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Critiques de Estelle Faye (1508)
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Widjigo

Ce livre a été lu dans le cadre d’un service presse. Merci aux éditions Albin Michel Imaginaire pour leur confiance !



Quand Jean Verdier est chargé de faire prisonnier Justinien de Salers, il ne se doute pas encore de ce qui l’attend. Piégé dans la tour du marquis par une tempête, il est sommé par le vieil homme d’écouter son histoire. Ensuite, Justinien se rendra sans résister. Commence alors le récit de sa longue et terrifiante errance à Terre-Neuve, dont il récolta un visage ravagé…



Pour m’être déjà régalée avec la plume d’Estelle Faye, j’étais impatiente de la découvrir dans un registre plus terrifiant. Et ça tombe bien, en automne, c’est la saison parfaite pour une histoire plein de frissons !



Estelle Faye n’a pas son pareil pour nous immerger pleinement dans son histoire. En majorité sise à Terre-Neuve, sur une terre sauvage et indomptée, l’intrigue nous emmène également dans le Paris du XVIIIe siècle. Les mots sont précis, recherchés et leur musique entêtante glisse en nous, petit à petit, l’humidité et le froid dans lesquels les survivants d’un naufrage (dont Justinien) peinent à avancer. J’aurais pu être là, à leurs côtés, à claquer des dents, je sentais presque le parfum des bois sauvages et j’avais sur la langue un goût de sel, tout au long de l’histoire.



Les personnages sont bien campés, malgré leurs passés et personnalités disparates. On s’attache à certains, moins à d’autres, mais on ne peut s’empêcher de tourner les pages, impatient de découvrir, avec une curiosité presque morbide, leur terrible destinée.



Et, bien sûr, j’ai frissonné, j’ai lu avec une certaine avidité le récit, tant la tension est constante et bien dosée. On sent que quelque chose rôde, on s’interroge, on suit Estelle Faye qui nous fait croire que nous savons où nous allons, puis nous perd avec malice. Et finalement, on comprend tout, peu de temps avant la révélation finale. Et quand on a compris, peu avant que l’autrice nous dévoile enfin tout son jeu, on comprend que c’est elle qui a mené l’histoire, et que nous nous sommes laissés prendre au jeu avec le même enthousiasme que le public d’une conteuse dévidant une histoire terrifiante, au coin du feu, alors que la tempête mugit au dehors… la tempête, et peut-être autre chose de bien plus redoutable !



Très bien écrit et documenté, très immersif, Widjigo est un roman fantastique où les frissons viennent tant de la terreur que de l’atmosphère glaciale et humide de Terre-Neuve. Un petit bijou qui se déguste à la nuit tombée, quand l’automne souffle sa bise et que les ombres cachent peut-être quelque chose, là, qui rôde toutes dents dehors.
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L'île au manoir

L'île au manoir est un roman de littérature jeunesse poétique, proche du conte. Nous sommes en effet sur une île de l'Atlantique, une île qui conserve tout de même un collège, même si les élèves sont très peu nombreux. Parmi ceux-ci se trouve Adam. Sa mère travaille au barrage qui protège l'île, ou plutôt elle surveille qu'il soit toujours opérationnel en cas de fortes tempêtes : il y a eu des précédents. Adam fait un jour une étrange rencontre, celle de Sélène, une jeune fille qui l'appelle au secours. Pourquoi lui, lui qui n'est pas au mieux de sa forme, avec sa cheville cassée ? Ne pas être en forme n'empêche nullement le jeune adolescent de venir en aide, de son mieux, à Sélène.

Avec lui, le lecteur bascule dans une autre dimension, nous emmenant à découvrir le passé de l'île et aussi celui de la jeune fille. Il retrouve des éléments du conte traditionnel, en nous laissant espérer une fin heureuse.

Destiné à de jeunes lecteurs, ce roman remplit parfaitement son rôle, offrant une intrigue complète, des personnages bien construits, et une large place à la rêverie et la créativité.
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Le drakkar éternel

Après l’excellent Royaume des brumes, j’ai eu envie de poursuivre ma découverte de la mythologie nordique, mais cette fois-ci, à travers un roman jeunesse dont la couverture m’a tout de suite subjuguée…



Maël est le souffre-douleur de son collège et s’il peut compter sur le soutien indéfectible de sa meilleure amie, la situation lui pèse parfois d’autant que ses harceleurs bénéficient d’une agaçante impunité… Mais les choses deviennent encore plus difficiles quand les deux adolescents sont, durant une sortie en mer, accostés par un drakkar maudit. Ni ou ni deux, les voilà embarqués dans une épopée grandiose et fantastique pour libérer le capitaine et l’équipage d’une terrible malédiction les contraignant à naviguer pour l’éternité. Pour y arriver, les deux amis n’ont pas d’autre choix que d’explorer un archipel qui semble doté d’une volonté propre et qui va leur réserver quelques surprises…



J’ai adoré suivre les deux héros d’île en île, chacune reprenant un des neuf mondes de la mythologie nordique. Une idée simple, mais diablement efficace ! Feu, glace, faux-semblants, géants… rien ne sera épargné à Maël et à Astrid qui vont devoir faire preuve de courage, de débrouillardise et de bravoure pour affronter les différents dangers qui se dresseront devant eux. Très vite, il nous apparaît que le héros dans cette histoire, du moins dans sa plus noble définition, est Astrid. La jeune fille ne manque ni de courage ni de détermination pour accomplir sa mission, et s’assurer que Maël retrouve la terre ferme en un seul morceau. Une guerrière dans l’âme, ce qui n’est guère étonnant au regard de sa situation familiale, la jeune orpheline n’ayant jamais vraiment pu compter sur le soutien de parents aimants.



