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Citations de David Lodge (461)


Norris pondait ces livres au rythme d'un ou parfois deux par an, en trois volumes qui ne comptaient pas trop de mots à la page, parfaitement ajustés au système des bibliothèques de prêt qui constituaient son principal marché. Ils offraient matière à s'émerveiller, ces romans, car ils ne possédaient aucune espèce de saveur distinctive. Henry les assimilait dans son esprit à des tasses de thé versé d'une théière où on avait, par inadvertance omis de mettre les feuilles de thé, et servies à des personnes qui étaient trop polies pour se permettre une remarque, ou en réalité n'aimaient pas le thé. La théière et les tasses étaient d'un modèle irréprochable, l'eau avait la température parfaite et coulait librement du bec de la théière, mais le breuvage était absolument incolore et insipide. C'étaient des romans faits pour ceux qui aimaient en avoir toujours un sous la main, mais n'avaient guère le goût de la lecture en soi. On pouvait les refermer aussi facilement qu'on les ouvrait et, cinq minutes après en avoir fini un, on ne se souvenait pas d'un traître mot. (406)
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Pour moi un roman commence d'ordinaire quand je me rends compte qu'une expérience que j'ai faite présente un intérêt et une unité thématiques pouvant être intégrés à un récit de fiction.Je me mets ensuite à la recherche d'une idée structurante qui produise et contienne cette signification potentielle.(...)
Je n'affirmerais pas, sous prétexte de pouvoir expliquer mon roman ligne à ligne, qu'il ne peut rien signifier d'autre que ce que j'ai voulu y mettre. Je me rends parfaitement compte des dangers qu'il y aurait à limiter la liberté interprétative du lecteur en proposant prématurément ma propre lecture "autorisée" si j'ose dire. D'une certaine façon, un roman est un jeu, un jeu qui nécessite la présence de deux joueurs, un lecteur aussi bien qu'un écrivain. Le romancier qui tente de contrôler ou de dicter les réactions de son lecteur hors des limites du texte pourrait se comparer à un joueur qui ne cesserait de se lever pour aller voir les cartes de son adversaire et qui lui conseillerait laquelle poser au prochain tour.
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Le bonheur? Tout le monde sait que ça ne dure pas.
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J'imaginais une Société internationale de l'encyclopédie, qui conserverait et mettrait continuellement à jour sur microfilm toutes données de connaissance humaine vérifiable et les rendrait universellement accessible – une toile d'information à l'échelle mondiale.
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HG WELLS parlant de sa mère :
Elle avait été intimidée jusqu'à la soumission, comme l'avaient été tant de femmes de son époque, par la brutalité même des idées reçues. La force de l'ordre établi l'avait réduite à se vouer au culte d'observances abjectes, l'avait pliée, vieillie, privée de sa vue, de sorte qu'à cinquante-cinq ans elle regardait mon visage à travers ses lunettes bon marché et le voyait à peine, et elle était remplie d'angoisse (p. 214)
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Ce qui lui arrive en fait, à Howard Ringbaum, c'est qu'il voudrait bien appartenir au Club des Baise en l'Air, un cercle très fermé d'hommes ayant réussi à avoir des rapports sexuels en avion. Howard a lu quelque chose à propos de ce club dans un magazine en attendant chez le coiffeur il y a environ un an, et depuis il meurt d'envie d'en faire partie.
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Un jour, un collègue avait déclaré que Philip devrait publier ses sujets d’examen. La suggestion se voulait ironique, mais Philip Swallow avait été plutôt séduit par l’idée : pris de vertige pendant quelques heures, il avait vu là une solution providentielle pour échapper à la stérilité de sa vie professionnelle.
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« Elle a eu alors un petit rire nerveux et dit quelque chose d’un air désinvolte où je n’ai compris que l’expression « renifleur de petites culottes ». Quand elle a commencé à expliquer, j’ai compris qu’une fille avec laquelle elle avait travaillé pendant un temps dans un bar lui avait parlé d’un homme qui donnait de l’argent pour recevoir des petites culottes qui avaient été portées mais n’avaient pas été lavées. On les envoie par la poste, enveloppées dans des sacs à congélation, une fois par semaine, et trois jours après on reçoit un chèque. On ne le rencontre jamais. De l’argent vite gagné. « La façon la plus facile de gagner de l’argent à ma connaissance », a-t-elle dit. Mais comme j’avais loupé le début de l’histoire, je ne savais pas si Alex s’était en fait lancée elle-même dans ce trafic ou si elle se contentait d’évoquer l’expérience de son amie.
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Les soucis s'abattent sur lui comme ces vaisseaux spatiaux ennemis dans un jeu vidéo de Gary. Il recule, s'esquive, il leur règle leur compte comme par miracle, mais l'assaut n'en finit pas: le compte Avco, le compte Rauwlinson, le prix de la gueuse, la valeur de la livre, la concurrence avec Foundrax, l'incompétence de son Directeur de Marketing, les pannes continuelles de la soufflerie de noyaux, le vandalisme dans les toilettes de l'atelier d'ébarbage, les exigences de son chef de secteur, les comptes du mois dernier, les prévisions trimestrielles, le bilan annuel...(page 15)
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Cependant, elle sourit à nouveau (un joli sourire qui découvre une rangée de petites dents blanches régulières), décline l'offre en secouant la tête, puis, à son grand désarroi, lui pose une question. Il comprend que c'est une question en raison de l'intonation montante et parce que ses yeux bleus s'élargissent légèrement, ses sourcils se froncent, et cela exige évidemment une réponse. «Oui», dit-il, en prenant le risque; et, comme cela semble lui faire plaisir, il ajoute vaillamment: «Absolument.» Elle pose une autre question à laquelle il répond également par l'affirmative, et alors, à sa grande surprise, elle lui tend la main. Manifestement, elle va quitter la réception. «Ravi de vous avoir rencontrée», déclare-t-il en prenant la main et en la serrant. Elle est fraîche et légèrement moite au toucher. «Comment avez-vous dit que vous vous appeliez - avec tout ce bruit, je n'ai pas très bien saisi.» Elle prononce de nouveau son nom mais en vain: le prénom sonne vaguement comme «Axe», ce qui n'est pas plausible, et le nom de famille est totalement inaudible, mais il ne peut se permettre de lui demander de répéter une nouvelle fois. «Ah, oui», dit-il, hochant la tête, comme s'il était content d'avoir assimilé l'information. «Eh bien, c'était très intéressant de parler avec vous.»
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[Conversation entre Persse McGarrigle et Dempsey]

