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Critiques de Joyce Carol Oates (3267)
Les mystères de Winterthurn

Pourtant inconditionnelle de Joyce Carol Oates, je n'ai pas accroché cette fois : j'ai trouvé ce roman laborieux; avec des incursions dans le fantastique ou à tout le moins dans l'imaginaire fantastique populaire, brouillonnes. J'ai eu envie de pouvoir secouer le détective pour le réveiller, bon sang!

Bref, pas convaincue du tout par ce roman, que l'on peut qualifier de gothique, certes, mais surtout un mélange que je ne trouve pas heureux entre Jane Austen et Gaston Leroux.
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Mudwoman

En premier lieu, je trouve très belle et très évocatrice la couverture de ce livre.

Mudwoman raconte le destin exceptionnel d’une enfant abandonnée dans un marécage, qui a été sauvée puis recueillie par des parents adoptifs et qui est devenue présidente d’une prestigieuse université américaine.

En alternance, le lecteur découvre la vie quotidienne de M.R. Neukirchen, première femme présidente d’une université de renom et les souvenirs de son passé tragique. En effet, suite à plusieurs épreuves professionnelles ou personnelles chez Meredith, des fantômes de son passé se réveillent en elle... Ce personnage principale est multiple d'où tout les noms qui lui sera donné au fil de l'histoire : Jedina, Jewell, Mudgirl, Mudwoman, M.R., Meridith, Merry, elle est fascinante, attachante et bouleversante.

J'ai beaucoup aimé ce livre admirablement écrit et traduit, même si parfois il n'ai pas toujours facile de démêler ce qui est réel de ce qui est imaginaire mais n'est-ce pas propre à nos souvenirs de mélanger le vrai et ce que l'on a pu rêver... Une très belle lecture.
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Fille noire, fille blanche

Ce livre se passe aux États-Unis, à l'automne 1974, c'est la rentrée du Schuyler College. Deux étudiantes Minette, fille noire et Genna, fille blanche vont partager la même chambre de Haven Hall, une cité universitaire.

[...]

C'est Genna qui est la narratrice de ce «texte sans titre», revient, quinze après, sur sa première année d'université et son amitié ratée avec Minette. En effet, dès les premières lignes du livre, on sait que cette année se terminera par un drame. Et Genna se sent coupable de pas l'avoir empêchée. «Chaque jour de ma vie, depuis sa mort, j'ai pensé à Minette et au supplice de ses dernières minutes, car j'étais celle qui aurait pu la sauver, et je ne l'ai pas fait. Et personne ne l'a jamais su.» A travers ce livre on découvre les relations raciales qu'il existait à cette époque.

[...]
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Zombi

C'est le premier roman que je lis de cet auteur, il se lit d'une traite, déstabilisant, envoutant et drôle -au troisième degrés- comme peuvent l'être des histoires tellement abjectes qu'elles en deviennent risibles. L'écriture est parfaite et rend à merveille l'esprit malade mais habile du narrateur, un ancien junkie, pervers sexuel.



Le narrateur est issu d’un milieu privilégié, sa famille est aisée, son père est un universitaire connu dans la région, malgré un suivi psychiatrique, judiciaire et une surveillance familiale il va déraper totalement et en toute impunité, sans que son personne ne soupçonne quoi que ce soit de la partie immergée de l’iceberg de sa folie.



Ce qui m’a fait rire dans ce livre sont les petits noms qu’il donnera à ses victimes: Pattes-de-lapin, Ecureuil, et ce qu’il va leur faire subir: une lobotomie transorbitale, dans le but d’en faire des zombis esclaves sexuels mais avec un matériel de fortune et une technique plus qu'approximative, le tout en ignorant toutes les règles d’asepsie élémentaires.



Nous naviguons entre la folie totale et un instinct de survie d’une personne éduquée et intelligente, qui lui permettrons peut être de passer entre les mailles du filet.



Au final le lecteur se questionne sur la maladie mentale et les moyens que nous avons de la prendre en charge aujourd’hui. Un livre excellent si l’on aime les déglingués, le trash et l’humour très très noir.
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Les Chutes

Très grosse déception pour moi. Je m'attendais à lire un polar un petit peu fantastique avec quelques histoires de légendes indiennes pas si légendaire.