La relation entre Maël et Astrid est très touchante, si ce n’est émouvante, la jeune fille se révélant extrêmement protectrice envers Maël qui, lui-même, malgré sa maladresse, fait ce qu’il peut pour l’aider et la soutenir. Une tendre et belle amitié qui ne peut occulter la dureté du harcèlement vécu par l’un, l’absence de famille pour l’autre, et les dangers de cette plongée dans un monde de légende pour les deux.



D’ailleurs, si les thématiques du harcèlement et de l’amitié sont intéressantes et bien traitées, c’est bien la manière dont l’autrice aborde la mythologie nordique qui fait tout le charme de ce roman. Grâce à l’aventure vécue par ses jeunes protagonistes, elle arrive à en synthétiser les grands principes et à nous en présenter ses figures emblématiques ainsi que ses principales créatures fantastiques : Loki, Odin, les corbeaux Hugin et Munin, le loup Fenrir, les valkyries, les nains… Une plongée accessible et passionnante au sein de la mythologie nordique qui enchantera aussi bien les enfants que les lecteurs plus âgés désirant se confronter à des légendes encore parfois méconnues.



Au-delà de l’aspect mythologique, l’autrice nous propose également une aventure menée tambour battant que j’aurais presque envie de qualifier d’histoire à rebond. C’est simple, à chaque fin de chapitre, Estelle Faye rebondit sur un événement ou une rencontre pour nous proposer de l’action et susciter une certaine appréhension de le part des lecteurs, impatients de découvrir ce que Maël et Astrid vont devoir affronter. Les amateurs de romans rythmés dans lesquels les chapitres courts, mais percutants s’enchaînent vont adorer se plonger dans le Drakkar éternel d’autant que la plume d’Estelle Faye semble elle-même calibrée pour apporter rythme et mouvement. Il vous sera donc bien impossible de vous ennuyer durant ce périple dangereux qui ne laissera pas nos deux protagonistes indemnes.



Si Astrid affirme son caractère de guerrière courageuse qui ne renonce jamais et découvre en elle une certaine noirceur, Maël évolue et semble prendre un peu plus confiance en lui. Il va également gagner quelque chose, une capacité qu’il devra néanmoins payer au prix fort… J’ai adoré Astrid, ses fêlures et son sens de l’amitié à toute épreuve, mais j’avoue avoir été plus particulièrement touchée par Maël, sa sensibilité à fleur de peau et sa fidélité qui transcende les mondes… À eux deux, ils forment un duo très touchant qui sera rejoint par un rouge-gorge semblant s’être pris d’affection pour Maël. Amoureuse des animaux, j’ai été attendrie par ce petit animal et sa présence réconfortante et non dépourvue d’intérêt.



En plus de nous divertir, de nous tenir en haleine et de nous faire découvrir toute une mythologie encore trop absente des manuels scolaires, l’autrice n’hésite pas non plus à nous surprendre avec, entre autres, une révélation inattendue et très bien amenée. Mais sur ce point, je me tairai vous laissant le plaisir de la découverte ! Quant à la fin, elle a quelque chose de résolument beau et fort à l’image de l’amitié entre deux adolescents qui, malgré leurs différences, ont su nouer une très belle relation, de celles qui résistent aux vents et aux marées et, espérons-le, à une terrible malédiction.



En conclusion, les lecteurs en quête d’une aventure rythmée et trépidante, les plongeant au cœur de la mythologie nordique avec efficacité et intelligence, devraient apprécier ce roman jeunesse qui nous offre également une histoire d’amitié aussi forte qu’inspirante. Un livre à lire et à partager afin que la malédiction du drakkar éternel devienne légende !
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Un éclat de givre

De toute beauté !



Comme ça, c'est fait, vous êtes au courant que c'est un coup de cœur ! Ce roman m'a déjà attirée très fortement pour plusieurs raisons. Tout d'abord, c'est Estelle. Une auteure qui s'amuse avec moi par ses différents écrits. Quand ça coince ou quand ça charme, mais dans tous les cas, c'est un univers, c'est une plume qui ne peut qu'accrocher mes yeux. C'est son univers qui fait tout et lorsque j'ai vu la couverture d'Eclat de givre, je savais que c'était un livre qu'il allait me falloir dans ma bibliothèque, dans ma tête, dans mon blog. Et pourtant, je n'avais pas lu encore la quatrième. Mais quand je l'ai lue....