- "Quelle est votre spécialité McGarrigle ?
- Heu, j'ai fait ma recherche sur Shakespeare et T.S. Eliot, dit Persse
- J'aurais pu vous aider dans ce domaine dit Demsey, s'immisçant dans la conversation".
.......
" C'est un sujet idéal à informatiser, poursuivit Dempsey, vous n'auriez qu'une chose à faire, mettre les textes sur bandes et l'ordinateur vous donnerait la liste de tous les mots et de toutes les constructions syntaxiques que les deux écrivains ont en commun. Vous pourriez ainsi quantifier de manière précise l'influence de Shakespeare sur T.S.Eliot.
- Mais ce n'est pas le sujet de mon mémoire, dit Persse. Il porte sur l'influence de T.S Eliot sur Shakespeare."
...........
[ Plus tard, Persse explique à Angelica la conversation qu'il vient d'avoir avec Dempsey ]:

"J'ai inversé les choses au dernier moment rien que pour rabattre le caquet à ce petit coq de Dempsey
- en fait c'est une bien meilleure idée.
- me voilà bon pour écrire ce livre maintenant, dit Persse.

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Pourquoi la torture est-elle si abominable, si répugnante moralement? Pas seulement à cause de la souffrance qu'elle inflige, mais parce qu'elle se sert de la douleur du corps pour arracher des secrets à l'esprit qui devrait être inviolable.
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Les larmes sont une énigme, comme l'a dit Darwin.
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Existe-t-il une vie après la mort? Pour moi (dit Henry James) étudier cette question peut avoir deux effets éventuels :
l'effet de nous amener à désirer la mort... dans l'absolu, en qualité d'extinction et de point final bienvenus; ou l'effet de nous amener à la désirer en qualité de renouvellement de l'intérêt, de l'appréciation, de la passion, en un mot de la conscience, ample et sacrée, dont nous avons eu en ce monde un si splendide échantillon.
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C'est étonnant, vous savez, le nombre de choses dont on s'aperçoit qu'on peut se passer, pour peu qu'on essaie. Les vacances à l'étranger. La nouvelle voiture. Les nouveaux vêtements. La résidence secondaire. Gagner de l'argent et le dépenser.
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- L'époque du campus unique et statique est révolue.
- Et l'époque du roman universitaire unique et statique aussi, je suppose?
- Exactement. Même deux campus ne suffiraient pas. Les chercheurs de nos jours sont comme les chevaliers errants d'antan, ils parcourent les routes du monde en quête d'aventure et de gloire.
- The day of the single, static campus is over.
- And the day of the single, static campus novel with it, I suppose?
- Exactly! Even two campuses wouldn't be enough. Scholars these days are like the errant knights of old, wandering the ways of the world in search of adventure and glory.
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Elle était encore, en principe, vierge, mais elle avait eu l'année précédente avec un étudiant dentiste une relation plutôt passionnée, impliquant des séances de pelotage extrêmement poussées. C'était au cours de celles-ci que son dentiste, plein d'espoir, lui avait expliqué, à plusieurs occasions, les divers moyens anticonceptionnels.
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Le seul vêtement de Robyn qui ait été fait en Grande-Bretagne est le dernier qu'elle enlève. "J'achète toujours mes culottes chez Marks and Spencer's" dit-elle avec un petit sourire.
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- Vous dites que vous étiez impatient que les choses se fassent. Qu’aurait dû faire la Société fabienne selon vous ?
- Eh bien, au départ je pensais qu’ils auraient dû travailler plus activement avec le mouvement travailliste, présenter des candidats au parlement, mais, par la suite, j’ai changé d’avis sur ce point. J’estimais que le parti travailliste, tant qu’il serait contrôlé par les syndicats, resterait toujours une force fondamentalement conservatrice, obsédée par l’augmentation des salaires et les conditions de travail, ne remettant jamais fondamentalement en question la nature et l’organisation du travail lui-même. De plus en plus, j’en arrivais à la conclusion qu’un changement progressif ne verrait le jour qu’en donnant plein pouvoir à une nouvelle élite politique, un corps de gestionnaires convaincus dotés d’une éducation scientifique, qui dirigerait l’Etat.
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En appliquant l’intelligence scientifique et le sens commun aux mécanismes de la société industrielle, nous pourrions réaliser pacifiquement une répartition plus équitable de ses bénéfices. Cet argument parlait fortement aux Fabiens, qui se disaient socialistes mais rejetaient le modèle marxiste dont l’ambition était d’instaurer le socialisme par la lutte des classes. Ils m’invitèrent donc à les rejoindre, et je compris que s’offrait à moi l’occasion rêvée de faire entendre mes idées à des gens qui comptaient. Nous étions des alliés naturels. C’était du moins ce qu’il semblait en 1903, quand j’ai adhéré à la Société fabienne.
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