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Critiques de Joann Sfar (2220)
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Le Chat du Rabbin, tome 1 : La Bar-Mitsva

Comme c'est original ! Jusqu'au 4/5ème de la BD, on se dit que ça pourra être lu avec des enfants, et puis non finalement ! c'est bien pour adultes. C'est profond, irrévérencieux, plein de bon sens. Comme l'auteur ? Ce chat est très sympathique et sa silhouette varie aux rythme des cases. Parfois il fait peur, parfois il fait humain. Les décors sont beaux. Lu comme une gourmandise, en 15 minutes sans voir le temps passer.
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Héliotrope, tome 1 : Les voleurs de magie

Grâce aux éditions Dupuis, via net galley, j'ai lu Les voleurs de magie, tome un de la série Héliotrope.

Héliotrope a le nom d'une couleur, un bleu spécial. Comme la note bleue du Blues.

Un jour d'école comme les autres, notre héroïne nous invite dans son quotidien qui n'a pourtant rien de banal.

Héritière d'une famille de cambrioleurs d'objets magiques, elle croque la vie à pleines dents, ne s'embarrasse pas forcément des bonnes manières et surtout, ne s'en laisse conter par personne, pas même son excentrique grand-mère !

Aventurière et casse-cou sur les bords, elle va découvrir à ses dépens que la curiosité est un vilain défaut lorsqu'un hasard des circonstances l'affuble d'une jolie couleur, bleu héliotrope..

Les voleurs de magie est un premier tome très réussie avec une héroïne haute en couleurs, et c'est peu dire lol

Cette bande dessinée jeunesse n'est pas pour les touts petits, je la conseille à partir de 10 -11 ans, pas avant. Niveau collège en fait :)

Héliotrophe est une jeune fille qui a un sacré caractère, est entourée de magie et est un vrai cœur d'artichaut. Dès qu'une jolie fille croise son regard.. elle lui donne son cœur ! J'ai apprécié que cette jeune fille soit attirée par les filles, cela change un peu et montre aux ados et pré ados qu'on peut aimer aussi bien les filles que les garçons, quel que soit notre sexe. Bien sur, ils le savent, mais la société n'est pas toujours tendre et un personnage comme Héliotrope montre qu'une fille peut aimer une fille.. ou deux.. ou trois lol

Héliotrope a une grand-mère alcoolique pas toujours facile à vivre avec qui elle habite car ses parents sont en prison pour vol.

Elle va vivre de nombreuses aventures, il y a énormément de rebondissements et on ne s'ennuie pas une minute.

J'avoue avoir trouvé ça un peu brouillon par moment mais j'ai souvent rit ou sourit car cette BD est bourrée d'humour.

J'ai aime les illustrations, c'est très coloré et très agréable à regarder.

Les voleurs de magie est un premier tome fort sympathique et je serais ravie de découvrir la suite quand elle sortira.

Ma note : 4.5 étoiles.







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Donjon Potron-Minet, tome 2 : - 98 Un justi..

Quand j'ai couru tout chose au rendez-vous de Marinette

La belle disait "je t'adore" à un sale type qui l'embrassait

Avec mon bouquet d'fleurs, j'avais l'air d'un con, ma mère

Avec mon bouquet d'fleurs, j'avais l'air d'un con

“Marinette” de Georges Brassens





Deuxième volet des aventures de La Chemise de la nuit, Hyacinthe a évolué et semble avoir perdu de son innocence et de sa naïveté, en apparence seulement, car même s’il va à la Taverne et qu’il fume des herbes offertes par les lutins, il en a gardé encore un bon gros morceau. Il est un peu comme Georges Brassens avec sa Marinette, sauf que le sale type ne se contente pas d’embrasser son Alexandra. Et sa probité semble peser bien peu face à la corruption de son oncle.



Le dessin joue entre l’illustration naïve des personnages animaliers et la noirceur des décors, c’est coloré, vivant mais le graphisme est hachuré, sombre, brut, il retranscrit parfaitement la dichotomie entre l’innocence idéalisée et l’amère noirceur de la réalité.



L’humour est plus amer que dans la série Donjon Zénith, j’aime les deux, mais cette série dénote de la série principale, plus désabusé, plus pince-sans-rire, et aussi plus romanesque, avec une présence féminine faisant pencher l’aventure dans le romantisme. Toujours autant d’imagination, toujours autant d’émotions, de romanesque avec pourtant une simplicité touchante, franchement, j’adore…



Le panache aura-t-il raison de toutes les bassesses…
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Le chat du Rabbin, tome 10 : Rentrez chez v..

