AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jules Verne (2774)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Aventures d'Arthur Gordon Pym

Il y a un peu de Stevenson dans ce roman, et du Melville aussi, mais surtout, il y a dans ce roman l'épouvante propre aux récits d'Edgar Allan Poe, bref, un sacré mélange d'aventure, de terreur et de métaphysique!

Poe ne se prive pas de déclarer ses références - souvent des récits scientifiques d'explorations maritimes - pour donner plus de crédibilité à ce récit soi-disant biographique:



Arthur Gordon Pym (comme Arthur de la Table Ronde et Gordon de Lord Byron) est un jeune garçon de 16 ans désireux de s'aventurer en haute mer. Grâce à son ami Auguste, il se cache dans la cale du bateau du père de celui-ci, dans le but de dévoiler sa présence une fois que le bateau sera au large et qu'il sera trop tard pour revenir au port. Manque de bol, une mutinerie a lieu presque aussitôt, et Auguste ne peut venir lui apporter à manger. Arthur commencera son voyage dans un état de semi-conscience, d'angoisse et de soif, avant d'être délivré et de poursuivre ses aventures en mer entre cauchemars et découvertes des mers du Sud.

Ce qui attend le jeune héros est au-delà de l'imaginable et il faudra à la fois beaucoup de courage, d'énergie et un coeur bien accroché pour survivre à ce voyage.



Quant au récit en lui-même, je l'ai trouvé assez déstabilisant. Il commence fort par une nuit de tempête et un naufrage, puis la vraie aventure qui commence, avant que le rythme ne s'amenuise pendant un certain nombre de pages riches en descriptions un peu trop techniques parfois.

Le rythme n'est pas haletant comme celui de l'Ile au Trésor, si je dois trouver un élément de comparaison contemporain, mais finalement ce roman est assez hypnotique; bizarrement, j'aurais envie de comparer son effet à celui des films Apocalypse Now ou Dead Man, un long voyage hallucinant et métaphysique.

Pour tout dire, j'ai eu du mal à m'accrocher lors de la mutinerie, dont j'ai trouvé le rythme plutôt longuet, mais j'ai replongé dans le récit par la suite. La préface donne de bonnes pistes de lectures, et finalement, ce qui m'a le plus dérangée, ce sont les libertés que Baudelaire avait prises lors de la traduction: ajouts de termes savants, de titres à chaque chapitre, interprétations, que l'édition Livre de Poche Classique a pris soin de répertorier.

Oui, finalement, un roman riche et complexe que je conseille aux aventuriers!

Commenter  J’apprécie          386
Voyages et Aventures du capitaine Hatteras

On quitte les six principaux personnages (Hatteras, Clawbonny, Johnson, Bell, Altamont, Duk) de ce roman - paru en 1865 - avec mille regrets.



Julien GRACQ (1910-2007) a eu mille fois raison d'insister dans ses "Lettrines" (1967) sur le caractère de "chef d'oeuvre" de ce roman au suspense climatique exceptionnel dans la longue carrière si prolifique du romancier "professionnel" que fut Jules VERNE (1828-1905).



Caractères humains bien campés, suspense savamment dilué au sein des 59 chapitres de cet ouvrage magique et heureusement long qui fut dès son origine scindé en deux tomes ("Les Anglais au Pôle Nord" puis "Le Désert de Glace").



Soit un petit joyau de 725 pages réédité à prix dérisoire en collection de poche "folio classique", pour notre plus grand bonheur.



La monomanie polaire de Sir John Hatteras (sujet de Sa Gracieuse Majesté) sera l'axe magnétique de tous nos émerveillements.



Et puis l'envie de revenir, jour après jour, aux nombreuses - incroyablement romantiques et poétiques - illustrations de ce "Maître" du clair-obscur que fut Riou, à la précision et l'imagination graphique toujours inégalées...
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
Commenter  J’apprécie          374
Le sphinx des glaces

Je poursuis l'exploration de mon intégrale Jules Verne avec le Sphinx des glaces. LokiPg m'a judicieusement conseillé de lire d'abord les Aventures d'Arthur Gordon Pym d'Edgar A. Poe. De toute évidence, Verne avait beaucoup d'estime pour l'auteur américain (il lui a d'ailleurs consacré un essai – Edgar Poe et ses oeuvres - dans lequel un chapitre entier est consacré aux aventures de Pym mais je ne l'ai pas encore lu).



Avec cette « suite » il a achevé l'histoire de Poe qui se terminait un peu sans se terminer… On peut donc voir le roman de Verne comme une réécriture de celui de Poe.



De nouveaux personnages (dont Jeorling le narrateur) mais aussi des personnages issus de l'histoire originale… Dans l'ensemble, les personnages étaient bien campés.



J'ai surtout aimé les descriptions des lieux et de l'environnement. Il est très facile de s'imaginer à bord de l'Halbrane ou par exemple. Pour l'intrigue je dois avouer que j'ai quand même préféré le livre de Poe et le personnage de Pym, ainsi que l'ambiance, un peu plus inquiétante et glauque. Verne a levé l'aura de mystère… ce n'est pas toujours une bonne chose.



J'ai envie de dire que c'est une fanfiction du 19ème siècle ^_^ j'ai de loin préféré 20.000 lieues sous les mers.



