AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Frédéric Dard (1521)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


San-Antonio renvoie la balle

Stade de Colombes. Béru et San-Antonio assistent à un match de football : France-Eczéma, après savoir assisté à la victoire, en lever de rideau des « Gueules noires de Denain » face aux « Gueules de Raies de d’Hyères » dans le cadre de la « Coupe des Anciens Espoirs ». Victoire des « Gueules noires » 1049 à 2…

Mais bon… revenons au match phare de la journée : l’arbitre s’effondre subitement. Il ne bouge plus. Il est mort ! Deux balles de 9 mm en plein cœur…



En fait, et ça commence à se répéter, un bon San A., malgré l’absence de Pinaud ; pas de Matthias qui avait pris un abonnement dans les deux ou trois derniers opus : une intrigue bien menée, même si le dénouement est un peu tiré par les cheveux. Un dénouement qui ne manquera pas de rattacher notre commissaire à la guerre contre les nazis (on n’en sort pas encore) dont Otto Graff est un ancien membre…



A part ça, la recette commence à se stabiliser : une jolie fille, Béru très présent, quelques scotchs… Tiens… Pas de grosse bouffe ?! Des calembours sur les noms de personnages et les lieux, des jeux de mots souvent commentés en bas de page, des digressions/énumérations…



Bon. « San-Antonio renvoie la balle », quarantième de la série, n’est pas le meilleur San-Antonio, mais on s’approche doucement des meilleurs.

Commenter  J’apprécie          250
Du Brut pour les brutes

Ca y est ! Nous y voilà : « Du brut pour les brutes » est à mes yeux le premier excellent San-Antonio de la série. Tout y est : le trio San-A. Béru Pinaud actif augmenté de Matthias qui participe lui aussi à l’intrigue. Mieux : l’intrigue, même si elle est particulièrement bien ficelée avec rebondissement final, ne constitue pas l’unique attrait du bouquin. Les rapports entre les personnages constituent une part importante de l’intérêt qu’on peut porter à ce genre de bouquin…



Tout y est :

- Des calembours sur les noms de personnages et de lieux : le père Turbet , Louis Trèze, le brocanteur, Jean Névudautre ; le domaine de Lamain-Aupanier, commune de Courmois-sur-Lerable…

- Le Kama sutra personnel du commissaire commence à s’étoffer au fur et à mesure qu’il dévêt ses conquêtes…

- Des digressions en veux-tu en voilà, avec en particulier celle (trop longue pour être retranscrite ici) sur « Le cidre », une pièce de théâtre qui a beaucoup ému Béru, page 142…



J’allais oublier : une intrigue bien ficelée : un réseau de vol de plans militaires est à démanteler par notre célèbre commissaire. Intéressant non ?

Bon : J’ai bien entendu hâte de lire le suivant le mois prochain pour confirmer (ou non) que la recette est bien établie d’un bon San-Antonio, dès les années 60 ; alors que je voyais plutôt cela vers 1968/70…

Commenter  J’apprécie          250
Coma

Dernièrement une lectrice me disait en avoir ras le chignon (simple supposition ne connaissant pas sa coiffure) des critiques qui dévoilent tout, comme une stripteaseuse de bas quartier.

Ça déblatère, ça jacte et toi futur lecteur ta jouissance est tombée dans le puits avant la première page.

Je vais donc faire court pour préserver l'intrigue.

Ce livre est dans le même ton que les meilleurs Boileau-Narcejac.

L'excellence de la fin des années 50. Langue classique (loin de San-Antonio), apparence de normalité.

Un récit pourtant nourrit d'ambiguïté.

Faites avec Frédéric Dard ce voyage à Hambourg pour un Coma qui durera toute la nuit.

Commenter  J’apprécie          255
San-Antonio chez les gones

En vérité, ce livre était destiné (il l'est toujours d'ailleurs) à mon Papa qui est Lyonnais de souche (non, pas de Souche...de Lyon !) et qui m'a appris dès mon plus tendre âge à jacter en argot, donc pour le remercier de ce merveilleux héritage, j' m'étais dit que lui offrir une petite ballade dans Lyon en compagnie de San-A et Béru lui ferait plaisir.

Peux pas encore vous dire si c'est le cas, puisse que j'ai réquisitionné le bouquin quelques temps pour mézigue. C'était pas prévu, mais après trois ou quatre chapitres (la curiosité est un vilain défaut), il était impossible de stopper la lecture tellement qu'elle était poilante !