Dans ce dixième tome, le mari de Zlabya propose de s'installer en Israël, ce qui a pour effet que chaque personnage va raconter ce qui lui est arrivé en se rendant là-bas.



J'avais bien aimé cette lecture, faite il y a quelques mois, mais ce n'est pas non plus celle qui m'a le plus marquée puisque j'ai eu du mal à me souvenir de ce qui s'y passait vraiment.



Mais je garde le souvenir de l'humour de Joann Sfar toujours très présent qui, à travers le personnage du chat, nous parle de religion, de conflits... D'ailleurs, le passage avec le communiste était particulièrement amusant !
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Le ministère secret, tome 1 : Héros de la Républi..

Je remercie les éditions Dupuis pour l'envoi, via net galley, de la bande dessinée : Héros de la République, tome 1 de la série Le ministère secret de Joann Sfar et Mathieu Sapin.

En République française, les anciens présidents sont obligés de devenir des super héros au service d'une société secrète.

A la fin de son mandat, l'ancien président de la République française François Hollande découvre donc qu'il a l'obligation de devenir un super héros.

Pour l'assister dans sa mission de sauver le monde, il fait appel au dessinateur Mathieu Sapin, déjà initié aux coulisses du pouvoir.

Héros de la république est une bande dessinée totalement déjantée dans laquelle on retrouve François Hollande, Nicolas Sarkosy mais aussi Eric Cantona ou le dessinateur Mathieu Sapin. Sans oublier Vladimir Poutine, Albert de Monaco ou Greta Thunberg. Des personnalités connues, hautes en couleur, qui côtoient.. des aliens et même un Golem :)

Il y a beaucoup d'humour, c'est surprenant, et j'ai souvent souri.

Je ne suis pas une grande amatrice de ce genre de bande dessinée déjantée à ce point toutefois c'est pas mal. Il y a de bonnes idées et c'est original.

Niveau illustrations, je n'ai pas toujours accroché aux traits par contre on reconnait bien les personnages.

Ce premier tome est prometteur même si je n'ai pas eu de coup de cœur. Je pense que cette série peut trouver son public.

Ma note : 3.5 étoiles





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Tu n'as rien à craindre de moi

J'ai enfin découvert Joann Sfar mais pas avec la bonne bande-dessinée. Tu n'as rien à craindre de moi est un livre surprenant dès le début, nous sommes immiscés dans l'histoire sans rien comprendre. J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire mais j'ai voulu laisser sa chance à l'auteur. Malgré de nombreux points négatifs, j'ai aimé l'ode à l'amour et l'ode à l'art qui sont faites ici. La prose est néanmoins impertinente, l'histoire n'est ni originale ni cohérente. Ce livre me paraissait prometteur mais il a été confus du début à la fin, compliqué sous couvert de profondeur. L'auteur nous peint le portrait d'un couple contemporain, le peintre Seabestein idolâtre Mireille Darc, il transpose cette fascination malsaine sur sa petite amie. Ainsi, l'amoureux juif peint son amoureuse mais il ne peut s'empêcher de la toucher, leur histoire d'amour est intente et bien évidemment compliquée. Cependant, j'ai trouvé que la petite amie n'avait pas un grand intérêt sur le point narratif, ses questions et interrogations noient le récit et empêchent les lecteurs d'accrocher au récit. En plus de poser des questions sur l'amour, ce livre s'interroge sur d'autres questions essentielles de la vie : l'art, la religion et l'histoire. GROSSE DECEPTION !
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Le Chat du Rabbin, tome 1 : La Bar-Mitsva

Il faut se lancer dans l'aventure du Chat du Rabbin sans hésiter ! Joann Sfar a produit six albums délicieux, riches de commentaires savoureux et tellement utiles dans ces temps où le religieux tente un retour en force.



