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Critiques de Fabiano Massimi (202)
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L'Ange de Munich

L’ange de Munich est un roman historique d’une grande envergure. Fabiano Massimi s’emploie ici à se rapprocher au plus près d’un fait historique combien mystérieux entourant la mort de Geli Raubal, la nièce d’Hitler. Le samedi 19 septembre 1931 est retrouvé le corps de cette jeune fille de vingt-trois ans dans son appartement à Munich. Les enquêteurs dépêchés sur place, Sauer et Forster pensent à un suicide. Sauf que certains éléments de l’enquête vont amener le doute.



On sent ici combien l’auteur s’est documenté autour de cette histoire qui regorge d’informations authentiques (lieux, témoins, articles de presse, etc). Le lecteur se voit plongé au cœur de Munich, dans une période sombre quand Hitler commence à faire parler de lui. Nous rencontrons une panoplie de H tel qu’après Hitler, Himmler, Heydrich, Hess... l’aura hitlérienne commence à se propager. Magda Gobbels baptisera tous ses enfants de prénoms commençant par H...



J’ai trouvé ce roman passionnant sur le plan historique. J’ai découvert un pan de l’histoire méconnu avec de nombreux enjeux politiques derrière le suicide de cet ange. Les pages se tournent avec addiction car semant le doute.



Les informations distillées sonnent monstrueusement vrai, rajoutant à l’horreur que nous connaissons un terrain déjà fertile autour d’Hitler dans une intimité qui fait froid dans le dos.

Je pense que ce roman aurait néanmoins pu être davantage travaillé au niveau de son ambiance et de ses personnages. J’aurai aimé ressentir la tension liée à cette époque trouble et ressentir davantage le côté ténébreux de ces criminels de l’humanité. Ça manque d’étoffe selon moi sur ce plan là. Mis à part ce bémol, c’est un roman totalement prenant qui se lit avec impatience et grande curiosité.



Ce livre vous tente ?

Vous aimez les romans historiques, lever le voile sur des événements mystérieux?
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L'Ange de Munich

Fabiano Massimi, rend hommage à la vie courte et extraordinaire d'Angela Raubal, la nièce d'Adolf Hiter «suicidée» en 1931.



Même si de nombreux romans historiques ont été édité sur cette période, l'auteur nous livre un Thriller historique de très bonne facture et n'est pas s'en rappeler l'excellent Philip Kerr.



Mêlant avec habilité, faits historiques et fiction, l'auteur nous plonge dans cette période trouble avec maestrias, complots, intrigues et lutte de pouvoir permettent d'avoir une approche différente de l'Allemagne des années 30.



Je pensais avoir lu beaucoup d'histoire sur le sujet j'avoue que le destin tragique de Mlle Angela Raubal m'a glacé le sang, un formidable suspense, à lire pour tenter de connaître un peu mieux l'une des périodes les plus tragiques du XXème siècle.

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L'Ange de Munich

Après quatre-vingt-dix-neuf critiques, je me suis demandé s’il était nécessaire d’écrire un énième commentaire. Et pourtant, je ne peux m’empêcher de rédiger ces quelques lignes sur cet « Ange de Munich » qui m’a passionnée et qui mérite d’être distingué, malgré quelques longueurs.



Munich, 1931, le Krach de Wall Street est passé par là. La récession américaine parvient jusqu’en Europe. L’Allemagne est particulièrement dépendante du marché et des finances américaines. L’état des ressources de la République de Weimar est catastrophique, le secteur bancaire est à l’agonie, le chômage est à 30 % et pour couronner le tout, les dernières élections au Reichstag, en septembre 1930, donnent le parti nazi en deuxième position après les socio-démocrates. Mais Munich ne résiste pas trop mal grâce à son centre technologique d’où émergent des fleurons tels que BMW, Osram et Siémens dont la notoriété est en passe de devenir mondiale.



Deux commissaires, amis de très longue date, Sigfried Sauer et Helmut Forster, son adjoint, sont convoqués dans le bureau du directeur de la police criminelle, Zavi Tenner. Ils vont avoir en charge d’enquêter sur le supposé suicide d’une jeune femme qui n’est autre que la nièce d’Adolf Hitler, Angela Raubal dit « Geli », retrouvée morte dans sa chambre, fermée à clef de l’intérieur, une arme à feu gisant sur le canapé près du corps.



Basé sur une histoire vraie, ce « suicide » n’a jamais été élucidé. L’auteur s’est penché sur le destin de cette jeune femme dont la mort a été balayée par la folie nazi qui allait tout détruire autour de lui. Fabiano Massimi s’est appuyé sur une importante documentation et un sérieux travail d’archives qui aura duré trois ans. Il a été aidé par des historiens afin d’élaborer ce récit qui s’avère plausible malgré toute la partie fiction qui donne un polar historique passionnant. Néanmoins, à retenir, les noms des commissaires sont exacts même si les dialogues sont de pure fiction. Ils ont bien enquêté sur le sort de Géli.



J’ai beaucoup lu sur cette période et j’ai, malgré tout, appris encore beaucoup de choses que j’ignorais sur la personnalité perverse d’Hitler. Quant à Géli, il est très difficile de saisir sa personnalité, tous les témoignages viennent se contredire les uns et les autres. A croire, qu’il y avait plusieurs Géli dans une seule.



Ce ne sera pas une enquête facile, beaucoup d’obstacles vont entravés leurs investigations. Les incohérences sèment le trouble et les inspecteurs tentent par tous les moyens de contourner les interdictions malgré la pression, les intimidations, quant il n’y a pas le suicide d’un possible témoin. C’est donc dans ce véritable labyrinthe nauséabond, entre politique et intimité, sexe et complot, que l’auteur construit un polar d’excellente facture. J’ai eu l’impression de retrouver l’affaire Robert Boulin. Tout au long de cette enquête, on ressent bien l’atmosphère délétère qui régit les rapports humains, l’insécurité qui les gangrène. Les sympathisants nazis noyautent l’administration, les chemises brunes et leur brutalité se promènent dans Munich, l’antisémitisme est dans l’air du temps, rien n’échappe au lecteur.



L’auteur a su parfaitement recréé l’environnement d’Hitler et de sa nièce. Il nous entraîne dans une visite des coulisses du pouvoir, de l’envers du décor de ceux qui font le NSDAP, de leur noirceur et c’est assez révélateur de ce qui va se jouer dans un avenir proche, cela fait froid dans le dos !



Heydrich, Himmler, Hess, Hoffmann, Goering, Goebbels, Muller, l’éditeur de Mein Kampf, Strasser, Von Schirach, la garde rapprochée d’Hitler évolue sous nos yeux dans une République de Weimar moribonde et ils veillent à ce qu’aucun scandale ne vienne interrompre la carrière de leur cher Adolf !



