Certes assez long au démarrage, on se laisse vite prendre à l'histoire du pauvre père Goriot spolié par ses filles et au jeune Rastignac prêt à tout pour arriver à ses fins.
Balzac, malgré des descriptions très pesante est un auteur sans précédent pour dévoiler la réalité toute crue tout en ayant une plume agréable et un style particulier.
Commenter  J’apprécie         100
C'est la lecture de "Eugénie Grandet" qui m'a poussé à me replonger dans l'œuvre de Balzac. Et si je m'attendais ici à retrouver le style net et direct de ce roman, l'écriture de "La cousine Bette" m'a bien surprise: quel changement de rythme ! Quelle richesse dans le scénario de ce roman dit "de vengeance" ! Je m'attendais à trouver une douce et nette peinture de la bourgeoisie parisienne du XIXème siècle, mais c'est en fait un tourbillon de personnages et de vie, s'enchainant avec rapidité et entrain !
Il faut dire ce roman était à l'origine un feuilleton, d'où la nécessité de l'auteur d'employer ce mouvement et ces changements incessants afin de captiver le lecteur. Cependant, cela n'empêche nullement les personnages de prendre toute leur dimension: le caractère vicieux et intéressé de la courtisane Valérie; la pureté finalement tachée d'Adeline; la cruauté et la méchanceté si bien cachées de la cousine Bette.
Bref, un super roman.
Commenter  J’apprécie         100
Ce roman est un grand classique, avec de nombreuses descriptions. C'est le récit de la vie d'un père. Ce personnage nous enseigne les mœurs du XIXe siècle. On retrouve dans ce livre une légère ressemblance avec notre époque, surtout dans le portrait de la société et les personnages. Bien entendu certaines situations n'existent plus. Le langage qu'utilise l'auteur met cette œuvre à la portée du plus grand nombre. Prenez le temps de lire ce roman, il est passionnant. Il est recommandé aux élèves de première passant le bac de le lire, au moins un chapitre.
Commenter  J’apprécie         101
Balzac écrit encore une histoire de femme avec « La Duchesse de Langeais » mais aussi une histoire de pouvoirs occultes avec les Treize, sorte de communauté secrète.
La duchesse ici dépeinte est le modèle parfais de l ‘aristocrate du faubourg saint-Germain. Supérieur. Pourtant devant le général de Montriveau elle va fuir.
Commenter  J’apprécie         100
Une nouvelle très agréable, parfumée d'une ironie presque flaubertienne. Balzac dépeint ici les moeurs et le fameux "cant" de la société anglaise de l'époque, mettant à mal l'anglophilie de ses contemporains.
Commenter  J’apprécie         100
C'est un roman que j'ai relu avec plaisir, même si l'histoire est assez terrible : le sacrifice d'une femme par amour, elle qui n'a été finalement vraiment aimée que par sa mère et la grande Nanon.
Le plus intéressant dans ce livre est le rapport du père à l'argent, portrait qui va jusqu'à la caricature, le VRAI avare, qui jusqu'à sa mort ne vit, ne tremble, ne se passionne que pour son argent. Même sa fille, il ne la voie qu'à travers ce prisme et c'est bien cela qui perdra la jeune fille.
Une histoire à la fois banale et terrible, mettant aussi en avant le despotisme d'un chef de famille dans sa maison.
Commenter  J’apprécie         100
Un pavé balzacien, ça contient forcément des longueurs. Il veut trop tout dire, tout expliquer, tout maîtriser. Fort heureusement, il y a les personnages, à commencer par Jacques Collin, alias Vautrin, alias Trompe-la-Mort, alias l'abbé Carlos Herrera, le roi des forçats qui, par amour pour son protégé le faible Lucien de Rubempré, tourne sa veste. Balzac, c'est un monde complet, avec ses hauts et ses bas, sa pègre et ses duchesses, qui bien sûr se ressemblent comme deux gouttes d'eau; c'est une société dont tous les rouages sont décortiqués, démystifiés, scrutés; ce sont des personnages broyés par la société ou, quand ils sont des Trompe-la-Mort, qui venge la société. Autre bémol pourtant : le sentiment de lire du Victor Hugo sans le souffle. Quand Balzac évoque la peine de mort ou parle l'argot, on n'y retrouve pas, alors que c'est le même monde à la même époque qui sont décrits, le cri d'Hugo, son emphase, son indignation, sa présence. Balzac est extérieur, narrateur omniscient d'un monde dont il se veut le descripteur pas tout à fait froid, mais non engagé. Hugo entre de plein pied dans ce monde, devient le condamné à mort, entre dans la tempête du crâne du forçat et dans l'amour niais et sublime du poète. Balzac laisse donc un peu sur sa faim le lecteur romantique.