Certes, c'est Paris, une ville que je ne porte particulièrement pas dans mon cœur. Parce que je n'y vais que pour raison professionnelle. Parce qu'il y a tellement de monde pour mon petit tempérament d'ermite (et puis Lille, c'est tellement mieux dites). Parce qu'il y a du jazz, une musique qui me fait vibrer depuis que je suis toute petite. Et puis parce que c'est de la science fiction. Un style généralement plus musclé. Mais à la manière d'Estelle, c'est tout un poème.





Un anti héros qui changera tout aussi.



Enfin, il y a Chet. C'est un garçon qui chante des tubes de Jazz dans des bouigues bouigues. C'est le type même du gars égoïste qui m'a rappelé certaines personnes de mon entourage. Et pourtant, il a le coeur lourd par son passé, par des actes manqués, par sa vie en elle-même. Il doit prendre une décision, un contrat, qui le mènera à rencontrer des personnes mais surtout à enquêter sur une nouvelle drogue et sur le climat caniculaire de Paris.



C'est tout sauf un héros et pourtant, il devra agir comme tel. Et ce sont ces fêlures qui font tout. Car on le suit, on l'aime bien, mais on fait aussi ce qu'on peut pour ne pas s'attacher car on sait qu'il est capable de partir au loin sur un coup de tête ou pour servir ses intérêts. Je suis persuadée que vous avez dans votre entourage au moins une personne ainsi, c'est un personnage universel. Et pourtant, grâce au jazz, Chet m'a fait vibrer, m'a fait aimer certains de ses aspects. Et je fus triste de le quitter à la fin du livre en ne m'y attendant pas du tout. Alors j'ai mis un album de jazz et tout fut bien.



En bref : si vous avez peur de tester de la science fiction, si vous voulez un peu de musique dans votre vie, un peu de Estelle Faye aussi. Foncez ! Ce livre, dans tous les cas, ne vous laissera pas indifférent, j'en suis sûre
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Un éclat de givre

A la fois glauque, poétique et mélancolique, Un éclat de givre prouve une fois de plus tout le talent d'Estelle Faye, dans un style toutefois plus mature et sombre que ne l'était Porcelaine même si l'on y retrouve quelques thèmes récurrents chers à l'auteure. Un très beau roman, vibrant d'émotion et de sensibilité.



La critique complète sur mon blog !
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Un éclat de givre

Si le ton du roman se révèle bien différent de celui de Porcelaine ou même de La Dernière Lame, le roman Young Adult de l’auteur,
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Porcelaine : La légende du tigre et de la tis..

Là on peut dire qu'Estelle Faye m'a trouvée !



Oui, je sais, je ressors un peu mitigée de la Dernière Lame, lu l'année dernière. Pas que je n'aime pas le roman et pas que je n'aime pas l'écriture d'Estelle. C'est juste que lorsqu'on n'accroche pas à un personnage, cela vous fait râler tout un livre. Et du coup, on se sent un peu penaud face à une auteure sympathique, dont les qualités d'écritures sont indéniables. Mais que voulez vous, moi et mes drôles de goûts parfois. Je me suis dit donc que j'allais prendre Porcelaine et que dès que j'avais envie de Chinoiserie, je le ressortirai.



Et bien j'ai eu envie de Chinoiserie et je l'ai ressorti. Et permettez moi de vous dire tout d'abord que ce fut un réel plaisir de retrouver la plume de l'auteur. Elle me manquait ! Et qui plus est, le format conte était tout trouvé pour son style d'écriture. Quant à la Chine, je suis désolée, mais je ne m'y connais pas assez en légendes chinoises pour vous dire si cela correspondrait ou pas. Mais tout ce que je peux vous dire, c'est que l'histoire contée ici évoque clairement l'évasion.





Un conte sur la tolérance et l'amour.



Et non je ne deviens pas guimauve de suite. Mais Porcelaine traite d'une légende chinoise en trois temps correspondant un peu à cela :

- transformation du jeune homme en animal

- le jeune homme trouve une mariée mais son coeur est malade

- La jeune mariée devra se battre pour guérir ce cœur



Cela a l'air tout bête comme ceci et on peut dire que c'est un peu simpliste mais en fait, pas du tout. Il apparaît au début que notre héros subit une transformation, ce qui le rend différent et anormal. Il trouve tout de même l'amour mais cette femme là s'enfuit. Qu'à cela ne tienne, il réussit tout de même sa vie et trouve une femme qui va petit à petit l'aimer pour lui, pour ce cœur qui est malade. Par son amour, cette jeune mariée va guérir le cœur de son mari. Je ne sais pas vous, mais ce genre de philosophie me laisse un petit rêveuse et fait partie des contes que j'aimerai raconter un petit peu plus tard car cela donne une réelle leçon de vie.