Dans les cinq premiers albums, une préface très intéressante rend hommage à l'auteur. Pour La Bar-Mitsva, c'est Eliette Abécassis, romancière et philosophe, qui dit très justement : « C'est à la fois une poésie, un conte pour adulte et une discussion intelligente, pondérée, et drôle, du judaïsme. »

L'auteur nous plonge aussitôt dans les rues d'Alger, à une époque déjà lointaine, où il faisait bon vivre sans exclusion sauf que « Chez les juifs, on n'aime pas trop les chiens. Un chien, ça vous court après, ça aboie… Et ça fait tellement longtemps que les juifs se font mordre, courir après ou aboyer dessus que, finalement, ils préfèrent les chats. »

Le ton est donné et le fameux Chat entre en scène, un chat maigre, effilé, au poil très court qui tient à sa liberté mais qui, après avoir croqué un perroquet, se met à parler ! La personne qu'il aime le plus au monde, c'est Zlabya, la fille du Rabbin, « son nom évoque une pâtisserie au miel ». Hélas, le Rabbin ne veut plus que le Chat fréquente sa fille depuis qu'il parle.

Voilà que notre Chat veut faire sa Bar-Mitsva, cérémonie marquant le passage des jeunes garçons à la majorité religieuse. le Rabbin lui fait étudier la Torah, le Talmud mais le Chat discute, réfute, conteste et prouve que le maître du Rabbin n'est pas omniscient. Il y a beaucoup de tendresse et de complicité entre le Chat et son maître. Finalement celui-ci accepte que le Chat retrouve Zlabya, à condition qu'il ne parle pas : « Ça vaut le coup de fermer sa gueule pour être heureux. »



Déjà, on constate combien certains jeunes hommes manipulent la religion afin de prendre pouvoir et combien les femmes sont écartées. Enfin, l'auteur rend hommage à tous les peintres d'Alger. Son dessin est original, agréable, très expressif et toujours bien coloré.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Vous connaissez peut-être

Pour oublier une rupture sentimentale, Joann Sfar se met en tête de prendre un chien et entretient une relation épistolaire et téléphonique avec Lili, une femme rencontrée sur Facebook (en cliquant sur son profil présenté dans l'option "vous connaissez peut être").



"Pourquoi tant de pages avant de trouver le courage de raconter cette histoire ? Parce qu'elle fait autant honte que les confessions d'un type ruiné par une secte Krishna Jihad et qui se réveille en se demandant comment il a pu marcher dans de telles conneries. Lili, c'est le procès de la croyance, cette vieille peluche."



Mais rien ne se passe de façon idéale, car le chien (un bull-terrier) ne cesse, malgré tous ses efforts pour l'éduquer, de vouloir tuer ses chats, et la jeune femme le fait tourner en bourrique, entre messages d'amour, de promesses et d'insultes... sans qu'il arrive à déterminer s'il s'agit d'une véritable personne ou d'une arnaque.



Mais l'essentiel n'est pas forcément là, car cette période est aussi riche en réflexions philosophiques sur sa relation aux autres, y compris aux animaux et finalement aux "êtres auxquels on s'attache pour des raisons imaginaires".



"Le sujet, ce n'est pas seulement le chien Marvin ou pas seulement Lili. le sujet, c'est Facebook et la promesse qu'offrent les images. le petit chien de Facebook, la jolie fille de Facebook, et pour finir le carnage de Facebook seront toujours plus attirants que les drames vécus et éprouvés dans nos vies minuscules. Car derrière ces images, dans la joie ou dans l'horreur, se tiennent des promesses plus grandes que nous."



Il est intéressant ce livre de Joann Sfar, bien que partant un peu dans tous les sens. C'est d'ailleurs bien ce qui le rend vivant. On passe d'une idée à l'autre, d'un questionnement à l'autre, mais avec toujours en ligne de fond ces deux histoires de chien et de relation Facebook.



Le langage cru renforce cette idée qu'on est dans la tête de l'auteur, et c'est parfois drôle, parfois émouvant.



Mais c'est sans doute aussi une façon de montrer qu'au final "il faut que la fille dont on rêve existe vraiment dans la vie. Si on rencontre une fille qui ne fait pas rêver, il faut s'abstenir. Il ne faut pas y aller par politesse ou pour montrer qu'on peut bander. Non, c'est pas comme ça. L'amour c'est sacré".



Même si j'ai eu un tout petit peu de mal à entrer dans ce roman, perdu dans les méandres des pensées philosophiques dont on ignore parfois la finalité, assez rapidement j'y ai trouvé du plaisir et de l'intérêt, tout en partageant sa vision des dangers de l'internet et de l'illusion qu'il entretien.



Ce roman c'est finalement le chemin de l'auteur vers un nouvel amour qui sera l'incarnation bien réelle de l'imagerie entretenue jusque là sur FB sans avoir pu la concrétiser...



Vous pouvez donc vous lancer dans la lecture de ce bon roman... "y a pas de souci".



