieu de préparer à dîner. Et donne à manger à ta fille » .
Il regarde vers moi mais c’est comme s’il voyait en transparence l’armoire devant laquelle je me tiens ,et même ce qu’il y a dedans » .
Commenter  J’apprécie          40
Des personnes âgées. Papa et maman. Papa, d’accord. Mais maman? Elle travaille, elle s’active, elle rigole, elle me comprend… Ça se voit tant que ça qu’elle a vingt ans de plus que les mères de mes copines? Aron a évoqué l’âge de mes parents pour me “ sauver “ . Il a même dit à madame Ivano que mes vieux parents avaient été les seuls à accepter de recevoir toute la classe pour le dîner.

Page 119
Commenter  J’apprécie          40
Je ne vais pas faire le coup des larmes à chaque fois que je veux quelque chose, tu n'es pas d'accord ? Dire que certaines femmes ont la chance de rencontrer de vrais princes charmants. Moi, je dois tout lui expliquer. Des fleurs de temps à autre, un cadeau à l'occasion de rien. Je commence à en avoir assez de réclamer. Moi qui aspirais tant à être muse, je passe pour une insatisfaite, et c'est de sa faute.
Commenter  J’apprécie          40



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Claire Castillon Voir plus


{* *}