Pour la petite histoire, il existe une suite à ce livre, L'Aimant de Richard Gaitet publié en 2016 par les Éditions Intervalles :



« Roman contemporain d'aventures maritimes, récit d'initiation tragi-comique aux accents surnaturels, L'Aimant poursuit l'histoire d'un titre méconnu de Jules Verne, Le Sphinx des glaces, qui reprenait déjà l'intrigue irrésolue de l'unique roman d'Edgar Allan Poe, Aventures d'Arthur Gordon Pym. La conclusion rocambolesque d'un mystère littéraire au long cours. »







Challenge pavés 2018

Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) (85)

Club Jules Verne
Commenter  J’apprécie          373
Sans dessus dessous

Sans dessus dessous est un roman sympathique qui raconte l'histoire de trois hommes bien décidés à modifier l'axe de la Terre afin de pouvoir exploiter des mines en Arctique. Quelle idée loufoque !



Dans l'ensemble, j'ai trouvé cela pas mal (il y a quelques bons moments) mais cela manquait de dialogues. J'avais parfois un peu l'impression d'assister à un cours magistral. Ce n'était pas inintéressant mais il y avait quelques passages un peu lourds/longs.



J'ai un peu fouillé, et j'ai trouvé un article* qui explique que le personnage d'Alcide Pierdeux est basé sur l'homme qui a écrit le dernier chapitre. Il s'agit d'Albert Badoureau (1853-1924), ami et collaborateur de Jules Verne. Cet homme était ingénieur et s'est assuré que le côté scientifique tenait la route (pour l'époque bien sûr).



Un livre a même été publié en 2005 : « Le Titan moderne : Notes et observations remises à Jules Verne pour la rédaction de son roman Sans dessus dessous ». Tout est dit dans le titre ;-) Je ne pense pas que je vais me précipiter pour le lire mais je me suis dit que cela pouvait intéresser les amateurs.



Merci à LokiPg pour la suggestion, je suis toujours partante pour un Jules Verne ;)



* http://www.lesia.obspm.fr/perso/jacques-crovisier/JV/verne_SD.html







Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) (20)

Challenge petits plaisirs 2018 (6)
Commenter  J’apprécie          370
Le tour du monde en 80 jours

Ah! Partir à l'aventure et même souvent être visionnaire en ce 19 ème siècle, , grâce à Jules Verne! Des générations d'enfants ( de 7 à 77 ans et plus, comme pour Tintin) ont embarqué avec lui pour des périples pleins de rebondissements. Mon préféré reste "Deux ans de vacances" mais le voyage de Phileas Fogg est un excellent souvenir aussi, que j'ai prolongé en l'étudiant avec les élèves.



Un pari: voilà le point de départ. Celui du personnage principal.Un homme original à sa manière, sous son apparence si prévisible et maniaque, " Un Byron impassible, qui aurait vécu mille ans sans vieillir"... Devant les membres du Reform-Club, à Londres,il prétend pouvoir faire .....ce que vous apprend le titre!



Et le voilà parti, sautant de paquebots en railways, de dos d'éléphants en bateaux. Accompagné du si précieux Passepartout , son fidèle domestique. Affrontant vents et marées, échappant à l'inspecteur Fix, à sa poursuite pour un vol qu'il aurait commis, de l'Inde en passant par le Japon, il poursuit son but et fait grossir les enchères le concernant.



Le suspens durera jusqu'au bout , une histoire de timing...Et c'est surtout l'amour que trouvera notre gentleman so british!



Continuons à lire Jules Verne, retrouvons notre goût pour l'imaginaire, les grands espaces, les odyssées trépidantes ! Continuons à être des enfants...









Commenter  J’apprécie          371
Voyage au centre de la Terre





Je poursuis la découverte de Jules Verne que j'avais négligé pendant mon enfance quoiqu’il y eut plusieurs exemplaires de ses oeuvres chez mes parents.



Ce voyage sous la terre m’a beaucoup plus intéressée que celui dans les airs. Il y a peu de temps entre l'écriture des deux les deux pourtant il m’a paru plus abouti.



Un professeur de minéralogie de Hambourg embarque son neveu à sa suite dans sur les traces d’un savant islandais qui a laissé dans un ouvrage un court témoignage en caractère runiques de son odyssée au sein de la terre. Dans le secret, de peur qu’un autre le supplante, il rejoint l’Islande et s’adjoint un guide imperturbable qui s’enfonce avec eux dans le cratère d’un volcan sans s’en étonner le moins du monde. Leur voyage géographique se double d’un voyage dans le temps jusqu'aux débuts de la faune et de la flore.



Il y a forcément quelques invraisemblances mais ce voyage sous l'écorce terrestre est un périple passionnant, occasion comme toujours de semer les connaissances ici sur la géologie et la faune de la préhistoire. Certaines rencontres intriguent mais il n’est donné aucune explication et l’on peut s'étonner que Lidenbrock n’envisage pas une seconde expédition afin d’en percer tous les mystères. Il est clair que dans mon esprit ce livre se confond avec un autre sans doute La machine à explorer le temps d’H.G Wells, les deux étant connus de moi à travers les films qui en ont été tirés.





Challenge 19e siècle
Commenter  J’apprécie          370
Un prêtre en 1839

Il y a d'abord, dans l'oeuvre de Jules Verne, les classiques intemporels, les incontournables parmi lesquels on peut ranger, sans risquer de se tromper beaucoup, des livres tels que "20.000 lieues sous les mers", "Michel Strogoff", "le tour du monde en 80 jours", "voyage au centre de la terre", "cinq semaines en ballon" et quelques autres.

