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Critiques de Clive Barker (421)
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Livres de sang, tome 1 : Livre de sang

Simon Mac Neal, médium charlatan et farceur, n'aurait jamais dû se moquer des morts. Eux aussi ont plus d'un tour dans leur sac et savent, à leur manière, se montrer facétieux. Histoire de rire un peu, ils ont transformé en livre ouvert ce malheureux Mac Neal dans lequel chacun pourra raconter ce moment tragique où ils durent entreprendre leur Grande Traversée.

C'est le livre de sang !

Clive Barker nous a traduit - car la langue des morts est différente de la notre - quelques-unes ces histoires parmi les plus troublantes.

Cinq histoires à vous faire frissonner. Non, pas exactement ! Cinq histoires à vous mettre mal à l'aise ; à vous inciter à scruter avec plus d'acuité votre environnement, au risque d'y trouver un passage vers le monde des morts, ou de surprendre un de ces brefs instants si extraordinaire, si perturbant, qu'il risque d'ébranler votre santé mentale...

Les morts qui se racontent furent des gens du commun. Leur existence fut des plus banale. Quelques faits d'armes... Beaucoup de désillusions... Quelques petits secrets enfouis au plus profond de leur cœur... C'est avec la plus parfaite innocence que tous vont bravement se jeter dans les bras de la Mort qui, quelque soit les traits qu'elle prend, se montre d'un cynisme repoussant.

Cinq histoires bien menées, d'égale valeur, que j'ai lu avec retenue, le nez plissé et les lèvres pincées, surpris par la candeur des vivants, écoeuré par la perversité de la mort.

Les vivants ont toujours le goût amer de l'échec dans la bouche avant de faire face aux petites "surprises" concoctées par leurs amis décédés depuis longtemps déjà.

De l'horreur absolue donc, une absence totale de compassion pour les pauvres mortels que nous sommes, mais aussi une bonne dose d'humour... A ce propos, une mention spéciale pour "Jack et le Cacophone", nouvelle morbide et hilarante, digne des Monty Python...
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Livres de sang, tome 1 : Livre de sang

Clive Barker vient de rentrer dans le le cercle de mes auteurs fétiches !



J’avais découvert cet auteur par hasard, lors d’un masse critique en lisant Helrraiser que j’avais adoré. Je crois que je ne remercierais jamais assez Babelio pour nous permettre ces test d’auteurs et de genres.



Alors, j’ai voulu voir ce que l’auteur avait écrit d’autre et surtout si cela était du même niveau. Je suis donc tombé rapidement sur sa saga, Livre de sang. Je ne savait pas qu’en fait c’était un recueil de nouvelles, et j’avoue avoir été déçu, car en général, les nouvelles, sont assez difficiles a écrire et souvent je n’accroche pas. Mais là, miracle ! Les 6 nouvelles qui constituent ce premier livre de sang sont excellentes. (sauf la dernière dont je n’ai pas vraiment compris la finalité).



Clive Barker a le don de nous plonger dans des mondes, dans des ambiances glauques sans que l’on en soit dégouté. J’en redemande toujours et je ne suis pas déçu. La toute première nouvelle s’intitule Livre de sang, nous explique justement, ce que sont les livres de sang, et d’ou sont issus les récits que l’on va lire. C’est juste parfaitement bien trouvé, j’en suis resté bouche-bé. Je ne détaillerais aucune des nouvelles, car il y aurais trop de risque de spoiler ou d’indice qui vous gâcherait la surprise.



En peu de pages, et pour chaque petit histoire, Clive Barker arrive a donner une ambiance, a développer ses personnages et a nous plonger dans ses mondes, avec une facilité déconcertante. Certaines scènes du livre sont d’une puissance incroyable.



Bref, j’adore cet auteur après avoir lu seulement deux de ses livres.
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Hellraiser

Cela fait maintenant des années que j'hésite à me lancer dans le film, alors pourquoi ne pas attendre encore un peu et commencer plutôt par le livre, tiens !



Alors, il s'agit plutôt d'une longue nouvelle, que je visualise parfaitement en adaptation cinéma des années 80. C'est simple, trop simple, il n'y a que quatre personnages, aucune intrigue secondaire, ce n'était pas la volonté de l'auteur. J'aurai pu mettre une meilleure note si j'avais découvert cette histoire dans un recueil avec d'autres récits abordant le même thème, mais là j'en ressors assez frustré. Les contes de la crypte avaient l'avantage d'être présentés avec d'autres épisodes ensuite.



Bon j'arrête de critiquer et je vais tout de même écrire quelques mots de positif, à commencer par l'introduction au monde des enfers et de la souffrance qui donne franchement envie (ironique je précise). Barker nous en dessine que de très vagues contours, mais les personnages maléfiques composant la sympathique bande de ce non moins sympathique "tête de pin" (c'est quand même moins ridicule en anglais "pinehead") à ne pas confondre avec ce bon vieux grand chef "tête de bois" de Creepshow (rien à voir, mais je n'ai jamais pu l'oublier celui-là), sont annonciateurs de délicieux moments de souffrances et de désespoir. Seulement, ces moments ne sont pas vraiment au rendez-vous.

Oh, je retombe dans le négatif.

Sinon il reste le talent d'écriture et de conteur de Clive Barker qui n'est plus à démontrer.



Donc, un bouquin qui n'est pas mauvais, mais auquel il manque cruellement de subtsance, de détails, d'éléments, ou tout simplement d'une suite... D'ailleurs en a-t-il écrit, ou les a-t-il uniquement réservé pour les différents épisodes de l'adaptation sur grand puis petit écran ?
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Coldheart Canyon

Poète de la noirceur, Clive Barker est souvent qualifié d'Edgar Allan Poe contemporain... Il l'est sans doute davantage que son émule Stephen King, mais Clive Barker est avant tout Clive Barker, à savoir un Anglais de Liverpool d'ascendance irlandaise par son père et italienne par sa mère à la fois romancier, dramaturge, peintre, sculpteur, photographe et cinéaste spécialisé dans le fantastique horrifique mais pas que (domaine dans lequel il fait référence au vu de sa grande influence sur ses contemporains)… A lui plus qu'à bien d'autres correspond l'appellation démons et merveilles !



