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Critiques de François Cheng (462)
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À l'orient de tout



Dans l’univers poétique , comme dans celui du roman, il y a, fort heureusement pour nous, lectrices et lecteurs, une extraordinaire diversité.

De Marot ou Villon à Jaccottet ou à Cheng, chaque poète, avec un langage qui lui est propre, nous ouvre son monde magique, toujours unique.

Ainsi en est il de François Cheng, ce poète d’origine chinoise, et membre de notre prestigieuse Académie Française. De lui, j’ai lu et apprécié beaucoup de poèmes issus de différents livres empruntés en Médiathèque. Celui-ci, que j’ai décidé d’acheter, À l’orient de tout, œuvres poétiques, est un de mes compagnons de chevet, comme le sont tant d’autres, de Rimbaud, Baudelaire, Jaccottet, Chedid, etc..Il rassemble plusieurs recueils publiés entre 1999 et 2009: Double chant, Cantos Toscans, Le long d’un amour, Qui dira notre nuit, Le livre du vide médian.



C’est une poésie merveilleuse, toujours calme et d’une grande sérénité

Les poèmes sont souvent construits de façon graphique, la disposition des mots et des phrases donne au poème à la fois le pouvoir d’évocation de l’image, sans être nullement un calligramme comme le fit Apollinaire, et, en même temps, un rythme et une respiration uniques.

Ce qui est si original et si beau, c’est que nombre de ces poèmes nous disent que le monde est un tout, que tout y est lié, objets inanimés et êtres vivants.

Et puis, dans tous ces thèmes communs à toute poésie, et que les poèmes déclinent, la nature, l’amour, la haine, le temps, la vieillesse, la mort, il suffit de quelques mots, de l’arrangement de quelques phrases, pour que le lecteur soit emporté par la musique et les images qu’elles évoquent.

Dans quelques poèmes enfin, surtout ceux du Livre du vide médian, ce sont des aphorismes d’une grande sagesse qui constituent le poème.

J’en mets un exemple dans les citations.



En conclusion, François Cheng, sans doute le plus grand poète de langue française encore vivant, depuis que Philippe Jaccottet nous a quitté il y a quelques mois.
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Cinq méditations sur la mort

C'est un livre qui nécessitera probablement d'être relu plus tard. En effet, j'ai eu beaucoup beaucoup de mal à me plonger dans ces méditations, peut être ne suis-je pas assez convaincu par les envolées lyriques sur la transcendance et sur les nombreux appels à "la Voie" taoïste...



J'aurais probablement préféré un livre plus terre-à-terre. Il n'est pas mal écrit, loin de là, ou même brouillon. Mais je ne pense tout simplement pas être le lecteur auquel il est destiné. En effet, des termes tels que "ordre supérieur", "donation primordiale", me sont vraiment étrangers.



Une petite exception peut-être pour la quatrième méditation que j'ai beaucoup apprécié, sur l'ensemble des questionnements sur l'âme et les développements sur Shelley, Keats et Byron.



Je crois préférer les ouvrages poétiques de François Cheng, à ceux-ci, plus métaphysiques.



À tenter de relire plus tard, sait-on jamais.
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Shitao, 1642-1707 : La Saveur du monde

François Cheng nous invite dans le monde de la peinture chinoise et de la poésie.

C’est un bonheur total que ses livres, j’ai pris grand soin de mes exemplaires et bien m’en a pris car ils sont aujourd’hui vendus d’occasion à des prix prohibitifs et Phébus ne les a jamais réédités.



Le volume sur Shitao a ma préférence, une façon magnifique d’entrer dans le monde de la peinture de paysage ou comme les chinois aiment l’appeler Shanshui peinture de montagne et d'eau.

Classiquement dans ce livre François Cheng tisse une petite biographie du peintre



De naissance royale 1642 il a une enfance difficile et il se réfugie dans un monastère bouddhique. Initié à l’art il va connaitre le succès qui lui tournera un peu la tête, il signe ses oeuvres de différents pseudonymes dont le plus célèbre est « Citrouille-amère »

Il est l’auteur d’un traité de la peinture que François Cheng considère comme un sommet de la pensée esthétique chinoise. Il finira sa vie d’artiste retiré dans un ermitage .



François Cheng nous introduit dans le monde de cette peinture toute en atmosphère.