« Au centre du dédale, Minos ne cache pas une bête inoffensive mais le Minotaure, le fils bestial dont il a honte et dont il a peur ».





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Les Démons de Berlin

Comme les derniers romans d'Harald Gilbers, ce deuxième roman de Fabiano Massimi s'inscrit dans la tradition de "La trilogie berlinoise" du regretté Philip Kerr, décédé il y a malheureusement bientôt déjà 5 ans.

Son premier roman, "L'Ange de Munich", était situé dans la capitale bavaroise, théâtre d'une première tentative de putsch par le petit caporal autrichien.



En soi, rien d'étonnant que la période historique marquée par la montée du nazisme et la prélude au second conflit mondial, n'attire des auteurs de romans policiers et thrillers, car la situation a été en effet dramatiquement confuse à Berlin, la capitale mondiale du vice, vers la fin des années 1920 et le début des années 1930.



Puis, il y a eu cet inoubliable personnage de Bernie Gunther, le fidèle (anti-)héros de Kerr. À ce point que Fabiano Massimi nous présente dans son roman un Bernie Gross.



La grande différence c'est que Massimi n'hésite pas à faire défiler dans son intrigue des démons de Berlin quelques figures de "l'élite" nazie, à commencer par l'horrible Reinhard Heydrich, liquidé par la résistance à Prague en juin 1942, Hermann Goering, Rudolf Diels et l'énigmatique Ernst Hanfstaengl (1887-1975), surnommé "Putzi" malgré son 1,93 mètre, le financier d'Hitler à ses débuts.



Un personnage haut en couleur, "Le joueur de piano d'Hitler" pour reprendre le titre d'une biographie par Peter Conradi de Hanfstaengl, un confident d'Adolf qui est devenu ensuite un allié de Roosevelt.



Nous rencontrons Putzi dans l'enquête que mène l'ancien commissaire de Munich, Sigfried Sauer, après la disparition à Berlin de son ex-compagne et ex-amour, Rosa Weiss, une résistante aux nazis de la première heure.



Commence alors une chasse à la femme, qui se complique considérablement par la découverte des corps de plusieurs jeunes femmes, droguées, tuées, méconnaissablement abîmées au visage, mais blondes, élancées et qui ressemblent plus ou moins à la volatilisée Rosa et qui ont manifestement été jetées comme du détritus dans le Landwehrkanal, un canal qui traverse Berlin comme la Seine Paris et la Tamise Londres.



L'auteur c'est sans doute inspiré du triste sort de Rosa Luxemburg, la théoricienne communiste, et de Karl Liebknecht, le député socialiste, tous deux assassinés et retrouvés dans le même canal en janvier 1919. Ils avaient tous les deux 47 ans.



Pour Siggi Sauer et l'équipe d'investigation, sous les ordres du commissaire Mutti Forster, et constituée de l'inspecteur Karl Julian, le sergent Walther Mann et la perspicace jeune et belle inspectrice Johanna Tegel, l'affaire risque de se gâter complètement lorsqu'une défection se fait jour parmi l'équipe d'enquête même...



Et pendant ce temps, le lundi 27 février 1933, le Reichstag (parlement) brûle, ce qui a permis à Adolf Hitler de liquider définitivement la gauche en Allemagne et d'imposer son Parti nazi à l'intérieur du pays et sa politique belliqueuse à l'extérieur !



Le récit compte tout juste 460 pages, subdivisé en 84 brefs chapitres qui facilitent la lecture, et est suivi d'une note historique de 2 pages ainsi qu'une note de l'auteur de 4 pages, une courte biographie des personnages et une brève bibliographie.



L'intrigue conçue par Fabiano Massimi est originale, les personnages, surtout Sigfried Sauer et Johanna Tegel, sont attachants et le contexte géographique et historique respectueusement reconstitué.

L'auteur a par ailleurs des dons de raconteur captivant, mais le roman manque, à mon avis, ce quelque plus de génial d'un Philip Kerr.

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L'Ange de Munich

Fabiano Massimo frappe très fort avec ce polar aux dimensions historiques.Il est haletant, plein de rebondissements qui stastiferont pleinement les amateurs de bons polars.

Le sujet est historique et tiré d'un fait réel : la mort controversée de la nièce d'Hitler : Angela Raubal. Retrouvée morte dans l'appartement qu'elle partageait avec son oncle: Adolf Hitler.

Dès le début, on perçoit qu'on ne saura jamais la vérité : Angela Raubal s'est suicidée ou a-t-elle été assassinée ?

Comme le dit si bien Massimo, il existe la littérature. "Et quelqu'un a dit qu'écrire un roman, c'est raconter un mensonge pour faire émerger la vérité "

Et des mensonges et des trahisons truffent ce polar de bout en bout .A commencer par nos deux enquêteurs : Sauer et Forster. L'un a un passé trouble par l'histoire de sa famille et de sa filiation au parti nazi, l'autre est encore plus retors quand on comprend qui il est vraiment.

Néanmoins, ils sont amis, chacun effaçant son histoire personnelle pour découvrir la Vérité, le travail ordinaire de bons policiers.

Ce qui est passionnant dans ce polar, c'est qu'on apprend un tas de choses sur l'ascension d'Hitler vers le pouvoir suprême, tout ce qu'il faut cacher, les perversions les plus abjectes, les failles des hommes mais aussi celles des femmes.

A commencer par la victime : Angela , dénommée affectueusement : Geli. Qui se cache derrière ce visage que l'on voit à la fin du roman?

Est-elle une sphinge aux multiples facettes ?

C'est ce que l'auteur tente habilement de nous faire comprendre et découvrir tout au long du roman.

J'ai beaucoup aimé aussi l'atmosphère très bien décrite de cette république de Weimar moribonde qui se craquelle de part en part avec les messages antisémites qui hélas feront rage en très peu de temps.

Oui, un bon roman qui mérite la lecture.D'autant qu'il est très difficile de maîtriser une histoire vraie en mêlant documents d'archives et de fiction.

Fabiano Massimo est un maestro en la matière.





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Les Démons de Berlin

Fabiano Massimo a un vrai don pour faire haleter son lecteur dans ce nouveau roman : Les démons de Berlin.

Il sait allier avec brio les faits historiques et la fiction romanesque. Les démons de Berlin est une suite à l'ange de Munich, néanmoins ils peuvent se lire de façon indépendante à mon sens.

Le fil rouge de ces deux polars historiques est incarné par le commissaire de police : Siegfried Sauer.

Un homme haut en couleurs qui peut tout à la fois combattre le mal et le nourrir d'une certaine façon.

Au début du roman, un homme vient le chercher à Vienne où il s'est réfugié après avoir fui Munich.

C'est un homme au coeur brisé, la femme qu'il aimait : Rosa a disparue à Berlin.