En gros, qu'attendez vous pour me lire cette Porcelaine ?
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Widjigo

Basse-Bretagne, mars 1793. Le jeune lieutenant Jean Verdier, accompagné de ses hommes, parvient devant une imposante forteresse en bord de mer pour arrêter un vieux noble, Justinien de Salers. A la surprise du jeune officier, le vieil homme accepte de se rendre, à condition qu’il lui raconte son histoire. Ce qui lui est arrivé il y a quarante ans, lorsque le bateau sur lequel il avait embarqué a fait naufrage au large de l’île de Terre-Neuve…



Dès le début de son roman, Estelle Faye installe une atmosphère inquiétante. Le jeune Jean Verdier va à la rencontre d’un noble mystérieux, Justinien de Salers, dans sa demeure plongée dans la pénombre, tandis qu’une tempête gronde à l’extérieur. Ensuite, le récit prend une tournure plus angoissante et macabre quand le noble évoque ses souvenirs. Quelques survivants, échoués sur l’île de Terre-Neuve dont le nombre va décroître rapidement ; un décompte mortel qui m’a fait un peu pensé au roman d’Agatha Christie, « Ils étaient dix », avec une touche plus fantastique, horrifique. J’ai beaucoup apprécié cette lecture, surtout l’ambiance et le rebondissement à la fin du récit, constitue également une bonne surprise.
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L'arpenteuse de rêves

Je ne connaissais pas Estelle Faye malgré les nombreux prix cités dans sa présentation. C'est maintenant chose faite, justement grâce à un autre prix puisque ce roman a été élu vif d'argent 2023 par le comité des lecteurs de la bibliothèque de Lyon.



Servie par la jolie couverture de Paul Echegoyen, l'histoire m'a évoquée celle de "La ville sans vent" mêlée du blockbuster "Inception" pour la capacité de certains personnages à entrer dans les rêves. Référence de poids que l'auteure s'approprie en y associant des enjeux écologiques. Malin !



Elle crée aussi une "famille" aux caractères variés (même si j'aurais aimé que certains personnages tels qu'Elias soient plus développés) et une société aux forts enjeux dramatiques entre exploitation des plus pauvres et pollution aux conséquences effroyables.

Le "plus" étant le côté fantasy : personnages mythologiques, magie, immortalité. Les rebondissements sont variés sans que l'héroïne ne soit systématiquement sauvée de manière improbable, ce que je regrette souvent dans ce type de roman.



Si ces aspects m'ont plutôt plu, des bricoles m'ont empêchée d'adhérer totalement à cette histoire. L'auteure se préoccupe beaucoup trop des tenues et des coiffures des uns et des autres à mon goût (ah, la taille et la couleur de la chevelure de Myri !), quelques incohérences m'ont gênée et elle m'a perdue avec l'apparition de la première reine, deus ex machina que j'ai trouvé un peu grotesque.



C'est dommage car ce roman avait un fort potentiel, mais si j'en crois les avis de Babelio cela ne l'a pas empêché de rencontrer son lectorat.
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Widjigo

Si certains éléments nous font d'abord penser à un récit orienté vers le fantastique et le surnaturel, comme l'évocation de la Camarde (incarnation locale de la Mort), on verse très vite dans un huis clos survivaliste, qui nous fait suivre une bande de naufragés, échoués sur une île, devant non seulement tenter d'unir leurs efforts pour survivre mais également lutter contre une menace qui les décime les uns après les autres.

Les codes du genre sont respectés.

L'ambiance paranoïaque s'installe progressivement, les personnalités se dévoilent petit à petit alors que le doute et la suspicion s'immiscent lentement mais surement parmi eux.

La menace, bien que réelle puisqu'il y a des morts, mais non identifiée, vient elle de l'extérieur, ou de l'intérieur?

Estelle Faye joue finement avec son lecteur, apportant des éléments qui font pencher la balance tantôt vers un personnage, tantôt vers un autre, mais pas suffisamment prégnant pour accuser à coup sûr, l'un plus que l'autre.

Les personnages se dévoilent d'ailleurs les uns après les autres, suite à des évènements importants. Et même si quelques indices, glissés là méticuleusement, permettent d'émettre des réserves sur certains d'entre eux en particulier, le suspens durera jusqu'au dénouement, qui ne se révèlera pas si inattendu que cela, bien que croustillant [ masquer] j'ai grillé les deux adolescents dès le début, Estelle Faye, ne s'attardant jamais sur eux, mais préférant détourner notre attention sur les personnages qui nous paraissent évidemment coupables.

J'ai beaucoup apprécié le vocabulaire utilisée par l'autrice, d'une richesse et d'une diversité évidentes et recherchées, et preuve d'une grande culture de sa part, surtout lorsqu'elle s'attache à décrire la nature, animaux ou plantes. Anatife est une espèce de crustacé, saxifrage une herbacée, sarracénie une plante carnivore, et lorsqu' Estelle Faye pourrait se contenter de dire "moustique", elle lui préfère le mot "maringouin", beaucoup plus poétique. Je me suis d'ailleurs demandé si l'utilisation de ce vocabulaire spécifique n'était pas lié à la présence du personnage de botaniste, dont le rôle est prépondérant...

Je n'ai pas bien saisi le sens du contexte historique choisi par l'autrice (nous sommes en 1793 lorsque le narrateur raconte son histoire qui s'est déroulée 35 ans avant) mais cela apporte une ambiance toute particulière au récit. Sans doute pour mettre en exergue, le lien entre certains des personnages, et qui expliquerait les mobiles de la vengeance.