Shitao est un paysagistes qui va vous faire rêver. Vous irez d’un ermitage à l’autre parfois à pied, parfois en barque parmi un royaume de montagnes et de brumes de cette chine hors du temps. Un monde chanté par les poètes chinois depuis des siècles.

Vous aurez du mal à quitter les lieux.



François Cheng souligne l’importance du Vide dans la peinture de Shitao le Vide assure la circulation des souffles vitaux.

Il y a la volonté chez le peintre de solliciter tous nos sens et ainsi d’approcher le mystère des choses, de goûter « la saveur du monde »



Mélant commentaires, reproductions et poésie François Cheng comble le lecteur dont l’oeil va du rouleau chinois, à la plume de l’auteur à la poésie classique qui illustre si bien les paysages.



Ce sont plus que des beaux livres c’est un monde offert, allez y sautez dedans vous ne le regretterez pas.


Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Cinq méditations sur la beauté

La beauté (absolue existe*) , physique , habitée par le désir, pleine de séduction. La beauté formelle, telle qu'elle se manifeste depuis l'organisation du corps humain, dont les agencements harmonieux émerveillaient saint Augustin, jusqu'aux lois régissant le mouvement des corps célestes. La beauté ( qui transgresse les goûts et préférences * ) et qui nous éveille à d'autres types de beauté venus de l'esprit et de l'âme. Tout se passe comme si le monde physique voulait nous initier à la beauté en montrant qu'elle est ; en nous signifiant qu'à partir de la beauté formelle d'autres harmonies, d'autres résonances sont possibles....

Un rêve humain commence là.



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Cinq méditations sur la beauté

Un très beau livre sur un beau sujet, c'est le cas de le lire.

Pas forcément accessible, car le contenu est quand même très philosophique. Peut-être aussi est-ce dû à la culture chinoise dans laquelle s'insère cette réflexion.

Mais des passages magnifiques tout de même.
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De l'âme

Quel bonheur en cette période maussade de découvrir cette dissertation sur l'âme. Rien que le mot âme si peu usité fait du bien... à l'âme.



Ces sept lettres offrent tant de belles considérations sur la beauté, l'amour, Dieu.... dans une rédaction à la poésie désuète autant que bienveillante.



Et comme si ce ravissement ne suffisait pas, François Cheng nous donne envie de découvrir d'autres auteurs, souvent entendus et pas encore lus (par moi) comme Simone Weil



Un livre à lire et sûrement à relire !





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Cinq méditations sur la mort

Romancier, poète, essayiste, François Cheng emprunte la voie de la causerie pour parler de la mort avec érudition, sagesse et une vision neuve qui ne nous est pas toujours accessible tant il se réfère à des notions qui nous sont étrangères. Mais il vaut la peine d’essayer de le suivre en ce chemin, car si l’on ne capte pas tout, demeure en nous une certaine image de la vie qui fait du bien à l’âme et qui nous porte au-delà de notre manière habituelle de penser.

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Enfin le royaume

François Cheng, comme Andreï Makine dans un autre registre, fait à présent partie du patrimoine culturel français, et quoi de plus naturel que de retrouver sous la coupole ces deux académiciens défendant avec ardeur et talent la langue de Molière...

Tous deux sont le meilleur de ce que nous ont offerts les convulsions du XXème siècle.

Exilés en Apatrie, ils contribuent livre après livre à élargir notre horizon comme le font à leur instar des Chahdortt Djavann, des Atiq Rahimi ou encore un "petit jeune" au nom prometteur de Mahmud Nasimi, dont le livre ( que je n'ai hélas encore pas lu ) - Un Afghan à Paris - est une véritable promesse de lecture pépite.

François Cheng, je le constate dans les critiques sur Babelio ou ailleurs, appartient pour beaucoup à cette veine d'octroyeurs de zenitude, de dispensateurs, mi-sages mi-gourous, d'une philosophie poétique aux accents de gong, d'encens et de "AUM".

Il est un peu à Nankin ce que Christian Bobin est au Creusot.

Il y a entre ces deux poètes une indéniable filiation. Tous deux sont des mystiques, des François d'Assise égarés dans un siècle où les espèces d'oiseaux disparaissent les unes après les autres et où la bonté s'achète à frais de port réduits sur Amazon.

D'assisien, on attend de Bobin qu'il nous écrive par exemple :

"Dieu c'est ce que savent les enfants, pas les adultes. Un adulte n'a pas de temps à perdre à nourrir les moineaux.”

