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Critiques de Estelle Faye (1508)
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Porcelaine : La légende du tigre et de la tis..

Sorti fortement mitigé des Seigneurs de Bohen, dernier roman d'Estelle Faye (et le premier de l'auteur pour moi), l'envie de légendes chinoises et de dépaysement en ce début d'automne m'ont convaincu de lire Porcelaine. Et je n'ai pas été déçu !



Avec Porcelaine, on est convié dans une Chine où magie et malédictions, fée et démons, créatures et êtres immortels croisent notre route, et où un oiseau-sorcier veille toujours sur nous. Il y a de la magie qui se dégage à chaque page, de la poésie souvent aussi.

L'auteur déploie une très belle plume, qui sait travailler ses ambiances, si bien qu'on est immergé dans l'histoire et son univers en même pas deux pages.

Divisé en trois parties marquées par un saut temporel, la première est absolument parfaite de bout en bout. Si l'importante ellipse qui marque le début de la deuxième surprend, on est vite replongé corps et âme dans le récit, et c'est l'occasion de voir comment les personnages ont évolué durant ce laps de temps, en bien ou en mal, qu'ils nous déçoivent ou se révèlent à nous (voire à eux-même) et nous surprennent.

Seul le combat final de la dernière partie, au style un peu en-dessous du reste et quelque peu expéditif, m'a légèrement déçu, mais c'est bien le seul véritable reproche que je trouve à ce fabuleux roman, réellement enchanteur.

Et si la magie, les légendes, mythes et créatures de la Chine sont bien présents, c'est aussi une belle déclaration d'amour au théâtre et à la scène.



Par contre mieux vaut le lire sans trop de souvenirs du résumé, qui dévoile des éléments qui surviennent tard dans le récit, gâchant ainsi une grosse partie de la découverte et de l'émerveillement que suscite cette histoire.



En tout cas, le temps passe, les hommes aussi, mais le spectacle, lui, continue.
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Imaginales 2017 : Anthologie Destinations

L’anthologie des Imaginales c’est un rendez vous annuel qui permet de prolonger un peu le festival et de se replonger dans le thème de l’année. Celui de cette année est Destinations qui a été décliné en : Destins, Nations et Destinations. C’est un thème assez vaste qui permet l’incursion de la science fiction dans un anthologie traditionnellement consacrée à la fantasy. Plusieurs nouvelles relèvent du space opera ou de l’anticipation. Ce choix a le mérite de changer de direction par rapport aux anthologies précédentes et de montrer la diversité des Imaginales qui est consacré aux mondes imaginaires en général. Les 6 premières nouvelles apparaissent sous le thème Destins, les 3 suivantes au thème Nations et les 5 dernières au thème Destinations.



Le thème appelle au voyage et il se retrouve dans quasiment toutes les nouvelles: on découvre l’orient avec les croisades dans Bucéphale au cœur des ombres où un chevalier au cœur pur croise un cheval maudit, on part à la rencontre les légendes du désert dans la La Voix des renards pâles dans un texte bien écrit et émouvant. Fabien Cerutti nous fait vivre les voyages de Jehan de Mandeville, qui a réellement existé mais qui dans Jehan de Mandeville, Le livre des merveilles du monde se retrouve dans l’univers du bâtard de Kosigan pour une très belle nouvelle tout à fait dans le thème et qui s’inscrit également dans les romans de l’auteur en apportant un élément important à son univers. Victor Dixen dans La Source nous fait aussi vagabonder en racontant l’histoire d’un homme cherchant durant toute sa vie la source d’un fleuve où il y aurait la source de toute vie. Son histoire est racontée par des gens qui l’ont connu lors de différents moments clés de sa vie. C’est un très beau texte avec un procédé narratif qui donne sa beauté au texte. J’ai beaucoup aimé cette nouvelle qui m’a fait rêver de ballades lointaines.



D’autres formes d’expédition sont aussi au cœur de cette anthologie: des déplacements dans l’espace avec la découverte de Chakrouar III qui est une nouvelle à chute (très bien amenée) où un ambassadeur très pompeux se rend sur une planète colonisée pour voir son état. Pierre Bordage parle aussi des voyages spatiaux dans Sans destination, où un homme n’ayant plus beaucoup de ressources part pour un voyage « aléa » c’est à dire sans savoir ni la destination ni la durée du voyage. Estelle Faye nous offre sa première nouvelle de space opera avec Hoorn où une expédition part pour trouver une planète loin de la terre pour pouvoir y vivre car la terre est devenue invivable et se meurt. Le texte est raconté sous forme de récits parcellaires du voyage. Cette nouvelle est une des plus réussie du recueil et aborde différents aspects de ce qui peut se trouver dans une expédition spatiale.



La nouvelle d’Estelle Faye parle aussi des problèmes de vie sur la terre et cet aspect écologique se retrouve dans d’autres nouvelles comme Essaimage de Loïc Henry où on assiste à la colonisation d’une planète suite au déclin de la terre. La Voix des profondeurs d’Adrien Tomas aborde aussi se thème avec un texte se situant dans le futur où des catastrophes naturelles ont lieu dans divers endroits du monde. Cette nouvelle est prenante et bien écrite.



Les nouvelles de Fabien Cerutti est Stefan Platteau sont plus longues que les autres car pour la petite histoire Stéphanie Nicot s’est trompée en leur envoyant le mail (erreur sur le nombre de signe). Elles font aussi partie des plus réussies de cette anthologie. Dans Le roi Cornu, Stefan Platteau situe son action dans le même univers que Manesh, et nous parle d’un peuple que son roi veut faire migrer vers de meilleurs contrées et obtient pour cela l’aide des nervals. On retrouve la beauté de l’écriture de l’auteur et les légendes de son univers.



Comme souvent dans des anthologies, certains textes sont moins marquants que d’autres et je n’ai pas été convaincue par Ivresses et profondeurs, une nouvelle assez étrange et poétique mais plutôt confuse, ni part FIN qui malgré une belle écriture est trop courte pour complétement entrer dedans. L’Aiguillon de l’amour de François Rouiller est une très bonne nouvelle mais j’avoue ne pas voir le rapport avec le thème. Son histoire se déroule dans notre monde et pale d’un voyeur ayant recours à des technologies cachées pour espionner une femme. Elle donne envie de lire d’autres écrits de son auteur.