Arrivé à Berlin, une multitude d'événements vont diriger Sauer dans un véritable labyrinthe pour le conduire à retrouver Rosa.

Ce qui est fascinant dans ce roman, c'est aussi la part historique, nous sommes en 1933, Hitler est devenu chancelier depuis un mois et les chemises brunes flottent sur Berlin. Mais son pouvoir n'est pas encore à son apogée, c'est l'incendie et l'attentat du Reichstag qui lui donneront les pleins pouvoirs.

Fabiano Massimo nous entraîne dans cette quête historique au milieu des démons nazis qui s'évincent mutuellement pour gagner une part du pouvoir auprès d'Hitler.

On rentre ainsi dans les arcanes de ce pouvoir diabolique incarné par le nazisme.

L'auteur a dédié son roman de manière très émouvante à un homme : Marinus van der Lube, seule véritable victime de l'incendie, injustement tué puis oublié.

" Le Reichstag brûla en un soir, mais il fallut douze ans et soixante millions de morts pour éteindre l'incendie"

A bon entendeur, salut
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L'Ange de Munich

Une bien délicate association de mots que l'expression polar historique. Car si chacun d'entre nous peut apprécier ce qui relève du polar, combien sont en revanche capables d'affirmer avec précision que ceci ou cela appartient sans conteste à l'Histoire ?

Et lorsqu'il s'agit d'Hitler et de la période qui précède de peu l'avènement du dictateur au pouvoir, comment distinguer clairement toutes les frontières brumeuses qui existent entre ce qui est politique et public et ce qui est de l'ordre de l'intime ?

Les historiens s'accordent pour admettre que 75 ans après sa mort, la personnalité de ce fou sanguinaire ( ce sont les mots qui me viennent sur l'instant... cherchez et vous serez étonné de constater que qualifier ce ".... "est éminemment complexe... ) reste a minima un sujet controversé... pour ne pas dire énigmatique, mystérieux et irrésolu à ce jour.

18 septembre 1931, les nazis sont aux portes du pouvoir.

Au 16 Prinzregentenplatz à Munich, une jeune femme est retrouvée morte.

Cette jeune femme de 23 ans a pour nom Angela Maria Raubal, dite Geli.

Geli Raubal est la nièce d'Adolf Hitler et partage avec ce dernier l'appartement où son corps sans vie vient d'être retrouvé.

Deux policiers, Siegfried Sauer et Helmut Forster, dit Mutti, sont chargés d'enquêter.

Ils ne disposent que de huit heures pour mener leur enquête.

Ce qui apparaît comme un suicide suscite très vite de nombreuses questions et la piste criminelle est envisagée.

Je ne vous en dirai pas davantage au risque de tuer le réel intérêt que suscite ce polar.

Je lui ai trouvé deux qualités.

La première est que du point de vue dudit polar, nous avons affaire à une mécanique diablement efficace.

Les rebondissements sont nombreux, et même si l'on se doute... l'auteur sème parfois trop facilement des cailloux pas si petits que ça... qu'il ne faut jamais se fier à personne et que comme on dit "les apparences sont presque toujours trompeuses", Fabiano Massimi a bien ficelé son histoire.

Deuxième qualité, et pas la moindre... le contexte historique et la présence de beaucoup de ceux qu'on allait appeler les dignitaires nazis : Hess, Goering, Röhm, Himmler, Heydrich... pour ne citer que les plus connus... mais il y en a beaucoup d'autres.

Massimi a fait un travail de recherches conséquent, sérieux, et a su s'entourer de spécialistes qui apportent à son oeuvre un label de respectabilité et de crédibilité.

Ce travail débouche, ô divine surprise ! sur ce qui constitue pour un lecteur comme moi, c'est-à-dire quelqu'un qui, sans être un spécialiste, a énormément lu sur cette période, une véritable source d'informations jusque-là ignorées et tout à fait passionnantes.

Certaines "révélations" ont constitué de telles surprises que j'ai énormément apprécié "la note de l'auteur" en fin d'ouvrage et la bibliographie sur laquelle il a pu s'appuyer pour écrire cette histoire aux limites de la vraisemblance... et pourtant !

Si vous vous laissez tenter par la lecture de ce bouquin, vous ne pourrez pas ne pas être frappé par le décalage, l'incommensurable béance clownesque, qui sépare ces dangereux et grotesques fantoches qui prirent les rênes du pays le plus intellectuellement et le plus artistiquement raffiné de l'Europe de cette première moitié du XXème siècle et le concept de rationalité.

L'Allemagne qu'Hitler et ses sbires allaient nazifier comptait le plus grand nombre de prix Nobel du continent... et était le pays dans lequel le plus d'enfants avaient accès à la musique... !!!

C'est à partir de cette alchimie entre histoire policière et Histoire tout court que l'on sait si la formule polar historique fait sens ou pas, et en ce qui me concerne, l'affirmative s'impose.

C'est donc un un très bon livre dont j'ai apprécié le fond et dont je n'ai pas détesté la forme.

Sur le fond, je vous ai fourni quelques explications, quelques justifications. Songez à ce passage où vous découvrirez Goehring se livrant à des acrobaties aériennes, gracieux, majestueux et léger dans le ciel comme un oiseau... et lourd, obèse, ridicule et pathétique dès qu'il pose sa carcasse massivement adipeuse et imbibée de drogue sur le plancher des vaches.

Imaginez ce que Massimi va (probablement) vous faire découvrir sur la personnalité perverse de "l'oncle Adolf", qui auprès des chaperonnettes se fait appeler " wolf", pornocrate, adepte de l'ondinisme... il paraît que les alliés étaient au courant de tous ces travers...

En revanche, un bémol que je ne peux pas passer sous silence concerne le style... beaucoup trop descriptif, il nuit par moments au rythme et donc à l'action, et par ailleurs, l'auteur se laisse parfois aller à quelques platitudes... que je me suis efforcé de vite oublier pour donner toute sa place à l'essentiel : l'enquête.

En conclusion, un ouvrage qui a le mérite de porter un nouvel éclairage sur le mystère non résolu de la mort de Geli Raubal... nièce et "grand et seul amour" d'Adolf Hitler.
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L'Ange de Munich

Un bon roman , instructif sur le munich des années 30 et l'importance des nazis . L'auteur a su rendre vie a cette énigme horrible de l'histoire, il s'attarde sur les détails donnant un tel réalisme a l'enquête qu'on en ou luz que c'est avant tout un roman. J'ai adoré cette histoire, petit bémol sur le héros qui est un poil trop moderne pour 1931 et la fin est rapide voir express, a la limite du bâclé a moins qu'une suite soit prévue ? Quoique peu probable. Mais il se laisse lire .
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L'Ange de Munich

Fabiano Massimi, bibliothécaire à Modène, et donc très aguerri aux recherches et aux archives, a dans ce premier roman, exhumé de documents poussiéreux l'histoire d'Angela Raubal, surnommée Geli. Car si Angela fut oubliée, elle n'est pas pour autant une anonyme ordinaire.