Du surnaturel, il y en a, et même si le récit s'inscrit et s'ancre dans une réalité historique, les éléments fantastiques abondent, mais toujours de manière suggérée, laissant le choix au lecteur d'y croire ou pas, jusqu'à ce qu'on se rende compte, et qu'on nous dise très clairement, qu'ils font parti intégrante de l'histoire. Je dirai même qu'ils ont pleinement leur place, le genre et l'ambiance s'y prêtant totalement.

Il y a décidément quelque chose de puissant dans l'écriture d'Estelle Faye, quelque chose qui vous attrape et ne vous lâche plus. Elle réussit à élever et à rendre profond, un récit somme toute banal, ou qu'on a déjà vu traiter maintes fois...
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Un éclat de givre

Salut les Babelionautes

J'ai découvert Estelle Faye avec ce roman ensuite j'ai lu Porcelaine : La légende du tigre et de la tisseuse et depuis j'ai lu les Seigneurs de Bohen et les Nuages de Magellan ou elle se risque dans la Science-Fiction.

Mais pour en revenir a un Éclat de Givre, Que je me suis offert en édition Relié ainsi que "Un Reflet de Lune" c'est un récits post-apo dans un Paris complètement déjanté ou notre héros (Chet) pour vivre chante dans des cabarets en se travestissant en femme, mais il a une autre activité qui lui emmène que des ennuis.

il est bi-sexuel, aussi quand un beau gosse aux yeux fauves lui propose une mission bien payée, il accepte sans trop de difficultés. Sans se douter que cette quête va l'entraîner plus loin qu'il n'est jamais allé, et lier son sort à celui de la ville, bien plus qu'il ne l'aurait cru.

La Plume d'Estelle Faye est chargée de magie quel que soit le genre littéraire qu'elle choisie de traiter.

Une Galerie de Personnages plus étranges les uns que les autres, l'apparition d'une nouvelle Drogue, et Chet se laisse embarquer dans une aventure ou il risque de laisser sa peau.

Ce qui m'a le plus marqué dans le récit d'Estelle Faye c'est la manière dont elle arrive en quelques phrases à me faire entré dans son histoire au risque de m'y perdre.

Un roman étrange et envoûtant ou se côtoient des mutants aussi bien humain qu'animal ou végétal suite à la folie de généticiens fous et ou il est dangereux de s'allonger sur le gazon des parcs au risque de se faire dévorer par l'herbe.
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La voie des oracles, tome 2 : Enoch

Thya notre jeune oracle continue son périple aidée par son oncle Aylus, devin résistant, et Enoch à fuir les assassins lancés à leur trousse par son frère Aédon.

On découvre ainsi la véritable nature d'Enoch non plus simple maquilleur et casanova. Il se transforme lui aussi dans un personnage plus tourmenté qui découvre son pouvoir. Leur route se sépare, Thya part à la recherche des dieux sous le voile, plus puissants et plus anciens que tous les autres dieux.

Ce deuxième tome nous entraîne habilement dans la continuation des aventures de nos trois principaux personnages qui se mélangent avec les dieux anciens entre affrontement et ruse. Une histoire pleine de rebondissement toujours très agréable à lire. Un final digne de nous ouvrir une troisième voie, celle du troisième tome.
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L'arpenteuse de rêves

« L’arpenteuse de rêves » est un roman Young Adult de la romancière Estelle Faye. Très connue, je découvre pourtant cette autrice avec ce livre. Et c’est conquise que je finis ma lecture. Certains YA que j’ai pu lire manquent parfois de profondeur même s’ils restent plaisants à lire. Ici nous avons un univers complet qui même s’il conserve des codes du YA, nous propose une ambiance particulière et une solide construction du récit.

C’est un livre dont mon attirance première vient de la couverture… et quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai découvert un peu plus tard que c’est Paul Echegoyen qui l’a réalisée. J’ai d’ailleurs fait récemment la chronique de la BD qu’il m’a dédicacé au Quai des bulles. Un sans-faute : elle est superbe : détaillée et lumineuse malgré des tons sombres. Le résumé a fini de me convaincre que j’allais lire ce livre !

Le thème majeur est articulé autour du rêve et le prologue nous montre qu’il existera un lien étroit avec la réalité. Plusieurs axes des rêves sont détaillés et renvoient à des phénomènes qu’on connait comme l’impression que certains éléments sont exagérés dans nos rêves… Des éléments mystérieux dans notre vie de tous les jours déjà car le fonctionnement et l’utilité des rêves sont encore mal connus. La magie intervient aussi aux travers des pouvoirs des différents personnages et ajoute de nouvelles facettes à cette thématique orientée autour du rêve.

Un côté marqué par le YA : on en retrouve, en effet, plusieurs codes comme les chapitres courts et le rythme très soutenu. L’écriture est très déliée et permet une lecture facile, bien compréhensible, même si le vocabulaire n’est pas simpliste. J’ai appris plusieurs mots à la lecture de ce roman. Les descriptions sont relativement courtes même si le choix de chaque mot est pertinent et remplace aisément plusieurs phrases. Une petite romance qui reste évoquée et que j’ai appréciée car elle ne finit pas par remplacer complètement le sujet initial.