Au final, je tombe sur une énième saga familiale qui suit la vie de notre héroïne ainsi que celle de la génération suivante au fil de leur péripétie et de leur lien avec les Chutes du Niagara.



Je l'ai vite redistribué, car si le genre ne m'intéresse pas, ce n'est pas le cas d'autres personnes qui seront peut-être plus à même d'apprécié.
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Les Chutes

Les chute c'est un roman foisonnant, une construction littéraire maîtrisée entre alternance de personnages et d'époques, une histoire de famille sur plusieurs générations (comme souvent chez Joyce Carol Oates) et une réflexion intéressante sur la justice, la corruption et l'écologie.

Pourtant, petit bémol, j'y ai trouvé quelques longueurs.



Cela débute par le suicide d'un jeune marié à l'aube juste après sa nuit de noce dans les chutes du Niagara. Son épouse, professeure de piano, mystérieuse et encore un peu naïve deviendra l'élément central du roman qui relira tous les personnages.

3.5/5
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La légende de Bloodsmoor

Une atmosphère onirique très particulière, assez différente de ce que fait Oates en général.
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Johnny Blues

Comme toujours, l'auteur pose un oeil critique sur la société américaine et sa jeunesse.... Elle se révèle bien acide certaines fois quand nous retrouvons ces adultes en pleine réunion d'anciens....
Lien : http://mapetitepause.over-bl..
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Délicieuses pourritures

Offert par Marly qui avait vu dans ma wish que j’étais tentée par un autre des romans de cet auteur. C’est donc un premier contact avec Joyce Carol Oates et j’en ressors assez dubitative…

Gillian est étudiante dans une université du Massachusetts. Elle est amoureuse de son professeur de littérature. De mystérieux incendies sévissent sur le campus. Certaines des amies de Gillian arrêtent leur études en cours d’année sans donner de véritables raisons… Tout cela se mêle pour donner une fin plutôt dérangeante.

J’ai eu du mal à rentrer dans ce livre, peut-être parce qu’habituellement je suis plus accès sur les lectures de l’imaginaire ou parce que l’auteure parle de périodes très différentes sur de très courts chapitres et que j’ai eu un peu de mal à m’y retrouver.

Le livre est court, donc l’auteure va directement à l’essentiel, et c’est ce que j’ai aimé. On n’est pas étouffés sous des descriptions dithyrambiques. L’auteure dresse un portrait au vitriol de la société bien pensante américaine des années

1970. Cette partie de la société qu’on connait peu, car peu affiché dans les médias. Les américains sont assez puritains et ce roman en montre une autre facette. Celle qu’ils n’avouent pas, leur côté caché. Celui présent dans toute société, moderne ou non.



Gillian, le personnage principal, est très fragile. Elle est à l’âge où l’on recherche la reconnaissance des « adultes établis » et cherche encore à établir son identité. Paradoxalement à cause de cette envie de s’affirmer, elle va se retrouver dépendante dans la relation qu’elle entretient avec son professeur de littérature et la femme de ce dernier.

Peu à peu, tous les éléments qui n’ont l’air au départ d’avoir aucun lien, dont certains sont à peine évoqué pour être de suite oublié par le lecteur trouvent leur sens, et Gillian réussira à s’affranchir. Et là, je me pose la question : à quel prix ? En même temps, je pense que j’aurais fait pareil…

Ça vous intrigue ? Lisez le livre ;)
Lien : http://mutietseslivres.com/2..
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Zombi

Terrifiant et diabolique, Zombi porte en lui la marque singulière du talent de son auteure. Une écriture forte d'une précision chirurgicale et documentaire portant un personnage terrifiant et démoniaque. Une plongée sans souffle dans les méandres d'un esprit torturé qui, malgré la maitrise narrative de son auteur, ne parvient pas à toucher son lecteur et à lui transmettre le plaisir d'une lecture renouvelée. Un rendez-vous manqué pour un auteur de grand talent qui nous montre, une fois encore, les dérives inhumaines engendrées par nos sociétés modernes.
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Blonde

Livre très original puisque ce n'est pas une biographie de Marylin Monroe. Toutefois, on a vraiment l'impression de suivre la vie de Marylin et de comprendre ses comportements. Un livre qui se lit avec un véritable plaisir et qui permet de voir Marylin différemment.
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Nous étions les Mulvaney

Une famille américaine qui avait tout pour être heureuse. Et un jour, malheureusement un des membres est victime d'un acte odieux et la famille se disloque. Petit à petit, les enfants partent, le père perd pied, la mère surnage et la vie suit son cours malgré tout. Agréable à lire mais regrette certains passages un peu longs.
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Le musée du Dr Moses

Le sous-titre de ce recueil est « histoire de mystère et de suspense » et en effet on est servi!