Commenter  J’apprécie         100
Le père Goriot, où comment savoir manipuler afin de soutirer de l'argent en feignant d'aimer son prochain. C'est l'histoire du père Goriot et de ces deux filles mariés à deux fortunes diverses et qui se retrouvent dans des infortunes diverses et vont soutirer l'argent de leur vieux père sis dans une pension de famille. Dans cette pension vit un forçat évadé et un jeune aristocrate aux dents longues. Toute cette faune vit en promiscuité et se cotoie. Des alliances et des chutes se produiront. La mort du père goriot et l'arrestation de Vautrin n'entamera en rien la spontanéité de la taulière de la pension, qui ne pense qu'à son confort et se dit qu'avec ses deux départs, elle perd un peu de son confort.
Là où Balzac est fort c'est que ce livre tourne autour de l'argent et sur le moyen de s'en procurer encore plus. Manipulations et mensonges sont les deux mamelles de ce livre.
Commenter  J’apprécie         100
Je dois dire que ce roman fut assez pénible à lire. Balzac use et abuse de métaphores et comparaisons pour s’approcher du poème lyrique, il réalise ainsi une ode au sentiment amoureux, le vrai, le pur, celui que personne n’a jamais connu et ne connaîtra jamais. Si la lecture fut indigeste, laissant une impression surannée, l’œuvre est remarquable de part le génie de l’auteur dans le maniement de la langue française et ce témoignage remarquable d’un amour idéalisé.
Commenter  J’apprécie         100
Il y a quelques semaines j’avais entrepris la lecture de « Le Père Goriot » et de « Illusions perdues ». Lectures enthousiasmantes. Aussi me fallait-il conclure avec Splendeurs…
On abandonne alors quelque peu le monde des parvenus pour un monde plus glauque: celui des brigands et des prostituées, élégamment nommées courtisanes.
« Une peinture des moeurs » de l’époque comme se plait à le souligner Balzac lui-même.
Cette facette de « La Comédie Humaine » est pour ce qui me concerne moins intéressante. Je n’ai pas retrouvé toute la puissance et l’élégance des précédents récits. Ici, on a tendance à se perdre rapidement dans le fouillis d’une intrigue aux ressorts rocambolesques et dans une foison de personnages aux noms multiples. Un polar du XIXème siècle.
C’est bien sûr toujours le monde du paraître et des parvenus, mais surtout le monde du faux: fausses dettes, faux évènements, faux témoignages, faux personnages; mais vrais tourments pour Lucien…Tout est manipulation orchestrée par le bagnard Collin alias Vautrin alias Carlos Herrera, personnage central du roman.
La portée politique de ce volet est nettement moins évidente que les récits précédents; on assiste plutôt à une chronique de faits divers et judiciaires. Les cibles désignées de Balzac sont cette fois les aristocrates qui ne sont nobles que par le nom et les bonnes âmes philanthropiques.
Voilà pour mon appréciation, cette fois tempérée, au premier degré de ce roman. Reste inégalables le style de Balzac et son art de la description de toutes choses.
Commenter  J’apprécie         90
Lucien Chardon, jeune poète angoumoisin ambitieux, se lancera avec un certain succès dans une carrière journalistique à Paris où il apprendra, à ses dépens, les sombres pratiques d’un milieu fait de trahisons et de perfidies. Plus tard, il déchantera face à l’attitude hypocrite et sournoise d’une coterie de monarchistes qui précipitera sa chute. Déçu et ruiné, il perdra définitivement ses illusions de gloire et retournera à Angoulême. Cependant, toujours possédé par un irrésistible besoin de renommée, il renouera avec une élite locale de petits bourgeois et de faux amis, qui abuseront de sa crédulité, blessant son amour propre et mettant à mal la sincérité de ses sentiments.
A la faveur d’une écriture talentueuse dans le plus pur style littéraire du 19ème siècle, Honoré de Balzac fait référence à des évènements réels et marquants de son existence qu’il nous fait revivre de manière romancée, sous les traits du personnage de Lucien.
J’ai beaucoup apprécié ce roman dans lequel tout le machiavélisme de l’être humain, dans ses aspects les plus méprisables, est passé au crible et dénoncé dans un récit qui n’épargne personne, pas plus le journaliste immoral que le politicien vénal ou le banquier véreux. Dans un jugement sans appel, le romancier emploie même parfois le ton de la diatribe, laissant transparaître les sourdes colères qui l’habitent face à une injustice sociale qui écrase les faibles et fait triompher les riches.