Il y a aussi d'autres titres évocateurs qui, tout en étant moins connus que les premiers cités, annoncent de solides volumes et participent à la gloire posthume et littéraire du maître de l'anticipation française.

L'on peut évoquer ici : "un capitaine de 15 ans", "l'île mystérieuse", "les tribulations d'un chinois en chine", "le phare du bout du monde", "le pilote du Danube" et beaucoup d'autres.

Et enfin, il y a les textes oubliés, les inédits, les "retrouvés in-extremis", les "inconnus jusqu'alors", "les fonds de tiroir", le théâtre, les nouvelles de jeunesse et le premier roman.

"Un prêtre en 1839" est justement celui-ci.

Il est ce fameux premier roman, celui où tout le talent de l'auteur est déjà perceptible et qui, à rebours, tout en ayant autrefois été ignoré, montre aujourd'hui, à quel point derrière le jeune Jules de dix-neuf ans apparaissait déjà le grand écrivain.

Le soir du 12 mars 1839, la cloche fêlée de la vieille église de Saint-Nicolas appelait les fidèles au sermon du carême.

Le père Bruno, un prédicateur nouveau, revenu de terre sainte et passant par Nantes, avait mis la condition pour prêcher et raconter aux paroissiens attentifs et étonnés les merveilles des lieux sacrés, de le faire dans cette vieille église depuis longtemps abandonnée.

Un mystère plane sur ces vieilles pierres où l'on entend, depuis quelques nuits, d'étranges bruits.

L'église se remplit de plus en plus mais le père Bruno brille par son absence.

Soudain des cris épouvantables, des horribles hurlements d'épouvante s'élèvent du clocher.

La cloche s'est détachée de son support vermoulu et s'est fracassée sur le sol.

Ce n'est plus, dans l'église, que confusion, désordre et cris des mourants.

Jules Deguay se précipite au secours d'une belle jeune fille entraperçue quelques instants avant le drame....

A mi-chemin entre le feuilleton et le roman gothique, ce livre est une curiosité.

En substance, il contient un mystère inconcevable et un complot maléfique tout droit sorti d'un enfer empli d'incubes et de succubes.

Foisonnant de péripéties, très touffu, regorgeant de personnages hauts en couleur, il se révèle un peu ardu à la lecture mais finalement assez prenant.

Le trio - Mordhomme le criminel, Pierre le prêtre déchu et Abraxa la sorcière - n'est-il pas démoniaque à souhaits ?...





Commenter  J’apprécie          371
Deux ans de vacances

Encore un roman de Jules Verne qui débute avec un bateau en perdition et un échouage sur une île déserte. Les naufragés organisent leur survie et leur existence dans ce nouveau milieu jusqu'à se rendre compte qu'ils ne sont pas seuls.

De redoutables bandits ont débarqué sur l'île et mettent en danger les 14 enfants naufragés.

On retrouve ici un roman similaire à de nombreux autres voyages extraordinaires : l'île mystérieuse, un capitaine de quinze ans, l'oncle Robinson..

Mais même si les ficelles sont connues et l'intrigue éprouvée, on lit ce roman avec plaisir tant on aime le monde de Jules Verne et tant la vie de naufragé semble plaisante vue sous cet angle..
Commenter  J’apprécie          373
Michel Strogoff

Alors que la Russie est menacée par les Tartares, le czar missionne à Moscou Michel Strogoff de rejoindre Irkoutsk pour remettre à son frère le Duc un message de la plus haute importance. le courrier va devoir traverser le pays incognito et faire preuve de courage face aux nombreux dangers qu'il rencontrera sur sa route. Il en va de la survie de la Russie...



Quand on n'en est pas à son premier Jules Verne, on sait qu'on va avoir droit à des paragraphes d'explications encyclopédiques souvent ennuyeuses qui jalonnent un récit pourtant généralement passionné.

Alors on a deux façons de lire cet opus (et les autres d'ailleurs, vu que l'auteur a presque le même modèle de personnages et situations qu'il applique à presque tous ses bouquins).

La première consiste à s'arrêter sur les "grosseurs" du récit : l'abnégation totale dont nos deux héros Michel et Nadia font preuve tout au long de leur voyage sans jamais absolument jamais se plaindre comme deux humains normaux le feraient légitimement lors d'un périple pareil ; le personnage de Michel qui est l'incarnation même de toutes les vertus imaginables qu'un homme dévoué à son pays pourrait avoir sans absolument aucun pet de défaut, ce qui n'est pas possible non plus ; les remarques racistes de l'époque d'écriture qui font tache dans la nôtre ; la présence assez truquée de l'équivalent des Dupond et Dupont pour la touche humoristique ; les rencontres "fortuites" cousues de fil blanc bien qu'assez improbables entre personnages mais qui servent forcément le récit ; la fin assez rapide et facile au gré d'explications scientifiques un peu douteuses ; et ces fameux paragraphes sur la géographie sibérienne qui parfois s'éternisent...

Ou alors, on choisit la deuxième façon en se laissant embarquer dans l'aventure qui contient de nombreux rebondissements et certains suspenses bien ficelés dans ce voyage presque sans fin, en appréciant ces descriptions magnifiques d'un vaste pays que presque aucun des lecteurs ne connaît, en dévorant cette écriture riche accessible à tous.