Années 1920, la Duchesse des Chagrins Katya Lupi est une star du cinéma muet qui fait un pèlerinage dans son pays natal tandis que son imprésario Willem Matthias Zeffer désespérément amoureux d'elle cherche un cadeau à lui offrir pour gagner ses bonnes grâces. Nous sommes en Roumanie, terre de mystères, de démons et de merveilles et il découvre dans la Forteresse du Duc Goga gardée par les moines de l'Ordre de Saint-Teodor une oeuvre qui dépasse ses espoirs les plus fous. Les moines sont bien contents de se débarrasser de ce qu'il considèrent comme impie et maudit, dans ce lieu où selon eux résida Lilith la femme du Diable. le chef-d'oeuvre qui sent le souffre est rapatrié en Amérique, où il assure le succès mondain de la vamp avant de déclencher une épidémie puis une hécatombe dans le tout Hollywood...

Années 2000, Todd Pickett la star du cinéma d'action est sur la pente descendante et il se sent de plus en plus dans la peau du vieux gladiateur dont les forces déclinent alors que celles des jeunes gladiateurs ne font qu'augmenter... Pas de bol, son réalisateur fétiche meurt avant le grand coup devant relancer sa carrière et son producteur, une petit crevard ravi d'abuser de son pouvoir et son argent pour exercer sa domination sur les autres (toutes les allusions à des faits ayant défrayé la chronique sont absolument volontaires), se fait une joie de lui imposer un ultimatum : c'est le bistouri ou la retraite ! Mais l'opération de chirurgie esthétique est un désastre : Todd Pickett est obligé de se cacher son visage et son corps dans une résidence abandonnée des collines d'Hollywood appelée Coldheart Canyon, victimes à répétition d'étranges événements...



L'idée du roman "Coldheart Canyon" c'est de lier les destins de la vraie vamp d'hier et du faux action man d'aujourd'hui et ce que c'est à travers les yeux de Todd Pickett que les mystères de Coldheart Canyon et du Royaume du Diable nous sont révélés, ainsi qu'à sa vindicative agente Maxine Frizelle et sa groupie passionnée Tammy Lauper qui bon gré mal gré gravitent autour de lui et l'accompagnent pas à pas dans sa descente aux enfers. Clive Barker connaît les vibes du du genre horrifique comme personne et il ajoute à sa casquette de dramaturge tous les talents qu'il a acquis dans les arts visuels (c'est ainsi qu'est apparu le « body horror » dont il est l'un des pères fondateur sinon le père fondateur) : la style est élégant et émaillé de descriptions évocatrices voire de haute volée (ah je le remercie avec le traducteur Jean Esch pour les trompe-l'oeil artistiques du Royaume du Diable ! ^^) et le rythme est joliment maîtrisé car nous autres lecteurs sommes comme des grenouilles sur le feu et quand l'eau se met à bouillir il est trop tard depuis bien longtemps déjà pour songer à fuir... Il mêle évidemment à son histoire une critique au vitriol de la la célèbre usine à rêves américaine surnommée par ses détracteurs Tinseltown, qui depuis un siècle transforme de vrais salauds en faux héros, héros, avec des business plan bien rodés comme bourrage de crâne et la loi silence comme filet de sécurité (remember l'affaire Harvey Weinstein, qui n'est sans doute que la partie émergée de l'iceberg). Pour lui elle n'a jamais été innocente, elle a toujours été pourrie et il se fait une joie d'utiliser démons et merveilles pour dézinguer le Hollywood d'hier et l'Hollywood d'aujourd'hui en alternant scènes du quotidien, drames psychologiques, scènes érotiques et scènes gores...

C'est ainsi que se noue une étrange relation la prétendue reine des ténèbres et le prétendu héros. Katya Lupi est une Foutue Au Berceau prostituée par sa mère et violée par ses frères, qui corrompt tous ceux et toutes celles qu'elles rencontrent pour mettre le monde entier à son niveau tout se perdant elle-même dans un sadomasochisme bisexuel et permutant. Mais son plus grand désir est de retrouver les part l'innocence et de la pureté qu'on on lui pris et qu'elle a perdus, et à tort ou à raison elle s'est persuadée que Todd Pickett qui a connu les mêmes tentations qu'elle est l'homme qui lui faut (car après tout son prince charmant est resté suffisamment humain pour pleurer la mort de son chien ^^). C'est une histoire sans doute aussi factice que celle qui sont fabriqués en série par l'usine à rêves hollywoodienne, mais c'est surtout une histoire d'amour aussi tordue que celle d'Hella et Thor chez Marvel Comics où la déesse des enfers qui règne sur lâches, traîtres et criminels est aussi une femme qui rêve d'aimer et d'être aimée par un beau héros aux bras musclés...



Mais avant d'être dans une histoire de fantômes on est dans un récit Portal Fantasy, et c'est là que le bât blesse car si l'auteur à un imaginaire incroyable, il reconstitue ici une Boîte de Lemarchand dont les pièces s'ajustent pas spécialement bien... et c'est partie pour la Zone Spoilers !



Il aurait été plus efficace d'avoir d'abord la maison hantée comme faux Jardin d'Eden, puis le Royaume du Diable qui entre enfer et paradis est un vrai Purgatoire, et enfin l'empire des ténèbres où l'auteur laisse dormir des horreurs cauchemardesques dont finalement on ne verra jamais le bout du nez... Mais j'imagine que dans ce cas, il aurait été trop proche du schéma d'"Hellraiser" ? C'est dommage !
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Sacrements

Poète de la noirceur, Clive Barker est souvent qualifié d'Edgar Allan Poe contemporain... Il l'est sans doute davantage que son émule Stephen King, mais Clive Barker est avant tout Clive Barker, à savoir un Anglais de Liverpool d'ascendance irlandaise par son père et italienne par sa mère à la fois romancier, dramaturge, peintre, sculpteur, photographe et cinéaste spécialisé dans le fantastique horrifique mais pas que (domaine dans lequel il fait référence au vu de sa grande influence sur ses contemporains)… A lui plus qu'à bien d'autres correspond l’appellation démons et merveilles !