Et un côté qui s’éloigne du YA : et c’est sur ce point que j’ai vraiment apprécié ma lecture. Si j’aime le YA, j’ai souvent le reproche d’avoir un univers avec de bonnes idées mais pas assez développé à mon goût. Des éléments effleurés mais qui restent presque à l’état d’évocation et donc un ensemble trop lisse. Ici ce n’est pas du tout le cas. On a un univers sombre, suintant, souillé et les descriptions le laissent clairement paraitre. La place du passé et des légendes liées aux rêves sont très présentes. Cela est accompagné par la mythologie du rêve de la ville de Claren. Le lecteur n’est d’ailleurs pas infantilisé dans cette ambiance glauque et certaines scènes sont violentes mais nécessaires dans la construction de l’histoire.

Un aspect écologique nous attend également au détour de l’intrigue et j’ai eu peur d’un traitement facile mais, de même, il n’en est rien. Il intervient de manière judicieuse et ne prend pas le pas sur l’ensemble de l’intrigue. Un aspect réflexif bienvenu dans ce roman.

C’est donc une lecture que j’ai énormément appréciée pour son ambiance surtout mais pour le reste également. Certaines scènes sont vraiment magiques. Et je choisis d’ailleurs un roman adulte de la romancière pour ma prochaine lecture : « Widjigo » afin de la découvrir également sur une autre catégorie de roman.

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La Voie des Oracles, Tome 1 : Thya

Thya, jeune adolescente, voit... Pas toujours ce qu'elle voudrait, mais elle voit tout de même. C'est une Oracle. Et dans un siècle ou le christianisme prend le pas sur les croyances ancestrales, il n'est pas bon d'être une Oracle. Alors son père la gardait bien a l'abri dans sa demeure. Mais voila que Thya voit la mort de son père.... Est-il réellement mort ? Ou est-ce un présage ? Il faut croire que non... Ce dernier lui dit alors de partir au Nord, pour découvrir des vérités sur son destin. Et c'est ce qu'elle fera. Elle trouvera en chemin des alliés. Mais également des embuches. Un premier tome, qui met bien en place le déroulé de l'histoire. Et qui donne vraiment envie de connaître la suite de cette saga.
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Les nuages de Magellan

Emballée par Éclat de Givre, un presque coup de cœur par son écriture magique et onirique, j'avais hâte de lire un autre livre d'Estelle Faye. Celui ci ayant été primé (plusieurs fois je crois) j'en attendais pas mal j'avoue....

Et sans faire rouiller le suspens comme un vaisseau à l'abandon, j'vous avoue de suite que je suis plutôt déçue. Si l'écriture reste plaisante elle ne m'a transmis aucune évasion. L'histoire quant à elle offre un beau twist de fin mais il m'a fallu la moitié du bouquin pour rentrer dedans.

Plutôt que de râler velu, je me dis que c'est p'tet l'univers qui m'a perdu étant une personne bien plus mordue par le medfan que la guerre des étoiles. Mais quand même, j'aurais aimé rêver les yeux ouverts sur des vestiges d'univers et... Poukram! La Sauce n'a pas pris.
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Les Aventures d'Alduin et Léna, tome 1 : Les ..

Cette BD est l’adaptation graphique d’un roman d’Estelle Faye que je n’ai pas encore lu, mais que je le lirai avec plaisir, ayant beaucoup apprécié cette belle aventure menée tambour battant.



Tous les 8/10 ans, le village de Rosheim doit livrer une jeune femme aux terribles Guerriers de Glace. Une situation cruelle et inacceptable contre laquelle les villageois se sont par le passé révoltés. Mais en absence de leur héros disparu, ils décident cette fois de céder en leur livrant Léna, la fille de la guérisseuse. Après tout, n’est-elle pas plus ou moins une sorcière et puis, sans frère, père ou fiancé pour la protéger, n’est-elle pas la victime toute désignée ?



J’ai été horrifiée et révoltée par la lâcheté des hommes du village. Si je peux aisément comprendre qu’aucun ne souhaite sacrifier sa propre fille, il est beaucoup moins pardonnable de voir la rapidité avec laquelle ils désignent une victime et les critères sur lesquels ils se basent pour le faire…



Heureusement, quand Alduin découvre par hasard le sort terrifiant et révoltant que l’on réserve à sa meilleure amie, il décide de fuir à ses côtés. Commence alors pour les deux amis une aventure périlleuse durant laquelle ils feront la connaissance d’un homme balafré et plutôt mystérieux. Peuvent-ils lui faire confiance ou doivent-ils se méfier de la diligence avec laquelle il s’est spontanément proposé de les aider ? Et si leur bienfaiteur n’était pas un total inconnu ? Une question qui m’a taraudée pendant une bonne partie de la BD, l’autrice semant le doute dans l’esprit d’Alduin et des lecteurs !