Lionel Davoust dans Une Forme de démence nous fait aussi voyager d’une double manière: en Islande et dans l’esprit d’un écrivain vieillissant voulant faire le point sur son univers et ses écrits. Une jeune femme va l’aider à mettre en mémoire ses écrits. Le texte parle de l’interrogation sur l’écriture et la réalité de ce que l’on créé. Le thème est assez original avec des questionnements sur le procédé créatif et les univers créés par l’art.



Cette anthologie des Imaginales 2017 est d’un très bon niveau et mélange de belle façon les genres de l’imaginaire avec de la fantasy historique, de l’anticipation, du space opera, du planet opera et de la fantasy. La très belle couverture de Julien Delval met aussi le livre en valeur et invite au rêve.


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Les Seigneurs de Bohen

Un roman sympathique.



J’avoue qu’il y a beaucoup de choses à dire sur ce roman. Je pense que je vais en oublier, mais j’ai passé un bon moment de lecture. Sa lecture était étrange, par ailleurs, parce qu’en découvrant les personnages, j’avais l’impression de revoir l’autrice, aux Imaginales 2016, clamer haut et fort ce qu’elle voulait dans les romans de fantasy, surtout en ce qui concerne les femmes. Bref, Estelle Faye l’a dit et Estelle Faye l’a fait.



Je crois que le premier point fort de ce livre, c’est son univers. Et cré vingt’dieux que j’aurai voulu en savoir plus ! Ce n’est pourtant pas mon genre de me plonger dans les univers, mais l’autrice parvient à parfaitement jouer avec les mentalités de son propre monde. Bref, elle développe parfaitement bien « l’univers mental » des protagonistes. Cela donne de la force à l’ensemble et permet de bien appréhender certaines aspirations ou mêmes actions.

De plus, elle offre des régions variées avec des éléments sociétaux très différents. Parfois, l’on ressent beaucoup les influences (la comparaison entre les Juifs et les Essenes). Ceci dit parfois, cette proximité m’a un peu gâché le suspense (j’ai très vite compris ce que le duo Wens/Janosh ferait lors de l’affrontement final).

Mais j’aurais tellement voulu en savoir plus sur la Magie et les divers magiciens. En effet, j’avoue avoir été un peu déçu de ce côté-là. Surtout que, c’est même perturbant de le dire, j’aurai voulu plus de personnages masculins pour aborder ce domaine. Pourquoi les changeforme ne semblent-ils venir que de la steppe par exemple ?



Le second point fort de ce roman, ce sont ces personnages. Je pense franchement qu’il y en a pour tous les gouts. On sent la volonté de l’autrice de mettre en avant les personnages féminins, mais aussi des gens d’horizons et de croyances différents. Sans parler des sexualités.

Elle propose une belle palette où chacun trouvera son bonheur et son perso à détester.

Personnellement, j’en dirais pas forcément plus, mais mon personnage préféré meurt ! Merci ! Ca change de d’habitude lol ! Sinon, j’avoue une affection particulière pour l’Empereur ou encore pour Sorenz (probablement l’être le plus complexe de l’histoire ; ce héros de byline… Illya Mouromets, sort de ce corps !). Mais aussi pour Sélène. J’avoue par ailleurs avoir beaucoup aimé le traitement de ce personnage tertiaire. Dans un premier temps surtout évoqué par son frère, on se rend vite compte qu’il nous en donne une mauvaise vision, par affection fraternelle. Bref, j’ai adoré cette femme.

Ah puis la petite, Sigalit ! Une super évolution de ce personnage ! C’est pour moi le personnage le plus porteur d’espoir.

Par contre, j’avoue avoir eu plus de mal avec Maëve. Bien que ses rêves et aspirations puissent être les miens, je n’aime pas forcément sa mentalité. Surtout que je l’ai pris en grippe dès le début avec sa manière de s’apitoyer « non, mais je suis moche et une mauvaise morguenne, bref je suis imparfaite, et Lantane, ma copine est belle, forte, parfaite ». Argh ! Et dire que toutes les nanas qu’elle croise ont envie de coucher avec elle… Pffff des baffes se perdent. Et c’est dommage, car Lautane est bien plus intéressante, mais n’est qu’un personnage tertiaire.

Au final, dans la palette, la figure principale de Saint-Etoile parait parfois un peu fade. Avec Morde, il forme un super duo (ou pas), mais j’aurais tellement aimé le voir plus en scène. Je trouve qu’il se perd un peu trop dans sa romance. Et puis, la fin nous laisse tellement d’espoir de le voir de nouveau en action…

Mais quoi qu’il en soit, rendons à Estelle Faye ce qui est à César, tous les personnages subissent des évolutions et ne restent pas figés. Et c’est cool.



C’est un peu moche à dire, mais au final, la moins bonne chose dans ce livre, c’est l’histoire. Et pourtant, elle est bonne. Mais elle reste, d’une certaine manière, assez classique avec l’effondrement d’une époque.

Pourtant, j’ai été prise par les destins des personnages pour la conquête du pouvoir, de la liberté (aussi bien physique que sexuel) ; la volonté de faire s’effondrer les mensonges qui ont bâti un empire ; comment mettre à bas une religion qui oppresse et cherche à reprendre la main…

Souvent, il y a des échos à ce que l’on vit actuellement. Et souvent, je me disais que j’aimerais être un tel ou une telle pour faire aussi chaviré mon monde.

Cependant, j’ai trouvé que le rythme du récit est un peu mou, manque un peu de dynamisme. De plus, j’aurai aimé plus de choses « épiques ». Mais heureusement, la plume – superbe — de l’autrice fait couler les destins avec la douceur d’un ruisseau.

Bon, après, même s’il y a des petits défauts cachés à droite à gauche, le roman se laisse dévorer sans soucis.



Bref, j’ai passé un très bon moment avec ce roman très riche. Peut-être un peu trop pour un seul tome d’ailleurs (et même si c’est un gros bébé de 600 pages). Et surtout, on ne peut que louer l’autrice qui prouve qu’on peut faire de la bonne fantasy en incluant de la diversité (sur tous les points). J’espère ce que c’est le premier pas vers une fantasy plus riche de ses différences et hors des sentiers plus qu’éculer depuis des lustres.