Tout au long de son œuvre immense, Balzac n’aura de cesse de révéler la grandeur et la décadence, les splendeurs et les misères de la condition humaine du 19ème siècle. Je vous suggère de lire ou relire ce classique de la littérature qui a fait l’objet d’une sublime adaptation cinématographique, au mois d’octobre 2021.
Commenter  J’apprécie         90
Avons-nous avec cette nouvelle une énième illustration de l'essai de Balzac sur la Physiologie du mariage ? C'est ce que j'ai lu : il y a sans doute un peu de cela, mais c'est loin de se limiter à un banal exemple du comportement et des usages salutaires en couple.
En 1809, à l'apogée de l'Empire, nous dit l'auteur, nous assistons à un bal splendide dans l'hôtel particulier du comte de Gondreville, sénateur qui fête comme toute la bonne société le mariage à venir de Napoléon avec Marie-Louise d'Autriche. Clinquant bienvenu, comme nous en prévient Balzac, si bien que la bague de diamant au centre de ce drame vaudevillesque devient à elle seule un symbole de l'appétit de richesses, de la consommation de titres de noblesse de l'époque. Les personnages sont en place pour contredanse et quadrille, jeunes gens issus de la Garde napoléonienne ou de la magistrature proche de l'Empereur, jeunes femmes coquettes et bien résolues à rivaliser en toilettes et bijoux - sans gêne aucune pour évincer celle qui gênerait. Et justement, le baron Martial de la Roche-Hugon et son ami, le colonel Montcornet (bon, il est appelé maréchal au début et descend en grade par la suite) ont tous deux remarqué la même jeune femme, dont la présence énigmatique, cachée en partie derrière un candélabre, les intrigue vivement. Elle est d'une grande beauté, très élégante, mais sa tristesse et sa posture à l'écart de tous surprend, et l'on s'interroge sur elle, la "jeune femme en bleu"...
Les deux compères et complices, qui ont parié un cheval de bataille qu'ils danseraient avec elle, doivent toutefois se faire discrets, car entre en scène la splendide comtesse de Vaudremont, jeune veuve riche à millions, maîtresse de Martial. Elle est au bras de son précédent amant, le baron de Soulanges, mais elle le congédie vite pour briller seule au firmament du bal et retrouver Martial, qui de son côté aimerait bien faire son chemin auprès de la belle inconnue. Quadrille, virevoltes, désir et intérêt, espoir et déception, gain et perte, les figures de la réussite sont si complexes ! Dans les salons qui jouxtent la salle de bal, on joue, et certains qui se sont cru plus malins pourraient bien se faire rendre la monnaie de leur pièce, et la chance aller en récompenser d'autres. De son côté, la belle comtesse bénéficiera d'un appui inattendu en la personne d'une duchesse du siècle précédent, vieille femme malicieuse, voire un peu peste, qui lui donnera quelques leçons sur l'art de se faire bien comprendre des hommes. On croirait voir Violet médire dans Downton Abbey, c'est réjouissant, j'ai beaucoup aimé cette Madame de Grandlieu.
C'est donc une comédie de mœurs dont Balzac nous régale, toujours cette comédie de la vanité, du mensonge, de l'espionnage des esprits, avec un brin de fatuité masculine et de malice féminine. La délicieuse ironie du grand écrivain irrigue la nouvelle, la rend pétillante à souhait, on se prend d'intérêt pour les personnages, même si leurs chassés-croisés font un peu tourner la tête - j'ai préféré faire un schéma de "qui aime qui" pour m'y retrouver. La mystérieuse et naïve jeune épouse retrousse ses manches et donne une belle leçon à l'un de ses prétendants, et un cheval changera d'écurie. Peut-être pourrait-on trouver ces marivaudages conjugaux un peu répétitifs d'une nouvelle à l'autre, mais comme tout bal, lorsqu'on se démène et qu'on s'essouffle, que les belles épaules et les corsages palpitent et le rouge monte aux joues, rien n'est plus nouveau et excitant que ce bal précis, avec tous les possibles qu'il ouvre.
Commenter  J’apprécie         90
J'ai passé un agréable moment de lecture. Mais c'est vrai que je n'ai plus l'habitude de ces lectures qui prennent le temps de poser le décor et qui ont un rythme plutôt lent.
L'écriture est fine et ciselée et on prend le temps de marcher dans les bocages avec nos personnages. Ceux-ci sont plutôt intéressants même si j'ai été un peu déçue par Mlle de Verneuil que j'ai trouvé trop girouette à mon goût.
Je progresse dans ma découverte de la Comédie humaine. Il me reste encore de nombreuses lectures pour en venir à bout.