J'aime beaucoup l'auteur et son imagination passionnée, mais malgré d'indéniables qualités je n'ai pas accroché à ce "Sacrements" paru en 1996 : trop de symboles existentialistes, trop d'allégories métaphysiques... Entre passé et présent on suit les tranches de vie de Will Rabjohns à Burnt Yarley en Angleterre, à San Francisco aux États-Unis et à Balthazar et Winnipeg au Canada. Enfant mal aimé et délaissé, immigré en quête d'identité, roi de la nuit de Castro Street, artiste underground mésestimé puis photographe animalier mondialement reconnu et/ou critiqué... J'ai senti l'oeuvre très personnel dans les douloureux rapports père/fils, les liaisons houleuses entre créateurs et créations/créatures, les quêtes d'identité (ici forcément sexuelle) : passé un cap, on pourrait se demander à quel point on flirte avec l'autofiction, car l'auteur connu pour être un membre éminent de la communauté LGBT livre un portrait sans concession de la communauté gay à l'époque où elle est passée sans transition des bacchanales des années 1970 à l'hécatombe des années 1980 (le virus du SIDA surnommé le cancer gay a commis des ravages incommensurables : remember la sorcière Margaret Thatcher qui voulait les enfermer dans des camps de concentrations pour préserver l'hygiène de la population).

Ce côté tranche de vie n'était pas du tout désagréable, mais il a fallu que j'arrive à la dernière partie du livre pour qu'enfin les choses se décantent et que je comprenne enfin de ce qu'on racontait, car finalement tout ce concentre dans la ligne droite finale prenant la forme d'un road movie britannique qui va mener les personnages des collines du Yorkshire à une île perdu des Hébrides vers un dénouement embrumé qui apporte plus de questions que de réponses... En route vers la partie SPOILERS... !







On aurait pu avoir un récit à la Stephen King avec des adultes confrontés à la menace qu'ils avaient déjà rencontrée enfants : oui mais non... On aurait pu avoir un Frankenstein moderne avec les créatures à la recherche de leurs créateurs : oui mais non... On aurait pu avoir un lien entre le fils d'un docteur en philosophie mésestimé et le fils d'un bâtisseur de cathédrales ignoré : oui mais non...





Malgré tout le talent et toute la bonne volonté de l'auteur, je ne suis pas loin de penser que le syndrome de l'auteur jardinier a encore frappé ! (Surtout qu'au début du livre on nous explique que Guthrie le misanthrope du cercle polaire que rencontre Will a lui aussi été touché par le étranges Jacob et Rosa, et que ce fait n'est plus du tout mentionné par la suite...)



Le message est qu'on doit faire face aux héritages de son enfance, qu'ils soient bons ou mauvais, pour s'accepter et trouver sa place dans cette grande famille qu'est l'humanité... Mais c'est dommage qu'on soit avec un puzzle à reconstituer en dépit de pièces manquantes, ou selon les propres mots de l'auteur avec des poupées russes de tailles identiques à emboîter les unes dans les autres dans un espace non euclidien… Cela semble très clair pour Clive Barker, mais cela l'est beaucoup moins pour nombre de ses lecteurs ^^

Cela aurait pu être une excellente nouvelle et une bonne novella, mais on se retrouve avec un gros pavé qui se perd peu ou prou en symboles freudiens et en références implicites ou explicites à Hegel, Kierkegaard, Hume, Wittgenstein, Heidegger, Kant, mais aussi Chauncer, Nietzsche, Tolstoï, Sartre... Sur le plan littéraire Clive Barker n'a pas forcément grand chose à envier aux Grands Noms, si ce n'est la notoriété car il est grandement sous-estimé, mais pour le lecteur appartenant au commun des mortels le résultat peut s'avérer assez nébuleux... Mais Clive Barker reste Clive Barker, et on retrouve toujours son beau style, brutal et cru par moments, fait de mots simples et de phrases simples formant un tout joliment harmonieux qu'ici on le doit aussi au traducteur Jean Pêcheux !





Challenge Pavés 2017-2018
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Livres de sang, tome 1 : Livre de sang

Plongée au creux de la nuit, là où se nouent les cauchemars qui enfantent les terreurs les plus immondes, je tremble. Je pâlis. Je frissonne. Je sens mon cerveau bouillonner.

Car je viens de terminer un livre terrible, le livre de sang, de peur, de larmes. Six nouvelles. Six asphyxies.



Les morts-vivants me hantent, accrochés aux cadavres dépecés du train de l’enfer ; une truie immonde veut m’attirer en son sein presqu’humain ; j’assiste, impuissante, à une pièce de Shakespeare jouée par de terribles acteurs ; et le combat de deux cités maléfiques et monstrueuses m’a laissée anéantie. Une seule histoire m’a octroyé quelque répit, car teintée d’ironie certaine, celle d’un homme en proie à un serviteur de Belzébuth, maladroit et malchanceux.



Ces récits ont été gravés dans la chair torturée d’un homme par des démons et forment le livre de sang.

Six nouvelles. Six asphyxies. Six hémorragies purulentes.

Un style puissant, au vocabulaire choisi avec soin, multipliant les émotions et les envoyant se fracasser contre un monde maudit : voilà ce que Clive Barker nous livre.

Paix à son âme, qui est capable d’engendrer de telles abominations !

Paix à votre âme, vous qui osez aborder ce livre de sang.

