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Critiques de Joann Sfar (2220)
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Le Chat du Rabbin, tome 2 : Le Malka des Li..

J'ai retrouvé avec plaisir le chat qui parle, le rabbin et sa fille pour un deuxième tome toujours aussi accrocheur. Cet album s'ouvre sur le fait que le rabbin a reçu deux lettres :

"Mon maître a reçu deux lettres ce matin. Il ne les ouvre pas tout de suite. Il commence par faire sa prière.

Puis il prend son petit déjeuner.

Une des lettres vient de Paris. L'autre est tellement abîmée qu'on dirait qu'elle a traversé le désert.

Zlabya, ma maîtresse, est curieuse de connaître le contenu des lettres, et moi aussi, car les chats sont encore plus curieux que les filles. Le rabbin met les lettres dans sa poche et sort, il dit qu'il les lira plus tard.

En fait, je pense qu'il fait durer le plaisir. Zlabya n'ose pas lui courir derrière. Moi, si. " Une annonce la venu de Malka des Lions, un personnage haut en couleur, tandis que l'autre annonce au rabbin qu'il doit passer une dictée en français. S'il la reçut, il sera officiellement rabbin.



Le chat est très fidèle a ses maîtres est va aider son mettre a préparer sa dictée, en lui dictant des fables de la Fontaine :

"- Tiens, rends-toi utile. Dicte-moi.

- Bien ... "Daphnis et Alcimadure ..."

- Qu'est-ce que c'est ?

- C'est le titre.

- C'est une fable de La Fontaine qui a un titre pareil ?

- Oui.

- Choisis-en une autre.

- Bien. "Le cierge"

- C'est tout ce que tu as trouvé ? Une autre fable, vite.

- Hmf ... "Jupiter et le Passager". "Ô combien le péril enrichirait les dieux ...

- Les dieux ?

- Oui.

- Non, ça ne va pas. Trouve-moi une fable monothéiste. Avec des animaux. Des animaux normaux, dont on sait le nom.

- Bien. "Le chat, la belette et le petit lapin", ça vous va ?

- Oui.

- Non, parce que si vous voulez, je peux chercher une fable composée uniquement d'animaux cashers."



Bref c'est un tome de plus, avec énormément d'humour. On rit de bon cœur et on s'attache a nos trois personnages un peu plus. Le tome s'achève sur une grande nouvelle pour la fille du rabbin, j'ai donc hâte de lire la suite.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Paroles sans papiers

Neuf témoignages d'immigrés sans-papiers, illustrés par autant d'auteurs-dessinateurs différents. Quelques paroles, pas forcément tout un parcours. Ils sont venus de Tchétchénie, du Sénégal, du Congo, du Maroc, du Brésil, d'Algérie... pour fuir une guerre ou la misère. Ils étaient confiants : l'avenir dans un pays riche et démocratique serait forcément meilleur. La plupart ont voyagé clandestinement. Certains ont été refoulés violemment aux portes de l'Europe, d'autres ont dû se cacher une fois arrivés en France, l'une est devenue prostituée, l'autre esclave chez des membres de sa famille...



Très bel album, poignant sans jamais tomber dans le mélo. Des paroles qui semblent recueillies telles quelles, des adaptations en images très réussies. La postface est particulièrement intéressante pour situer le contexte politique, la législation et les événements des vingt dernières années. Et rappeler aussi quelques principes économiques : l'immigration n'appauvrit pas un pays, ne prive pas d'emploi les "de souche" (après combien de générations sur un territoire est-on "de souche" ?). Elle est au contraire un facteur d'essor économique et culturel.



Une BD importante et instructive sur un thème d'actualité.



--- Les différentes approches des illustrateurs donnent envie de les découvrir davantage via d'autres albums.
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Le Chat du Rabbin, tome 3 : L'Exode

Cette fois ça y'est, Zlabya s'est mariée ! Pauvre rabbin ! Et pauvre Chat !



Il est donc temps d'aller rendre visite à la belle-famille du jeune homme. Une famille aux antipodes de ce pauvre rabbin algérois.

Mais avant de le découvrir : direction Paris ! Et là, c'est le drame ... Choc des cultures droit devant !!!