Son existence se termine tragiquement en septembre 1931, à l'âge de 23 ans, lorsque son corps est découvert dans un appartement cossu, appartenant à son oncle et tuteur, qui n'est autre qu'Adolphe Hitler.



C'est donc en pleine Oktoberfest, à Munich, que les commissaires Sauer et Forster sont appelés à constater le décès de la jeune fille et diligenter une enquête dont leur supérieur leur précise bien qu'elle devra être brève et clôturée au plus vite. Tout dans la scène qu'ils découvrent alors les oriente vers la thèse du suicide : pistolet Walther (celui de son oncle) découvert à côté du corps, pièce fermée de l'intérieur, témoignage des personnes vivant sur place pointant le désarroi de la jeune fille qui craignait de se produire sur scène puisqu'elle devait chanter.



Malgré l'insistance de sa hiérarchie à boucler l'enquête et en partie du fait de cette insistance, le commissaire Sauer, personnage principal de ce roman aux côtés d'une Geli fantomatique mais omniprésente, va relever de nombreux indices discordants. Ce doute habitera tout du long cette enquête haletante, qui, s'appuyant sur une reconstitution minutieuse du Munich de l'époque, dresse un panorama autant physique de cette ville que de l'ambiance délétère qui y régnait alors.



En effet, un des attraits de ce roman est de se focaliser sur le contexte historique de la montée du nazisme, vu de l'intérieur. Car c'est bien dans un nid de frelons que Sauer met le pied en décidant de pousser plus avant ses investigations.

Dès le départ, les liens unissant Geli à son oncle Adolphe Hitler sont troubles et sujets à des rumeurs scandaleuses. En enquêtant dans le milieu des proches de Geli, Sauer sera amené à côtoyer les principaux dignitaires nazis, Himmler, Göring, Heydrich, Goebbels, Von Schirach, jusqu'au photographe officiel Hoffmann. Mais il ne manquera pas de nous plonger aussi dans les coulisses moins rutilantes de ce NSAPD émergent, avec les charges véhémentes d'anciens proches d'Hitler, devenus opposants, comme Emil Maurice ou Otto Strasser.



Le travail de reconstitution de l'auteur est considérable dans la mesure où il répertorie minutieusement les protagonistes gravitant autour de Hitler et Angela Raubal. Il restitue parfaitement le contexte politique d'une république de Weimar noyautée progressivement par les membres du NSAPD, qui infiltrent toutes les structures et propagent un climat de méfiance et de peur.



Malgré l'ambiance très festive et joyeuse qui règne sur l'Oktoberfest, décor de carton pâte d'un pays déjà engagé dans la violence, on sent dès lors comme une brume poisseuse qui monte des caniveaux, martelés par les bottes des chemises brunes.



Car si ce récit est prenant et que ses 543 pages maintiennent un intérêt constant, le roman s'affiche plus pour moi comme historique que policier. Les personnages tous réels en leur temps, même le commissaire Sauer, créent la structure de l'histoire - Histoire. L'auteur a bâti une trame historique fidèle mais a dû habiller de fiction la progression de l'enquête, qui n'a jamais réellement vu le jour, puisqu'interdite en plus haut lieu, trop génératrice de scandale pour son fuhrer et donc pour le mouvement lui-même.

Et c'est la proportion entre l'historique et la fiction qui selon moi ternit un peu ce récit : l'auteur a mené un tel travail de recherche, que sa restitution apparaît parfois comme fastidieuse au détriment d'une fiction, certes pas évidente à créer, 90 ans après, qui plus est sur une affaire "étouffée", balayée par la violence de l'Histoire qui suivra...



Indéniablement, l'auteur nourrit des descriptions des lieux, des évènements et des personnages, exigeantes et pointilleuses, mais cela occasionne parfois des longueurs (notamment les descriptions récurrentes des repas, dont le petit déjeuner...) qui, je trouve, nuisent à la dynamique de l'enquête. Non pas que cette dernière soit paresseuse, bien au contraire, elle est virevoltante! Sauer aura pris tous les moyens de transport possible, du tram, à la voiture conduite par le chauffeur d'Hitler, au train de nuit pour Vienne, jusqu'à l'hydravion piloté par Goering !



Mais si certains passages m'ont paru un peu longs, j'aurais aimé que certains autres soient plus approfondis. Beaucoup de personnes, dignitaires nazis ou proches d'Hitler, "à la mode" ou en disgrâce sont évoqués et j'ai dû prendre le temps, en marge de ma lecture, pour me documenter à leur sujet et poser un visage sur les protagonistes.

Alors bien sûr, ce n'est pas un roman sur la sphère hitlérienne, le nœud central restant l'enquête autour du décès de Geli. Mais le récit évoquant de nombreux personnages, il est bon de s'y retrouver pour ne pas "perdre le fil". Il est à noter qu'en bon historien, Fabiano Massimo a répertorié en fin d'ouvrage tous les protagonistes, en les classant selon leur rôle ou leurs liens : un addendum très utile !



L'enquête se déroule de façon linéaire du samedi 19 au vendredi 25 septembre 1931. Avec un dénouement qui est pure spéculation de l'auteur, mais reste tout à fait plausible. Nous ne le saurons jamais. Même d'Himmler, qui avait pour habitude de collecter des documents compromettants sur Hitler, aucun document sur "l'affaire Raubal".



Bien que l'auteur nous livre sa thèse, l'enquête a le mérite d'explorer scrupuleusement différentes pistes. Les rouages politiques de cette montée du nazisme sont bien éclairés et à travers l'histoire de Sauer, personnage souvent émouvant, qui incarne parfaitement son époque à plus d'un titre, Fabiano Massimi sonde toute une société à l'aube du désastre.



Reste pour clore cette enquête la magnifique page à la fin du livre, dédiée à la photo d'Angela, dont la jeunesse lumineuse et le timide sourire sont un pincement au cœur, car quelque soit la vérité, Geli aura sans conteste fait partie des premières victimes du nazisme.

Que Fabiano Massimi aura arrachée de l'obscurité de l'oubli.
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L'Ange de Munich

Auteur complètement inconnu pour moi dont le titre m'a intrigué sans avoir lu le résumé. Après plusieurs abandons sans critique, je m'y plonge enfin.