Moi, il va me falloir un nuage de tendresse, une tonne d’amour pour me libérer de cette sensation visqueuse, poisseuse, qui me colle à la peau, et qui s’insinue dans tous les recoins de mon cerveau en bouillie.



Et pourtant...j’ai beaucoup aimé. Arrachée à mon univers quotidien, malmenée, perturbée, maltraitée, tyrannisée...j’ai beaucoup aimé.

Mais rassurez-vous : l’enfer me libérera et je pourrai recommencer à lire des romans aux antipodes de cette œuvre extrême. Il ne faut pas trop flirter avec l’abime, on pourrait y tomber....et participer soi-même à l’écriture du livre de sang.

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Galilée

Clive Barker rompt avec sa réputation d'écrivain de livres d'horreur avec Galilée, puisqu'il nous offre une magnifique et magique histoire d'amour, mais aussi de pouvoir, de vengeance et de luxure dans ce conte épique. On ne manquera bien entendu pas de remarquer les références à Imajica et Sacrements, entre autres.

La psychologie des personnages est particulièrement bien étudiée, l'auteur leur apportant beaucoup plus de poids que d'ordinaire. Il les rend vivants et leurs émotions deviennent les nôtres.

Il a choisi pour narrateur, l'un de ses personnages secondares. Celui-ci nous relate l'histoire de deux familles très puissantes dont le destin a plus ou moins toujours été lié au fil des siècles. Les Barbarossa forment une famille plus divine qu'humaine, tandis que les Geary sont de richissimes hommes d'affaires. Je n'ai pas besoin de préciser quelle famille nous est la plus sympathique. En fait, ils ne sont pas là pour être aimés, et les drames qui les entourent ou qu'ils provoquent causent pas mal de dommages collatéraux.

Au milieu de tout ça, un paria... Galilée.

Un roman peuplé d'intrigues en tout genre, accompagnées de sous-intrigues qui s'entremêlent dans un style irréprochable et très poétique qui m'a ravie. La beauté du style m'a toujours touchée et ce conte m'a comblée. Moi qui disais hier encore que les contes et moi ça faisait deux... je disais aussi qu'il y a conte et conte. Et celui-là, croyez-moi, "c'est de la bonne" et je ne me suis même pas perdue dans les personnages, grâce aux détails abondants fournis sur chacun, y compris sur les ancêtres des deux familles.

En bref, à mes yeux, ce livre est un chef-d'oeuvre. L'un des melleurs de Clive Barker ou du moins l'un de ceux qui m'ont le plus touchée.
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Le Royaume des devins

Bon je vous préviens de suite, la longueur de ma critique ne sera pas proportionnelle à la taille de ce livre.



Il s'agit ici de mon second Clive Barker après Livre de sang. Je tiens à remercier mon ami Pyjam pour m'avoir motivé à découvrir cette autre facette de l'auteur. Et je le félicite pour avoir réussi à me convaincre d'attaquer un pareil pavé.



Ici, il n'y a rien d'horrifique, ou très peu, mais plutôt un univers fantastique composé de sorciers et de magiciens. C'est l'histoire d'un univers parallèle contenu dans un tapis, qui voit son existence menacée par la soif de vengeance et de destruction d'une sorcière bannie de ce monde, et la soif de richesse et de pouvoir d'un homme qui possède une bonne partie des vices de l'humanité. D'ailleurs, c'est assez drôle que celui-ci soit incarné par un commercial. Clive Barker s'était peut-être pas mal fait arnaquer à l'époque par des vendeurs itinérants pour avoir envie de se moquer de cette profession de telle manière.



Il n'y a pas à dire, l'auteur a une imagination débordante et foisonnante. On est à cheval ici entre de nombreux genres et sous-genres pour les lecteurs qui aiment coller des étiquettes : entre le conte de fées, la fantasy, voire urban fantasy, le fantastique horreur, la science-fiction, le religieux flirtant avec certains aspects mythologiques vers la fin...et encore je pense qu'il y a des catégorisations qui m'échappent.



Mais la raison pour laquelle je ne mets pas une meilleure note c'est que, malgré le fait incroyable que j'ai lu facilement et sans trop d'ennui l'intégralité de ce livre de plus de 900 pages, je n'ai pas, pour autant, été pris d'affection pour les divers protagonistes, ni d'émotion à travers les différents passages, rebondissements et dénouements de l'intrigue.

Je vais essayer de m'expliquer clairement, mais j'ai l'impression d'avoir vécu davantage de choses (intrigues, aventures et surtout émotions) dans bon nombre de livres qui, souvent, ne faisaient même pas la moitié de celui-ci. En fait, je ressors de ma lecture en me demandant comment l'auteur a réussi à me tenir aussi longtemps sans m'avoir emporté davantage.



Pour conclure, je tiens à préciser que cet ouvrage demeure très bon, mais je ne pense pas être le bon public pour ce style, tout simplement. Je lirai encore du Clive Barker, avec grand plaisir, mais je pense que je ciblerai des histoires essentiellement epouvante/horreur.
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Le Voleur d'éternité

Merci Babelio ! Ayant participé à son pique-nique à Bruxelles, j’en suis revenu avec trois livres, dont celui-ci !



Le Voleur d’éternité étant un livre de la collection Pocket Junior, je le destinais à un adolescent mais, le feuilletant, j’ai commencé à le lire et, indifférent à l’invraisemblance du récit, je ne l’ai pas lâché !



Harvey, seul dans sa chambre, se désespère, on est au mois de février, un mois n’apportant que laideur et tristesse, et les prochaines vacances sont si éloignées… Sa plainte est entendue : un petit homme apparaît soudain dedans sa chambre et lui propose un séjour au pays des vacances. Il se laissera séduire par cette invitation et, effectivement, découvrira une vie de rêve : des repas fabuleux, des jouets, plus d’école … Mais tout est-il vraiment si rose dans cette maison ?