Tout d'abord, il y a l'urbanisme à apprivoiser et surtout, le pire : le temps !

Et après de nouvelles aventures, le rabbin rencontre enfin la famille de son gendre.



Dans ce troisième album, on retrouve l'humour grinçant du Chat, l'ironie so Jewish (!) et la sagesse du rabbin, mais avec une réflexion plus poussée cette fois.



Ici, Joann Sfar montre que la sacro sainte religion n'uni pas tous les juifs. Il nous dit bien que l'endroit où l'on vit nous influence plus que la religion elle-même. Ainsi, il y a plusieurs personnages qui confrontent leur compréhension de la religion et la manière dont ils la vivent.



Et en filigrane, il est aussi question des espoirs déçus. Des rêves des immigrés maghrébins et de la réalité de leur vie en terre européenne.

Au thème important : le regard de l'autre. Un thème courant, mais que se passe-t-il quand cet Autre vient d'un autre "monde" ?



L'humour dans cet album est différent de celui des 2 précédents. Mais cela n'a pas été un obstacle pour que je trouve ce 3ème tome intéressant. Joann Sfar met en scène "l'étranger" de façon très juste , car dans les rencontres qu'il met en scène, qui est le plus étrange ? Le rabbin ? Les juifs européens ? Les Européens ????

Ce qui est sûr, c'est que c'est toujours drôle de voir ce qu'un de ces "autres" pense de ce qu'il voit chez nous.
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Grand vampire, tome 3 : Transatlantique en ..

Le tome 2 qui se passe avant le tome 3, Joann Sfar à le don de démonter le temps, c’est le côté non structuré de ses histoires qui lui permet d’y insuffler une poésie nonchalante, un esprit léger et fantasque.

Une croisière en amoureux, sans l’amoureuse qui a fait faux bond au dernier moment, Fernand le Vampire voyage seul. Il rencontre un Loup-dragou, c’est comme un loup-garou sauf qu’il se transforme en loup dragueur dès qu'il voit une jolie fille. Quelques autres personnages viennent parsemer l’aventure de leur fantaisie, on y retrouve entre autres l’homme invisible, la fille du professeur Bell, le professeur Bell lui-même, une fantôme écharpe, les propres personnages de Joann Sfar passent d’une série à l’autre, se sont des destins croisés, ou plutôt percutés. C’est une une aventure rocambolesque, un huis-clos sur une paquebot de croisière où tout semblait bien parti pour s’y ennuyer ferme, mais Joann Sfar sait, de sa fantaisie, nous offrir de ces moments d’imagination incontrôlée, de poésie surréaliste, et de petites choses anodines dans un monde incroyable ou l’inverse.

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Donjon Zénith, Tome 5 : Un mariage à part

Mariage arrangé, magouilles juridiques dans un univers où elles n’ont pas leur place, cela donne un imbroglio picaresque digne d’une pièce de Molière, servi par un graphisme délirant, baroque à souhait, dans des décors wagnériens et disneyens à la fois. Boulet s’invite dans la série et remplace Lewis Trondheim qui va désormais se cantonner au scénario avec Joann Sfar, j’aime bien les deux, mais je trouve que Boulet s’en sort à merveille. Le scénario perd de son innocence, Donjon Zenith a démarré sur un ton plus léger, ici la situation devient plus grave, plus sombre, les caractères des personnages deviennent plus ambigus, et même si les répliques sont toujours aussi savoureuses, les situations toujours aussi cocasses, la série évolue en force et en subtilité, en émotions et en réflexions et je rajouterais que le médium bande dessinée est exploré encore plus loin dans ses spécificités. La bande dessinée est un art de l’ellipse dixit Benoit Peeters, un langage en soit, les auteurs rythment ce récit de nombreuses ellipses, presque une à chaque fin de page, ce qui lui donne un rythme et une intensité redoutable. Bref, c’est juste très bon, d’un très haut niveau, et plus on lit d'albums de la série, plus sa dimension artistique nous saute aux yeux. De l’imagination potache d’amateurs de jeux de rôles est sortie la meilleure série de bande dessinée qui soit.