À découvrir.

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Un éclat de givre

Estelle Faye et Les Moutons électriques. Deux bonnes raisons pour craquer pour ce roman qui me faisait de l’œil depuis plusieurs années. Après mon coup de cœur pour sa trilogie La Voie des Oracles et après l’avoir écoutée lors de certaines conférences aux Imaginales de cette année, je voulais continuer ma découverte de l’oeuvre d’Estelle Faye.

J’ai très très très longuement hésité entre Porcelaine – une réécriture d’un conte chinois – et Un Éclat de givre – de la SF dans un Paris post-apocalyptique – et c’est finalement ce dernier qui l’a emporté, notamment grâce à sa magnifique illustration de couverture signée Aurélien Police (je suis définitivement fan de son travail).

Encore une fois, j’ai été conquise par la plume de l’auteure et par l’atmosphère qu’elle arrive à insuffler à son histoire ; j’ai également été séduite par son héros, un jeune homme assez surprenant… mais j’ai par contre trouvé quelques faiblesses à l’intrigue que j’ai trouvée assez légère et qui finalement, ne me laisse quasiment aucun souvenir aujourd’hui, un mois après ma lecture.



Le scénario, parlons-en tout de suite justement. Il débute assez classiquement sur une mission offerte au personnage principal, mission qui dégénère rapidement et se révèle finalement d’une bien plus grande ampleur qu’imaginée initialement. D’un quartier à l’autre de Paris, Chet – le héros – court après les indices, recherche un fugitif, et fuit les ennuis.

Peu de temps morts dans cette histoire donc on ne s’ennuie pas, mais finalement un fil rouge qui ne m’aura pas passionnée plus que ça… la preuve, un mois après avoir refermé le livre je suis complètement incapable de vous en faire un résumé détaillé et construit.



Mais l’intrigue, finalement, ce n’est pas ce que l’on retient d’Un Éclat de givre. Ce roman, c’est celui de Chet, un héros inattendu et original. Jeune homme de 23 ans, le personnage principal est ouvertement bisexuel et se travestit chaque soir pour reprendre les grands standards féminins du jazz. Ambigu mais sans complexe, Chet vit sa vie au jour le jour, comme il l’entend, sans recevoir aucun jugement du monde qui l’entoure. Je crois que c’est la première fois que je suis un personnage aussi libéré (sexuellement notamment) ; en 2016, il était temps.

Chet n’est, malgré tout, pas si libre que ça. Il essaye de se convaincre qu’il est sans attache, passant d’une conquête à l’autre ; mais son cœur appartient à Tess, une jeune fille avec qui il a grandi et pour laquelle ses sentiments ont dépassé le stade fraternel. Mais Tess est parti au loin, suivant son destin et Chet n’a pas réussi à se déclarer avant son départ. Depuis il survit, entre deux morceaux de jazz, entre deux amants, entre deux boulots louches.

Chet est un héros émouvant et donc attachant. J’ai aimé le suivre dans son quotidien, sa détermination, sa force physique mais aussi ses faiblesses émotionnelles. C’est un personnage riche d’une personnalité complexe qui porte le roman quasiment à lui seul. Et comme le texte est rédigé à la première personne du singulier, on profite d’autant plus de ses pensées – souvent agrémentées d’un trait d’humour et d’autodérision – et l’on se sent d’autant plus proche de lui.



Chet ne porte pas le roman à lui tout seul, j’exagère. Le deuxième personnage principal d’Un Eclat de givre et celui que je retiens finalement le plus, c’est Paris… la ville post-apocalyptique est une figure à part entière.

J’ai adoré redécouvrir la capitale que l’on reconnaît grâce à certains points stratégiques : la butte Montmartre, les catacombes… et qui pourtant, se révèle légèrement différente, transformée par une apocalypse. Les survivants, trop nombreux pour la ville, vivent les uns sur les autres, dans des appartements exigus et vétustes, sous un soleil de plomb. Ce Paris futuriste sent presque la Nouvelle Orléans : la moiteur, la sueur, la saleté. Plusieurs décennies après la destruction, la nature a commencé à reprendre ses droits et donne presque l’impression, parfois, de traverser une partie de la forêt Amazonienne. Il n’y ferait pas bon vivre du tout, et pourtant j’ai adoré m’y promener en compagnie de Chet !



Et j’en viens au point le plus positif de cette histoire à mon goût : la plume d’Estelle Faye. J’avais déjà pu l’apprécier dans sa trilogie pour la jeunesse (La Voie des Oracles), je l’ai ici savourée dans ce roman plus adulte.

Les décors et paysages défilent clairement sous nos yeux ; toutes les scènes apparaissent distinctement. Certains passages restent en tête, le bassin des sirènes par exemple et d’autres, comme la rencontre avec les enfants médiums, laissent une impression diffuse. En tournant la dernière page, on a comme l’impression de sortir de la projection d’un film.

Je suis définitivement conquise par la patte et l’imaginaire de cette jeune auteure qui, c’est de plus en plus évident, possède une accointance certaine pour la mythologie (il n’est donc pas étonnant de trouver des sirènes ici et de rencontrer un personnage baptisé Galaad), les contes, l’Histoire avec un grand -H et le cinéma.



Plus qu’un récit d’aventures, Un Éclat de givre est un roman d’atmosphère dans lequel on redécouvre les lieux les plus connus de Paris, modifiés à cause de l’Apocalypse survenu quelques décennies plus tôt. Véritable personnage à part entière, la capitale prend même le pas sur Chet, le jeune héros de 23 ans qui surprend par sa façon de vivre et dont les pensées émeuvent. Le tout est servi par la plume imagée et maîtrisée d’Estelle Faye… voilà qui compense largement une intrigue un peu en retrait à mon goût !