Un peu surprise au début car je ne pensais pas que ça se déroulait du temps d'Hitler entre les deux guerres. Une fois ce détail acquis ainsi que la réalité politique de cette époque, l'histoire coule d'elle-même. Je ne connaissais pas du tout ce détail historique dans la vie d'Hitler. L'histoire se déroule en 1931 avec le décès subi de la nièce d'Hitler, elle vivait avec lui à Munich. L'enquête est laborieuse et semée d'embûches avec une mauvaise scène de crime, des suicides à répétition et des témoins formatés. Malgré tout, on est tenu en haleine par cette histoire dans l'Histoire grâce à nos deux personnages principaux qui manient l'humour noir avec brio. Plus on avance dans l'histoire et dans l'enquête de Sauer, l'horreur et les révélations vont crescendo. On apprend ainsi beaucoup du passé d'Hitler et de son organisation. On voit également les faux-semblants de cette époque et tout cela peut cacher, même pour notre héros, des ennuis en perspective. Son enquête aura été semée d'embûches tout le long car on ne touche pas impunément à Hitler et à son entourage. Plusieurs partis ont ainsi mis leurs réseaux d'espions en branle pour gérer tous les détails ou presque. Certaines informations font d'ailleurs froid dans le dos sur cette époque très particulière de notre Histoire. En tout cas, j'ai beaucoup apprécié le style de cet auteur qui a su intégrer avec facilité la petite histoire dans la grande. Par ailleurs, le personnage du commissaire principal Sauer est un peu comme tous les policiers ayant un passé sombre et compliqué qui les rendent plus attentifs aux détails et aux non-dits. Beaucoup de « policiers » littéraires sont créés dans ce sens mais peu sortent du lot et restent différent tout en étant en adéquation avec eux-mêmes, cela dépend aussi du talent de l'auteur.



Comme vous l'aurez compris, du fait de la période et du contexte choisi, ce roman n'est pas un coup de coeur mais il s'agit malgré tout d'une excellente découverte du style de l'auteur dans les romans historiques. Pour les amateurs de cette époque charnière de notre Histoire, je vous conseille très fortement de découvrir ce roman très intéressant et son auteur italien. Pour ma part, j'ai bien accroché à celui-ci et il me tarde de retrouver le commissaire Sauer dans de nouvelles aventures, un tome 2 vient juste de sortir.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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L'Ange de Munich

Une jeune femme est retrouvée morte par balle dans la chambre d'un appartement de Munich. Tout semble indiquer qu'il s'agit d'un suicide. Cette jeune femme n'est autre que la nièce d'Adolf Hitler, dont il est le tuteur légal. L'arme avec laquelle elle se serait suicidée appartient à son oncle. Des rumeurs circulent déjà concernant la relation trouble qu'Adolf Hitler entretient avec sa nièce. Est-ce vraiment un suicide ? Cet événement sulfureux de 1931 pourrait en tout cas stopper l'ascension fulgurante du chef du Parti national-socialiste des travailleurs. Le travail des enquêteurs ne peut être que troublé par des pressions politiques. L'auteur se base sur des faits historiques pour nous apporter sa vérité par la fiction. Il est d'ailleurs palpitant de s'interroger au cours de la lecture concernant la distinction entre fait historique et fiction. Cette quête de la vérité historique est éclairée par une postface, malheureusement trop courte, où l'auteur établit cette distinction entre le réel et l'imagination de son écrit. Certains ignobles détails du récit s'avèrent fondés historiquement. Un roman policier à la Philip Kerr, captivant et réussi.
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L'Ange de Munich

1931 : Les commissaires Sauer et Forest sont appelés dans un appartement de la Printzregentenplatz à Munich. Une jeune femme vient de se donner la mort en se tirant une balle dans le cœur.

Il se trouve que la jeune femme est question est Angela Raubal, la nièce d’Adolf Hitler, la figure montante de la politique allemande.

Et elle s’est tuée dans l’appartement de Tonton Alf, avec son pistolet.

Sauer et Forest ont 8 heures pour régler cette affaire.

Evidemment les choses ne vont pas se dérouler comme prévu.

En effet, les lieux ne sont manifestement pas en état. Son pendentif, une croix gammée en or offert par le futur chancelier du Reich, a disparu. Toutes les personnes qui ont vu le corps disparaissent.

Hitler lui-même charge alors Sauer d’éclairer le geste incompréhensible de Geli. Il doit pour cela approcher des personnes de 1er plan dans l’entourage du chef pour cerner la personnalité de la jeune femme, découvrant le dessous de ses relations avec son oncle, tonton Alf, les travers des n°1 du NSDAP, mettant ainsi sa propre vie en danger.

Le mystère entourant la mort de Geli qui reste une énigme historique, est alors le prétexte pour lever les voiles qui entourent le futur Führer, sa folie destructrice, les membres les plus proches d’Hitler soit les Goering, Goebbels, Himmler, Hess, Heydrich, Hoffman...

L’enquête est menée tambour battant, Sauer passant d’un entretien avec un membres de la clique à la découverte d’un nouvel indice.

J’ai passé un bon moment à suivre Sauer dans ses recherches de la vérité et j’ai particulièrement aimé cet envers du décor donné lors des rencontres avec les plus illustres pourris du régime y compris Hitler lui-même. Cette incarnation présente un intérêt certain.

Je ne regrette qu’une chose. Les dessous du scandale à éviter absolument que j’ai trouvés sans surprise : la liaison d’Hitler avec sa nièce, ses pratiques sexuelles dévoyées, ses origines aryennes discutables.

Un bon roman.

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L'Ange de Munich

Un bon polar mené très adroitement, surfant entre l'enquête et la toile de fond malsaine de l'Allemagne des années 30.

Les enquêteurs relèvent des indices inquiétants sur la scène du supposé suicide de Geli, et en viennent rapidement à comprendre qu'ils 'agit d'un crime.

Mais le mystère et la progression du commissaire Sauer sont de toute évidence entravés pas une main extérieure.

La victime, nièce d'un homme politique en pleine ascension, un certain Adolf Hitler, amène en effet vite à comprendre que la parti Nazi ne souhaite pas ébruiter la liaison a priori malsaine entre le Führer et sa nièce.

Au final un bon roman, des rebondissements, des interrogations, une enquête prenante à suivre aux côtés des cadres du parti Nazi, Goebbels, Goering, Himmler et bien sur l'homme à la petite moustache.

La cadre de l'Allemagne de l'entre-deux-guerres est bien maîtrisé et amène une ambiance bien particulière.







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L'Ange de Munich

Je n’avais pas entendu parler de ce livre avant d’en lire des critiques sur Babelio. La quatrième de couverture invoque le « brio d’un Philip Kerr ». Même s’il s’agit d’une enquête policière en temps de montée du nazisme, prétendre se placer au niveau de l’auteur de la trilogie berlinoise est un pari osé. Pari tenu ?



Chez Kerr, Bernie Gunther est un commissaire de police à Berlin dans les années 30, qui ne sait pas résister aux femmes. Volontiers cynique et provocateur, il a l’art de déplaire tout en rencontrant de hauts responsables nazis.