Franchement, je ne sais pas trop comment critiquer ce livre…d’abord parce que c’est un recueil de nouvelles et qu’il est difficile de savoir comment aborder ce genre de livre…ensuite parce que j’ai été plutôt déroutée par ce recueil.





Je vais tout d’abord vous parler du plus important, à savoir le style. En trois mots : il est incroyable.





Oates a des tournures de phrases, des expressions, une façon d’écrire qui est absolument stupéfiante. Cela faisait longtemps que je n’avais pas été étonnée à ce point-là par une écrivaine contemporaine. Il est d’ailleurs difficile de s’arrêter de lire quand on entre dans une nouvelle.



Par contre Oates ne fait pas dans le joyeux du tout. C’est très sombre et je n’étais pas du tout préparée!.

Je ne crois pas avoir lu une nouvelle qui termine réellement bien. Elles sont toutes déprimantes et tournent assez souvent au drame. C’est à peine si une ou deux apportent sur la fin une lueur d’espoir.



Ce ne sont pas juste les petits tracas de la vie de tous les jours, qui empoisonnent souvent les journées, non c’est bien pire : Ici, il s’agit de meurtres, de chantage, de haine…





Je n’ai pas aimé toutes les nouvelles…je n’en ai pas compris une, j’ai été déroutée par une autre (« Fauve » qui bascule dans le fantastique) et certaines m’ont mises trop mal à l’aise.





[Attention je dévoile certaines nouvelles]



Si je dois en citer trois :



La toute première « salut comment va! » avec une fin retentissante qui m’a fait un peu rire malgré moi (je pense qu’on a tous fantasmé à un moment de pouvoir répondre par un coup de pistolet comme ça aux personnes qui nous énervent) qui ne me donne pas du tout envie de commencer du jogging !







La nouvelle appelée « Gage d’amour » qui parle d’une vengeance implacable : Le narrateur qui préfère mourir afin que sa femme qui le quitte le découvre décomposé, pour bien lui briser la vie…

La femme va donc se retrouver coupable sans le vouloir de la mort de son ex-mari qui s’est suicidé pour elle et qui a préparé le coup pour qu’elle assiste à un spectacle macabre…c’est vraiment déprimant, mais très bien construit. Le narrateur, mort depuis plusieurs jours est là, tel un spectre et il détaille le trajet que sa femme va faire dans la maison jusqu’à le trouver, décédé.









Enfin, la nouvelle « surveillance antisuicide », où un fils en prison joue avec les nerfs de son père : son petit-fils a disparu, ainsi que sa compagne de son fils et le père cherche à savoir ce qui s’est passé. Sont-ils en vie ? Morts ? Que s’est-il passé cette nuit-là ?

Et son fils commence à faire du chantage à son père en lui racontant ce qui s’est passé…les disputes, le bain d’eau bouillant, la mort de l’enfant…et la décision de l’envoyer dans un paquet par la poste au grand-père…

Quand il supplie à la fin son fils de lui dire la vérité, si cela s’est vraiment passé ainsi, son fils lui répond qu’il le saura…si jamais un jour il reçoit le paquet…





Cette nouvelle était vraiment impressionnante.



———————————————-





Pour finir, autant l’avouer, je suis un peu restée sur ma faim et j’ai hâte de découvrir un peu plus son oeuvre et de lire un roman d’elle! Par contre, je déconseille ce recueil aux personnes déjà un peu déprimées…c’est une très mauvaise idée de le lire alors !
Lien : http://writeifyouplease.word..
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Le musée du Dr Moses

Oates est une auteure prolifique dont je n’ai pas lu les œuvres, sauf Blonde, qui m’a littéralement séduite, moi qui ai lu beaucoup de livres sur Marilyn.



Tentée par les bonnes critiques, j’ai acheté Le Musée du Dr Moses avec la conviction de passer un bon moment. Certes, j’ai retrouvé dans ces nouvelles la maîtrise du style et le talent indéniable de Oates pour construire une atmosphère.