D'autres avis sur d'autres lectures sur :
Lien : https://blogdeslivresalire.b..
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Klezmer, Tome 2 : Bon anniversaire Scylla

L'action du second tome de Klezmer se déroule dans la maison de Scylla, une vieille dame dont on fête l'anniversaire. Notre troupe de musiciens, assez atypique, a été embauchée pour y jouer toute la nuit. Et bien, qu'à cela ne tienne , c'est parti pour une soirée de divertissements.



Joann Sfar a repris le mode "musique yiddish" dans sa narration.

Ce deuxième tome est bien plus riche que le précédent. Non seulement au niveau des graphismes, bien plus travaillés que dans le tome 1 -et pas uniquement au niveau des visages - , mais aussi dans la narration. Cette fois-ci, le lecteur est face à plusieurs niveaux de narration. On se délecte des histoires du tzigane, Tchokola. Histoire à dormir debout dans un premier temps car le pauvre bougre mélange les "éléments pour une bonne histoire tzigane" et les "éléments pour faire une bonne histoire juive". Mais le résultat vaut la peine d'être lu - lorsqu'on accepte de faire de l'humour sur la religion. Et le garde du corps, un cosaque (dans une maison juive ?!!! oui oui) demande gentiment (ou presque) à Tchokola de lui conter une histoire où le héro serait un cosaque. Exercice périlleux pour quelqu'un qui a failli périr de la mains d'une bande de cosaques enragés qui lavait obligée à regarder périr sa famille...



Et pendant ce temps, le jeune Yacoov vit pleinement sa crise d'ado en jouant avec son banjo et en réfléchissant au meilleur moyen d'attirer la belle Hava pour lui tout seul ... Le tout sans qu'elle comprenne qu'il n'est qu'un vulgaire puceau !

Hava aussi de son côté fait tout ce qu'elle peut pour s'émanciper, mais pourquoi ? Ou alors, pour qui ? Réponse dans le prochain tome j'imagine.



La lecture de ce tome plein d'insouciance - ou presque - et d'humour m'a ravie et j'ai hâte de découvrir la suite des aventures de cette troupe.
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Le Chat du Rabbin, tome 2 : Le Malka des Li..

Mon maître, le rabbin, a reçu deux lettres aujourd'hui: une du consistoire israélite de France qui veut qu'il fasse une dictée afin d'être agréé rabbin officiel; et une autre du cousin, le Malka des Lions qui prévient de sa future visite.

Ma maitresse me raconte alors la légende de ce cousin, capable de dompter un lion dont il ne se sépare jamais et qui effraie les gens. Apparemment, tout le monde a l'air de l'admirer pour ses prouesses, mais moi, je ne suis pas dupe... j'attends de les voir en chair et en os!

Pour aider mon maître, je lui fais faire des dictées, mais on ne peut pas dire qu'il soit vraiment très doué! Il faut dire qu'il doit écrire en français pour faire la prière en hébreu à des juifs qui parlent arabe! De quoi en perdre son latin!

Et, moi, je ne sais pas pourquoi mais je n'arrive plus à parler, sauf avec le lion...





Après avoir fêté la Bar-Mitvsa du chat, Sfar nous livre à nouveau un album intelligent, empli de tendresse et d'humour. L'effet de surprise étant passé, on reste tout de même scotché devant cet album encore plus poussé et drôle. L'auteur continue de nous enseigner les coutumes de la religion.

C'est toujours un véritable plaisir d'écouter ce chat, même s'il perd la parole à certains moments.

Avec un graphisme toujours aussi impressionnant, des couleurs de toute beauté, des dialogues savoureux et captivants, on fait un joli voyage dans ce pays méconnu.



Le chat du Rabbin, Le Malka des Lions... לרגוש של תענוג!
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Le Chat du Rabbin, Tome 5 : Jérusalem d'Afrique

Pas emballée plus que ça par ce dernier album de la série le Chat du Rabbin.



Dans cette aventure, les personnages de Joann Sfar sont confrontés à l'intolérance et l'ignorance : celle qui existe (trop) souvent au sein d'une même communauté. Et une fois de plus la difficile compréhension des êtres humains entre communautés. C'est à désespérer : puisqu'entre eux ils n'arrivent ni à se comprendre ni à se mettre d'accord, comment pourrait-il autrement avec des étrangers à la communauté?