Vite, il me faut découvrir Porcelaine, l’autre roman de l’auteure publié aux Moutons électriques !
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Imaginales 2016 : Anthologie Fées et Automates

Cette anthologie a tout de suite attiré mon attention par les auteurs qui y ont participé. Ce fut mon premier achat aux Imaginales. Nous avons réussi à avoir les dédicaces de tous les auteurs présents lors du festival même la seconde dédicace bonus de Fabien Cerutti. En effet, Fabien Cerutti offrait une seconde dédicace bonus à ceux qui lisaient sa nouvelle avant la fin du salon. Ce que Lhotseshar et moi avons réussi à faire en nous réveillant (involontairement) assez tôt le dimanche matin. La couverture du livre est signée Hélène Larbaigt, l’illustratrice de l’affiche du festival cette année. Elle contient 13 nouvelles.



Smoke and mirrors: La première est signée Estelle Faye, déjà présente dans l’anthologie des Imaginales de l’année dernière. Cette nouvelle est une variation sur le thème de la petite sirène, avec la notion de sacrifice pour réaliser ses rêves. Elle se situe à 3 époques différentes. La fée y est plus présente que l’automate mais ils sont plus des éléments de l’histoire sans être vraiment au cœur du récit. L’écriture d’Estelle Faye est toujours très belle et rend cette nouvelle très agréable à lire et d’un très bon niveau.



Le rouet noir : Cette nouvelle de Charlotte Bousquet se situe dans l’univers de Jadis, livre concept des éditions Mnémos. L’écriture de l’auteure est très belle mais j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire. Je ne connais pas l’univers de Jadis et cela m’a un peu manqué pour être complétement dedans.



Le crépuscule et l’aube: Cette nouvelle de Fabien Cerutti se situe dans l’univers du bâtard de Kosigan mais bien avant en 1263 en Bourgogne dans le conté de Kosigan. Le personnage principal fabrique un automate grâce à l’aide des fées, mais celles-ci sont en danger. L’automate et une fée sont amenés à s’entraider et sont au centre du récit. C’est une très belle nouvelle, bien écrite où on découvre les talents de poète de l’auteur, ainsi qu’une vision originale de l’automate.



Le comte et l’horloger: dans cette histoire de Benoit Renesson, un horloger est chargé de réparer un automate par le comte d’un domaine. L’automate est destiné à une fée. Les 2 sont au centre du récit et on retrouve la légende de la fée qui se penche sur le berceau des enfants pour les bénir. Cette nouvelle se lit bien et intéressante, avec beaucoup de sensibilité même si elle est peu originale.



L’énergie du désespoir: Adrien Tomas était lui aussi présent dans l’anthologie de 2015 mais cette fois cette nouvelle ne se situe pas dans le même univers que celle de Trolls et légendes et de Trolls et licornes. Il y a 3 personnages principaux : un homme qui apprend la chasse auprès de Kimba une chasseuse professionnelle et un automate. L’automate fonctionne grâce aux enchantements des fées. Mais les réserves d’énergie ont été mises à mal par des attentats. Le climat de l’histoire est assez oppressant et renvoie à des éléments malheureusement d’actualité. L’auteur reprend un principe de narration qu’il affectionne avec plusieurs points de vue. Cette nouvelle est assez originale et très bien traitée.



L’étalon: Cette nouvelle de Paul Beorn est bien écrite et assez sombre. Les fées et les automates sont au cœur de l’histoire. J’ai beaucoup aimé cette nouvelle dont on a du mal à deviner la fin. L’histoire est très prenante et c’est une vraie réussite.



Magie de noël : Cette nouvelle de Gabriel Katz se situe dans un monde visiblement futuriste où un père veut trouver une fée pour sa fille. La vie est difficile est dangereuse dans cet univers. Les automates sont également présents. On retrouve tout le talent de l’auteur dans cette histoire où les fées et les automates sont traités de manière novatrice.



Al’Ankabût: Cette nouvelle de Nabil Ouali se déroule sur fond d’attentats. Son titre vient du Coran et signifie l’araignée en français. Je n’ai pas vraiment accroché à cette histoire. La fée et l’automate sont très peu présents et j’ai eu du mal à entrer dans le récit.



Le tour de Vanderville: Cette histoire de Pierre Gaulon se situe dans un univers de fête foraine et de magie style époque victorienne. Elle fait penser aux classiques du fantastique par certains côtés. Il y a une bonne dose de mystère et c’est très bien fait. L’écriture de l’auteur est efficace. Les 2 personnages titres de l’anthologie sont présents et importants dans l’histoire. J’ai beaucoup aimé cette nouvelle et son univers.



auTOMate: dans cette nouvelle de Pierre Bordage, une fée vient vivre dans le monde des humains par amour pour un homme prénommé Tom. L’automate n’est pas vraiment ce que l’on croit dans cette histoire qui présente une critique du monde moderne trop dominé par l’informatique au détriment de la magie, de la spontanéité.



Son dernier coup d’échecs: cette nouvelle a été écrite à 4 mains par Mike Resnik et Jean-Claude Dunyach et porte sur le thème des échecs. La fée n’est pas présente au contraire de l’automate qui est au cœur de l’histoire. Je n’ai pas vraiment été séduite par cette histoire dont le thème ne m’intéresse pas vraiment.



Tsimoka: cette nouvelle de Cindy Van Wilder se situe dans l’univers du cirque. Il y a 2 héroïnes avec une alternance de leur point de vue dans le récit. La fée et l’automate sont présents et importants dans l’histoire. C’est une bonne nouvelle même si ce n’est pas ma préférée.



Le plateau des chimères : cette nouvelle de Lionel Davoust se situe dans l’univers d’Evanégyre, le même que Port d’âmes. L’automate est la machine dont se servent les soldats. La fée est très importante dans l’histoire, c’est un des personnages principaux. Cette nouvelle est excellente avec une fin vraiment surprenante. C’est très bien écrit et très bien fait. Il y a beaucoup de questionnements sur l’humanité et la nature, thèmes chers à l’auteur. J’ai adoré cette nouvelle surtout la fin qui m’a laissé pantoise et qui rend cette nouvelle fabuleuse.