Alors que je m’attendais à une histoire assez classique, l’autrice a réussi à agréablement me surprendre par une révélation audacieuse qui donne une tout autre saveur à ce récit… Je préfère rester vague pour vous laisser le plaisir de la découverte, mais je peux vous dire que je n’avais rien vu venir. Et cela ne m’arrive pas si souvent, et encore moins dans un roman ou une BD jeunesse.



Au-delà de la fin très finement amenée, j’ai adoré les liens unissant nos deux jeunes héros courageux, complices, complémentaires et solidaires. On sent qu’ils sont prêts à tout pour veiller l’un sur l’autre, ce qui les rend extrêmement attachants et attendrissants. L’autrice nous propose donc une belle et tendre amitié dans laquelle les jeunes lecteurs pourront aisément se projeter.



Nathaniel Legendre a réussi à condenser et retranscrire de manière dynamique, immersive et prenante un roman faisant 120 pages. Mais ce qui fait également le charme et la force de cette adaptation, ce sont les magnifiques illustrations d’Elisa Pocetta et d’Antonio Baldari. J’ai été éblouie par leur beauté, la délicatesse des traits des visages et leur expressivité. Les regards et mimiques restitués avec force permettent ainsi de ressentir avec acuité chacune des émotions des personnages, d’autant que les occasions de s’arrêter sur les visages sont nombreuses. Je tenais également à souligner l’excellent et lumineux travail de colorisation de Simona Fabrizio qui fait passer les illustrations de magnifiques à somptueuses !



Illustration Les aventures d’Alduin et Léna - tome 1 : Les guerriers de glace, d'après le roman d'Estelle Feye



En bref, j’ai tout adoré dans cette BD qui a frôlé le coup de cœur : les magnifiques illustrations lumineuses tout en rondeur et à l’expressivité certaine, les couleurs somptueuses qui donnent un air féerique à l’histoire, le duo adorable et attachant, les doutes quant à l’homme qui va aider nos héros, la fin que je n’avais absolument pas anticipée. C’est indéniablement une très belle aventure qui divertira et enchantera petits et grands lecteurs !
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Porcelaine : La légende du tigre et de la tis..

Une plongée grisante dans l'histoire, le folklore, la culture de la Chine, sur les traces de Xiao Chen, maudit pour avoir porté atteinte à un domaine des Dieux. A l'instar des planches sur lesquelles il monte après avoir été exilé de son village, l'histoire se déroule pratiquement en différents actes. L'atmosphère brumeuse, inquiétante à la manière des contes asiatiques est grisante et m'a donné envie de découvrir davantage d'éléments sur cette culture qui me fascine et que pourtant je connais si peu.



Un tout petit point négatif à souligner : trop de péripéties en trop peu de pages, la lecture devient presque fatigante sur la fin, et c'est également presque avec soulagement que j'ai parcouru les dernières pages.



Cela reste néanmoins un joli conte, que l'on prend plaisir à découvrir.
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Les Seigneurs de Bohen

L'Empire de Bohen est un des plus puissants Empires connus, et qui tire principalement sa richesse du Lirium, un métal précieux. Cet Empire se croyait immortel... Il avait tort ! Plusieurs personnes provoquèrent sa chute, et c'est eux que nous allons suivre dans cette histoire.

Donc, nous allons suivre plusieurs personnages dans Les Seigneurs de Bohen, tous différents les uns des autres, mais tous passionnants ! Il y a par exemple Sainte-Étoile, un escrimeur avec un monstre dans la tête ; Maëve, une sorcière qui rêve des océans ; Wens qui a été condamné à l'enfer des mines et qui va trouver une nouvelle voie ; Sorenz, un chien de guerre à la personnalité ambiguë ; Janosh qui a été renié par son entourage... Il y a donc beaucoup de personnes à se souvenir dans Les Seigneurs de Bohen, et c'est ce qui fait une des richesses du récit ! On passe de l'un à l'autre, les récits s'entremêlent parfois, et on peut voir la grande tapisserie dans son ensemble grâce à ces histoires individuelles. Pas de grands héros qui ont le destin de sauver le monde, mais plutôt des personnages qui agissent comme des petits cailloux dans l'histoire. Sans le réaliser, sans s'en rendre compte... Ils sont les cailloux dans l'ornière du monde, faisant sauter la roue du destin sur une nouvelle route. Tous intéressants, tous touchants, tous humains ! Pas de stéréotype, on peut s'identifier à eux, pour des raisons différentes, et surtout se reconnaître dans leurs histoires. Et, par-dessus tout, c'est l'amour qui prédomine, qu'il soit passionnel, amoureux, amical, familial... Et c'est bien souvent ce qui les animent ! Pour ma part, un bon coup de cœur pour le personnage de Janosh, qui est mon préféré, même si je les apprécie tous pour différentes raisons. Comme Sainte-Étoile et son humour, ou Maëve et son envie d'aller voguer sur les océans.