Magistral.



Un Donjon Crépuscule, un Donjon Antipodes+ et un Donjon Monsters sont programmés pour 2024, et je viens de voir que 6 Donjon Parade sont prévus pour fin 2024 et 2025 ! Il y a une page Wikipedia régulièrement mise à jour pour se tenir au courant : https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_albums_de_Donjon

On a parfois envie qu’une série se termine, c’est peut-être la seule qu’on souhaite infinie.

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Donjon Monsters, tome 7 : Mon fils le tueur

Dans cet épisode, Blutch est au dessin, dans un style assez proche de celui de Christophe Blain (les quatre premiers épisode de Donjon Potron-Minet) ou de Joann Sfar (les trois premiers épisodes de Donjon crépuscule) : Un trait nerveux avec beaucoup de hachures, la ville est rendue dans son aspect sombre et foisonnant, les sous-sol sont crasseux, les visage sérieux.

On est dans la période Donjon Potron-minet, Hyacinthe utilise encore son identité secrète, La Chemise de la nuit, et son pouvoir politique est déjà important, mais sa sécurité est menacée. Il engage deux espèces de dragons lézards, une mère et son fils, pour sa protection rapprochée. On découvre un Marvin encore très jeune, encore naïf mais déjà presque invincible, je crois que son nom n’est jamais cité dans l’histoire, on s’imagine que c’est bien lui, encore petit, avec des ailes et des cheveux longs, encore dorloté par sa mère protectrice, mais déjà presque invincible. Derrière cette première rencontre, savoureuse et pétillante, on a une histoire de complot, de règlements de comptes, assez classique dans le fond, l’intérêt se situe plus dans l’évolution des personnages, dans les tensions de l’histoire renforcées par le graphisme sec et nerveux, et dans cet univers génial qu’est celui de la série Donjon.
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Donjon Zénith, tome 4 : Sortilège et avatar

Marvin et Herbert doivent se rendre avec le mage Alcibiade à la ville des sorciers pour y faire quelques emplettes. Isis les accompagne pour se trouver une robe de mariée. Il vont faire les courses et c’est tout ce que raconte cette histoire, et avec le thème le plus creux qui soit, Lewis Trondheim et Joann Sfar réalisent un petit bijou d’humour, d’aventures, d’action et de fantasy, plein de subversion, de situations rocambolesques, d’idées lumineuses, c’est foisonnant, c’est riche. Dans cet univers ludique, les personnages possèdent une complexité réjouissante, triturant les relations entre eux, c’est toujours inattendu, surprenant. C’est peut-être l’épisode où la patte de Lewis Trondheim est le plus dominant, assez proche dans le ton et l’esprit et le ton de ses séries en solo Ralph Azham ou Lapinot. Bref, encore un tome formidable.
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Petit Vampire, tome 1 : Petit Vampire va à l'..

Petit Vampire s’ennuie en compagnie des monstres, morts vivants et fantômes, il aimerait rencontrer d’autres enfants en allant à l’école. Joann Sfar est ici dans un registre de fantastique pour enfants, avec un personnage touchant, sympathique, un petit monstre qui a des préoccupations d’enfants, c’est une histoire d’amitié, belle et drôle avec une pointe d’épouvante, servie par un graphisme brut, égayé par la couleur. Cette première rencontre avec Petit Vampire est enthousiasmante, j’aime bien le travail de Joann Sfar pour les enfants, utilisant un langage simple, et beaucoup d'imagination. On y trouve de la tendresse sans mièvrerie, de l’action sans violence, et ce qu’il faut de rébellion.
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Le Chat du Rabbin, tome 1 : La Bar-Mitsva

Joan Sfar

Couleur : Brigitte Findakly



C'est avec beaucoup de curiosité et sans aucun a priori que j'ai entamé la lecture de cette BD tant vantée sur Babelio.

Je n'ai aucun regret car, même si je ne connais strictement rien au judaïsme, les réflexions du chat m'ont beaucoup fait rire car pleines de bon sens.

Par contre, les dessins, je n'ai pas trop aimé. le chat ne ressemble pas vraiment à un chat.

Alors, vais-je continuer ?