Chez Massimi, l’action se passe à Munich en 1931. Sauer et Forster, le duo d’enquêteur, se partagent la tâche. A Forster de manier l’humour et d’en rajouter dans les remarques acides ; à Sauer d’être le policier célibataire obsédé par la « vérité ».



Et la vérité sera complexe à trouver quand ils sont appelés à mener une enquête sur la mort par arme à feu d’une jeune femme de 23 ans : Angela Raubal. Un suicide du à un chagrin d’amour ou au carcan imposé par son tuteur ? Un meurtre ?



Angela dite Geli est la nièce d’une personnalité politique montante, aux portes du pouvoir : Adolf Hitler. Il était même son tuteur légal et elle vivait avec lui dans un appartement cossu. Hitler est dévasté par la mort de la jeune fille à qui il était attaché, très attaché.



Geli s’est semble t-il emparé du revolver Walter de son oncle pour se tuer. La volonté de la direction de la police est de classer rapidement l’affaire, grâce à un rapport sommaire du médecin légiste.



Le duo d’enquêteurs note pourtant des incohérences. Geli, vive, souriante, passionnée, n’avait a priori pas de raisons de mettre fin à ses jours. Son oncle ne comprend pas et veut savoir ce qui a poussé à cet acte. Quelques témoins font des déclarations inattendues. Une vague de suicides s’en suit. La pression monte. Le service d’ordre du NSDAP veut éviter tout scandale qui pourrait porter atteinte à l’image du Führer. Mais est-ce vraiment le cas de tous les responsables d’un parti où des ambitions se font jour ?



Plus l’intrigue avance, plus Sauer explore le marigot que constituent les hautes sphères du parti nazi et plus il subit les pressions des uns et des autres.



Fabiano Massimi utilise au mieux l’importante documentation qu’il a du accumuler autour de ce fait divers réel. Il met en scène chacun des ténors du parti nazi (Goëring, Himmler, Hess, Strasser…), les futurs cadres (comme Heydrich) ou des proches d’Hitler (le photographe Heinrich Hoffman, chez qui Hitler rencontre à la même période Eva Braun...). Beaucoup de caractériels aux travers et déviances marquées. Et ce qui est décrit là s’appuie sur nombre de témoignages établis…



L’auteur évoque aussi remarquablement Munich. Quand on connaît la ville, il est facile de suivre Sauer dans son parcours. Seule la maison brune (siège du parti) a disparu, rasée après-guerre et remplacée par un musée mémoriel.



Deux ou trois détails m’ont un tout petit peu gêné. Sauer passe d’un leader à l’autre, concentrant en un roman la totalité de l’entourage d’Hitler (et nombre des accusés des procès de Nuremberg après guerre), voire ceux qui ont déjà à ce moment quitté son parti, comme Otto Strasser. Un peu beaucoup pour une enquête qui se déroule en quelques jours. Autre chose qui ne perturbera qu’un germaniste niveau très basique, le choix du surnom de "Mutti" pour Forster… Je n’ai pas compris dans les toutes premières pages de qui on parlait...



Massimi a incontestablement réussi un beau roman policier historique, complexe, précis et aussi documenté que possible. Différent d’un Kerr, même s’il s’en inspire. A la lecture j’ai plutôt pensé à Robert Harris… qui figure dans les remerciements finaux.
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L'Ange de Munich

Traduit de l'italien par Laura Brignon

"L'ange de Munich" est tiré d'un fait divers réel qui n'a jamais été élucidé.

Fabiano Massimi, partant de faits avérés, construit l'histoire et l'entremêle avec virtuosité avec l'Histoire.

18 septembre 1931 - En Bavière - A Munich

Siegfried Sauer et Helmut Forster, commissaires dans la police criminelle de Munich sont appelés au deuxième étage Prinzregentenplatz 16.

« Ce matin, un cadavre a été retrouvé. Une femme de race germanique, âgée d'un vingtaine d'années »

Cette enquête policière va changer pour toujours la vie des enquêteurs.

Dans une pièce ensoleillée git le cadavre de Angela Maria Raubal, Geli pour les intimes.

Heinrich Müller, médecin légiste appelé sur place, conclut à un suicide. En effet, la porte était fermée de l'intérieur et un pistolet est retrouvé sur place.

Les trois coups sont donnés, le rideau peut s'ouvrir.

Première révélation : la victime est la nièce et pupille de Hitler.

Deuxième révélation : Il s'agit de la demeure du dirigeant du parti national-socialiste, Adolf Hitler en personne.

Troisième révélation : le pistolet, un Walther 6-35, appartient à Hitler.

D'où la mise en garde de Zavi Tenner, directeur de la police criminelle : « nous avons une mort délicate, dans un lieu délicat, à un moment très délicat. Montrez-vous extrêmement prudents ».

Hitler n'est pas encore chancelier, mais il y travaille. Il est devenu riche et célèbre grâce à "Mein Kampf", même si le « texte est pénible, lourd, décousu ».

Le pire n'est pas encore arrivé, mais il se prépare, on le sent tout au long de la lecture.

Les détails commencent à flanquer la frousse : l'omniprésence des miliciens, le début des délations, les SS présents partout, d'ailleurs, le chauffeur de Hitler en est un, la race germanique mise en avant etc.

Sauer et Forster sont décrits comme des antifascistes mais obligés de travailler avec des nazis et donc de composer. Cela doit vous rappeler quelqu'un !

C'est une belle et sombre enquête policière et la fin réserve des coups de théâtre en rafales.

Une belle lecture qui cherche, d'après l'auteur, à « rendre justice à sa vie », celle de Geli, bien sûr.



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L'Ange de Munich

C'est un intrigant roman que celui-ci, il sort en librairie en mars 21, et je remercie les Edts A,Michel pour cet envoi.

On visualise la trame. Une jolie jeune fille de 23 ans, sans histoires, est trouvée morte dans l'appartement cossu de son oncle et tuteur. Les deux inspecteurs envoyés sur les lieux sont "briefés" par des supérieurs: attention -dynamite- et c'est peu dire. Que voilà un bon polar !

MAIS, cette histoire se passe à Munich en 1931, et le tuteur n'est autre que le leader du parti socialiste : Herr Hitler.

D'où, au polar s'ajoute une dimension politique, ce qui en fait également un roman d'espionnage, la peur domine tous les intervenants et la confiance ne peut-être accordée à personne . Luttes clandestines au sommet du pouvoir, "suicides"fréquents et j'en passe.Quant aux déviances sexuelles de l'oncle Adolf, elles ne sont pas occultées.