On oscille franchement avec Michel Strogoff entre ces deux manières de voir le récit. Mais on en ressort néanmoins satisfait, parce que c'est quand même une histoire agréable à lire.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
Commenter  J’apprécie          360
Les tribulations d'un Chinois en Chine

Du Jules Verne pur jus: toujours à la pointe des innovations scientifiques de son époque et le souci de faire découvrir, dans ses romans de la Terre, une nouvelle civilisation à ses lecteurs tout en l'accompagnant d'aventures exotiques.



Dans cet opus, Jules Verne décline cette recette avec des différences notables. le personnage principal est dépressif, voire suicidaire au point de mettre un contrat sur sa propre tête.

En dépit de ce thème macabre, c'est aussi un roman drôle. le personnage du valet multiplie les situations cocasses.

Et, les deux agents chargés de la protection du jeune déprimé sont, avec leurs tics de langage et leur apparente gémellité, de véritables ancêtres des Dupondt.



J'aurais aimé cependant entendre davantage un petit bruit, cette petite musique dans la tête du héros défaillant, le pourquoi du comment, comme les stridulations de la sauterelle dans le tourbillon d'aventures.

J'aurais, pour tout dire, aimé un peu plus de noirceur et de vérité, que l'auteur approfondisse ce mal si répandu aujourd'hui, mais peu évoqué à l'époque, la dépression.



Le début du roman s'y prêtait, mais le grand Jules a choisi une autre direction plus "toc toc badaboum" comme dirait l'acteur Jean Paul Belmondo, à moins que cela ne soit sa caricature dans "Les Guignols", qui a joué dans l'adaptation cinématographique éponyme.



Pourtant, il ne faut pas bouder cette œuvre qui marie si bien le "toc toc badaboum" et la culture.
Commenter  J’apprécie          360
Le sphinx des glaces

Je poserai en préambule une question essentielle : est-il possible de se dire déçu par Jules Verne sans qu'aussitôt les ombrageuses divinités babéliotes qui hantent ces lieux me vouent à lire du coaching feel-good jusqu'à la fin de mes jours (et mes descendants après moi pendant mille générations) ?

Parce que oui, voilà, pour le dire très simplement, ce Jules Verne-là m'a bien déçu.



On connaît le point de départ : fasciné par le roman d'Edgar Poe, Les Aventures d'Arthur Gordon Pym, Verne s'est mis benoîtement en tête d'en écrire la suite à soixante ans d'intervalle.

D'où un départ des Kerguelen à bord de la goélette l'Halbrane, et cap sur le grand océan austral à la recherche des éventuels survivants de la Jane (le navire qui, dans le livre de Poe, a recueilli Pym avant de faire naufrage). L'enjeu de cette nouvelle expédition est de démontrer que l'histoire rapportée par Edgar Poe n'a rien d'un roman mais est au contraire parfaitement authentique...



C'est tout de même un singulier défi littéraire que Jules Verne se lance là : mobiliser les ressources de son scientisme pour prouver la véracité d'un roman dont les hallucinations sont étrangères à tout esprit cartésien ! Je ne vois pour ma part aucun hommage dans cette entreprise, mais plutôt une tentative de déconstruction - pour ne pas dire destruction - de l'imaginaire fantasmagorique déployé par Poe (la fin du roman, qui crucifie littéralement Pym sur l'autel de la rationalité, m'a d'ailleurs paru aussi artificielle qu'inutilement cruelle).

Bref, l'Halbrane descend de plus en plus au sud et recueille en effet quelques indices du passage de la Jane. Mais des tableaux extraordinaires qui ont enthousiasmé les lecteurs d'Edgar Poe, il ne reste ici très exactement rien. Pas d'île mystérieuse, pas de peuplade farouche, pas de phénomènes étranges : tout semble avoir été balayé par un séisme bien commode. Ne subsiste plus qu'un océan austral bien morne, même pas foutu de fournir une bonne scène de tempête. Pas d'autre relief que des défilés d'icebergs immaculés et quelques îlots noirâtres, ça et là. Pendant toute la première moitié du roman, il se passe tellement peu de choses qu'on se croirait chez Costa Croisières. La première vraie péripétie du voyage ne survient qu'à la page 321 !

Entre-temps, Verne s'est contenté paresseusement d'égrener des longitudes et des latitudes comme il adore le faire ; il semble prendre un malin plaisir à toujours décevoir l'attente de son lecteur, et moi je me suis ennuyé ferme au milieu de personnages transparents et stéréotypés qui m'ont paru peu dignes de son talent.



Qu'elle était loin, l'inspiration présidant aux Voyages et aventures du capitaine Hatteras... Trente ans séparent ces deux romans, et leur comparaison m'amène à croire qu'en trente ans on vieillit beaucoup.

Hatteras et Le Sphinx des glaces : une formidable réussite littéraire au Pôle Nord contre un cabotage poussif au Pôle Sud. Voilà en définitive ce qu'on pourrait appeler des romans des antipodes.
Commenter  J’apprécie          368
Les tribulations d'un Chinois en Chine

Lorsque j'ai attribué des étiquettes à cet ouvrage dans ma bibliothèque Babelio, je lui ai affecté "classique" et "littérature jeunesse".



