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Citations de Doris Lessing (464)


Ce sont les enfants que les regards suivent, plus leurs parents.
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J'ai appris à me taire maintenant, ai-je repris. Quand on dit qu'on n'a pas peur de la mort, de mourir, les gens réagissent comme si on n'était pas normal. En fait, il n'y a pas qu'à propos de ce sujet-là. Il me semble que je ne peux avouer pratiquement rien de ce que je pense vraiment, crois profondément. Par exemple, quand je dis que je préfère vivre seule. C'est encore...", mais ma voix s'est soudainement mise à trembler, et cela parce qu'il m'est brusquement venu à l'idée que si je pouvais vivre avec Richard, alors peut-être cesserais-je de préférer la solitude. Mais je me suis alors dit que c'était justement le fait de ne pas avoir à subir le traintrain journalier du lit, de la bouffe à préparer ou des discussions à propos des taches sur les fauteuils qui faisait qu'on se sentait bien avec quelqu'un.
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Il était évidemment sensuel. Je veux dire véritablement sensuel - il ne jouait pas ce rôle, contrairement à tant d'hommes animés de motivations diverses. Il avait vraiment besoin des femmes, impérieusement. Je le précise parce qu'il n'y en a plus tellement de ce genre - je parle des hommes civilisés, des hommes affectueusement asexués de notre civilisation.
p 149
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On eût dit que les tensions de sa vie l'avaient dépouillée d'une couche de chair - pas de vraie chair, mais peut-être d'une substance métaphysique et invisible, insoupçonnée jusqu'à sa disparition.
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Les larmes que nous versons dans notre sommeil sont les seules larmes sincères de notre vie, les larmes de la vie éveillée ne sont que complaisance envers soi-même.
p.279
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En pensant au concept de démocratie : ici certains commenceront vaguement à parler de la Grèce, en oubliant qu’il s’agissait d’un état esclavagiste autorisant quelques libertés minimales à une minorité exclusivement masculine.
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Il y a des tas de choses dans notre vie ordinaire qui sont des ombres. Comme les coïncidences, ou les rêves, le genre de choses qui divergent de la vie ordinaire.
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Tu ne trouves pas bizarre, Joyce, que nous ayons tous l'impression qu'il nous faut échapper aux vieilles gens, comme à un ennemi ou à un piège ? Au lieu d'estimer que nous leur sommes redevables ?
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"Ou bien ai-je déjà fait pipi ?" Sa main explore le lit. Elle marmonne : "C'est affreux, affreux, affreux", en se rappelant comment, quelques jours auparavant, elle avait mouillé son lit et le mal qu'elle avait eu à tout faire sécher.
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De telles pensées m'ont aussitôt donné du vague à l'âme et je me suis tout simplement mise au lit. Il était trois heures de l'après-midi. je ne me rappelle pas avoir jamais agi de la sorte auparavant. J'ai pleuré, j'ai dormi, et je me suis réveillée les yeux fixés sur un carré empli de la lumière du soir : un crépuscule tardif, doux et attrayant, agrémenté de quelques nuages ouatés.
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Ma vie s'est transformée quand Freddie a commencé à mourir. Jusque-là, je me considérais comme quelqu'un de bien. De même que presque tous les gens que je connaissais. Surtout ceux avec qui je travaillais. Je ne me posais pas de questions sur ma vraie nature ; je ne m'occupais que du jugement des autres.
Lorsque Freddie est tombé gravement malade, ma première pensée à été : comme c'est injuste. Injuste pour moi, voilà ce que je me disais au fond de moi-même. Je me doutais qu'il allait mourir, mais je faisais comme s'il n'en était rien. C'était peu charitable. Il a dû se sentir très seul. J'étais fière de moi parce que, durant toute cette période, je continuais à travailler, à "faire rentrer l'argent". Il le fallait bien puisqu'il ne travaillait pas. Mais cela me convenait parce que j'avais ainsi un prétexte pour ne pas rester avec lui dans cette abomination. Nous n'avions pas l'habitude de parler de ce qui compte vraiment, je le sais à présent. Nous ne formions pas un vrai couple. Nous vivions le genre de mariage que vivent actuellement la plupart des gens, chacun essayant d'en retirer le maximum d'avantages. A mon sens, Freddie avait toujours un point d'avance sur moi.