Heureusement l'humour du chat et notre petit couple (à la fin) arrivent à nous faire rire de cette bêtise humaine. Et lorsqu'on voit le cheikh et le rabbin si bien se compléter dans leurs opinions , on se dit que ça serait dommage de s'en priver !



Finalement, nous humains ne nous comporterions nous pas avec les autres exactement comme le rabbin et son chat ? A faire sans cesse des dialogues de sourd ? Peut-être la clé est-elle là...

Ou comme le dit si bien le chat : " Je n'ai jamais cessé de parler. C'est toi qui n'écoutais rien."



Par contre, ie retrouve le même problème que dans les deux précédents, à savoir que Joann Sfar a eu plusieurs bonnes idées en ce qui concerne la thématique. Mais, encore une fois, cela fait l'effet de balles lancées en l'air, et qui, du fait qu'elles sont trop nombreuses ne peuvent être rattrapées au vol...



En revanche, du fait que nos amis sfariens entament un périple à travers le continent africain pour trouver leur utopie (la Jérusalem noire), le graphisme est plus varié : c'est un voyage pour le lecteur aussi !
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Le chat du rabbin - Intégrale

La Bar-Mitsva – Parce que le perroquet du rabbin Sfar était trop bruyant, le chat l’a goulument croqué. Il y a gagné la tranquillité, un bon repas et la parole. Le voilà bien décidé à faire sa bar-mitsva pour prouver au rabbin qu’il peut fréquenter sa jolie fille. « Je lui dis que si je suis un chat juif, je veux faire ma bar-mitsva. » (p. 16) Le rabbin enseigne donc le Talmud au chat. Mais avec la parole vient la fin de l’innocence et le début des ennuis. Le chat est menteur et insolent et bien incapable de garder sa langue dans sa poche. Mais que ne ferait-il pas pour retrouver la tendre compagnie de sa douce maîtresse. « Ça vaut le coup de ferme sa gueule pour être heureux. » (p. 42)



Ce premier volume des aventures du chat du rabbin pose le décor : nous sommes en Algérie, au début des années 1930. Le rabbin respecte la loi judaïque. Son affection pour Zlabya, sa fille, confine au laxisme et la demoiselle s’enivre de romans et de théâtre français. Voici donc pour les personnages principaux. Dans ce premier volume, nombreux sont les phylactères qui comprennent le verbe « dire » ou ses synonymes : la bande dessinée de Joann Sfar est une allégorie de la parole, voire de la Parole. Dire, c’est faire et ce n’est pas le chat qui prétendra le contraire.



Le Malka des Lions – Le rabbin a reçu deux lettres. La première est de son cousin, le Malka des Lions, un sage qui arpente le désert et protège des fauves. La seconde est du Consistoire israélite français : pour être agréé en tant que rabbin, il doit prouver qu’il maîtrise la langue française et se soumettre à une dictée. « Pour faire la prière en hébreu à des juifs qui parlent arabe, ils veulent que tu écrives en français. » (p. 68) Le rabbin doit pratiquer et il demande au chat, affectueux bien qu’impertinent, de lui faire la dictée d’ouvrages français. « Si vous voulez, je peux chercher une fable composée uniquement d’animaux cashers. » (p. 67) Hélas, l’examen officiel semble mal se passer et le chat désespère. Perché sur une fenêtre, il prononce plusieurs fois le nom de Dieu pour attirer la miséricorde céleste sur son maître. Pour cet ouvrage verbal, il perd le pouvoir de se faire comprendre : il parle toujours, mais on n’entend que des miaulements. Pendant ce temps, dans la maison du rabbin, un mariage est sur le point de se nouer.



Ce deuxième tome donne de nombreuses informations sur la religion juive, sa culture et ses traditions. L’Algérie telle que la décrit Joann Sfar est haute en couleurs et en verbe. Le chat qui perd la parole rappelle l’épisode de la tour de Babel : pour avoir voulu s’approcher trop près du Seigneur, les hommes ont été punis et chaque peuple parle un langage que l’autre ne comprend pas.



L’exode – La belle Zlabya a épousé un jeune rabbin qui a fait ses classes en France. Pour le voyage de noces, tout le monde (même le chat) embarque pour l’Hexagone afin de rencontrer la famille du gendre. Mais le voyage ne sera pas de tout repos. « Tu crois que ça me fait plaisir cet exode ? Tu t’imagines que je suis heureux que le mari de ma fille, il l’emmène chez les eskimos ? » (p. 114) Une fois à Paris, la colère du vieux rabbin est à son comble et il part seul dans Paris, son chat sur les talons, à la découverte d’une ville inconnue et d’un mode de vie bien étrange. C’est l’heure du doute et des questions au Seigneur.