On ne me contestera sans doute pas la première. La seconde fera débat. Car si je l'ai affublé de cette étiquette pour l'avoir lu alors que mon corps était encore élastique et mon esprit plein de rêves, je retrouve Jules Verne avec le même plaisir en cette année alors que beaucoup d'eau a passé sous les ponts. Un plaisir peut-être même accru car le seul nom de ce géant du conte fantastique est un peu la madeleine de Proust de tous ces jeunes lecteurs que nous étions. Il nous fait remonter en mémoire des univers qui se sont embrumés depuis, des souvenirs d'un temps d'insouciance, de secrets entres copains et tout ce qui peuple les rêves de jeunesse, avec au premier chef l'urgence qui était la nôtre de devenir grand, d'avaler le monde.



Mais au-delà de ces souvenirs, la maturité venue, puisque grand je suis devenu, donne à pareille lecture un éclairage forcément différent. Un éclairage dénué de la naïveté juvénile qui caractérise les jeunes années. Cette naïveté perdue est sans doute le plus grand dommage causée par l'accumulation des années. On se pose trop de questions lorsqu'on a perdu la puérilité de croire à des choses qui ne peuvent exister, si ce n'est que dans l'imagination d'un conteur.



Et dans ces souvenirs d'une lecture de jeunesse, je suis sûr de n'avoir pas su discerner le fabuleux observateur des choses de ce monde, le visionnaire, et surtout le philosophe qui se cachaient derrière le conteur. Cela donne moins de regret d'avoir perdu un peu de naïveté et faire ce bond en arrière, en un temps où avec les copains on se parlait encore à la sortie du collège, notre attention n'étant pas en ce temps-là monopolisée par un écran guère partageux. On se disait que quand on serait grand on irait en Chine vérifier s'il y a bien un mur aussi long que Jules Verne le dit dans Tribulations d'un chinois en Chine. Et puis alors que nous rêvions d'avaler le monde, c'est ce dernier qui a été le plus fort et s'est goinfré de notre candeur.



Elle est superbe cette collection du Livre de Poche avec sa belle couverture rouge et argent et ses illustrations originales.

Commenter  J’apprécie          360
Mathias Sandorf

D’emblée, dans la préface de Mathias Sandorf, son auteur Jules Verne admet avoir été fortement influencé par Alexandre Dumas, auquel il dédie ce roman. Et, après l’avoir lu, on ne peut qu’être en accord. C’est l’histoire d’un homme trahi qui revient quinze ans plus tard pour se venger et rétablir sa situation. Verne voulait écrire un grand roman social à la manière du Comte de Monte-Cristo. Les parallèles sont indéniables. On y mêle amour, aventure, action, tous les éléments qui font le succès de ces œuvres.



Mathias Sandorf et deux complices préparent le soulèvement de la Hongrie contre l’occupant autrichien. Malheureusement, ils sont dénoncés par deux êtres cupides : Sarcany et le banquier Silas Thorental. Bon, dans l’œuvre de Dumas, Edmond Dantès est victime d’une machination inventée de toutes pièces, alors que, ici, Sandorf et ses amis préparaient réellement un soulèvement. Mais bon, on pardonne toujours aux hommes luttant pour l’indépendance de leur pays, ils considérés comme des héros.



Toutefois, l’intrigue mise à part, les deux romans diffèrent sur plusieurs points. D’abord, un roman ne saurait être de la main de Jules Verne sans voyages. L’intrigue commence à Triste, puis se déplace Raguse. De là, les complots et la quête de vengeance amènent les protagonistes en Sicile, au Maroc, en France, en Tunisie et en Lybie. (Ceci dit, je suis un peu déçu de ne voir que la partie croate de la Hongrie, je m’attendais à ce que l’histoire s’y passe essentiellement, peut-être voir des hussards ou des châteaux lugubres.) Ensuite, les épisodes d’action et de rebondissement sont nombreux. Je pense à l’envahissement de la Casa Inglese, à la lutte contre les cavaliers Arabes dans le désert, même à une bataille navale, que des moments forts, palpitants. On ne doute pas un instant de la réussite des protagonistes mais, malgré tout, l’émotion est au rendez-vous.



J’ai lu beaucoup de Jules Verne quand j’étais jeune. Maintenant adulte, et grand lecteur, je suis plus à même de voir venir ces rebondissements. Surtout, à remarquer les opinions de l’auteur. Je sens sa main qui guide le lecteur et qui ne la lâche pas, qui indique ce qu’il doit ressentir et quand le ressentir. Et il prépare tellement le terrain aux rebondissements et aux surprises que, quand elles arrivent, ce n’en est plus. Évidemment, un jeune lecteur n’y verra que du feu, mais, pour les moins jeunes, cette intrusion est un peu moins la bienvenue. Heureusement, la nostalgie prend le dessus et permet à tous de jouir d’un roman comme Mathias Sandorf.
Commenter  J’apprécie          362
Voyage au centre de la Terre

Ce n'est pas mon préféré de Jules Verne. Peut-être dû au côté trop pointilleux des descriptions scientifiques et ou même de l'environnement. Une impression de lire un nature writing et je ne suis pas une grande adepte du genre. Je n'ai pas apprécié ma lecture à sa juste valeur. Juste valeur il faut le préciser Jules Verne était un génie à son époque. Il est maitre dans son genre et surtout à son époque. Un avant-gardiste, on peut le dire. Un roman science-fiction qui est réaliste. On se passionne pour les aventures d'Otto Livenbrock et son neveu Axel accompagné du taciturne Hans. Le savant fou qui a des rêves de grandeurs. Le neveu hyper anxieux qui ne partage pas les délires de son oncle. Et nous avons Hans qui ne parle pratiquement pas et jouera cependant un rôle majeur dans ce roman d'aventure.