Cette lecture fut pour moi une agréable découverte, bien éloignée de mes trajets habituels, le suspense est bien mené, l’atmosphère est étrange et inquiétante et deviendra cauchemardesque



Le roman plaira sans doute encore davantage aux jeunes lecteurs mais je ne regrette pas ma lecture.



J’attends avec impatience de découvrir l’impression qu’elle laissera au futur lecteur à qui je la destine.

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Shining in the Dark

J'annonce la couleur de suite : c'est du gris, pour une grosse déception à la lecture de ce recueil censé être un hommage à Stephen King, à l'initiative d'un site suédois dédié à l'oeuvre de Mister K, Liljas'Library pour fêter ses 20 ans d'existence. Et pourtant le directeur du site en question s'est visiblement démené pour obtenir les droits de publication de ces douze nouvelles, dont six inédites. Il lui fallait bien sûr un texte de Stephen King lui-même en ouverture du recueil, ce sera "Le compresseur bleu", jamais publié en français. Et bien, pour le dire gentiment, ce n'était pas bien grave, et c'est une admiratrice qui vous le dit ! Heureusement c'est très court.



Ensuite vient "Le réseau", de Jack Ketchum, un auteur admiré par S.K qui a d'ailleurs préfacé "The girl next door" ("une fille comme les autres", titre français), son roman le plus connu. Une histoire assez prévisible de relation par mails interposés, jusqu'à la rencontre In Real Life... Bof, vraiment rien de transcendant. Une petite référence à SK quand même.



On enchaîne avec "Le roman de l'holocauste" de Stewart O'Nan (inconnu pour ma part) où un auteur réécrit sa propre expérience d'un camp lors de la seconde guerre mondiale. Je n'ai pas compris ce que ce texte faisait là.



A suivre "Aeliana" de Bev Vincent, qui a beaucoup écrit sur S.K, notamment sur la série "La tour sombre". C'est la seule nouvelle dont l'héroïne est féminine, même s'il s'agit d'une métamorphe. C'est aussi un des seuls personnage de l'anthologie pour lequel j'ai ressenti une once d'empathie, ainsi que pour la policière qui intervient dans le même récit. L'histoire mêle pouvoir surnaturel, enquête sur un tueur en série et cannibalisme. Une des plus réussie à mon avis, malgré sa brièveté elle est bien construite et comporte une vraie fin.



"Charabia et Theresa" de Clive Barker (qu'on ne présente plus !) est le cinquième texte. Là je me suis dit "enfin on va avoir de l'horrifique, de la vraie terreur !". En réalité on a de ...la merde (au sens littéral du mot), ainsi qu'un perroquet et une tortue qui bénéficient d'une erreur de parcours. Ils appartenaient à un pédophile, malencontreusement sanctifié par un ange maladroit...je ne vous dis pas le reste, mais c'est plutôt glauque ! Et quand même un (petit) côté drôle. Dans la moyenne, sans plus.



"La fin de toutes choses", de Brian Keene, rien à dire, je l'ai déjà oublié.



"La danse du cimetière", Richard Chizmar (?) 5 pages dont on aurait pu se passer.



On arrive à "L'attraction des flammes" de Kevin Quigley (encore un "expert" de Stephen King), une nouvelle plus conséquente (75 pages), l'histoire de trois ados qui vont à la fête foraine en cachette de leurs parents, en quête de sensations fortes. Ils se font racoler par un individu qui leur propose , en vers s'il vous plaît, de les emmener visiter l'attraction en question.

L'histoire n'est pas très originale, hormis le vecteur de terreur utilisé (des papillons), mais efficace, l'ambiance monte graduellement et on accompagne les jeunes dans cette maison de l'horreur sans rester spectateur à la porte. Une de mes préférées, même si je n'ai pas vraiment eu la chair de poule, à peine le duvet hérissé.

On en arrive à une autre histoire de fête foraine, "Le compagnon" de Ramsey Campbell, auteur dans la mouvance Lovecraft. Une sombre histoire de foire abandonnée et de train fantôme que j'ai survolée sans m'y attarder.



Et après, surprise ! Edgard Allan Poe en personne s'est invité dans le bouquin, mais qu'est-ce qu'il est venu faire là ? Juste un bref passage, le temps de nous raconter l'histoire d'un crime pas vraiment parfait "Le coeur révélateur". Un style et un vocabulaire bien différent des autres textes, mais une histoire un brin frustrante car une fois de plus trop brève, il manque les tenants et les aboutissants, le "pourquoi" et la fin trop brutale à mon goût.



"L'amour d'une mère" de Brian James Freeman (auteur peu ou pas traduit en français à ma connaissance), avant-dernière nouvelle du recueil, est une histoire très courte sur la fin de vie et le placement en ehpad. Un peu plus de développement n'aurait pas nui, en plus j'ai deviné la chute tout de suite...



Et enfin "Le manuel du gardien", de John Ajvide Lindqvist, romancier d'horreur suédois, et ancien magicien. Ce texte inspiré par Lovecraft et notamment "L'appel de Cthulhu" constitue l'une des pièces maîtresses de "Shining in the dark" avec ses 60 pages en 3 parties. Le Gardien, c'est Albert, un ado plutôt insignifiant passionné par les jeux de rôle qui va réunir un petit groupe de potes autour de parties endiablées dans son sous-sol, et va acquérir une réputation de créateur d'ambiances hors pair. Jusqu'au jour, ou plutôt à la nuit, où son talent va échapper à son contrôle...

Sans doute l'histoire que j'ai préféré, en raison de l'imaginaire très riche des personnages, et de l'incursion bien dosée du surnaturel. La longueur est bonne, plus court aurait été frustrant, plus long on aurait risqué l'ennui.



Pour clore le tout, une post-face de Hans-Ake Lilja qui remercie une fois de plus les auteurs contributeurs, et une présentation par chacun desdits auteurs de son histoire, si vous n'en avez pas encore assez ! !