Il faut préciser que je connaissais que tchi de San-A et de Sa Majesté Bérurier... J' vous explique pas le choc frontal auquel j'ai été confronté !

Le topo est basique : San-A et Béru sont appelés par des collègues de la région Lyonnaise afin d’enquêter sur la disparition de quelques marmots et sur l'assassinat d'un prof.

L’enquête est un peu moins basique rassurez-vous...nos deux supers flics vont avoir la splendide, la merveilleuse, l'ingénieuse, l’hilarante idée d'infiltrer l'éducation nationale, histoire de faire jaspiner les mômes. Et qui va s'y coller ? J' vous l' donne en mille Émile.... Bérurier !

Et sérieusement, j' pense que vous devriez l' voir le Gravos en instituteur "studieux", y' a pas à dire Sa Proéminence a le "standinge" !

Pendant ce temps, le San-Antonio dans son petit coin prend des grands risques et met son inébranlable courage (pas sûr que le reste soit aussi inébranlable...) au service des "Gones", pour notre plus grand plaisir évidement.

Que dire de plus qui n'a déjà été dit dans cette inutile bafouille ?

Pas grand chose... Ah si ! Merci Papa, car sans toi j'aurais entravé fifrelin à ce bouquin !



Commenter  J’apprécie          255
San-Antonio - Intégrale, tome 2

Fin de ce second intégrale des aventures de San-Antonio avec les épisodes suivants

Sérénade pour une souris défunte

Rue des Macchabées

Bas les pattes!

Deuil express

J'ai bien l'honneur... de vous buter

C'est mort et ça ce sait pas

Messieurs les hommes

Du mouron à se faire

Le Fil à couper le beurre

Fais gaffe à tes os

Le style reste le même, tantôt rude tantôt "poétique", avec des aventures toujours aussi prenantes.

Je continue la série sans hésiter!

Alex

Commenter  J’apprécie          240
Bas les pattes !

Ce 12e épisode de San-Antonio sera sans doute ma dernière lecture de cette année 2021, et c'est toujours sur cette même note mêlant les marrons, les jolies "pépées" , les doubles whisky et les gangsters chevronnés, le tout à Chicago, que je boucle mon année littéraire.

Cette fois, notre commissaire charismatique et sans complexe traverse l'Atlantique pour rejoindre les rives du lac Michigan, où des jeunes filles sont retrouvées mortes dans des établissements nocturnes plus ou moins douteux et aux mains de la pègre.

D'étranges indices n'ont pas manqué de faire tiquer la police locale, dont San-Antonio comprend vite qu'il na pas grand chose à espérer, les flics du coin ne semblant pas vraiment faire la loi face à la mafia...

Bref, une nouvelle enquête/aventure à ne pas rater, je dirais même une de mes préférées de la série jusqu'ici, l'ambiance américaine dépaysante aidant sans doute.
Commenter  J’apprécie          240
Rue des Macchabées

Nouvelle enquête pour San-Antonio, qui démarre tout à fait par hasard, et qui comme les précédentes ne s'annonce pas des plus logiques... Des personnages aussi différents qu'étranges, des indices sans queue ni tête, on se demande bien qui et pourquoi on a tué ce vieux cardiaque dans une voiture...

Heureusement, notre commissaire est là, et s'il pioche dans son enquête, on comprendra bientôt pourquoi on a trouvé des os de moutons dans la chaudière, et comment cette mèche de chevaux s'est retrouvée là!

Dans la parfaite lignée des précédents, du vrai, du bon Frédéric Dard.
Commenter  J’apprécie          240
Descendez-le à la prochaine

Alors le début de cet épisode met tout de suite dans l'ambiance puisque notre héros parcourt les morgues françaises en quête d'un cadavre devant ressembler à quelqu'un de bien vivant...

Un début tonitruant pour une des enquêtes les plus échevelées de notre commissaire dans ce 8e épisode, où San-Antonio se retrouve embringué dans une nouvelle histoire d'espionnage international où personne ne sait vraiment qui est qui et qui sait quoi...

Ce cher Bérurier apparaît à nouveau, intervient même à la fin (heureusement d'ailleurs, sans quoi nous ne pourrions nous délecter des 167 derniers épisodes de San-Antonio!), et les quelques phrases qui le décrivent m'amènent à penser que je vais adorer le personnage! ;)

Encore de grands moments à Strasbourg, Cannes et, Paris, des torgnoles, des coups de feu et de grandes lampées de rhum, bref, que du bonheur!