J'ai quand même passé un très bon moment avec la plume de Jules Verne. Je voulais la relire pour un salon du livre qui lui est consacré.
Commenter  J’apprécie          360
L'Ile mystérieuse

Voilà un roman que j’avais acheté durant mes vacances 2018, en seconde main, afin de le découvrir. D’habitude, je laisse mes livres vieillir comme des bons vins et je les déguste rarement en version Beaujolais Nouveau.



La preuve avec celui-ci qui a moins d’un an d’étagères de biblio alors que d’autres attendent depuis des années que je les ouvre.



Une LC avec Bianca a fait que nous avons ouvert cette bouteille dont l’étiquette nous promettait un grand cru…



Le vin étant tiré, il nous fallait le boire. Petit problème dès le départ, Bianca le dégustait en version 33cl alors que je me tapais la version nabuchodonosor, autrement dit la bouteille de 15 litres puisque je n’avais pas la version « abrégée ».



Résultat des courses ? J’ai diagonalisé ! Je m’en fous que le mot n’existe pas, je l’invente rien que pour moi et je vous le prête parce que je veux bien parier le slip de l’ingénieur Cyrus Smith que tous les lecteurs du monde l’ont un jour fait lorsque le récit était trop lent, trop lourd, trop barbant, avec trop peu d’action, avec trop de blablas et trop de science appliquée qu’on se demande parfois comment des personnages peuvent en savoir autant.



Venant de l’ingénieur Cyrus Smith, je peux le concevoir, en me forçant un peu, mais de l’adolescent Harbert qui sait tout des plantes et qui a le savoir d’une encyclopédie ou d’un moteur de recherche Gogole, ça me laisse pantoise et sceptique. Sans oublier que l’île possède tout, mais vraiment tout pour les naufragés.



— Cyrus, croyez-vous qu’il existe des îles à naufragés, des îles spécialement créées pour qu’on y fasse correctement naufrage ?



Anybref, nos naufragés tirent parti de tout, savent tout faire (mesurer des hauteurs, déterminer des longitudes et des latitudes) inventent tout, en passant du feu sans allumettes, de la poterie ou des explosifs (nitroglycérine), le tout avec moins d’éléments que le célèbre MacGyver qui réussissait déjà à tout nous faire avec une épingle et un morceau de string.



Alors oui, c’est génial, mais bon sang, à force de lire le récit de nos naufragés à qui tout sourit, ça devient passablement barbant et endormant. Un peu d’action, que diable ! Y’a pas un Tyrannosaurus rex à lâcher sur l’île mystérieuse pour donner un peu plus de peps au récit ?? Non ??



D’ailleurs, qu’est-ce qu’il y a sur cette île mystérieuse ? Des montagnes, des forêts et des îles aux trésors (et si cette phrase vous donne envie de chanter du Johnny, c’est normal, c’est subliminal !) et des tas de pauvres animaux qui vivaient tranquilles avant l’arrivée de nos 5 naufragés et de leur chien.



Vegan de tout poils, passez votre chemin, même moi j’ai été scandalisée de voir le nombre d’animaux qu’ils tuent pour bouffer ou pour utiliser… Il ne devait pas y avoir de fruits sur cette ile plus que mystérieuse.



Et gare au prédateur qui se la coulait douce sur cette île à la bouffe en open-bar, on ne pense qu’à fabriquer un fusil pour éradiquer tout autre prédateur que l’Homme sur ce bout de terre paumé dans l’océan.



C’est quand qu’on arrive à la fin du récit ??? Alors, on diagonalise ! Et on ne soupire pas d’exaspération à chaque fois que Verne écrit "ce Nègre" en parlant du personnage Nab (hélas, nous étions à la guerre de Sécession) et on ne lève pas les yeux au ciel à chaque fois que l’on lit que ce Nègre mourrait pour sauver son maître trop gentil qui est Cyrius Smith. Ze cliché.



Le grand cru n’était donc pas au rendez-vous pour cette dégustation, je ne suis pas entrée dans le récit de Verne, ou plutôt, je m’y suis ennuyée, piquant du nez de temps en temps, passant des paragraphes, sautant des pages et des pages, pour enfin arriver à la fin et découvrir le mystère de l’île que je connaissais déjà et je vous passerai l’anachronisme dans le fait que ces personnages se retrouvent dans ce récit !



Oui, on me dira que je n’ai pas vu les thèmes du récit qui sont la recherche de la liberté (on s’évade !), la lutte pour la survie dans un milieu hostile (on devient MacGyver avec le Manuel des Castors Juniors), le retour à l’état sauvage d’un autre personnage puisque Verne pensait qu’on ne pouvait rester seul des années sur une île sans devenir une bête (Robinson n’était pas crédible pour lui) et la rédemption pour la rémission de ses péchés (voir l’Église pour ce chapitre et vous me ferez 3 avé et 4 pater), le tout grâce à l’amitié (chialez pas, hein !).



Malgré tout, la dégustation n’a pas été au rendez-vous pour ma copinaute Bianca et moi. Et elle a encore eu plus dur que moi à le terminer !