Sauf que sur les dix nouvelles qui composent ce livre, seulement trois m’ont donné un réel plaisir de lecture. Les sept autres ne sont certainement pas mauvaises, mais... elles sont prévisibles ou... ennuyeuses à cause de longueurs ou d’une fin, disons-le, décevante (Surveillance antisuicide, Gage d’amour, canicule de juillet; Mauvaises habitudes).



L’attrait de Salut! Comment va! n’est pas la fin imprévisible mais bien le superbe exercice de style que constitue le parcours du joggeur raconté en une seule phrase rythmée par le condensé d’une petite tranche de vie de chaque personne rencontrée.



C’est également le style qui fait du Chasseur un bijou de nouvelle : en vingt pages défilent trois histoires de meurtre sans qu’aucun geste en ce sens ne soit mentionné.



Fauve est ma préférée du point de vue émotif. Un enfant tiré d’une mort par noyade présente des symptômes alarmants. On s’attache à ce petit garçon un peu couvé par sa mère. Certains passages m’ont fait penser à Il faut qu’on parle de Kevin, où seule la mère perçoit des agissements bizarres alors que le père nie tout, par déni ou par peur.il y aurait eu là un bon sujet de roman en raison de l’aspect fantastique de la chose.



Pour Les jumeaux : un mystère, il s’agit d’une orchestration assez surprenante, mais il y manque quelque chose, on dirait, pour adhérer complètement à cette histoire. Et de plus, le dialogue entre les jumeaux est franchement désagréable.

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Reflets en eau trouble

« La Toyota de location, conduite par le Sénateur avec une impatiente allégresse, fonçait sur une route en terre qui ne portait pas de nom, glissait dans les virages en dérapages ivres, puis, sans prévenir, pour une raison quelconque, la voiture sortit de la route, versa côté passager, l’eau noire s’y engouffra et elle disparut rapidement. » (p.9)



Cet incipit résume bien l’histoire racontée par ce roman peu connu de Joyce Carol Oates, qui s’inspire ici d’un fait divers réel, le drame de Chappaquiddick, qui eut par la suite de graves conséquences pour la carrière de Ted Kennedy. L’auteure nous raconte l’histoire, qu'elle transpose dans les années 1980, du point de vue de la jeune accompagnatrice du sénateur, Kelly Kelleher, coincée dans la voiture à attendre d’éventuels secours. Le style de l’écrivaine parvient à distiller l’angoisse chez le lecteur (pourtant averti dès le départ de la fin de l’histoire) au fur et à mesure qu’elle monte chez Kelly. La jeune femme comme le sénateur sont décrits de manière réaliste dans ce court texte très poignant. Surprenant et bouleversant.

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Man crazy

Je viens de terminer, ce livre, lu d'une traite, mais en "sautant des pages", ou en les lisant en diagonale.



Que dire? je ne le re lirai pas, (contrairement à "ns étions les Mulvaney" et quelques autres,) ou alors, peut être, un jour, dans longtemps!



J'ai detesté les "gros titres en écriture enfantine", mis entre les paragraphes, ça va pas du tout, avec une telle histoire.
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Blonde

J'ai adoré les précédents romans que j'ai lus de l'auteur. J'aime son écriture et sa patte.

Mais là, je vais détonner dans les commentaires élogieux déjà rédigés sur ce livre, l'héroïne est tellement insupportable que le livre m'a glissé des mains.

Je n'aime pas plus que cela l'actrice, et cette plongée dans son intimité (certes romancé mais certainement fidèle à la réalité du moins la partie visible) m'a irritée, ennuyée pour ne pas dire plus.

Néanmoins, le style et le talent de l'auteur est bien là. Je n'exclus pas de le continuer à un moment plus propice. Peut être suis-je passée à côté.
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Zarbie les yeux verts

Francesca est une ado comme les autres. Elle s'est créé une carapace en la personne de Zarbie les yeux verts, sorte de double désinhibé d'elle-même qui lui permet de faire face aux épreuves. Elle est sur le point de vivre la plus grande d'entre elles : la dislocation du couple de ses parents.



Je m'étais dit en débutant la lecture de ce livre que les aventures de cette adolescente rousse et rebelle me feraient découvrir une nouvelle facette de Joyce Carol Oates.