Cette anthologie est d’un niveau supérieur à celle de l’année dernière. La fée et l’automate venant de 2 mondes différents cohabitent ici avec beaucoup d’imagination pour notre plus grand plaisir. Chaque auteur traite le thème à sa façon et certaines nouvelles sortent clairement du lot pour moi: celles de Paul Beorn, d’Estelle Faye, de Pierre Gaulon, de Fabien Cerutti et de Lionel Davoust.
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La Voie des Oracles, Tome 1 : Thya

Thya a 16 ans lorsqu'elle va se lancer seule sur les chemins de Gaule, afin de rejoindre Brog, ce lieu qu'elle voit dans ses visions. Alors qu'elle a toujours vécu entourée, servie, protégée, c'est le grand saut. Mais elle n'a pas le choix, son père est mourant et son frère Aedon, ce félon, la traque. Heureusement son chemin va croiser très vite la route d'Enoch, un jeune barbare fuyant lui aussi, mais d'autres ennemis. Ils vont donc cheminer ensemble et apprendre à se connaître. Ce tome 1 sera une sorte de quête initiatique pour la jeune Thya qui n'aura d'autre choix que de mûrir, et très vite. Estelle Faye nous livre deux personnages totalement différents, extrêmement attachants, dont le caractère, les pensées sont soigneusement décortiqués. Ils vont rencontrer d'autres personnages, essentiellement masculins d'ailleurs, et ses rencontres seront riches en émotion.



La suite sur le blog ;)
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Porcelaine : La légende du tigre et de la tis..

Une petite perle de dépaysement et un souffle nouveau pour une lecture trans-genre. Une plume encore un peu jeune, mais un univers propre qui vous transporte dans trois tableaux différents avant le dénouement final empli de mélancolie et de beauté.



Il reste difficile d’en dire plus sans vous donner toutes les clés de lecture. Il me semble qu’il faut au moins deux lectures pour justement saisir toutes les nuances que l’auteur a voulu apporter à son roman. Dites-vous qu’il ne s’agit pas que d’un livre fantastico-mythologique sur la Chine de l’an 200, que sa structure tertiaire et son fil rouge en trame de fond est le nœud pour comprendre la plume, la construction des personnages et leur évolution au cours du temps. Porcelaine est un roman qui se découvre au fur et à mesure de la lecture.



[...]
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Porcelaine : La légende du tigre et de la tis..

Rien que pour la couverture c'est un livre que l'on adore. Mais en plus l'hisroire qu'il renferme est un petit bijou. Pourtant avec un garçon-tigre et une tisseuse en héros principaux on se demande où elle va nous mener. Et bien au coeur de la Chine sur le ton doux de ses magies et de ses légendes.

Le récit est divisé en trois qui peuvent se suffire à elle-même mais lire la suite est beaucoup mieux. Seule la fin n'est pas très franche. On se demande ce qu'ils deviennent. Et si le début nous laisse perplexe ce n'est pas pour très longtemps car on est vite embarqué sur les route avec Xiao Chen. Et lui nous mène dans une troupe de théatre itinérant, des combats et des conflits remplis de magie et de l'amour éternel.

L'écriture est fluide, belle, douce et nous fait voyager en Chine, des campagnes à la capitale, dans un retour dans le passé.
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Il était ma légende

Petit livre de 47 pages. De la Fantasy qui n’est pas mon genre de prédilection mais je sors de ma zone de confort dans le cadre du Challenge Mauvais Genre.

Et pourtant, est-ce un héros ou une héroïne ? Quel est son nom ? J’ai beau chercher, je ne trouve pas d’information à ce sujet ?

Le lecteur peut donc s’imaginer ce qu’il veut concernant son genre et son nom. Je crois que c’est le premier roman que je lis et qui fonctionne comme ça.

Etrange oui, mais ça n’empêche rien quant à la qualité de l’écriture.

Car Estelle Faye d’écrit très bien les paysages. Ses paysages, ses personnages puisqu’on est dans l’imagination pure.



Son personnage principal va donc partir de sa cité natale à 17 ans seulement pour rejoindre son héros Elok d’Endar. Très vite il va pouvoir le rencontrer et faire partie de son clan.

Il va se lier d’amitié, alors que ce n’était pas gagné, avec les elfédiens.

Bref, il va devoir grandir rapidement et apprendre de ses erreurs.



En terminant cette nouvelle, je dirais presque que c’est trop court !

On a à peine le temps de s’habituer aux personnages et à leur histoire que s’est déjà terminé !
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La Voie des Oracles, Tome 1 : Thya

Premier tome ( sur trois ) de la Voie des Oracles, de Estelle Faye.

Nous sommes ici entraînés dans la Gaule du 5ème siècle.

Son père laissé pour mort suite à une attaque de Pictes engagés par son frère, pour échapper à ce dernier et suivre des visions de plus en plus prégnantes, Thya, jeune fille de 16 ans, fille de général romain et possédant des dons d'Oracle, s'échappe de sa villa d'Aquitania et part en direction du Mont Vosego et de la forteresse de Brog, lieu où autrefois son père a vaincu les Vandales, et qu'elle aperçoit dans ses visions.

Elle fera rapidement connaissance de plusieurs personnages, Enoch, à moitié barbare, maquilleur professionnel rêvant plus que tout d'accéder à la citoyenneté romaine, et Mettius, vétéran romain, ancien soldat ayant servi sous les ordres de son père, qui vont tous deux l'accompagner, pour des raisons propres à chacun, dans son périple.

Un voyage dans la Gaule du 5ème siècle très immersif dès les premières pages ( le fait que l'on soit en Aquitaine a-t-il joué ? Je ne pourrai le nier ).

Estelle Faye s'est indubitablement documentée avant de se lancer dans l'écriture, tant sur l'époque que sur ses us et coutumes. C'est d'autant plus immersif.

Un univers très détaillé donc, sans être ennuyeux un seul instant, à cette période charnière de déclin de l'empire romain, d'installation forcée du christianisme et de chasse aux sorcières ( ou plutôt oracles ici ) et aux anciennes croyances.

Il y a aussi l'inclusion subtile de créatures fantastiques ( faune, dryade, dieux antiques et sylvains ) qui participent à leur manière à l'histoire, sans en devenir un ressort majeur qui aurait été préjudiciable de facilité scénaristique.

Bref, du tout bon, un bon récit, des personnages attachants, possédant leurs familles, dans un univers maîtrisé.