Mais Bobin, c'est aussi le taquin, l'impertinent. Jugez-en :

“Mon Dieu qui n'êtes personne, donnez-moi chaque jour ma chanson quotidienne, mon Dieu qui êtes un clown, je vous salue, je ne pense jamais à vous, je pense à tout le reste, c'est déjà bien assez de travail, amen.”

Mais il faut en convenir, Bobin, pour moi, c'est surtout celui qui écrit :

"On ne traverse pas cette vie sans avoir, tôt ou tard, le coeur arraché par une main glacée qui entre dans notre poitrine comme si elle était chez elle, qui vous prend le coeur et qui le jette aux bêtes..."

Il en va de même, me semble-t-il, pour Cheng.

Certes, il peut vous murmurer :

"Au sommet du mont et du silence,

rien n'est dit, tout est.

Tout vide est plein, tout passé présent,

tout en nous renaît."

Là, le mystique en a pour sa foi.

Mais Cheng sait aussi regarder le monde avec lucidité... cette blessure la plus rapprochée etc...

" Le vomi de la gare noircit les rues adjacentes,

Briques et pavés celant les crachats des voyageurs.

Ça et là, les sex-shops se font fort de décharger

Le désoeuvrement humain de sa crasse pesanteur."

J'aime le François Cheng qui se penche sur les malheurs des malheureux...

" Livré au regard de tous et pourtant invisible,

N'ayant pour compagnons que poussières et poux,

Avec deux cartons tu déplies le froid des nuits,

Et trois syllabes qui font honte, tu hantes les logis."

C'est du grand art, l'art de s'indigner et de nous laisser le choix de le suivre ou pas dans son indignation.

J'aime François Cheng lorsqu'il s'adresse à Estelle et à toutes les autres...que nous n'oublions pas...

"Le gouffre où la bête a broyé ton innocence,

Il est en nous. Jusqu'au bout, nous te chercherons.

Pour toi, nous gardons ce qui nous reste de tendresse,

Et nous veillons à ce que rien ne nous apaise."

Ça remue, non ? C'est fait pour.

Et puis il y a le poète qui fait consensus.

" Consens à la brisure, c'est là

Que germera ton trop-plein

De crève-coeur, que passera,

Un jour, hors de l'atteinte, la brise."

Voilà comme je vois ce poète. Il peut m'apaiser lorsque le besoin de l'être se fait sentir. Mais il ne me dupe pas. Il me dit que notre monde est un monde de larmes et de souffrances, que chacun durant son séjour ici-bas traversera plusieurs fois l'enfer, mais que...

"Le sort de la bougie est de brûler,

Quand monte l'ultime volute de fumée,

Elle lance une invite en guise d'adieu :

"Entre deux feux sois celui qui éclaire !"

Je trouve donc très très réducteur de faire de François Cheng un mystique évanescent aux vertus antidépressives. - Enfin le royaume - n'est pas l'oeuvre d'un "illuminé", à la limite d'un "éveilé" qui nous indique une voie, celle qui nous sortira peut-être de notre torpeur.

Des quatrains à lire et à relire. La lassitude ne vient jamais ; une certaine forme de paix finit toujours par pointer le parfum de son rameau d'olivier.



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L'éternité n'est pas de trop

Attention chef d’œuvre! Replaçons nous sous d’autres cieux et sous une autre époque: en Chine au temps des Ming. Suivons la destinée d’un moine taoïste qui revient après des années de séparation retrouver celle qu’il n’a jamais cessé d’aimer : pudeur des sentiments, audace sur leur caractère éternel. Une histoire d’amour qui défie le contexte de corruption et de violence de l’époque et pour qui “l’éternité n’est pas de trop” pour vivre pleinement dans son âme cette passion-là...
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Assise

Savoureux! J'aime ces histoires d'homme marqué par d'autres, et qui témoigne humblement de leur déplacement intérieur. Un homme face à un autre. Un homme qui se laisse interpeler par son semblable, par sa vie. Cheng nous fait voir autrement ce grand saint, vu plutôt comme le "Grand Vivant"! C'est bon de voir que François a profondément vécu.
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La vraie gloire est ici



La beauté nous delivre de la fragilité de l’être. C’est là je crois, la clé de tout.

Cheng le sait, il a beaucoup medité sur la beauté et sur la mort. Il sait combien notre aspiration au sublime d’une part, le sentiment de notre finitude d’autre part, nourrissent notre élan de vie.