En effet, Zarbie les Yeux Verts est un roman pour adolescents et je pensais, peut-être naïvement, que la plume de JCO se montrerait plus légère qu'à l'accoutumée.

Erreur donc, car si le roman commence doucement, il prend assez rapidement sa vitesse de croisière dans la tristesse et la mélancolie. Le tout se terminera sans surprise ; très mal.



Le roman est très agréable et se lit bien. J'ai passé un excellent moment de lecture.



Mais je suis toujours à l’affut d'un roman de Oates plus léger...
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Dans le bleu (Un endroit où se cacher)

Jenna a eu un accident de voiture avec sa mère, celle-ci est morte. Elle ne veut pas vivre avec son père, qui ne faisait déjà plus partie de leur vie. Elle recommence alors une vie chez sa tante. Et…



Je ne peux pas en dire plus car il s’agit d’un roman d’émotion, de perte, de reconstruction… L’écriture de Joyce Carol Oates fait une fois encore des merveilles, elle se joue de nous pour nous entraîner toujours plus loin.



A un moment j’ai failli croire qu’elle cédait à la facilité en jetant notre héroïne dans les bras d’un ado rebelle mais ouf… la vie n’est pas si facile et Oates l’écrit si bien.



En un mot : superbe !
Lien : http://boumabib.fr/2010/05/1..
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Petite soeur, mon amour

Petite sœur, mon amour

De : Joyce Carol Oates



Ce que j’aime dans les livres de JC Oates, c’est qu’elle a le mauvais esprit. Elle gobe tous les travers de la société, les dissèque et en recrache des personnages à la fois révoltants et d’une grande humanité. L’écrivain ne se contente pas d’une histoire ahurissante et d’une intrique haletante : son roman dépeint également une Amérique colonisé par ses épidémies, à commencer par la sur-médicalisation comme en témoigne cette conversation édifiante entre Skyler le narrateur et son camarade de « goûter-rencontre » Tyler: « Certains des EIP (Enfant Intellectuellement Précoce) de notre classe n’ont qu’un niveau D, j’ai le niveau A. Tyler marque une pause pour plus d’effet. Skyler dit d’un ton d’excuse qu’il a juste été diagnostiqué DN et TDAN (quoiqu’en réalité il ait été classé un cran infinitésimal en-dessous du TDAN). Tyler ne paraît pas très impressionné : « Dyslexie naissante, trouble déficitaire de l’attention naissant » (…) J’ai tellement d’agrégats de symptômes « intermittents » et « chroniques » que mon neurologue pédiatrique de Columbia Presbyterian et mon psychiatre pédiatrique du Robert Wood Johnson écrivent tous les deux des articles sur moi. ».



Avec la même plume incisive et caustique, JC Oates raille les convictions religieuses faussement illuminés et outrageusement ostentatoires de la mère ou encore dénonce l’ambition aveuglante d’un jeune manager, si dévorante qu’il ne s’aperçoit pas qu’elle écrase son fils et le rend handicapé à vie. Elle trahit avec un humour maléfique les angoisses du nouveau riche et accuse avec une grande violence les ravages éducatifs d’une famille dysfonctionnelle. Ce roman n’est pas la simple histoire d’un fait divers surexploité par les tabloïds. Il s’agit plutôt de la dénonciation sanglante des agissements morbides d’une société américaine à la dérive.



Les personnages s’expriment avec beaucoup de vie, ils ont par exemple tous leurs expressions préférées. Le père ne cesse de répéter « Ou est la ligne de touche ? » « Affaire classée » « Ne jamais dire jamais ! » et autres expressions qui révèlent le caractère péremptoire et cruel d’un père toujours pressé d’évacuer les soucis de ses enfants pour s’empresser de s’occuper de lui-même.



Le choix du fils de 19 ans comme narrateur est particulièrement habile : cela donne au texte une force émotionnelle infiniment touchante, surtout lorsqu’il rapporte ses angoisses juvéniles ou encore son admiration pour des parents minables, avec les yeux innocents et naïfs d’un enfant mal aimé.



Ecrit avec la finesse d’une plume perspicace qui maîtrise parfaitement les zones d’ombre de l’âme humaine, ce roman est d’une rare beauté. A la fois ému et pathétiquement amusé, on en sort bousculé.

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