Vivement la suite.
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La dernière Amazone

Dans la Grèce antique, Lysia a grandi dans le port du Pirée avec sa grand-mère Maïa, sa mère est morte peu après sa naissance et son père était probablement un soldat athénien ayant rencontré sa mère en Ionie au-delà d'Ephèse.



Un soir, elle rentre chez elle et rencontre Tirésias, celle-ci vient de l'Érèbe depuis les Enfers et elle lui annonce qu’elle va devoir prendre la route. Lysia refuse d’y croire et elle part à la recherche de sa grand-mère mais bientôt, sa maison est cernée par les soldats du roi, Démophon, fils de Thésée. Lysia préfère donc fuir avec son ami Kostia à bord de la Chimère du capitaine Phrikios et de son second Kleitos.



Sur la côte de Libye, les Gorgones Euryale et Sthéno confient à Lysia la tête de Méduse afin de la protéger de Persée qui la poursuit sur son cheval Pégase. Dans le même temps, Démophon confie à son cadet Acamas la mission de retrouver Lysia.



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Estelle Faye est née en 1978, elle a été actrice et scénariste. Elle publie depuis 2009 des romans de science-fiction et de fantasy. En effet, “après avoir suivi des cours de théâtre à Paris et à San Francisco, Estelle Faye se consacre à la réalisation et à l’écriture. Elle scénarise plusieurs courts métrages dont un récompensé par le prix France Télévisions. La première véritable publication d'Estelle Faye est une nouvelle dans l'anthologie Dragons publiée par Calmann-Lévy en 2009. Elle publie fin 2012 son premier roman pour la jeunesse, La Dernière Lame (Le Pré aux clercs), et début 2013 son premier roman adulte, Porcelaine (Les Moutons électriques), tous deux relevant de la fantasy. Elle poursuit dans cette veine en enchaînant les trois volumes de La Voie des oracles à partir de 2014, tout en multipliant ses apparitions dans différentes revues et anthologies. En 2014, elle dirige l'anthologie En Dessous chez Parchemins & Traverses.Depuis 2019, elle participe au podcast sur l’écriture Procrastination en compagnie de Lionel Davoust et Mélanie Fazi”. source : Wikipédia



Elle a publié une quarantaine de romans en littérature générale et en littérature pour la jeunesse. En jeunesse, elle commence avec La dernière lame en 2012 chez Pré-aux-clercs dans la collection Pandore.

Elle publie la trilogie La voie des oracles en 2014 chez Scrinéo et obtient pour cette série le prix Actusf de l'Uchronie en 2016 lors des 13èmes Rencontres de l'Imaginaire de Sèvres.

Elle continue avec la série en quatre tomes Les aventures d'Alduin et Léna de 2018 à 2021 chez Nathan jeunesse dans la collection Premiers romans - pour lequel elle obtient le prix Imaginales à Epinal en 2019.

Elle publie ensuite L'île au manoir en 2018 chez Scrinéo dans la collection Les coups de cœur de Cassandra O’Donnell , Le drakkar éternel en 2020 chez Scrinéo.

Elle passe chez Rageot en 2021 avec L'arpenteuse de rêves . Elle a récemment publié Hollywood monsters en 2022 chez Gulf Stream dans la collection Echos.

Nous avons adoré Il était ma légende en 2022 chez Nathan dans la collection Court toujours et elle a aussi publié une nouvelle série en cours actuellement, Les magies de l'archipel en 2022 chez Nathan.



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Estelle Faye intègre deux tendances de la littérature pour la jeunesse du moment, elle revisite les histoires de la Grèce antique et elle donne la parole aux femmes des mythes. Elle imagine donc le destin d’une Amazone après le temps des héros, Ulysse, Thésée, Achille etc.



L’intrigue est classique, une jeune orpheline voit sa vie bouleversée par l’arrivée de l'oracle Tirésias depuis les Enfers qui lui commande de partir. L’héroïne entame alors un long périple, une odyssée autour de la Méditerranée : elle va rencontrer les héros de la Grèce antique et les dieux de l’Olympe. Estelle Faye choisit de sauver de l’histoire la réputation des femmes et des monstres comme Méduse, Cassandre, Pandore, Hélène de Troie… A l’acmé du roman, nous apprenons bien sûr les origines véritables de la jeune héroïne et sa quête s’en trouve renforcée.



Estelle Faye donne donc une voix à toutes les femmes de l’antiquité, abusées, trahies, violées, assassinées. Celles-ci révèlent de ce fait les défauts des héros grecs adulés par l’histoire, ils sont prétentieux, orgueilleux, entêtés, cupides, avides de pouvoir et de gloire et ils n'aspirent qu’à la guerre. La dernière Amazone choisira au contraire, grâce à l’intelligence et l’esprit des femmes, la liberté au lieu de la gloire. Les aventures s’enchaînent avec un foisonnement de personnages. Nous regrettons un peu le manque d’épaisseur des deux personnages masculins, l’ami d’enfance de l’héroïne et le comédien sauvé de son île, tous deux réduits à une figuration en raison des maléfices qu’ils ont subis mais ce choix est certainement volontaire puisqu’il s’agit avant tout d’une aventure de femmes.



Une épopée féministe par une aède française qui interroge les mythes grecs et la place donnée aux femmes ! Estelle Faye montre qu’une autre histoire est possible après les guerres menées par les hommes et elle célèbre la solidarité des femmes.

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Le drakkar éternel

J’apprécie la plume d’Estelle Faye alors je lis ses livres jeunesse également.

Dans celui ci j’ai apprécié l’univers, tous les liens avec la mythologie nordique et toujours cette écriture poétique. Mais je n’ai pas réussi a m’attacher aux personnages principaux. Peut être parce qu’on rentre directement dans le vif du sujet, dans l’action il n’y a pas de phase de presentation des personnages.



Astrid et Mael vont faire un tour en optimist et se retrouve pris dans des brumes. Ils sont sauvés par un drakkar avec son équipage de vikings. Cet équipage est maudit et doit naviguer éternellement. Ils attendaient Astrid et Mael pour les sauver. Les deux enfants vont alors se lancer dans cette quête.

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Widjigo

J'ai lu Widjigo d'Estelle Faye et c'était super bien. J'ai eu un peu peur en me lançant dedans car je ne connais rien de l'époque (1793 pour l'intro puis 1754) et finalement je me suis laissé porter. J'ai dû louper des références historiques mais ce n'est pas très grave.