Les trois parties de ce recueil sont comme les respirations de notre vie. Il y a la douce respiration de la naissance, de la quiétude, de l’éclosion, de l’attention à l’instant présent, comme un don unique.

Il y a le surgissement de la mort, notre souffle est coupé, nous sommes saisis à la gorge. C’est âpre, la gorge est sèche, mais notre elan de vie y repond. Nous voulons vivre!! Et nous reprenons souffle.

Il y a le souffle vif de la passion, le coeur bat, tout s’accélère et c’est desordonné. C’est un feu brûlant, c’est un élan, un jaillissement. Et c’est aussi le 3e temps de ce recueil.



J’ai mis un an à lire ce recueil car je savourais les poèmes un à un, de peur de manquer un coup de ciseau, un moment de grâce, un souffle ténu presque inaudible.

Et puis tout s’est précipité: j’avais trop envie de vivre, de savourer à pleines dents ces révélations si profondes et si intimes, je me berçais avec elles. Ce fut une apothéose.

Oui en cet instant où je repose la dernière page, je partirais sur une île déserte avec ce recueil pour seule compagnie, comme eau et comme sel, et comme secret de vie.
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Vide et plein

Tout jeune, c’est avec cet ouvrage que j’ai découvert François Cheng et la pensée sous-jacente à la peinture chinoise. Cet essai m’avait profondément marqué et c’est avec lui que je m’étais exercé pour la première fois au Shan shui, littéralement « montagne et eau », un style de peinture traditionnelle chinoise alliant expression littéraire et picturale au travers de la représentation d’un paysage naturel.



Comme le rappelle l’auteur, « en Chine, de tous les arts, la peinture occupe la place suprême. » C’est sans doute parce que nulle autre expression artistique ne possède une telle dimension syncrétique. Au travers de cet essai, François Cheng nous présente les éléments essentiels de la pensée philosophique et esthétique chinoise, mettant l’emphase sur une notion centrale, celle du Vide, avant de l’illustrer à partir de l’œuvre du célèbre Shitao, plus connu en France sous le nom de Moine Citrouille Amère, artiste peintre, poète et calligraphe de la dynastie Qing. Cette seconde partie m’avait parue à l’époque un peu plus cryptique, et ce n’est que bien plus tard, grâce à l’influence de Fabienne Verdier, que j’ai redécouvert Citrouille-Amère avec la traduction de ses propos et les commentaires de Pierre Ryckmans.



Après des préliminaires brossant rapidement l’évolution de l’art pictural au travers des dynasties chinoises, c’est donc au Vide que François Cheng consacre l’essentiel de son essai. Le Vide est un pivot autour duquel s’articulent toutes les formes artistiques (peinture, poésie, musique, théâtre) et même notre quotidien. Que serait la musique sans les silences entre les notes ? A quoi servirait une cruche sans le vide qui caractérise son usage ? De même, le vide structure la peinture et permet aussi de comprendre la philosophie et la cosmogonie chinoises. Cheng décortique les dualités (Pinceau-Encre, Yin-Yang, Montagne-Eau, Homme-Ciel), cite Lao-Tzu et Confucius, mais aussi Matisse et Ryckmans, nous emmène en voyage guidé dans les paysages peints et les poèmes qui les accompagnent, ne manquant pas d’offrir de nombreuses images pour accompagner ses propos.



Un essai érudit et lumineux, relu avec grand plaisir.
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Oeil ouvert et coeur battant : Comment envi..

On a tous à l'esprit ces peintures traditionnelles chinoises à l'encre délavée qui représente de magnifiques paysages ou de simples fleurs et qui dégagent une impression de force tranquille.

C'est exactement ce ressenti que m'a donné ce livre qui compile une conférence donnée au Collège des Bernardins et un discours prononcé à l'Académie Française.

Il y a dans les mots de François Cheng une incroyable capacité d'émerveillement qui réconcilie avec l'Humanité. L'auteur nous guide sur ce chemin de la beauté qui de superflue devient absolument nécessaire. Et François Cheng se montre tout simplement convainquant. J'ai quitté ce livre avec un grand sourire et rien que pour cela, je ne peux que le conseiller.
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Cinq méditations sur la beauté

Classer cinq méditations sur la beauté n'est pas un exercice facile. Sans doute proche de l'essai, mais la vaste culture de l'academicien est bien souvent convoqué, brièvement et sans prétention. Sans doute pas un cours universitaire. Le lyrisme et la poésie de Cheng y sont trop présente. Et rien de surprenant à cela puisqu'il s'agit bien du sujet de l'œuvre.