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introduction:
Néanmoins il y avait des livres dans la maison où j'ai grandi, et j'avais des parents qui veillaient à ce que je dispose des meilleurs ouvrages jamais écrits- et certes pas uniquement dans la tradition anglaise. Je vivais dans une atmosphère où il allait de soi que les livres étaient indispensables à une vie digne de ce nom. J'avais la chance d'être conseillée. Cependant je sais qu'il existe partout des jeunes gens, notamment dans ce que nous appelons le tiers-monde mais même dans les pays les plus prospères, qui rêvent de s'instruire et n'en ont pas la possibilité, qui aspirent à avoir des livres et sont hors d'état de s'en procurer, et qui n'ont personne pour les conseiller. Je me mets sans peine à la place d'une personne- pas nécessairement un enfant- n'ayant pas réussi à s'instruire et désirant avoir des livres lui permettant de remédier à ce manque et d'accéder enfin à la culture. J'espère de tout cœur que cet ouvrage si utile se fraiera un chemin jusqu'à ces personnes. (p. 13)
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N’avez-vous jamais songé que c’est là la morale de notre Histoire ? Les puissants ôtent le pain de la bouche des povos... Les povos, eux, se contentent de se débrouiller.
— Et les pauvres sont toujours de notre côté ? lança Sylvia, sarcastique.
— Avez-vous observé une différence ?
— Et il n’y a rien à faire et tout continuera comme avant ?
— Probablement, répondit le père McGuire. Ce qui m’intéresse, c’est votre façon de voir les choses. Vous êtes toujours surprise face à l’injustice. Or il en est toujours ainsi.
— Mais on leur a promis tant de choses ! À la libération, on leur a promis... enfin, tout !
— Alors les politiciens font des promesses et ne les tiennent pas.
— J’ai cru à tout ça, déclara Rebecca. J’ai été une vraie idiote de crier et d’applaudir à l’indépendance, je pensais qu’ils étaient sérieux..
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Une bonne expression, « saisir ». On peut rester une heure et demie à écouter des informations qui devraient réduire en miettes la précieuse citadelle de votre foi, ou qui ne s’accordent pas facilement avec ce qu’on a déjà dans la tête, mais on ne « saisit » pas. On ne peut pas forcer les gens à saisir...
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Ma mère, Émily Maude, était l'aînée des enfants. Elle fut suivie de l'oncle John, puis de Muriel, laquelle se déshonora - et couvrit de honte la famille - en réintégrant la classe ouvrière par son mariage. Ce qui n'était guère surprenant, jugeait ma mère, car Muriel s'était toujours plu avec les domestiques. En d'autres termes, elle ne se plaisait pas dans l'atmosphère d'effort et de compétition imposée par l'exigence de progresser et de réussir.
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Il partit en grommelant qu'il n'y avait pas de plaisir plus exquis que la sensation d'être réveillé par le contact délicat d'une minuscule langue rose sur son visage.
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La solitude, qui est un don du Ciel, suppose la santé, ou du moins quelque chose qui y ressemble. Quand je me réveille le matin, je sais que je suis capable de faire mes courses, la cuisine, le ménage, que je saurai me brosser les cheveux, (...) Et maintenant je salue chaque journée en me disant : "Quel privilège inouï, quel bonheur merveilleux, sans prix, que je n'aie besoin de personne pour m'aider tout au long de cette journée, que je puisse tout faire moi-même."
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Alors que Lil jetait un regard pur et grave sur le monde, Roz trouvait à plaisanter sur tout. Mais c’était chic de penser et de dire « comme des sœurs », et aussi « on croirait qu’elles sont jumelles » ; c’était agréable de trouver des ressemblances là où il n’y en avait peut-être aucune, et cela continua au fil des trimestres puis des années scolaires.
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"Ce que j'essaie d'expliquer, c'est qu'il y a, bien souvent, des gens de bonne volonté qui s'intéressent à une personne du troisième...une personne âgée, mais en réalité, il s'agit de leurs complexes personnels, ils cherchent en fait à résoudre leurs propres problèmes.
- Je dirais que c'est presque obligatoirement ainsi que les choses se passent, dis-je en savourant chaque instant de cette conversation. Mais que ce soit malsain pour moi ou non, l'intérêt que je porte à la pauvre personne du troisième âge dont je vous parle lui ferait sans doute plaisir, puisque de toute évidence elle est seule et sans amis."
Nouveau silence. Elle se sent manifestement obligée de tirer les conclusions qui se dégagent de mes remarques, à la lumière de sa formation professionnelle. Elle finit par dire : "Je me demande si vous n'auriez pas avantage à participer à un groupe de rencontres.
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Jamais le fossé entre les générations n'était aussi cruel que pour des parents qui ont peiné pour procurer l'aisance et la sécurité à leurs enfants, lesquels n'ont pas conscience du sort auquel ils ont échappé.
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