Peut-être.
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Donjon antipodes, tome 1 : L'armée du crâne

Lewis Trondheim et Joann Sfar ont relancé leur série Donjon, après un certain temps laissée au repos. La série Antipodes- se déroule longtemps avant la période du donjon, c’est juste un prétexte pour un épisode de fantasy, avec des elfes et des orques en guerre. Panaccione est au dessin, il reste dans le style de la série : dessin brut, personnage un peu grotesque, le gamme colorée est assez verdâtre, normal, on est dans l’univers des orques. Deux armées s’affrontent au début de cette aventure, mais l’armée du Crâne n’est aucune d’entre elles. Il s’agit de deux chiens qui se lancent dans une quête improbable, retrouver le crâne du maître de l’un d’eux, un orque. Humour bête et méchant, violence gratuite, réflexions loufoques, ces deux chiens ne brillent pas par leur esprit, pourtant certaines de leurs réflexions ne sont pas dénuées de sens, le ton est décalé, leur souhait de retrouver un maître n’est sans doute pas la bonne quête, celle de la liberté ne serait-elle pas plus judicieuse ?

Sans que ça soit un des tout meilleurs épisodes de la série, il se laisse lire avec un certain plaisir, on retrouve le ton de récit improvisé des deux compères, avec des situations farfelues et souvent sanglantes, Sfar Trondheim nous offrent un bon délire canin dans le ton de la série.
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Les lumières de la France, Tome 1 : La Comtes..

Souvent, j’aime ce côté impromptu chez Joann Sfar, une histoire construite sur de petites réflexions, l’esclavage, le libertinage… avec un dessin tout aussi improvisé, mais dans cette histoire, le côté fourre-tout tombe dans le chaotique, on ne sait pas trop où on va, et les pages assez brouillonnes et presque illisibles de la fin semble ajoutées sans cohérence. Il y a quelques bons moments dans cette bande dessinée, mais qui semblent perdu dans un bordel complet, c’est une déception.
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Le complexe de Shéhérazade

Quand Sfar se livre dans un entretien avec la philosophe Adèle Van Reeth, il offre un parcours livresque de sa jeunesse et une vision de la littérature partagées par beaucoup d'écrivains.

Ses lectures d'enfance entre les super-héros de la culture populaire et les héros de la culture classique ont formé son goût du texte et de l'image.

Mais la particularité du bédéiste vient de cette mixture où la philosophie et la religion juive sont incorporées à ses lectures d'adulte. Il se construit un monde imaginaire foisonnant qui a donné plus tard "Le chat du rabbin" entre autres ouvrages. Même le cinéma le fascine car la réussite d'un film vient de l'émotion que l'acteur suscite.



La construction et l' expérience du niçois le conduisent à refuser les dogmes d'écriture. Cependant il donne quelques pistes pour une création littéraire aboutie: raconter une histoire donnant un sens à un lecteur universel, créer une voix pour donner de l'émotion comme chez Dumas ou créer un monde pour le rêve comme chez Tolkien.

Sans compter qu'utiliser le mythe et le transformer apporte un autre regard sur notre monde contemporain.



Cette célébration de la lecture m'a beaucoup enthousiasmée.

La place du rêve étant prépondérante , avec modestie et jovialité Sfar se confie dans un autoportrait sans fard..

Un bilan de jeunesse réussi et une identité attachante qui tout comme Patrice Franceschi ( mais lui dans l'engagement) porte la force du rêve.

Shéhérazade l'a bien compris: pour survivre il faut imaginer.

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Donjon Monsters, tome 13 : Réveille-toi et me..

Au premier abord, ce n’est sans doute pas le scénario le plus abouti de la série, il semble plutôt que Joann Sfar et Lewis Trondheim aient pondu un récit pour valoriser le graphisme de David B. : Des scènes de batailles avec des squelettes contre des dragons, autant dire, il n’y a que David B. pour le rendre à ce point jubilatoire. Il y a quelques grandes illustrations pleine page qui viennent ponctuer cette histoire et qui semblent sorties d’une folie créatrice sans limites. Les pages fourmillent de squelettes, d’os, d’épées, de haches, d’armures, de monstres, de gueules dans un foisonnement de couleurs, passant du naturel au plus saturé, chaque vignette est une icône, un sujet de vénération, et moi j’adore.