Commenter  J’apprécie          240
Des dragées sans baptême

6e aventure de San-Antonio, Des dragées sans baptême voit notre commissaire contraint de supprimer un membre de son propre service sur ordre du grand patron...

Mais juste avant de rendre son dernier soupir, la malheureux Wolf lâche deux syllabes qui propulsent notre commissaire sur la piste d'un fameux voyou, Angelino, dont il trouve la trace grâce à une bouteille de Chianti...

Si le rythme et les péripéties sont dans la parfaite lignée des épisodes précédents, j'ai trouvé que l'intrigue se corsait, les pistes sont nombreuses et échevelées, et l'enquête n'est pas sans rappeler du Scherlock Holmes.

Encore une très agréable, prenante et amusante lecture !
Commenter  J’apprécie          240
Les anges se font plumer

San Antonio accourt dare-dare (vous l’avez ?) dans le bureau du grand chef. Une mission de la plus haute importance lui est confiée. Le commissaire doit intercepter et détruire une cargaison d’armes avant que des rebelles d’Afrique du Nord ne la réceptionnent (le roman a été écrit en 1957). Direction la côte Adriatique, guérilleros et trafiquants devant se rencontrer dans un hôtel de tourisme italien. Notre agent secret s’y rend accompagné de sa brave môman pour passer inaperçu au milieu des plaisanciers. La suite vous la devinez, c’est du San Antonio : pour les femmes lascives, des étreintes olympiques, pour les méchants très méchants, du rififi façon Ultimate Fighting. Comme toujours dans la série, on se délecte de l’ingéniosité de la langue et on se laisse emporter par une intrigue mouvementée. Les expressions fusent et arrachent des sourires au lecteur : « L’air devient brusquement épais comme l’intelligence d’un gendarme », ou « je me le bonnis en moins de temps qu’il n’en faut au ministre des Finances pour voter un impôt nouveau ». Deux autres traits de plume savoureux pour vous donner un avant-goût, l’Italie est désignée comme le « pays du macaroni en branche » et une tête comme une « manufacture de pellicules ». Les méninges sont aussi sollicités, le commissaire profite de ses vacances actives pour philosopher. Au menu : le tourisme de masse, le bonheur, la nature humaine et… les femmes. Vous pouvez lire les citations pour découvrir ses avis pénétrants. Un très bon moment de lecture qui ouvre mon appétit pour la suite de la série que les amateurs de San Antonio sur Babelio me promettent encore meilleure.
Commenter  J’apprécie          241
La vérité en salade

J’avais écrit en août, au sujet du précédent épisode dans l’ordre de parution (« En long en large et en travers ») que c’était à mon avis le premier excellent San-Antonio : les calembours sur les noms de lieux et personnages, les digressions, les énumérations baroques… et le célèbre trio San-A/Béru/Pinaud en action dans une affaire hors services secrets.



Paru en 1958, « La vérité en salade » est du même acabit, en plus faible : Madame Bisemont met San-A à contribution alors qu’il est en vacances. Elle a trouvé son jeune amant égorgé… Nous sommes encore hors services secrets ; Béru et Pinaud seront de la fête, bien que dans des rôles subalternes.



Mais, bon ! Un épisode qui se lit bien et présente tous les ingrédients qui feront le succès de la série dix ans plus tard.

Commenter  J’apprécie          240
Le secret de Polichinelle

Bon ! Le « petit » San Antonio du mois dans l’ordre de parution : « Le secret de Polichinelle »…



Le précédent, « J’ai peur des mouches », m’avait laissé un peu sur ma faim : pas de Pinaud, très peu de Béru, pas de digressions farfelues, pas de notes en bas de page, pas d’énumérations surréalistes, ni d’évocations du Kâma-Sûtra personnel du fameux commissaire…



Ici c’est mieux, dans le cadre de la recette qui fit le succès de Frédéric Dard par la suite, malgré une contribution plus que limitée des « assistants » du commissaire, notamment lors de la partie de chasse du premier chapitre qui verra Bérurier tuer le setter de M. Parderrière, riche chausseur ; et une contribution minimum au dénouement de l’affaire…



Reste une intrigue bien ficelée, un quasi huis-clos dans un laboratoire où une équipe travaille sous les ordres du méfiant Professeur Thibaudin à mettre au point une substance révolutionnaire dans le plus grand secret… Il y a des fuites et donc un traître dans la place. Le boss confie l’affaire à San-A. , ça tombe bien, pense-t-il en arrivant sur place dans la campagne proche d’Evreux, la secrétaire du Professeur est … charmante…



Dans ce volume, Béru s’affirme comme le « gros dégueulasse aviné » et Pinaud comme l'éternel souffreteux pleurnichard. Reste encore Magnin qui ne tardera pas à disparaître…



De nombreuses notes en bas de page… Un peu trop peut-être…

Quelques nouvelles entrées dans le Kâma-Sûtra personnel de San-A.