Alors il y a des moments où il faut un peu s'accrocher. L'auteur d'efforce de nous faire profiter de ses deux cultures, et surtout de leur complémentarité et des liens tissés entre elle. Mais pour le suivre, il faudra bosser un peu quelques notions et caractères chinois.

Et au final, François Cheng nous livre une version complète et nuancée de ce qu'est le Beau vraiment important et vital : celui qui ouvre à la transcendance sans se cacher un instant les noirceur de ce monde, et surtout malgré elles, et qui transparaît dans ses œuvres.
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Vide et plein

Pour qui s'intéresse non seulement à la peinture chinoise, mais surtout à la pensée chinoise, cet essai est une assez bonne vulgarisation qui permet au travers de l'exemple de la peinture de comprendre la notion de vide (et de plein) comme élément dynamique de l'univers, de la cosmogonie. A l'aide de nombreuses citations, nous appréhendons ce qui se cache derrière ces paysages peints certes beaux mais pas toujours accessibles. On voit alors s'ouvrir le cheminement, l'art par la contemplation. Pour la contemplation, les symboles, la philosophie (montagne et eau, le paysage dans l'homme et l'homme dans le paysage).



L'introduction qui résume l'histoire de la peinture chinoise, citant de nombreux noms manque d'illustrations et je conseille de chercher sur le net.



Ensuite, on se concentre beaucoup sur Shi Tao (le moine citrouille amère auteur des propos sur la peinture). A ce niveau, c'est intéressant mais redondant et si la synthèse permet une compréhension rapide avec une bonne contextualisation, lire le moine citrouille amère devient un impératif pour mieux comprendre.



Après lecture de ce petit ouvrage, j'ai regardé le paysage de montagne autour de lac Léman différemment, avec un autre ressenti.
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Assise

C'est un témoignage passionnant qui m'a beaucoup touché. François Cheng de l'académie française nous raconte sa rencontre de François le saint d'Assise. C'est ce prénom qu'il choisit de porter lors de sa naturalisation. en 1971. A travers des lieux géographiques, à travers la ville d'Assise, il rend hommage à un homme ordinaire, vivant, courageux, aimant, entier : Giovanni di Pietro Bernardone, né à la fin du XIIème siècle. Sa famille est membre de la corporation des marchands. Après une jeunesse dissipée, il tombe malade suite à un emprisonnement. Sa conversion résiste mais la maladie ébranle ses convictions d'une vie profane. Sa rencontre avec les lépreux, sa rencontre avec le Christ dont il entend la voix à Saint-Damien le convainquent d'une vie de solitude, de prières mais aussi d'actions envers les plus pauvres, les malades.

Dans ce petit opuscule qui ne paye pas de mine, j'ai appris que c'est St François qui a créé la première crèche, dans la commune de Greccio, une nuit de Noël.

C'est le portrait intime d'un saint homme et de sa région.
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De l'âme

Échanges épistolaires autour de la vie, de l'âme, de l'amour, de ce qui constitue le cœur de l'humain et sa richesse. Les sept lettres permettent de s'interroger chacun sur sa propre conception de sa spiritualité.
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Armistice

A l'occasion du centenaire de l'armistice, Gallimard a proposé à différents écrivains un hommage aux poilus. Le résultat est sublime. Trente et un auteurs contemporains se livrent à l'exercice difficile. Daeninckx, Hatzfeld, Jourde, Moï, Rufin, pour n'en citer qu'une poignée ont accepté cette écriture mémoire.

Chaque texte est illustré par une peinture, une gravure, un dessin. C'est ainsi que j'ai découvert l'histoire de vie et les peintures de Rik Wouters.



Cet ouvrage collectif fait écho aux chefs d'œuvre qui ont eu pour sujet la 1ere guerre mondiale: Voyage au bout de nuit, Les sentiers de la gloire, Au revoir là haut, capitaine Conan...