Dans l'œuvre de David B., il y a un aspect exutoire, voire expiatoire, je conseillerais d’ailleurs vivement à ceux qui aiment son dessin mais qui n’en saisissent pas forcément la profondeur de lire "L'ascension du Haut-Mal”. Cet opus de la série Donjon va complètement dans ce sens. On ressort deux personnages de Donjon Potron-minet, qui ont vécu bien avant cette aventure, ils sont réveillés après leur mort, et renaissent sous forme de squelettes aveugles et sans mémoire pour se lancer dans un combat infini avec un nombre incalculable d’autres squelettes. Cette série semble ne jamais pouvoir se finir, c’est ce qui est démontré ici, le graphisme de David B. s'inspire d’enluminures médiévales, d’ornementations orientales, il est chargé d’une infinité de mythologies, de cosmogonies, et tout cela se percute dans une bataille sans fin. Le scénario est simple en apparence, mais ce que David B. arrive à en dégager est prodigieusement abyssal, de l’ordre de la saga épique, comme un aboutissement d’un univers de Fantasy unique et infini.

Cette bande dessinée s’adresse surtout aux fans de la série Donjon et aux fans de David B., ça tombe bien, je fais partie des deux, et je suis comblé.
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Le Chat du Rabbin, tome 8 : Petit panier au..

C'est très frileuse que je suis allée vers ce huitième tome, car le précédent m'avait laissé sur une impression de déception qui avait de quoi me faire dire qu'il fallait mettre la série aux oubliettes.

Heureusement, une fois qu'on a compris que Joann Sfar est totalement imprévisible à tendance cyclique quand même, on se dit qu'on peut se risquer pour voir si des fois l'inspiration lui serait revenue.



Ici, l'amour vient se mêler à la religion, et chez les juifs ça donne un mariage vraiment catastrophique ! En effet, Bernard, un juif de la communauté algéroise décide d'épouser Adeline, problème : c'est une goy, donc il faudrait passer par la case conversion. Un principe que les rabbins feignent parfois d'accepter pour mieux le rejeter. Sauf que, format BD oblige, pas le temps de tergiverser : c'est un "non" franc et massif d'entrée de jeux.

La jolie blonde essaie tout de même d'en apprendre plus sur ses coutumes qui ont fait son fiancé, et c'est là que le fiancée se dit que, ... avoir une femme juive autre que sa mère sans sa vie, ça riquerait d'être trop compliqué à gérer pour lui sur un plan émotionnel.



De mon point de vue, cet album montre une maturité, une finesse d'analyse et une vérite (à la Woody Allen !) dont Joann Sfar a rarement fait preuve. Et c'est une réussite incontestable, mais pour en arriver à cette conclusion, j'imagine qu'il faut connaître des juifs sépharades , ou en être , pour se dire "mais c'est tellement ça!"
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Petit Vampire (nouvelle série), tome 2 : La m..

Dans ma chronique du premier volume de cette nouvelle série, je disais que j'avais été un peu déçue de retrouver des similitudes avec la précédente. Cette fois, l'histoire est différente et je l'ai plus appréciée.



Petit Vampire s'est échappé pour retrouver son ami Michel, alors que le Gibbou rôde... Alors, Michel est emmené à la maison de la terreur qui fait peur afin de rencontrer le capitaine des morts (le père de Petit Vampire, en somme)...



Bien que l'intrigue avance un peu doucement, j'ai été prise dans le feu de l'action et curieuse de continuer après ce cliffhanger à la fin du livre.