Un premier nom (à moins que ça m’ait échappé dans les précédents) évocateur : M. Pardérrière…

Une énumération « fleurie »… à peine une petite digression… quelques jeux de mots, bref, du bon San-A. ; même si le meilleur reste à venir… Divertissant !

Commenter  J’apprécie          240
Chauds, les lapins !

Alors que le ministre Alexandre-Benoît Bérurier assiste à une conférence d’Interpol à Amsterdam, sa chère et tendre, l’énorme et insatiable Berthe, visite le quartier des prostituées. Aguichée par un bel homme, elle monte dans un appartement et participe à une partie fine. Laquelle a été dûment immortalisée sur pellicule et expédiée à son époux avec un message d’enlèvement. Le ministre fait alors appel à son camarade de toujours, le commissaire San-Antonio. Une fois l’épouse retrouvée, il faut encore comprendre le pourquoi du comment et assurer la tranquillité de quelques gros bonnets qui veulent la paix sans vouloir nous la foutre.



Ah, Amsterdam ! Ses canaux, ses vélos, sa diplomatie. Ses putes. Pour faire bonne mesure, les méthodes de San-Antonio et de Bérurier sont à l’extrême limite du légal et du politiquement correct. Pas question de laisser une occasion de faire du grabuge ou de courir la gueuse. San-Antonio, le narrateur, est un séducteur porté sur la chose, sans complexe aucun. « On est salingues, les vrais mâles. Cupides atrocement concernant les miches des dames. On les voit et les convoite aussitôt, le leur exprime muettement au mieux de nos regards faisandés. » (p. 105) Mais San-Antonio, c’est surtout une attitude, un flegme très français, une décontraction canaille. « Marrant, non ? À Amsterdam, plongé dans le chaudron d’huile bouillante d’une dangereuse affaire, je siffle Rose de Picardie. » (p. 151) L’Angleterre a Sherlock Holmes, la France a San-Antonio. Chacun ses méthodes, chacun son style. Celui du dernier est parfois so shoking !



C’est mon premier San-Antonio. Ce sera sans aucun doute le dernier. Non pas que j’ai été déçue : j’ai trouvé exactement ce que j’attendais, voire plus : du salace, du vulgaire et du trivial en veux-tu, en voilà ! Si vous aimez les jeux de mots, les inventions langagières, les extravagances linguistiques et la langue verte, vous trouverez ici godasse à votre panard. OK, il n’y a pas que de la fesse et du bourre-pif, il y a aussi un humour certain et une faconde goguenarde qui n’épargne pas la politique. Mais voilà, il me semble évident que je ne suis pas le public visé par ce roman et tous ceux qui constituent les aventures du célèbre commissaire. Quant à savoir pourquoi j’ai lu ce livre, c’est tout bête : pour son titre. Mais pas un lapin en vue dans tout le bouquin.

Commenter  J’apprécie          240
Galantine de volaille pour dames frivoles

Il y avait très longtemps que je n'avais pas lu un San Antonio. Cette écriture fruitée, épicée, souvent familière et grossière dont le français s'est fait une tradition me manque parfois. L'intrigue policière se tient à peu près. On connait les personnages. on ajoute un zeste d'érotisme et beaucoup de considérations sous la ceinture et on a un livre qui fait passer un bon moment.
Commenter  J’apprécie          230
La nurse anglaise

Sir David Bentham ,issu d'une vieille lignée aristocratique anglaise vit des subsides que lui octroie sa famille .Sa taille ne le prédispose pas au travail puisqu'il mesure que 104 centimètres à presque 30 ans .Mais pour se venger de ne pas être comme les autres ,il se livre à plein de facéties cyniques irritant au plus haut point sa famille et tue des inconnus en compagnie de sa nurse juste pour l'adrénaline .Un bon roman assez drôle ,une invitation à lire d'autres romans de cet auteur prolixe .
Commenter  J’apprécie          231
Ça tourne au vinaigre

Reprise des San-Antonio avec une enquête/aventure qui commence lors d'un combat de boxe où le neveu de Bérurier combat pour le titre des Coqs.