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Poésie chinoise

Magique et superbe ! François Cheng nous fait découvrir un choix de poésies chinoises de l'époque Tang. Mon amie vient de m'offrir ce livre en ne se doutant certainement pas à quel point il me réjouirait. Effectivement, Li Po, Du Fu ou Wang Wei, pour ne citer qu'eux, emplissent mon âme d'harmonie et de sérénité. Leurs poèmes sont inspirés de taoïsme, de bouddhisme ou de confucianisme. La dynastie Tang, c'est la grande époque de la poésie chinoise comme nous l'explique François Cheng. Ces textes me servent déjà de support de méditation. De plus les très belles calligraphies de Fabienne Verdier viennent réhausser l'intensité du texte. Du très grand art. A parcourir sans relâche pour s'en imprégner.

Merci, ma très chère Sophie.
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Et le souffle devient signe : Ma quête du vra..

Quel ouvrage fantastique pour découvrir la calligraphie chinoise ! Je pense qu'il est indispensable, essentiel et à consulter avant tout autre si l'on veut en savoir plus sur le sujet -peut-être est-ce une naïveté de novice.

François Cheng commence par présenter dans une introduction très claire ce qu'est l'art de la calligraphie chinoise : un art de vivre en lien avec le taoïsme, une pratique méditative où le calligraphe fait corps avec le monde, où l'écriture-dessin-peinture est traversée par le souffle de son auteur.e faisant corps avec le monde.

Je ne résiste pas à l'envie de partager cette citation un peu longue pour vous aider à comprendre :

"Un trait n'est pas une simple ligne. Il est l'incarnation du souffle. Par ses pleins et ses déliés, par les infinies inflexions qu'il implique, il est à la fois volume et teinte, forme et mouvement. Mieux encore, le calligraphe exige qu'il soit os et muscles, chair et sang. D'ailleurs, il use volontiers des images de la nature pour décrire l'expression des traits de base : nuage étalé pour un trait horizontal, taillé à la hache pour un trait vertical, pierre chutant d'une crête pour un trait oblique, crâne de squelette pour une courbe sans bavure, chanvre éparpillé pour un trait qui s'éteint progressivement, fagot emmêlé pour un mouvement nerveux, clou arraché pour un point marqué, queue de serpent pour une main qui s'envole..." (p19-20). Dès lors, j'ai regardé les calligraphies présentées dans la deuxième partie avec un oeil plus averti, m'efforçant de suivre le "mode d'emploi" indiqué par l'auteur p 51 - bien que n'étant pas une lettrée chinoise... - "Tout lettré chinois possède l'art du trait : aussi, devant une oeuvre, ne reste-t-il pas passif ; il refait mentalement les gestes du calligraphe ; son esprit s'excite et entre dans la cadence de l'exécution." Et j'ai pu ressentir effectivement à certains moments ce souffle, ces gestes, cette force. Et ce d'autant mieux que l'auteur donne des précisions sur chaque calligraphie présentée, sur le contexte de création, et, ce que j'ai trouvé le plus intéressant et qui me conforte dans l'idée que connaître la langue de la calligraphie aide à jouir de l'expérience artistique et surtout spirituelle qu'elle constitue, il explique souvent le sens du mot et la composition de l'idéogramme chinois. Par exemple, celui du dragon (si j'ai bien compris...) est composé de l'idée d'"écailles" et de "bondir", en lisant cela, a surgi devant mes yeux le dessin traditionnel du dragon chinois aux ondulations marquées et en effet, la calligraphie dessinait cet idéogramme en faisant ressentir fortement ce mouvement. J'ai trouvé assez fascinant également la notion de "Trois" dont il a choisi de représenter la forme complexe du mot qui signifie également "participer", donnant dès lors toute l'épaisseur spirituelle que le Tao associe à ce chiffre, étant la base de la Création (le yin, le yang et le vide médian).

Il se trouve que j'ai lu une oeuvre de fiction de François Cheng juste après ce livre-ci et j'y ai retrouvé de nombreuses notions présentes ici, ce qui me fait penser que c'est un outil important pour également comprendre sa littérature, que je compte bien continuer à explorer. J'ai retrouvé cette même idée d'expérience sensorielle et métaphysique dans la pratique de la peinture et de la cithare décrite dans "la cithare nue" de Shan Sa, auteure chinoise exilée en France comme François Cheng, mais également dans la cérémonie du thé au Japon, dans les arts martiaux etc. Bref, tout cela contribue à éveiller ma curiosité toujours davantage, me poussant cette fois-ci vers le Taoïsme, l’histoire des idées en Chine, la poésie chinoise et la littérature classique... pour mieux faire corps avec ce monde !
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