En plus des personnages, Estelle Faye nous entraîne dans une histoire dense, solide, et remarquablement écrite du début à la fin ! C'est un récit très dense, mais que j'ai dévoré



(Voir mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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L'île au manoir

Court roman jeunesse d'à peine 120 pages, L'île au Manoir est une petite lecture plaisante, nous emmenant le temps d'une heure ou deux sur une petite île de Bretagne. Aucun nom, aucune véritable localisation, juste un décor pittoresque esquissé grâce à quelques détails et des noms très « couleur locale », mais qui suffisent amplement, le récit étant basé essentiellement sur des faits. De toutes façons, le jeune lectorat à qui se destine le bouquin n'aurait pas forcément accroché à des descriptions plus étoffées...



Car, c'est un fait, s'il est des lectures jeunesse qui parviennent sans mal à faire oublier qu'elles sont des lectures jeunesse aux lecteurs ayant dépassé la date de péremption (Le Diable et son Valet d'Anthony Horowitz, Bartiméus de Jonathan Stroud...), ce n'est pas le cas de L'île au Manoir. Les explications données en début de volume sur le statut de cul-entre-deux-chaises volontaire de la collection (et toutes les complications qui vont avec) le justifient sans mal, mais reste qu'au niveau de la plume comme de l'intrigue, on a sans cesse l'impression qu'Estelle Faye a dû prendre un soin particulier à « rester simple » à tout prix et en toutes circonstances, dans une volonté de clarté un peu forcée.



C'est particulièrement flagrant au début du livre, avec des phrases courtes, des chapitres de quelques pages à peine et un vocabulaire ultra-accessible. Heureusement, soit on s'y habitue, soit ça s'améliore nettement au fur et à mesure, car la narration devient plus naturelle au fil des chapitres, tandis que l'histoire se complexifie légèrement et se double d'un second niveau de lecture. Derrière son joli enrobage fantastique, L'île au Manoir parle en effet de parentalité toxique et d'émancipation. Le message est délivré en toutes lettres au bout d'un moment, justifiant même certains choix narratifs de façon très maligne. Bref, c'est réussi et ça fait le job.

Et au premier degré ? Eh bien, on a là une histoire sympathique baignant dans le surnaturel, dotée d'un certain suspense malgré une prévisibilité globale (on devine très rapidement qui est réellement la mystérieuse jeune fille tant les indices sont énormes). Les péripéties sont bien menées et l'on suit sans déplaisir la progression d'Adam et ses amis dans leur quête de vérité. A défaut de surprendre, c'est fluide, bien construit et même un peu dépaysant, à condition d'aimer la pluie et la mer agitée !



Bref, si L'île au Manoir ne réinvente rien du tout, le lectorat visé appréciera sans le moindre doute cette histoire. Le lectorat pas visé sera lui beaucoup plus sensible à ses défauts, mais l'essentiel, à savoir le plaisir de lecture, est néanmoins bien là.

A noter également la chouette maquette que nous offrent les éditions Scrineo, avec des filigranes sur toutes les pages, faisant de ce petit livre un très bel objet !
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Un éclat de givre

J'ai terminé ce roman hier en l'ayant dévoré d'une traite, et pourtant, j'ai comme une sensation d'inachevé.



L'histoire suit Chet, un jeune homme un peu perdu dans la vie, chanteur de jazz travesti la nuit, homme à tout faire le jour, dans un Paris post-apocalyptique méconnaissable. Voilà pour le pitch de base.



L'écriture de l'autrice est un vrai plaisir à lire, elle est poétique et très visuelle. J'ai vraiment apprécié son style qui fait partie à mes yeux des points forts du roman. Elle retranscrit parfaitement ce Paris post-apocalyptique avec toute la poésie nécessaire, qui la démarque de tant d'autres romans post-apo.



L'autre point fort est sans nul doute son personnage principal : Chet. Tantôt loser, tantôt héros, tantôt dans le fantasme (souvent, cet homme a les hormones qui le travaillent en permanence), tantôt amoureux transi, il est pourtant incroyablement crédible et attachant. La narration à la première personne nous permet de visualiser en direct toutes ses émotions et de les sentir avec lui. Ce personnage est une vraie réussite qui m'a accrochée dans le roman. En prime, il adore sa ville et la découvrir à travers ses yeux est un vrai plaisir.



Le revers de cette importance donnée au héros et que le reste n'a que peu d'importance. La grande quête pour sauver la ville ? Boarf, Chet en a pas grand chose à faire, alors pourquoi est-ce que ça nous concernerait nous ? Tout ce qui l'intéresse, et ce tout au long du livre, c'est de protéger la personne avec laquelle il est (et avec laquelle il a généralement envie de coucher), sans que les grands événements en toile de fond ne l'affectent véritablement. C'est vraiment cet aspect qui a fait perdre des points au livre : on s'en fiche. La balade aux côtés de Chet est sympathique, mais le dénouement du livre est expédié et la situation finale est exactement la même que la situation initiale. Rien n'a changé au bout du compte.



Déçue donc, non pas parce que le livre est mauvais, mais parce qu'il aurait pu être tellement plus grandiose ! Il en reste que j'ai passé un très bon moment de lecture et que j'irai lire à nouveau cette autrice.
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