Comme d'habitude tout semble normal dans les premières lignes, mais un détail fait tiquer notre bon commissaire en même temps que le lecteur, et v'là t'y pas que c'est parti !

Choucroute garnie, bière et pinard défilent en même temps que les macchabés et les indices de prime abord incohérents...

À noter que cette enquête se déroule avec le brave Pinaud, alias Pinuche, puisque Bérurier est rien moins que...

Bref, nouvelle histoire fandarissime de ce bon Frédéric Dard.
Commenter  J’apprécie          230
A tue... et à toi

Alors que notre commissaire préféré casse la croûte chez son ami Dubois et son pachyderme d'épouse, le téléphone sonne, appelant le bon docteur pour une urgence.

San-Antonio continue donc le dîner en tête à tête avec Mme Dubois qui boulotte son cassoulet avec gloutonnerie, jusqu'à ce que le téléphone ne sonne à nouveau.

C'est Dubois qui appelle son ami pour lui signaler qu'il se trouve surement sur une scène de meurtre...

Notre héros le rejoint aussitôt et découvre une femme suicidée dans sa baignoire, et son mari raide mort sur le tapis du salon, étranglé par le fil du tel, s'étant manifestement également donné la mort après avoir découvert sa femme dans la salle de bain, le poignet tranché au rasoir...

Voilà les bases de cet épisode un peu atypique sur la forme, mais toujours aussi excellent!

Une sorte de huis-clos étrange et rapidement inquiétant se met en place pour un dénouement où se mêle les coups de tournevis et les larmes...
Commenter  J’apprécie          230
Les cochons sont lâchés

Autant annoncer de suite la couleur, ce livre est d'une subtilité inénarrable : il est pour ainsi dire sculpté à coup de barre à mine dans un bloc de saindoux.

San-Antonio est pour une fois totalement absent, en vacances avec Marie-Marie, la nièce du pourceau. C'est donc un Bérurier que plus rien ne retient qui mène l'enquête à coup de poing et de paf, accompagné de Pinaud, plus délabré que jamais. L'intrigue, réduite à rien, n'est qu'un support à l'outrance verbale, aux délires les plus fantaisistes, à la paillardise la plus débridée, aux excès joyeux et orgiaques de l'Infâme au sommet de sa forme.

Un exemple parmi tant d'autres du romantisme larmoyant qui imprègne ce chef-d'oeuvre :



— Tombe pas dans l'éguesagération, Sandre. Certes, j'sus une pauv' femme avec des faiblesses, beaucoup d'faiblesses. J'ai du tempérament, qu'veux-tu ! Mais la faute à qui ? Qui c'est, l'mec qu'a su m'embraseser l'essence ? Il s'appelle comment est-ce, Hmm ? Oui : Béru ! Y m'arrive de papillonner et de prend' des pafs, mais d'coeur je t'ai resté fidèle. J't'aye dans la peau, Sandre. J'sus amoureuse de toi pour la vie. Et si tu mourrirais, bien sur, j'm'ferais encore sauter, mais j'me remarierais jamais !

Là- dessus, elle a la belle initiative d'éclater en sanglots.

Complètement retourné, Alexandre-Benoît tombe à genoux et prononce les mots qu'il faut :

— J't'd'mande pardon, Berthy, ma pensée a dépassé mes paroles !

Larmes.

Ensuite, le couple turbulent se joint. Bertrhe se met au bord du lit, les jambes pendantes. Béru enfouit son visage d'agenouillé entre les délectables cuissots de sa moitié. Il retrouve avec émotion ce goût subtile de charcuterie bavaroise qui tant l'ensorcelle.

Devant cette sorte de prière païenne, Pinaud se sent remué par un sentiment profond fait d'admiration, de reconnaissance, de foi profonde en l'humain, si fragile et si fort aussi ! Il va s'asseoir dans un fauteuil et regarde le gros déguster Berthe avec une tendre voracité. Elle a appliqué ses deux mains de lavandière sur la nuque puissante du taureau fougueux comme pour l'imprimer en creux dans son sexe béant.