Non pas que nous avions en main une piquette, juste que nous n’étions sans doute pas prêtes pour ce grand voyage, ce grand récit de naufrage et qu’on a préféré ouvrir notre frigo pour aller se bouffer une carotte, tant on en avait marre de voir tous ces animaux tués.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          3611
Sans dessus dessous

Je dois avouer que j’ai pris un grand plaisir à cette lecture. Le seul Jules Verne que j’ai lu depuis 30 ans, c’était “De la Terre à la Lune suivi d’Autour de la Lune”, ça tombe bien, puisqu’on y retrouve certains personnages. On pourrait qualifier ce roman de Hard SF, mais du Hard SF à la sauce XIXe siècle, avec un côté rétro, une ambiance “Empire”, avec ce langage ornementé, ces manières grandiloquentes, ces salons guindés, et ces personnages orgueilleux, sûrs d’eux. Ce que j’ai tout particulièrement apprécié dans ce roman, c’est le ton de Jules Verne, c’est plein d’humour pince sans rire, de second degré, Il prend des distance avec ses personnages, qu’il raille, dont il se moque, détruisant un peu l’image qu’il avait donné dans l’ancien roman du voyage vers la lune. Et puis il y a dans le chapitre 6 un véritable morceau d’anthologie sur la manière de rédiger des opérations mathématiques, plus axé sur la calligraphie que le contenu lui-même, savoureux et totalement jubilatoire. Et Jules y va de la tartine de confiture en étalant ses connaissances en sciences géographique, physique, mathématiques… allant jusqu’aux énumération de noms de ville sur plusieurs pages, c’est de l’inventaire à la Prévert. L’Histoire est assez simple : Barbicane et les membres du Gun Club de Baltimore envisagent de déplacer l’axe de rotation de la terre pour qu’il n’y ai plus de saisons et que les zones polaires deviennent accessibles. Ce n’est pas de la grande aventure épique comme dans beaucoup de ses romans, et pourtant, celui-ci m’a vraiment donné envie de me replonger dans son œuvre.
Commenter  J’apprécie          360
Le superbe Orénoque

MM. Felipe, Miguel et Varinas s’obstinent pour déterminer lequel, entre les affluents Guaviare et Atabapo, constitue le versant supérieur du fleuve Orénoque qui coule au Vénézuéla. Ces trois hommes remontent le célèbre cours d’eau pour découvrir sa source. Sur le même bateau se trouvent Jean de Kermor et son oncle, le sergent Martial. Ces Français veulent retrouver le père du jeune homme. Ce sont eux les véritables protagonistes du roman même si une aura de mystère les entoure. On se doute qu’ils cachent quelque chose mais rien de trop mal. Dans les romans de Jules Verne, quand on rencontre un individu malfaisant, on s’en rend compte tout de suite. Puis, deux autres Français se joignent au groupe, deux géographes, Jacques Helloch et Germain Paterne À croire que tout l’Hexagone s’est donné rendez-vous en Amérique du Sud… Comme dans tous les autres romans de Jules Verne, Le superbe Orénoque offre le dépaysement (avec les habituelles longues descriptions !), puis l’aventure fournie par le mauvais temps, des animaux dangereux, des aborigènes, certains dangereux et d’autres plus amicaux. Les rebondissements multiples et presque inattendus font aussi partie du lot.
Commenter  J’apprécie          360
L'Ile mystérieuse

Je regarde l'image de couverture dans la présentation babelio et j'imagine qu'il s'agit de l'édition Hetzel. je la trouve criarde et je préfère me référer à mon souvenir de l'édition de la Bibliothèque verte en trois volumes avec sa couverture vert amande , souvenir, souvenir . Ce fut une des lectures fortes de mon enfance et ,à mes yeux, un des meilleurs Jules, pour ne pas dire le meilleur . Le début, après l'arrivée sur l'ile, est pour moi la partie la plus emballante car la plus"constructive". La fin , avec l'épisode à l'intérieur de la montagne, m'avait moins plu mais je conserve l'image du parfait roman d'aventures d'un temps où l'on croyait au progrès sans en avoir peur .
Commenter  J’apprécie          360
Voyage au centre de la Terre

Le professeur Otto Lidenbrock, un géologue allemand assez farfelu mais passionné par son métier, découvre un beau jour le manuscrit d'un alchimiste islandais que Lidenbrock admire, Arne Saknussemm. Dans ce manuscrit, Saknussem a cache certains messages écrits en runes et le professeur Lidenbrock réquisitionne son neveu, Axel, auquel il réclame son aide.

Ensemble, les deux hommes parviennent à déchiffrer les messages de Saknussemm, qui explique qu'il est parvenu au centre de la Terre en s'enfonçant dans le cratère du Sneffels, un volcan islandais heureusement éteint.

Le professeur Lidenbrock décide donc de suivre les traces de Saknussemm. Avec Axel, Lidenbrock compte bien atteindre le centre de la Terre...



J'aimerais tout d'abord remercier un membre de Babelio : doudou94. Sans ses sympathiques critiques sur les romans de Jules Verne, j'aurais probablement encore attendu des années avant de découvrir les aventures d'Axel et de son oncle Lidenbrock.