C'est aussi l'occasion pour Joann Sfar et Sandrine Jardel de s'interroger - et nous aussi - sur la mort, entre autres questionnements. Ce sont des choses qui vont probablement être développées par la suite, surtout au vu de la fin de ce tome-ci.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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Le Petit Prince (BD)

Je n'ai pas pu résister lorsque j'ai vu cette bande-dessinée dans les bacs de la médiathèque où je travaille. En la lisant, je me suis souvenue enfant quand c'est mon père d'abord qui me lisait l'histoire de Sain-Exupéry puis quand je les relu plus tard mais toujours avec mes yeux d'enfant. Ici, c'est avec un regard d'adulte que je découvre cette adaptation en bande-dessinée par Joann Sfar et, bien que n'était pas toujours fan de ses dessins, ici, il s'est produit quelque chose de magique. Je me suis laissée bercée dans l'histoire de ce petit prince qui visite des six royaumes avant d'arriver sur la planète Terre et de faire la rencontre de celui qui s'attachera à lui comme nul autre et qui est une grande personne, chose qu'il ne pensait pas pouvoir se produire car "les grandes personnes sont trop bizarres et, par conséquent, ne comprennent pas". Pourtant, lui, cet aviateur, a compris et c'est peut-être là tout le drame de l'histoire ! Le petit Prince a réussi a apprivoiser cet homme comme il l'a fait auparavant avec sa fleur et avec le renard. Cette fleur qu'il croyait unique et dont il a découvert sur Terre qu'il en existait des milliers d'autres pareilles à celle-là, restera cependant "sa fleur". C'est le renard qui lui a fait comprendre cette chose essentielle que lorsqu'une chose est précieuse à nos yeux, elle ne l'est que pour nous et ce ne sont pas des pâles copies qui pourront la remplacer.



Pensez le soi à scruter le ciel étoilé et demandez-vous, de temps à autres, même avec vos yeux d'adultes, si par hasard sur l'une d'entre elles, un mouton ne ses serait pas échappé de sa cage et aurait brouté, sans le faire exprès, une rose...



Une bande-dessinée très fidèle au texte avec des dessins qui font parfois sourire tant ils paraissent un peu décalés mais que je ne peux que vous recommander ! A découvrir et à faire découvrir !
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Le chat du rabbin - Intégrale

Prendre un dimanche pour lire l'intégrale des 5 albums "Le Chat du Rabbin", quel luxe ! Quel moment rare !

Ce qui est drôle, c'est que cette BD trône dans ma bibliothèque depuis des années, que je l'ai ouverte dans l'espoir de pouvoir cocher la case du Multi-défi 2017 "Livre dont l'action se passe au Moyen-Orient" et que je découvre que presque toute son action se passe en Algérie.

Tant pis pour le défi... mais tant mieux pour moi.

Car cette BD est délicieuse d'humour, de provocation, d'ouverture pluri-religieuse, de remise en question des croyances et pratiques monothéistes, de rencontres décapantes !

Entre mythe, conte et réel, on voyage aux côtés d'un chat sage et savant, tantôt multilingue, tantôt silencieux, mais toujours perspicace, pertinent et subtil.

Les cases dessinées sont assez inégales. Parfois le trait est précis, net, coloré. D'autres fois, le flou choisi laisse grand place à notre imagination. Cela est surprenant mais ne gêne en rien sa lecture.

Une fort sympathique lecture qui me permet, une fois de plus de découvrir avec plaisir ce 9ème art à mes yeux si méconnu et d'approfondir mes connaissances des cultures géographiques, ethniques et religieuses.
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Le chat du rabbin, tome 6 : Tu n'auras pas ..

Zlabya est enceinte et ça perturbe pas mal son chat qui ne supporte pas l'idée de ne plus être le centre de son attention...



Neuf ans après le tome 5, Sfar revient avec ce tome 6 inédit en 2015 et... c'est le tome de trop. Celui qui répond aux attentes des fans, pour leur faire plaisir, parce que ça fait longtemps, parce que oui l'histoire peut être continuée presque indéfiniment et qu'il y aura toujours des choses à dire et des critiques à faire.

D'ailleurs, l'auteur le confie lui-même dans une interview à BFMTV à l'époque de la sortie : "Je pensais que la série était finie. J'avais fait cinq volumes et je pensais que ça se bouclait", "Le dessin animé du chat [sorti en 2011] semblait être un point final à tout cet univers et je pensais ne plus rien avoir à dire là-dessus". "Je me suis retrouvé célibataire, avec des manques, et je me suis aperçu que les petits personnages du chat revenaient me parler", "Le retour de l'inspiration pour le chat m'a fait plaisir". Toutes ces petites phrases en disent beaucoup donc sur le contexte d'écriture et le statut assez particulier de ce tome 6, ce qui se ressent fortement comme je le disais à la lecture.