C'est un livre de 550p , et aucune ne m'a semblée superflue, on voyage dans Munich, à Vienne aussi. J'ai été conquise par cette lecture qui part d'un fait réel occulté longtemps mais que la curiosité de l'auteur ranime avec de la fiction.
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Les Démons de Berlin

Les démons de Berlin constitue la suite de l'Ange de Munich, un peu plus d’un an plus tard, avec les mêmes personnages. L’action se déroule cette fois à Berlin. Fin janvier 1933, Hindenburg vient de nommer Hitler chancelier. Même si les nazis ont désormais les leviers du pouvoir, avec Göring président de l’Assemblée (le Reichtag), et Rudolf Diels, chef de la police politique, des élections se profilent en mars, et le parti n’est pas encore sûr de confirmer sa domination électorale. Alors tout est mis en œuvre pour mettre hors-jeu les adversaires politiques : les SA perturbent les rassemblements communistes et passent à tabac les opposants, pendant que les SS paradent et que leurs chefs Himmler et Heydrich complotent. Les juifs plus lucides comprennent qu’un avenir sombre les attend.



L’ex-commissaire Sigfried Sauer, qui avait fui à Vienne après l’enquête sur la mort de Geli Raubal, reçoit un message de Rosa, son ex-compagne, l’avertissant qu’elle est en grand danger. Elle semble être impliquée dans une tentative d’attentat communiste. Même s’il s’est convaincu que leur histoire commune est désormais terminée, Sauer prend le premier train pour Berlin et réactive d’anciens camarades pour localiser Rosa, avant qu’Heydrich et ses sbires ne le fasse. Mais dans cette période de profonds changements dans la société allemande, à qui peut vraiment se fier Sauer ?



Je ne cesse de faire le même constat lors de mes dernières lectures. Le sel d’une intrigue policière arrivant généralement tard dans l’intrigue, il est préférable de ne pas savoir vers quoi l’auteur veut aller. Et là, comme trop souvent, il suffit de retourner le livre et de consulter la quatrième de couverture. Bon, vous me direz aussi que toute personne un peu au fait de l’époque doit aisément imaginer ce qui a bien pu se passer en février 1933 à Berlin… Ceci étant, au cas présent, il est vraiment dommage de citer l’événement en question, vu que Massimi prend soin de d’abord perdre son lecteur dans une série de meurtres similaires, ayant tous pour victime de jeunes femmes blondes ayant participé à une soirée mondaine.



L'Ange de Munich était une excellente surprise : l’exploitation dans un roman policier historique d’une partie méconnue de la vie d’Aldolf Hitler avant qu’il n’arrive au pouvoir. Et le final était totalement inattendu, bouleversant les certitudes du lecteur.

Les Démons de Berlin s’avère bien moins passionnant. Car, d’une part, le final se devine (même sans avoir lu la quatrième de couverture), et car, d’autre part, le comportement de Sauer a été sérieusement altéré par son aventure précédente, désormais il a fait sienne la paranoïa de son collègue « Mutti » Forster. Et il n’a pas tort. Une grande partie du livre suit des retournements successifs de personnages positifs qui sont en fait des traîtres et de nazis apparents qui en fait trahissent. A moins que tous ne jouent triple-jeu. Bref, rien n’est vraiment clair et on nage en plein jeu de miroirs. A la longue le procédé est pesant. Dommage...

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L'Ange de Munich

J'ai ajouté ce roman à ma PAL car j'aime les romans qui parlent de la seconde Guerre Mondiale mais je ne connaissais pas du tout cette partie de l'Histoire.



L'auteur s'est pourtant grandement basé sur ce qui est arrivé à la jeune Angela Raubal dites Geli, nièce d'Adolf Hitler, qui vivait dans le même appartement que lui mais qui a été retrouvée une balle au niveau du coeur. Les deux policiers chargés de l'enquête portent bien le nom de Sauer et Forster et tout l'entourage proche et identique à la vérité : Himmler, Goebels, Göring, Hoffmann,...

L'auteur donne sa version des faits mais comme bien souvent, nous ne saurons jamais ce qu'il s'est vraiment passé.



Il n'en reste pas moins que c'est un ouvrage passionnant aussi bien pour ce qu'il nous en est dit que de comment l'auteur nous le raconte.

J'ai aimé l'humour lors des échanges des deux enquêteurs.

Il y a énormément de rebondissements et de personnages. J'aurais pu m'y perdre s'ils n'avaient pas été des personnes si tristement célèbres.





Un roman sombre mais une écriture qui ne l'est pas ce qui facilite la lecture de ce roman que je vous invite à lire.
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L'Ange de Munich

Munich 1931, suite à la défaite de l'Empire Allemand et à la révolution de 1918, c'est Paul von Hindenburg qui dirige le Reich , mais après quelques échecs pour se hisser au pouvoir, le NSDAP ( parti national-socialiste des travailleurs allemands ) qui était un groupuscule d'extrême droite va s'imposer avec Adolphe Hitler d'abord en qualité d'orateur, puis de chef de la propagande et enfin de dirigeant du mouvement !

Le pays est en faillite bancaire, en faillite économique, il subit une forte déflation car il a perdu les capitaux U.S investis après la guerre, il va faire le "lit" du nazisme qui profite de la conjugaison des crises politique et économique pour mettre en place les SA ( sections d'assaut) et plus tard les S.S (escadrons de protection ).

C'est dans ce contexte que le commissaire Sauer et son adjoint Mutti Forster sont convoqués chez le directeur de la police : Tenner pour enquêter sur le suicide d'Angela Raubal :

une jeune fille de 23 ans, trouvée morte dans sa chambre fermée à clefs avec un pistolet Walther qui est celui de son oncle : Adolf Hitler !

En effet, ce dernier était son tuteur légal et elle vivait avec lui dans des liens troubles que les opposants ne manquaient pas de diffuser !

Entouré de ses célèbres partisans, de ses amis, de ceux qui veulent le voir accéder au pouvoir suprême, un scandale porterait préjudice à Hitler et, pour éviter que ces 2 policiers ne découvrent leurs secrets sulfureux, leurs interactions au seing du Parti : tous les moyens vont être utilisés pour duper, égarer les pistes qui pourraient empêcher leur chef d'arriver à la Chancellerie, empêcher sa politique nationaliste, raciste, antisémite et la dictature qui va s'en suivre !

En effet, "Geli ", la nièce était "teintée " d'1/8 ° de sang juif comme son oncle Alf, elle était retenue prisonnière et devait subir ses perversions y compris son ondinisme , elle voulait s'échapper avec un homme qui signait "H " ses lettres, mais Hitler et ses sbires sont nombreux à avoir une initiale en "H" et certains détiennent des preuves de la conduite perverse d'Alf !

Le commissaire Sauer cherche la vérité et va de découvertes en découvertes, de suicidés en suicidés qui commencent à s'accumuler devant lui, et ainsi, il devient de plus en plus un témoin gênant : arrivera-t'il à trouver l'assassin de l'Ange de Munich ?