J'ai beaucoup apprécié ce Voyage au centre de la Terre. Le récit nous est raconté par Axel, peut-être plus lucide et plus objectif que son oncle. Il ne s'emballe donc pas outre mesure pour cette aventure islandaise et, par moments, il a même peur de suivre son oncle dans son périple. Du coup, le jeune homme observe beaucoup ce qui se passe autour de lui et nous le décrit de manière très précise : nous atteignons le Danemark en même temps que Lidenbrock et son neveu, nous traversons la mer avec eux jusqu'en Islande. Et les descriptions d'Axel nous permettent réellement de visualiser l'Islande au temps de Jules Verne : sauvage et peu peuplée. Les conditions de vie des habitants y sont décrites sans fioritures. Le paysage, sauvage à souhait, donne l'effet d'un véritable dépaysement (on est loin de l'Islande d'Indridason, que j'ai relu encore récemment !)

La précision des descriptions du narrateur n'est pas la seule qualité de ce roman de Jules Verne. Axel fait également preuve de beaucoup d'humour et de nombreux passages prêtent à sourire. J'ai retenu, notamment, le passage où Axel explique par gestes à la cuisinière de son oncle où Lidenbrock compte l'emmener. Comme le jeune homme montre le sol sans plus d'explications, la brave femme s'imagine que son maître et le neveu de celui-ci partent en expédition dans leur propre cave.

Le voyage au centre de la Terre, en lui-même, est plein de rebondissements. Certains pourraient le trouver un peu long mais, pour ma part, je l'ai trouvé passionnant. Nos deux scientifiques y sont guidés par un Islandais particulièrement flegmatique du nom de Hans qui, malgré le peu de mots qu'il prononce tout au long du récit, occupe pourtant une place très importante dans l'aventure que nous conte Jules Verne. Sans Hans, l'enthousiasme de Lidenbrock et l'intelligence d'Axel auraient été insuffisants.

Les péripéties vécues par nos trois héros sont racontées de manière très réalistes par Jules Verne, probablement parce que l'auteur mêle, aux aventures de ses personnages, certaines informations scientifques. Ce mélange de genre (entre science-fiction, aventure et réalisme), nous donne l'impression que l'aventure de Lidenbrock et de son neveu est tout à fait réaliste.

Bref, si, comme c'était encore mon cas il y a quelques semaines, vous hésitez encore à découvrir Jules Verne, lancez-vous et commencez donc par ce Voyage au centre de la Terre. Il se lit sans peine et permet de passer un excellent moment en compagnie de personnages sympathiques.

Commenter  J’apprécie          364
Un neveu d'Amérique, ou Les deux Frontignac

Un grand merci à la personne qui m'a fait découvrir cet ouvrage via Babelio (et qui se reconnaîtra) et qui a eu l'extrême gentillesse de le commander pour moi. Je crois que sans elle, je n'aurais probablement jamais entendu parler de ce dernier et n'aurai peut-être jamais découvert Jules Verne en tant qu'auteur de pièce de théâtre...et cela aurait été bien dommage. En effet, qui ne connait pas ce géant de la littérature d'anticipation ? Vous pensiez avoir tout lu de lui ? Eh bien non, il vous reste à découvrir cette admirable pièce, qui relève parfois du burlesque et qui est à mourir de rire.



Ici, Stanislas de Frontignac découvre qu'il a un neveu et non pas des moindres parce que figurez-vous que celui-ci lui vient d'Amérique...rien que ça ! Frontignac, un homme d'une quarantaine d'années qui se croyait jusqu'ici sans famille (et bien ravi de l'être car il est avare comme Harpagon), se voit donc ici oncle et qui plus est, d'un neveu sans le sou et qui n'a qu'une envie : épouse la belle et jeune Madeleine, la nièce de son ami Carbonnel.

Il faut également vous dire que si Frontignac est extrêmement près de ses sous, il n'en a pas moins le coeur sur la main lorsqu'il s'agit de ce neveu débarqué d'Amérique et qu'il est prêt à tout pour que ce projet se réalise.



S'il m'est permis ici de le comparer à Harpagon, je pousserais même jusqu'à faire de lui un véritable Don Juan tant il est beau parleur, séduisant et n'hésitant pas à jouer sur plusieurs tableaux à la fois, faisant ainsi tourner la tête des pauvres Antonia et Evelina (j'emploie le mot "pauvres" car elles font toutes deux les frais de ce bourreau des cœurs), respectivement épouses de Roquamor et de Marcandier.



Maintenant que j'ai un peu planté le décor et fait la présentation des personnages, je ne vais pas trop m'arrêter sur l'intrigue de peur d'en dire trop. Vous aurez tout de même qu'il s'agit ici de mariage, d'amour et d'argent et c'est, à mon humble avis, les trois éléments dont vous devez être informés pour avoir une idée globale du contenu de la pièce. Une pièce qui m'a tantôt rappelé Molière, tantôt Jules Romains avec sa pièce "Knock ou le Triomphe de la médecine" et qui, pourtant, n'est en rien comparable, si ce n'est quelques expressions qui m'ont rappelé l'un pu l'autre mais dans un genre tout autre car le pièce est réellement unique en soi et mérite d'être découverte !
Commenter  J’apprécie          361




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Jules Verne Voir plus

Quiz Voir plus

Jules Verne

Quel est le premier livres écrit par Jules Vernes?

Robur le conquérant
Les enfants du capitaine grant
5 semaine en balon
L'étoile du sud

5 questions
244 lecteurs ont répondu
Thème : Jules VerneCréer un quiz sur cet auteur

{* *}