Après les aventures espagnoles du tandem San-A — Béru («
Fais gaffe à tes os »), ce roman m'a paru moins passionnant. Mais il y a quelques moments qui ont attiré mon attention et m'ont fait écrire ces brèves notes de lecture.
Primo, après un tas de volumes consacrés aux services secrets et aux nazis, vient le premier san-antonio consacré au crime de droit commun.
Deuxio, l'importance des gonzesses. Elles y sont présentes non seulement pour la bagatelle. Félicie qui joue à Sherlock Holmes, c'est pas ordinaire !
Tertio, un cassoulet et une invitation à dîner qui mènent pas aux gogues mais jusqu'à la mise au tombeau, c'est un supergala. Et avec un ami qui est à tu et à toi…
Bon, ben, ne permettriez-vous pas que je continuasse ?
Tout commence du dîner chez son ami Dubois. Ce dernier est docteur (pas le Petit Docteur, bien sûr) et sa femme est le plus beau fleuron de la cuisine française.
" La mère Dubois est une aimable baleine de deux tonnes qui cuisine comme un chef — un chef de chez Larue, bien entendu. Elle, sa spécialité, c'est la sauce ! Pour ça, elle est douée, y a pas ! Cette vocation lui est venue alors qu'elle était toute petite et qu'elle apprenait le piano… le tabouret étant trop bas, on l'avait fait asseoir sur le Larousse culinaire. Tiraillée entre le Mozart ouvert devant ses yeux et le
Brillat-Savarin fermé sous ses fesses, elle avait — parant la difficulté — fini par céder au second. "
Le coup de téléphone retentit : un appel urgent pour le docteur Dubois. Quelques minutes plus tard le médecin fait un appel au commissaire pour lui demander du secours : ses clients sont morts. Son patient, monsieur Vignaz, est étranglé par le fil du téléphone et sa femme s'est suicidée dans la baignoire, les veines ouvertes. Un vrai carnage.
Tout porte à croire qu'il s'agit d'un double suicide familiale. Même la police, l'inspecteur Mignon, est de cet avis. Mais
San-Antonio flaire un super pot aux roses. Un super crime. Un crime parfait.
" Son crime est un crime parfait ! Plus que parfait ! Il comptera dans les annales du meurtre ! Il aura mené son affaire de main de maître, avec une précision extraordinaire… Il s'est entouré de toutes les précautions ; il n'a rien laissé au hasard… "
Et comme il a huit jours de congé, il a l'intention de s'amuser bien en découvrant ce mystère et même boule de gomme.
Un accident de sa voiture l'envoie à l'hôpital et pour la période d'observation
San-Antonio vient, en ami, chez Dubois.
" — Oui, tu sais que l'étage au-dessus de mon appartement est à moi. Je l'ai transformé en petite clinique d'accouchement. J'ai trois chambres pour mes clientes qui veulent être soignées par moi… L'une est libre en ce moment. Tu vas t'y installer… Ainsi tu seras sous ma surveillance et tu auras tes aises… La nourriture est bonne, tu ne l'ignores pas… le téléphone sera à ton chevet, tu pourras recevoir n'importe qui à toute heure du jour et de la nuit ! "
Pour une fois, le fameux commissaire va diriger les opérations par téléphone et va mettre en contribution Félicie, sa brave femme de mère…
À mon avis, c'est l'un des médiocres volumes de la série. L'intrigue est niaise : on trouve le coupable dès les premières pages. le tempo et le côté criminel bien étudié du livre sont ses point forts. Mais ce n'est pas suffisant pour le succès et ma lecture était un peu ennuyeuse. Je dirais que
Frédéric Dard y a relégué
San-Antonio au second plan.
3.0/5
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