Le shabbat tient une grande place dans ce troisième épisode : le respecter ou non semble démarquer le bon du mauvais juif. Mais c’est toujours avec humour, voire dérision, que Joann Sfar présente la religion juive. À la suite du rabbin et de son matou qui n’a rien de gouttière, on patauge dans le caniveau parisien, sous des pluies torrentielles, bien loin des chaleurs épicées de la ville algérienne.



Le paradis terrestre – Le chat du rabbin suit le Malka et son lion dans le désert. Le Malka raconte ses histoires : entre mythe et vérité, la frontière est mince. Le Malka est une légende vivante dont la réputation traverse les pays et déplace les dunes. Au cœur des oasis, on découvre une loyauté animale plus forte que les contingences humaines. « Je vous aime parce que vous êtes vulnérables. Je vous aime parce qu’il faut bien que quelqu’un vous aime. […] Et ceux qui ne t’aiment pas seront toujours plus nombreux. » (p. 203) Malheureusement, dans les villes, l’antisémitisme va croissant. Mais c’est compter sans le Malka qui, du bleu des ses yeux qui ont tout vu, transperce les âmes.



Ce quatrième album est mon préféré sur les cinq : il a des airs de contes des mille et une nuits et un parfum exotique plus prononcé que les autres. Le chat y est moins central, mais sa présence discrète est vraiment celle que l’on attend d’un félin domestique.



Jérusalem d’Afrique – Le mari de Zlabya s’est fait expédier des textes religieux de Russie. Dans la boîte qui contient les livres, il trouve un Russe juif qui fuit l’Union soviétique et cherche à rejoindre l’Éthiopie et ses mythiques juifs d’Afrique noire. Étrangement, le chat comprend la langue russe et se fait entendre du réfugié. Se décide alors une folle équipée à travers le désert, pour remonter aux origines du judaïsme. « Quelle preuve avons-nous que nos ancêtres avaient la peau claire ? / La preuve, c’est que regarde : les Noirs, ils ont l’esclavage, les Juifs, ils ont les pogroms. C’est lourd à porter. Alors imagine un peuple qui aurait les deux à la fois, c’est pas possible. » (p. 242) Cette expédition vers la Jérusalem d’Afrique est à la fois loufoque et mystique. Le chat est du voyage, comme toujours.



Au début de ce dernier volume, Joann Sfar a des mots courageux. « Pendant longtemps, j’ai pensé qu’il était superflu de faire un album contre le racisme. Il me semblait que c’était une évidence, qu’il ne fallait pas enfoncer les portes ouvertes. Les temps changent, semble-t-il. Tout a sans doute été dit, mais comme personne n’écoute, il faut recommencer. » (p. 208) Je n’en dirai pas plus pour vous laisser apprécier la profondeur de ce bel album. Juste un mot sur la présence de Tintin qui s’avère être, comme je m’en doutais, un parfait crétin.



****



Le chat est un héros élégant, un brin poseur et désabusé, mais toujours en quête de caresses et de tendresse. « Je suis le chat du rabbin. Il m’arrive des tas de choses. Par exemple, une fois, je suis allé à Paris et il a plu. Alors je suis rentré chez moi, en Algérie. » (p. 157) Mais le félin ne prend pas toute la place : il s’efface, file sous une table et laisse se dérouler sans lui d’autres histoires.



Cette intégrale est un vrai bijou : outre le grand plaisir de lire les cinq albums d’un trait, j’ai particulièrement apprécié l’humour fin et parfois cynique de l’auteur. Son dessin est particulier, avec des traits vifs et nerveux. La couleur explose sur la page et donne l’impression d’un souk qui ne cesse jamais de s’activer. Les cinq albums constituent une version moderne et ironique de l’Ancien Testament, avec ses légendes, ses cantiques d’amour et ses récits édifiants.