Moi qui avait prévu de ne consacrer que quelques lignes à cet "Hommage", voilà que je me suis une fois encore laissée emporter ! Je ne sais pas si vous aurez la patience de me lire jusqu'au bout, mais dans le cas contraire, ce n'est pas bien grave...tout comme pour le bouquin !



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Dark Detectives : An Anthology of Supernatu..

Magnifique anthologie éditée par Stephen Jones sur laquelle je suis tombée au hasard de mes pérégrinations. Bien entendu, c'est voir Clive Barker au menu qui a guidé ma main. Comme c'est étrange.

Comme le titre l'indique, toutes les histoires évoquent un détective qui se retrouve face à des événements apparemment surnaturels.

On peut dire que les récits ont un côté historique pour les premiers, puisqu'ils se déroulent au XIXe siècle, et les suivants nous guident jusqu'au présent.

Les nouvelles sont courtes, beaucoup mêlent la fantasy et l'horreur, et les fans d'ancienne Pulp fiction (Lovecraft, Chandler, Howard...) y trouveront leur compte. Les jeunes auteurs semblent avoir trempé leur plume dans les encriers de leurs illustres prédécesseurs et s'en tirent haut la main.

J'ai beaucoup aimé ce recueil, mais vous savez que j'aime déterrer les anciens écrits et faire connaître les auteurs qui ont sombré dans l'oubli, si tant est qu'on les ait connus un jour. Ce magnifique mélange des générations est vraiment réussi et je le conseille fortement.
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Visions of Heaven and Hell

Clive Barker est décidément un artiste complet. En plus d'un écrivain hors du commun, ses peintures, dessins et graphiques sont remarquables.

Autant d'oeuvres fascinantes valent le prix que coûte ce volume. Pages glacées où se déclinent toutes les créatures de l'auteur de Hellraiser et de tant d'autres romans, certaines cauchemardesques et très sombres, certaines érotiques, d'autres encore sulfureuses, les anges et les démons, les fans reconnaîtront aisément les personnages des livres.

Bien entendu c'est un trésor que je me devais de posséder, parce que quel est le fan qui ne s'est jamais demandé à quoi pouvaient bien ressembler les "protagonistes" des histoires qu'il lisait, dans la tête de leur créateur ?

Bien entendu, Clive Barker n'a jamais été avare de détails et notre imagination a fait le reste, mais les voir en vrai, tel que l'auteur les voyait en les créant, c'est complètement différent, et juste magique.

Chaque petite série d'images est précédée d'une présentation de l'auteur, ce qui nous place en contexte si l'on a pas lu le volume concerné.

Que les visions de Clive Barker deviennent les vôtres... pour moi, c'est fait.



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Livres de sang, tome 1 : Livre de sang

Et me voilà pour une nouvelle incursion dans la littérature d'épouvante-horreur. J'y mets rarement les pieds (hormis pour ce sympathique Lovecraft) alors autant que ce soit pour une valeur sure... ne prendre aucun risque pour le moment. Et comme je reste dernièrement sur des déceptions en ce qui concerne des livres pavés (tout genre confondu) alors j'écarte automatiquement l'intégralité de l'oeuvre de King (bien entendu on va sûrement venir me citer les quelques rares romans courts de Stephen tel que Peur Bleue....).

Bref, me voilà donc dans le monde de Clive Barker dont je connais le nom depuis mon adolescence sans m'en être vraiment rendu compte, grâce au film Hellraiser.

Le choix du livre s'impose de lui-même. Il s'agit de son plus célèbre, et qui, pour terminer de me convaincre, est relativement court. Alors c'est parti.



Comme beaucoup de recueils de nouvelles, il y a du bon comme du moins bon, mais au final, il n'y a aucune longueur, le style est fluide, assez visuel, et surtout, ce que je redoute souvent dans ce type de littérature, c'est rarement vulgaire. Il demeure une certaine légèreté et quelques touches d'ironie pour des intrigues bien entendu toujours morbides et quelques fois sanglantes. Ce qui est appréciable également, c'est que les séquences gores ne font pas dans la surenchère gratuite et facile d'hémoglobine.



Je ne vais pas entrer dans les détails de chacune des six nouvelles. Mais la première donne déjà bien le ton avec une version particulièrement horrible de L'homme illustré.



Puis vient le fameux Midnight Meat Train, que j'avais vu à sa sortie en salle, sans même savoir qu'il s'agissait d'une adaptation de Barker et donc de cet ouvrage. C'est donc avec enthousiasme que je m'amusais à visualiser Bradley Cooper et Vinnie Jones dans les personnages que je lisais, bien que physiquement le maniaque du métro n'a pas le même gabarit.



Ensuite, j'ai été agréablement étonné de l'histoire du petit challenge donné par Belzébuth himself à un stupide Cacophone. Aucun frisson dans cette nouvelle, mais une bonne dose d'humour décalé bien plaisante.



Et arrive ce qui est, pour moi, la meilleure histoire du recueil, joliment intitulée La truie. Une histoire vraiment prenante dans un environnement intéressant et bien construit à savoir une maison d'arrêt / prison / centre de réhabilitation (au choix) pour adolescents. L'intrigue repose sur une bonne dose de mystère que le personnage principal va s'efforcer, sans jamais hésiter, d'investiguer. D'ailleurs je trouve que c'est bien la seule nouvelle qui aurait pu mériter un traitement en format roman, en y ajoutant quelques personnages et en étoffant l'intrigue principale.



Je ne m'attarderai pas sur les deux dernières histoires, bien que celle qui clôt le livre ne manque d'imagination et étale tout le talent de Clive Barker pour les descriptions glauques et dérangeantes.



Pour conclure, je dirai que j'ai été accroché par le style et le ton de cet auteur. le recueil est divertissant et offre quelques visions assez atroces de la beauté de l'âme humaine. Hormis l'avant-dernière nouvelle, qui me faisait davantage penser à un épisode raté des Contes de la crypte, l'ensemble est d'un très bon niveau. Je me suis déjà procuré les Livres de sang suivants, et je reviendrai bien évidemment vers vous pour partager mes impressions. En attendant, évitez de tenter d'entrer en contact avec le royaume des morts. le jeu n'en vaut sûrement pas la chandelle.....



