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Citations de Claire Castillon (539)


Les mamans savent à peu près. D'instinct, elles devinent. À peu près.
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"Elles sont ridicules les chaussures de ma mère, c'est ça ? Pas plus ridicules que vos parents qui vous empêchent de sortir jusqu'à 22h. Il est ridicule mon papa chauve ? Pas plus que vos parents qui vous offrent des téléphones portables et vous obligent à les laisser dans la cuisine le soir parce qu'ils n'ont pas confiance en vous. C'est ridicule de dire "salle à manger" pour dire salle à manger ? Pas plus que de passer la soirée dans des pièces séparées alors qu'on vit dans un open space au cloisons pétées et qu'on fait partie de la même famille. Faites comme vous voulez chez vous, moi je ne vous critique pas. Mais chez moi, vous savez, c'est la fête. Avec mes parents, le soir, je rigole, je m'amuse. Le weekend, pareil. Parfois, on fait un petit voyage et on est bien. Alors ok, ils ont l'air vieux parce qu'ils le sont. Mais au moins, ils ne se prennent pas pour ce qu'ils ne sont pas". page 155
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Si on me disait que ma fille est vivante et que c’est moi qui suis morte, je le croirais, parce que l’obscurité est entrée dans la maison, et que je ne sais pas bien si la maison habite autour de moi ou si c’est moi qui suis dedans.
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Je n’épie pas, je promène mes yeux
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Chaque mal a son remède; à peine le temps d'évoquer une douleur ou un risque, et ma mère s'adonne à sa sorcellerie. Mon père l'a quittée, elle avait mal dosé.
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Parfois on dit ça va comme on dit ça suffit.
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- On n'aurait jamais dû avoir d'enfants. Même loin d'eux, tranquilles, on y pense.
- On n'y peut rien, on est de bons parents, on se retourne, on fait le bilan, on ne peut pas laisser derrière nous Quétel, Apôtre, Clitorine et Endémence.
- Et pourtant si, ils vont sûrement nous survivre.
- C'est dégoûtant.
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Après tout, je suis une fille qui a mal et qui paye a vie ses éclats de bonheur. Je suis la crampe d'après fou rire, la coulée de lave après l'amour, les courbatures après le sport, la peau sèche après le bain de mer. Rien de ce qui ne me fut délectable ne perdure dans mon corps en vrac. Tout se transforme en venin terne, et me ronge, et me laboure mes cernes.
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Avant lui, j'ai côtoyé une centaine d'hommes, à qui j'ai fait croire au printemps avant de les précipiter dans le cercueil.
Je les repérais. Je les regardais. J'attendais qu'ils paradent, au café, dans les rues, torses cafeinés, bites de paon, et je les envahissais de mon apparat printanier.
Le repêchage de vieux était mon hobby.
Adolescente, je les racolais. Je les attrapais à la salive, zou, ramène toi que je te savonnes d'illusion, prend de l'illusion, ça ne va pas durer, elle dure pas l'illusion.
Ils raboulaient, fossiles.
Leur ventre rentré aux prix d'efforts majeurs ne pouvait les sauver de leur délabrement, de leur paupière tombante, de la larme suspendue par je ne sais quel miracle d'un dernier muscle de leur œil.
Et pourtant, ils rajeunissaient un instant à mon contact.
Sous leur lumière tombée, guettant leur prochain étouffement, je m'illuminais.
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La cour n'est pas un territoire ennemi. Je ne cherche pas ma soeur du regard, soeur invisible cachée quelque part, soeur rêvée planquée derrière un pilier, soeur parfaite capable d'affronter pour moi les situations à risque, soeur fidèle, toujours prête à me sauver et coupable d'exister, si parfaite par rapport à moi. Ma soeur est ma force intérieure, ma réponse, mon moi complet. Avoir un secret de cette taille-là, c'est vivre plus fort que les autres. C'était donc ça la "vastitude" de mon esprit qui rendait papa fou de rage et maman si sûre de mon avenir ? Il fallait juste me laisser le temps de réunifier mes petits morceaux. Personne n'a fait de mal à ma soeur. Et je sais me défendre désormais. Maintenant que je suis une, ça va barder. (p.167)
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«  Le drame est un calque , il s’adapte à tous les visages, il colle aux situations, il prend la teinte de ce qu’il recouvre m’avait - elle dit un jour où j’évoquais notre rupture » ….
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La classe de 6e, c'est brutal et c'est fort. Tout s'enclenche, tout s'entraine, tout se transforme. Je me demande si j'ai aussi grandi du visage? De la pensée. Je crois qu'en ce moment, je grandis de la tête, oui, mais ca ne se voit pas. C'est dedans.
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Boulet, sangsue, poids mort, pot de colle, River est tout cela à la fois. Les parents lui répètent qu’elle est exceptionnelle, que tous ensemble – tous, ça veut dire eux, les six thérapeutes, elle et moi –, on va trouver le chemin idéal vers son épanouissement. Mais moi, je sais que personne n’y croit. On l’amé- liore, c’est tout. On voudrait obtenir l’enfant parfait, mais la vérité, on la connaît: River ne sera jamais comme moi.
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Et puis j'ai un copain, très bon skieur, avec qui je passe des vacances d'hiver agréables et qui m'agace parfois en me donnant la main. Je la refuse. J'ai le droit de dire non.
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J’ai su que c’était eux et leur amour invisible mais perpétuel, aussi infini que le temps, qui m’avaient donné droit au rêve de Nicole.
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Moi, j'ai de l'ambition, mais mes parents me donnent vraiment envie de tomber dans la délinquance. Mon seul plaisir en ce moment, c'est de les mettre hors d'eux.
(p. 28)
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Je n’ai pas envie de grandir. Je ne vois pas pourquoi on me force. Je veux rester au pays des rêves, déguisée en fée, en princesse. Je veux qu’on m’endorme doucement, mains dans les cheveux en me berçant. Je veux qu’on me raconte que les hommes sont des princes aux dons merveilleux, je veux qu’on se réjouisse de ce que je dis, qu’on me fasse couler des bains chauds, qu’on me protège, qu’on me surveille. Je veux qu’on me porte après l’école, qu’on me parle tout doucement et qu’on me tienne par la main.
(page 127)
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T'es mignonne, petite poule inconsciente.
Chaque fois que ta mère te faisait du mal en étant pas comme tu espérais, tu te faisait mettre pour un "Je T'aime". Tu t'achetais un rétablissement. Mais aujourd'hui, tu fais comment, avec le gosse qu'il t'a mis dedans ?
Enceinte, pupute, est-ce que tu t'en rends compte au moins ?
Saloperie ! Tu es inerte, bouge-toi ! Saloperie ! Ce mot-là aussi te rappelle quelqu'un. Des poètes, tu en as croisé. Mais à présent, c'est terminé. La poésie, c'est du passé.
Pourquoi cet air noir ?
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Sur la porte de l'infirmerie [du lycée], une inscription indique "Frappez, je suis toujours là." Donc je peux y aller, entrer, tout dire à Mme Liota. Mais si on arrête maman pour mauvaise maternance ? Et si la police ne me croit pas ? Et si c'est maman qu'ils enferment ?
(p. 23)
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Avons-nous tous, comme ça, des peaux de rechange, parfois rêches et parfois douces, des peaux d'échappement qui nous permettent d'évacuer de notre moteur à combustion interne quelques mauvais gaz, de stabiliser la pression? Bientôt nous aurons tous des peaux catalytiques pour réduire la nocivité de ce qui sort de nous.
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