Ainsi ce tome, qui s'intéresse à la peur du changement et de l'abandon, voire même à la théorie du mouvement d'aile de papillon qui change la face de l'Humanité, s'éternise sur plus de vingt planches sur le chat qui se plaint (avec de nombreuses bulles répétitives voire inutiles), puis nous emmène dans les rues vivre une expérience d'errance pas très folichonne avec une morale de vie dont le chat au final se fout avec un grand F.

J'ai en outre trouvé que le dessin avait un peu changé, n'était pas constant et du coup un peu décevant.

Bof, c'est pas comme si on attendait un éventuel tome 7 avec impatience. S'arrêter au tome 5 serait en définitive une stratégie de lecture intéressante.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Le Chat du Rabbin, tome 4 : Le Paradis terr..

Le maître alors parti à Oran, le chat reste avec son cousin le Malka des lions. Ce dernier se fait vieux mais il continue d'essayer d'arnaquer les populations avec son lion apprivoisé. Il rêve pourtant de reconnaissance...



Honnêtement, des quatre premiers tomes, celui-ci est le plus beau. Une construction clairement en deux actes, dont la première partie est très poétique, émissaire d'un beau message tout en étant très surprenante. Sfar y aborde la sagesse de l'âge, l'amour fidèle, la quête de la reconnaissance et de l'éternité, la loyauté à sa propre foi et la foi ébranlée par la mort. Le conte dans lequel nous embarque l'auteur est magnifique, joliment narré avec des planches frappantes. Je n'en dis pas plus, ne voulant pas tout révéler.

Et puis, alors qu'on est complètement transporté, voire choqué par la porté des évènements, la deuxième partie pointe le bout de son nez et déçoit presque dans le retournement de situation. Mais là où on se dit que tout est gâché, Sfar s'embarque dans un autre ensemble de thèmes tout aussi porteurs, développés d'une manière différente des trois autres tomes, encore plus en finesse, avec beaucoup moins de prose. Sfar s'attaque ainsi à l'antisémitisme et l'islamophobie, ainsi le rejet de l'autre, l'étranger et surtout le non-catholique de tradition. Joann Sfar insiste de façon très nette sur le pouvoir de l'érudition et la culture par la lecture, moteur de l'anti-violence, condamnant ainsi sans pourtant le nommer l'obscurantisme (qui s'est grandement développé dans son côté fanatique ces quinze dernières années).

C'est juste beau, c'est juste bien fait. Point.
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Le chat du rabbin, tome 6 : Tu n'auras pas ..

Aaah malheur !! Zlabya , la maîtresse adorée et vénérée du Chat du rabbin est enceinte ! Son attention sera désormais tout sur son bébé et à la trappe le chat ! Un véritable cataclysme dans la vie de ce quadrupède érudit et religieusement sceptique.



Ce sixième tome fait preuve d'une réflexion plus profonde sur ce qui fait un être humain au-delà de ses croyances (la peur du changement, le besoin d'appartenir à une communauté, la recherche de sens, les rêves que l'on nourrit toute une vie, le couple, l'amour et le bouleversement que constiture l'arrivée d'un bébé..)



Bien sûr, l'humour est toujours aussi caustique et parfois même cynique, avec certaines scènes où la vie ne se résume qu'aux mensonges, tromperies et déceptions de ses semblables. (Et Sfar étant toujours Sfar , on n'échappe pas à certaines scènes délirantes.. Bon, c'est la griffe Joann Sfar, que dire de plus ? )

Heureusement, l'amour désintéressée mais très égocentrique des animaux existe encore .



Ce que je retiens surtout de ce tome c'est la façon dont (malgré l'auteur, peut-être ?) , le chat du rabbin devient la métaphore de l'artiste , de celui qui est différent de sa communauté ou de l'être sensible qui a du mal à trouver sa place dans un monde blasé par des habitudes quasi ancestrales et un quotidien absurde.
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