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Mister B. Gone

Dans ce livre abordé d'une manière très originale, un démon s'adresse directement au lecteur et le met en garde. Ledit démon a été pris au piège dans les pages d'un très ancien livre et il nous dit de stopper notre lecture immédiatement, avant qu'il ne soit trop tard... Jakabok Botch nous ordonne donc d'emblée de brûler le livre et de le détruire avant que l'histoire ne nous détruise. On est plongés dans l'ambiance dès les premières lignes.

Clive Barker a écrit Mister B. Gone juste après avoir sorti sa saga Abarat, qu'on avait un peu classée en littérature jeunesse. Ce retour vers l'horreur pure a donc ravi les fans de l'auteur, même si Abarat était d'un très bon niveau même pour les adultes.

Si beaucoup ont été refroidis par cette approche directe et n'ont pas apprécié sa façon d'interpeller directement le lecteur, cela n'a pas été mon cas et j'ai donc poursuivi ma lecture tranquillement... en regardant quand même derrière mon épaule et en surveillant que mon livre ne se mette pas à brûler entre mes mains. Mais que nenni, c'était du flan. La preuve, je l'ai encore. Dans les dents, Botch, même pas peur !

Ensuite, Clive Barker nous entraîne avec son talent habituel sur les thèmes qui lui sont chers, la lutte entre l'enfer et le paradis, il parle d'amour, il parle de départ, il parle de deuil... Il amène aussi le lecteur à s'interroger sur la place qu'occupe réellement l'humanité dans l'immensité de l'univers, alors que B. prétend avoir toutes les réponses, qu'il veut donc nous révéler. Bon, si on avait cramé le bouquin c'était mal barré. Il avait dû compter là-dessus parce qu'au final il ne dit pas grand-chose, le terrifiant démon coincé entre les pages du vieux bouquin.

Nous sommes donc dans la tête du démon, et c'est un voyage plutôt agréable, du moins quand on est pas amateur de paysages enchanteurs et de petites rivières qui courent au-travers de la prairie qui jouxte un petit bois charmant peuplé de petits lapins roses. Non, il n'y a pas tout ça, mais je n'irais pas jusqu'à dire que j'aie été terrifiée ou que j'aie tremblé à chaque page. Clive nous parle à plusieurs reprises à la fois du pouvoir des mots mais aussi de leur impuissance.

Et le démon finit par se dévoiler au lecteur. J'en ai ressenti une certaine empathie, de le voir se mettre à nu de cette façon.

Si j'ai un conseil à donner, pour mieux s'immerger dans l'histoire, ne le lisez pas en ebook. J'ai les deux versions et ça ne fait pas du tout le même effet, parce qu'en tournant les pages, on a vraiment l'impression que Mister B. est bien là, dans ces pages volontairement jaunies.

Très bonne lecture encore une fois pour ce qui me concerne. J'ai déjà dit que j'adorais Clive Barker ?
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Coldheart Canyon

Je n’ai rien contre un peu de sensualité dans un roman, voire de l’érotisme, mais dans Coldheart Canyon, l’auteur a poussé le bouchon un peu loin à mon goût.

Non seulement le sexe est omniprésent, mais en plus, il s’accompagne de scènes violentes, de toutes sortes de fantasmes et de perversions, bref, ici la luxure sous toutes ses formes est à l’honneur et j’ai trouvé ça un peu cru mais aussi franchement répétitif.

Pour donner un exemple concret, j’aime beaucoup le foie gras, mais autant déguster une fine tranche déposée sur une tartine croustillante me fait saliver, autant un gros morceau de 5 cm d’épaisseur posé sur la même tartine ne me fera pas envie, c’est trop épais, ça manque de raffinement et c'est écœurant.

Par ailleurs, le roman est un peu long, il y a de nombreux passages qui se répètent.

Sinon, l’histoire est sympathique, l’auteur nous fait découvrir un homme, un acteur adulé par des milliers de fans car il est très beau, même si son jeu d’acteur n’est pas exceptionnel.

Mais comme il sent qu’il vieillit un peu (il a 34 ans !) il va décider de passer sous la lame d’un chirurgien qui parait-il, fait des miracles. Malheureusement, l’intervention se passe mal et notre héros se retrouve défiguré.

Il va donc aller se cacher quelque temps dans l’ancienne maison d’une actrice renommée en son temps. Mais cette demeure révèlera bien des surprises.

L’auteur nous entraîne dans une histoire de maison hantée, mais le vice et la luxure jouent des rôles primordiaux dans cette histoire.

J’ai bien aimé l’aspect fantastique du roman, beaucoup moins les nombreux passages sexuels très explicites qui n’apportent finalement pas grand-chose à l’histoire.





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Cabale

Roman horrifique, dont l'auteur a réalisé lui-même la version cinématographique, Nightbreed.

Un psychiatre essaie de persuader l'un de ses patients, Boone, qu'il est l'auteur de crimes monstrueux. Clive Barker nous plonge tout de go dans une atmosphère glauque à souhait, plus que malsaine. Nous sommes dans la peau du personnage, et vivons avec lui cette fuite éperdue vers une issue inexistante en quelque sorte, les faits n'ayant jamais eu lieu. Il cherche un refuge, une sorte de paradis, où il trouverait la paix, parmi les autres "monstres" tel qu'il se perçoit.

L'ex de Boone intervient à ce moment du récit, se lançant à la recherche de son amant. J'avoue que ces passages ne m'ont pas emballée plus que ça, les états d'âme de la jeune femme ne me faisant ni chaud ni froid, parce qu'on tombe un peu dans le sentimentalisme à l'eau de rose, pour ne pas employer le terme de romance, ce que je ne recherche absolument pas dans un roman horrifique. Ailleurs non plus me direz-vous, mais dans un livre de Clive Barker, qui aime bien ajouter des liens romantiques, voire sexuels, je n'en suis pas dérangée tant que ça ne s'étire pas en longueur.