Cela commence par une prise d'assaut d'un fort en bord de mer dans une scène assez épique, très visuelle (je me suis fait cette réflexion pendant à peu près tout le livre, ça ferait un super film) puis on voyage 40 ans plus tôt, une équipe se crée et fait rapidement naufrage sur une île déserte, une île hostile où la mort va guetter. Ils en viennent même à se demander s'ils ne sont pas déjà morts (je me retiens de faire une certaine comparaison).



Il y a une ambiance horrifique que j'ai beaucoup aimé, cela m'a fait penser à un slasher (sous genre du cinéma d'horreur genre scream quoi), la liste des survivants se réduit et l'on essaye de deviner qui va être le coupable, sachant que tous les personnages ont leur petits secrets, et il y a évidement des rebondissements ! le tout sur un livre très court, 250 pages! Bref je recommande
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Les nuages de Magellan

J'ai éprouvé un mal fou à entrer dans ce roman, ne trouvant aucun point d'ancrage. Et pourtant les ancrages, il y en a une foultitude et cela donne un roman de seulement 300 pages d'une sacrée densité, tant par le nombre de thèmes abordés, que par les questionnements qu'ils soulèvent.

C'est à donner le tournis que de tenter de savoir où Estelle Faye nous entraîne, entre space opera, roman d'aventure, piraterie, roman d'amour, parfois même anticipation.

Lorsqu'on se rend compte au final que tout tourne autour des deux personnages principaux, forts, tourmentés, et donc intéressants, et donc essentiels. Les deux femmes portent à elles seules l'histoire de la recherche de ce paradis légendaire, l'une et l'autre pour des raisons différentes mais qui les rapprochent, et les guident dans leur vie jusqu'à cet objectif ultime qui apparaît dès lors non plus comme tel mais bien comme moteur à autre chose.

Et cet autre chose, c'est bel et bien l'espoir auquel se raccroche les jeunes femmes, dans un monde où tout semble perdu pour l'humanité, le peu d'humanité qui reste à des êtres humains capables désormais d'améliorer leur corps par des implants cybernétiques, et même de défier leur propre mortalité.

La thématique n'est pas nouvelle dans le genre mais l'autrice l'utilise non seulement comme preuve, entre autre, de sa grande culture (sans jamais les citer, directement, elle convoque des œuvres cultes de la cultures manga et sf parmi bien d'autres avec une sensibilité et une poésie forte et fine à la fois) mais également comme point de réflexion sur la brièveté de la vie humaine.

Je trouve dommage qu'Estelle Faye ait ouvert tant de portes sans vraiment aller voir ce qu'il se trouve derrière mais c'est sans doute son choix, son parti pris, pour nous livrer un roman court d'une telle force et d'une telle densité...
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Hollywood Monsters

Merci à Gulf Stream éditeur encore une fois pour ce frissonnant bouquin !



As-tu déjà croisé la route d'un Nécromant ?

As-tu déjà joué dans un film d'horreur des années 30?

As-tu déjà été touché par une malédiction ?

As-tu déjà eu du mal à démêler le vrai du faux ?

As-tu déjà rêvé de bosser sur un plateau de tournage?



Cette aventure t'embarquera sur le plateau hollywoodien pour assister à la naissance du film d'horreur incontournable de l'époque.

Malheureusement, une malédiction frappe le tournage ...



Entre zombies, amitié improbable, cinéma, peurs, magie, mystère, studio, et enquête, ce roman jeunesse (et adulte hein !) se lit avec une facilité déconcertante, on ne s'y ennuie jamais !

Et je terminerai en disant que

"quand on use de la magie... Il y a toujours un prix à payer"

Once Upon a time.

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La voie des oracles, tome 3 : Aylus

La fin d'une trilogie, la fin des aventures de Thya, notre oracle... Mais est-ce vraiment la fin ?



Je me demandais comment l'auteure pouvait poursuivre son histoire après avoir tout simplement tout balayé dans le précédent tome. Pas simple de poursuivre une histoire quand même la Réalité a été modifié.



J'avais donc des doutes, une impression que ce tome allait être celui de trop.



J'ai bien fait de passer outre cette impression : l'histoire se poursuit ici, dans un ailleurs, différent, avec des personnages connus mais également nouveaux, des clins d'œil aux précédents tomes qui prennent toute leur saveur. J'ai vraiment aimé cette "version" de Thya la Jeune, "ce" Enoch et même Aldeon.



L'écriture est toujours aussi simple et efficace mais sans être simpliste. Très agréable pour faire simple.



Bref j'ai adoré cette saga et je vais vite me trouver un autre roman de cette auteure!
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Widjigo

1793, un jeune lieutenant de la République vient capturer un noble. Celui-ci accepte de le suivre mais veut d’abord lui raconter son histoire, un sombre périple sur l’île de Terre-Neuve qui a bouleversé sa vie. Sorte de thriller fantastique et horrifique, Widjigo est clairement un livre à part.



J’ai mis quelques chapitres à entrer dans l’histoire, plutôt perplexe au début, je n’arrivais pas à comprendre où l’autrice voulait en venir. Si cela vous arrive ne prenez pas peur et persistez !

Une fois cette introduction passée j’ai été conquise par cette ambiance sombre et pesante de Terre-Neuve.



Je n’ai pas du tout vu venir cette fin et les révélations, j’ai lu que certains lecteurs les ont trouvées invraisemblables mais de mon côté je les ai trouvées cohérentes par rapport à l’histoire. Il faut accepter l’idée qu’il s’agit de fantastique et si c’est le cas on embarque et on se régale !

J’ai adoré me faire (complètement !) avoir.



Les personnages sont réussis, j’ai aimé les suivre. Entre horreur, mort, peur et monstres, ils vont devoir survivre et on ne peut s’empêcher de se demander lesquels resteront jusqu’à la fin…



La plume est particulière mais très belle, l’audio est d’ailleurs réalisé par l’autrice elle-même ce qui est vraiment un plus. Sa voix accentue l’aspect mystérieux du récit, elle immerge encore plus dans ces terres.