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Grand Vampire, tome 2 : Mortelles en tête

Regarder des tableaux avec du soleil, c’est le seul soleil que peuvent admirer les vampires. Dans le Musée du Louvre, la nuit, Fernand rencontre une touriste japonaise, une nouvelle idylle commence, puis ils se perdent. Pendant ce temps-là, Homme-Arbre hésite à appeler celle dont il est amoureux. Les deux escargot de la chanson du tome 1 viennent jouer les larmes d’Homme-Arbre. Un peu d’improvisations, de contes, de légendes et de vie ordinaire et on navigue toujours entre trivial et poésie, comme Joann Sfar sait le faire, avec décontraction, légèreté, fantaisie et imagination sans carcans
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Donjon Zénith, Tome 6 : Retour en fanfare

Voici un tome qui ne m’avait pas particulièrement marqué lors de ma précédente lecture, je viens de relire ces derniers mois tous les tomes précédents dans l’évolution du Donjon, et en particulier “Un mariage à part” et cette seconde lecture se révèle bien plus pétillante.



On découvre la ville fortifiée de Vaucanson, dirigée pour les apparences par un roi fantoche, le père d’Herbert, mais c’est son conseiller qui tire les ficelles. La venue d’Herbert, en principe banni de la ville, va mettre un peu de bazar dans ses projets.



On retrouve tous les ingrédients qui font la particularité de cette série : de l'aventure, de la fantaisie, des bagarres, des idées farfelues, du suspense, des situations rocambolesques, un ton désinvolte, décontracté, de l’humour et toujours autant de folie. Et après la lecture des tomes précédents, je découvre l’évolution des personnages, Marvin est amoureux, ça change la donne, Hyacinthe paraît aussi plus égoïste, moins en phase avec ses guerriers. Il y a une ambiance de récit de chevalerie, un côté Ivanhoé, l’héritier qui revient au château déjouer un complot contre son père, mais forcément, ça part en vrille très vite, avec des super héros, des monstres, et tant d’idées farfelues. Le final qui m’avait paru abrupt lors d’une première lecture prend toute sa saveur dans le cadre de l’ensemble de la série, nous amenant à penser que toutes ces luttes de pouvoir ou pour la richesse n’ont guère d’importance.



La Fanfare a résonné bizarrement, ça a fait un couac terrible, mais c’était un très beau couac.
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Lieutenant Blueberry, tome 1 : Amertume apa..

Depuis la parution de L’Affaire Francis Blake, les éditeurs ne se gênent guère, quand ils le peuvent, pour ressusciter des séries en remplaçant les auteurs originaux par d’autres, ayant déjà fait leurs preuves. De manière assez curieuse, l’année 2019 aura vu la liste s’allonger à Blueberry. Ce personnage a déjà connu plusieurs séries, plusieurs cycles, des auteurs et des styles différents. Était-il nécessaire de relancer, une nouvelle fois, la machine ?



Il faut bien se l’avouer, ce qui va ici tenter le lecteur curieux, ce sont les dessins de Johan Sfar. Il faut reconnaitre que son trait est particulier et assez éloigné de ce qui s’est fait dernièrement avec la série principale (et son orientation réaliste) et la série consacrée à la jeunesse (plutôt orientée vers les tons colorés, proche de dessins animés).



Ce style, unique, se suit avec grand plaisir. Il permet clairement de créer une ambiance, même si le trait apparait plutôt mieux adapté aux paysages qu’aux personnages. Ces derniers s’en sortent quelque peu malmenés. Les visages sont traités d’une manière assez particulière, mais tout cela reste plaisant, quoique différent des habitudes de la série.



Le scénario quant à lui est des plus classiques. Deux jeunes écervelés sont sur la mauvaise pente, pour les sauver une jeune milieu de tout cela il y a des tuniques bleues, Fort Navajo, Blueberry et son ami (arrivé femme commet un acte qui risque d’amener une nouvelle guerre entre Blancs et Apaches. Les deux camps sont à cran et chacun d’eux est mené par un chef charismatique à fort potentiel… Et au Dieu seul sait comment) Jimmy MacLure. Tout cela est convenu, mais nous offre une séquence de nostalgie des plus plaisantes.



L’alchimie fini par fonctionner et les pages se tournent à grand vitesse ; c’est avec beaucoup de surprise que l’on arrivé (déjà !?) à la fin de cet album qui nous donnera forcément envie de lire la suite.
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Le Chat du Rabbin, tome 9 : La Reine de Sha..

Après un huitième tome un peu hors série (car centré sur des personnages secondaires), ce neuvième tome revient au cœur de l’histoire puisqu’il est consacré à la jeunesse de Zlabya. On se réjouit de retrouver les personnages au mieux de leur forme avec des dialogues percutants, pleins d’humour et d’intelligence. Que l’auteur ait réussi à garder un tel niveau au bout de 9 tomes confirme tout l’intérêt qu’il y a à suivre cette série.
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Petit vampire, tome 3 : On ne joue pas avec..