Pour résumer, retour un peu mitigé de ce fait, mais l'ambiance malsaine que décrit à chaque fois si bien l'auteur sauve les meubles, ainsi que sa façon de nous démontrer que les monstres ne sont pas forcément toujours ceux qu'on croit..
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Livres de sang, tome 2 : Une course d'enfer

Un peu de déception pour ce second volet, après un très bon premier tome.

Ici, c'est fortement inégal niveau qualité et intérêt des intrigues.



La première et la dernières nouvelles sont clairement, à mes yeux, les meilleures du recueil.



En effet, la lecture débute sur une la fascinante histoire d'un jeune homme, un peu dérangé il faut bien se l'avouer, qui recherche, pour une raison obscure, à découvrir enfin à quoi peut bien ressembler la Terreur, avec un grand "T", la vraie de vrai, la terreur absolue. Et il est vraiement prêt à beaucoup pour y parvenir. Barker construit cette histoire en crescendo avec brio. Au début, à travers de dialogues anodins et des faits d'une grande banalité on se demande où cela va nous mener, et puis c'est la plongée progressive dans l'horreur, la poussée de l'humain dans ses retranchements. Et la fin est sujet à réflexion, et à diverses interprétations. Ce qui est un point fortement positif.



Le livre s'achève sur une agréable nouvelle avec laquelle Barker a voulu rendre hommage au grand Edgar Poe, et honnêtement je trouve que c'est réussi. Ici il n'y a rien d'effrayant mais on est emporté rapidement par l'histoire et par cette petite enquête qu'on imagine menée par un Dussolier sans grand humour qui s'improvise détective privé.



Entre les deux nouvelles, franchement je suis allé de déceptions en déceptions. C'est toujours bien écrit, bien narré par un Clive Barker égal à lui-même, et ce qui permet de ne pas trouver le temps long, ça se lit tout seul. Mais à la conclusion de chacune de ces histoires en question, un sentiment gênant venait immédiatement me hanter, une sorte de questionnement du genre "tout ça pour ça", ou un vague "oui et.....?".





Bref, un recueil intéressant, bien écrit, parfois distrayant mais trop rarement angoissant, prenant ou effrayant.

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Coldheart Canyon, tome 2

J'ai déjà tout dit ici :

https://www.babelio.com/livres/Barker-Coldheart-Canyon/22489/critiques/1731703



Mais je fais un bis repetita pour m'insurger contre les affreux charchutages mercantiles franco-français car l'appellation "tome 2" est complètement usurpée puisque que c'est l'éditeur qui a choisi de diviser le livre en 2 parties. Dès qu'un auteur étranger est un peu bankable, les éditeurs de chez nous se sentent obligés de découper l'oeuvre originale en plusieurs parties. Merde à la fin, il parfaitement possible de faire paraître un livre d'un seul tenant hein, surtout qu'ici on est loin du pavé de compétition à la GRR Martin ou à la Ken Follett ! (parce qu'après on se retrouve avec des livres à 40 euros voire 60 euros, et ça va pleurer auprès du Ministre de la Culture que c'est la crise et que plus rien ne se vend)

De plus si les illustration de couverture sont bien dans le ton « body horror » caractéristique de l'auteur, on ne va pas se mentir elles sont moyennes voire moches par rapport à celles des autres éditions.
Lien : https://www.portesdumultiver..
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Livres de sang, tome 1 : Livre de sang

L'envie de découvrir l'univers de Clive Barker m'a amené à la lecture de"Livres de sang", premier tome d'une belle série axée sur des histoires horrifiques et gores.



Tout commence avec une entrée en matière où l'on suit une expérience d'un "faux" médium Simon Mc Neal, dont les conséquences seront justement ces livres de sang qui vont s'imprimer sur sa chair. Cela va nous présenter les cinq nouvelles qui vont suivre, sans liens aucuns entre elles si ce n'est des scènes et des situations effrayantes. L'on y croise des morts-vivants, des démons, des animaux horribles, des coutumes au-delà de l'humanité.



Clive Barker fournit un véritable talent, en réussissant à écrire des histoires hors normes tout en poésie empreinte de modernité, d'angoisses, de frayeurs, de curiosités malsaines, de personnages hors normes.

Tout en ajoutant de-ci delà, des notes humoristiques dans cette imagination débordante de l'horreur, représentée tant physiquement que moralement.



Voilà donc un coup de coeur énorme pour cet auteur et ce roman. Même apeurée, impossible de poser le livre, entrainée page après page, happée par chacune des histoires !
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Coldheart Canyon, tome 1

J'ai déjà tout dit ici :

https://www.babelio.com/livres/Barker-Coldheart-Canyon/22489/critiques/1731703



Mais je fais un bis repetita pour m'insurger contre les affreux charchutages mercantiles franco-français car l'appellation "tome 1" est complètement usurpée puisque que c'est l'éditeur qui a choisi de diviser le livre en 2 parties. Dès qu'un auteur étranger est un peu bankable, les éditeurs de chez nous se sentent obligés de découper l'oeuvre originale en plusieurs parties. Merde à la fin, il parfaitement possible de faire paraître un livre d'un seul tenant hein, surtout qu'ici on est loin du pavé de compétition à la GRR Martin ou à la Ken Follett ! (parce qu'après on se retrouve avec des livres à 40 euros voire 60 euros, et ça va pleurer auprès du Ministre de la Culture que c'est la crise et que plus rien ne se vend)

De plus si les illustration de couverture sont bien dans le ton « body horror » caractéristique de l'auteur, on ne va pas se mentir elles sont moyennes voire moches par rapport à celles des autres éditions.
Lien : https://www.portesdumultiver..
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