Fabiano Massimi, après 3 ans de documentation , nous présente un polar historique basé sur une histoire vraie, méconnue et trouble !

Une enquête haletante, brillante en 647 pages + une note historique + une note de l'auteur + un tableau précis et détaillé avec les nombreux personnages de ce que fut l'histoire du Reich en 1931..

L.C thématique d'avril 2023 : roman historique.

L.C thématique du polar d'avril 2023 : un auteur.
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L'Ange de Munich

J'avais hâte de me plonger dans ce roman qui m’a complètement happée, bien au-delà de mes attentes. Il faut dire que l’auteur s’est lancé dans une histoire ambitieuse mêlant avec brio faits historiques et fiction. Une histoire qui va tourner autour de la mort de la nièce d’Hitler, Angela Raubal. Si je connaissais cet événement, je l’ai redécouvert ici avec fascination, l’auteur s’étant appuyé sur des documents d’archives et des témoignages pour imaginer les dessous d’une mort qui réserve encore actuellement sa part de mystère.



Proche de son oncle Hitler en pleine ascension politique en cette année 1931, Angela était une jeune femme fascinante dont on découvre petit à petit le portrait. Belle, pleine de vie, de spontanéité, de grâce, d’enthousiasme, et de légèreté, Angela semblait porter son nom à merveille, suscitant peut-être de la réprobation chez certains, mais de la fascination chez tous. Une personnalité lunaire qui vient contredire l’hypothèse officielle de la cause de sa mort ! D’ailleurs, très vite, les deux policiers en charge de l’enquête vont avoir des doutes : et si la nièce d’Hitler ne s’était pas suicidée ?



Une hypothèse de plus en plus probable au regard des zones d’ombre autour de sa mort, de l’urgence avec laquelle on leur a demandé de boucler l’enquête, des incohérences et infractions au protocole, des secrets et mensonges entourant la vie de cette jeune femme, de la pression et des bâtons dans les roues qu’on ne cesse de leur mettre… Au fil des pages, Sauer et Forster vont réaliser qu’ils ont mis les pieds dans un panier de crabes où les faux-semblants sont légion et les dangers une réalité.



J’ai apprécié la manière dont Fabiano Massimi met en exergue la dimension politique de la mort d’Angela : de par sa relation étroite avec Hitler, cette jeune femme était considérée comme sa plus grande faiblesse. Alors est-ce un membre du parti affolé de l’influence d’Angela sur Hitler qui l’a tuée et tenté d’étouffer sa mort ? Est-ce un opposant politique qui a voulu déstabiliser Hitler en tuant la seule « femme qu’il aurait pu un jour épouser » ? Ou est-ce Hitler lui-même qui l’a assassinée pour ne pas qu’elle révèle tout ce qui lui impose, d’un amour incestueux à une pression psychologique insupportable et une captivité abjecte ?



Les pistes sont nombreuses et nous entraînent dans une enquête où la perplexité laisse place à l’horreur mais aussi à une certaine angoisse. Les loups peuvent avoir bien des apparences et nos enquêteurs vont devoir entremêler le vrai du faux quand, face à eux, se trouvent des professionnels de la manipulation et du mensonge. Fabiano Massimi nous offre ici une enquête absolument passionnante qui nous pousse à douter des personnes auxquelles on peut faire confiance, des découvertes, des témoignages, mais jamais de l’horreur vécu par une jeune femme victime de l’attention malsaine et obsessionnelle d’un oncle puissant.



Pour ma part, je me suis laissé surprendre par certaines révélations et ai adoré la manière dont on glisse progressivement de la simple enquête vers le roman d’action et d’espionnage. Cela reste subtil, mais diablement efficace ! D’ailleurs, le rythme va crescendo et suscite chez les lecteurs une belle montée en tension qui se conclut par des retournements de situation parfaitement maîtrisés et l’envie d’enfin connaître la vérité sur la mort de l’ange de Munich. Une mort dont Sauer et Forster vont tenter avec acharnement de découvrir les circonstances.



Les deux policiers, très proches, mais très différents l’un de l’autre, nous offrent le portrait d’un duo solide, complice et redoutable d’efficacité. J’ai beaucoup aimé leur relation, la manière dont Forster aime à titiller son ami, voire à tenter de jouer les marieuses, mais aussi leur parfaite complémentarité professionnelle et personnelle. Si j’ai apprécié Forster et sa bonhomie, j’avoue avoir eu un petit coup de cœur pour Sauer, pour sa pugnacité, sa personnalité tout en pudeur, sa gentillesse, et son passé qui témoigne de la puissance et du danger de la haine et de la propagande.



Or, la haine et la propagande semblent gagner le cœur de cette Allemagne où le nazisme se développe et gangrène les esprits. Heureusement, certains luttent et refusent de céder aux sirènes d’un nationalisme basé sur le rejet de l’autre… Le recul de l’Histoire nous permet évidemment de dire que cela n’aura pas été suffisant pour empêcher la barbarie nazie, mais j’ai trouvé intéressant de rappeler que tous les Allemands de l’époque n’étaient pas nazis et favorables à Hitler. Un dictateur que l’on retrouve ici aux côtés d’autres grands noms du nazisme comme Himmler ou encore Goebbels.



Quant à la plume de l’auteur, je l’ai trouvée très fluide mais aussi très humaine. L’auteur arrive à nous faire ressentir les émotions d’un Sauer dépassé par les événements, mais déterminé à mener jusqu’à terme son enquête, et ceci malgré les dangers auxquels il s’expose. Un style immersif mis en valeur par la voix absolument parfaite de Nicolas Matthys. Du timbre de voix, au rythme en passant par les intonations, il arrive à restituer le moindre moment de doute et de flottement, et la plus petite étincelle d’émotions. Cela rend le texte particulièrement immersif et authentique et permet aux lecteurs de vivre l’action comme s’ils y étaient.



En conclusion, s’appuyant sur des documents d’archives, des témoignages et des faits historiques, Fabiano Massimi nous propose ici un roman policier historique centré sur la mort d’Angela Raubal, la nièce d’Hitler. Une mort qui réserve encore à l’heure actuelle sa part de mystère… La force de ce roman est de brouiller, avec un naturel confondant, les cartes entre fiction et réalité, la réalité dépassant parfois la fiction comme vous le découvrirez en fin de roman où l’auteur rétablit ce qui sort de son imagination, et ce qui est dramatiquement vrai. En plus d’une enquête sous tension, la mort d’Angela étant au cœur d’enjeux politiques importants, L’Ange de Munich nous permet également de ressentir au plus près le climat de cette Allemagne gagnée par l’influence d’Hitler et du nazisme… Un roman policier glaçant par les dessous qu’il dévoile, mais absolument fascinant par sa mise en œuvre !
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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