Widjigo aurait pu être un coup de coeur si je n’avais pas eu un peu de mal au tout début mais la fin a été une excellente surprise.



#NetGalleyFrance
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L'arpenteuse de rêves

En conclusion, L’arpenteuse de rêves est un roman Young Adult que je n’hésiterai pas à conseiller au public cible : son écriture fluide, ses courts chapitres et ses rebondissements en font un page-turner efficace. Par ailleurs, il possède également un double niveau de lecture grâce à son engagement très prononcé en faveur de la dénonciation de la crise environnementale et des inégalités sociales de notre monde. Bref, un roman qui vaut le détour!



Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Widjigo

Merci à Gilles Dumay de la collection Albin Michel Imaginaire pour l’envoi ! J’aime beaucoup l’œuvre d’Estelle Faye, et Widjigo m’intriguait, que ce soit par le résumé ou par la couverture. J’aime les histoires de monstres et de survie, le genre qui nous pousse à nous poser des questions sur notre humanité… Alors, qu’en ai-je pensé ?



Estelle Faye nous offre une œuvre distincte de ses précédents romans : elle place son histoire aux débuts de la conquête américaine, quand le continent était encore peu connu. Au temps où les européens commençaient à annihiler les populations natives et où les quelques villes étaient surtout peuplées d’aventuriers, nobles déchus et autres rebuts de la société venus trouver un monde meilleur. C’est dans cette atmosphère spécifique qu’un groupe de personnes qui n’ont a priori pas grand chose en commun, hormis le fait de vivoter sur ces terres vierges en train d’être forcées vers la civilisation, est réuni pour trouver disparu.



Après un naufrage, ils se retrouvent sur l’Île de Terre-Neuve,territoire du Canada, un lieu qui n’est peuplé à l’époque que par un clan, les Béothuks, retiré dans les Terres. Dès lors, notre groupe doit survivre dans une forêt, abandonnés de tous. Les dangers sont nombreux : la faim, la soif et la folie guettent les survivants, mais aussi les loups, et eux-mêmes. Bientôt, des morts étranges réduisent le nombre des survivants, provoquant dans le même temps une paranoïa aigüe. A qui peut-on faire réellement confiance ? Qui sont les vrais monstres ? Et s’ils ne s’étaient pas retrouvés par hasard sur cette île aux allures de purgatoire ?



Widjigo nous entraîne donc dans un huis-clos qui s’inscrit dans un premier temps comme survivaliste. Au début, on a l’impression que le danger vient surtout des conditions difficiles imposées par une terre peu foulée par les hommes et par des personnes soumises à la faim. Le fantastique est d’abord assez discret, avec quelques touches, mais gagne en intensité au fil des pages. En effet, on a du mal la distinguer le délire de certains personnages de la réalité. Justinien, le narrateur, est le principal confident du prêtre qui semble sombrer dans la folie, tandis que la fille dudit prêtre a un comportement de plus en plus excentrique. On se questionne sur la réalité des événements, d’autant plus que la forêt humide est un décor pour le moins angoissant qui donne lieu à nombre de visions dérangeantes.



Cauchemars et violences rythment le récit, avec une magie et un fantastique qui deviennent de plus en plus présents. Sans trop en révéler, l’autrice s’inspire aussi bien des croyances des peuples natifs, mais aussi des procès pour sorcellerie à l’époque. En effet, le roman a lieu à peu près à la même époque que les procès des sorcières de Salem, et certains éléments y font directement référence. La plume de l’autrice donne parfaitement vie à ces éléments mystiques, la lecture est très immersive et je vous conseille de la lire d’une traite pour vous plonger pleinement dans l’ambiance délicatement horrifique qui s’installe.



L’autre force du roman réside en ses personnages. Estelle Faye met en scène des personnes abimées par la vie. De la métisse franco-algonquine, en passant par le noble désargenté et l’explorateur unique survivant, chacun d’eux est hanté par un passé très lourd. Justinien, puisque nous avons son point de vue, nous immerge régulièrement dans ses cauchemars à propos de son passé qui semble de plus en plus prendre corps dans son présent. Les autres personnages viennent à se confier sur leur vie aux événements parfois dévastateurs.



On s’aperçoit dès lors que le roman a pour thème la culpabilité mais aussi la vengeance. Des sujets qui prennent un sens particulier dans cette nature sauvage, qui rapprochent les personnages d’un statut quasiment animal, mais aussi qui modélisent les sentiments en des menaces réelles et palpables. La question est finalement de savoir si on se débarrasse jamais de la culpabilité et de violence de son passé, et de savoir si le cercle de la vengeance ne finit jamais par se briser.



Widjigo est, vous l’aurez compris, une réussite. Estelle Faye prend le temps de créer une ambiance pesante, entre horrifique et survie, pour mieux mettre ses personnages face à leur propre (in)humanité. Conte de vengeance et de culpabilité, le roman utilise des mythes des populations natives et les rumeurs de sorcellerie de la découverte des Amériques pour mieux glisser dans le fantastique, de plus en plus au fil des pages. Chaque personnage a une personnalité fouillée, mais aussi un lourd poids à porter qu’ils dévoilent tandis qu’ils s’enfoncent dans le forêt et la violence. Le tout est porté par une écriture hypnotique.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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L'île au manoir

En mode télétravail, je continue de saisir ma commande de livres pour le CDI de mon collège et tombe sur ce joli petit livre qui était dans la liste du défi Babelio CM2/6ème. Très belle couverture incitative pour une histoire fantastique qui fonctionne très bien et qui peut être lue par les plus jeunes. Adam vit sur une île de l’Atlantique et par une nuit d’orage aperçoit de sa fenêtre une fille sur la plage qui l’appelle. Malgré sa cheville cassée, Adam va tenter de lui venir en aide. Mais Sélène n’est pas une jeune fille comme les autres, elle appartient à un univers à part dans lequel bien malgré lui Adam va devoir se débattre entraînant avec lui ses 2 meilleurs camarades. L’atmosphère est très soignée dans ce roman : ambiance marine, mystères et magie, êtres fantomatiques, tous les ingrédients y sont pour se plonger avec facilité et délice dans ce petit roman fantastique. Une très jolie découverte que je m’en vais de ce pas conseiller à mon Grand !
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