Elle a une douloureuse grimace de jouissance, apostrophe Pinuche :

— R'gardez comme il s'y met d' bon coeur, m'sieur César ! Quel ogre ! Y va tout m' disloquer la craquette à ce train d'enfer ! C't un bouffeur-né, mon Sandre ! Et vous n' voiliez pas sa menteuse ! Un vrai caméléon ! Il tire un panais gros comme un' escalope, l'Apôtre ! Vous pouvez croire qu'y s'régale. Oh ! Oh ! Là là ! Ça me gazouille partout ! Je pâme déjà ! Quel artiste ! Si on organs'rait des championnats d'minette, y gagnerait la coupe ! Ça y est : y m' déclenche l' sagouin ! Je pars en liqueur, m'sieur César ! Ah ! le gros salingue ! Mais y m'en laissera pas, hein ! Y veule tout pour lui, c' goret de merde ! Voui ! Vouiiii ! Sandre : je t'aémaeu !

Elle fade. le Goulu poursuivant toujours la manoeuvre, elle lui décroche un coup de genou dans la gueule en grondant :

— Mais y va pas lâcher prise, ce con ! Un vrai bulldog, bordel ! Arrête, nom de dieu ! J'ai donné !
Commenter  J’apprécie          236
San-Antonio Polka

Nouvelle aventure sans répit ni repos pour notre valeureux commissaire. Elle le conduira des pistes enneigées de Courchevel à la fournaise du désert saharien. Tout débute pendant ses vacances au ski lorsqu'il croise un malfrat nommé Riri qui lui fait une confession troublante. Il doit assassiner sous la contrainte un riche industriel en vacances dans la station. Mazette ! Mais San-Antonio a un plan… Pour ce qui est des « dessous » de l'histoire, vous ne serez pas déçus même si les jolies mômes qui vont émouvoir notre tendre commissaire vont lui jouer de vilains tours. Béru est de la partie, mais s'il reçoit le noble titre de « roi des Estomacs et empereur des Intestins », cette aventure est pour lui sous le signe de la famine. En contrepartie, il recevra de larges rations de coups qui mettront la résistance de sa caboche à rude épreuve. Autobus, train, Jeep, Cadillac, avion de chasse, l'aventure est ambulante en diable ! Une intrigue bien ficelée mais un cran en-dessous au niveau de l'humour, mais c'est sûrement parce que Pinaud et Béru n'y jouent que des seconds rôles. A suivre !
Commenter  J’apprécie          230
San-Antonio Polka

Une fois de plus, San-Antonio prend quelques jours de vacances : Courchevel, en terrasse, un cocktail Terrific à la main, une sirène, à proximité… Le rêve ! Il est incorrigible, notre commissaire national : il faut qu’il fasse du charme à la belle, façon Belmondo ; et il va déguster, l’artiste ! D’abord, son cocktail… puis une fantastique droite au menton. Pas de doute possible cette fantastique droite est celle de Riri Belloise, un as des faux talbins à qui San-A a offert deux ans de vacances aux frais et aux frais du contribuable… Pas de doute possible non plus, la donzelle est la chasse gardée de Riri.

Une fois les présentations pugilistiques accomplies – vous pensez bien que San-A. n’est pas resté sans réaction − nos « vieux amis » se retrouvent au bar pour siphonner un godet. Tout va pour le mieux !

Enfin… pour le mieux ?! Pas si sûr… Riri est face à un problème de taille et il s’en ouvre à « son ami » commissaire : victime d’un odieux chantage, il est à Courchevel pour trucider un industriel, et ça ne lui va pas, lui qui, si on l’écoute, « a les mains propres », et entend qu’elles le restent…



Lui, vous le connaissez… Je parle de San-Antonio… Alors, je ne vous fais pas de dessin…



Un bon San-Antonio, le style se stabilise : on voit poindre les excellents exemplaires qui ne vont pas tarder à arriver du genre « Bérurier au sérail », « Salut mon pope », « En avant la moujik » …

Une intrigue bien ficelée, quelques belles donzelles qui ne peuvent qu’émouvoir notre commissaire. Une première : un avion prend part à l’intrigue… Béru bien présent, bien qu’un peu aseptisé ; Pinaud de retour et en action, si on peut parler d’action concernant le bonhomme…

Peu de notes en bas de page, moins de calembours, mais bon : lecture agréable. Au suivant : « En peignant la girafe »…

Commenter  J’apprécie          230




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Frédéric Dard Voir plus

Quiz Voir plus

Frédéric Dard

Où Frédéric Dard est-il né?

Vire (Calvados)
Moulins (Allier)
Jallieu (Isère)
Beauvais (Oise)

10 questions
87 lecteurs ont répondu
Thème : Frédéric DardCréer un quiz sur cet auteur

{* *}