Commenter  J’apprécie         92
La régalade avec ce Balzac ! Dans le Paris XIXeme siècle, Sylvain Pons vit petitement, se dédiant entièrement à ses tableaux, son estomac et son ami Schmucke. De ces trois "collections", chacune sera instrument de sa perte. Son estomac d'abord, qui le pousse à s'avilir pour pouvoir dîner à la table de sa lointaine famille qui le méprise. Sa collection ensuite, qui éveillera le pire dans toutes les personnes de son entourage, quand l'envie, la jalouse, la cupidité dévoilent toute leur cruauté. Son ami enfin, si doux, si incapable de s'imaginer la noirceur humaine qu'il se fera avoir jusqu'à l'os et sera dépouillé sans qu'il ne s'en rende compte. Un roman désespérant donc, ponctué de superbes leçons sur les manies des collectionneurs et de pamphlets bien solides sur les business autour de la mort ou autour de la gastronomie. Balzac voit tout, dit tout, s'exclame, c'est beau toute cette complexité humaine, cette comédie humaine.
Commenter  J’apprécie         90
Dans les Scènes de la vie privée, Béatrix est le roman le plus long à bien des égards. Constitué en trois parties qui ne furent pas écrites dans la continuité, le roman ne présente pas une unité très solide.
La famille du Guénic est de vieille noblesse bretonne, installée à Guérande elle vit chichement mais en harmonie autour de son trésor : le jeune Calyste qui est l'espoir de toute la lignée.
Ces royalistes farouches vivent encore dans les guerres de Vendée et les progrès politiques ou matériels ne les ont pas encore atteints. Pour leur malheur Félicité des Touches revient dans sa propriété voisine de Guérande abandonnant le monde parisien où elle a brillé, entre autres sous son nom de plume Camille Maupin.
Evidemment Calyste qui a atteint l'idéal de Jacques Brel à savoir être beau et con à la fois va tomber comme un fruit mûr sous le charme de la belle parisienne qui pourrait presque être sa mère.
Arrivera ensuite la non moins séduisante Béatrix de Rochegude et la possession du coeur du beau Calyste devient l'objet d'un combat de titans entre deux femmes oisives qui maîtrisent l'art de la séduction et de l'intrigue à la perfection. Au jeu de l'amour il n'y a que des victoires de courte durée et à la fin tous les combattants auront eu leur part de souffrance.
Le meilleur et le pire De Balzac se mélangent allégrement dans Beatrix : des descriptions brillantes voire somptueuses mais qui deviennent, à la longue, fastidieuses (le pays de Guérande, la maison des du Guénic, les toilettes de ces dames ...), des dialogues d'une finesse et d'une habileté redoutable mais au service d'une intrigue amoureuse un peu vaine, le mépris de Paris pour la Province, l'admiration sans nuance du roturier Balzac pour l'art de vivre de la Noblesse.
Celui-ci fait aussi dans le poeple : Camille Maupin est bien sûr inspirée de Aurore Dupin (George Sand) quant à Béatrix elle serait Marie D'Agoult qui, comme elle, avait abandonné mari et enfants pour suivre Franz Liszt qui ne serait autre que Conti l'amant de Béatrix dans le roman.
Si le roman aurait gagné à être plus ramassé et plus cohérent (Béatrix de Rochegude est rebaptisée, sans raison, Béatrix de Rochefide dans la troisième partie, la plus réussie), il nous laisse quand même un très beau personnage avec Félicité des Touches qui montre un esprit de sacrifice et une bonté d'âme émouvants. C'est aussi une figure que l'on pourrait qualifier de féministe du XIXème siècle même si son choix de vie final n'est pas vraiment dans l'air du temps.
Commenter  J’apprécie         90
Ne serait-ce pas une œuvre de commande qui n'a de principal intérêt que d'avoir pour signature celle de Balzac... ? Je ne vais pas faire une longue critique, tout comme Balzac n'a pas produit un long texte.
Balzac a beaucoup, beaucoup écrit avant de pouvoir vivre de sa plume en vendant sa grande œuvre, et il a toujours eu besoin d'argent. Il acceptait des œuvres de commande, sous son nom ou sous divers pseudonymes. Lorsque Baudelaire écrit sur les Paradis artificiels, c'est du Baudelaire, il y met son style, son écriture. Ici, peu de choses évoquent l'écriture de Balzac sur le plan stylistique.
On sent la volonté de scientiser son propos, en reprenant des expériences médicales, en citant des médecins, en utilisant un vocabulaire qui se veut scientifique. Aujourd'hui, tout ceci est totalement dépassé. Il y a bien quelques anecdotes, mais sans l'esprit spirituel et la finesse des analyses psychologiques de la Comédie Humaine.
Il vaut mieux lire Balzac par ses grands romans ou ses nouvelles de la Comédie Humaine...
Commenter  J’apprécie         90