Et voilà, j'ai terminé cette série puisque les nouvelles aventures de Petit Vampire étaient en réalité une trilogie... C'est avec un brin de tristesse que j'ai refermé ce livre, en me disant que je me pencherais sur l'autre série, Grand Vampire.



Mais en attendant, nous sommes là pour parler du petit... Dans cette histoire, le Gibbous a capturé les grands-parents de Michel et celui-ci doit choisir entre abandonner la seule famille qui lui reste ou trahir son ami... Alors il part à la rescousse de ses grands-parents avec l'aide de Petit Vampire, Marguerite, Ophtalmo et Claude.



C'est la dernière confrontation et les événements s'enchaînent plutôt rapidement, nous laissant dans un véritable décor de pirates. C'était une lecture très agréable, et le meilleur tome de cette nouvelle série qui, malgré tout, ne détrône pas dans mon cœur l'originale.



C'est avec plaisir que je relirais l'entièreté de la série, nouvelle comme ancienne, afin de me replonger dans ces fabuleuses aventures et de retrouver les protagonistes que j'apprécie tant.
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Donjon Monsters, Tome 10 : Des soldats d'ho..

Cet album de la série est assez déconcertant.

Le graphisme est brut, agressif, vif, les personnages sont des silhouettes hachurées nerveusement, les couleurs restent dans des tons naturels et neutres, de gris et d’ocres. Pas de phylactères, et un texte en voix off. Le récit est raconté par le personnage principal, et on constate très vite qu’il ne brille pas par son intelligence. Gorg et son frère Karg, soldats de la Géhenne, sont entraînés et conditionnés pour garder une porte du donjon. Karg faillira à sa tâche et Gorg devra alors l’exécuter. Le récit est sombre, morbide, il y a une pointe d’humour qui accompagne le récit, un humour très cynique, autour de la situation du soldat conditionné à exécuter les ordres sans se poser de questions. Gorg ne s’en pose pas la moindre, mais en suivant ses réflexions, on s’enfonce mollement dans cette ambiance, ça fonctionne parfaitement, le dessin s’accorde à la noirceur du récit, on se retrouve en accord avec les pensées de Gorg, la cruauté et l’horreur ne nous troublent même pas alors que les ordres contradictoires posent de véritables problèmes. Il y a une lenteur, une torpeur dans le rythme et l’ambiance qui nous anesthésie. Notre pensée, dans un premier temps, ne va pas plus loin que celle de Gorg et au final, on en ressort bouleversé. Le rapprochement est peut-être osé, mais ça m’a fait penser à “La mort est mon métier” de Robert Merle.

Sans doute un des plus sombres épisodes de la série, Sfar et Trondheim réalisent un coup de maître en proposant un récit grave et pesant. Le travail de Bezian renforce cet aspect de façon remarquable, très juste, se concentrant sur l’essentiel. Cette histoire, c’est surtout un ton et une atmosphère pour illustrer un propos loin d’être léger.

Tous les albums de la série Donjon sont différents, chacun possède ses particularités, certains semblent sortir du cadre, comme celui-ci, et la surprise est au rendez-vous pour notre plus grand bonheur.
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Le Chat du Rabbin, tome 8 : Petit panier au..

En ce moment Zlabya donne des cours de judaïsme à Aline qui souhaite se convertir par amour pour Roger. Évidemment le chat du rabbin va jeter son grain de sel dans cette affaire.

J'ai trouvé ce tome bien plus intéressant que le précédent. Le chat avec son regard un poil cynique et sa quête de vérité mais sa griffe là où sa fait mal. Ca donne de quoi réfléchir sur la religion et ses traditions ainsi que sur ceux qui les suivent et pourquoi. Une grande question que celle de la foi que ce soit la foi religieuse ou la foi en l'autre, en l'amour.
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J'aime Lire n°252 : L'Île aux pirates

Il y a quelques années, je me suis fait une petite cure de Joan Sfar au point de rassembler et lire presque tout ce qu'il faisait. J'étais fasciné(e) par son parcours personnel et par son personnage alter ego qu'on aperçoit d'ailleurs sur la couverture. Il s'agit ici d'une histoire fort sympathique publiée dans la série "J'aime lire" et illustrée donc par Joan Sfar, que j'ai fini par partager en famille.
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